Actualite Hebdo du 26 Novembre 2023

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00:32 Bonsoir, la lutte contre la corruption ce n'est pas une narlésienne tant sans faux,
00:38 plutôt une ancienne dans l'action et le discours du chef de l'État Paul Biya.
00:44 Dernière saillie en date, le 31 décembre 2022, le président de la République lançait cet appel et je le cite
00:52 "J'exhorte tous les Camerounais, quel que soit leur rang social, à s'engager résolument dans ce combat que je mène depuis des années.
01:00 C'est en agissant ensemble de manière déterminée et résolue que nous parviendrons à triompher de la corruption qui existe encore dans notre société."
01:11 Il n'existe pas de plus haut niveau pour le diagnostic, le Cameroun reste donc, comme vous le voyez, enlisé dans la corruption.
01:20 Et selon le rapport sur l'état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2022, le détournement de biens publics apparaît comme l'infraction majeure.
01:30 Pour comprendre l'enracinement du mal et sonder les voies du salut, méditation dominicale avec un homme d'église
01:38 qui appelle depuis des années les Camerounais à changer de comportement et se convertir, un peu comme Jean Baptiste criait en son temps dans le désert.
01:48 Le révérend Dr Diodoné Massigams est le président de la Commission nationale anticorruption et c'est notre invité. C'est dimanche.
01:57 Révérend Dr Diodoné Massigams, bonsoir et bienvenue.
02:01 Bonsoir, Monsieur Rumialdi.
02:03 Dites-moi un peu, est-ce que vous n'êtes pas fatigué par l'enracinement des Camerounais dans la corruption ?
02:10 Nous devons vous dire sincèrement que nous sommes à la suite de ce que le chef de l'État a dit et nous continuerons à le faire.
02:19 Tant que le Seigneur nous accordera la vie, il n'y a pas à se fatiguer.
02:24 Et d'ailleurs, en le paraphrasant, en janvier 2011, il disait que la lutte contre la corruption est une action de longue haleine.
02:36 Cela veut dire quoi ? Cela veut dire qu'il faudrait davantage, davantage aller, continuer, sensibiliser, interpeller, solliciter en sorte que tous les citoyens Camerounais,
02:52 quels qu'ils soient, comme le dit le président de la République, contribuent efficacement, effectivement à la lutte contre la corruption.
03:02 Par conséquent, il n'y a pas à se fatiguer.
03:05 Même si, à un moment donné, vous vous demandez si les gens vous écoutent vraiment, s'ils écoutent le président de la République également.
03:13 En effet, compte tenu de ce que nous avons déjà comme résultat sur le terrain, nous ne pouvons pas dire que les Camerounais ne suivent pas ou ne prennent pas le problème au sérieux.
03:28 Il y a déjà des résultats que nous collectons, mais il y a encore des résistances, comme nous l'avons souligné dans le rapport sur l'état de la lutte contre la corruption en 2022.
03:42 Il y a encore des résistances, mais il y a des avancées. Et ceci est intéressant.
03:48 Vous étiez à l'Assemblée nationale, me semblait-il, pour la troisième fois cette semaine. C'était pour dire quoi que les députés ne savent pas ?
03:56 Merci pour la question. Nous sommes allés effectivement trois fois à l'Assemblée, comme vous le soulignez très bien.
04:05 La première fois, sur l'invitation du président de l'Assemblée. Cette invitation était relative au problème de la sécurité routière dans le pays.
04:19 La sollicitation était de voir la possibilité pour la CONACD d'être dans des points de pillage, etc., et même de contrôle pour que la corruption qui se fait à ce niveau soit effectivement jugulée.
04:40 On en a parlé, puisque c'était aussi le réseau des parlementaires. La deuxième séance, c'était sur l'invitation également nous-mêmes,
04:53 parce que nous avons demandé de rencontrer le président de l'Assemblée nationale par rapport à certaines préoccupations de la CONACD, particulièrement le problème de l'autorité judiciaire de la CONACD et les moyens qui devaient être mis à la disposition de la CONACD pour son travail.
05:16 En troisième lieu, nous avons été cette fois-ci sollicités à aller encore à l'Assemblée pour la troisième fois, et c'était le 16 du mois en cours,
05:30 pour que nous puissions faire le plaidoyer sur l'avenir de la CONACD, sur les moyens à mettre à la disposition de la CONACD, sur le renforcement des pouvoirs de la CONACD,
05:46 et sur la loi qui devrait aider à faire que la loi sur la lutte contre la corruption soit votée. C'était dans ce sens-là que nous avons été sollicités trois fois de suite à l'Assemblée nationale.
06:01 Tous ces tours à l'Assemblée ont donné quoi ? Est-ce qu'il y a un bilan ?
06:05 Effectivement, il y a un bilan, puisque lorsque nous sommes allés, il y a eu des résolutions qui ont été prises. Et c'est très intéressant.
06:15 Vous posez une question là qui est très importante, et vous savez que les députés sont les élus du peuple.
06:21 Etant élus du peuple, ils ont aussi effectivement une intervention à faire par rapport à la lutte contre la corruption, et leur intervention se trouve être également importante et intéressante.
06:37 Et leur contribution devrait être également prise en compte pour qu'ils soient également des agents de lutte contre la corruption là où ils se trouvent.
06:47 Alors, les conclusions qui sont arrivées sont intéressantes, et il faudrait les relever.
06:54 D'autant plus qu'il y a aujourd'hui dans le pipe des dispositions qui sont prises pour que la loi sur la corruption puisse être élaborée et présentée afin qu'elle puisse probablement être votée.
07:15 Il y a également cette loi intéressante qui permettrait en sorte que l'implémentation de l'article 66 sur la déclaration des biens, et qu'on arrive à trouver effectivement une solution par rapport à cela.
07:38 Les députés sont disposés à déclarer leurs biens et à voter une telle loi ?
07:43 Non seulement les députés, mais à voter cette loi pour que tout responsable du pays, que ce soit les députés, que ce soit les autres, qui sont dans des responsabilités à quelque niveau que ce soit, puissent effectivement déclarer leurs biens. Et le reste suivra.
