LA BANDE PREND LE POUVOIR - "Pas de facho à l'opéra", un concert annulé à l'opéra de Nice

  • il y a 8 mois
La bande de "Julie jusqu'à minuit" réagit au concert annulé à l'opéra de Nice à la suite de protestations de militants d'extrême gauche contre la cheffe d'orchestre Beatrice Venezi, proche de l'extrême droite italienne.

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Transcript
00:00 Et c'est vous, mon cher Perico Légas, qui prenez le pouvoir en premier.
00:06 Voilà, vous avez cet honneur, en ce 2 janvier, avec ce qui s'est passé à Nice.
00:09 Cette scène qui n'a duré qu'une poignée de secondes.
00:12 La chef d'orchestre italienne, cette chef d'orchestre italienne,
00:15 qui s'apprête à diriger un concert, un concert gratuit pour le Nouvel An,
00:20 un concert dédié aux plus belles valses de Vienne.
00:22 Elle salue le public. Il y a ce silence dans la salle.
00:26 Et là, des manifestants qui font leur apparition au balcon. On regarde la séquence.
00:31 La fascisme est l'opéra de tous les façons.
00:36 La fascisme est l'opéra de tous les façons.
00:45 Voilà, des militants d'extrême gauche, des militants antifascistes
00:48 qui reprochent à cette chef d'orchestre, Beatrice Venezzi,
00:52 d'être la fille d'un ancien dirigeant du parti néofasciste Forzanova,
00:56 mais aussi d'occuper le poste de conseillère du ministre italien de la Culture
01:00 dans le gouvernement de Giorgia Meloni. Est-ce que ça, ça vous choque ?
01:03 Ça me choque pas seulement. Ça m'effondre.
01:08 On vit depuis quelques mois, quelques années, dans la chasse au fascisme.
01:13 Alors, on l'invente, on le découvre, on le déterre, on le souligne, on l'accuse.
01:18 Bon, d'accord, il y a toujours eu du fascisme.
01:21 Ils seraient là, rampants, ils nous guetteraient,
01:23 mais la scène de fascisme que j'ai vue, elle est là.
01:26 Ceux qui ont sifflé. Alors, on va jouer à armes égales.
01:30 OK, il y a peut-être une risque de fascisation dans la société,
01:33 il y a peut-être des éléments fascistes, on le sait.
01:36 Mais alors, les staliniens, ils se portent bien.
01:38 Ils sont partout, les trostosaliniens, on va mettre les teintes
01:41 puisqu'on est en guerre civile.
01:43 Les staliniens, qui sont des fachos de gauche,
01:46 qui ont beaucoup plus de morts sur leur conscience que les fascistes,
01:50 pour des raisons mathématiques, je ne défends aucune des deux causes,
01:53 c'est deux barbaries absolument ignobles.
01:55 Alors, les staliniens, qu'est-ce qu'ils vont bien ?
01:57 Ils sont en train de s'emparer de notre société.
01:59 – Ça, c'est de la censure purée dure pour vous ?
02:01 – Oui, Anthony Hopkins a fait une déclaration il y a quelques heures
02:04 en disant "on ne peut plus rien dire, tout est suspecté
02:07 de fascisme, d'exophobie, de racisme".
02:10 Cette scène est ignoble, cette opéra de Nice,
02:13 cette chef d'orchestre, elle est la fille d'un dirigeant fasciste,
02:16 Forza Nuova, cet homme, pour l'heure, n'a pas commis de crime
02:19 contre l'humanité, et elle est conseillère technique,
02:22 parce qu'elle est musicienne, elle donne des conseils techniques
02:25 à une ministre d'un gouvernement de la République italienne,
02:28 issue des urnes, investie par un parlement,
02:32 et on a passé moins l'expression des crétins,
02:34 pour ne pas dire des connards, qui viennent bousiller une fête
02:38 au nom de… Ils sont qui ces pauvres gens ?
02:41 Ils regrettent quoi ? Ils regrettent de ne pas avoir vécu en 40,
02:45 de ne pas avoir pu aller à Londres, de ne pas avoir été
02:48 les secrétaires de Jean Moulin ? Donc ils se cherchent aujourd'hui
02:50 des causes pour justifier leur destin, leur destin nul,
02:53 voilà, de… - Nage en disant.
02:56 - Voilà, et donc on va bousiller un spectacle.
02:58 Vous avez vu comment le public a réuni.
03:00 Nice, c'est une ville culturellement italienne depuis le début des temps.
03:03 C'est ça qu'il a… Je veux dire, il faut combattre,
03:06 il faut combattre la dictature, il faut combattre le totalitarisme,
03:10 il y a du fascisme, il y a du racisme, il y a des cas précis
03:13 qu'il faut combattre, qu'on est tous sensibles, tous mobilisés,
03:16 et ce n'est pas en France qu'il passera. Voilà, il y a un mur aujourd'hui,
03:19 on est… Voilà, mais trouver ce genre de comportement
03:21 dans l'Opéra de Nice, aller insulter cette cheffe d'orchestre,
03:24 ce sont des pauvres gens. - Et ça vous met en colère.
03:26 - Ils sont misérables. - Vous la partagez, cette colère ?
03:28 - Oui, oui, je voudrais redoubler cette colère d'une inquiétude,
03:30 parce que si ces gens-là se permettent d'interrompre un concert,
03:34 demain, ça veut dire que les partisans d'Éric Zemmour
