Regardez Le journal RTL du 08 janvier 2024 avec Marion Calais.
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00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 Bonsoir les amis ! RTL, bonsoir ! C'est votre rendez-vous et donc c'est maintenant notre mission et on l'a accepté avec plaisir. C'est vous accompagner, vous informer et vous faire sourire évidemment cette fin de journée. Pendant deux heures, le club des cinq à votre service. J'ai nommé Cyprien Cygni, Marion Calais, Louis Baudin et puis les petits rigolos Marc-Antoine Lebray et Alex Vizorek. Bonsoir les amis !
00:30 Le breaking news dans dix minutes Marc-Antoine. On va commencer avec vous en début d'émission. Quelle voix ce soir ?
00:37 Louis Lattel, Premier ministre.
00:39 Pourquoi pas ? En tout cas c'est une option. Et la visioconférence dans une demi-heure Alex ?
00:43 Je peux pas vous en parler, je suis en plein remaniement.
00:45 Ah vous aussi ! De mon texte !
00:47 Alors on explique aux auditeurs qui n'ont pas forcément suivi l'actualité de l'après-midi que l'actualité est assez mouvante ce soir et donc les rendez-vous qui approchent pourraient être un petit peu bougés. Pourquoi ? Parce que le suspense est effectivement intenable à l'Elysée.
00:59 Est-ce qu'Emmanuel Macron va nommer dans les minutes les heures qui viennent à nouveau Premier ministre ? Est-ce qu'Elisabeth Borne a démissionné ? On s'interroge et on va en discuter à la fois avec nos spécialistes dans le journal qui est imminent et à 18h15 avec France, Olivier Gisbert, observateur avisé et sans langue de bois de notre vie politique, il sera avec nous.
01:17 A 18h40, peut-être, si tout va bien, vous allez découvrir comment le froid transforme notre métabolisme avec notre bon docteur Jimmy Mohamed.
01:25 Et puis après 19h, la deuxième heure de RTL Bonsoir avec notre grand invité, il est comédien mais aussi chanteur désormais, Daniel Auteuil à l'affiche d'un film très fort sur le silence, la honte et les lourds secrets de famille.
01:40 A suivre aussi de la cuisine, de la musique, des vacances à la montagne à gagner dans le gros quiz mais tout d'abord le journal 10 minutes pour tout savoir.
01:48 RTL Bonsoir.
01:50 Avec donc cette info RTL, on vous l'avait dit, c'est très mouvant, ça peut bouger à tout moment, info RTL, Elisabeth Borne a donc démissionné ce soir.
01:58 Et on y reviendra dans le journal avec aussi l'enquête qui se poursuit 6 mois après la disparition d'Emile et la mort de la légende allemande du foot, le Kaiser, Franz Beckenbauer.
02:08 Et la tendance météo pour les prochaines heures, Louis Baudin ?
02:11 C'est encore plus froid qu'aujourd'hui dites donc, dans toutes les régions.
02:14 Le journal, Julien Célier, Marion Calais.
02:17 Ce remaniement était attendu depuis une semaine et dans les dernières secondes, là tout juste, les choses se sont visiblement accélérées.
02:26 Bonsoir Thomas Deprêt.
02:27 Bonsoir.
02:28 Avec le service politique de RTL, vous pouvez donc l'affirmer ce soir, Elisabeth Borne, la première ministre, va démissionner dans les toutes prochaines minutes.
02:35 Oui, le communiqué de la présidence de la République est prêt, je vais vous le lire en exclusivité ce soir sur RTL.
02:40 "Madame Elisabeth Borne a remis ce jour la démission du gouvernement au président de la République qui l'a accepté.
02:47 Elle assure avec les membres du gouvernement le traitement des affaires courantes jusqu'à la nomination du nouveau gouvernement."
02:53 Voilà ce communiqué qui va être envoyé à des centaines de journalistes dans les prochaines minutes.
02:59 Elisabeth Borne qui termine donc sa mission à Matignon.
03:02 Reste à savoir maintenant qui va la remplacer.
03:05 Plusieurs noms sont déjà évoqués comme celui de Gabriel Attal, l'actuel ministre de l'éducation nationale.
03:10 On évoque également le nom de Julien de Normandie, proche d'Emmanuel Macron, ancien ministre de l'agriculture.
03:16 Ces noms seront précisés dans les toutes prochaines minutes.
03:19 Olivier Boss, le chef de notre service politique, nous a également rejoint en studio.
