LA BANDE PREND LE POUVOIR - La présidente de Harvard démissionne

  • il y a 7 mois
 La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit à la démission de Claudine Gay après une polémique sur son manque de condamnation de l'antisémitisme sur les campus.
Transcript
00:00 Florence Rouas, on termine par vous, vous prenez le pouvoir à 23h50.
00:04 Vous voulez nous parler de la présidente de Harvard.
00:08 Elle a annoncé sa démission ce soir à la suite d'accusations de plagiat
00:13 et surtout de critiques concernant son témoignage lors d'une audition au Congrès.
00:18 On lui demandait si l'appel au génocide des Juifs violait le code de conduite des établissements
00:24 dans un contexte où on le sait, après l'attaque du 7 octobre, il y a l'antisémitisme qui a été présent
00:32 dans plusieurs universités et les grandes universités américaines n'ont pas été épargnées.
00:37 Écoutez sa réponse au Congrès quand on lui pose cette question.
00:41 L'appel au génocide des Juifs viole-t-il le code de conduite de votre université
00:47 ou les règles concernant l'intimidation ou le harcèlement, oui ou non ?
00:51 Cela peut dépendre du contexte.
00:53 Ça cible les étudiants juifs, les individus juifs.
00:57 Comprenez-vous que votre témoignage les déshumanise ?
01:01 Comprenez-vous que la déshumanisation fait partie de l'antisémitisme ?
01:05 Cela peut en fonction du contexte.
01:08 Voilà la réponse qu'elle donne quand on lui demande si l'appel au génocide des Juifs
01:12 viole le code de conduite des établissements et donc elle démissionne.
01:14 Oui, c'est assez hallucinant les déclarations de cette directrice d'Harvard
01:20 qui a été nommée en juillet dernier.
01:24 Son mandat aura très peu duré.
01:26 Elle a 53 ans, elle est professeure de sciences politiques.
01:30 Elle est née à New York, elle est d'origine haïtienne.
01:35 Et en fait, aujourd'hui, elle démissionne parce qu'elle est soupçonnée de plagiat.
01:40 Au moment de ces dépositions, de ces réponses au Congrès,
01:46 c'était le 5 décembre dernier,
01:48 elle a par la suite essayé d'éteindre un peu les braises
01:52 qu'avait déclenchées la polémique, qui avait déclenché sa réponse.
01:57 Elle s'était excusée, elle s'était ravisée.
01:59 Et puis on pensait que tout était rentré dans l'ordre.
02:02 Bon, le Congrès avait quand même déclenché une enquête considérant
02:06 que quand même dans les universités américaines, sur les campus,
02:09 il y avait un antisémitisme endémique.
02:11 Et ce qui est vrai, puisqu'on a quand même vu des manifestations
02:15 rappelant au génocide des Juifs, décrochant les photos,
02:19 l'arrachage des portraits des otages,
02:22 ce qui est quand même assez hallucinant,
02:24 parce qu'on se dit qu'une université, c'est quand même un lieu de pensée,
02:27 un lieu de réflexion, un lieu d'humanisme, un lieu de fraternité.
02:31 Et là, on s'aperçoit, en fait, à ce moment-là,
02:33 qu'il y a des gens qui ne réfléchissent pas très bien, en fait, on peut le dire.
02:38 Alors, encore une fois, je répète ce que je disais tout à l'heure,
02:40 on peut débattre, on peut s'interroger,
02:43 on peut, comme on le fait nous tous ici, échanger,
02:46 mais dans un respect, dans une réflexion.
02:49 Et ça, c'est vraiment ce qu'on doit tous souhaiter,
02:52 je veux dire, quel que soit le cadre dans lequel on débat.
02:56 Mais là, ce qui est hallucinant, c'est que cette femme,
02:58 qui est une femme noire, qui connaît le combat pour les droits civiques,
03:02 pour les droits humains, au lieu de s'insurger,
03:04 au lieu de protéger son université, d'expliquer à ses étudiants,
03:09 de les mettre en garde contre les dérives des excès,
03:12 eh bien non, elle a finalement été dans le sens d'un propos,
03:17 d'idées réactionnaires.
