Les Infirmiers Psychopathes Tueurs _ Nouveaux Détectives _ True Crime Stories

  • il y a 8 mois
Une jeune femme perd la vie en tombant d'une falaise en Californie. Des mois après son enterrement, un enquêteur croit que sa chute n'était pas accidentelle. Une femme de Cleveland, aux États-Unis, est tuée dans sa maison. Une violente dispute se termine par un coup de feu.

La police enquête sur deux homicides et dispose d'un suspect. Les preuves qui permettraient de résoudre cette enquête ont été enterrées depuis longtemps. L'exhumation de la tombe des victimes permettra t elle de découvrir le meurtrier ?

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00:00:00 Une jeune femme perd la vie en tombant d'une falaise en Californie.
00:00:12 Des mois après son enterrement, un enquêteur croit que sa chute n'était pas accidentelle.
00:00:19 Des chercheurs tentent de déterminer la cause de la mort d'une femme 3000 ans après son décès.
00:00:26 Parviendront-ils à pratiquer une autopsie sans détruire son corps momifié ?
00:00:32 Afin d'arrêter un meurtrier, des experts doivent prouver que quelques fragments d'eau proviennent du corps d'une femme disparue deux ans plus tôt.
00:00:42 Le temps n'efface pas tout.
00:00:46 Voilà ce qui rend si tenace les experts qui enquêtent sur d'anciens crimes non résolus.
00:00:52 Grâce à l'apport d'une technologie de pointe, ils remontent le temps, parfois même des millénaires, pour obtenir quelques révélations d'outre-tombe.
00:01:06 (Générique)
00:01:34 La route côtière entre San Diego et San Francisco offre une vue panoramique saisissante.
00:01:43 Les plages du sud et la densité du trafic laissent bientôt place à un paysage de plus en plus escarpé.
00:01:52 La route numéro un serpente la péninsule de Monterey, où les montagnes se jettent majestueusement dans l'océan Pacifique.
00:02:02 À Bixur, en Californie, les touristes viennent admirer le paysage grandiose du haut des falaises.
00:02:10 Ils contemplent l'infini et en profitent pour prendre quelques photos.
00:02:18 Mais parfois, ils sont pris de vertige.
00:02:22 (Musique)
00:02:34 Le 2 avril 1987, on avisa le service de police de Monterey qu'un événement tragique venait de se produire à Seal Beach.
00:02:43 Le corps d'une jeune femme de 20 ans du nom de Dina Harbord Wilde gisait au pied d'un précipice de 200 mètres.
00:02:52 Ce n'était malheureusement pas la première fois que l'équipe de secours devait recueillir le corps d'une personne qui avait été attirée par le vide.
00:03:03 Un des agents de police interrogea un couple d'âge mûr qui se trouvait sur les lieux.
00:03:08 Ils s'appelaient Virginia et B.J. McGinnis et venaient de San Diego.
00:03:14 Ils déclarèrent que leur jeune amie était tombée sans faire de bruit alors qu'ils regardaient dans une autre direction.
00:03:23 L'équipe de secours recueillit le corps au pied de la falaise.
00:03:28 Après un examen sommaire du coroner, le corps de Dina Wilde fut retourné à sa ville natale de Louisville au Kentucky pour y être enterré.
00:03:38 Des mois après l'enterrement, la petite communauté de Louisville ne s'était pas encore remise de cet accident tragique.
00:03:46 Un dimanche après la messe, la mère de Dina, Bobbie Roberts, demanda des conseils à un avocat du nom de Steve Kinney.
00:03:54 Il avait touché une prestation d'assurance à la suite du décès de sa fille et avait besoin de son aide.
00:04:00 En tant que professeure, elle avait droit à un montant d'argent pour les frais funéraires, mais la compagnie avait refusé de lui verser la somme.
00:04:07 Je lui ai dit qu'une lettre d'un avocat permettrait peut-être d'accélérer le processus. On ne perdait rien à essayer.
00:04:14 Il commença par contacter la compagnie d'assurance afin qu'on lui explique pourquoi on avait refusé de verser la somme.
00:04:21 Bobbie n'avait jamais reçu le certificat de décès de Dina.
00:04:25 Kinney contacta alors le bureau du coroner de Montreux et demanda qu'on le lui envoie.
00:04:31 Le certificat indiquait cependant qu'on n'avait pas encore déterminé la cause du décès.
00:04:37 Dina était morte plusieurs mois plus tôt. Qu'est-ce qui pouvait donc occasionner tant de délais?
00:04:46 Kinney contacta à nouveau la compagnie d'assurance dans l'espoir qu'on accepterait d'expédier la somme malgré tout.
00:04:53 Lorsque nous les avons rappelés, nous avons été très surpris d'apprendre qu'une police d'assurance sur la vie de Dina avait été émise au bénéfice de quelqu'un d'autre et qu'on avait déjà réclamé l'indemnité.
00:05:09 La bénéficiaire était nul autre que Virginia McGinnis, la personne avec laquelle Dina avait passé ses derniers moments.
00:05:16 La veille de l'accident, Virginia avait acheté une police d'assurance de 35 000 dollars au nom de la jeune fille.
00:05:24 Le lendemain de sa mort, elle avait essayé d'encaisser l'indemnité.
00:05:28 La mort de Dina n'était peut-être pas accidentelle.
00:05:38 Mais sans témoin ou indice, comment Kinney pourrait-il déterminer ce qui était vraiment arrivé?
00:05:44 L'hypothèse selon laquelle Dina avait été poussée n'était pour le moment qu'une spéculation.
00:05:57 Afin de prouver qu'il y avait eu méfait, Kinney avait besoin de preuves.
00:06:03 Il essayait de remonter la filière en tentant d'en apprendre davantage sur la relation entre Dina et le couple plus âgé.
00:06:11 Virginia et B.J. McGinnis étaient les parents d'un ami de Dina.
00:06:21 Ils l'avaient hébergé chez eux à San Diego après sa séparation.
00:06:28 La solitude de Dina avait été moins difficile grâce au temps passé dans sa famille d'adoption.
00:06:34 Dina était connue pour sa naïveté.
00:06:38 Avait-elle été dupée par la gentillesse des McGinnis?
00:06:45 Kinney obtint une copie du rapport d'autopsie du bureau du coroner de Montreux.
00:06:55 Quelque chose piqua sa curiosité.
00:06:58 Une analyse sanguine révélait la présence d'amitriptyline, soit un antidépresseur appelé Elavil.
00:07:06 Ce médicament n'avait jamais été prescrit à Dina, mais plutôt à B.J., le mari de Virginia.
00:07:23 La toxicologue Catherine Hamm effectua une nouvelle analyse sanguine.
00:07:28 On avait pris soin de conserver un échantillon du sang de Dina lors de son autopsie.
00:07:33 Le travail consistait à évaluer la quantité d'amitriptyline.
00:07:39 Kinney espérait que s'il y avait eu crime, on pourrait le prouver au laboratoire.
00:07:47 La plupart des criminels sous-estiment ce que nous pouvons réussir à découvrir en laboratoire.
00:07:53 L'analyse consiste à ajouter un solvant à l'échantillon.
00:07:59 Le tube est ensuite agité pendant une vingtaine de minutes, ce qui aura pour effet de séparer le médicament du sang et de le mélanger au solvant.
00:08:08 On retire ensuite le solvant et on le fait évaporer.
00:08:14 On injecte ensuite le produit dans un chromatographe à gaz, un instrument qui sépare les composés d'un produit selon leurs propriétés chimiques.
00:08:22 Catherine Hamm retrouva les caractéristiques de l'antidépresseur dans le sang de Dina.
00:08:29 Les données étaient identiques.
00:08:33 Ce médicament a des effets secondaires désagréables tels que la confusion.
00:08:38 Ce n'est pas le genre de drogue qu'aurait essayé Dina pour le plaisir.
00:08:43 Les patients qui consomment ce médicament éprouvent souvent des sensations de faiblesse, des nausées, des étourdissements.
00:08:49 Ces effets sont encore plus importants chez un sujet qui n'a pas l'habitude de prendre ce médicament régulièrement.
00:08:56 Aucune photo de la victime n'avait été prise par l'équipe de secours, mais on savait ce qui s'était passé juste avant la chute fatale.
00:09:09 Virginia avait envoyé des photos de Dina, prise le jour même de l'accident, à sa mère en guise de condoléances.
00:09:16 Ces photos recelaient-elles des informations importantes?
00:09:21 Au premier coup d'œil, les 15 clichés témoignaient d'un voyage touristique des plus classiques.
00:09:28 Dina semblait à l'aise et sereine.
00:09:34 Mais Kinney fit une étude plus approfondie des photos et comprit tout de suite que quelque chose se tramait.
00:10:00 Le médicament commençait visiblement à faire son effet sur la photo suivante.
00:10:04 Le regard brillant de Dina s'était éteint.
00:10:08 Elle semblait incapable de se tenir debout toute seule.
00:10:12 Lorsque Kinney vit la photo numéro 11, il fut convaincu que Dina savait ce qui se tramait.
00:10:29 Ce qui à première vue ressemblait à une banale promenade, s'avéraient être les derniers moments de la vie de Dina.
00:10:36 Sur le bord de cette falaise, on peut voir les pieds de Dina pointés en direction des rochers, du côté de la route.
00:10:47 Mais sa tête est floue parce qu'elle se tourne et réalise qu'on la pousse.
00:10:57 Et elle regarde comme nous le ferions dans la direction où elle est poussée.
00:11:01 Et ce mouvement rend sa tête floue.
00:11:04 On ne peut pas discerner son visage.
00:11:07 Mais ses pieds pointent en direction de B.J., l'homme à qui elle faisait confiance.
00:11:13 Quelques moments plus tard, elle allait perdre la vie.
00:11:22 Regardez le côté.
00:11:24 Pour Kinney, les circonstances étranges de la mort de Dina ne pouvaient mener qu'à une seule conclusion.
00:11:47 Mais ces quelques photos et son intuition suffiraient-elles à le prouver ?
00:11:52 Kinney devait maintenant aller chercher l'aide d'experts.
00:11:57 Steve Kinney relit le rapport d'autopsie de Dina Wild, à la recherche d'un indice qui corroborerait l'hypothèse d'un homicide.
00:12:12 Le coroner de Montreux avait déterminé que le décès de Dina avait été causé par une fracture du crâne.
00:12:18 Sans doute avait-elle perdu pied à cause de ses talons hauts.
00:12:22 Selon lui, il n'y avait rien d'anormal dans cet accident.
00:12:26 Mais Kinney n'en était pas aussi sûr et quelque chose dans le rapport du coroner indiquait peut-être que ce n'était pas le cas.
00:12:37 Il apporta les photos de l'autopsie au médecin légiste Barbara Weakley-Jones.
00:12:42 Parviendrait-elle à déterminer s'il y avait eu meurtre ou non ?
00:12:47 Steve Kinney était plutôt surpris quand je lui ai montré que certaines blessures permettaient de croire que ce n'était peut-être pas une mort accidentelle.
00:12:55 Ce qui avait tué Dina était un coup qu'elle avait reçu à la tête.
00:13:03 Mais il y avait de longues égratignures sur le côté droit de son corps.
00:13:07 Pour Barbara Weakley-Jones, ces lacérations indiquaient que la victime n'était pas tombée tête première, mais plutôt qu'elle avait glissé.
