"L’idée est de renforcer l’offre d’information du groupe", avec la nouvelle matinale sur TF1, explique Rodolphe Belmer, le président-directeur général de la chaîne. Lundi, la première chaîne de France lance sa nouvelle émission matinale, "Bonjour!". Conçue en trois mois, elle s'inscrit dans le cadre d'une offensive plus large du groupe TF1, avec au programme la résurrection de "Plus belle la vie" et le lancement d'une nouvelle plateforme de streaming gratuite, TF1+.
"On veut renforcer l’offre d’information du groupe. On a un rôle très important à jouer dans l’information audiovisuelle", poursuit Rodolphe Belmer. "On a les deux principaux carrefours d’information du pays, à 13h et 20h. Le matin est aussi un moment d’information important pour les Français, et on voulait être présent, dans un moment où la demande d’information est très importante."
Retrouvez les entretiens de 7h50 sur https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/l-invite-de-7h50
"On veut renforcer l’offre d’information du groupe. On a un rôle très important à jouer dans l’information audiovisuelle", poursuit Rodolphe Belmer. "On a les deux principaux carrefours d’information du pays, à 13h et 20h. Le matin est aussi un moment d’information important pour les Français, et on voulait être présent, dans un moment où la demande d’information est très importante."
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00:00 7h48, Sonia De Villers, votre invitée ce matin, est PDG du groupe TF1.
00:05 Alors, il y a 48 minutes et 45 secondes, il était en régie avec les équipes de "Bonjour !",
00:12 tout est dans le point d'exclamation, bonne humeur, énergie, c'est la nouvelle matinale de la une, gros budget, grosse équipe,
00:18 emmenée par Bruce Toussaint, débauchée chez BFM TV. Mais pour qui ? Pourquoi un tel investissement ?
00:23 Alors que le chiffre d'affaires de TF1 est en repli et que les Français n'ont jamais aussi peu regardé la télévision,
00:29 3h19 par jour, le chiffre est tombé il y a quelques jours. Bonjour Adolphe Bellemare.
00:34 Bonjour Sonia.
00:35 Alors, est-ce que Bruce Toussaint a dit "bonjour" pour lancer le premier "Bonjour" ?
00:40 Il a dit "bonjour", il a dit même plusieurs fois "bonjour" pour être sûr que le nom imprime,
00:45 et même toute l'équipe a dit "bonjour", c'est assez sympa.
00:48 Voilà, il y avait un peu de trac ?
00:50 Une symphonie de "bonjour", il y avait un peu de trac, il y avait un peu d'enthousiasme,
00:53 pourtant dans une nouvelle émission aussi grosse, c'est toujours à des moments assez émouvants quand on aime la télévision,
00:58 donc il y avait ça ce matin, il y avait pas mal d'émotions, beaucoup d'enthousiasme,
01:01 mais aussi beaucoup d'envie et de détermination.
01:03 Historiquement, vous le savez très bien, c'est le créneau de France 2, c'était les matins,
01:07 l'émission qui a été créée en 1985. Est-ce que vous attaquez frontalement le service public ?
01:14 L'idée ce n'est pas d'attaquer le service public, d'ailleurs nous ne nous sentons pas du tout en concurrence avec le service public.
01:19 L'idée est pour nous double. Premièrement, de renforcer l'offre d'information du groupe.
01:25 On considère qu'on a un rôle très important à jouer dans la formation audiovisuelle,
01:28 on a les deux principaux carrefours d'information du pays, le soir et le midi, à 20h et à 13h.
01:35 On ne peut que constater que le matin est aussi un moment d'information important pour les Français
01:39 et on voulait être présent pour cela dans un moment où on pense que la demande d'information est très importante,
01:44 et en tout cas que notre mission est d'informer convenablement les Français.
01:46 Et la deuxième logique, c'est effectivement de nous permettre de renforcer certains carrefours d'audience
01:53 sur lesquels la chaîne TF1 est assez faible et sur lesquels on pense qu'on peut augmenter notre audience.
02:01 Vous êtes très faible, vous êtes à 4% de part d'audience le matin quand France 2 avec son Télématin est à 25%,
02:07 BFM loin derrière à 15%, CNews à 9%. Vous vous dites que vous n'êtes pas en concurrence avec France 2,
02:13 mais pourtant vous allez aller chercher leur téléspectateur ou vous pensez vraiment faire venir de nouveaux Français devant la télévision le matin ?
02:20 On pense que, enfin, notre objectif, notre intention première, c'est d'aller chercher de nouveaux téléspectateurs avec une offre éditoriale qui est nouvelle.
