Rachida Dati a été nommée ministre de la Culture, succédant à Rima Abdul-Malak. Si sa nomination a été une surprise pour une partie du monde culturel, l'ancienne garde des Sceaux a affirmé aimer "se battre" et a promis de "rendre la culture encore plus présente dans toutes les villes et tous les territoires"
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00:00 Comment avez-vous réagi quand vous avez appris la nomination de Rachida Dati ?
00:05 Comment j'ai réagi ? Ma foi, c'est une femme de caractère.
00:10 Je trouve que ça manque effectivement en ce moment dans le panel politique.
00:15 Et une femme, c'est bien.
00:17 Une femme, c'est bien. On l'a entendu faire référence aux femmes.
00:21 Je vous pose la même question qu'à Frédérique Mitterrand.
00:23 Est-ce que vous, vous l'attendez, Rachida Dati,
00:26 sur les agissements qui sont dénoncés dans le monde culturel ou dans le monde du cinéma ?
00:32 Je pense à l'affaire de Pardieu.
00:34 Bien sûr. Ce matin, M. Mitterrand a dit que cela ne relevait pas de la politique ni de l'État.
00:40 Moi, je suis désolée. Je trouve que cela dépend complètement de la sphère politique.
00:44 On parle soi-même de la moitié de la population française.
00:46 Et ce n'est pas un détail, comme vous avez dit précédemment, culturel.
00:52 L'affaire de Pardieu, ça a eu un retentissement international,
00:55 mais également dans chaque foyer.
00:57 C'est la société française qui s'interroge et le président également,
01:00 en fait, comme on l'a vu, vu qu'il s'est substitué en amont
01:04 au bon déroulement d'un procès qu'on espère tout pour Charlotte Arnault.
01:09 Le fait social devient un phénomène politique dès lors que la société en prend conscience.
01:13 Et moi, j'ai l'impression que M. Mitterrand ne s'en est pas rendu compte.
01:17 Il parle de retour en arrière.
01:20 Moi, je vois une révolution qui se met en place actuellement.
01:23 Et je suis très contente que Mme Dati ait parlé des femmes dans la culture,
01:29 parce que si on ne se rend pas compte,
01:33 moi, je pense à Philippe Besson, à son livre "Ceci n'est pas un fait divers".
01:36 Comme vous avez dit ce matin, M. Mitterrand, que c'était un fait divers.
01:40 Non, ce n'est pas un fait divers.
01:42 Et le livre de Philippe Besson raconte ça, qu'en l'occurrence, un féminicide
01:45 où les violences sexistes et sexuelles faites aux femmes ou aux hommes,
01:49 en l'occurrence, ne sont pas des faits divers.
01:51 Nous ne sommes plus à mettre dans la rubrique des chiens écrasés.
01:54 Et c'est un fondement, pour moi, c'est un terreau pour la culture.
01:58 La preuve en est, c'est qu'un écrivain s'est emparé de ça.
02:01 Mais il y a également des scénaristes, maintenant des réalisateurs,
02:04 des musiciens, des chercheurs, des essayistes.
02:08 Donc, pour moi, on est vraiment au cœur du problème dedans.
02:13 Et Rachida Dati, pour moi, a bien fait de remettre les femmes au milieu de la culture française,
02:19 notamment pour les problèmes concernant Depardieu ou pour tout autre artiste.
02:23 Je pense à Cobert ou à Patrick Pavodarvor, en l'occurrence,
02:28 qui, en toute impunité, durant des décennies, on agit dans le monde de la culture.
02:37 Donc, le ministre, la ministre de la Culture, ne peut pas faire l'impasse dessus.
02:41 Et je sais que Rachida Dati s'en occupera parce que c'est une femme de caractère
02:45 qui ne s'est jamais laissée dicter ses pensées ou ce qu'elle avait à faire par ses prédécesseurs.