08:00 Monsieur le Président, des pays comme le Kenya, le Botswana, l'Egypte et même à côté de nous le Nigeria disposent de lois anticorruption.
08:10 Tout à fait, tout à fait.
08:11 Pourquoi le Cameroun n'a pas de loi jusque là ? Qu'est-ce qui coince ?
08:15 Nous ne pouvons pas dire qu'il n'y a pas de volonté. Il y a de la part du chef de l'État, comme il le dit et il continue à le dire d'une manière permanente, que les Camerounais doivent l'aider à lutter contre ce fléau, contre la corruption.
08:36 Sa volonté politique y est, mais il y a encore des résistances qui sont là et ce sont ces résistances-là qu'il faudrait absolument éradiquer.
08:48 Et nous pensons qu'au fur et à mesure que nous sommes en train d'évoluer et au fur et à mesure que nous aurons des masses critiques positives pour la lutte contre la corruption, au fur et à mesure que les services publics, les services judiciaires, le Parlement et d'autres structures dans le pays s'engageront par rapport à cette lutte contre la corruption,
09:16 la loi en question ne tardera plus à être, d'autant plus que le projet est déjà en cours.
09:23 En échangeant avec les députés, vous avez senti qu'eux-mêmes sont disposés, sont motivés à voter une telle loi ?
09:31 Je peux vous dire quelque chose d'intéressant. Au cours de cette session, il y a eu un député qui a pris la parole pour dire que la corruption est à l'intérieur de leur maison et qu'il faudrait bien commencer à balayer devant leur cour avant d'aller à l'est.
09:47 Cela veut dire qu'il y a un engagement et une prise de conscience de la part des députés de pouvoir eux-mêmes travailler afin qu'ils ne soient pas impliqués dans les problèmes de corruption.
10:01 Je voulais justement vous entendre sur l'état de la corruption à l'Assemblée nationale. Et comme vous l'avez dit, un député dans une vidéo virale dénonçait les pratiques au sein de la Chambre.
10:14 Est-ce que vous allez attendre encore une lettre ou une autre dénonciation pour vous saisir de ce cas-là, afin de voir clair de quoi s'agit-il ?
10:24 En effet, nous sommes en train de travailler. Vous savez, la CONAC a une stratégie de travail, selon le texte organique qui est le sien.
10:35 Ce texte organique permet en sorte que nous travaillions d'une manière calme, d'une manière responsable et que nous puissions avoir d'une manière effective des dénonciations qui nous parviennent en bonne et due forme.
10:54 Même si c'est anonyme, nous les recevons et nous pouvons dire que ces dénonciations nous parviennent. Mais nous savons aussi que des structures étatiques ou des structures parlementaires ont également des dispositions
11:12 qui doivent être prises à leur niveau pour que des cas de corruption qui arrivent puissent nous être présentés.
11:23 Très bien. Monsieur le Président, je voudrais que nous regardions une des actualités phares de la semaine.
11:28 Le vice-président afrique de l'Ouest et afrique centrale de la Banque mondiale était au Cameroun durant cette semaine.
11:37 Il a rencontré plusieurs autorités, dont le ministre des Finances, le ministre de l'Économie, mais évidemment le chef du gouvernement, Joseph Dionne Goutet.
11:45 Et à la fin, il y a eu la conclusion de trois nouveaux accords qui permettent au Cameroun d'avoir encore des financements de la Banque mondiale pour les projets de développement.
11:57 Marie Louranski.
11:59 Le secteur de l'énergie occupe une place de choix dans le cadre des interventions de la Banque mondiale au Cameroun.
12:06 Il est question de moderniser ce secteur afin d'atteindre les objectifs socio-économiques définis dans la stratégie nationale de développement, la SND30.
12:15 La cible est d'atteindre une capacité de production de 5 000 MW qu'entre 2000 et 2023.
12:22 La visite du vice-président de la Banque mondiale au ministère de l'Économie a donc vu la signature de trois nouveaux accords de financement d'un montant total de 570 milliards de francs CFA, dont le principal secteur est celui de l'énergie.
12:37 Il est d'un montant de 300 millions de dollars.
12:40 Plus d'un million de personnes vont bénéficier d'un service d'électricité, soit pour la première fois, et 22 MW de capacité solaire photovoltaïque supplémentaire sera ajoutée au réseau à travers des investissements publics et privés.
12:56 Le second concerne la gouvernance locale. D'un montant de 300 millions de dollars également, 180 municipalités vont en bénéficier, donc 1,5 million d'habitants.
13:08 Il s'agit de soutenir les communes dans leur approche inclusive de promotion du développement local.
13:18 Quant au secteur de transport, d'un montant de 330 millions de dollars, ils contribuent à réhabiliter certains axes routiers dans la région de l'Extrême-Nord.
13:27 Ce sont 920 000 réfugiés et déplacés internes qui vont en bénéficier, à travers l'accès aux écoles, aux centres de santé, aux marchés.
13:36 A travers tous ces projets, ce sont des milliers de Cameroonais qui verront leurs conditions de vie s'améliorer.
13:42 Ces projets permettront également de renforcer le climat social.
13:47 Monsieur le Président, ce secteur du financement des projets est un secteur où la corruption sévit également. Est-ce que vous êtes au courant ? Est-ce que vous menez des actions spécifiques dans ce champ ?
14:04 Vous savez que dans le rapport que nous avons donné, le rapport de 2022, parmi les structures qui sont dénoncées comme étant corrompues, il y a ce secteur du marché public.
14:20 Justement, quand on est sur le terrain, il y a deux choses qu'on constate. La première chose, il y a des faux agents qui gagnent des marchés en produisant également des faux documents.
14:38 C'est une première chose. Et ceci est très grave parce qu'à cause de cela, beaucoup de chantiers sont abandonnés. Nous descendons sur le terrain pour faire les constats.
14:51 Et c'est ceci qui fait en sorte que la CONAQ s'auto-saisisse de beaucoup de problèmes par rapport à certains constats qu'elle fait. Le deuxième problème par rapport à ce secteur, qui est parmi les secteurs corrompus dont nous parlons,
15:10 il y a le problème de retard dans le délai de production des édifices ou des secteurs d'investissement qu'il faudrait faire.
