Le ministre de la Justice a annoncé que les féminicides étaient en baisse de 20% en 2023 par rapport à 2022 mais plusieurs collectifs et associations féministes contestent ce chiffre. Qu’en est-il ?
C’est un débat qui revient chaque année. Mais il n’en perd pas de sa force car derrière un nombre, celui des féminicides commis chaque année en France, se cache des vies. Ou plutôt la fin de vies de femmes causée par leur conjoint ou par leur ex. Un chiffre qui serait en baisse de 20% en 2023 par rapport à l’année précédente. C’est ce qu’a affirmé le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a ce mardi au Figaro, recensant 94 féminicides sur l’année, contre 118 l’année précédente.
Une évolution qui est "très loin d'être satisfaisante", a commenté le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. "Nous savons que lutter contre ce fléau prend du temps (...) mais l'engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits", a-t-il ajouté. Mais ce chiffre risque d'évoluer quelque peu puisque sa version consolidée sera publiée par le ministère de l'Intérieur, comme chaque année, en août. "Mais la différence sera minime, de l'ordre de 1 ou 2, en fonction de l'évolution de certains procès", précise le ministère de la Justice à La Provence. Mais de leur côté, les collectifs féministes arrivent à un bilan assez différent de celui brandi par le garde des Sceaux. Le collectif Féminicides par compagnons ou ex, qui répertorie les féminicides conjugaux évoqués dans la presse depuis 2016, l’a interpellé sur X (anciennement Twitter) pour contester ses chiffres : "À ce jour, nous avons recensé dans la presse 102 féminicides conjugaux en France en 2023."
C’est un débat qui revient chaque année. Mais il n’en perd pas de sa force car derrière un nombre, celui des féminicides commis chaque année en France, se cache des vies. Ou plutôt la fin de vies de femmes causée par leur conjoint ou par leur ex. Un chiffre qui serait en baisse de 20% en 2023 par rapport à l’année précédente. C’est ce qu’a affirmé le garde des Sceaux, Eric Dupond-Moretti, a ce mardi au Figaro, recensant 94 féminicides sur l’année, contre 118 l’année précédente.
Une évolution qui est "très loin d'être satisfaisante", a commenté le garde des Sceaux Eric Dupond-Moretti. "Nous savons que lutter contre ce fléau prend du temps (...) mais l'engagement de la justice française pour endiguer les féminicides porte tout de même ses premiers fruits", a-t-il ajouté. Mais ce chiffre risque d'évoluer quelque peu puisque sa version consolidée sera publiée par le ministère de l'Intérieur, comme chaque année, en août. "Mais la différence sera minime, de l'ordre de 1 ou 2, en fonction de l'évolution de certains procès", précise le ministère de la Justice à La Provence. Mais de leur côté, les collectifs féministes arrivent à un bilan assez différent de celui brandi par le garde des Sceaux. Le collectif Féminicides par compagnons ou ex, qui répertorie les féminicides conjugaux évoqués dans la presse depuis 2016, l’a interpellé sur X (anciennement Twitter) pour contester ses chiffres : "À ce jour, nous avons recensé dans la presse 102 féminicides conjugaux en France en 2023."
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00:00 Le garde des Sceaux Eric Dupont-Moretti a annoncé 94 féminicides pour l'année 2023,
00:05 une baisse de 20%, un bilan qu'il juge très loin d'être satisfaisant, surtout que plusieurs
00:09 associations contestent ce chiffre.
00:11 Les raisons ? Déjà, des enquêtes sont encore en cours pour l'année 2023, et les collectifs
00:16 attendent donc des chiffres consolidés du ministère de l'Intérieur, habituellement
00:19 publiés à l'été.
00:20 Ensuite, c'est la méthodologie qui fait débat.
00:22 L'association #NousToutes recent 134 féminicides en 2023.
00:26 Le collectif enregistre toutes les femmes tuées en raison de leur genre, ce qui comprend
00:30 les meurtres dans le cadre conjugal mais aussi familial, professionnel et amical, là où
00:35 le décompte du gouvernement ne recense que les féminicides qui ont eu lieu dans la sphère
00:38 conjugale.
00:39 Quoi qu'il en soit, peu importe le nombre toujours trop élevé, le ministre de l'Intérieur
00:44 juge que les efforts doivent se poursuivre.
00:45 C'est une diminution que nous constatons, mais tant qu'il y aura une femme qui mourra
00:49 sous les coups de son conjoint, de son compagnon, ce sera toujours un mort de trop.
00:54 Nous devons continuer à améliorer l'accueil dans les commissariats de police et des brigades
00:58 de gendarmerie.
00:59 Nous devons aussi sensibiliser beaucoup les services enquêteurs et continuer à mettre
01:04 des enquêteurs dans ces services-là parce qu'il y a un contentieux de masse.
01:07 Il y a 400 000 plaintes policiers, gendarmes qui sont enregistrées chaque année pour
01:12 les violences intrafamiliales, les femmes et les enfants.
01:15 Ça devient un contentieux de masse qu'il faut évidemment régler.
01:17 Ça demande beaucoup de travail judiciaire.
01:20 Je mets davantage de policiers spécialisés dans ces services.
01:23 Pour mieux prendre en charge une partie du problème, depuis le 1er janvier, les 164
01:27 tribunaux français et les 36 cours d'appel disposent d'un pôle spécialisé dans les
01:31 violences intrafamiliales.