Selon Tariq Oubrou, grand imam de la mosquée de Bordeaux, la fin des imams détachés est une "étape vers l'autonomie de l'islam par rapport à l'ingérence politique et théologique des pays d'origines".
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00:00 -Ecoutez, c'est une étape dans le sens de l'autonomie de l'islam
00:07 par rapport à l'ingérence politique et théologique
00:13 des pays d'origine.
00:14 Donc c'est une étape, c'est nécessaire,
00:17 mais ce n'est pas suffisant, parce qu'il reste d'autres étapes
00:20 dans cette intégration de l'islam dans les valeurs de la République.
00:25 Pardon ?
00:26 -Quelles étapes manquent-ils, selon vous, encore ?
00:29 -D'abord,
00:30 former les imams,
00:34 parce qu'il ne suffit pas de parler un français sans accent
00:39 pour avoir un discours en phase avec les enjeux de notre époque.
00:44 Donc il y a un travail sur le programme pédagogique
00:49 de la formation des imams.
00:50 Bien sûr, il y a un côté universitaire
00:52 qui pourrait être assuré par les universités,
00:55 mais il y a un côté théologique
00:57 qui incombe aux théoriciens de l'islam de France
01:00 de proposer un programme
01:03 vraiment qui est adapté aux enjeux de notre époque
01:07 et notamment à la société française.
01:11 Donc c'est un travail que la République ne peut pas faire,
01:16 parce que la laïcité oblige la séparation
01:20 des églises et de l'Etat.
01:23 Donc c'est aux religieux eux-mêmes
01:25 de proposer un programme pédagogique
01:27 de formation des imams
01:29 pour qu'ils assument au mieux leur fonction d'imamat,
01:34 qui est une fonction très compliquée et très complexe.