15:29 On passe par exemple de 24 mois à 60 voire 80 et à un moment donné, il faut encore faire d'autres ajustements. Ceci est interpellateur.
15:45 Nous pensons que lorsqu'on bénéficie des fonds comme ceux-là, qui peuvent créer des endettements dans le futur pour les populations, il faudrait bien que ceux qui gagnent les marchés soient à la hauteur des attentes effectives du peuple et que le peuple puisse en être bénéfice.
16:06 Nous sommes en train d'aller très loin maintenant, M. Omyad, pour dire que les collectivités territoriales décentralisées doivent davantage s'organiser et mettre dans leur sein des cellules qui doivent être utiles pour suivre l'exécution des marchés qui ont été gagnés par X ou Y et ne pas laisser l'effet passé.
16:35 Il faut avoir ce courage de dire non.
16:38 Ces cellules, M. le Président, ne seront pas tenues par des seins ?
16:42 Non. Vous savez, nous sommes en train de faire une éducation à l'intégrité et ceci est en train de se passer. Nous avons commencé un travail et nous continuons.
16:53 Et je crois qu'il faudrait que les structures administratives et les structures privées continuent à prendre le relais. Nous interpellons ici davantage, M. Omyad, les familles fondamentales génitrices dans l'éducation de l'enfant.
17:14 Deuxièmement, les familles académiques ou scolaires, où il faudrait qu'il y ait une formation de l'homme à l'intégrité, apprennent dès le départ à ne pas empiéter sur ce qui ne nous appartient pas.
17:31 La chose publique et la chose d'autrui.
17:33 Troisièmement, nous disons qu'au niveau des grandes décisions à prendre, s'il faudrait le faire dans les grandes écoles, il faudrait que ceux qui vont dans les grandes écoles méritent de le dire et non pas par des voies de corruption.
17:54 C'est pour cela que nous avons signé des conventions. Des conventions pour concours sans corruption avec des établissements de grandes écoles.
18:10 Nous sommes dans les lycées, les collèges, les universités, les services privés pour que la prise de conscience soit une action effective au niveau de tous les Camerounais et que ceci puisse nous aider à juguler davantage la corruption.
18:34 Vous avez présenté récemment votre rapport annuel 2022. Quels en sont les chiffres clés et les principales conclusions ?
18:43 Le nombre de dénonciations que nous avons reçues a énormément augmenté. Pourquoi ? Parce qu'il y a la ligne verte qui fonctionne très bien, il y a le VASAS qui continue à fonctionner, il y a également le courrier ordinaire que nous avons.
19:06 Nous avons la possibilité d'être de saisie à tout moment. Cela fait maintenant que les Camerounais s'intéressent à la dénonciation. Le nombre est passé de 6 000 à 7 000 dénonciations.
19:23 Vous voyez que c'est un progrès. Non seulement cela, le nombre de clubs d'intégrité a également suffisamment évolué. Nous avons également reçu de la part de certaines administrations des cas de sanctions qui ont permis en sorte qu'on voit qu'il y a 800 agents de l'État qui ont été sanctionnés par rapport à la corruption qui avait été faite.
19:50 Et puis des étudiants également qui ont été sanctionnés. Nous disons qu'il y a une prise de conscience par rapport à la lutte contre la corruption.
20:00 C'est pour ce qui est bon dans ce rapport-là. Qu'est-ce qui est mauvais et qu'est-ce qui choque dans les constats ?
20:05 Ce qui choque actuellement, c'est que l'État perd. Quand nous voyons 4 milliards ou plus de 4 milliards perdus, et ce que l'État a pu perdre par rapport à la corruption, nous disons que c'est trop.
20:23 Il ne faut pas qu'on lâche l'action et qu'on continue à le faire. Il est vrai qu'à un moment donné, on peut penser que 4 milliards pour une année, ça ne vaut rien.
20:37 Mais le rapport de la lutte contre la corruption est le produit des dénonciations que nous avons reçues et le produit des actions qui ont été menées.
20:51 Et ça fait qu'à ce niveau-là, nous pouvons dire que c'est quelque chose qui n'est pas à encourager. Il faudrait bien que les uns et les autres ne permettent pas en sorte que les fonds de l'État soient dilapidés.
21:05 C'est le premier aspect du problème. Le second aspect du problème, qui est négatif, qui n'est pas bon, c'est que beaucoup de marchés ont été abandonnés, beaucoup de projets de construction ont été abandonnés.
21:23 Le fait de la corruption. Nous avons eu des rapports de la part des services régionaux ou bien des services départementaux.
21:34 Non seulement cela, nous avons également constaté qu'au niveau des 10 régions de notre pays, 3 seulement ont émergé par rapport à la lutte contre la corruption.
21:47 Quels sont-elles ? Il y a par exemple le Nord, l'Est et la Damaoua. Cela veut dire que ce sont des régions qui implémentent la stratégie nationale de lutte contre la corruption
22:00 et l'évaluation des plans régionaux de lutte contre la corruption compte tenu de la stratégie qui a été mise en place.
22:10 Mais d'autres régions restent encore à la traîne, ce qui prouve que quelque part, il n'y a pas une action complète.
22:20 Il y a également des résistances de la part de certains ministères.
22:25 Nous en reparlerons, mais dites-moi, quels sont les secteurs les plus corrompus ?
22:30 Nous disons que la corruption est générale, mais compte tenu de ce que nous avons comme informations, comme dénonciations,
22:44 selon les chiffres que nous avons au niveau de la CONAC, il y a le ministère des domaines, il y a la administration territoriale,
22:54 il y a les finances qui sont concernées, il y a également les transports qui sont concernés, il y a l'enseignement secondaire qui se trouve être concerné.
23:02 Voilà des ministères dont le problème de corruption reste encore quelque chose qui interpelle davantage chacun d'entre nous, chacun responsable à ce niveau.
23:15 Qu'est-ce que vous allez faire pour ces administrations pour lesquelles le cas, on va dire, est grave ?
23:24 Eh bien, il y a des méthodes qui sont utilisées, qui devraient davantage être accentuées.
