Le professeur de philosophie, Claude Obadia : «On ne gouverne pas un pays et on ne met pas en place des politiques sociales, économiques, intégrationniste en s'appuyant simplement sur une éthique de conviction».
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00:00 Écoutez, quand les associations réagissent comme elles le font, et qu'elles font valoir les principes de l'accueil et les principes humanistes
00:09 qui nous dicteraient le devoir d'accueillir les mineurs isolés, d'accueillir les migrants, écoutez, les associations, je crois qu'elles sont dans leur rôle.
00:19 Les associations ici, elles sont, si vous voulez, acquises à ce que Max Weber, le grand sociologue, appelait une éthique de la conviction.
00:27 Et on ne gouverne pas un pays et on ne met pas en place des politiques sociales, économiques, intégrationnistes, en s'appuyant simplement sur une éthique de conviction.
00:38 On doit aussi développer une éthique de responsabilité. Et on voit bien que la situation que vous avez évoquée dans l'un, elle manifeste ici, si vous voulez, un conflit
00:47 entre les principes qui nous dictent le devoir d'accueillir la détresse et la réalité qui est celle des départements qui ne peuvent pas matériellement,
00:58 qui ne peuvent pas, du point de vue de l'intendance, appliquer les principes humanistes de l'accueil des personnes en détresse.
01:06 Donc, si vous voulez, les associations ont raison sans doute de faire valoir les principes qu'elles font valoir.
01:13 Mais je pense que j'ai en tant que citoyen aussi raison d'opposer ici à l'éthique de conviction.
01:20 Enfin, peut-être pas de lui opposer, mais de nuancer les principes par leur applicabilité, par la question de savoir s'il est vraiment possible aujourd'hui,
01:30 on va en reparler aussi au sujet de la loi de l'immigration tout à l'heure, s'il est vraiment possible aujourd'hui,
01:36 pratiquement dans l'État, dans la situation dans laquelle est la France, d'appliquer de façon inconditionnée ces principes.
01:45 Sous-titrage Société Radio-Canada
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