Le dessinateur de presse Plantu est l'invité de "C'est la vie" : il revient sur près de 50 ans de carrière au journal Le Monde, sur la tragédie des attentats de Charlie Hebdo et sur les vertus du second degré.
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AmusantTranscription
00:00 Des fois je garde le brouillon parce qu'il a une histoire le brouillon.
00:04 Il faut toujours avoir du respect pour le brouillon parce que c'est le papa et la maman du dessin final.
00:10 - On devrait tous avoir le droit de tout dessiner tout le temps, c'est en tout cas...
00:15 - Et de faire du dérapage. - Voilà.
00:17 - Parce que je milite pour le dérapage et c'est pour ça que je défends beaucoup de dessinateurs
00:21 où des fois je me dis "mais qu'est-ce qu'ils ont besoin de s'embarquer dans des dessins pas possibles ?"
00:25 Et tout de suite je dis "mais oui, mais je te défends parce que j'aime ton boulot, j'aime ton côté casse-gueule,
00:31 t'es courageux, t'es vaguement cinglé, mais je vais te défendre".
00:35 Et c'est pour ça que, il y a même des fois, je me souviens, j'ai un ami italien qui n'avait pas aimé un dessin de Charlie.
00:41 Au moment où il y a eu un tremblement de terre et Charlie, je sais plus qui l'avait dessiné,
00:45 mais ils avaient fait comme des lasagnes, un immeuble effondré avec des lasagnes,
00:49 avec des enfants coincés dans le lasagne. Bon, évidemment, les Italiens ils n'avaient pas aimé.
00:54 Mais c'est une manière aussi de dire "mais on pense à vous".
00:57 C'est une manière de "oui, alors vous n'avez pas aimé, mais à la fois ça veut dire que nous on pense à vous".
01:02 S'il n'y a pas le dessin, qui c'est qui va penser à vous ?
01:04 Qui c'est qui va penser aux morts de tel ou tel tremblement de terre ? Bah oui !
01:08 Donc il y a un dessin, il y a une trace, et alors ça peut être des fois un peu plus ou moins maladroit,
01:12 c'est pas grave, c'est pour ça que le dérapage, je milite pour le dérapage,
01:17 dans nos conversations, vous savez qu'il y a des écoles, je ne dirai pas lesquelles,
01:20 mais il y a des écoles très sérieuses où maintenant les jeunes, les étudiants,
01:24 ne racontent plus de blagues, tellement ils ont la trouille de se faire chambrer par les autres,
01:28 ou de se faire taxer de hantier, je sais pas quoi.
01:31 Et donc du coup ils ont réglé le problème, ils ne racontent plus de blagues.
01:35 Et ça, une école où on ne raconte plus de blagues, je dis au secours.