A la tête de Bologne, l'ancien milieu du PSG Thiago Motta crée la surprise cette saison en Serie A. Mais avec quelle méthode ?
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00:00 Alors on va parler de Bologne un peu, qui est quatrième de série à La Trêve, entraînée par Tiago Mota.
00:04 Déjà, est-ce que tu es étonné par le classement de Bologne, Yo ?
00:06 Oui, ce serait difficile de ne pas être étonné.
00:09 Autant on savait qu'ils étaient sur une bonne dynamique, qu'ils recrutaient bien, qu'ils avaient un bon entraîneur,
00:16 que les choses se mettaient en place, que moi j'étais assez séduit dès le départ.
00:19 Et on en avait parlé le lundi soir par le mercato fait par Bologne.
00:22 Autant les retrouver quatrième quand tu as une densité de clubs importants
00:27 qui luttent pour les quatre premières places chaque année,
00:30 quand tu comptes les trois gros clubs du Nord, le Napoli, les deux clubs romains,
00:33 même tu peux mettre la Talanta et la Fiorentina, qui doivent être des clubs qui maintenant finissent devant Bologne.
00:37 Non, c'est forcément surprenant de les voir à cette position-là.
00:42 Ça c'était par rapport aux attentes du début de saison.
00:44 Maintenant, sur ce qu'on voit depuis le début de la saison, c'est une forme de logique.
00:48 Et alors, Malon, la question c'est, est-ce qu'ils peuvent tenir à ce rythme-là ?
00:51 C'est une forme de logique, on va s'arrêter là-dessus, et sur leur dernier match,
00:57 que le sérieux, la rigueur, ce que tu mets en place ce soir avec on pensait, c'est très bien.
01:02 Mais quand on parle de cette équipe, il ne faut pas non plus penser qu'elle joue tous les matchs
01:08 en les dominant, en écrasant l'adversaire et tout, ce n'est pas que ça leur réussite.
01:12 Parce qu'en l'occurrence contre la Talanta, ils sont plutôt dominés.
01:15 Ils marquent sur un corner, ce qui n'est pas a priori...
01:19 - Une séquence de jeu très travaillée.
01:20 - Oui, on va dire que ce n'est pas à travers un but comme ça que tu vois vraiment ce dont ils sont capables.
01:27 C'est plutôt l'idée que tu as été dominé dans un match, on va dire,
01:31 entre deux équipes qui ne font pas partie des Cador et que tu le gagnes le match sur une phase arrêtée.
01:37 Ça veut dire que tu es en pleine confiance, ça veut dire que tu peux accepter un match où tu es dominé, tout ça.
01:42 C'est aussi ça que dégage cette équipe, c'est qu'elle est en réussite.
01:46 Je trouve que c'est un point positif.
01:49 Est-ce qu'ils vont réussir à garder cette position en classement ?
01:53 - Franchement, ce serait un méga exploit parce qu'il n'y a pas de Cador dans cette équipe.
01:57 C'est du travail bien fait.
02:01 Tu regardes, il y a le souci du geste technique, tu vois vraiment qu'ils veulent tout faire bien.
02:05 - Et donc ce moment-là, on se rend compte vers le coach, vers Tiago Mota alors.
02:08 - Mais tu sens que c'est travaillé, qu'il y a un soin qui est apporté aux transmissions.
02:14 Le mec booste, il y a du mouvement, c'est propre.
02:18 Mais attention, maintenant, ce n'est pas une équipe, s'ils jouent à Milan, l'Inter, ils ne vont pas dominer le match.
02:23 Ils vont avoir du mal.
02:24 Ils vont subir des occasions.
02:27 Ce n'est pas une équipe qui se balade, mais c'est une équipe qui, je te dis, c'est du petit artisanat bien fait,
02:33 qui est récompensé.
02:35 C'est en réussite.
02:35 Ce n'est pas que de cette année, puisque c'est depuis qu'il est arrivé Tiago Mota que l'équipe est en progression.