00:13:16 Les blessures les plus éloquentes étaient celles que Dina avait aux mains.
00:13:21 Ce n'était pas le genre de blessure produite lors d'une chute normale.
00:13:25 Ses faux ongles avaient été arrachés, cassés et il y avait des traces de granit dessous.
00:13:31 Elle s'était agrippée sur le bord de la falaise avant de tomber.
00:13:35 Peut-être même s'était-elle débattue.
00:13:38 Ses deux mains avaient aussi d'autres blessures étranges.
00:13:44 Il y avait de gros bleus autour de ses jointures,
00:13:52 le genre d'hématomes qu'on pourrait avoir si on vous marchait sur la main pendant que vous vous agrippez au rebord d'une falaise.
00:13:59 Kenny se demandait si la fracture du crâne de Dina était le résultat ou la cause de sa chute.
00:14:06 Le haut de la falaise était en pente douce sur quelques mètres.
00:14:11 Normalement, Dina aurait lutté pour ne pas tomber et se serait agrippée aux pierres et aux racines,
00:14:16 mais les paumes de ses mains n'avaient pas la moindre trace de blessure.
00:14:20 Rien n'indiquait qu'elle s'était cramponnée à quoi que ce soit.
00:14:24 L'analyse de Barbara Wheatley Jones confirmait l'hypothèse de Kenny
00:14:29 selon laquelle la victime avait été poussée et que son corps était tombé mollement.
00:14:34 Mais cela ne prouvait pas qu'il y avait eu homicide.
00:14:38 Alors que faire ?
00:14:40 Il y a un proverbe qui dit que ce ne sont pas les circonstances qui mentent, mais les gens.
00:14:48 Kenny devait maintenant tourner son attention sur les deux suspects, Virginia et B.J. McGinnis.
00:14:54 Ce couple sympathique avait-il pu préméditer le meurtre de Dina ?
00:14:58 Avait-il pu pousser la jeune femme du haut d'une falaise de 200 mètres ?
00:15:03 En fouillant le passé de ces suspects,
00:15:08 Kenny découvrit une série de morts inexpliquées et de dupris.
00:15:15 Il ne s'attendait pas à ce que la feuille de route de Virginia fût si sanglante.
00:15:20 Cette infirmière retraitée à l'allure mielleuse
00:15:23 avait pourtant un passé de psychopathe, de mythomane et de pyromane.
00:15:28 Elle avait aussi torturé des animaux.
00:15:31 Sa fille et son second mari étaient morts accidentellement.
00:15:35 Ses parents et certains de ses patients étaient morts de causes inconnues.
00:15:41 Elle avait touché des indemnités d'assurance vie à maintes reprises.
00:15:45 Kenny dressa un rapport élaboré de ces découvertes.
00:15:51 Cela ne ferait pas arrêter Virginia et B.J. McGinnis,
00:15:55 mais cela permettrait au moins que l'enquête soit rouverte.
00:15:59 La police d'assurance de Dina avait été achetée à San Diego.
00:16:05 C'est donc le bureau du procureur de cette juridiction qui poursuivit l'enquête.
00:16:10 Le détective Scott Lawrence a pris la relève de Steve Kinney.
00:16:14 Comme l'avocat de Louisville, il était résolu à découvrir la vérité.
00:16:19 Dina était morte un an et demi plus tôt.
00:16:23 Il ne restait plus ni indice ni trace de sang.
00:16:26 La seule donnée précise dont disposait Lawrence
00:16:31 était l'emplacement du corps après la chute.
00:16:34 Il devait maintenant déterminer où Dina se trouvait juste avant de tomber.
00:16:40 Nous devions déterminer l'endroit où elle se trouvait au moment de sa chute.
00:16:44 Elle était ici à environ un mètre de ma position actuelle.
00:16:47 Ceci est basé sur les interrogatoires et les photos.
00:16:50 L'emplacement déterminé par Lawrence n'était pas un endroit
00:16:55 d'où quelqu'un pouvait perdre pied, même s'il portait des talons hauts.
00:16:59 La première partie de la falaise était en pente douce.
00:17:04 Si Dina avait fait une chute accidentelle à cet endroit,
00:17:08 elle serait certainement parvenue à s'agripper et elle aurait poussé des cris.
00:17:12 Après la pente douce du début, la falaise descend à pic.
00:17:19 Lawrence tenta d'établir la vitesse et la trajectoire de la chute de Dina.
00:17:24 On prend une pierre et on la lance au bas de la falaise.
00:17:31 Cela nous indique quelle sera l'accélération du corps après la pente douce
00:17:37 sur environ 15 ou 20 mètres en direction de la mer.
00:17:41 Si Dina était tombée en chute libre,
00:17:46 elle aurait fracassé le sol à une vitesse de 190 km/h.
00:17:50 Pourtant, son corps était encore en une seule pièce,
00:17:54 n'avait pas subi de blessure importante ou de fracture.
00:17:57 Les découvertes de Lawrence concordaient avec l'analyse du corps
00:18:02 faite par Barbara Wheatley-Jones.
00:18:05 Dina avait fait une chute lente et molle,
00:18:07 et non pas une dégringolade à haute vitesse.
00:18:10 La reconstitution détaillée de Lawrence
00:18:13 n'avait rien à voir avec le témoignage des McGinnis.
00:18:16 En septembre 1989, la police disposait d'indices suffisants
00:18:23 pour procéder à l'arrestation des McGinnis.
00:18:26 L'aventure commencée par Steve Kinney se termina
00:18:31 lorsque le jury trouva Virginia McGinnis coupable de complot,
00:18:35 de meurtre au premier degré, de fraude et de contrefaçon.
00:18:39 Elle fut condamnée à la prison à perpétuité,
00:18:44 sans possibilité de libération conditionnelle.
00:18:47 B.J. McGinnis, quant à lui, était mort d'une pneumonie
00:18:50 avant le début du procès.
00:18:52 Malgré le fait qu'on ne disposait pas du corps de la victime
00:18:56 et que la scène du crime n'ait pas été conservée,
00:19:00 on avait pu démontrer que Dina Harbord-Wilde
00:19:03 avait été assassinée.
00:19:05 Sans le travail acharné des détectives et des analystes,
00:19:12 ce meurtre n'aurait pu être résolu
00:19:15 et justice n'aurait jamais été rendue.
00:19:18 Pendant sept ans, Susan Davis fut prisonnière
00:19:27 d'un mariage difficile avec Ralph, un agent d'assurance sans le sou.
00:19:31 Elle avait toujours voulu le quitter,
00:19:34 mais ne s'éloignait jamais vraiment
00:19:36 de leur maison de Columbia, dans le Missouri.
00:19:39 Puis, un soir de juin 1985, après une longue journée de travail,
00:19:45 elle monta à bord de sa Ford Escort et partit.
00:19:48 Ses collègues ne la revirent plus jamais.
00:19:51 Lorsque sa mère constata qu'elle ne répondait pas au téléphone
00:19:55 et apprit qu'elle ne s'était pas présentée au travail le lendemain,
00:19:58 elle appela la police.
00:20:00 Les agents du service de police du comté de Boone
00:20:04 interrogèrent les proches de Susan et fouillèrent sa résidence,
00:20:07 mais rien n'indiquait qu'elle avait été enlevée.
00:20:10 Certains amis de Susan croyaient que son départ
00:20:16 était sa façon de recommencer une nouvelle vie,
00:20:18 après tant d'épreuves.
00:20:23 Au moment de sa disparition, Susan avait finalement décidé
00:20:26 d'opérer de grands changements dans son existence.
00:20:29 Elle avait enfin quitté Ralph et envoyé leurs deux enfants,
00:20:33 Robbie et Angela, vivre chez ses parents dans l'Iowa.
00:20:37 Peut-être avait-elle décidé de commencer une nouvelle vie
00:20:40 dans un autre état.
00:20:42 C'est le commissaire Larry McCray qui menait cette enquête.
00:20:47 Ralph Davis a déclaré que Susan avait un nouveau petit ami
00:20:51 lorsqu'elle l'avait quitté, qu'elle était certainement partie
00:20:53 au Texas et qu'elle referait surface un jour ou l'autre.
00:20:56 Susan fut portée disparue officiellement.
00:21:01 Pendant son absence, Ralph réintégra sa résidence
00:21:05 et alla chercher ses enfants chez ses beaux-parents.
00:21:08 Il commença sa nouvelle vie de père célibataire.
00:21:11 La famille attendait en vain le retour de Susan.
00:21:14 Mais McCray découvrit bientôt que Ralph jouait
00:21:19 le numéro de l'époux abandonné.
00:21:21 Certains dossiers de la police indiquaient qu'il avait été
00:21:26 violent avec sa femme à maintes reprises.
00:21:29 Susan avait vécu une vie de violence pendant toute la durée
00:21:36 de son mariage.
00:21:38 Puis un soir, en 1985, elle avait atteint un point de non-retour.
00:21:46 Craignant pour sa vie et pour la sécurité de ses enfants,
00:21:49 elle avait enfin trouvé le courage de contacter la police.
00:21:52 Ralph fut alors arrêté.
00:21:54 Nous avons analysé un cas où Ralph l'avait battu.
00:21:59 On avait alors photographié Susan et pris sa déposition.
00:22:03 Ralph n'avait plus le droit de se présenter à la maison.
00:22:08 Il devait se tenir loin de Susan et des enfants.
00:22:14 Le court séjour en prison de Ralph attisa sa colère.
00:22:17 Il était furieux lors de sa libération conditionnelle.
00:22:21 Peu de temps après, Susan disparut.
00:22:24 Le comportement violent de Ralph justifiait peut-être
00:22:29 que Susan n'ait choisi de disparaître complètement
00:22:32 afin de se protéger.
00:22:34 Mais McCray n'en était pas convaincu.
00:22:36 Pourquoi cette mère aimante n'avait-elle pas cherché
00:22:41 à contacter ses enfants?
00:22:43 Pourquoi n'avait-elle pas rassuré sa mère,
00:22:45 qui était folle d'inquiétude?
00:22:47 Quelque chose dans cette histoire ne tournait pas rond.
00:22:50 McCray était convaincu que Ralph Davis
00:22:57 ne lui avait pas dit toute la vérité.
00:22:59 Mais sans indice, la police était sans recours.
00:23:02 Il n'y avait pas de corps, aucune piste.
00:23:06 Même la voiture de Susan n'avait disparu.
00:23:11 La seule option de McCray était d'attendre
00:23:14 en espérant qu'un jour on découvrirait un nouvel indice.
00:23:17 L'attente fut plus longue que prévue.
00:23:22 Deux années s'étaient écoulées depuis le départ de Susan Davis.
00:23:32 Personne n'était parvenu à découvrir ce qui lui était arrivé.
00:23:40 La porte du commissaire McCray était bloquée.
00:23:43 Puis, un jour, un propriétaire d'espace d'entreposage
00:23:50 enleva le cadenas d'un local loué par un client qui ne payait plus.
00:23:54 À l'intérieur, il découvrit une voiture de marque Ford Escort.
00:23:58 La vitre du côté du conducteur avait été enfoncée.
00:24:01 Le client fautif s'appelait Ralph Davis.
00:24:08 On contacta le commissaire McCray.
00:24:11 Une vérification de routine confirma que la voiture appartenait bien à Davis.
00:24:15 McCray jeta un oeil à l'intérieur du véhicule
00:24:19 et fut saisi par ce qu'il vit.