02:27 Évidemment, s'il y a des téléspectateurs de France 2 qui veulent nous rejoindre, ce sera vraiment un grand plaisir.
02:31 Si quelques auditeurs de France Inter nous faisaient la grâce de nous rejoindre, pas ce matin mais un autre jour,
02:35 évidemment, parce que ce matin, ce serait mal venu, mais ce serait sympa aussi.
02:39 Donc, non, mais bon, blague à part, Télématin, c'est une offre d'information qui est installée depuis plusieurs décennies,
02:45 donc qui a ancré des relations très fortes avec son public. Nous, notre objectif, c'est d'avoir une éditoriale qui est différente,
02:51 qui est distinctive, pour attirer un public qui est nouveau. Et en substance, le cœur de notre promesse, c'est une promesse d'information, d'accueil et proche des Français en province.
03:01 Alors, quel public, justement ? Parce que les 15-34 ans ne regardent plus la télévision Rodolphe Bellemare que 1h17 par jour.
03:08 1h17, alors que les plus de 50 ans, 5h16. D'accord ? Donc, est-ce que ce programme est fait pour les plus de 50 ans ?
03:16 Est-ce qu'investir le matin, ça veut dire qu'on mise sur le vieillissement de la population ?
03:19 Ça veut dire que la télévision va s'adresser à une population vieillissante ?
03:23 Non, ce n'est pas ça l'idée. Nous, ce qu'on constate, par exemple, c'est que notre 13h, c'est un journal d'information qui fait 4,5 millions de téléspectateurs à peu près,
03:32 qui est très provincial et aussi très actif. Le public qu'on vise, c'est le public actif de la France et notamment de la France provinciale.
03:42 Le matin, c'est le même public qu'on va viser, donc c'est principalement un public actif.
03:46 Alors, est-ce que ce sont des gens de 15-34 ans ? Sûrement pas, parce que cette tranche d'âge, notamment pour celles qui n'est pas encore installées en famille,
03:53 consomment assez peu la télévision, comme vous l'avez dit, à peu près 1h30 par jour.
03:57 Nous, on va viser le public actif, plutôt âgé de 25 à 49 ans et qui est disponible pour la télévision.
04:02 Est-ce qu'on peut s'attendre, cet après-midi, à l'heure du goûter, au moment de la sortie d'école, à une manif d'enfants ?
04:11 Une manif d'enfants privés de dessin animé ? Parce que, je vous le dis comme je le pense, les enfants préfèrent largement pas de patrouille à Brustoussin.
04:20 Oui, oui, écoutez, je pense que jusqu'à 4 ans, Brustoussin, il ne fera probablement pas l'unanimité, effectivement.
04:27 Mais c'était l'heure de leur dessin animé. Historiquement, vos enfants, Rodolphe Bellemare, ont regardé la télévision le matin,
04:34 ils ont regardé les dessins animés le matin sur TF1.
04:37 Mes enfants écoutaient France Inter aussi un petit peu, je dois vous l'avouer.
04:40 Il reste une tranche d'animation importante le matin en semaine sur TF1, de 6h à 7h du matin.
04:49 Avant, on commençait à 6h30, là on commence à 6h.
04:52 Et surtout, on a augmenté les tranches d'animation proposées par TF1 le week-end, puisqu'elles s'ouvriront de 6h du matin à 10h30 du matin.
05:01 Et on pense que c'est un peu plus cohérent en termes de disponibilité du public d'offrir des dessins animés aux enfants,
05:06 les jours où ils n'ont pas école, plutôt que les jours où ils ont école.
05:09 - Parlons audience, parce que vous avez passé une année quand même de grandes tensions entre France Télévisions et vous.
05:15 Vous avez écrit à la Première Ministre pour signaler que France Télévisions ne s'acquittait pas de sa mission de service public,
05:22 marchait sur vos plates-bandes, programmait des programmes dignes de la télévision commerciale.
05:27 Là, France Télévisions est assez énervée par le lancement du "Bonjour" de Bruce Toussaint.
05:32 Vous vous accusez de lui avoir piqué des chroniqueurs, des journalistes, des visages.
05:36 En plus, c'est le jour où vous relancez "Plus belle la vie", qui a été la marque phare de France 3
05:40 et qui va devenir votre feuilleton tous les jours après le journal télévision.
05:44 Parlons d'audience. C'est quand même une année où France 2 a beaucoup grimpé, se stabilise et en léger repli.
