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Bixente Lizarazu a rendu hommage à Franz Beckenbauer, décédé dimanche à l'âge de 78 ans

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Sport
Transcription
00:00 - Bichente Lizarazu, bonsoir Bichente.
00:05 - Salut Olivier.
00:05 - Donc joueur du Bayern entre 1997 et 2006, ambassadeur du club depuis 2017.
00:11 Alors on associe Franz Beckenbauer à votre club, le Bayern Munich,
00:14 c'est vrai qu'il a fait 13 saisons sur ses 19.
00:16 Est-ce que c'est à la fois ceci, c'est Beckenbauer et le Bayern,
00:21 ou encore plus que ça par rapport à sa nationalité, l'Allemagne ?
00:28 - Pour moi, c'est d'abord l'un des plus grands joueurs de l'histoire du football mondial.
00:33 C'est la légende du football allemand et la légende du Bayern.
00:40 C'est quelqu'un qui a marqué l'histoire partout où il est passé.
00:47 Moi, j'ai eu le privilège de passer du temps avec lui.
00:53 Il était l'entraîneur du Bayern quand on a fait la finale de la Coupe de l'UFA
00:57 contre Bordeaux et mon arrivée au Bayern, elle est très liée aussi à Franz
01:04 parce qu'il a vu un petit arrière-gauche qui n'était pas mauvais
01:08 et il a insisté pour que le Bayern recrute cet arrière-gauche.
01:11 Et donc je lui dois mon histoire avec le Bayern.
01:14 C'est quelqu'un qui a tout le temps eu des mots gentils pour moi.
01:17 C'est quelqu'un qui a toujours été très agréable à chaque fois que je le voyais.
01:22 Il avait une classe incroyable, une classe incroyable.
01:25 Je n'ai jamais vu un joueur de football avec autant de classe et d'élégance.
01:30 Et pour nous, c'est nous, joueurs du Bayern, c'est une énorme perte.
01:38 C'est un pilier de l'histoire du Bayern qui s'effondre.
01:41 Et en ce qui me concerne, j'ai l'impression de perdre quelque chose d'énorme.
01:48 Je suis extrêmement touché par sa disparition et très triste.
01:55 Je garderai toujours sa classe, son élégance.
02:01 On avait la chance d'avoir des dirigeants, des anciens joueurs.
02:04 Quand on est allé en Ligue des Champions, dans le bus, en première ligne,
02:07 on avait Franz Beckenbauer, Karl-Heinz Rummenigge ou Lionel Messi.
02:11 C'était la classe.
02:12 Et c'est vrai que quand tu voyais Franz, il était toujours tranquille,
02:16 quels que soient les matchs.
02:17 Et nous, ça nous tranquillisait aussi.
02:22 On est extrêmement tristes.
02:25 Ça va être énorme en Allemagne, ce que le Bayern va faire pour France.
02:30 Quel type de dirigeant était-il ?
02:31 Vous avez un peu répondu à cette question.
02:33 Mais justement, par rapport aux grands matchs, il y avait des conseils ?
02:36 Il y avait des choses comme ça ou sa seule présence suffisait ?
02:39 Vous avez un peu évoqué ça.
02:40 Franchement, sa seule présence suffisait.
02:43 Il y avait une assurance, une tranquillité dans des matchs,
02:49 des demi-finales de Ligue des Champions, des finales de Ligue des Champions.
02:52 Il était très calme.
02:54 Il avait tout vécu avant.
02:56 Donc, c'était ça aussi la force du Bayern.
03:00 Et par ailleurs, moi, ça a toujours été un modèle, Franz,
03:02 parce qu'il a tout réussi.
03:05 Il a fait une immense carrière de joueur,
03:08 une immense carrière d'entraîneur, de dirigeant, de consultant.
03:13 Il a été un des premiers à très bien gérer son image.
03:20 C'était quelqu'un en Allemagne qui était écouté par tout le monde,
03:26 que l'on voyait partout dans la publicité,
03:29 et quelqu'un qui a super bien réussi sa reconversion.
03:32 Donc, pour moi, c'était un modèle.
03:35 J'ai rarement vu ça dans le domaine du sport,
03:37 quelqu'un qui a aussi bien réussi partout.
03:39 Il a tout réussi.
03:41 Et voilà, il a vécu un drame avec la perte de son fils.
03:45 Et depuis, c'était très difficile pour lui.
03:48 Il a eu beaucoup de difficultés à s'en remettre
03:50 jusqu'à l'annonce de son décès.
03:53 - Bichente, vous étiez défenseur.
03:54 Quel défenseur était-il ?
03:56 Là, je m'adresse à vous, le passeur.
03:59 Maintenant, vous êtes un peu dans les médias,
04:01 pour les jeunes générations, parce qu'on parle du libéraux,
04:04 on parle d'un meneur de jeu, on va dire, un petit peu en retrait.
