• il y a 11 mois
TOUCHE PAS À MON POSTE : 100% médias, 100% darka ! 


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Transcription
00:00 Alors écoutez, il a effectivement, c'est ce que le parisien a annoncé, il a eu un petit enfant qui aurait deux mois.
00:06 Ce qu'on sait aussi c'est qu'effectivement il a été surpris ayant un rapport sexuel, c'est le Dauphiné Libéré qui avait raconté ça, l'année dernière.
00:15 Alors là la question c'est, vous doutez bien que sa mère a priori n'est pas en prison, les prisons ne sont pas mixtes.
00:20 Et donc ce qui s'est probablement passé c'est que soit il a eu un rapport sexuel à nouveau dans un parloir et c'est comme ça qu'il a conçu cet enfant,
00:28 soit vous avez dans les prisons ce qui s'appelle des unités de vie familiale où en fait vous pouvez carrément faire venir votre famille, vos enfants,
00:34 alors c'est pour soit quelques heures, soit pour deux jours, et à ce moment là vous pouvez avoir un vrai temps de famille, c'est pas surveillé, vous pouvez faire ce que vous voulez.
00:40 Et donc peut-être qu'il a fait venir, alors en général il faut quand même qu'il y ait un lien avec votre conjointe qui soit avéré pour pouvoir la faire venir dans la prison.
00:49 - Pas forcément.
00:50 - Non mais je veux dire, c'est quand même le juge qui décide de faire venir quelqu'un, donc c'est très surveillé quoi.
00:54 Et donc a priori il y a l'une des deux choses qui s'est passées, alors ce qui est assez incroyable c'est qu'on a appris qu'à la fois que Nordal Lollandais était papa,
01:03 mais aujourd'hui il a à nouveau été condamné.
01:05 Alors c'est une condamnation assez légère par rapport à tout ce à quoi il a déjà été condamné, il a été condamné à un an de prison pour une agression sexuelle,
01:11 en fait c'était sa première agression sexuelle connue, mais il faut savoir que pour lui ça n'a pas changé grand-chose puisqu'il a déjà été condamné deux fois à la perpétuité
01:19 pour le meurtre et l'enlèvement de la petite Maëlys et pour le meurtre aussi d'Arthur Noyer.
01:26 - Alors Valérie Benhamoui vous avez écrit un livre en plus, "Il n'est pas celui que vous croyez, ces femmes amoureuses de tueurs en série".
01:32 - Sans dangere à moi, oui.
01:33 - Est-ce que vous avez des infos là-dessus ?
01:36 - Bah en fait, Nordal Lollandais n'est pas le seul prisonnier qu'on appelle DPS, détenu particulièrement surveillé,
01:43 qui reçoivent énormément de courriers et parfois des visites de femmes en prison et des femmes qui finissent par tomber amoureuses.
01:51 C'est un nom, ça s'appelle l'hybristophilie, c'est-à-dire c'est une sorte de paraphilie qui fait qu'on est attiré par des hommes qui ont commis des crimes,
01:58 c'est essentiellement féminin et moi j'ai rencontré pas mal de psychologues et de psychiatres qui me disent que c'est pas simplement des femmes déviantes,
02:07 ça pourrait arriver à certaines ici qui m'écoutent et qui voilà, parce qu'il y a plusieurs couches de réflexion,
02:16 c'est-à-dire que c'est à la fois les femmes qui veulent transformer le plomb en or, ça peut être l'empathie, ça peut être aussi une teintée de religiosité parfois
02:26 et en l'occurrence Nordal Lollandais avait déjà avant cette compagne qui est tombée enceinte, d'autres relations et notamment une relation qui était connue,
02:33 vous évoquez le Dauphiné libéré, avec une jeune femme avec qui ça a duré pratiquement trois ans de relation et en l'occurrence là, lorsque le condamné a déjà été puni,
02:45 on a déjà sa peine, c'est le directeur de la prison qui décide si oui ou non il reçoit le courrier et ensuite si oui ou non les femmes ont le droit de venir les voir.
02:53 Lorsqu'ils n'ont pas été encore condamnés, c'est le juge qui décide de ça.
02:57 Alors David, vous l'avez vu justement dans Nordal Lollandais, il parait qu'il vous a parlé de son couple, des meufs qui voulaient coucher avec lui, il vous a parlé de moi.
03:03 Il m'a dit bonjour, voilà, mais c'est vrai que dans la discussion, j'ai dit bon ça va, tu as des parloirs, tout ça, il m'a dit oui, j'arrive à avoir des parloirs,
03:10 j'arrive à avoir des femmes qui viennent me voir et donc là, en déconnant vite fait comme ça, il m'a dit tu connais le truc, on écrit sur les journaux de petites annonces,
03:21 on dit détenu cherche à voir, pour ne pas avoir de relation, échanger, échanger, mais ils savent très bien qu'une fois qu'ils viennent échanger,
03:30 une fois qu'ils font le permis de visite, après il peut se passer des choses au parloir.