03:22 Je vous pose la question à tous les deux, Olivier et Thomas, puisque cette info RTL vient donc de tomber.
03:27 Elisabeth Borne, dans les minutes qui viennent, ne sera plus la première ministre de notre pays.
03:32 Est-ce que c'était devenu intenable Elisabeth Borne à Matignon, à la fois pour elle et pour le chef de l'État ?
03:37 Alors d'abord pour le chef de l'État, parce que c'est lui qui décide.
03:40 Elisabeth Borne n'a pas été du genre à laisser la place et à renoncer.
03:45 Ce n'est pas du tout son caractère.
03:47 Et on a vu dans tous ces derniers jours, avec les différents rendez-vous qu'il y a eu entre Elisabeth Borne et le chef de l'État,
03:54 mercredi dernier, hier soir, cet après-midi, que ça ne s'est pas fait finalement assez simplement.
04:00 Maintenant, la situation dans laquelle on va rentrer est connue, déjà connue avec Emmanuel Macron,
04:06 c'est-à-dire que ça peut ensuite durer un certain temps, il faut se souvenir,
04:11 de la nomination précisément d'Elisabeth Borne, avec Jean Castex,
04:15 qui reste et reste et reste encore jusqu'à ce qu'on ait la nomination effective de la première ministre.
04:20 Quand vous dites que ça ne s'est pas fait facilement, c'est-à-dire parce qu'il y a effectivement eu plusieurs allers-retours d'Elisabeth Borne à l'Élysée.
04:28 Alors juste avant, on va vous lire les mots d'Emmanuel Macron, le chef de l'État qui vient de réagir à l'instant pour confirmer
04:34 cette information qu'on vous donnait des 18h.
04:37 Madame la première ministre, chère Elisabeth Borne, votre travail au service de notre nation a été chaque jour exemplaire.
04:42 Vous avez mis en œuvre notre projet avec le courage, l'engagement et la détermination des femmes d'État de tout cœur. Merci.
04:49 Une photo, on voit également le président de la République avec sa première ministre, tous sourires, visiblement les deux ne se quittent pas fâchés.
04:56 En tout cas, c'est ce qu'on peut voir sur les réseaux sociaux, dans les médias.
04:59 Alors c'est totalement inédit, l'annonce de la démission d'une première ministre annoncée par le chef de l'État et par un tweet accompagné d'une photo.
05:09 Jusque-là, on a toujours eu des communiqués, communiqués très officiels envoyés par l'Élysée et communication de la part de l'Élysée.
05:17 Là, c'est vraiment quelque chose de totalement inédit qu'on est en train de vivre.
05:21 Est-ce que ça veut dire qu'Emmanuel Macron a tordu le bras de sa première ministre pour, à ce point-là, communiquer sous forme de tweet, avec une photo et avec les deux concernés, pleins sourires ?
05:32 C'est une question qu'on peut déjà commencer à se poser.
05:35 Est-ce que cette décision, on va évidemment poser des hypothèses, mais est-ce que cette décision s'est déroulée en deux temps ?
05:43 Est-ce qu'il y a déjà eu un aller-retour de la première ministre, désormais ex-première ministre, hier soir à l'Élysée ?
05:50 Elle l'a remis, RTL vous l'a révélé, à 18h il y a cinq minutes, la démission de son gouvernement.
05:55 Emmanuel Macron l'a accepté. Est-ce que, dès hier soir, les discussions étaient de cette teneur, selon vous ?
06:01 En réalité, il y a eu des discussions ces derniers jours. Ils ont déjà déjeuné la semaine dernière ensemble, un long déjeuner.
06:07 C'était ce qu'on apprenait. Il y a ensuite eu cette réunion, hier soir, avec Emmanuel Macron, officiellement, pour parler de la météo et pour parler du grand froid.
06:17 Il y a ensuite eu ce rendez-vous, cet après-midi, à 14h ou à 15h. Il y a eu tout ça, beaucoup de discussions entre les deux.
06:24 Elisabeth Borne, qui dans sa lettre de démission, jure plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes.
06:30 C'est-à-dire qu'elles glissent quand même à Emmanuel Macron, qu'il va falloir continuer le travail.
06:35 Alors, qui va pouvoir incarner cela ? C'est toute la question qui va se poser maintenant, dans les prochaines minutes.
06:40 Alors, vous l'avez dit, Olivier, techniquement, maintenant, cela peut encore prendre du temps pour connaître le nom du nouveau ou de la nouvelle premier ministre de notre pays.