04:09 Quel type de joueur était-il dans les années 70,
04:12 ces grandes années qu'il a traversées ?
04:15 - Alors déjà, ce qu'il faut savoir, c'est qu'on était dans un système
04:18 à trois défenseurs, avec deux stoppers.
04:22 En Allemagne, on appelait ça les "Manndecker".
04:24 Donc, c'était vraiment des stoppers à l'ancienne
04:26 qui sont là pour découper les attaquants,
04:30 des joueurs de devoir.
04:31 Et lui, c'était le libéraux qui s'occupait de venir couvrir
04:36 ces deux stoppers.
04:38 Et puis ensuite, de relancer, de s'intégrer dans le milieu terrain
04:42 pour relancer, attaquer et amorcer les offensives.
04:49 Et lui, il le faisait très bien, parce qu'il avait une technique
04:51 extraordinaire, il avait une élégance aussi folle.
04:54 Et c'était un poste qui était fait pour lui.
04:58 Je pense que, voilà, libéraux, on aurait pu dire,
05:02 donner son nom à ce poste de libéraux, parce qu'il avait le profil parfait
05:05 pour ce poste de libéraux.
05:07 Et donc, ça me fait marrer, parce qu'aujourd'hui,
05:09 on parle de ces défenses à trois.
05:12 Mais ça existait déjà à l'époque, quand je suis arrivé en Allemagne,
05:16 et à l'époque des Beckenbauer, ils jouaient avec cette défense à trois.
05:20 Simplement, on avait deux défenseurs centraux qui étaient des vrais stoppers.
05:24 Et puis ensuite, le libéraux à la Franz Beckenbauer,
05:28 qui lui, pouvait faire le tampon entre le milieu et la défense.
05:31 - Bill Shanty, je vous mets juste un petit peu sur pause,
05:33 parce que, tout en vous écoutant et en préparant cette émission,
05:37 je suis allé surfer sur le site L'Equipe.
05:39 Bernard, vous avez réalisé l'interview de Jean-Michel Larket,
05:42 adversaire malheureux de Franz Beckenbauer, notamment en 1976.
05:46 Et Jean-Michel Larket, lui, avait un point de vue technique,
05:48 également, sur ce qu'il apportait au poste, également, Bernard.
05:51 - Oui, Jean-Michel Larket explique qu'il a un peu réinventé
05:54 le poste de défenseur central, comme l'a dit ici, justement, Bissent.
05:57 C'était souvent un peu des stoppers,
05:59 qui avaient plutôt des qualités athlétiques et physiques,
06:01 et pas trop techniques.
06:02 Il a commencé comme un milieu de terrain, Beckenbauer,
06:04 il a reculé, et c'est vrai qu'il a donné une dimension technique
06:08 à ce poste de défenseur central, qui n'existait pas trop à l'époque.
06:12 Et je pense que Bissent, il a dû se retrouver un petit peu,
06:15 par la suite, avec Laurent Blanc,
06:16 parce qu'un des héritiers de cette lignée-là,
06:18 de ces joueurs-là, qui étaient élégants,
06:20 mais qui n'étaient pas que des destructeurs,
06:22 c'étaient des défenseurs qui savaient construire,
06:23 qui étaient là pour la première relance.
06:25 Un peu l'héritier de Beckenbauer, dans l'esprit,
06:28 ça a été des joueurs comme Laurent Blanc, et puis après Raphaël.
06:30 - Raphaël Aos aussi, que Bissent connaît bien.
06:32 - Et Raphaël Varane.
06:33 - Et Raphaël Varane.
06:34 Vous partagez les héritiers de Franz Beckenbauer,
06:37 ou alors non, vous allez fermer la maison en disant
06:39 il n'y a qu'un Kaiser, il n'y a qu'un Franz Beckenbauer,
06:41 il n'a pas d'héritier, Bissent ?
06:43 - Non, c'est vrai que Lolo avait ce profil-là.
06:49 D'abord, il a commencé sa carrière au milieu de terrain,
06:51 et puis ensuite, en effet,
06:53 s'est retrouvé dans cette position de défenseur,
06:54 mais avec un rôle davantage, en effet, de relanceur,
06:58 en rôle technique, pour avoir la sécurité technique en défense.
07:02 Et voilà, après, Franz Beckenbauer,
07:05 il incarne vraiment le poste de libéraux par excellence,
07:09 parce qu'il avait une qualité technique incroyable,
07:16 parce qu'il avait une classe folle,
07:18 et parce qu'il a marqué l'histoire de la Coupe du Monde aussi.
07:24 Voilà, donc, moi, le poste de libéraux,
07:26 vraiment, je l'associe à Franz Beckenbauer.
07:28 Je pense que, quelque part,
07:30 il a donné ce nom de noblesse-là
07:35 parce qu'il a tellement bien joué à ce poste.

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