23:34 Comment est-ce que les autres ont fait pour que, à leur niveau, la lutte contre la corruption soit une réalité ?
23:41 C'est que ces administrations ont accepté, maîtres des cellules ministérielles, de lutter contre la corruption.
23:47 Je crois que c'est là la première chose qu'il faudrait faire.
23:50 Deuxième chose, que les responsables se disent que nous aussi, nous devons être des acteurs principaux de lutte contre la corruption,
23:59 et comme nous avons l'habitude de le dire, que les responsables se disent que la corruption ne doit pas passer par eux.
24:07 Ça c'est la deuxième chose. La troisième chose, qu'ils aient aussi le courage de sanctionner.
24:14 Il y a les sanctions positives et les sanctions négatives.
24:19 Si les responsables restent sans que ces sanctions ne soient effectivement appliquées,
24:25 ça va faire en sorte qu'à un moment donné, le personnel de ces structures se dira
24:31 "Nous sommes permis de tout faire et on ne nous fera rien".
24:35 Je crois que si cet esprit-là se développe, ce sera davantage négatif.
24:40 Et c'est pour cela que nous disons que les responsables de ces secteurs, de ces ministères,
24:45 puissent se mettre eux-mêmes également au travail et disent que la corruption ne soit pas...
24:51 Et je voudrais dire quelque chose, monsieur Romuald.
24:55 Nous ne sommes pas, la CONAC n'est pas en train de dire que les responsables en question sont corrompus.
25:02 On parle d'une structure qui est corrompue par rapport à ce que la population dit de cette structure.
25:10 Il ne s'agit pas de dire "le ministre est corrompu parce que son ministère est mal édité".
25:18 C'est ce que la population dit par rapport aux services qu'elle reçoit, qu'on lui rend,
25:25 et quelle est la manière de faire de ces services. Je crois que ceci est très important.
25:32 Et ce sont ces dénonciations qui parviennent à la CONAC. Je crois qu'il fallait faire vraiment cette mise au point.
25:39 Certaines administrations font de la résistance, avez-vous dit. Quelles sont ces administrations et comment vous gérez cela ?
25:47 C'est vrai qu'il y a des administrations qui font de la résistance. Dans ce sens, elles n'envoient pas leur rapport à la CONAC comme cela se doit.
26:03 Il est demandé. Nous sommes en train de faire, Monsieur Rumialdi, le rapport qui est présenté par la CONAC,
26:11 le rapport sur l'état de la lutte contre la corruption au Cameroun. Ce n'est pas le rapport de la CONAC,
26:21 c'est le rapport sur l'état de la lutte contre la corruption au Cameroun. La CONAC contribue au suivi et à l'exécution du plan gouvernemental de lutte contre la corruption.
26:37 Cela, il faudrait que nous soyons clairs. Cela veut dire que chaque membre du gouvernement a des responsabilités à assumer par rapport à la lutte contre.
26:49 Le Président de la République ne cesse de le dire. Que les Camerounais luttent effectivement contre la corruption.
26:58 Que les responsables dont nous parlons, à ce niveau, aident le Cameroun à sortir de la corruption à partir de leur ministère.
27:09 C'est ce que nous pouvons dire. Il faudrait qu'ils soient courageux de sanctionner, courageux de dire que ce qui se fait n'est pas bon.
27:20 Je prends un exemple très simple. Nous avons reçu des dénonciations concernant deux grandes écoles.
27:28 On entrait dans ces écoles par les voies de corruption.
27:34 Vous ne voulez pas les nommer ?
27:36 Je ne voudrais pas les nommer. Je ne vais pas les nommer.
27:40 Mais quand on va sortir de ces écoles, la première chose qu'on fera, c'est chercher d'abord à récupérer ce qu'on aura perdu.
27:50 Et vous voyez ce que ça va donner ? Soit à l'école, au niveau du secondaire ou bien au niveau du supérieur, soit au niveau de cette grande école.
27:58 Et on va avoir ces corrompus sur le terrain. Donc il faudrait bien que les uns et les autres se disent "je dois mériter d'aller à tel endroit ou d'aller dans telle école".
28:11 Si ce n'est pas le mérite, que cela ne puisse pas se faire.
28:15 Et si certains de nos téléspectateurs se disent que le Président ne veut pas nommer ces écoles parce qu'on lui a donné quelque chose ?
28:22 Ah ça ce n'est pas vrai. Ce n'est pas vrai. D'autant plus que nous avons des rapports que nous allons produire.
28:29 Que nous sommes en train d'ailleurs de produire. Parce que nous ne pouvons pas...
28:33 C'est pour cela qu'à un moment donné nous disons qu'on donne la force juridique à la CONAC.
28:43 Pour que la CONAC puisse faire le travail. Et comme cela, ça va aider à notre humble avis à juguler davantage.
28:51 Parce qu'on va jusqu'à un certain niveau et on s'arrête. Mais si on pouvait aller au-delà, ça permettrait de résoudre énormément de problèmes.
29:01 Vous avez fait cette proposition à fil de doigt au chef de l'État.
29:04 Tout à fait. Ça a été un plaidoyer que nous avons fait.
29:07 Il nous entend en ce moment puisqu'il regarde Actualité Hebdo.
29:10 Alors la corruption dans les concours administratifs, est-ce qu'elle va s'achever un jour ? Ou alors vous avez baissé les bras de ce côté-là ?
29:20 Monsieur Rumialdi, comment font les autres pays pour que la corruption ne soit pas dans les services administratifs, dans les entrées à l'école ?
29:28 Comment font-ils ?
29:29 Mais ils font gaffe, si on peut le dire. J'utilise le terme. Ils se disent que la corruption ne doit pas passer par ici. Et ils arrêtent.
29:40 Et justement, nous avons eu dans les rapports qui nous ont été envoyés, nous avons parlé ici d'environ 180 étudiants qui ont été renvoyés à cause du faux qu'ils ont utilisé.
29:55 Et je crois qu'il faudrait davantage revenir à cela.
29:58 S'il y a du faux, qu'on dise qu'il y a du faux. Et qu'on fasse des efforts pour que l'on suive le réseau du faux, afin de démanteler ce réseau.