06:51 Mais il y a déjà des pistes, des pistes qu'on a refermées ces derniers jours, des pistes qui apparaissent ces dernières heures.
06:58 Est-ce qu'on peut refaire un petit état des lieux des prétendants à Matignon, en quelque sorte ?
07:02 On peut faire un top 3 et puis se dire aussi qu'on aura peut-être une énorme surprise.
07:06 Cela fait partie aussi des scénarios possibles, c'est-à-dire un nom qu'on n'a absolument pas évoqué.
07:11 Il faut se souvenir que jusque-là, dans les nominations de premier ministre par Emmanuel Macron, que ce soit Édouard Philippe et ensuite Jean Castex.
07:20 Alors, Édouard Philippe, Ertel, vous l'avez révélé quelques jours auparavant, mais ça n'avait pas beaucoup fuité précédemment.
07:26 De la même manière, Jean Castex, ça a été un peu à la surprise générale.
07:30 Et pour Elisabeth Borne, jusqu'au bout, on n'a pas su si c'était elle, puisqu'il y avait Catherine Vautrin qui était également en concurrence pour devenir premier ministre.
07:39 Donc, on peut avoir plein de noms qui circulent et à la fin, une surprise.
07:44 Je ne commence pas ça parce que ça fait partie des hypothèses ce soir.
07:47 Mais la principale hypothèse avancée ce soir et relayée par les entourages et les différents cercles autour d'Emmanuel Macron, c'est la nomination de Gabriel Attal,
07:59 le ministre de l'Éducation, le jeune ministre de l'Éducation, parce que ça ferait quand même le plus jeune premier ministre de la Ve République, plus jeune encore que Laurent Fabius.
08:08 Ça, ça fait partie de l'hypothèse et la principale.
08:11 Autre hypothèse, celle de Julien Denormandie, un proche de chez proche d'Emmanuel Macron, puisqu'il était là dès le début de l'aventure politique d'Emmanuel Macron,
08:21 d'abord au ministère de l'Économie et ensuite dans son aventure pour l'accession du pouvoir avec la création d'En Marche, la campagne, etc.
08:28 C'est l'un des architectes de la campagne.
08:31 Voilà les deux noms principaux qui circulaient encore cet après-midi.
08:36 Mais encore une fois, je garde l'hypothèse de la surprise.
08:40 Elle est importante.
08:42 Pourquoi vous dites que l'hypothèse de la surprise est importante ?
08:44 Parce que quand on essaie de rentrer dans la tête d'Emmanuel Macron, il n'aime pas trop qu'on lui impose des choses.
08:51 Il aime aussi surprendre son monde.
08:53 Le profil idéal du Premier ministre d'Emmanuel Macron n'existe pas, parce qu'un Premier ministre pour Emmanuel Macron, ce n'est pas la chose la plus importante.
09:01 Et c'est ça qu'il faut toujours avoir en tête.
09:04 C'est-à-dire qu'il voudrait à la fois quelqu'un qui soit un collaborateur, qui soit extrêmement efficace, qui ait un poids politique minimum, à la fois tout ça et à la fois il fait tout le reste.
09:14 C'est un assistant en fait.
09:16 Collaborateur, ça avait déjà été un mot employé entre Nicolas Sarkozy et François Fillon.
09:21 Ça avait déjà mis assez de pagaille.
09:23 Là, assistant, vous descendez encore d'un cran.
09:25 Je ne vais peut-être pas aller jusqu'à ce cran-là.
09:27 Mais il n'y a pas une fiche de poste type ? C'est ça que vous voulez dire aujourd'hui à l'Elysée ?
09:30 En fait, si on inverse la question, c'est travailler avec Emmanuel Macron, comment c'est possible, et surtout quand vous êtes à la tête d'un gouvernement.
09:40 Olivier Bost, vous restez avec nous.
09:42 Thomas Desprez, fin connaisseur de l'Elysée et spécialiste de l'Elysée ici à RTL également.
09:47 On va maintenant accueillir l'un de nos invités dans cette édition spéciale, puisque ce RTL Bonsoir a basculé à 18h avec cette info RTL.
09:55 Je vous le rappelle, si vous venez d'allumer la radio, Elisabeth Borne a remis la démission de son gouvernement et Emmanuel Macron l'a accepté.
10:03 Pas d'indice pour l'instant sur la nomination imminente d'un nouveau Premier ministre.
