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ÉducationTranscription
00:00 Je m'appelle Laura Webel, j'ai 20 ans et je suis la seule rescapée d'un accident d'avion.
00:04 Le 5 août 2021, c'était pendant mes vacances avec mes parents et mon frère.
00:11 On faisait le Tour de France en avion de tourisme.
00:14 C'est mon père qui pilotait et son brevet de pilote depuis plus de 10 ans.
00:20 On partait d'Annecy pour rejoindre Sarla et c'est sur ce trajet-là que le crash s'est déroulé.
00:26 Je me souviens de foncer dans des arbres, se rapprocher du sol et perdre beaucoup d'altitude.
00:32 Par chance, comme c'était proche d'une route assez fréquentée,
00:34 des touristes sont intervenus pour me sortir de l'avion.
00:38 Ça s'est vraiment joué à quelques secondes près parce qu'après, c'était trop tard pour le reste de ma famille.
00:43 J'ai été édiportée tout de suite à l'hôpital de Lyon où on m'a mis en coma artificiel pendant deux mois.
00:50 Pendant mon coma, je rêvais vraiment comme si je vivais ma vraie vie.
00:54 J'avais rêvé que je m'étais engueulée avec mes parents et mon frère.
00:59 Quand je me suis réveillée à l'hôpital, comme je ne savais pas pourquoi j'étais à l'hôpital,
01:05 et que j'avais de la visite de ma famille, de mes amis, mais pas d'eux,
01:08 je pensais que c'était dû à ça, mais en fait, pas du tout.
01:11 Un médecin est venu m'annoncer ce qui s'est passé.
01:13 Je n'y crois pas. Je faisais que de dire ça.
01:16 Ce n'était pas possible, mais si.
01:17 Je me pose toujours cette question, pourquoi moi j'ai survécu et pas le reste de ma famille ?
01:21 J'ai fait deux mois et demi à l'hôpital,
01:24 et après j'ai fait un an et deux mois en centre de rééducation.
01:28 Je suis brûlée sur à peu près 30% de mon corps,
01:31 notamment les deux bras, les deux mains, les deux jambes et le visage.
01:35 C'est un masque de compression pour tout simplement comprimer les cicatrices
01:39 et avoir un meilleur résultat pour ne pas trop que ça gonfle et réduire l'inflammation.
01:45 Je porte aussi des compressifs au niveau des mains.
01:47 C'est comme le masque, c'est pour comprimer les cicatrices, qui est un meilleur résultat.
01:51 Et avant, je portais aussi les compressifs partout sur le corps.
01:54 C'est sûr qu'au début, ce n'est pas très agréable,
01:57 mais franchement, quand je vois les résultats et les effets que ça a sur ma peau,
02:00 c'est ça aussi ce qui me motive à les porter.
02:02 Mes grands-parents étaient très souvent là.
02:04 Au début, j'étais chez ma grand-mère qui habite à côté de chez moi.
02:08 Et après, petit à petit, je suis retournée dans ma maison familiale.
02:12 J'ai toujours vécu dans cette maison et j'y me sens bien.
02:15 Ma vie reste quand même assez médicalisée forcément,
02:18 parce que j'ai toujours des séances de kiné,
02:20 je retourne quand même régulièrement au centre pour le suivi,
02:24 refaire le masque, les gants.
02:26 Je retrouve de plus en plus un peu une vie plus normale,
02:30 même si forcément, je n'ai plus la même insouciance qu'avant.
02:34 Et voilà, maintenant, je dois m'occuper aussi de beaucoup de choses à mon âge.
02:38 Le deuil, franchement, c'est compliqué.
02:40 C'est vrai que tous les matins, se réveiller et réaliser en fait qu'ils ne seront plus jamais là.
02:45 Mais ce qui m'aide, c'est que je me dis que si j'ai survécu,
02:48 C'est aussi pour eux qu'ils soient fiers de moi.
02:51 *BIP*