00:24:22 Lorsque nous nous sommes approchés de la voiture
00:24:27 et que nous avons regardé à l'intérieur,
00:24:29 nous avons tout de suite compris que quelqu'un y était mort.
00:24:34 Les tableaux de bord, les sièges et les pare-soleil
00:24:37 étaient couverts de sang et de tissu humain.
00:24:40 La moquette de l'auto était recouverte d'éclats de verre et de cartouches de balles.
00:24:47 Après deux années d'attente,
00:24:52 McCray pouvait enfin tenter de mettre la main au collet
00:24:55 de son suspect principal, Ralph Davis.
00:24:58 Davis avait une explication à la voiture accidentée.
00:25:03 Susan lui avait rendu visite une dernière fois avant de quitter la ville.
00:25:07 Elle était armée.
00:25:09 Ralph était parvenu à la maîtriser.
00:25:11 Il l'avait sortie de la voiture et avait pris sa place.
00:25:14 Alors qu'il démarrait, Susan avait fracassé la vitre avec son bras
00:25:19 et y avait laissé du sang.
00:25:21 La version de Davis n'expliquait cependant pas
00:25:24 pourquoi on avait découvert des fragments de tissu humain dans la voiture.
00:25:28 Davis fut arrêté.
00:25:32 McCray savait par expérience qu'il venait d'arrêter un meurtrier violent,
00:25:36 mais qu'il lui faudrait le démontrer.
00:25:39 Ce qui serait difficile deux ans après que le meurtre se soit produit.
00:25:44 L'équipe d'experts légistes devait procéder en deux étapes.
00:25:51 D'abord, il faudrait démontrer qu'un meurtre s'était bel et bien produit dans la voiture,
00:25:56 puis on tenterait d'identifier la victime.
00:25:59 Même si McCray était convaincu qu'il s'agissait des restes de Susan Davis,
00:26:04 il n'en avait pas encore fait la preuve.
00:26:07 Selon l'analyse des gouttes de sang, la victime avait reçu un coup de feu
00:26:13 alors qu'elle se trouvait à l'intérieur du véhicule.
00:26:16 Le coup de feu avait traversé la vitre et la balle avait atteint la victime à la tête.
00:26:23 Sous la force de la décharge, le corps avait été projeté vers la tête
00:26:27 mais la tête avait d'abord fracassé le rétroviseur et le pare-brise s'était fissuré.
00:26:32 Grâce à la quantité de sang et de tissu humain qu'il y avait dans l'auto,
00:26:40 le médecin légiste démontra qu'une personne y était bien morte.
00:26:45 La voiture fut remorquée à la fourrière de la police
00:26:48 où l'équipe de McCray put poursuivre son travail d'analyse.
00:26:51 Comme on ne savait pas encore quels éléments étaient importants,
00:27:00 la police a fait un étudiant pour la police.
00:27:03 Le médecin a fait un étudiant pour la police.
00:27:08 Il a fait un étudiant pour la police.
00:27:11 Comme on ne savait pas encore quels éléments étaient importants,
00:27:14 l'équipe prit soin d'en recueillir et d'en conserver le plus grand nombre possible.
00:27:19 A l'aide d'outils spéciaux, les experts démantèrent la voiture pièce par pièce
00:27:26 en prenant soin de consigner chaque fragment d'os, de tissu et chaque tache de sang.
00:27:33 On préleva des balles à l'intérieur du véhicule.
00:27:40 Ces projectiles correspondaient à des douilles découvertes dans la résidence de Davis.
00:27:45 On utilisa ensuite un aspirateur équipé d'un filtre spécial
00:27:51 pour recueillir les indices les plus petits.
00:27:54 Tel un gang de voleurs professionnels, l'équipe démantela la voiture pièce par pièce,
00:27:59 du volant jusqu'à la moquette, puis les emballa pour les emmener au laboratoire.
00:28:05 Quelques fragments furent envoyés au laboratoire d'identification de restes humains
00:28:09 de l'université du Missouri.
00:28:11 Parmi les fragments de métal et de verre se trouvaient d'autres fragments
00:28:14 qui n'avaient pu être identifiés.
00:28:16 Ils furent remis à l'anthropologue Sam Stout.
00:28:19 S'il y avait des os humains parmi eux,
00:28:22 Stout parviendrait peut-être à en tirer des informations.
00:28:26 Les fragments de métal et de verre se trouvaient dans des bâtiments
00:28:29 où il y avait des os humains parmi eux.
00:28:31 Stout parviendrait peut-être à en tirer des informations.
00:28:34 Ma tâche en tant qu'anthropologue était importante dans cette enquête.
00:28:44 On demande souvent aux anthropologues d'analyser des os.
00:28:48 Nous sommes les spécialistes les plus familiers avec les ossements,
00:28:55 qu'il s'agisse de fossiles de 2 millions d'années
00:28:57 ou d'os provenant d'un cimetière moderne.
00:29:00 33 fragments dont la longueur ne dépassait pas 1 cm
00:29:08 furent placés dans de petits contenants spéciaux.
00:29:11 Ils étaient si petits qu'il était pratiquement impossible
00:29:16 de déterminer à l'œil nu s'il s'agissait d'os.
00:29:21 Pour s'en assurer, Stout devait les examiner au microscope.
00:29:25 L'analyse des coupes transversales révéla à Stout
00:29:30 qu'il s'agissait bien d'os humain.
00:29:33 Les fragments provenaient d'un crâne.
00:29:37 Les quelques débris découverts dans la voiture de Susan Davis
00:29:42 étaient donc des fragments d'os et ils provenaient d'un visage humain.
00:29:49 Stout devait maintenant tenter de découvrir des particularités
00:29:52 qui permettraient de déterminer si les ossements étaient ceux de Susan Davis.
00:29:56 Il remarqua d'abord qu'il y avait des petites taches sur les fragments d'os.
00:30:01 Il les envoya au département de géologie de l'université du Missouri.
00:30:05 L'analyse au microscope électronique révéla qu'il y avait des traces de plomb sur les os.
00:30:10 Il y avait aussi de l'antimoine, ce qui indiquait qu'il y avait eu de la poudre explosive.
00:30:19 La victime avait été tuée par balle.
00:30:22 L'examen des fragments permettait enfin de conclure un meurtre.
00:30:26 Mais comment Stout parviendrait-il à prouver qu'il s'agissait des os de Susan Davis ?
00:30:33 Il remarqua alors un détail étrange.
00:30:37 Sous les taches de plomb, l'os était un peu décoloré.
00:30:40 Cela indiquait que la victime avait déjà consommé de la tétracycline.
00:30:46 Nous avons observé la fluorescence caractéristique de la tétracycline.
00:30:50 Lorsque j'ai vu ça, j'ai suggéré qu'on examine le dossier médical de Susan Davis,
00:30:54 afin de voir si on lui en avait déjà prescrit.
00:30:57 La victime avait pris l'antibiotique pendant au moins trois mois avant son décès.
00:31:04 De son côté, McCray avait découvert lors de la fouille de la résidence de Susan Davis
00:31:12 qu'elle avait de la tétracycline chez elle.
00:31:16 Stout était parvenu à démontrer que les fragments d'os de la voiture
00:31:20 provenaient du visage d'une personne qui avait consommé de la tétracycline.
00:31:24 Mais McCray voulait une preuve irréfutable qu'il s'agissait bien de Susan Davis.
00:31:30 Sans cette preuve, Ralph Davis avait toujours des chances d'être remis en liberté.
00:31:35 Quelques taches de sang permettraient-elles de déterminer l'identité d'une victime
00:31:43 deux ans après son meurtre ?
00:31:46 Il était du ressort de l'experte en sérologie Laurie Maloney de le découvrir.
00:31:51 La moquette, les pare-soleil et le tissu qui recouvraient les sièges
00:31:56 lui furent envoyés au laboratoire du service de police de l'État du Missouri.
00:32:00 Si Laurie Maloney parvenait à prouver que le sang était bien celui de Susan Davis,
00:32:07 Ralph n'aurait pratiquement aucune chance d'échapper à une poursuite de la police.
00:32:12 La première tâche de Maloney consistait à prélever des échantillons à l'aide de languettes de coton
00:32:17 pour s'assurer qu'il s'agissait bien de sang.
00:32:20 Quand il y a du sang, l'échantillon devient vert.
00:32:23 Il faudrait ensuite vérifier que le sang était humain.
00:32:35 Elle ajoutait un peu de sang.
00:32:40 Elle ajouta un anticorps à l'échantillon.
00:32:43 Lorsque le sang humain et l'anticorps entrent en contact,
00:32:47 il y a une réaction et il se crée une très fine ligne blanche.
00:32:51 Les résultats de Laurie Maloney correspondaient à l'hypothèse de meurtre de McCray.
00:33:07 J'ai découvert du sang humain sur la moquette et sur les boucles de ceinture de sécurité.
00:33:13 J'ai également découvert des protéines humaines sur les pare-soleil.
00:33:18 Mais comment parviendrait-elle à prouver que ces fragments provenaient de Susan Davis?
00:33:26 Il aurait fallu qu'elle dispose d'échantillons de son sang ou de tissus humains pour faire la comparaison.
00:33:34 On peut prouver la paternité d'un homme en comparant son ADN à celui de la mère et de l'enfant.
00:33:40 L'application de cette procédure permettrait peut-être à Maloney
00:33:48 de retrouver le code génétique de Susan Davis à partir de celui de ses enfants.
00:33:53 L'ADN de chaque enfant est constitué de la moitié du code de sa mère
00:33:59 et de la moitié de celui de son père.
00:34:03 En éliminant les parties communes à l'enfant et au père,
00:34:06 elle obtiendrait le code génétique de la mère.
00:34:09 Le code obtenu pourrait ensuite être comparé à celui de la scène du crime.
00:34:15 Si le code génétique était le même, cela prouverait que le sang était bien celui de Susan Davis.
00:34:20 On effectua l'analyse en notant à l'ADN des enfants celui de Ralph Davis.
00:34:29 Le code obtenu fut comparé à celui des échantillons découverts sur la moquette de la Ford Escort.
00:34:35 Ils étaient identiques.
00:34:38 Susan Davis avait été tuée dans sa voiture.
00:34:44 Elle avait laissé l'empreinte qui permettrait de résoudre son meurtre deux ans plus tard.
00:34:54 Je crois que Susan Davis avait décidé de quitter la région et de trouver un refuge sécuritaire
00:35:00 parce que Ralph la harassait et la pourchassait.
00:35:03 Elle était probablement en train de mettre ses choses dans la voiture devant chez elle
00:35:10 lorsque Ralph est arrivé par derrière.
00:35:12 Elle l'a vue et montée à bord de sa voiture, a fait marche arrière
00:35:16 et Ralph la rejointe et lui a tiré un coup de feu à travers la vitre du côté du conducteur.
00:35:22 Grâce à un savant travail d'analyse et à une reconstitution minutieuse de la scène du crime,
00:35:28 le procureur parvint à convaincre le jury que Ralph Davis avait tué sa femme
00:35:33 alors qu'elle se trouvait dans sa voiture.
00:35:35 C'était la première fois dans l'histoire de l'état du Missouri
00:35:40 qu'un homme était condamné à la peine de mort sans que le corps de la victime ait été retrouvé.
00:35:44 On ignore encore aujourd'hui où il se trouve.