10:09 On vous le rappelle. On va accueillir maintenant quelqu'un qui est patron de presse, qui a été un confident de nos chefs de l'État dans cette 5ème République,
10:16 qui est un observateur avisé de notre vie politique et qui évite en général la langue de bois.
10:21 Bonsoir, Frantz-Olivier Gisbert.
10:22 Bonsoir, Julien Célier.
10:24 Merci d'être avec nous.
10:26 Vous avez été surpris ou non par cette annonce, cette info RTL, il y a 10 minutes, où finalement la situation était devenue attenable
10:34 et cette fin de parcours d'Elisabeth Borne était finalement logique à Matignon ?
10:40 Ça fait déjà plusieurs semaines, je dirais qu'Elisabeth Borne était au bout de sa vie, en tant que Premier ministre.
10:47 Oui, oui, n'allez pas si vite.
10:49 Ça ne marchait plus du tout. Pour d'un autre très simple, c'est que un peu de 49.3 ça peut passer, mais là c'était devenu en fait,
10:58 et c'est le problème qu'à Macron, il n'a pas de majorité, il a perdu les législatives de 2022, il ne veut toujours pas le reconnaître,
11:07 et il fonctionne comme s'il avait une majorité. Vous savez, dans n'importe quelle démocratie, quand ça arrive,
11:11 c'est déjà arrivé en France en 1988, après la défaite de Mitterrand aux législatives, après qu'il eut gagné la présidentielle,
11:18 on négocie, dans d'autres grands pays comme l'Allemagne, on fait des grandes coalitions, enfin, bon, il n'a pas voulu faire ça.
11:25 Ça devient compliqué maintenant, parce que les positions sont figées, mais il aurait pu récupérer le groupe LR,
11:32 et puis une partie des socialistes dissidents, et puis continuer, comme ça, sur sa ligne. Il n'a pas voulu faire ça.
11:37 Il a tenté, ça n'a pas fonctionné.
11:39 Oh, il n'a pas tenté, non, ce n'est pas vrai, parce qu'il était en position de le faire, vous voyez, c'est...
11:43 Aujourd'hui, il est tombé dans le piège qu'il a lui-même construit, parce qu'aujourd'hui, il est obligé de gouverner sans majorité,
11:53 donc il ne veut pas faire grand-chose.
11:55 Donc, il a complètement grillé son fusible, Elisabeth Borne, si on peut accepter l'expression.
12:00 Ben, ça ne pouvait pas durer très longtemps. Elle s'est débrouillée comme il a pu, mais franchement, ça ne faisait pas illusion.
12:06 C'est-à-dire que, quoi qu'elle fasse, de toute façon, l'Assemblée nationale le repoussait,
12:12 et donc elle était contrainte de faire des 40 off 3 pour faire passer la plupart des lois.
12:17 C'est comme ça que ça s'est passé, comme ça.
12:19 C'était pas une solution... ça ne pouvait pas durer.
12:22 En même temps, je crains que la même chose recommence avec le prochain Premier ministre.
12:27 - Là, il va être obligé de reprendre un autre fusible, en fait, d'après vous.
12:30 - Voilà, c'est un autre fusible, et peut-être qu'il va en épuiser comme ça 3 ou 4 d'ici la fin de sa présidence,
12:35 mais ça ne va pas servir à grand-chose, parce que la réalité des choses, c'est qu'il faut faire une coalition.
12:40 Et s'il veut continuer dans le système du "en même temps" ou du "chèvre au shootie", comme je dirais,
12:45 à ce moment-là, il faut qu'il se garde une aile droite, une aile gauche, et il a ça, l'Assemblée nationale.
12:49 Il peut le faire, simplement, ça veut dire discuter, ça veut dire...
12:54 C'est la fin du système un petit peu monarchique.
12:57 Si vous voulez, ce qui est étrange, c'est qu'après la défaite des législatives de 2022,
13:01 il a fait comme si, voilà, comme après sa grande victoire aux législatives de 2017,
13:06 voilà, il pouvait tout faire. Eh ben non, c'est pas comme ça.
13:09 Il y a une constitution, il faut respecter la constitution.
13:12 Moi, j'ai tendance à dire qu'il n'a pas beaucoup respecté depuis 2022.
13:15 - Donc l'enjeu de ce remaniement et de la nomination future d'un nouveau Premier ministre,
13:22 c'est l'idée aussi de dire, au-delà, bon, on va peut-être utiliser un nouveau fusible,
13:26 c'est de dire, on va peut-être choisir un profil un peu différent,
13:29 pour éventuellement pouvoir mieux travailler avec les Républicains,
13:33 dont on a vu le rôle et l'importance ces derniers mois à l'Assemblée ?