05:52 Et la patronne de France Télé dit "mais vous êtes fébrile en réalité, vous êtes fébrile". Est-ce que vous êtes fébrile ?
05:58 - Évidemment, je vais répondre à cette question, c'est une question qui est un petit peu de forme.
06:05 L'objectif de la maison, pour nous, il est double.
06:10 On a un objectif premier, dont on n'a pas encore parlé, qui est de nous inscrire dans les nouvelles formes de consommation des Français,
06:17 qui sont de plus en plus digitales. Et c'est pour ça qu'on lance aujourd'hui une très grosse plateforme de streaming,
06:21 qu'on appelle TF1+ et qui doit accompagner les usages des Français digitaux
06:29 et ne plus laisser le champ uniquement aux grandes plateformes payantes américaines.
06:34 Deuxièmement, on veut continuer à être l'offre de télévision et l'information bien sûr aussi, télévisée, préférée des Français.
06:45 Et donc on essaie de se développer dans les deux axes. On ne fait pas du tout de la concurrence avec France Télévision ou France 2,
06:55 un centre, une focalisation, ce n'est pas du tout notre enjeu.
07:00 Nous, notre enjeu, il est économique, c'est de continuer à proposer des émissions qui soient puissantes pour les Français
07:08 et aussi pour les annonceurs qui nous font confiance pour distribuer la publicité.
07:11 Si votre enjeu, il est économique, on est l'année des JO à Paris, l'année des Jeux Olympiques, c'est un événement mondial,
07:17 il va être transmis en direct à la télévision et ça va se passer en dehors de vos antennes, ça va se passer précisément chez France Télévision.
07:24 Est-ce que ça vous alarme ? Est-ce que c'est inquiétant pour vous ?
07:27 Non, non, ça ne nous alarme pas. Les JO, c'est un événement qui est majeur, c'est un événement qui est majeur pour le pays,
07:32 c'est un événement qu'on aurait aimé diffuser aussi, ça c'est sûr.
07:36 Pendant cette période de temps, ça dure une quinzaine de jours, on sera battu par France Télévision.
07:41 C'est comme ça, les JO en France c'est une fois tous les 100 ans, une fois tous les 100 ans qu'on sera battu par France Télévision pendant 15 jours.
07:48 Bon voilà, on va s'en mettre pendant ce temps-là, je prendrai les vacances, je mettrai la tête dans le sable, j'aimerais que ça passe.
07:53 D'accord. Parlons TF1+, c'est cette offre de streaming, de la télévision à la demande en version numérique.
08:01 Je vous pose une première question très très concrète. 90% des foyers français sont équipés d'un téléviseur,
08:08 ça reste le premier écran au sein des foyers. Ça veut dire que 90% des foyers sont dotés d'une table basse avec une télécommande posée dessus.
08:16 Ça fait 10 ans que les nouvelles télécommandes Rodolphe Bellemare sont dotées d'un bouton Netflix.
08:21 Et maintenant il y a même des boutons Youtube et des boutons Disney+ et des boutons Amazon Prime. Est-ce qu'il y aura un bouton TF1+ ?
08:29 Sur certains modèles de télévision, oui. C'est déjà dealé ? C'est déjà dealé, oui.
08:33 Bon alors c'est pas tellement central pour nous parce que... Ah bah quand même, la télécommande...
08:37 Nous ce qu'on constate en fait c'est que l'accès aux plateformes de streaming se fait plutôt en pointant et en cliquant plutôt qu'avec le bouton de la télécommande.
08:48 Donc on n'en fait pas un objectif, néanmoins quand dans nos négociations avec les constructeurs de télévision on arrive à obtenir un bouton,
08:54 on le prend et par exemple toutes les télévisions qui sont opérées par le modèle qui s'appelle iSense,
08:59 qui est un constructeur chinois, auront un bouton TF1+ à partir des ventes de mars.
09:03 Et dans vos négociations avec les opérateurs ? Parce qu'encore faut-il être accessible quand on a une box et vous n'êtes pas disponible sur toutes les box ?
09:11 On sera disponible à partir des jours qui viennent sur toutes les box.
09:15 On a signé des contrats de distribution avec Orange, avec SFR, avec Bluc Télécom et on a signé cette nuit opportunément pour cette émission avec Free.
09:24 Vous avez le sens de l'opportunité !
09:26 J'avais la pression pour ce matin, j'ai su que je devais être prêt !
09:29 Merci Rodolphe Bellemare et continuez d'écouter la radio, c'est mieux que la télévision le matin !
09:34 Merci Sonia De Villiers !