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00:00 César ? Jules César ?
00:02 Non, j'ai écrit Jules César.
00:04 César !
00:06 Tess Barthélémy.
00:08 C'est ma fille. C'est vrai qu'elle est danseuse,
00:10 elle est actrice,
00:12 et que moi,
00:14 j'ai écrit cette série en écoutant de la musique,
00:16 d'ailleurs pour mes enfants, les pauvres, en écoutant
00:18 constamment la même chanson en boucle.
00:20 Et donc pour moi, la musique et la danse
00:22 sont vraiment partie de mon univers, et que ça aurait été
00:24 vraiment très compliqué de trouver une jeune actrice
00:26 qui soit bilingue, danseuse,
00:28 et qui me ressemble.
00:30 Adolescence.
00:32 J'étais une adolescente
00:34 qui vivait beaucoup dans l'imaginaire,
00:36 qui lisait un livre
00:38 et qui pensait qu'elle était le personnage.
00:40 Par exemple, j'étais persuadée que Cathy dans
00:42 Wuthering Heights, c'était moi,
00:44 qu'il fallait que je trouve mon Heathcliff.
00:46 J'étais très
00:48 un amour pour la vie,
00:50 pourquoi est-ce qu'on ne se couperait pas un peu de sang
00:52 et qu'on ne mélangerait pas ?
00:54 Les films devenaient ma vie.
00:56 J'étais une adolescente très insouciante.
00:58 Et puis comme j'ai commencé à travailler
01:00 vraiment très très tôt, et que j'ai arrêté
01:02 l'école à 14 ans, que j'ai acheté une maison
01:04 à 15 ans, que j'étais émancipée,
01:06 tout ce que font
01:08 les adolescentes, en fait, je ne l'ai pas du tout fait.
01:10 Je ne suis pas allée en boîte de nuit.
01:12 J'ai dû faire ma crise d'adolescente à 25 ans.
01:14 Je m'étais même inventée une amie
01:16 imaginaire à qui je parlais, parfois à table.
01:18 Je vivais vraiment dans un monde
01:20 très très imaginaire.
01:22 D'ailleurs, je pense que mon autodérision vient
01:24 beaucoup de là.
01:26 César ? Jules César ?
01:28 [Rires]
01:30 [Rires]
01:32 [Musique]
01:34 Oui !
01:36 Pour moi, les prix, c'est très angoissant.
01:38 Sûrement parce que je n'ai pas été à l'école très longtemps.
01:40 Et qu'il y a un côté, tu passes ton diplôme,
01:42 quoi. Alors, en même temps, c'est très angoissant
01:44 et puis c'est très très validant, quoi.
01:46 D'ailleurs, je pense que la joie qu'on éprouve
01:48 quand on reçoit un prix,
01:50 je ne sais même pas si on arrive
01:52 vraiment à identifier pourquoi on est tellement
01:54 heureux. Mais c'est vrai que c'est une sorte de validation.
01:56 Pour parler de validation,
01:58 du milieu,
02:00 et que c'est très important de se sentir validée.
02:02 Le mot César, sûrement là-dedans,
02:04 c'était plus par rapport à Vanessa Paradis,
02:06 j'imagine. [Rires]
02:08 Quand elle m'a attribué un César
02:10 qui n'était pas le mien. Sur le moment,
02:12 j'étais très traumatisée.
02:14 C'est un bien grand mot, mais c'est vrai que j'ai eu une sorte de
02:16 petit moment
02:18 d'adrénaline où j'ai cru que je me suis
02:20 élevée et raciste, tout ça.
02:22 Il se trouve que j'aime beaucoup Vanessa Paradis
02:24 et qu'elle a fait
02:26 un lapsus. Ça nous arrive
02:28 à tous. D'ailleurs, s'il n'y avait pas de lapsus, il n'y aurait pas de
02:30 psy, je serais mal barrée. Cette série n'existerait pas.
02:32 Icon of French Cinema.
02:34 C'est le titre de ma
02:36 série qui sort sur Arte.
02:38 Le point de départ de cette série, c'était, au début,
02:40 je voulais raconter l'histoire,
02:42 faire le portrait
02:44 de trois femmes
02:46 de générations
02:48 différentes
02:50 et qui,
02:52 chacune à leur manière, naviguent
02:54 un monde
02:56 de patriarcat.
02:58 Il se trouve
03:00 que l'une de ces femmes
03:02 était moi. Je voulais aussi
03:04 raconter... C'est un peu
03:06 comme un puzzle. J'avais toutes sortes d'idées,
03:08 dont l'une était de raconter l'histoire
03:10 d'une Française qui revient en France
03:12 et qui se retrouve confrontée à son
03:14 pays, un peu comme une
03:16 touriste. Et d'avoir un regard sur
03:18 la France, les Français
03:20 et le cinéma français, à travers
03:22 les yeux de cette Française, actrice,
03:24 mère célibataire, mère de
03:26 deux enfants, c'était un des
03:28 aspects que je voulais aborder en écrivant cette série.
03:30 Tchiiiiiii !