13:37 - Ça, c'est sûr qu'il y aura cette idée-là.
13:41 Mais dans tous les cas de figure, ça risque d'être une rustine ou du rafistolage.
13:46 C'est-à-dire qu'il se pose beaucoup de problèmes à la France d'aujourd'hui.
13:50 Il se pose des problèmes sur le plan économique, par exemple,
13:52 avec les dépenses publiques qui deviennent exponentielles, c'est carrément du délire,
13:57 et qui obligent à un endettement endémique de plus en plus dangereux.
14:01 N'oubliez pas que la France, en 2024, va emprunter sur les marchés financiers,
14:06 ce qu'elle n'a jamais emprunté, c'est grave.
14:09 Il y a ensuite le problème du contrôle de l'immigration,
14:13 qui est un contrôlé, mais ce n'est pas seulement en France,
14:15 c'est dans tous les pays européens aujourd'hui.
14:17 Il y a un problème de ce point de vue.
14:19 Et puis, il y a aussi le problème de l'autorité.
14:21 Il n'y a plus d'autorité en France, puisque le droit de...
14:25 - Donc, quand on parlait de fiche de poste, pour vous,
14:28 dans la fiche de poste, il faut qu'il y ait un coup de barre à droite ?
14:32 - Coup de barre à droite ou à gauche, ce n'est pas tellement le sujet,
14:35 parce que franchement, est-ce que Gabriel Attal, par exemple,
14:38 qui incarne aujourd'hui l'autorité, d'ailleurs, ce serait une bonne idée,
14:41 Gabriel Attal à Matignon, lui, il vient de la gauche,
14:45 et puis, il incarne l'autorité, je crois que...
14:47 Et puis, vous avez vu aussi sur l'immigration,
14:50 vous avez des positions de certain nombre de personnalités de gauche
14:53 qui disent, ben oui, si on veut un peu d'intégration,
14:57 parce qu'il n'y a plus d'intégration aujourd'hui en France,
14:59 il n'y a même plus d'assimilation depuis longtemps,
15:00 mais il n'y a même plus d'intégration, il faut peut-être commencer à songer,
15:04 à limiter, enfin, comment dire, oui, à limiter et à contrôler l'immigration.
15:09 Et ensuite, le désendettement, c'est tout simplement une...
15:12 Comment dire, c'est du bon sens,
15:14 on ne peut pas continuer à vivre éternellement au-dessus de ces moyens,
15:17 il y a toujours un moment où il faut payer l'édition,
15:19 c'est arrivé récemment en Grèce.
15:20 - Bon, on n'a pas encore de locataire à Matignon,
15:22 mais vous lui mettez déjà la pression, je remarque, Frantz-Olivier Gisbert.
15:25 Juste pour revenir sur Gabriel Attal, Olivier Boss,
15:28 vous l'avez dit tout à l'heure, s'il est nommé Premier ministre,
15:30 c'est l'un des noms qui circulent, peut-être le nom qui circule le plus
15:33 depuis maintenant quelques heures.
15:35 Le ministre de l'Education nationale, on rappelle qu'il a 34 ans,
15:38 ce serait donc le Premier ministre le plus jeune de l'histoire de la Ve République,
15:41 puisque Laurent Fabius, lui, en avait 37.
15:44 En quoi le profil de Gabriel Attal peut-être profitable politiquement,
15:49 comme on l'évoquait à l'instant avec Frantz-Olivier Gisbert, à Emmanuel Macron ?
15:52 - Alors, il y a deux images. L'image, effectivement, de l'autorité.
15:55 Deuxième image, celle de la réussite.
15:57 Il a réussi tout ce qu'il a...
15:59 Il a réussi au ministère de l'Éducation
16:01 et globalement, sur sa courte carrière politique,
16:04 il a tout réussi dans ce qu'il a entrepris.
16:07 Donc ça, c'est un premier aspect important.
16:10 Après, sur l'élargissement politique, ça, ça reste pas évident du tout.
16:14 C'est-à-dire que, pourquoi il arriverait à aller piocher plus à droite et plus à gauche
16:19 qu'arrivaient à le faire ses prédécesseurs, là, je ne vois pas bien.
16:22 Et après, il y a une autre dimension qu'il faut avoir en tête,
16:25 parce qu'il y a l'enjeu, effectivement, pour Emmanuel Macron,
16:27 qui n'a pas de majorité à l'Assemblée, ce qui rend tout plus compliqué.
