Même si cela reste le premier moyen de paiement en Europe, l'utilisation de argent liquide est en net recul depuis des années. Et donc les banques s'adaptent : BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Mutuel ont décidé de mutualiser leurs 15.000 distributeurs automatiques de billets sous la marque "Cash Services". Quelques dizaines sont installés en ce moment dans toute la France. Pour en parler, Maya Atig, directrice générale de la Fédération bancaire française.
Regardez L'invité de RTL Soir du 12 janvier 2024 avec Marion Calais et Vincent Parizot.
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00:03 Tout comprendre ce soir à l'argent liquide. On en utilise moins mais ça reste le premier moyen de paiement en Europe et donc les banques s'adaptent.
00:11 Alors pour en parler avec nous la directrice générale de la Fédération bancaire française Maya Attig. Bonsoir.
00:17 Bonsoir.
00:18 Merci d'être avec nous sur RTL. Alors on va revenir vers vous dans un instant mais tout d'abord on s'arrête sur cette initiative menée donc par trois grandes banques.
00:27 BNP Paribas, la Société Générale et le Crédit Mutuel, elles ont décidé de mutualiser leurs 15 000 distributeurs automatiques de billets sous la marque Cash Service.
00:35 Et cette mutualisation Pierre Herbulot, on peut dire qu'elle est vendue un peu comme un service gagnant-gagnant.
00:40 Oui pour les particuliers et pour les banques des distributeurs partagés. Ce sont des frais d'entretien, d'approvisionnement et de transport de fonds partagés et donc des économies.
00:49 Pareil pour les consommateurs, quand ils retirent des billets, les banques facturent les retraites dans les distributeurs des concurrents.
00:55 Là un client de la Société Générale pourra retirer autant qu'il veut et sans frais dans un distributeur Cash Service de la BNP ou du Crédit Mutuel.
01:03 Il pourra également y déposer des chèques ou des espèces.
01:06 Bon après la réalité c'est aussi que cette alliance aura pour conséquence une réduction drastique du nombre de distributeurs.
01:12 De 15 000 aujourd'hui si on additionne ceux des quatre établissements à 10 000 d'ici deux ans avec la mise en commun.
01:18 30% de moins dans un contexte où le nombre de DAP de distributeurs a déjà chuté de 12% depuis 2018.
01:24 C'est le sens de l'histoire pour ces banques. On utilise de moins en moins d'espèces au profit de la carte et du sans contact.
01:30 Les cabines téléphoniques ont bien progressivement disparu quand le téléphone portable s'est démocratisé.
01:34 Aujourd'hui plus personne ne s'en est bleu.
01:36 Merci Pierre Herbuleau.
01:37 Alors Maya Atig, on vous retrouve, je rappelle, directrice générale de la Fédération Bancaire Française.
01:42 Est-ce que vous aussi vous pensez que c'est le sens de l'histoire que cette diminution du nombre des distributeurs
01:50 et qu'à terme comme les cabines téléphoniques on n'en aura plus ?
01:53 Le sens de l'histoire aujourd'hui c'est une moindre utilisation des espèces par nos concitoyens.
02:00 C'est de là que commence le raisonnement.
02:03 En 2016, deux transactions sur trois se faisaient en espèces.
02:08 Aujourd'hui, une transaction sur deux seulement se fait en espèces.
02:13 C'est encore beaucoup et beaucoup de personnes apprécient les espèces parce que c'est pratique, ça permet de bien piloter
02:19 et c'est aussi une gestion de la vie privée.
02:21 En réalité, ce que font les banques c'est d'adapter le réseau des distributeurs pour continuer à offrir ce service
02:29 par tous les moyens possibles, l'offrir en proximité mais adapter le réseau pour que la proximité soit toujours au rendez-vous.
02:38 Je vais vous donner un deuxième chiffre qui est celui de 99% des Français qui sont à moins de 10 minutes d'un point d'accès aux espèces.
02:49 99% des Français et ça c'est un chiffre qui est très stable.
02:54 En réalité, les accès à 75% par exemple sont déjà très élevés.
02:59 Il y avait beaucoup de personnes qui sont à beaucoup moins de 10 minutes en voiture.
03:03 On a aussi le chiffre pour 5 minutes ou bien dans la même commune.
03:07 Je repose ma question sur le sens de l'histoire d'une autre manière.
03:11 Qui retire du liquide aujourd'hui en priorité ? Est-ce que les jeunes par exemple vont encore tirer des billets ?
03:18 Alors, on n'a pas de chiffre précisément par tranche d'âge.
03:22 Ce que l'on sait, c'est que de manière générale, les paiements en espèces diminuent tout en restant très significatifs.
03:29 Donc justement, les efforts qui sont faits par l'ensemble des réseaux bancaires, c'est de maintenir le service là où il est utilisé,
03:38 de proposer des alternatives là où ce n'est pas utilisé.