00:35:47 Dans le cas de Susan Davis, les enquêteurs avaient dû résoudre un meurtre vieux de deux ans
00:35:53 en l'absence du corps de la victime.
00:35:55 Au Canada, des spécialistes étaient confrontés à un autre défi de taille.
00:36:04 Ils devaient déterminer comment une femme était morte 3000 ans plus tôt.
00:36:08 Ils disposaient du corps mais ne pouvaient y toucher sous peine de le détruire.
00:36:13 Au Musée royal de l'Ontario, à Toronto, une momie du nom de Jedha Messink
00:36:19 semble observer en silence les visiteurs depuis des dizaines d'années.
00:36:24 Elle cache les secrets de sa vie sous des bandes de tissu dans son sarcophage.
00:36:29 Les visiteurs du musée, les scientifiques, sont fascinés par sa beauté mystérieuse
00:36:34 et intrigués par son passé.
00:36:36 Comment a-t-elle vécu et comment a-t-elle pu vivre?
00:36:39 Les magnifiques dessins racontent seulement quelques détails de sa vie il y a près de 3000 ans.
00:36:46 Jedha Messink, une musicienne du temple de Amonre,
00:36:50 avait une vie prospère sur la rive occidentale du Nil.
00:37:04 Les Égyptiens croyaient à la vie après la mort,
00:37:07 mais certains rites devaient absolument être observés
00:37:10 afin que la vie se poursuive dans l'au-delà.
00:37:14 Le voyage au pays des dieux était difficile et dangereux.
00:37:19 L'âme ne survivrait au périple que si le corps était fort.
00:37:26 Les Égyptiens avaient donc développé une technique d'embonnement.
00:37:30 qui permettrait au corps de se conserver, la momification.
00:37:35 Ce rituel combinait science et religion.
00:37:39 C'était un procédé très strict qui prenait environ dix semaines.
00:37:44 Après le décès, le corps était lavé et huilé.
00:37:51 On pratiquait une seule entaille dans l'abdomen pour enlever les organes
00:37:55 qui étaient ensuite enlevés.
00:37:58 Puis on versait du natron sur le corps,
00:38:01 un agent asséchant composé de sel et de sable.
00:38:05 La chaleur aride de l'Égypte
00:38:08 aurait pour effet de dessécher complètement le corps
00:38:11 en l'espace de quarante jours.
00:38:15 On enduisait la peau d'huile et de résine
00:38:18 afin de lui conserver toute sa souplesse.
00:38:21 On laissait la peau de l'Egypte en leur lieu de sécher.
00:38:25 On insérait des bandes de tissu dans les cavités
00:38:28 afin que le corps conserve sa forme.
00:38:31 Le cadavre était ensuite maquillé et orné de bijoux funéraires.
00:38:36 Venait enfin la tâche difficile d'envelopper le corps.
00:38:41 Plusieurs chercheurs comme le pédiatre Peter Lewin
00:38:45 ont éprouvé l'envie irrésistible d'ouvrir ces momies
00:38:48 pour en savoir davantage sur ce peuple de l'antiquité.
00:38:52 Autrefois, on brisait les sarcophages.
00:38:55 On arrachait les bandelettes.
00:38:57 On déchirait les tissus pour examiner la matière génétique,
00:39:00 la composition chimique et les maladies de l'individu.
00:39:04 Mais nous détruisions en même temps les momies
00:39:08 qui ont pourtant une valeur inestimable pour l'humanité.
00:39:12 Lewin a grandi en Égypte
00:39:15 et a été un des premiers à construire une momie.
00:39:19 Lewin a grandi en Égypte et a toujours été fasciné par les momies.
00:39:25 Aujourd'hui, en plus de travailler à l'hôpital pédiatrique de Toronto,
00:39:33 c'est une sommité en matière de paléopathologie.
00:39:37 La paléopathologie est en fait l'étude des maladies des hommes de l'antiquité.
00:39:46 Nous examinons les corps eux-mêmes
00:39:49 et nous pouvons également le faire par le biais des nouvelles technologies de radiologie.
00:39:54 Comment le Dr Lewin pouvait-il arriver à connaître la vie de Jeddam et Sankh
00:39:59 et les circonstances de son décès sans profaner son corps ?
00:40:04 Le dilemme de Lewin allait se résoudre grâce à une technologie qui s'appelle la tomographie.
00:40:13 Il s'agit en fait d'un genre de scanner.
00:40:16 L'appareil reproduit des coupes transversales du corps sans l'abîmer.
00:40:20 Lorsque ces coupes sont additionnées les unes aux autres,
00:40:23 on obtient une image tridimensionnelle du sujet.
00:40:27 Le Dr Lewin était assisté par la technicienne Stephanie Olovka.
00:40:32 Lewin a été l'un des premiers spécialistes à utiliser cette technique pour l'étude des momies.
00:40:38 Il a d'ailleurs déjà fait un scanner de Jeddam et Sankh en 1978,
00:40:42 mais la technologie à cette époque n'était pas encore au point
00:40:45 et il était difficile de distinguer le corps du tissu qui l'entourait.
00:40:50 Vingt ans plus tard, il était prêt à recommencer.
00:40:55 Stephanie Olovka n'avait pas à se soucier du niveau de radiation,
00:40:59 étant donné que son sujet était déjà mort.
00:41:02 Cette liberté de manœuvre lui permettait de prendre plusieurs photos à différentes épaisseurs.
00:41:07 Elle fit un scan du corps en tranches de 5 mm
00:41:10 et régla ensuite l'appareil à 3 mm pour la tête et le cou.
00:41:14 Elle fit des radiographies encore plus minces des oreilles et des yeux.
00:41:19 Elle prit en tout 300 photos en 4 heures de travail.
00:41:25 Cela donnait un aperçu du corps de Jeddam et Sankh,
00:41:32 mais il faudrait assembler toutes ces photos
00:41:34 pour avoir un portrait tridimensionnel de cette femme de l'Antiquité.
00:41:40 Maintenant que la séance de photos était terminée,
00:41:43 la momie pouvait dévoiler ses secrets.
00:41:46 Un ordinateur compila toutes les photos en trois dimensions.
00:41:50 Malheureusement, la définition de l'image était mauvaise.
00:41:53 Chez les sujets vivants, les os sont denses et apparaissent en blanc.
00:41:57 La graisse, la chair et la peau sont en gris et le liquide est en noir.
00:42:02 Mais chez Jeddam et Sankh, les os avaient perdu tout leur propre couleur.
00:42:08 Les os avaient perdu tous leurs minéraux et avaient ramolli et les tissus avaient durci.
00:42:13 L'image qui aurait été contrastée chez un patient vivant était toute en nuance de gris.
00:42:19 Les contrastes étaient si faibles que Stéphanie Olovka devrait retoucher les images une par une.
00:42:27 L'image du crâne d'un patient en vie prend environ 10 minutes à être reproduite.
00:42:33 Il lui en fallut 3 heures pour reproduire le crâne de Jeddam et Sankh
00:42:37 et des milliers d'heures pour faire le reste du corps.
00:42:40 Après avoir terminé son travail, Stéphanie Olovka a pu commencer à enlever des couches par ordinateur.
00:42:47 Une fois les bandelettes du dessus ôtées, elle atteignit l'enveloppe de tissu qui entourait la tête.
00:42:54 Il y avait des cercles gris autour des orbites.
00:42:57 Les Égyptiens inséraient des plaques sous les paupières pour empêcher que les yeux ne s'enfoncent.
00:43:03 Le cerveau de Jeddam et Sankh avait été enlevé et son crâne rempli de tissu.
00:43:08 C'était conforme au rituel d'embaumement.
00:43:11 L'image de la jeune femme apparaissait enfin.
00:43:16 Le développement de ses os indiquait qu'elle était âgée de 30 à 35 ans lors de son décès.
00:43:27 La première chose à laquelle j'ai pensé en voyant son crâne et après avoir reproduit plusieurs crânes en trois dimensions,
00:43:33 c'est qu'elle avait dû être jolie. Elle avait les pommettes saillantes et un menton bien défini.
00:43:38 Grâce à la technologie utilisée, Stéphanie Olovka avait pu produire une image du corps de la femme sans détruire la momie.
00:43:48 Maintenant, c'était au tour de Lewin de découvrir les causes de sa mort.
00:43:54 Il analysa l'image tridimensionnelle du crâne de Jeddam et Sankh et remarqua une forme noire étrange sur le côté gauche de la mâchoire.
00:44:02 C'était un abcès énorme.
00:44:05 Bien que ce fût difficile à croire, elle semblait avoir succombé des suites de cette infection.
00:44:12 Les Égyptiens de l'Antiquité étaient sujets aux maladies dentaires à cause de leur passion pour le sucre.
00:44:22 Dans le cas de Jeddam et Sankh, il n'y avait plus d'émail sur 24 de ses 28 dents.
00:44:28 La pulpe des dents et même leur racine étaient exposées, ce qui provoquait des douleurs et favorisait l'infection.
00:44:36 Un des canaux des dents s'était infecté et cette infection s'est propagée jusqu'à l'os.
00:44:45 Cela avait eu pour effet de causer de nouveaux abcès.
00:44:50 Le kyste rempli de pus avait éclaté et l'infection s'était propagée dans son corps et lui avait empoisonné le sang.
00:44:57 Elle avait sans doute beaucoup souffert avant de mourir.
00:45:00 Elle a probablement eu une mort atroce, sans doute à cause d'une infection généralisée, dont l'origine était un abcès dans sa mâchoire supérieure gauche.
00:45:15 La belle musicienne de Thebes avait souffert pendant les derniers jours de sa vie.
00:45:20 Grâce au travail de pionnier de l'équipe du Dr. Lewin, elle avait finalement révélé ses secrets sans être profanée.
00:45:29 Elle pouvait maintenant reposer en paix.
00:45:32 Avec ce genre de maladies dentaires, il est possible de faire des choses qui ne sont pas des maladies d'un seul type.
00:45:43 Ce type de radiographie nous a permis d'innover.
00:45:49 En utilisant cette nouvelle technologie, nous avons cessé de détruire les momies.
00:45:56 Nous obtenons quantité d'informations sur les maladies des hommes de l'Antiquité.
00:46:07 L'embaumement méticuleux de Jedameh V avait permis de conserver son corps et la science avait pu nous livrer ses secrets malgré les millénaires.
00:46:17 Les détectives qui scrutent le passé doivent se battre contre les ravages du temps.
00:46:26 Aujourd'hui, la science est devenue leur alliée.
00:46:33 Grâce à une technologie de pointe, les experts légistes livrent une bataille sans merci au temps et permettent aux morts de nous parler.
00:46:44 Le temps est venu.
00:46:48 Le temps est venu.
00:46:51 Le temps est venu.
00:46:55 Le temps est venu.
00:47:21 Le temps est venu.
00:47:25 Une femme de Cleveland, aux États-Unis, est tuée dans sa maison.
00:47:29 Des indices vieux de 40 ans permettront-ils de prouver hors de tout doute l'innocence d'un homme ?
00:47:35 Une violente dispute se termine par un coup de feu.
00:47:40 Tout porte à croire qu'il s'agit d'un meurtre, mais plusieurs années plus tard, des analyses judiciaires permettront de jeter un nouvel éclairage sur les événements.
00:47:51 La police enquête sur deux homicides et dispose d'un suspect.