16:31 Et il y a un deuxième enjeu politique fort dans cette année 2024,
16:34 et qu'il faut toujours avoir en tête, qui sont les élections européennes.
16:37 Et aujourd'hui, le camp présidentiel est en très mauvaise posture,
16:42 dix points derrière le Rassemblement national,
16:44 et le camp présidentiel n'a pas de tête d'affiche pour réellement,
16:49 aujourd'hui, sinon Emmanuel Macron, bien entendu,
16:51 mais pour affronter Jordan Bardella.
16:54 Là, on est sur une même génération, et donc on peut avoir quelqu'un
16:58 qui redonne un élan politique qui permettrait aussi d'avoir en ligne de mire
17:04 ces européennes, parce qu'une catastrophe aux européennes
17:07 pour le camp présidentiel, ça veut dire retomber dans d'énormes difficultés.
17:11 Ce qu'on est en train de vivre là, ces heures, on les revivra
17:14 de manière encore plus pénible et compliquée pour Emmanuel Macron
17:18 à la rentrée, à coup sûr.
17:20 Dans la vie politique, le Premier ministre, c'est celui qui est chef de la majorité.
17:23 Que ce soit à l'Assemblée nationale, que ce soit pour les élections à venir.
17:27 Ce qui veut donc dire que le futur Premier ministre,
17:29 ou la future Premier ministre, on ne sait jamais,
17:31 devra mener aussi cette campagne des élections européennes,
17:34 en faisant des débats avec aujourd'hui des têtes d'affiches
17:36 qui sont déjà désignées.
17:38 On connaît, on vient de parler de Jordan Bardella,
17:40 on connaît Manon Aubry pour la France insoumise,
17:42 on peut évoquer François-Xavier Bélami pour Les Républicains,
17:45 ou encore Marion Maréchal-Le Pen, qui sont des personnalités
17:48 qui sont habituées aux débats politiques.
17:50 Elisabeth Borne, elle n'était pas forcément habituée
17:52 à ces joutes politiciennes et à venir aller débattre
17:55 sur les plateaux télévisés.
17:57 Donc il faut imaginer aussi que le futur profil
17:59 devra aller ferrailler avec les uns et les autres.
18:02 Et en ça, Gabriel Attal est finalement le parfait produit,
18:05 parce qu'il a déjà débattu presque une dizaine de fois
18:08 avec Jordan Bardella pendant les différentes campagnes.
18:10 Donc il est de cette même génération très médiatique, rodée au débat.
18:14 Voilà pourquoi ça en fait aujourd'hui le profil idéal.
18:17 Et encore une fois, avec Emmanuel Macron, il peut y avoir des surprises,
18:20 et ça peut durer encore quelques temps.
18:22 - Mais vous confirmez, François-Olivier Gisbert,
18:24 c'est quelque part important d'avoir à Matignon
18:27 un animal politique en quelque sorte,
18:29 et c'est peut-être l'une des caractéristiques de Gabriel Attal
18:33 en cette année d'élection ?
18:35 - Je dirais en général, et surtout quand vous n'avez pas de majorité.
18:39 C'est-à-dire qu'il y avait une faute au départ,
18:41 c'est de choisir quelqu'un comme Elisabeth Borne,
18:44 qui a évidemment des qualités.
18:46 Elle l'a montré d'ailleurs.
18:48 Mais qui en même temps n'a pas le sens de la politique.
18:51 Et c'est important d'avoir quelqu'un qui sait ce que c'est,
18:55 qui a un groupe parlementaire, qui peut...
18:57 Et ça, c'est vrai que Gabriel Attal, de ce point de vue,
19:00 ce serait une bonne idée.
19:01 Je crois qu'il ne faut pas s'emballer.
19:03 Parce que la logique, ce n'est pas Gabriel Attal.
19:05 La logique, c'est quelqu'un d'un peu fade, un peu inexistant,
19:08 qui ne fait surtout pas d'ombre au président.
19:10 Mais je pense que quand on parle de Gabriel Attal,
19:13 c'est intéressant, parce que, disons,
19:16 c'est ce que je disais d'ailleurs au début,
19:18 c'est que le problème d'Emmanuel Macron,
19:20 c'est qu'il est vraiment dans le paraître,
19:22 et pas dans le faire.
19:24 Et il y a des problèmes fondamentaux,
19:26 des défis énormes qui se posent aujourd'hui à la France,
19:29 il faut régler.