03:42 Par exemple, vous savez qu'il y a des communes dans lesquelles il y a ce qu'on appelle des points d'accès privatifs,
03:48 des commerçants qui proposent le retrait d'espèces.
03:51 Je vais vous donner un autre exemple.
03:53 Le nombre de distributeurs de billets a diminué ces dernières années et continue à diminuer chaque année.
03:58 Mais en réalité, il est parfaitement stable dans les communes de moins de 2000 habitants.
04:04 Donc là où il baisse, c'est dans les grandes villes.
04:08 C'est là que le nombre de distributeurs a le plus baissé parce que vous n'allez plus retrouver au croisement de deux rues,
04:16 ou de huit ou neuf distributeurs automatiques comme ça arrivait parfois.
04:21 Ça n'arrive plus parce que les citadins n'utilisent plus ou utilisent beaucoup moins les espèces.
04:27 En revanche, on sait que pour les paiements de proximité en zone rurale,
04:31 effectivement on ne va pas prendre sa voiture pour faire 10 minutes absolument tous les jours.
04:35 En revanche, on a besoin de temps en temps.
04:37 Et pour ça, il y a des alternatives et il y a un soin particulier donné aux distributeurs dans des communes,
04:43 par exemple, de moins de 2000 habitants.
04:45 Le cash, ça reste important, notamment pour les plus modestes ?
04:49 Le cash, je crois que ça peut être important dans tous les milieux sociaux et à tous les âges de la vie.
04:54 D'abord, vous avez des personnes qui, ne serait-ce que pour le pilotage de leurs dépenses,
04:59 souhaitent continuer à tenir ça.
05:02 Les enfants, ils apprennent à comprendre le fonctionnement de l'argent avec des pièces et des billets.
05:07 Donc ça, ce sont des choses qui sont importantes.
05:10 Il y a pourtant des pays en Europe, je pense aux pays nordiques, à la Suède, au Danemark,
05:15 qui n'ont presque plus de paiements en liquide.
05:18 Alors ça veut dire quoi ? C'est une question de culture ?
05:21 En fait, ces pays ont pris une optique il y a quelques années qui était de dire "ça baisse, ça baisse beaucoup".
05:28 Et comme ça baisse beaucoup à horizon de quelques années, il n'y aura plus rien.
05:33 Nous, ce n'est pas le raisonnement que nous avons.
05:35 Nous nous disons "ça baisse tendanciellement, il faut continuer à s'adapter".
05:39 Il ne faut pas se dire "comme ça va être zéro, il faut aller vers zéro".
05:42 Et d'ailleurs, ces pays sont en train de revenir dessus,
05:45 parce qu'on constate qu'il y a une part de la population,
05:48 je dirais entre 5 et 10 % de la population,
05:52 qui a un attachement vraiment extrêmement fort, y compris dans ces pays, à l'utilisation des espèces.
05:58 Moi, j'allais dire, au-delà de ça, c'est quoi l'intérêt du cash aujourd'hui,
06:01 quand on sait qu'il y a des TPE, des machines pour encaisser l'argent par carte bleue ?
06:06 C'est beaucoup plus simple, c'est beaucoup plus rapide. À quoi ça sert le cash ?
06:09 Alors, nous, on ne pose pas la question sous forme de jugement.
06:13 Il y a des personnes qui préfèrent, pour des raisons d'appoint
06:18 ou pour une meilleure visibilité sur leur budget, par exemple,
06:21 utiliser des espèces ou bien qui se disent "tiens, tel ou tel commerçant auquel je tiens ne l'accepte pas encore".
06:27 Certains n'acceptent pas.
06:29 Donc, je crois que vraiment, ce n'est pas un jugement.
06:32 On se contente de constater que les Français préfèrent très largement la carte.
06:37 Quand on leur pose la question, en fait, ils connaissent la carte depuis longtemps
06:40 et c'est un moyen qu'ils apprécient beaucoup.
06:43 On a fait beaucoup d'efforts pour que la carte réponde à cet objectif de simplicité,
06:48 de praticité depuis des dizaines d'années.
06:51 Et pour autant, les espèces continuent à être utilisées.
06:53 Je crois qu'il faut vivre avec ça et tout simplement s'adapter avec cette logique de proximité.
06:58 Voilà, la fin des espèces, ce n'est pas pour demain, c'est ce que vous nous dites.
07:02 Maya Attigues, directrice générale de la Fédération Bancaire Française,
07:05 merci d'avoir été sur RTL ce soir.
07:07 Merci beaucoup pour votre invitation.
07:09 Vous restez avec nous, dans un instant ce sera RTL Insight,
07:19 c'est-à-dire notre immersion quotidienne au cœur de l'actualité.
07:21 Au cœur ce soir des tractations qui ont conduit à la formation du gouvernement cette semaine.
07:25 Et vous allez en apprendre de belles.
07:27 À tout de suite !
07:29 [Sous-titres par Leo]