00:47:55 Les preuves qui permettraient de résoudre cette enquête ont été enterrées depuis longtemps.
00:47:59 L'exhumation de la tombe des victimes permettra-t-elle de découvrir le meurtrier ?
00:48:04 Les détectives qui enquêtent sur la scène d'un crime doivent recueillir et obtenir le plus d'informations possibles.
00:48:12 Mais ils doivent parfois se rendre jusqu'au cimetière pour y faire de macabres découvertes.
00:48:19 Le crime de la tombe des victimes
00:48:45 En 1998, le développement de la technologie en matière d'analyse d'ADN permet de résoudre un homicide vieux de 40 ans.
00:48:53 A l'aube du 4 juillet 1954, le docteur Sam Shepard reprit connaissance sur la rive du lac Erier à Bay Village dans l'Ohio.
00:49:08 Les événements qui venaient de se produire lui revinrent en mémoire comme un cauchemar.
00:49:15 Craignant le pire, il rentra à la maison où il vivait avec sa femme Marilyn et leur jeune fils Sam.
00:49:21 Dans la chambre, sa femme était étendue par terre, battue à mort.
00:49:30 Elle était enceinte de 4 mois.
00:49:38 Le docteur Shepard informa la police qu'il avait été réveillé par les cris de panique de sa femme alors qu'il dormait sur le canapé au rez-de-chaussée.
00:49:46 Shepard était monté à toute vitesse et un homme de grande taille l'avait alors attaqué.
00:49:52 Les deux hommes s'étaient battus à coups de poing et s'étaient bientôt retrouvés à l'extérieur, sur la plage.
00:49:57 Là, l'intrus avait frappé le docteur au cou et il avait perdu connaissance.
00:50:02 Les policiers découvrirent un sac de bijoux appartenant au Shepard près de la résidence.
00:50:08 Le couple semblait avoir surpris un cambrioleur.
00:50:11 Les détectives commencèrent à soupçonner le docteur Shepard et abandonnèrent la piste du cambrioleur.
00:50:17 Shepard devint leur seul suspect.
00:50:20 Quelques personnes refusèrent de croire qu'il pouvait avoir commis un tel acte
00:50:24 et n'abandonnèrent jamais l'espoir de prouver son innocence des dizaines d'années plus tard.
00:50:32 Au début des années 90, l'avocat Terry Gilbert de Cleveland commença à étudier cette affaire.
00:50:38 Selon lui, Shepard avait été victime d'une enquête bâclée.
00:50:42 Juste une heure ou deux après avoir été sur la scène du crime,
00:50:47 le coroner Sam Gerber a conclu que le coupable était Shepard.
00:50:51 Pour lui, il s'agissait d'un cas de violence conjugale.
00:51:01 Il y avait une traînée de sang d'environ 60 gouttes dans la maison.
00:51:05 On vérifia si le sang était humain.
00:51:08 À cette époque, il n'était pas possible d'en savoir plus.
00:51:12 L'analyse de l'ADN n'existait pas encore.
00:51:15 Certaines taches de sang qui se trouvaient sur les marges de l'escalier de la cave ne furent même pas recueillies.
00:51:22 Comme Shepard n'avait pas saigné,
00:51:24 les enquêteurs présumèrent que les gouttes provenaient de l'arme du crime qu'il devait tenir dans sa main.
00:51:30 On ne tinta non plus compte des marques sur la porte qui menait à la cave.
00:51:34 Ces marques pouvaient être importantes.
00:51:36 Malgré tous ces indices qui laissaient croire à la présence d'un intrus,
00:51:40 le docteur Shepard fut arrêté pour le meurtre de sa femme.
00:51:43 Le coroner organisa une enquête publique.
00:51:47 On interrogea Shepard en direct à la télévision, sans même la présence de son avocat.
00:51:56 Les médias se sont emparés de cette affaire comme seule la presse à sensation sait le faire.
00:52:00 Le rédacteur en chef, Louis Seltzer, du Cleveland Press,
00:52:05 écrivait des articles tous les jours à propos de l'affaire Shepard.
00:52:08 Il écrivait « Pourquoi n'est-il pas inculpé ? Pourquoi n'est-il pas déjà en prison ? »
00:52:13 Il y avait même des bandes dessinées le montrant en train de courir dans sa maison une arme ensanglantée à la main.
00:52:19 Les autorités locales s'empressèrent de clore cette affaire dont on faisait grand bruit.
00:52:25 Le procès commença deux mois seulement après l'arrestation de Shepard.
00:52:29 Le sang découvert dans la résidence était bien humain.
00:52:33 Le coroner en conclut qu'il provenait de la victime.
00:52:36 Le procureur déclara que le docteur s'était fait une fausse blessure au cou.
00:52:45 On présenta également le sac de bijoux comme faisant partie d'un coup monté.
00:52:52 La façon dont le procès a été mené était une véritable parodie de la justice.
00:52:56 Il a tout de suite été jugé coupable.
00:52:59 Il avait perdu d'avance. Il n'avait aucune chance.
00:53:19 Shepard fut condamné à 35 ans de prison.
00:53:22 Mais les membres de sa famille refusèrent d'abandonner le combat.
00:53:28 Un mois après son inculpation, ils firent appel à l'expert légiste Leland Kirk
00:53:33 afin que ce dernier examine les éclaboussures de sang dans la maison.
00:53:37 Son analyse de plusieurs tâches de la chambre à coucher contredisait les arguments de la poursuite.
00:53:43 Deux grosses tâches rondes, plus grosses que les éclaboussures de la chambre à coucher,
00:53:47 retinrent l'attention des experts.
00:53:49 Leur grosseur, leur forme indiquaient qu'elle provenait d'une blessure par perforation.
00:53:54 Peut-être la victime avait-elle mordu son assaillant ?
00:53:58 Selon Kirk, il était évident qu'une troisième personne s'était trouvée sur la scène.
00:54:02 Mais la cour ne voulut rien entendre.
00:54:05 En 1959, soit cinq ans après le meurtre, l'affaire prit une tournure inattendue.
00:54:12 Un homme à tout faire du nom de Richard Eberling fut arrêté pour le cambriolage d'une résidence où il travaillait.
00:54:18 Parmi ses affaires se trouvait une des bagues à diamants de Marilyn Shepard.
00:54:23 Lors de son interrogatoire, Eberling, dont la description correspondait à l'intrus dont avait parlé Shepard,
00:54:31 fournit sans le vouloir une information compromettante.
00:54:34 Il déclara qu'il s'était coupé dans la maison de Shepard,
00:54:37 la semaine précédant le meurtre, alors qu'il effectuait des travaux.
00:54:40 Selon lui, c'est ce qui expliquait la présence de taches de sang.
00:54:44 Mais comment pouvait-il savoir que les enquêteurs s'étaient questionnés à propos de ces taches de sang
00:54:48 s'ils ne s'étaient pas trouvés dans la maison cette nuit-là ?
00:54:51 Malheureusement, le procureur du comté refusa de tenir compte de cette nouvelle information.
00:54:57 Le 16 juillet 1964, la cour de l'inquiétude de la résidence de Shepard
00:55:04 a déclaré que Shepard n'avait pas eu droit à un procès équitable.
00:55:08 Après dix ans d'emprisonnement, il fut remis en liberté et eu droit à un nouveau procès.
00:55:13 Les indices qui avaient été ignorés, mal interprétés ou éliminés seraient à nouveau examinés.
00:55:19 Le procès eut lieu en 1966, soit deux ans après sa libération.
00:55:24 Lee Bailey, un jeune avocat prometteur, assurait la défense du Dr. Shepard.
00:55:30 Comment expliquez-vous sa conviction au début ?
00:55:32 C'était une décision, selon le juge Weinman, et selon moi,
00:55:35 de la masse historique générée par une pression trop zealous.
00:55:39 Êtes-vous le gagnant du cas au début ?
00:55:41 Non, je n'ai été que un avocat pendant quatre ans, il a été en prison pendant dix ans.
00:55:44 Bailey travaillait sur l'affaire Shepard depuis trois ans.
00:55:47 Il réfuta les arguments du procureur un à un.
00:55:50 Après toutes ces années de négligence,
00:55:52 on prit enfin en considération les marques sur la porte de la cave.
00:55:56 De plus, Bailey était convaincu que le corps de la victime resselait des indices sur la présence d'un intrus.
00:56:02 Malheureusement, le coroner l'avait nettoyé trop rapidement et les avait éliminés.
00:56:07 Finalement, un médecin vint confirmer qu'il était tout simplement impossible
00:56:11 que Shepard se soit fracturé une vertèbre du cou lui-même.
00:56:15 Douze ans après le meurtre, la tension se tourna enfin vers le mystérieux intrus.
00:56:23 Lors du second procès de Sam Shepard,
00:56:26 l'expert légiste Leland Kirk eut enfin l'occasion de faire part de ses découvertes.
00:56:31 Selon lui, une des gouttes de sang sur la porte d'un placard
00:56:38 provenait d'une blessure par perforation.
00:56:41 La victime était décédée des suites de traumatismes internes
00:56:44 et n'avait donc pas pu laisser de telles tâches.
00:56:47 En examinant le rapport d'autopsie de la victime,
00:56:51 il remarquait qu'elle semblait avoir mordu quelque chose juste avant sa mort.
00:56:55 Pourtant, il n'y avait jamais eu de marques de morsure sur le corps du Dr. Shepard.
00:57:02 Peu à peu, l'assaillant commençait à prendre forme.
00:57:06 Cette traînée de sang allait peut-être conduire Kirk à la vérité.
00:57:11 Les experts légistes savent depuis toujours que le sang se coagule dans le corps de la victime.
00:57:20 Que le sang se coagule dès qu'il entre en contact avec l'air.
00:57:24 La longue traînée de sang n'avait pas pu être produite par une seule arme tachée de sang.
00:57:32 Les gouttes étaient toutes de la même taille,
00:57:35 ce qui signifiait qu'elles provenaient d'une blessure fraîche.
00:57:39 Mais rien de tout cela n'a été vérifié en 1954.
00:57:45 La victime était morte depuis longtemps,
00:57:48 mais les indices étaient là pour raconter ce qui s'était produit.
00:57:51 Le second procès dura trois semaines.
00:57:54 Lee Bailey avait semé le doute dans l'esprit des jurés.
00:57:57 Le 16 novembre 1966, Sam Shepard fut acquitté du meurtre de sa femme.
00:58:03 Mais personne ne pensa à faire rouvrir l'enquête afin de découvrir qui avait réellement commis le meurtre.
00:58:09 Des suspects potentiels tels que Richard Eberling furent écartés,
00:58:13 car plusieurs personnes croyaient toujours Shepard coupable.
00:58:17 Selon eux, il était parvenu à se faire acquitter sur des vis de forme.
00:58:21 Même si les tâches de sang lui avaient rendu la liberté,
00:58:26 elles salissaient toujours sa réputation.
00:58:28 Il ne parvint jamais à refaire sa clientèle.
00:58:32 Six ans après sa libération et après un second mariage raté,
00:58:36 le docteur Shepard mourut des suites de son alcoolisme.
00:58:43 Pendant toutes ces années, son fils Sam avait grandi à l'abri des projecteurs.
00:58:48 En 1989, Richard Eberling, l'homme à tout faire, lui écrivit une lettre de sa prison.