03:36 peuvent aller à un concert de Médine, par exemple,
03:38 puis l'interrompre en disant "non à l'islamisme",
03:40 et puis les néo-féministes peuvent aller à un concert de Michel Sardou,
03:43 qui était un peu macho, et puis l'interrompre, en plein milieu,
03:46 provoquer un trouble pour qu'on évacue la salle,
03:48 et puis après, ça sera les partisans de Le Pen qui iront
03:50 dans tel concert, dans tel autre, et là, on aboutit à l'obscurantisme
03:54 et au totalitarisme. - Vous dites qu'on aurait réagi
03:56 différemment s'il avait s'agi de militants d'extrême droite ?
03:59 - Ah ben bien sûr ! - Qui auraient interrompu un spectacle.
04:02 - Mais vous auriez eu le plateau, toute l'intelligentsia, pour dire
04:04 "c'est un scandale, cette censure, horrible !"
04:07 Et là, il faudrait être indulgent, parce qu'elle est peut-être
04:10 proche de Georgia Meloni, qu'on peut contester,
04:12 et parce qu'eux auraient une bonne conscience de gauche.
04:14 Je suis très inquiet, parce que si on est contre,
04:16 à présent, cette chef d'orchestre, on peut très bien le manifester.
04:19 On va devant l'opéra, on distribue des tracts aux spectateurs,
04:22 "dites non à Georgia Meloni", on met un calico, etc.
04:25 On n'y va pas, on met sur les réseaux sociaux, boycottés.
04:28 On a des tas de moyens respectueux de la liberté d'expression
04:31 et de la culture, et efficaces politiquement.
04:33 Mais ça, c'est le début de la dictature.
04:35 Je ne sais pas ce que ces manifestants sont devenus,
04:37 s'ils ont été arrêtés, si on les a...
04:39 Mais si on laisse faire ça, demain, il n'y aura plus une seule pièce de théâtre,
04:42 plus eu un concert, parce que tout le monde trouvera son fasciste
04:45 à empêcher et à censurer.
04:47 Et là, ça sera la véritable barbarie.
04:49 - D'autant que là, elle s'est expliquée, cette chef d'orchestre,
04:52 elle dit "moi, je ne suis pas une militante, je ne suis pas une militante".
04:55 On l'écoute, et je vous fais réagir derrière.
04:58 - Ce qui me dérange, personnellement, c'est la motivation de cette manifestation,
05:06 car mon travail auprès du ministère de la Culture est un travail technique.
05:13 Mon rôle est un rôle technique, moi je ne fais pas de la politique,
05:16 je ne l'ai jamais fait dans ma vie.
05:18 Je n'ai jamais pris une carte d'un parti.
05:22 - Ce qui s'est passé là, à Nice, Florence Roy,
05:25 c'est la porte ouverte à tout un tas de dérives.
05:27 - Oui, tout à fait.
05:28 Je suis entièrement d'accord avec Perricot et Christophe Barbier.
05:31 Vraiment, c'est insupportable, ce climat,
05:34 qu'il y a d'ailleurs dans tous les strates de la société actuellement.
05:37 Cet espèce de climat, on a l'impression d'être sous la terreur de Robespierre.
05:43 Ils ont raison les uns et les autres en disant "on ne peut plus rien dire,
05:46 on ne peut plus rien faire".
05:47 Il y a une espèce de censure sur tout et n'importe quoi,
05:50 et un peu idiote, stupide.
05:53 Ce ne sont pas des choses fondées, intelligentes,
05:55 où on peut débattre, on peut échanger,
05:58 on peut ne pas être d'accord,
06:00 on peut poser des questions, des problématiques.
06:02 Mais là, ce qui se passe est assez symptomatique d'un climat général
06:06 qu'on a vu encore ces jours-ci,
06:08 pardon de revenir sur cela,
06:09 parce que ça m'avait, moi en tant qu'avocate,
06:11 beaucoup interpellée,
06:12 les atteintes à la présomption d'innocence.
06:14 On pense que c'est comme ça.
06:16 Moi, j'ai entendu des déclarations,
06:19 notamment aujourd'hui, sur l'antenne de BFM TV,
06:23 de gens qui étaient interviewés sur des tribunes,
06:26 sur Depardieu, etc.
06:27 Moi, je suis atterrée d'entendre ces réactions.
06:30 Et si vous voulez, ceci s'inscrit dans cette censure générale
06:34 où, effectivement, il y a le camp du bien,
06:36 de la bien-pensance.
06:38 Alors, on doit condamner, et le camp du mal.
06:41 Et puis, alors, si on n'est pas du bon côté de la barrière,
06:46 alors, on est stigmatisé, insulté,
06:50 et ça, c'est insupportable.
06:51 Et c'est un climat général sur tous les sujets.
06:54 Et c'est assez intéressant.
06:56 - Sébastien Ouille ?
06:57 - Pas grand-chose à dire de plus, tout a été dit.
06:59 Mais, effectivement, je pense qu'en plus,
07:01 aujourd'hui, pour faire taire quelqu'un,
07:02 maintenant, c'est très facile,
07:03 il suffit de le traiter de fasciste.
07:04 - Fascho ou pédophile ou violo-violeur.
07:06 - Et donc, c'est assez terrible.
07:07 Et en plus, si maintenant, on est responsable
07:09 de ce qu'ont éventuellement fait nos parents,
07:11 nos grands-parents, nos arrière-grands-parents,
07:13 on ne va pas être nombreux à pouvoir parler.

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