Dans Rothen s'enflamme, Jean-Michel Larqué revient sur ses affrontements face à Franz Beckenbauer. Sur le terrain, le défenseur allemand était "le patron, le leader", raconte Larqué
Category
📺
TVTranscription
00:00 - Revenons à "Franck Beckenbauer". Jean-Michel, parfois on galvaude le mot "légende",
00:04 quand on qualifie les joueurs, etc. Là, on peut réellement parler de légende du foot mondial.
00:07 - Complètement, complètement. Notamment par sa façon d'appréhender le football
00:14 et sa façon d'appréhender le rôle de défenseur central,
00:18 puisque à l'époque, il y avait quand même une bataille entre deux écoles,
00:24 deux écoles allemandes d'ailleurs. Il y avait l'école de Mössen-Galbard,
00:28 avec un gars qui s'appelait Bertie Vox, qui était un joueur qui était au marquage,
00:35 qui taclait, qui... - C'est un peu mon première langue.
00:36 - Voilà. Et l'école du Bayern, qui était l'école de l'élégance, de la classe,
00:43 incarnée par Franck Beckenbauer, qui a inventé le rôle de défenseur central,
00:48 alors qu'il était au départ un milieu de terrain, qui a inventé le rôle de défenseur central,
00:54 sans jamais tacler pendant les 40 matchs ou les 50 matchs qu'il disputait dans la saison.
01:00 Donc, c'était une façon d'appréhender ce rôle-là, tout à fait exceptionnel.
01:07 Toujours le pont haltier, je pense qu'il n'a jamais regardé le ballon quand il était dans ses pieds,
01:13 le ballon, il avait toujours le regard très, très lointain.
01:17 En plus, il arrivait à marquer des buts, des buts importants. Il a inventé.
01:23 Et puis, c'est de son époque, cette domination...
01:26 - Alors, là, on est dans les années 70. Donc, Ballon d'or 72, Ballon d'or 76, Coupe du monde 74, Euro 72,
01:33 et trois victoires en Ligue des champions, 74, 75, 76.
01:37 - Et 76, il paraît, oui. Et c'est de là que vient l'adage ou le proverbe
01:44 selon lequel le football se jouait à 11 et que, à la fin, c'était l'Allemagne qui gagnait.
01:50 Parce que je rappellerai à ceux qui considèrent que le Bayern avait une petite équipe quand ils nous ont battus.
01:59 Eh bien, en toute simplicité, un joueur comme Karl-Heinz Rummenigge,
02:04 qui était un petit joueur de salon, était remplaçant dans cette équipe.
02:09 Donc, vous voyez qu'ils avaient de quoi faire.
02:12 Mais France était... Et puis, on sentait quand on était sur le terrain qu'au-delà de l'aspect technique,
02:19 il était vraiment le patron, il était vraiment le leader de l'équipe.
02:21 On sentait qu'il dégageait, il y avait un charisme, une aura qu'aucun joueur, notamment son stopper à l'époque,
02:31 qui s'appelait Schwarzenberg, et qui était un bon bourrin.
02:36 Alors lui, c'était le Paul-Schubert. - C'était vraiment le libéraux et le stopper.