00:58:56 Eberling avait été emprisonné pour avoir battu une femme à mort
00:59:00 après avoir contrefait son testament afin d'hériter de la somme de un million de dollars.
00:59:05 Sam le rencontra en prison.
00:59:08 Ce dernier lui fit part de détails peu connus de l'affaire Shepard.
00:59:11 Sam fit des démarches pour que l'enquête soit rouverte
00:59:14 et qu'on puisse prouver que c'était bien Eberling qui avait tué Marilyn Shepard, sa mère.
00:59:19 Le sang recueilli chez les Shepard fut envoyé à l'expert en analyse d'ADN, Mohamed Tahir.
00:59:28 Le défi n'était pas de procéder à l'analyse de l'ADN en tant que tel,
00:59:35 parce que nous le faisons souvent.
00:59:38 C'était plutôt de faire cette analyse avec des taches de sang si vieilles et si petites.
00:59:43 Pour effectuer sa comparaison, Tahir avait besoin d'établir le profil génétique de Marilyn et celui du Dr. Shepard.
00:59:53 Ainsi, s'il découvrait un troisième profil génétique dans ces vieilles taches de sang,
00:59:58 il saurait immédiatement qu'il s'agissait de l'intrus.
01:00:01 Tahir dressait le profil génétique de la victime à partir de cheveux prélevés dans son lit 40 ans plus tôt.
01:00:07 Quant à Shepard, bien qu'il fût mort 18 ans après sa femme,
01:00:15 il était aussi difficile de dresser son profil que celui du meurtrier.
01:00:19 Sans ce code, cependant, il serait impossible de conclure l'enquête.
01:00:23 Il avait été pourchassé par un autre médecin,
01:00:29 il avait été pourchassé et accusé pendant toutes ces années,
01:00:32 et l'on devait encore malgré tout le déranger.
01:00:35 En 1996, on autorisa enfin l'exhumation de son corps.
01:00:40 Sur sa pierre tombale étaient gravées les lettres VQP,
01:00:44 première lettre d'une locution latine qui signifie "la victoire appartient à celui qui est tenace".
01:00:50 Après presque 50 ans, le Dr. Shepard serait peut-être enfin lavé de tout soupçon.
01:00:58 Tahir parvint à extraire l'ADN de Shepard à partir d'une de ses dents,
01:01:03 après 24 années dans la tombe.
01:01:06 Il devait maintenant comparer les éléments de preuve recueillis sur la scène.
01:01:12 Il procéda à l'analyse des pantalons tachés de sang que Shepard portait le jour du meurtre.
01:01:20 Il examina deux autres indices importants en attendant les résultats de son analyse.
01:01:26 Le premier était la mystérieuse tache de sang du placard recueillie en 1955.
01:01:32 Le second indice était un fragment de bois taché de sang
01:01:38 que Sam avait récupéré de l'escalier de la cave avant que la maison ne soit démolie en 1993.
01:01:44 Les résultats qu'allait obtenir Tahir étaient essentiels à la résolution de l'enquête.
01:01:50 Il découvrit qu'il y avait bien l'ADN d'une troisième personne dans les taches.
01:01:55 Ce n'était ni celui du Dr. Shepard, ni celui de la victime.
01:01:59 L'intrus n'était plus le seul fruit de l'imagination du Dr. Shepard.
01:02:05 Il était bien fait de chair et de sang.
01:02:08 Mais qui était-il ?
01:02:10 L'avocat Terry Gilbert savait exactement par où commencer ses recherches.
01:02:16 Richard Eberling dut fournir un échantillon de sang afin que la comparaison puisse être effectuée.
01:02:22 Selon l'analyse de Tahir, on ne pouvait exclure la possibilité
01:02:26 que le sang des pantalons et du fragment de bois soit celui du prisonnier.
01:02:30 Les résultats indiquaient qu'il y avait une chance sur 16 000 que le sang soit celui de Eberling.
01:02:36 Mais ce n'était pas encore suffisant.
01:02:39 Pour procéder à une accusation, la cour exigeait que les probabilités atteignent au moins une chance sur un million.
01:02:47 De plus, lorsque Eberling apprit qu'on tentait de prouver que le sang de l'escalier était le sien,
01:02:52 il rappela aux enquêteurs qu'il s'était coupé dans la maison des Shepard la semaine précédant le meurtre.
01:02:57 Eberling savait très bien que personne ne pourrait le contredire après 40 ans.
01:03:02 Les tests d'ADN n'avaient pas permis de connaître l'identité du meurtrier.
01:03:07 Il semblait bien que même le temps conspirait à empêcher que le nom de l'intrus ne soit découvert.
01:03:13 La plupart des personnes impliquées dans l'affaire étaient décédées.
01:03:17 Une agence de détectives privées accepta de retracer des témoins survivants.
01:03:21 Après plusieurs mois de recherche, on retrouva deux hommes à tout faire qui avaient connu Richard Eberling,
01:03:28 Vern Lund et Ed Wilbert.
01:03:30 Ces derniers se rappelaient que Marilyn Shepard avait déjà surpris Eberling en train de lui voler des objets de valeur.
01:03:40 Eberling disposait donc d'un mobile.
01:03:43 Les deux hommes se rappelaient aussi un autre détail.
01:03:46 La semaine avant le meurtre, Eberling avait été malade.
01:03:50 Il était donc impossible qu'il se soit blessé dans la maison comme il le déclarait.
01:03:54 Son alibi ne tenait plus.
01:03:56 A l'aide de tous les indices recueillis, on pouvait enfin reconstituer les événements de cette nuit tragique.
01:04:09 La victime avait crié lorsqu'elle avait découvert qu'il y avait un intrus dans sa chambre à coucher.
01:04:14 Le docteur Shepard était monté en vitesse pour lui porter secours, mais avait reçu un coup et perdu connaissance.
01:04:30 L'intrus avait alors tenté de poursuivre son cambriolage, mais avait laissé des traces de sang partout dans la résidence.
01:04:36 Shepard avait rattrapé l'homme et il s'était à nouveau battu jusqu'à la plage.
01:04:41 C'est au cours de cette lutte que Shepard avait eu la vertèbre du cou fracturée.
01:04:46 Mais cet os cassé n'était rien en comparaison avec la mort de Shepard.
01:04:51 Il avait été mort de la mort de son père, et de son père de son père.
01:04:57 L'os cassé n'était rien en comparaison avec les vies détruites par le cambriolage.
01:05:01 Il faudrait 40 ans à la science pour assembler tous les éléments de cette enquête.
01:05:06 En 1996, nous avons recueilli une centaine d'indices.
01:05:13 Ces éléments de preuve prouvaient que Shepard n'avait pas commis le meurtre et pointaient dans la direction de Richard Eberling.
01:05:27 Eberling a gardé son secret jusqu'à la fin.
01:05:31 Il est mort en juillet 1998.
01:05:37 Les indices légistes révèlent des informations aux experts qui savent les analyser.
01:05:45 L'identité formelle du tueur de Marilyn Shepard n'a jamais été démontrée.
01:05:51 Mais grâce à un examen approfondi des indices, le fils du Dr. Shepard a tout de même pu faire la preuve de l'innocence de son père.
01:05:58 Sur la scène d'un crime, il ne faut jamais tirer de conclusions hâtives.
01:06:12 Les détectives doivent toujours présumer que les suspects sont innocents jusqu'à preuve du contraire.
01:06:20 Le 6 juillet 1984, le bureau du shérif de Platt County, au Wyoming, reçut l'appel angoissé de Martin Frias.
01:06:28 Dans un mélange d'espagnol et d'anglais, il déclara à la police qu'une fusillade avait eu lieu.
01:06:34 Frias était incapable d'expliquer à la police comment se rendre chez lui.
01:06:39 On lui donna donc rendez-vous dans un café qu'il connaissait dans le village voisin de Wheatland.
01:06:45 Frias conduisit les agents à la roulotte où il vivait avec sa petite amie Ernestine Perea.
01:06:50 Une scène d'horreur les y attendait.
01:07:00 Le corps de Perea gisait sur le sol.
01:07:03 Elle avait une blessure à l'abdomen.
01:07:06 Le fusil Magnum 300 de Frias se trouvait juste à côté du corps.
01:07:13 La police découvrit deux fragments de balles qui s'étaient fichés dans le mur couvert de sang derrière le corps.
01:07:18 Frias déclara qu'il avait entendu un bruit étouffé juste avant d'aller au lit.
01:07:24 Il pensait que Perea, en colère, avait lancé une chaussure et il s'était endormi.
01:07:29 Quelques heures plus tard, il se réveillait pour découvrir le corps de son amie.
01:07:36 C'est ainsi que se terminaient leurs relations horribles.
01:07:41 Tout semblait indiquer qu'elle s'était suicidée.
01:07:43 Les détectives donnèrent congé à Frias après l'avoir interrogée.
01:07:48 Le coroner examina ensuite le corps de la victime.
01:07:59 Il y avait une petite blessure dans la région lombaire.
01:08:03 La balle semblait être entrée par là.
01:08:06 La police croyait peu probablement que la victime n'avait pas été touchée.
01:08:10 La police croyait peu probablement que la victime se soit tirée une balle dans le dos.
01:08:13 Cela signifiait donc qu'il s'agissait d'un homicide.
01:08:18 4 jours après la mort d'Ernestine Perea,
01:08:20 Martin Frias fut arrêté et accusé du meurtre de sa femme.
01:08:24 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:27 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:30 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:33 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:36 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:39 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:42 Il avait été arrêté en 2011.
01:08:46 Il avait été accusé du meurtre de sa petite amie.
01:08:48 L'avocat de Frias, Robert Moxley, était convaincu dès le départ de l'innocence de son client.
01:08:58 Lorsqu'elle a été tuée, les policiers ne savaient pas que la balle était entrée par le dos.
01:09:05 Pourtant, ils ont rendu la liberté à Frias.
01:09:08 Il n'avait pas de contact réel avec les gens du coin.
01:09:11 Cela faisait longtemps qu'il habitait là, mais il était entré illégalement au pays.
01:09:15 Il aurait pu repartir au Mexique et disparaître à jamais.
01:09:18 Mais pour la cour, les indices étaient plus convaincants que la coopération de Frias avec la police.
01:09:29 On ne t'a pas compte du fait que Frias était parvenu à charger, armer et tirer avec une arme qui exigeait deux mains solides, malgré le fait qu'il avait une blessure importante au bras.
01:09:42 De même, la victime était en mesure de se défendre compte tenu de cette blessure.
01:09:46 Malheureusement, ces éléments n'avaient pas retenu l'attention de la cour.
01:09:50 Selon les analyses effectuées par le laboratoire d'état, le chemisier de la victime ne portait pas de résidus de poudre explosive.
01:09:58 La victime avait donc été tuée à distance.
01:10:01 Un médecin légiste confirma que le type de blessure au dos de la victime indiquait l'endroit où le projectile était entré.
01:10:08 Selon lui, la balle avait ensuite traversé l'abdomen et en était ressortie, laissant sur son passage une blessure plus grande aux contours inégaux sur le devant du corps.
01:10:18 Pour la police, la conclusion était évidente.
01:10:21 Cette enquête était basée sur des indices circonstanciels.
01:10:26 Selon eux, le fait qu'elle ait reçu la balle dans le dos, qu'il était là sur la scène du crime, que ses empreintes étaient sur l'arme prouvaient que c'était lui qui avait commis le meurtre.