02:40 Maintenant, effectivement, moi, les joueurs, je ne les connais pas tous.
02:43 Donc que Johan me dise, et c'est là que ça va m'intéresser, tel joueur, moi, je le connaissais avec Tiago Mota.
02:48 J'ai l'impression qu'il est nettement meilleur.
02:50 Ça, ça m'intéresse maintenant.
02:53 Oui, alors, juste pour dire, évidemment, qu'il ne maîtrise pas tous les adversaires comme Tiago Mota aimerait dans son idéal de jeu
03:03 et dans ce qu'il a envie de mettre en place dans les saisons à venir.
03:06 Maintenant, même contre eux, moi, j'ai des souvenirs précis contre la Fiorentina, contre la Roma, même leur seule défaite contre un gros cette saison,
03:12 c'est le Milan la première journée.
03:14 C'est plutôt eux qui dominent le match.
03:15 Donc, même contre des formations fortes sur le papier, ils sont en capacité de le faire.
03:20 Parce que maintenant, ce collectif là, qui est fait d'individualités de
03:24 de second rang, entre guillemets, si on met des rangs de 1 à 10, c'est de ce qu'on a fait.
03:31 Il n'y a pas de vedette.
03:32 Voilà, il n'y a pas du tout de vedette.
03:34 Mais je suis sûr qu'une équipe comme la Juve, il les domine.
03:35 Vu leur refus de jouer d'allégries, c'est sûr que...
03:37 Oui, oui, non, mais bien sûr.
03:39 Mais tu sais, quand tu prends les...
03:42 Depuis le début de la saison, alors sans aller jusqu'à maîtriser, dominer, etc.
03:47 Mais ils sont un vaincu contre l'Inter, un vaincu contre la Juve, le Napoli, la Roma, la Lazio, la Talanta.
03:52 Ça veut dire quand même que face au groupe...
03:53 Non, mais il y a du sens, il y a du sens.
03:55 Voilà, ils sont quand même capables de les mettre en difficulté.
03:57 Alors, parfois, tu n'as pas trop le ballon et donc tu dois jouer autrement.
04:01 Mais encore une fois, quand c'est travaillé, quand c'est huilé, quand les schémas de passes sont compris,
04:05 quand les déplacements sont extrêmement travaillés, etc.
04:08 C'est plus facile aussi de jouer en transition.
04:10 Ce n'est pas simplement du pouce ballon ou du "je balance un long ballon devant et advienne que pourra".
04:15 Donc non, c'est extrêmement travaillé.
04:17 Il y a des joueurs qui progressent.
04:18 Tu parlais des joueurs.
04:19 Zirxé, il est en train de prendre une dimension assez incroyable.
04:22 Lui, je te l'ai dit, on a échangé pendant le match.
04:24 Lui, il m'a beaucoup plu.
04:25 Lui, il est sur le Néerlandais.
04:26 Le Néerlandais, là, qui a un parcours...
04:30 Il est passé par l'Allemagne, je crois.
04:31 Par le Bayern.
04:32 Il a un parcours où je pense qu'on l'attendait assez haut, très vite et que ça n'a pas tout de suite fonctionné.
04:38 Mais là, le gars, il a du ballon.
04:41 Il devient un numéro 9 très complet, qui en plus est capable de marquer.
04:46 Parce que c'est un peu son truc d'être un joueur complet.
04:48 On le savait déjà.
04:49 Aussi précis, aussi juste.
04:51 Il ne l'était pas, il est en train de le devenir.
04:53 Mais il a toujours été 9.
04:55 Parce que comme il décroche beaucoup, il a une super technique.
04:58 Il aurait presque pu jouer à un autre endroit que 9.
05:00 Il a parfois joué 9,5, effectivement, avec un autre attaquant.
05:03 Parce que la façon dont il joue 9, je te l'ai dit, il fait penser à Memphis dans le fait de décrocher comme ça,
05:08 d'être capable d'avancer avec le ballon, de faire des passes.