03:19 Et vous savez, moi, en préparant l'émission et cette thématique,
03:22 je suis retombée sur une phrase de Martin Luther King,
03:25 et j'invite tous les gens qui nous écoutent à regarder,
03:28 notamment une lettre qu'avait écrite en août 67,
03:31 Martin Luther King à un ami anti-sioniste,
03:34 mais Martin Luther King, par ailleurs, qui était un ami des Juifs,
03:38 qui avait une véritable fraternité,
03:40 comme les Juifs étaient fraternels dans la lutte anti-noir,
03:43 à l'époque en tout cas,
03:45 eh bien il a dit une phrase qui est extrêmement connue, qui dit
03:49 "Une loi ne pourra jamais obliger un homme à m'aimer,
03:52 mais il est important qu'elle lui interdise de me lyncher".
03:56 Eh bien je trouve ça dommage que cette présidente d'Harvard
03:59 n'ait pas retenu les leçons de Martin Luther King.
04:02 - Sébastien Ville.
04:03 - Je suis d'accord avec ce qui vient d'être dit aussi,
04:05 mais je t'empère juste sur une chose pour avoir étudié aux Etats-Unis,
04:07 et à Berkeley, à San Francisco,
04:09 en règle générale, on vous explique dès que vous arrivez
04:12 que toute thèse est quasiment défendable à partir du moment où elle est parfaitement corroborée.
04:15 C'est quelque chose qu'on vous explique au début.
04:16 Et donc, je pense qu'il y a énormément de maladresse dans ce qu'elle a dit,
04:20 parce que je ne pense pas qu'elle couvrait réellement,
04:21 enfin je dis ça, je ne suis pas dans sa tête, je ne suis pas ami proche, etc.
04:24 Donc pour moi c'est une immense maladresse dans un contexte qui est très délicat.
04:27 Effectivement, à l'époque où moi j'étudiais,
04:28 je ne suis pas aussi vieux que Perico,
04:30 mais ça fait un moment,
04:31 eh bien par exemple, on ne voyait pas à ce moment-là,
04:33 il n'y avait pas cette montée d'antisémitisme qu'on a vu,
04:35 moi-même j'ai été étonné.
04:36 Voilà, c'est tout ce que je peux dire.
04:38 Mais je t'empere juste en disant ça.
04:40 Peut-être que dans sa...
04:40 Je dis bien peut-être que dans sa bouche il y avait un peu de ça.
04:43 Oui.
04:43 Même si effectivement, que la présidente de Harvard,
04:46 quand on lui dit "est-ce que l'appel au génocide,
04:48 ça viole le code de la condamnation de l'habitant ?"
04:51 répondre "ça dépend en fonction du contexte",
04:54 on se dit quand même...
04:57 c'est quand même plus qu'une maladresse, non ?
04:59 À mon avis, plus qu'une maladresse,
05:01 c'est tout simplement la rançon de cette folie de l'intersectionnel
05:06 qui ravale les États-Unis et notamment les campus américains
05:08 depuis un certain nombre d'années.
05:10 Parce qu'elle pense à qui en disant cela ?
05:12 À tous ceux qui, si elle ne le dit pas, vont dire "vous m'offensez,
05:16 je suis victime".
05:17 Et donc évidemment, elle s'abrite derrière une espèce de sophisme inacceptable.
05:21 Peut-être avec cette démission,
05:23 est-on au début du reflux de ce fléau de l'intersectionnel,
05:26 qui fait qu'à force de découper toute la société
05:29 en petits bouts de sociétés qui peuvent être des victimes,
05:33 tout le monde est victime de tout le monde,
05:34 donc on ne peut plus rien dire.
05:35 Et comme tout ce qu'on peut dire peut être blessant,
05:37 on ne se dit plus rien.
05:38 Donc cet obscurantisme-là, qui est à la fois ridicule et dangereux,
05:42 peut-être qu'on est au début du reflux.
05:44 Cette grande démocratie qui est les États-Unis
05:47 est le berceau d'un certain nombre de doctrines totalitaires,
05:51 dont le wookieisme est une des dernières,
05:53 dans la pédagogie, dans la religion,
05:55 qui fait que vous avez des secteurs de la société américaine
05:58 qui est extrêmement extrêmement inquiétant.

Recommandée