01:10:36 Le jury partageait l'opinion de la police.
01:10:38 Martin Frias fut jugé coupable de meurtre au second degré sur la personne de Ernestine Perea et condamné à une peine de 25 à 35 ans de prison.
01:10:47 Marksley en appela du verdict.
01:10:50 Il n'approuvait pas l'interprétation des indices.
01:10:53 La loi du Wyoming lui interdisait de faire appel à ses propres experts.
01:10:57 Il devait donc utiliser les mêmes que la partie du procureur.
01:11:04 Cela ne pouvait se faire qu'au détriment de l'accusé.
01:11:07 Pendant les 18 mois qui suivirent, Marksley et son assistant Walter Carroll firent tout leur possible pour que Martin Frias puisse subir un second procès.
01:11:19 Marksley fit appel à des experts de haut calibre.
01:11:23 Il fit examiner la blessure de la victime par Vincent DiMaio, le coroner en chef du comté de Bexar, au Texas.
01:11:34 Vincent DiMaio était le meilleur expert en blessures produites par des projectiles à haute vélocité.
01:11:39 J'ai découvert qu'il allait donner une conférence à Cheyenne City.
01:11:42 J'ai sauté dans ma voiture et me suis rendu à son hôtel.
01:11:46 Je l'ai pressé de jeter un coup d'œil aux photos de l'autopsie.
01:11:50 Il les a bien regardées.
01:11:53 Il les tenait comme ça, contre son nez.
01:11:56 Il a déclaré que c'était une blessure par contact.
01:12:01 Et c'est tout le temps que ça lui a pris pour savoir ce qui s'était passé.
01:12:04 Blessure par contact signifie que l'arme équipée d'un silencieux était tout contre le corps.
01:12:13 L'analyse impromptue de DiMaio allait à l'encontre des déclarations des experts lors du procès.
01:12:19 L'explication en était fort simple.
01:12:22 Lorsque les gaz chauds projettent la balle le long du canon de l'arme,
01:12:29 l'air qui se trouve devant est compressé.
01:12:31 Juste avant que le projectile sorte de l'arme, il y a cet air comprimé qui agit un peu comme un couteau.
01:12:37 C'est l'air qui crée d'abord la blessure.
01:12:40 Ensuite, il y a la balle, puis des litres et des litres de gaz chauds.
01:12:44 Ce gaz chaud avait fait gonfler la cavité abdominale de la victime à un point tel
01:12:53 que ses jeans s'étaient déchirés et que le bouton du haut s'était déchiré.
01:12:58 Et que le bouton du haut s'était défait.
01:13:00 Mais pour les spécialistes de l'État, il s'était produit exactement le contraire,
01:13:04 c'est-à-dire que la balle avait d'abord frappé le dos et non l'abdomen.
01:13:08 L'hypothèse de DiMaio n'éliminait pas la possibilité que la victime ait été assassinée,
01:13:13 mais la présence d'une telle blessure sur son abdomen évoquait le premier scénario
01:13:17 où Ernestine Perea s'était enlevée la vie.
01:13:20 Il allait falloir procéder à de nouvelles analyses pour découvrir ce qui s'était produit.
01:13:26 La victime était enterrée depuis longtemps,
01:13:28 mais la police avait conservé les radiographies de l'autopsie et son chemisier.
01:13:32 On présenta la découverte de DiMaio à la Cour suprême du Wyoming et l'enquête fut rouverte.
01:13:38 Martin Frias eut droit à un second procès.
01:13:41 En plus de DiMaio, Maxley fit appel à Robert Lance,
01:13:48 directeur du laboratoire Rocky Mountain à Fort Collins, au Colorado.
01:13:53 Monsieur Maxley voulait que je détermine si la balle était entrée par le devant ou par le dos de la victime.
01:14:04 Il est difficile, voire impossible, de se tirer une balle dans le dos.
01:14:08 J'ai examiné les radiographies et j'ai tout de suite remarqué qu'il me manquait des données.
01:14:13 Lors de l'autopsie, on avait omis de radiographier le côté du torse.
01:14:21 Il était donc impossible pour Lance d'établir de quel côté la balle provenait à partir des radiographies frontales.
01:14:28 Il concentra donc son attention sur le chemisier et l'examina au microscope.
01:14:39 Sur le devant du vêtement, la fibre autour du trou fait par la balle était roussie et un peu fondue.
01:14:47 Cela indiquait que quelqu'un avait tiré à bout portant à cet endroit et non que la balle était sortie par là.
01:14:59 Lance examina ensuite les résidus de poudre explosifs sur le vêtement.
01:15:06 Les marques de poudre autour du trou lui confirmeraient l'hypothèse de l'arme à bout portant.
01:15:12 Si le canon est près de la cible, le résidu de poudre ne se retrouvera que sur une petite partie du vêtement.
01:15:18 Plus l'arme est loin, plus le résidu est dispersé.
01:15:22 Il plaça le papier imbibé d'acide à l'intérieur et à l'extérieur du trou fait par la balle sur la partie avant du vêtement.
01:15:34 On utilise un fer à repasser pour faire réagir l'acide.
01:15:40 La poudre explosive prend alors une couleur violette.
01:15:43 Lors du premier procès, l'avocat du procureur avait déclaré qu'on avait tiré sur la victime à une certaine distance,
01:15:50 mais ce n'est pas ce que les indices laissaient entendre.
01:15:53 On peut voir très facilement où il y a le plus de poudre explosive.
01:15:57 Il y a une marque très foncée autour du trou et cette marque est très compacte.
01:16:02 Et il n'y en a presque pas un peu plus loin.
01:16:09 La preuve était faite. Il s'agissait d'un tir à bout portant.
01:16:12 Si la victime avait reçu le coup de feu par l'avant, cela signifiait qu'elle avait vu son meurtrier.
01:16:19 La première question demeurait pourtant si elle s'était suicidée ou non.
01:16:23 Lors du second procès de Martin Frias, l'analyste Robert Lentz se servit du vêtement de la victime pour tenter d'innocenter l'accusé.
01:16:35 On devrait procéder à d'autres analyses très rigoureuses pour confirmer que la victime avait reçu le projectile par devant.
01:16:45 Il faudrait plus qu'un simple microscope pour le prouver.
01:16:48 Lentz plaça des échantillons du vêtement dans un microscope ultra sophistiqué à balayage électronique.
01:16:56 Il voulait voir le résidu de poudre explosive de plus près.
01:17:02 Il découvrit que la concentration de résidu décroissait lorsqu'il passait du devant à l'arrière du vêtement.
01:17:08 C'est que la balle était entrée par devant.
01:17:12 La nouvelle équipe de Martin Frias avait presque terminé de mettre au point sa défense.
01:17:18 Mais Moxley voulait avoir le plus de preuves possibles pour ce second procès.
01:17:30 Un expert en projection de sang démontra que Perea était assise sur le sol et avait reçu un coup de feu de face.
01:17:37 L'analyse balistique démontra que le projectile était à sa vitesse maximale lorsqu'il avait percuté la colonne et qu'il s'était fracassé avant de ressortir.
01:17:48 Cela signifiait à nouveau que la balle était entrée par devant.
01:17:54 Les rapports médicaux révélaient que la victime avait déjà été hospitalisée à maintes reprises pour tentative de suicide.
01:18:00 Et il y avait des empreintes de Perea sur l'arme.
01:18:03 Elles étaient renversées, ce qui signifiait qu'elle avait tenu l'arme à l'envers pour mieux appuyer sur la détente.
01:18:09 Les nouveaux indices étaient précieux, mais Moxley était déterminé à obtenir les aveux d'une autre personne pour le procès.
01:18:20 La victime elle-même.
01:18:23 Nous avons obtenu la permission de la famille d'exhumer le corps et d'effectuer une nouvelle autopsie.
01:18:28 C'est le docteur Eckerd qui s'en est chargé.
01:18:31 Pour la première fois, ils ont fait des radiographies latérales du torse.
01:18:37 Le premier médecin légiste avait seulement radiographié le devant du corps, de sorte qu'on ne pouvait pas voir de quel côté la balle provenait.
01:18:46 Sur les nouvelles radiographies, on pouvait voir que les fragments de projectiles et d'os avaient été poussés entre la colonne vertébrale de la victime et la peau de son dos.
01:18:55 Seule une balle provenant du devant avait pu laisser de telles traces.
01:19:00 Tous les morceaux du puzzle étaient en place.
01:19:10 Martin Frias s'était disputé avec sa petite amie et s'était endormi dans une autre pièce.
01:19:15 Ernestine Perea était en colère, dépressive, et elle avait consommé beaucoup d'alcool ce soir-là.
01:19:21 Elle avait alors décidé de mettre fin à ses jours.
01:19:24 Elle s'était assise sur le sol, larmes reposant sur ses jambes.
01:19:28 Elle avait été éclatée par la douleur de son corps.
01:19:31 Elle avait été éclatée par la douleur de son corps.
01:19:35 Elle s'était assise sur le sol, larmes reposant sur ses jambes étendues.
01:19:39 Elle s'était tirée une balle dans l'abdomen, et c'est à ce moment-là que le cauchemar de Martin Frias avait commencé.
01:19:48 Les nouvelles radiographies avaient permis à Moxley d'obtenir gain de cause.
01:19:55 Pendant ce second procès, le jury ne délibéra qu'1h45 avant de prononcer Martin Frias non coupable.
01:20:04 Après 2 ans et 10 jours d'emprisonnement pour un crime qu'il n'avait pas commis, il fut finalement remis en liberté.
01:20:10 Les détectives exhument le corps d'une victime en tout dernier ressort.
01:20:20 Les indices recueillis dans une tombe peuvent faire acquitter ou condamner un suspect.
01:20:27 Le jour où Martin Frias est décédé, la police a été en mesure de l'envoyer en prison.
01:20:31 Le jour où Martin Frias est décédé, la police a été en mesure de l'envoyer en prison.
01:20:36 Par une soirée pluvieuse, le 19 octobre 1983, dans le comté de St. Charles, au Missouri, un couple faisait une promenade en voiture.
01:20:46 Ils furent les premiers à arriver sur la scène d'un accident.
01:20:50 La voiture avait été abandonnée, mais le moteur était toujours en marche.
01:20:55 L'homme arrêta le moteur et vit des traînées de sang sur le siège.
01:20:58 Il aperçut alors une femme recroquevillée sous le tableau de bord.
01:21:02 Elle respirait à peine.
01:21:04 Les policiers du bureau du shérif de St. Charles notèrent tout de suite une forte odeur d'essence dans la voiture.
01:21:13 Ils en extirpèrent rapidement la victime avant qu'un incendie ne se déclare.
01:21:21 La femme perdit alors sa perruque blonde, laissant entrevoir de profondes blessures à la tête.
01:21:26 Le détective Ed Copland avait peur qu'elle ne succombe à ces blessures.
01:21:31 J'étais dans la voiture et j'ai pu palper la blessure à sa tête.
01:21:37 Ce n'était pas normal, ce n'était pas comme un crâne normal.
01:21:41 La femme fut envoyée d'urgence à l'hôpital et l'on identifiait à la voiture.
01:21:51 Elle appartenait à un certain Jim Williams, un électricien prospère.
01:21:55 La police lui téléphona et se rendit chez lui pour l'informer de l'accident de sa femme.