05:11 Il a vraiment une sacrée technique, ce joueur.
05:13 Tu as raison.
05:14 Et moi, dans mon idéal, si là on transpose avec la sélection néerlandaise,
05:21 moi, tu me demandes de choisir entre Verhoeven et Zirkzee.
05:25 Ah oui, je suis d'accord.
05:26 C'est le choix assez rapide, en fait.
05:28 Il faudra voir ce que Ronald Koeman va en faire.
05:30 Oui, après, ça, ça dépend de comment tu joues.
05:31 Parce que l'autre, s'il le met devant, il joue et tout, ça peut être bien aussi.
05:34 Lui qui avait fait de De Paye un faux numéro 9 avec un 10 derrière lui de projection comme Weineldum, ça marchait très bien.
05:41 Après, ils ne peuvent pas être deux faux 9.
05:42 Non, ils ne peuvent pas être deux faux 9, mais comme De Paye est tout le temps blessé, en fait, ça peut ouvrir une porte.
05:47 Mais juste pour citer rapidement, les Ferguson aussi, par exemple, qui est en train de prendre une autre dimension.
05:52 Et Bischer aussi, qui venait de Suisse de mémoire, en train de prendre une autre dimension.
05:55 Christensen, le danois, se relance.
05:57 Poch, qui était à Offenheim, est en train de devenir un latéral droit,
06:00 alors qu'il était plutôt parfois dans l'axe en Allemagne.
06:03 Il devient un latéral droit très intelligent.
06:05 C'était la femme de Beckham dans une autre vie, Poch.
06:06 Oui, bien sûr.
06:07 C'est pas tout à fait le même, mais il y a eu aussi Loukoumi, qui progresse bien, qui vient de Belgique.
06:13 En fait, l'exemple le plus marquant du travail de Mota pour moi, c'est Zirxé et Calafiori.
06:21 Calafiori, qui est un latéral gauche.
06:24 Et en fait, il y a eu une pénurie de défenseurs centraux dans cette saison-là.
06:28 Il y a eu beaucoup de blessés, de suspendus.
06:29 Il a installé Calafiori que personne n'imaginait comme défenseur central.
06:34 Et il est en train de faire, même s'il avait joué parfois à balle comme ça,
06:37 il est en train de faire une saison, une demi-saison Calafiori que personne n'attendait.
06:41 Donc c'est aussi bien la preuve que lui voit aussi des qualités de joueur qu'il n'hésite pas à changer de poste.
06:47 Et Johan, est-ce qu'au final, honnêtement, on doit être surpris de ce qu'on voit ?
06:51 Quand tu sais qui est Thiago Mota, le mec école Barça, donc il a fréquenté, tout ça il connaît par cœur.
06:59 Mélangé à l'école Inter de Mourinho, champion d'Europe 2010.
07:05 Les entraîneurs qu'il a eu, les joueurs qu'il a eu autour de lui, le joueur qu'il était lui-même,
07:10 un joueur vraiment hors catégorie, intelligent.
07:14 Tout le monde disait déjà que sur le terrain, c'était lui l'entraîneur qui bonifiait tout le monde.
07:19 Est-ce qu'on doit être surpris que ça devienne un très bon coach ?
07:22 Maintenant, c'est juste son évolution.
07:25 Comment ça va se passer ?
07:26 Il est dans un club italien, on va dire, anonyme.
07:30 Outsider, underdog.
07:31 Même pas, même pas.
07:32 Bologne, c'est mal historiquement.
07:34 Je regardais sur les 20 dernières saisons en Serie A, ils ont peut-être fini deux fois en première partie de tableau.
07:39 C'est complètement fou.
07:40 Mais c'est presque anormal.
07:41 C'est la 7ème plus grande ville.
07:42 Il y a des décennies.
07:43 C'est la 7ème plus grande ville italienne.
07:45 Donc c'est presque anormal.
07:46 Oui, que ce soit une grande ville.
07:47 D'accord.
07:48 On se souvient de la bagarre Bologne-OM.
