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AmusantTranscription
00:00 J'ai plein de trucs, je veux voir un séropo à coulantage, je veux...
00:04 Ça fait très longtemps que j'y pense,
00:15 ce qui m'a vraiment donné le coup de pied au cul, c'est l'épidémie du Covid.
00:19 À mon sens, elle est très symptomatique de l'échec de la gestion de l'épidémie du VIH.
00:26 Ça fait 27 ans, si je compte bien, qu'on a des traitements efficaces pour ne plus mourir du sida,
00:30 et on est encore à 700 000 morts du sida par an.
00:32 Il y a aussi autre chose qui a beaucoup joué dans la balance,
00:37 c'est que moi je suis un enfant de l'affaire du sang contaminé.
00:40 Mais ma mère devait avorter.
00:42 Donc en fait, quand les médecins se sont rendus compte que ma mère était enceinte,
00:46 c'était trop tard pour qu'elle avorte.
00:48 J'en ai jamais trop parlé sur les réseaux, mais j'ai ouvert mon compte quand mon père est mort.
00:51 Je pense que c'est aussi l'héritage de mon père.
00:53 J'aimerais pouvoir un jour voir l'ouverture d'un grand centre de gestion des épidémies, pourquoi pas,
01:02 qui soit citoyenne, où on peut revaloriser la parole des citoyens,
01:07 qu'ils soient malades ou pas d'ailleurs.
01:09 Encore une fois, le VIH n'est pas une maladie,
01:11 mais je ne parle pas que du VIH en parlant de ça.
01:13 J'ai plein de trucs, je veux voir un séropoacolantage,
01:16 j'aimerais qu'on fasse des téléréalités qui soient plus impactantes.
01:21 Moi, je crois beaucoup à la téléréalité, parce que je pense qu'on peut la coupler avec une vision de la sociologie,
01:26 parce que ça peut montrer beaucoup de la réalité du quotidien.
01:28 Aujourd'hui, il faut qu'on passe un peu la seconde, si on veut plus ou moins survivre.
01:31 On peut plus permettre de penser les droits LGBT indépendamment des droits des femmes,
01:36 indépendamment des droits autour des épidémies,
01:38 qu'en fait, il faut arriver à avoir une pensée qui est...
01:41 On parle beaucoup d'intersectionnalité, moi je préfère parler de systémie.
01:45 Il faut qu'on arrive à percevoir les choses de manière systémique.
01:48 [Quel impact a-t-il eu sur toi ?]
01:52 Je vais répondre à l'inverse, parce que ce que je vois de manière plus facile,
01:56 c'est l'impact que les réseaux sociaux ont eu sur moi,
01:58 parce que j'étais très fermé aux réseaux sociaux,
02:00 et j'avais un peu cette image du blog,
02:02 de raconter sa vie, et c'était un truc avec lequel j'ai beaucoup de mal dans ma sensibilité.
02:08 Non pas que ce n'est pas bien de le faire, mais c'est un truc qui ne me parlait pas.
02:10 Par contre, j'ai vu l'impact hyper positif que ça a eu sur moi,
02:13 parce que ça m'a appris énormément de choses.
02:15 Je me suis rendu compte qu'il y avait beaucoup de jeunes qui faisaient des contenus hyper éducatifs
02:19 assez incroyables.
02:21 J'ai plutôt eu l'impression d'avoir moi des gamins de 17 ans qui m'ont fait de l'éducation,
02:24 et ça m'a finalement beaucoup plus impacté sur moi.
02:28 Et c'est compliqué de voir quel impact on a sur les autres.
02:30 Par contre, ce que je vois, c'est que depuis quelques temps,
02:33 il y a de plus en plus de personnes, je pense, qui parlent de VIH,
02:36 notamment sur les réseaux sociaux, parce qu'elles viennent de ma propre communauté,
02:41 et que je pense qu'il y a eu une certaine forme d'autorisation
02:44 à parler du VIH différemment.
02:46 Et pas simplement de manière un peu reloue,
02:49 "protégez-vous, j'en peux plus de ça, protégez-vous".
02:51 C'est tellement facile d'aller voir quelqu'un qui boit de l'alcool et dire "mais arrête de boire,
02:55 fais du sport, mange équilibré, arrête de te faire mourir,
02:57 ça sera tellement plus facile".
02:58 C'est complètement idiot.
03:00 Peut-être, j'espère avoir contribué à donner une certaine forme d'autorisation,
03:05 de dire qu'on peut parler du VIH de manière drôle.
03:07 On peut aussi se permettre de faire des erreurs, c'est pas grave.
03:13 Moi j'espère que ça va créer du lien en dehors des réseaux.
03:17 Ce que j'attends aussi, c'est un engagement des plateformes
03:19 sur des questions de la santé qui sont encore très peu, pour le moment, engagées.
03:23 Je sais pas, j'imagine un truc un peu hybride,
03:25 à me dire "il y a une possibilité que ça soit un peu des réseaux sociaux,
03:29 un peu de la politique, un peu de la culture, un peu des films,
03:32 un peu du cinéma, un peu des événements".
03:35 Enfin, c'est de dire "je pense qu'il faut qu'on apprenne à être autre chose
03:40 que simplement des créateurs de contenu".
03:41 Je pense que le créateur de contenu,
03:43 c'est le nouveau moyen d'avoir des citoyens engagés.
03:45 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
03:48 [Musique]