30:09 Et que ce faux-là ne puisse plus continuer. Je crois qu'il y a lieu que les gens soient aujourd'hui courageux.
30:16 Il faut être courageux pour savoir dire ce qui se fait maintenant n'est pas bon. Et je dis non par rapport à cela.
30:24 Donc chaque entité à son niveau doit...
30:27 Tout à fait.
30:28 Engager cette lutte.
30:31 Oui.
30:32 Les détournements de fonds indexés dans votre rapport, il s'agit de quels fonds exactement ?
30:40 Jusque là, les pourcentages n'ont pas encore cessé de se faire. Les gens continuent encore à demander des pourcentages dans les services publics pour les retraités, pour les pensions, etc.
30:58 En dehors de cela, il y a effectivement ce que nous avons déjà dit, des détournements de fonds destinés à...
31:09 Aux projets.
31:10 Des projets ou à l'indemnisation des populations riveraines. Et non seulement cela, des pensions. Non seulement cela, des grands projets.
31:27 Et vous voyez ce que cela peut causer comme retard dans le développement. Et ce que cela peut créer comme retard.
31:34 Nous sommes en train de parler du "vivre ensemble". C'est très bien.
31:39 Il faudrait davantage travailler là-dessus. Les structures qui ont été mises en place par rapport à cela.
31:48 Mais si la corruption ne cesse pas, le "vivre ensemble" va être bousculé. Il faudrait faire attention par rapport à cela.
31:59 Est-ce que vous vous intéressez également à la corruption des mœurs au sein, par exemple, de la genèse et notamment dans les écoles ?
32:08 Alors là, c'est très très sérieux. C'est pour cela que nous avons mis en place dans les écoles les clubs d'intégrité.
32:18 Nous avons même produit des manuels d'éthique qui sont aujourd'hui utilisés dans les écoles.
32:26 Et nous pensons que ceci doit être davantage vulgarisé.
32:31 Et nous insistons, M. Romuald, nous insistons que le problème éthique, le problème des mœurs, doit être traité à partir de la base.
32:45 La base c'est la famille.
32:48 Nos familles, certaines personnes ont démissionné par rapport à leurs responsabilités.
32:54 Certains parents ont démissionné. On ne peut pas comprendre qu'un parent laisse, par exemple, sa fille sortir avec les deux nus.
33:07 On ne peut pas également comprendre qu'un garçon, qui est le futur responsable d'une société de demain,
33:14 qu'il sorte d'une maison et qu'il commence déjà à prendre de l'alcool,
33:22 et qu'il ne soit pas responsable par rapport à certains actes qu'il va poser, qu'il commence à gronder,
33:28 et qu'on le laisse faire ce qu'il peut faire.
33:31 Et je reviens sur un problème, M. Romuald, la drogue.
33:35 La drogue se fait sous toutes les formes maintenant, et c'est l'une des pistes favorables, ou qui favorise la dépravation des mœurs.
33:49 Et c'est très sérieux, dans le sens que, au niveau des écoles, à notre avis,
33:57 il y a effectivement un contrôle systématique, et que l'éducation africaine, que les Africains ont souvent eue, soit davantage implémentée.
34:13 Qu'est-ce que ça veut dire ? Un parent disait, je suis non seulement responsable de la vie de mes enfants,
34:20 mais aussi de la vie des enfants des autres. De telle sorte que quand un parent ne peut pas voir un fils de X ou Y poser certains actes,
34:28 ou une fille de X ou Y poser des actes négatifs, sans qu'il n'ait pu se réagir,
34:34 il faudrait qu'aujourd'hui les Africains prennent ce relais et disent,
34:39 notre société est constituée de telle sorte qu'un parent peut apporter son concours pour l'éducation de notre enfant.
34:47 La session budgétaire se poursuit à l'Assemblée nationale, et l'une des avancées majeures cette semaine,
34:55 ça a été le vote d'une Côte de Minier, qui apporte donc des innovations dans le secteur.
35:03 Pour faire le point de ce texte défendu par le ministre ad interim, Fou Kalistos Gentry, et adopté par les députés, voici les détails de Pulcheriaty.
35:17 Avant son adoption, de nombreuses incompréhensions ont émaillé la discussion autour du projet de loi portant Côte de Minier au Cameroun.
35:26 Certains députés ont jugé ce projet rétrograde et même incohérent.
35:31 Dans tous les États au monde, c'est la mine qui tire le développement et l'économie.
35:37 Le projet qui nous a été soumis a donné la part belle à une société d'État qui malheureusement ne représente pas l'État à l'étranger.
35:47 On croit que ce code, qui pour moi est un code plus ou moins venant d'une école communiste, va faire en sorte que notre secteur minier puisse finalement décoller.
35:56 D'autres saluent cet instrument juridique qui arrive à point nommé.
36:00 Il fallait sortir un élément juridique encadrant l'activité minière au Cameroun.
36:07 Donc à notre avis, l'adoption de ce code minier est une très bonne chose.
36:14 Le représentant du gouvernement a rappelé que ce projet de loi fixe le cadre juridique général ainsi que les orientations fondamentales concernant le secteur minier et prend en compte tous les aspects correlés.
36:27 Cette loi vient de mettre la Sonamine au centre des affaires. La Sonamine va faire l'achat de l'or sur l'étendue du territoire.
36:37 La Sonamine va représenter l'État non seulement pour les 10% des dividendes, mais pour le partage de production.
36:46 Ce projet de loi vise une prise en main citoyenne des nationaux dans ce secteur jusqu'ici dominé par les expatriés.
36:54 La mine est un secteur par nature impénétrable, obscur, imperméable. Est-ce que vous, avec les yeux de la CONAC, voyez des choses également de ce côté-là ? Il y a des nouvelles qui vous parviennent ?
37:13 Je crois que cette loi est bienvenue parce qu'elle va arranger. Probablement, on a tenu compte d'un certain nombre d'éléments, d'un certain nombre de remarques que la CONAC a pu faire et d'un certain nombre de rapports que la CONAC a dû faire également par rapport aux mines.
