Quel bilan cette année pour la qualité de l'air à Marseille ? Alors que la Métropole se fait régulièrement tirer les oreilles par le ministère de la Transition Ecologique, il semblerait que la situation s'améliore. Doucement mais sûrement. C'est en tout cas le constat qui est fait chez Atmosud à Marseille, organisme qui observe toute l'année la qualité de l'air dans la ville. Le Directeur de l'innovation Damien Piga était l'invité ce matin sur Maritima radio Marseille. Il est au micro de Bérénice Vasak.
A noter qu'à partir du 1er septembre 2024, l'interdiction des véhicules classés Crit'air 3 dans la Zone à Faible Émission à Marseille devrait aussi permettre d’améliorer la qualité de l'air. Atmosud estime toutefois que ces résultats seront visibles seulement sur le très long terme. ...
Vidéo publiée le : 12/01/2024 à 11:01:00
Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/depeches/environnement/marseille/90825/-on-a-une-amelioration-de-la-qualite-de-l-air-a-marseille-selon-atmosud.html
A noter qu'à partir du 1er septembre 2024, l'interdiction des véhicules classés Crit'air 3 dans la Zone à Faible Émission à Marseille devrait aussi permettre d’améliorer la qualité de l'air. Atmosud estime toutefois que ces résultats seront visibles seulement sur le très long terme. ...
Vidéo publiée le : 12/01/2024 à 11:01:00
Lien vers l'article de Maritima.info :
https://www.maritima.info/depeches/environnement/marseille/90825/-on-a-une-amelioration-de-la-qualite-de-l-air-a-marseille-selon-atmosud.html
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00:00 Bonjour Damien Pigat, merci d'être avec nous pour Maritima.
00:03 Une première question, comment on fait très concrètement pour observer la qualité de l'air à Marseille ?
00:08 Pour mesurer la qualité de l'air, on a un dispositif de surveillance qui va se composer de plusieurs éléments.
00:13 Un des premiers éléments, et celui qui peut être visible par tout le monde,
00:16 ce sont nos stations de surveillance qui vont mesurer, qui vont aspirer l'air
00:20 et qui vont pouvoir contrôler quelle est la composition de cet air et quels sont les polluants qui sont présents.
00:25 Ensuite, on fait appel à des techniques numériques pour pouvoir cartographier cette pollution
00:30 puisqu'on ne peut pas avoir des stations partout, dans toutes les rues de Marseille.
00:34 Donc on fait appel à des techniques qu'on appelle de modélisation.
00:37 On va dans un premier temps inventorier toutes les sources de pollution qu'on a sur le territoire
00:43 et on va calculer quels sont leurs rejets dans l'atmosphère.
00:45 Donc on va comptabiliser le nombre de voitures qui circulent, quels sont ces types de voitures,
00:51 est-ce que c'est des diesel, des essence, est-ce que c'est des voitures récentes ou entières,
00:55 parce qu'elles ne vont pas avoir les mêmes quantités de rejets dans l'atmosphère.
00:59 Une fois que l'on a l'ensemble de ces informations, on va modéliser à l'aide d'outils numériques
01:05 et on va pouvoir disperser ces polluants et représenter quelles vont être leurs dispersions
01:09 en fonction des conditions de vent, en fonction des différentes conditions météorologiques.
01:13 Alors justement, par rapport à cette cartographie, si on s'en réfère en tout cas au ministère de la Transition écologique,
01:20 la métropole ex-Marseille fait plutôt partie des mauvais élèves réguliers en termes de qualité de l'air.
01:26 Comment on explique ce constat ?
01:29 Alors on explique ce constat par la présence des sources de pollution que l'on va avoir à Marseille
01:36 et finalement qu'on va avoir dans la plupart des grandes agglomérations.
01:39 En fait, quand on va regarder la qualité de l'air, c'est multifactoriel,
01:43 c'est-à-dire que ça va dépendre à la fois des quantités de polluants qui sont émis,
01:47 de leur présence des sources et ça va dépendre ensuite de la manière dont elles vont se mélanger,
01:52 de l'environnement dans lequel elles vont se mélanger.
