• l’année dernière
Ségolène Royal était l’invitée de BFM Story pour réagir à la polémique déclenchée par les justifications de la nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Amélie Oudéa-Castéra, sur la scolarisation de ses enfants dans le privé. Cette dernière évoquant notamment "des paquets d'heures pas sérieusement remplacées" lors de leur expérience dans le public

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Transcription
00:00 Les personnels se sont sentis violemment insultés, les personnels de l'école publique.
00:05 - Ah ça là ? - Mais oui !
00:06 Parce que en fait, et le problème c'est pas du tout qu'elle ait mis ses enfants dans le privé,
00:10 même dans le privé à Stanislas, d'autres ministres faisaient ça avant elle,
00:14 il y a la petite polémique de début, voilà.
00:16 - On peut faire deux jours là-dessus. - Elle explique.
00:19 Et voilà, c'est qu'elle a en fait tenu un message politique dans sa réponse.
00:26 Elle n'a pas parlé juste en étant "j'étais une mère, je tenais au bien de mon enfant", etc.
00:30 Elle a dit "il y avait un paquet d'heures non remplacées dans cette école",
00:34 une école primaire du 6e arrondissement de Paris, permettez-moi d'en douter, déjà.
00:39 Et deuxièmement, elle a dit "j'ai fait ce que font des centaines de milliers", enfin voilà.
00:43 C'est-à-dire, et ensuite en disant "et bien maintenant ils sont là, et ils sont bien, ils sont heureux,
00:47 et tout le monde a bien compris, sous-entendu, ils seraient dans le public, ils seraient moins bien, ils seraient moins heureux".
00:51 Et effectivement, tous les collègues du public se sont dit "mais si notre ministre ne joue même pas dans notre camp,
01:00 ça va devenir extrêmement compliqué".
01:02 - Vous vous êtes senti humilié ? - Alors moi je ne me suis pas senti humilié.
01:05 - Non mais pas à titre personnel. C'est le sentiment finalement qui est dominant ?
01:08 J'essaie de mettre des mots sur les choses.
01:10 - C'est pas de l'humilité, c'est vraiment de la colère.
01:11 C'est vraiment de la colère, c'est vraiment un certain agacement parce qu'on est...
01:16 Il ne s'agit pas de relancer la garde publique privée, mais on est dans deux systèmes qui ne fonctionnent pas de la même manière.
01:22 - Et qui n'ont pas les mêmes contraintes. - Qui n'ont pas les mêmes contraintes.
01:24 Il y en a un qui sélectionne, un qui ne sélectionne pas.
01:26 Ça ne veut pas dire que d'un seul coup il faudrait supprimer tout le privé.
01:29 Néanmoins... - On a besoin du privé.
01:31 - Néanmoins... Alors on peut imaginer d'autres systèmes, d'autres pays ne le font pas.
01:35 En tout cas en France c'est comme ça, la loi ne risque pas de changer la semaine prochaine.
01:38 Mais néanmoins, les enseignants du public se disent "nous on accueille tout le monde,
01:42 nous on est dans les conditions souvent les plus difficiles".
01:44 Le ministère lui-même a sorti les indices de positionnement sociaux
01:48 qui montrent que dans les 10% des familles les plus favorisées,
01:51 il y en a 70% qui mettent leurs enfants dans le privé.
01:54 - Oui. C'est de la sociologie, ça s'appelait "tel père tel fils" dans les années 70.
02:00 - Mais c'est ça, c'est presque la superstition autoréalisatrice, c'est-à-dire on pense que le privé est meilleur, du coup le privé devient meilleur.
02:03 - Alors Jean-Rémi Gérard... - Mais que la ministre elle-même sorte ça, là c'est vraiment compliqué.

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