37:29 Lorsque la CONAC a fait des investigations sur le terrain, elle a constaté que dans certains domaines, dans certaines régions ou dans certains départements, on parlait de l'exploration alors que certaines entreprises faisaient déjà de l'exploitation.
37:51 Ça c'est la première chose. La seconde, c'est qu'on a parlé de l'exploitation traditionnelle. On parlait de l'exploitation traditionnelle parce qu'on utilisait des outils, des instruments également traditionnels.
38:10 Artisanaux. Artisano, c'est ça, l'exploitation artisanale. Mais on a trouvé qu'il y avait des gros engins qui étaient là, qui permettaient en sorte qu'on exploite plus d'un kilogramme d'or par jour. Plus d'un kilogramme d'or par jour et même par heure.
38:30 Alors c'est un problème sérieux et ceci nous a permis de découvrir même qu'il y avait des expatriés qui travaillaient dans des mines sans être recensés par le pays.
38:47 Et ceci faisait des pertes énormes par rapport à la loi des étrangers qui travaillent dans le pays et qui doivent payer, qui doivent contribuer en donnant une partie des revenus à l'État.
39:00 Et non seulement cela, des exploitations qui ne permettaient pas au pays de produire effectivement l'or à partir de ce que l'on exploite sur les terres camerounaises.
39:15 Et nous pensons que cette loi est bienvenue et là, on a continué à travailler là-dessus pour démanteler davantage certains goulots d'étranglement qui sont organisés même par certains fils ou filles de Cameroun.
39:33 Depuis que vous êtes là, il y a une fixation du débat sur l'application de l'article 66 de la Constitution mais rien ne se fait, on n'avance pas. Qu'est-ce qui bloque exactement ? Pourquoi on n'arrive pas à appliquer l'article 66 ?
39:54 C'est l'un des plaidoyers que nous avons formulés quand nous étions à l'Assemblée nationale le 16 du mois courant. Donc nous ne pouvons pas dire qu'il y a blocage.
40:06 Si déjà les députés eux-mêmes s'y intéressent, nous pensons que c'est en bonne voie et nous attendons probablement ce que les députés vont faire pour que la loi en question soit non seulement déjà là mais qu'il y ait des textes d'application également par rapport à cela.
40:31 Est-ce que vous avez les mains libres par exemple dans des dossiers embarrassants comme celui de Glencore qui semble impliquer de gros bras ?
40:41 Vous parlez là de Glencore et il paraît que les gens s'agitent un peu trop par rapport à ces dossiers de Glencore. Et cela ne veut pas dire que la CONAC n'intervient pas. La CONAC y intervient suffisamment.
40:57 D'ailleurs la CONAC est déjà suffisamment avancée par rapport aux investigations qu'elle est en train de mener et elle continue à faire ces investigations.
41:06 Vous savez, dans les rencontres internationales, des cas comme ceux-là ont été déterminés comme étant le cas des tigres.
41:17 Les tigres, c'est-à-dire des secteurs dangereux, mais que nous traitons avec tact, avec manière, avec stratégie pour que les résultats lorsqu'ils vont aboutir ne soient pas contestés.
41:39 Donc il n'est pas question de se dire que ce sont des affaires dures, compliquées, dangereuses, où la CONAC n'a pas de main attachée.
41:57 Vous nous rassurez que sur cette affaire-là, il n'y a eu aucun coup de fil, aucune intervention pour vous dire, Monsieur le Président, "laissez tomber cette affaire"?
42:09 Nous voulons ici vous dire avec toute la modestie et toute l'humilité que nous n'avons de pression de personne. Ça c'est la première chose.
42:23 La seconde chose, nous travaillons avec une technique qui est celle de la CONAC. On va doucement, sûrement, avec la certitude des résultats.
42:36 Et nous voulons dire, comme nous l'avons dit un jour, comme Africain, que lorsque vous avez un gros animal à poursuivre, un gros gibier, on ne fait pas beaucoup de bruit derrière.
42:50 Le chasseur va doucement parce qu'il sait comment atteindre l'animal au moment venu. Et c'est la stratégie qui est celle de la CONAC.
42:59 Et à ce niveau, nous disons, "Calme, pas d'agitation".
43:06 Et c'est aussi la même stratégie en matière d'enrichissement illicite. C'est tellement visible et c'est flagrant dans notre pays. Qu'est-ce que vous faites?
43:15 Maintenant, vous faites allusion à un problème que nous avons commencé à résoudre. Déjà l'article 66. S'il arrivait que nous ayons cette loi, cet enrichissement illicite va être l'objet des investigations.
43:35 Et ceux qui sont des propriétaires des immeubles dont vous parlez et dont le niveau de revenu ne se reflète pas la réalité de ce qu'ils sont, devront répondre aux questions qui vont leur être posées.
43:55 À ce niveau, il n'y a pas de souci de ça se faire.
43:58 Parlez-nous de la CONAC elle-même, avec ses ressources humaines et financières actuelles. Est-ce que vous n'êtes pas un peu dépassé par les événements?
44:08 Vous faites allusion à quelque chose qui est très précieux pour nous et très très important pour nous.
44:15 Nous allons prendre un cas. Il est vrai qu'on dit qu'on n'est pas raison. Mais nous prenons le cas, par exemple, du Botswana.
44:26 Le Botswana est un pays qui, aujourd'hui, dans le monde, au niveau du Cameroun, est considéré comme le pays le moins corrompu en Afrique.
44:37 Sa population est à peu près à 1 million, 1 million et poussière. Le nombre de personnel, ça il faut le relever, le nombre qui est celui du Botswana est plus de 100, 200, voire 300, et même à 500.
44:55 Ils sont même à 500 personnes pour le travail de la lutte contre la corruption.
45:00 Au niveau de l'Akona, nous n'atteignons pas une centaine. Qu'est-ce que ça veut dire?
45:05 Ça veut dire qu'il y a une forte pression du travail et il y a peu de personnel. Et ceci nous interpelle.
45:14 Voilà pourquoi nous avons dit qu'il est important que lorsque le gouvernement a parlé de la décentralisation,
45:24 il faudrait qu'il y ait également un accompagnement ou bien une action qui devrait permettre en sorte que l'Akonak puisse être également étendue au niveau des régions.