01:54 Et là, vous parlez des grandes villes, est-ce qu'il y a une particularité à Marseille ?
01:58 Alors si on prend justement le cas de Marseille, en fait Marseille a effectivement une des particularités,
02:04 c'est que comme les autres grandes villes, on va retrouver un trafic qui va être important,
02:09 mais c'est également une ville qui est portuaire et sur laquelle on va retrouver également la présence d'imports
02:14 avec là également une source qui est importante de pollution.
02:19 Chez Atmos Sud, vous êtes en charge de l'observation de la qualité de l'air,
02:23 mais est-ce que vous avez aussi une marge de manœuvre en termes d'action ?
02:28 On sait que ce sont des questions qui peuvent être aussi parfois un peu politiques
02:32 quand on pense notamment au débat sur l'extension de la zone à faible émission par exemple.
02:37 Nous effectivement, Atmos Sud, on est un observatoire de la qualité de l'air.
02:41 Donc là, on est là pour vraiment pouvoir distribuer une information qui est la plus transparente possible
02:46 et qui est vraiment une information de référence sur laquelle ensuite les différents acteurs vont se baser
02:52 pour mener leur politique.
02:53 Nous, notre objectif, c'est effectivement de porter à la connaissance de tous
02:57 quel est l'état de la qualité de l'air et que les chiffres qu'on va diffuser ne soient pas discutables.
03:02 On imagine que ces études, elles prennent du temps pour avoir suffisamment de recul dessus,
03:07 mais est-ce que pour l'année 2023, vous pouvez déjà un peu tirer un bilan de la qualité de l'air à Marseille ?
03:14 Alors, si on regarde l'évolution de la qualité de l'air,
03:18 on voit qu'on a une amélioration au fur et à mesure des années.
03:20 On a quand même des améliorations qui sont faites.
03:22 Si on prend sur Marseille, on voit qu'on a effectivement, lorsqu'on va se référer aux différentes normes qui existent,
03:31 on voit que l'on a de moins en moins de personnes qui sont exposées,
03:35 notamment à des dépassements des valeurs limites.
03:36 C'est-à-dire que l'Europe définit des normes pour la qualité de l'air.
03:40 Et on voit qu'à Marseille, par exemple en 2019, on était à 70 000 personnes
03:45 qui vivaient dans des endroits qui ne respectaient pas les valeurs limites,
03:49 qui ne respectaient pas les critères fixés par l'Europe.
03:53 En 2022, on en était à 4 000 personnes qui vivaient dans des endroits qui ne respectaient pas ces valeurs-là.
04:00 Et lorsqu'on regarde la tendance sur 2023, effectivement, on n'a pas encore ces derniers chiffres,
04:05 on n'a pas encore tout cartographié, mais en tout cas, on voit qu'au niveau de nos stations de fonds,
04:09 qui vont représenter l'ambiance de la qualité de l'air sur Marseille,
04:14 on voit qu'on a eu une diminution entre 2022 et 2023.
04:18 Donc on est encore sur cette trajectoire où on a encore des améliorations de la qualité de l'air,
04:22 en tout cas une dynamique à l'amélioration.
04:24 Pour autant, lorsqu'on regarde quel est l'objectif,
04:27 et donc l'objectif c'est d'avoir vraiment un air qui ne nuit pas à la santé,
04:31 et dans ce cas-là, on va se référer aux recommandations qui sont émises par l'OMS.
04:35 Là par contre, on a encore un chemin très important à faire,
04:38 puisque sur le territoire de Marseille,
04:41 on a encore quasiment 100% de la population
04:45 qui vit dans des endroits qui ne respectent pas ces recommandations de l'OMS.
04:49 Et donc, il est nécessaire de pouvoir avoir des actions
04:52 et de pouvoir poursuivre ces dynamiques et d'avoir des actions qui vont permettre d'améliorer la qualité de l'air.
04:57 Merci beaucoup Damien Pigat d'avoir été avec nous pour Maritima.
05:01 Je rappelle que vous êtes le directeur de l'innovation chez Atmosud.