03:35 Donc voilà, c'est comme ça, moi je sais que dans les prisons, beaucoup font ça, on les appelait les pêcheurs certains,
03:43 ils font plein plein de demandes aux filles pour avoir, ils lancent ça comme des hameçons.
03:49 - Moi je vous dis, parce que je réfléchis à ça, je pense à moi, la famille de Maëlys, qui apprend que Norda Lelandé va être papa,
03:57 qu'ils disent nous, on nous a enlevé notre petite fille et lui va être papa, c'est quand même, je vous dis, vous vous rendez compte du traumatisme pour la famille,
04:06 c'est quand même incroyable.
04:07 - C'est ça, c'est ça, moi voilà, c'est ce qui me choque le plus et puis déjà, j'ai une grosse pensée pour la famille de Maëlys et puis Maëlys et moi même,
04:16 j'ai une grosse pensée là-dessus, c'est vrai, c'est choquant et puis derrière ça, en plus, on parle des victimes et tout,
04:22 et puis aussi la condition humaine des parloirs en prison, il faut pas que les gens pensent que les parloirs, c'est, on fait ce qu'on veut là-bas.
04:31 - David, ce que je me dis, je suis sûr que les téléspectateurs qui nous suivent en direct à 21h06 ce soir se disent, vous vous rendez compte,
04:39 donc lui, en fait, ils se disent quoi ? Ils se disent normalement, je le dis, ils se disent un mec qui a fait, c'est beaucoup, mais déjà,
04:48 un mec même qui a fait juste ce qu'il a fait à Maëlys, il doit être hors jeu, il ne doit plus vivre comme vous et moi, c'est ça qu'ils disent.
04:56 Et là, ses parents certainement se disent, oui, il n'est pas hors jeu, sa vie continue, il rencontre des filles, il va être papa, il a encore des joies
05:04 que nous, malheureusement, les parents de Maëlys, non plus du tout, leur vie, elle a été brisée. Et ils se disent, lui, sa vie continue, et il vit maintenant même,
05:14 et donc vous vous rendez compte comment ça peut rendre fou ? Et après, on se dit, les gens se disent, quand on dit on va en prison, alors je dis la prison,
05:22 c'est pas le Club Med, mais les parents doivent se dire, franchement, on marche sur la tête, les parents de Maëlys, je sais pas comment ils ont appris ça aujourd'hui.
05:31 - Il a pris des vies, il a pris la vie de Maëlys, il a pris la vie d'Arthur Noyer, et il donne la vie à quelqu'un, comme si c'était une manière pour lui, sans doute,
05:39 de se reconstruire, il doit jubiler de ça, je suis halluciné de cette nouvelle, ça fait froid dans le dos.
05:44 - Parmi les professionnels du monde de la prison, tout le monde n'est pas d'accord sur l'accès aux UVF, aux unités de vie familiale, pour ces détenus particulièrement,
05:51 et il y a deux possibilités, on peut faire ou deux fois six heures, ou on peut faire carrément 24 heures, et il faut savoir comment c'est,
05:57 - Même 48 heures ? - Ou même 48 heures, il faut savoir comment c'est, c'est comme un petit appartement.
06:01 - Mais je vais vous dire, qui prend la décision, alors ? C'est le juge de la liberté des détentions ?
06:08 - Non mais, excusez-moi, je vais vous dire la vérité, je l'ai condamné.
06:11 - Norda Lelandais, ça s'est probablement passé en parloir, en parloir, il faut quand même savoir, normalement c'est surveillé, on n'a pas le droit d'avoir de rapport sexuel en parloir.
06:18 - Pas forcément, parce que Norda Lelandais a aussi accès aux UVF. - D'accord.
06:20 - Mais ce que je veux dire, c'est que les parloirs, ça arrive très souvent qu'il y ait des rapports sexuels dans les parloirs, c'est interdit,
06:26 mais en fait les surveillants pénitentiaires, ils ne peuvent pas être partout, surveiller tout, et puis parfois vous avez même des vitres en plexiglas,
06:31 donc les gars ou la conjointe passent par dessus, et ça se fait de manière un peu bancale, comme ça, et de manière expéditive.
06:37 - Et c'est ça, il y a une question qu'il faut se poser, c'est est-ce qu'on reste à l'ancienne, à l'âge où c'est inhumain,
06:43 où les mecs sont en prison et reçoivent leur femme, et la femme qui attend pendant un an, deux ans, trois ans, quatre ans,
06:50 et qui est là dans le parloir, et il peut se passer, parce que j'ai connu des parloirs où c'est comme une salle de classe,
06:56 ils sont tous les uns aux autres, comme ça, et tu te retrouves avec une femme qui ça fait quatre ans qu'elle attend son mari,
07:04 et puis t'as quelqu'un qui vient faire un mois de prison, il est avec sa femme, ses enfants, et tout ça,
07:10 donc c'est inhumain, c'est pas beau, il se passe des choses, c'est affreux.