45:34 Et nous aurons du personnel. Pourquoi? Parce qu'à un moment donné, quand il y a un problème de corruption qui se pose
45:43 et que l'on appelle l'Akonak à partir de Yaoundé pour aller résoudre un problème, soit à Kouseri, soit à Molundo, les faits auront déjà eu du temps
45:55 et certains éléments qui devraient aider comme preuve auront disparu et ce ne sera pas facile pour l'Akonak de réconcilier ses faits.
46:05 Donc ceci est très important et ceci implique effectivement qu'il y ait des moyens d'accompagnement.
46:12 Quand on aura besoin du personnel, on aura des moyens d'accompagnement pour que ce personnel soit encadré.
46:18 Et vous savez, je vais vous prendre aussi un autre cas. Nous sommes sur le terrain permanent et nous venons de mener une action à l'Est,
46:26 dans la région de l'Est, il y a un mois et demi et nous avons expérimenté quelque chose de très intéressant.
46:36 Quelle est cette chose?
46:38 A savoir la clinique anticorruption.
46:40 De quoi s'agit-il?
46:42 La clinique anticorruption nous a permis de rapprocher l'Akonak du citoyen.
46:49 Nous nous sommes déplacés pour aller dans une localité et nous sommes allés voir de près les problèmes qui se posent dans ces localités,
46:58 les dénonciations qui nous ont été données et nous les avons traitées in situ, comme on peut le dire.
47:05 Un peu comme l'hôpital qui se rapproche du patient.
47:07 Oui c'est ça, l'hôpital, le médecin qui se rapproche du malade. Il ne faut pas que le médecin soit éloigné du malade,
47:14 que le médecin soit rapproché du malade. Et qu'est-ce que nous avons fait? Qu'est-ce que nous avons découvert?
47:19 On a découvert au niveau de la délégation régionale du transport, on a trouvé qu'il y avait des braderies
47:27 et que l'agent de l'Etat ne rentrait pas dans la caisse de l'Etat.
47:31 On a trouvé un agent qui s'amusait le plus souvent à donner des faux documents pour le renouvellement des titres du transport
47:42 au lieu de verser dans la caisse de l'Etat.
47:45 Il versait dans sa poche.
47:46 Il versait dans sa poche, il mettait 12 000 et sur 300 000, 350 000, on versait 12 000 et le reste était dans la poche.
47:55 Ceci veut dire qu'avec la commission anticorruption, cette pratique, cette action va davantage porter
48:05 et ça permettra en sorte que le personnel dont nous avons besoin sera utile lorsque nous serons sur le terrain.
48:12 Dernier arrêt dans cette émission pour prendre la chronique sociale, l'air du temps d'actualité hebdome.
48:19 C'est un sujet qui fait mal. De plus en plus dans la société camerounaise, il y a des féminicides.
48:26 Les hommes sont plus violents que par le passé et n'hésitent pas à violenter leur épouse jusqu'à la mort.
48:36 Et depuis le début de cette année, 56 femmes ont déjà trouvé la mort dans le cadre des violences conjugales.
48:45 Voici les mesures qui sont prises et l'état même de la lutte contre ce fléau-là avec Aboubakar Abou.
48:56 À la recherche de la vie, elles frôlent la mort au quotidien.
49:01 Si certaines échappent au pire dans leur foyer, elles restent tout de même blessées à vie et pas de force pour faire le poids.
49:09 Ces victimes encaissent en silence. Mais le Code pénal fait parler la loi.
49:14 Les articles 296, 280.
49:19 Et au chapitre des punitions, il faudrait examiner les cas.
49:24 Il y a des gens qui courent, qui coupent pendant un ou deux ans.
49:28 Parce qu'il y a des femmes qui, à la fin, elles décèdent. C'est prison à vie.
49:32 Pas suffisant. L'expression qui questionne est répression non exemplaire. C'est quoi le problème ?
49:39 Il y a deux causes. L'ignorance de la loi, des textes et l'absence de moyens.
49:45 Lorsqu'une femme qui arrive dans un commissariat avec un oeil poché, des dents qui ont sauté, qu'est-ce qu'on lui dit généralement ?
49:52 C'est juste parce que votre mari vous a tapé. On minimise la gravité de la situation.
49:58 Ça commence par là. À ceux qui sont censés collecter des éléments dès le premier point.
50:04 Et lorsque le blocage commence à ce niveau, la victime n'est plus encouragée à aller au-delà.
50:10 Et si c'était la victime qui devient son propre bourreau ?
50:14 Quand on dira "êtes-vous celle qui a amené son mari au commissariat ?"
50:18 Madame commence à subir cette pression qui part même de ses collègues femmes.
50:22 Qu'est-ce que vous deviendrez quand on va vous appeler femme divorcée ?
50:25 La bonne victime finira par vous dire "étant meutrée, je supporte encore le bien de mes enfants."
50:32 Et elle supporte comme ça jusqu'à sa mort.
50:34 Justice pour la paix du cœur. Au foyer au nom du mariage, une chose est sûre. Difficile pour ces dames de faire le choix.
50:42 Comment réagit l'homme d'église que j'ai en face quand il voit ce que nous venons de voir ?
50:51 La première chose, c'est beaucoup, beaucoup de tristesse.
50:57 Parce que la vie d'un être humain est chère.
51:00 Et elle ne se donne pas. C'est Dieu qui la donne.
51:06 Et il ne permet pas à un être humain d'enlever la vie à l'autre être humain.
51:12 Ceci est très, très, très sérieux et très triste.
51:16 Que ce soit un mari, entre guillemets, qui ait donné la mort à celle qu'il a aimée,
51:27 qui devrait être sa compagne, selon la Bible, son côté, son vis-à-vis.
51:34 Et c'est regrettable que cela arrive.
51:37 Et nous pensons ici que la société, l'église, la famille, il y a beaucoup à faire.
51:46 L'église semble avoir négligé la préparation prénuptiale.
51:54 J'aurais appris, j'aurais appris, j'aurais appris que ils se sont mariés religieusement.