07:49 Bologne, dans le sport italien, c'est le basket avant tout.
07:51 Bien sûr.
07:52 Il y a eu une belle période, je crois que c'était les années 50 de Bologne.
07:56 Le Kinder Bologne.
07:57 Exactement.
07:58 C'est ça, l'équipe des baskets.
07:59 Oui, parce qu'à une époque, on disait en Italie, dans les villes où tu n'avais pas
08:04 une grande équipe de foot, c'est là où tu avais une grande équipe de basket ou d'un
08:07 autre grand sport.
08:08 Et Bologne, c'était tout le temps ça.
08:10 Bon, voilà.
08:11 Ce n'est pas la plus grande ville de foot, mais il y avait quand même beaucoup de supporters.
08:16 C'est une vraie, malgré tout...
08:17 Un stade particulier, avec ses tours, il est impressionnant.
08:21 Mais tu citeras, je ne sais pas combien d'équipes avant de citer Bologne.
08:24 Dans sa progression, il est lié.
08:26 Il fait parler de ce club.
08:27 On n'en aurait jamais parlé dans l'after s'il n'y avait pas Thiago Mota et s'il n'y
08:30 avait pas ses résultats.
08:31 Qu'est-ce qu'il va faire ensuite ? Est-ce qu'il va rester à Bologne à la fin de la
08:35 saison ou est-ce que quand il sera démarché, parce qu'évidemment, tout le monde se pense
08:38 sur son cas et maintenant, on va se dire Thiago Mota, à quelle équipe on va lui confier ?
08:42 Comment va se passer sa carrière maintenant ?
08:44 Mais que l'on lui propose et qu'il ait l'opportunité de la grande carrière, il est évident qu'il
08:49 va l'avoir.
08:50 Ce sera à lui de saisir les opportunités.
08:51 La question que je voulais poser, c'est une question qu'on se pose pour plein de coachs.
08:56 Les qualités, Daniel a décrit le personnage, on l'attend.
08:59 Au PSG, on en parlait dans la shortlist, on souhaitait presque l'avoir parce qu'en plus
09:03 ancien joueur et que le PSG est orphelin d'ailleurs sur le terrain d'un joueur comme Thiago Mota.
09:09 Mais est-ce qu'il est capable de changer de club ? Je veux dire de gérer d'autres vestiaires
09:15 que ça ?
09:16 C'est pour ça que je dis, on doit te donner l'opportunité, puis on verra.
09:18 Il y a deux qualités qui font que je peux l'imaginer dans un grand club, même si évidemment
09:23 on ne le sait pas encore et on le verra.
09:24 Il les a connus déjà les grands clubs.
09:26 Un, c'est l'adaptabilité.
09:27 Je trouve que c'est un entraîneur très intelligent et je ne parle pas seulement de
09:32 terrain, sa manière de s'exprimer avec les joueurs selon le statut des joueurs, sa manière
09:35 de s'exprimer avec les médias.
09:36 Je le trouve vraiment très intelligent là-dessus.
09:39 Et deux, c'est l'exigence.
09:41 Et dans les grands clubs où tu as besoin d'exigence, où tu es à confronter à ça au quotidien,
09:45 lui il est en train d'amener une dose d'exigence à Bologne qui est assez phénoménale pour
09:49 un club de ce statut-là puisqu'on parlait de ce statut-là.
09:51 Ah oui, lui de ce côté-là, exigence et tout, il a tellement connu le top niveau,
09:54 ça il apporte.
09:55 Oui, mais être exigeant avec des joueurs lambda ou, je ne dis pas qu'il ne le sera
10:00 pas au contraire, avec des joueurs que personne ne sait.
10:03 L'opportunité, il l'aura, c'est à lui de mener sa carrière.
10:06 Mais il n'y aura rien d'étonnant à ce que dans quelques mois on lui dise "bon
10:09 vas-y, prends la grosse équipe et montre-nous".
10:11 Oui.
10:12 [SILENCE]