19:30 Et donc, en nommant Gabriel Attal,
19:33 il peut donner le sentiment aux Français
19:36 qu'il va commencer à s'occuper d'un certain nombre de problèmes...
19:39 - Quand vous dites faire, c'est parce que
19:41 c'est un ministre de l'Éducation nationale extrêmement proactif.
19:44 On l'a vu très récemment sur l'uniforme,
19:46 sur le harcèlement, c'est quelqu'un qui veut aller de l'avant
19:50 et marquer de son empreinte ses ministères.
19:51 En tout cas, il a cette ambition-là.
19:52 Le bilan, on verra plus tard,
19:54 il sera peut-être parti du ministère,
19:55 mais en tout cas, il a cette ambition-là.
19:57 - Oui, alors, Julien Cellier, je dirais quand même,
19:59 il y a un point important sur Gabriel Attal,
20:01 je ne sais pas si vous vous souvenez,
20:02 c'est l'affaire du Covid.
20:04 L'affaire du Covid a été très mal menée.
20:06 Olivier Véran, ministre de la Santé,
20:09 au-dessous de tout, enfin bref,
20:11 cette espèce de comité, qui était une farce,
20:13 comité d'experts, etc.,
20:15 derrière lequel le président se cachait.
20:18 Et brusquement, en 2021,
20:20 changement de stratégie totale.
20:22 Et en fait, c'est le président, Macron,
20:25 qui mène la danse avec Gabriel Attal.
20:28 Et vous avez vu que ça a changé.
20:29 C'est-à-dire brusquement, d'ailleurs,
20:30 les Français ont adhéré.
20:31 C'était intelligent.
20:33 Et si vous voulez, là, je pense que Gabriel Attal
20:35 est incontestablement un des bons,
20:38 grands politiques de la prochaine génération.
20:41 Enfin, de la génération qui vient,
20:43 parce que ce n'est pas la prochaine,
20:44 elle est là déjà.
20:45 Et effectivement, vous citiez le nom de Jordan Bardella,
20:47 c'est évident, il tient.
20:49 Et puis la popularité est déjà considérable.
20:52 Et il y en a quelques-uns comme ça.
20:54 Il y a encore une petite liste.
20:55 Mais c'est vrai que ce serait plus intelligent
20:59 de mettre quelqu'un, enfin, un animal politique,
21:02 je ne suis pas sûr du tout que Macron le fasse,
21:04 je le répète,
21:05 mais de mettre un animal politique
21:07 plutôt qu'encore un type passe-partout,
21:10 un ectoplasme, comme il y en a eu quand même,
21:12 pas mal à Matignon.
21:13 - Je sens à tous les trois votre prudence
21:16 face à ces noms qui fleurissent de prétendants.
21:20 - Parce que, cher Julien Sélier,
21:22 l'histoire nous a montré que
21:24 Macron ne fait pas toujours les bons choix.
21:26 - Pas toujours les bons choix.
21:27 Et puis vous dites dans votre dernier livre,
21:29 notamment "Une tragédie française",
21:31 qu'il n'est pas capable de déléguer.
21:32 Vous décrivez un exercice extrêmement solitaire du pouvoir.
21:35 Là, il a beaucoup consulté,
21:37 il a énormément consulté Richard Ferrand, François Bayrou.
21:39 Est-ce qu'il tient compte des avis ?
21:41 - Mais ce n'est pas parce qu'il consulte qu'il délègue.
21:44 Déléguer, c'est regarder un type dans les yeux,
21:46 lui dire "Voilà, tu vas faire ça,
21:48 et puis après on le laisse faire".
21:49 Déléguer, c'est être content
21:51 quand quelqu'un réussit son affaire.
21:52 C'est pour ça que je dis souvent au Macron,
21:54 bon, il est président de la République, d'accord,
21:56 il a été élu, et tant mieux, deux fois,
21:57 enfin, tant mieux pour lui,
21:58 pas forcément pour les Français.
21:59 Et je pense qu'il serait incapable de diriger
22:03 une entreprise de carrelage,
22:04 parce qu'il ne serait pas content si on disait du bien
22:06 du type qui met mieux les carreaux que lui, vous voyez,
22:09 ou le plombier un peu plus dur que lui
22:11 s'il avait une entreprise de plomberie.
22:13 Mais c'est un peu ça, c'est-à-dire que c'est quelqu'un,
22:15 il veut toujours être au centre,
22:17 mais ce n'est pas important quand on fait de la politique.