07:16 - Moi je retiens ça, mais je retiens aussi ce que nous dit Valérie, c'est-à-dire qu'en fait, dans ton livre, j'imagine,
07:22 donc il y a des femmes qui écrivent par dizaines des lettres à des tueurs en série, à des violeurs,
07:28 moi effectivement j'ai du mal à comprendre ça, à comprendre comment c'est possible en fait.
07:33 - C'est intéressant de voir l'analyse de ces femmes-là.
07:36 - Et surtout, quand on a enlevé la vie à une enfant, comment c'est possible de donner, à son tour, de donner la vie à un enfant ?
07:42 - C'est peut-être horrible ce que je vais dire, mais il n'y a pas un moment où il y a des solutions pour empêcher ces gens-là de procréer ?
07:49 - Castration chimique.
07:50 - Non, mais castration chimique, c'est barbare, mais prendre des médicaments pour les stériliser,
07:54 ça me paraît quand même complètement fou qu'un enfant porte cette ADN-là, quand même, non ?
07:59 - Oui, mais tu as les avocats qui disent qu'ils sont privés de liberté, ils ne sont pas privés d'amour.
08:04 Après, effectivement, il y a une question qui se pose, qui est celle de l'accès à ces unités de vie familiale ou à l'amour au parloir,
08:10 parce qu'il y a ce qu'on appelle les bébés parloirs, et parfois, moi j'ai dans le livre qui paraît dans un mois,
08:15 il y a des gardiens de prison qui m'expliquent, en fonction de l'attitude du détenu,
08:24 s'ils trouvent qu'il est plus ou moins énervé, ou au contraire, s'ils trouvent que c'est un détenu qui mérite qu'on l'aide un peu, etc.,
08:30 ils vont être plus ou moins laxistes, fermer les yeux ou pas fermer les yeux, en fonction de la dangerosité qui se passe.
08:36 - C'est par rapport à la famille de Maïlis, moi, que je dis ça.
08:39 - Mais est-ce que, par exemple, tu verras...
08:41 - Mais même en ce moment, moi, je suis sûr.
08:42 - Est-ce que Normal Lelandé, il pense à la famille de Maïlis ou plus ?
08:46 - J'ai essayé, ça a été... J'ai essayé d'un truc, parce qu'il était en face de moi quand j'ai joué le spectacle.
08:52 - Bien sûr.
08:53 - Quand j'ai joué le spectacle. Et tout le long du spectacle, je vais pas le mentir, je n'ai eu qu'une pensée, vraiment, que pour la famille et la petite Maïlis.
09:02 Et quand il y a eu le débat, quand il y a eu le débat, il était en face de moi, on a fait ce débat.
09:07 Il y a eu un moment, je sais même pas, j'ai voulu lui dire, je lui ai dit « est-ce que tu y penses ? ».
09:11 Mais ça se voyait un peu sur son visage, parce que dans mon spectacle, il y a un gros passage là-dessus, sur les victimes, sur les victimes et tout ça, pour faire prendre conscience.
09:19 Et quand il y a eu ce passage, tout le long du spectacle, il était comme ça. Et quand il y a eu le passage sur les victimes, j'ai senti sa réaction, j'ai senti que ça l'a...
09:28 Et là, j'ai appuyé, appuyé et quand il est venu me voir après, quand il m'a dit « passe le bonjour à Sierre », et qu'il m'a dit « tu sais, tu m'as fait comprendre que je vais devoir prouver, prouver que je ne suis pas un monstre et tout ça ».
09:42 - C'est important.
09:43 - Juste sur ces mots-là.
09:45 - Après, moi je pense toujours à la famille Maïlis.
09:48 - Quand on a raconté l'histoire, ici, on a eu les parents de... Je vous dis, vous vous rendez compte, eux, là, aujourd'hui, ils doivent se dire « mais on marche sur la tête ».
09:57 - Ils ne pensent pas que c'est familier, ils pensent pas.
09:58 - Ils doivent se dire « en France, on marche sur la tête ». Tous les téléspectateurs doivent se dire « ils sont complètement fous ici ».
10:03 - Bien sûr.
10:04 - Ça veut dire que nous, notre vie, elle est foutue et leur vie, elle continue. Voilà, exactement.
10:09 - Il ne faut pas rêver là, parce que...
10:10 - Non mais attendez, on va passer à un autre sujet.
10:12 - Il y a la femme aussi qui va là-bas et qui fait un...
10:14 - Je ne pensais pas qu'elle n'y pense pas, ces femmes, parce que moi j'en ai interviewé quelques-unes pour le livre et vous verrez.
10:18 - Eh bien, ces femmes me parlent des victimes et me parlent de leur culpabilité aussi.
10:22 - Alors qu'elles sont en clôture ?
10:24 - Mais c'est ça.
10:25 - C'est toute la complexité.
10:26 - C'est pareil.
10:26 [Musique]

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