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Onze personnes intervenues lors de l'attentat d'Arras (Pas-de-Calais) le 13 octobre, six policiers et cinq personnels du lycée Gambetta, sont faites chevaliers dans la promotion de la Légion d'honneur du 1er janvier, publiée ce dimanche 31 décembre au Journal officiel. Parmi eux, Christian Berroyer, agent d'entretien, raconte comment il a été mis au courant sur BFMTV.

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Transcription
00:00 C'était le 13 octobre dernier, l'attentat d'Aras qui a coûté la vie à Dominique Bernard,
00:04 professeur tué devant son lycée.
00:06 Le choc partagé par tous les Français et la reconnaissance envers ceux qui ont pris le risque
00:11 de s'interposer face aux terroristes et ainsi limiter un bilan qui aurait pu être plus lourd encore.
00:15 Reconnaissance aujourd'hui concrétisée par la Légion d'honneur, remise à 11 personnes,
00:21 les policiers et le personnel de l'établissement qui a joué un rôle lors de l'attaque.
00:26 C'est votre cas, Christian Béroyer.
00:28 Bonjour, vous êtes agent d'entretien au lycée Gambetta.
00:32 On se souvient de cette scène où vous tentez de stopper le terroriste à l'aide d'une chaise
00:36 dans la cour de l'établissement.
00:38 D'abord, quelle a été votre réaction quand vous avez appris cette promotion ?
00:43 Déjà, bonjour à vous.
00:45 Ma réaction a été avec un peu d'étonnement parce que je ne le savais pas
00:52 et je l'ai appris par rapport au métier.
00:55 C'est une reconnaissance toute particulière que cette distinction chevalier de la Légion d'honneur.
01:03 Oui, et puis ce n'est pas la seule médaille que je vais recevoir, que j'ai reçue
01:10 parce que j'ai déjà été médaillé par rapport à l'éducation nationale.
01:16 J'ai été officialisé officier dans l'ordre de la palme académique.
01:21 Et le 11 janvier, je vais recevoir la médaille d'or du mérite de la ville d'Arras.
01:27 C'est important pour vous, ces distinctions.
01:30 Comment vous l'avez appris pour la Légion d'honneur ?
01:33 Par les médias.
01:37 Vous n'avez pas reçu d'appel particulier ?
01:40 Du tout, du tout, du tout.
01:43 Bon, on est ravi de vous l'apprendre.
01:46 Oui, j'étais même surpris.
01:49 J'étais même agréablement bien surpris.
01:53 Ça vous fait quoi ?
01:56 Ça m'a donné du bon bon cœur.
01:58 Et puis, bien sûr, je suis retombé dans l'émotion parce que vous savez,
02:03 de tout ce qu'on a vécu, mes collègues et moi, on a des hauts et des bas au niveau du moral.
02:09 Physiquement, ça va, mais c'est au niveau du moral qui est le plus compliqué.
02:13 Parce que ça vous replonge dans ses souvenirs ?
02:16 Tout à fait, oui, ça nous donne des images en tête.
02:23 Mais franchement, agréablement bien surpris.
02:27 Comment allez-vous aujourd'hui ?
02:30 Aujourd'hui, je suis entre l'émotion et la surprise.
02:45 Parce que je n'aurais jamais cru que les personnes lambda françaises
02:49 auraient pu avoir la Légion d'honneur.
02:51 Parce que pour moi, la Légion d'honneur, c'était tout ce qui est artistes, musiciens,
02:57 des patrons, des gens comme ça, vous savez.
03:00 Mais vous avez quand même conscience, depuis cet événement et depuis ce que vous avez fait,
03:05 vous êtes considéré, comme d'autres de vos collègues, comme un héros.
03:12 C'est ça le truc, moi je suis encore dans le déni,
03:15 donc en fait, je n'ai pas encore conscience que mon acte a pu sauver des vies.
03:23 Vous avez repris le travail, toujours dans ce lycée Gambetta d'Arras, depuis ?
03:29 Depuis l'attentat, j'ai repris tout de suite.
03:33 Et puis, j'ai été embauché par rapport à la région et j'ai gardé le lycée Gambetta.
03:39 J'aurais pu être mis ailleurs, mais j'ai voulu rester pour mes collègues et pour moi-même.
03:48 Vos collègues aussi, je le disais, ont été décorés.
03:52 Vous êtes 11 en tout, 6 policiers, 5 personnes de l'établissement dont vous êtes.
03:58 C'est quelque chose dont vous parlez encore avec ceux qui, comme vous,
04:03 ont été confrontés directement à ce terroriste ?
04:08 On a eu une conversation il y a 15 jours de ça,
04:11 et là on essaye de le mettre un peu derrière nous,
04:14 parce que le plus difficile va arriver,
04:15 ça va être le procès qui va être le plus difficile à vivre.
04:21 On l'entend, il y a toujours ce traumatisme bien sûr chez vous.
04:28 Oui, oui, oui, je suis toujours, vous savez,
04:30 j'ai des hauts et des bas au niveau du moral, physiquement ça va.
04:34 J'ai un coup de cassé, mais physiquement ça va,
04:38 mais c'est le moral qui est le plus difficile.
04:41 Vous êtes encadré, accompagné, suivi psychologiquement ?
04:46 Oui, on est bien suivi, tout à fait.
04:50 Psychologue, oui, tout à fait.
04:54 Est-ce que c'est quelque chose dont on vous parle encore,
04:57 je pense, à des élèves ou à d'autres personnes,
05:00 peut-être à un raste que vous rencontrez ?
05:03 Ce que vous avez fait ce jour-là, ce 13 octobre ?
05:08 Beaucoup d'élèves, beaucoup de remerciements,
05:11 même les parents, même les profs, beaucoup de remerciements.

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