01:22:00 Les agents le trouvèrent dehors sous la pluie. Il les attendait.
01:22:04 À l'hôpital, les médecins lui laissaient entendre à lui et à son plus jeune fils que Sharon ne survivrait pas à ces blessures.
01:22:17 Jim Williams autorisa alors les docteurs à ne pas maintenir la vie de sa femme artificiellement.
01:22:22 Elle mourut le même jour.
01:22:24 L'ami de Jim, Joanne Nottice, était venue le consoler.
01:22:31 Puis, trois mois plus tard, les rôles étaient renversés.
01:22:35 Le mariage de Joanne ne fonctionnait plus.
01:22:38 Walter Nottice était chanteur dans un groupe de musique.
01:22:44 Ce jour de décembre, il eut une violente dispute avec sa femme et sortit en claquant la porte, vêtu d'un seul survêtement bleu.
01:22:51 Les heures passèrent, mais il ne revint pas.
01:22:54 Joanne Nottice déclara à la police qu'il était parti.
01:22:59 Elle croyait qu'il avait une liaison.
01:23:01 Mais selon le détective Wes Simcox du bureau du shérif de St. Charles,
01:23:06 Walter Nottice ne semblait absolument pas avoir planifié son départ.
01:23:12 Il y avait une tempête et il faisait très froid.
01:23:15 Il y avait de la neige.
01:23:17 Walter n'était pas vêtu pour ce temps et elle était inquiète pour lui.
01:23:21 Walter Nottice ne revint pas à la maison ce soir-là.
01:23:30 Le lendemain, Joanne Nottice et Jim Williams brisèrent la serrure de son attaché caisse
01:23:36 afin de trouver un quelconque indice sur l'endroit où il se trouvait.
01:23:39 Les soupçons de Joanne furent confirmés.
01:23:44 A l'intérieur se trouvaient des photos érotiques de son mari avec une de ses choristes.
01:23:49 Un groupe d'amis s'organisa pour aller à la recherche de Walter.
01:23:59 Jim Williams se porta volontaire pour faire le tour des terrains de stationnement de l'aéroport.
01:24:06 Il y trouva la voiture de Walter et la conduisit jusqu'à la résidence de Nottice
01:24:11 avant de faire part de sa découverte à la police.
01:24:14 Joanne Nottice était très troublée.
01:24:19 Malheureusement, les indices qui se trouvaient dans le véhicule ne valaient plus grand-chose.
01:24:23 La police se méfiait un peu de l'empressement de Jim Williams.
01:24:28 Le détective Simcox avait l'impression que la sollicitude de Jim Williams
01:24:35 envers l'épouse de l'homme recherché dépassait les limites de l'amitié.
01:24:38 Le soir après la disparition de Walter, Jim est resté chez Joanne.
01:24:45 Il me semble que c'est quelque chose qui ne se fait pas, qu'on soit amis ou non.
01:24:51 Ce n'était pas la première fois qu'on voyait ces deux-là ensemble.
01:24:55 Les voisins croyaient qu'ils avaient une liaison.
01:24:59 La police commença à enquêter sur Jim Williams.
01:25:04 Deux semaines après la disparition de Walter,
01:25:06 il parlait déjà de vendre sa maison et d'emménager avec Joanne Nottice.
01:25:11 Les détectives interrogèrent ses enfants.
01:25:16 Son plus jeune fils, Brett, vivait dans les environs.
01:25:19 Il déclara à la police qu'il avait trouvé bizarre que son père achète un grand bac à fleurs
01:25:23 en plein hiver pour une maison qu'il comptait vendre.
01:25:26 Un autre détail avait des plus au jeune homme.
01:25:31 Peu après la mort de sa mère, Brett Williams avait emmené sa fiancée au restaurant.
01:25:43 Son père et Joanne Nottice s'étaient joints à eux.
01:25:47 Brett avait été très irrité de voir le bracelet préféré de sa mère aux bras de Joanne.
01:25:53 Décidément, son père se remettait bien vite de son deuil.
01:25:59 La police découvrit également que Joanne Nottice avait annulé des concerts de son mari tout de suite après sa disparition.
01:26:06 Personne ne semblait attendre son retour.
01:26:23 Les détectives convoquèrent Jim Williams à un interrogatoire au sujet de la disparition de Walter Nottice.
01:26:29 Lui, si coopératif au début, était maintenant très réticent.
01:26:33 La police interrogea ensuite Joanne Nottice.
01:26:39 Cette dernière déclara qu'elle était furieuse que son mari ait disparu ainsi.
01:26:43 Elle était très en colère contre lui.
01:26:48 Leur relation était difficile, elle voulait divorcer.
01:26:52 Les enquêteurs refusaient d'abandonner l'enquête.
01:26:55 Ils fouillèrent l'endroit où travaillait Williams ainsi que sa propriété à la recherche d'indices,
01:27:01 mais le corps de Nottice était introuvable.
01:27:04 C'était comme s'il avait été rayé de la carte.
01:27:07 En avril 1986, six mois après l'obtention de son divorce, Joanne Nottice épousa Jim Williams.
01:27:17 Le couple ignorait alors que leur union se transformerait bientôt en noeud coulant.
01:27:22 Le hasard fit que les policiers se retrouvèrent à l'endroit précis où avait eu lieu l'accident de Sharon Williams.
01:27:30 À cet endroit, une autre voiture avait plongé dans le fossé.
01:27:35 Le véhicule se trouvait exactement dans la même position que celui des Williams.
01:27:40 Il allait donc à la même vitesse.
01:27:44 Pourtant, le conducteur s'en était sorti indène.
01:27:47 Les enquêteurs commençèrent à se demander pourquoi l'accident de Sharon Williams lui avait été fatal.
01:27:53 Les enquêteurs n'avaient jamais élucidé la disparition de Walter Nottice,
01:28:05 mais ils décidèrent de rouvrir leur enquête sur l'accident de Sharon Williams.
01:28:10 En octobre 1986, le coroner Mary Case remarquait un détail qui avait échappé aux experts lors de la première analyse.
01:28:18 Après avoir relu tous les documents, j'ai réalisé que ces blessures n'avaient aucun rapport avec l'accident qu'elle avait eu.
01:28:27 Tout portait à croire que quelqu'un l'avait frappé à la tête et que c'est ce qui avait causé sa mort.
01:28:35 L'accident n'était donc peut-être qu'une mise en scène.
01:28:38 Case ne pouvait malheureusement pas porter l'accusation à partir des vieux rapports d'autopsie.
01:28:44 Les seuls indices qui pouvaient aider à élucider cette affaire se trouvaient dans la tombe de Sharon Williams.
01:28:54 En avril 1987, quatre ans après l'enterrement de la victime, on exhuma sa dépouille et on procéda à une enquête.
01:29:03 Le corps était en très bon état. J'ai pu déterminer lors de l'autopsie que sa mort avait été causée par une blessure à la tête.
01:29:10 Il y avait eu un important traumatisme crânio-cérébral, elle avait été victime d'un homicide.
01:29:17 Les soupçons de Mary Case furent confirmés. L'accident était en fait un meurtre et Jim Williams le principal suspect.
01:29:28 Il était tombé si vite dans les bras de Joanne qu'il était également suspect dans la disparition de Walter Nothais.
01:29:34 Mais il faudrait d'abord découvrir son corps pour le prouver.
01:29:38 La police interrogea l'autre fils de Jim Williams.
01:29:43 Ce dernier ne voyait plus son père depuis longtemps. Il était en prison pour vol à main armée.
01:29:50 En échange d'une peine moins large, il avait été arrêté par la police.
01:29:56 En échange d'une peine moins longue, il accepta de parler à la police.
01:30:00 Il mentionna la présence d'un puits derrière l'ancienne maison de son père.
01:30:08 Les policiers n'avaient pas remarqué de puits mais plutôt un grand bac à fleurs.
01:30:15 Les détectives se rendirent à l'ancienne résidence du suspect muni d'un mandat de perquisition.
01:30:30 Ils examinèrent le bac à fleurs que Jim Williams avait acheté quatre ans plus tôt.
01:30:35 Ils le démontèrent et découvrirent le puits.
01:30:43 Les nouveaux propriétaires ignoraient que leur jardin avait servi de cimetière.
01:30:47 Nous nous sommes rendus sur place.
01:30:55 Il y avait plusieurs enquêteurs et nous avons commencé à défaire le bac à fleurs placé sur la citerne.
01:31:02 Nous avons ensuite ôté le couvercle de la citerne et découvert le corps de Walter Nothais qui flottait dans l'eau.
01:31:11 La victime était encore vêtue de son survêtement bleu.
01:31:15 L'homme avait été ligoté. Il avait reçu un coup de feu.
01:31:19 Mary Case identifia la victime. Il s'agissait bien du chanteur disparu.
01:31:28 Il avait été assassiné.
01:31:33 Même avant autopsie, il était évident qu'il s'agissait d'un homicide.
01:31:36 Il n'avait pas pu se ligoter les poignets et tomber dans ce puits tout seul.
01:31:40 Ce ne pouvait pas être un accident ou un suicide.
01:31:43 En octobre 1983, Jim Williams avait vraisemblablement frappé sa femme à la tête avec un tuyau ou une barre d'acier.
01:31:53 Il avait ensuite conduit la voiture sur le mur.
01:31:57 Il avait ensuite conduit la voiture sur une route isolée et l'avait placée de façon à ce que cela ressemble à un accident.
01:32:03 Après avoir aspergé la voiture d'essence, il avait allumé un feu pour éliminer tout indice.
01:32:08 Il était ensuite parti, croyant sa femme morte.
01:32:11 Mais la pluie avait empêché l'incendie de se propager.
01:32:15 Sa femme était encore en vie lorsqu'il avait terminé sa tâche en apposant sa signature sur un formulaire qui autorisait qu'elle ne soit pas morte.
01:32:25 Deux mois plus tard, il s'était attaqué à Walter Notice.
01:32:29 Il l'avait ligoté, abattu, puis avait descendu son corps dans le puits.
01:32:34 Il était parvenu à le cacher ainsi pendant des années.
01:32:38 Le 10 avril 1987, Jim Williams fut arrêté pour le meurtre de son ex-femme et celui de Walter Notice.
01:32:50 En 1992, il fut trouvé coupable de deux homicides au premier degré et condamné à la prison à perpétuité.
01:32:57 Quant à Joanne Notice, elle fut condamnée à cinq ans de prison pour entrave à la justice.
01:33:03 Les détails de la mort de Jim Williams sont à l'écran.
01:33:08 Le jour où la mort de Jim Williams a été déclarée, la police a été en mesure de l'envoyer en prison.
01:33:15 Le jour où la mort de Jim Williams a été déclarée, la police a été en mesure de l'envoyer en prison.
01:33:20 Les détectives savent qu'ils peuvent trouver quantité d'informations dans les cimetières.
01:33:25 Bien que les indices qui y sont recueillis ne redonnent pas vie aux victimes d'homicides,
01:33:31 ils permettent au moins à ceux qui les ont aimées de retrouver la paix de l'âme.
01:33:36 La scène d'un crime recèle beaucoup d'indices.
01:33:43 Les victimes sont parfois les plus culpables.
01:33:45 Mais parfois, les victimes emportent dans la tombe des indices cruciaux.
01:33:50 Et les experts en science judiciaire doivent tout mettre en œuvre pour exhumer ces corps et ainsi découvrir la vérité.
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