22:19 De temps en temps, vous devez disparaître,
22:21 il devrait laisser le Premier ministre gouverner,
22:24 comme faisait De Gaulle d'ailleurs,
22:25 tandis que lui, De Gaulle, il présidait.
22:27 Je me demande si Emmanuel Macron préside beaucoup,
22:30 même s'il a des qualités, je le répète,
22:32 ce n'est pas non plus, c'est quelqu'un qui a beaucoup d'énergie,
22:36 qui va très vite, qui avale vite les dossiers.
22:40 Le petit problème qu'il a, c'est qu'il veut être toujours
22:43 au milieu de l'affiche.
22:44 Mais non, il y a un temps pour tout.
22:46 – Il tient compte des avis Olivier Bost,
22:48 quand il consulte, comme il vient de le faire ces derniers jours,
22:50 Emmanuel Macron ?
22:51 – Alors, pas toujours, oui, c'est arrivé,
22:53 notamment pour le choix d'Elisabeth Borne,
22:57 qu'il avait préféré à Catherine Vautrin,
22:59 qui avait un profil plus de droite,
23:01 Elisabeth Borne venant de la gauche.
23:02 Et c'est sous l'influence, pour le coup, de ses amis,
23:06 notamment de François Bayrou, mais aussi de Richard Ferrand, etc.
23:09 Donc, il peut être, je ne vais pas dire sous influence,
23:14 parce que ce serait totalement, totalement exagéré.
23:17 En revanche, ça n'empêche pas qu'effectivement,
23:20 dans la façon de gouverner et de présider, il est seul.
23:25 C'est-à-dire qu'il y a des choses qu'il ne partage pas,
23:27 sauf avec Alexis Collère, son plus proche,
23:30 le secrétaire général de l'Elysée, depuis 2017.
23:32 Mais sinon, il y a plein de choses qu'il ne partage absolument pas.
23:35 Il est capable de totalement fermer les choses,
23:37 et surtout, il écoute, il ne dit absolument rien.
23:40 C'est-à-dire que ce n'est pas forcément un échange,
23:42 il ne se fait pas son opinion à force d'échanger.
23:45 Il peut écouter, sa phrase fétiche, c'est de dire
23:48 "comment tu vois les choses avant toute discussion".
23:51 Et à partir de ce moment-là, il peut se nouer à un certain nombre de choses.
23:54 Mais ce n'est pas... Dans sa prise de décision,
23:59 qui, je le précise au passage, est quand même quelque chose d'intéressant,
24:02 c'est-à-dire que sa prise de décision est toujours compliquée,
24:05 je ne sais pas si elle est douloureuse, mais compliquée, et de toute évidence,
24:08 puisque à chaque fois qu'on vit ces moments-là,
24:11 dans le quinquennat précédent, comme ce qu'on est en train de vivre en ce moment,
24:14 quand il y a des décisions à prendre, d'ordre politique,
24:17 Emmanuel Macron, qui effectivement fait tout tout seul,
24:20 ne partage absolument rien du pouvoir,
24:23 a toujours, au moment de prendre la décision, des difficultés.
24:26 Ça, c'est ce qu'on peut constater encore ce soir.
24:29 Olivier Bost, Thomas Desprez de la rédaction de RTL,
24:32 François-Olivier Gisbert, vous restez avec nous, cette édition spéciale,
24:35 elle se poursuit bien entendu sur RTL. Si vous allumez la radio à l'instant,
24:38 le quinquennat d'Emmanuel Macron est en train de vivre un nouvel épisode.
24:43 RTL vous l'a révélé à 18h, tout pile.
24:46 Elisabeth Borne a remis la démission de son gouvernement.
24:50 Emmanuel Macron l'a accepté. Il a remercié sa première ministre de tout cœur,
24:55 je cite, pour son travail exemplaire au service de la nation.
24:58 Elisabeth Borne juge, elle, puisqu'elle va quitter Matignon,
25:01 plus que jamais nécessaire de poursuivre les réformes.
25:04 On va en discuter bien entendu en longueur,
25:07 tenter d'analyser ce départ et de se projeter sur l'avenir,
25:11 qui désormais à Matignon, avec nos spécialistes,
25:14 dans un instant, on marque juste une petite pause.
25:16 Et puis on vous rappelle aussi les autres grands titres de l'actualité,
25:19 notamment "Le Grand Froid" et "La Mort de Franz Beckenbauer".
25:22 A tout de suite.
25:23 RTL Bonsoir
25:25 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org