52:00 Alors, y a-t-il eu un temps de préparation prénuptiale ?
52:05 Les familles se sont-elles organisées pour accompagner ce couple-là qui doit être formé ?
52:12 Parce qu'en Afrique traditionnelle, on n'envoie pas un enfant en mariage, une jeune fille en mariage,
52:19 sans qu'elle n'ait été préparée au départ, sans que l'homme n'ait été préparé au départ.
52:25 Aujourd'hui, les jeunes gens se rencontrent dans la rue et ils disent qu'il y a l'acte de mariage qu'il faut signer,
52:31 alors que les familles ne sont pas impliquées.
52:33 Je crois qu'il y a lieu que l'on revoie, en dehors des lois qui prévoient les punitions,
52:41 mais la responsabilité africaine, la responsabilité de la famille africaine est interpellée,
52:48 la responsabilité ecclésiale, ecclésiastique et le moins, est interpellée.
52:55 Terminons par deux ou trois choses. En tant que pasteur, est-ce que des fois vous n'avez pas envie de démissionner
53:03 quand vous vous rendez compte que les gens vont à contre-courant et que jusqu'au niveau gouvernemental,
53:11 les gens luttent plutôt contre votre lutte ?
53:14 Vous avez cité quelque chose aujourd'hui, dès le début, et je reviens là-dessus.
53:21 Vous savez ce que Jean-Baptiste a fait ?
53:23 Jean-Baptiste est allé jusqu'au bout de la mission qui a été la sienne.
53:28 Et comme pasteur, j'interpelle ici le clergé, parce qu'il est question du clergé camerounais, du clergé africain,
53:38 et qu'il faudrait que ce clergé se mette effectivement comme élément sur lequel on doit se baser pour lutter effectivement contre la corruption.
53:51 Parce que l'évangile, c'est cela. L'évangile, c'est dire à l'homme d'être lui-même l'image de Dieu et de considérer l'autre comme étant l'image de Dieu.
54:06 Par conséquent, la corruption ne devrait pas être une action qui devrait passer par une créature de Dieu.
54:14 Et le prêtre, le pasteur, l'évangéliste, l'ancien d'église, le diacre, le catéchiste, ils devraient s'en occuper.
54:22 Ils devraient veiller sur cela. Et je crois qu'il y a lieu de ne pas démissionner, mais au contraire d'accentuer le travail à travers l'évangile.
54:33 Nous sommes en train même de dire qu'on va fort. Nous sommes en train d'aller à Ébole, parce que nous avons un séminaire de formation
54:43 qui permettra en sorte que les secrétaires généraux des ministères, les directeurs généraux et les autres qui vont être avec nous
54:52 puissent bénéficier d'une formation qui va permettre en sorte qu'ils soient davantage engagés pour la lutte contre la corruption.
55:01 Et nous allons célébrer aussi la journée internationale de lutte contre la corruption. Donc pas de démission.
55:07 C'est entendu. Nous allons vers des élections théoriquement en 2025. Si le chef de l'État est candidat à la présidentielle
55:15 et que certains électeurs sont disons corrompus, comme disent souvent les opposants, corrompus pour voter le président de la République,
55:24 est-ce que vous allez laisser faire pour éviter les problèmes ou alors vous allez sévir ?
55:30 Nous sommes déjà en avance par rapport à ça. Est-ce que vous savez que les élections qui se sont passées récemment
55:38 nous ont permis de découvrir un certain nombre de choses et nous n'avons pas manqué d'en parler dans le travail que nous avons commencé à faire.
55:46 Et là nous avons davantage à sévir. Nous avons effectivement à sévir parce que nous avons déjà mis à la disposition des gens des stickers, des manuels.
55:58 Ce sont des choses graves que vous avez découvertes.
56:00 Bien, nous avons découvert des choses et ça, ça reste dans la discrétion.
56:05 Vous ne souhaitez pas en dire davantage ici.
56:07 Nous continuons et nous disons que les gens, vous savez, quand on leur donne des moyens pour faire des campagnes, c'est les fonds de l'État.
56:19 Ce sont les fonds de l'État qui sont donnés aux partis politiques et ces partis politiques doivent justifier cela, la gestion de ces fonds.
56:30 Cela veut dire que la CONAC aura un regard également là-dessus et le Président de la République ne les igne pas.
56:37 Quand il dit qu'il sollicite que les Camerounais l'aident à lutter contre la corruption, cela veut dire qu'on doit le voter dans la transparence et non dans la corruption.
56:48 Si quelqu'un que vous connaissez, qui vous est proche dans votre famille ou peut-être un ami, une connaissance, en tout cas quelqu'un qui a une grande proximité avec vous, est convaincu de corruption, est-ce que vous allez dénoncer la personne ou la protéger ?
57:06 Nous avons dit et nous continuons à dire que nous avons une mission comme Jean-Baptiste et nous n'allons pas rénoncer à cette mission qui est celle de la Sentinelle.
57:20 Parce que quand on voit Libyen dans la Bible, Ézékiel a eu une mission de sonner la trompette et de dire au peuple d'Israël "Attention, si vous suivez cette voie qui est celle de la corruption, vous allez périr.
57:41 Mais si vous en défaites et vous n'y allez pas, vous allez être sauvés et vous sauverez également vos hommes." Nous sommes là également comme prophètes, sans vouloir nous prononcer comme étant prophètes,
57:56 mais nous annonçons et nous continuerons à annoncer pour que les uns et les autres soient avertis et que lorsque la sanction va tomber, si elle est négative, que nous n'en ayons, parce que les uns et les autres auront été avertis.
58:09 Que ce soit au niveau de la famille, que ce soit hors de la famille, vous pouvez y aller. Et même dans l'Église, nous devons y aller.
58:18 Révérend Dr. Diodoné Massigams, président de la Commission Nationale Anti-Corruption, merci d'être venu à Actualité Hebdo.
58:27 Nous vous disons également merci.
58:29 Mesdames et Messieurs, faites attention à vous et prenons tous grand soin du berceau de nos ancêtres, le Cameroun. Bonsoir.
58:38 [Musique]