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00:00 Monsieur le Préfet, quelles sont les décisions qui ont été prises ?
00:02 Nous nous sommes réunis avec beaucoup d'acteurs économiques et institutionnels
00:06 qui sont concernés par la crise du canal de Suez.
00:10 Parce que, bien sûr, ici à La Réunion, nous dépendons à 95%
00:13 pour l'approvisionnement des produits que nous recevons
00:16 de la circulation maritime, du fret maritime.
00:18 Et ce fret maritime passe en grande partie par le canal de Suez.
00:21 Donc vous avez identifié la crise qui se produit là-bas.
00:24 Et je souhaitais, avec les acteurs concernés, qu'on se réunisse pour d'abord
00:28 bien objectiver la situation, savoir si on est dans une situation de crise immédiate
00:32 et si c'était le cas ou si ce n'était pas le cas, quelles conséquences on devait en tenir.
00:35 Donc on a eu une première réunion qui a été surtout faite pour échanger
00:38 mais aussi pour déterminer un certain nombre de décisions que j'ai prises.
00:42 J'ai ouvert à partir d'aujourd'hui une cellule de crise
00:45 qui sera pilotée par mon cabinet, qui se réunira aussi souvent que nécessaire
00:49 pour plusieurs raisons.
00:50 D'abord, connaître la situation et la suivre sur la durée.
00:53 On ne sait pas dire du tout aujourd'hui si cette crise du canal de Suez
00:57 va durer une semaine, un mois, un an,
01:00 et quel impact elle va avoir sur le trafic maritime.
01:03 Aujourd'hui, quelques navires ont été touchés,
01:05 mais le trafic continue dans le canal de Suez.
01:08 Les compagnies maritimes qui desservent la réunion ont commencé à prendre
01:11 des décisions de protection qu'on peut comprendre,
01:13 qui va les conduire à dérouter le trafic.
01:15 Mais je ne sais pas vous dire si ça va durer plusieurs semaines.
01:17 Donc la première décision qu'on a prise, c'est que cette cellule de crise
01:20 va suivre cette situation, se réunir aussi souvent que nécessaire.
01:23 Ensuite, on a identifié un certain nombre de sujets propres à la réunion
01:27 qui vont être importants à connaître.
01:29 D'abord, pour le grand port maritime, l'impact de ces détournements de trafic,
01:33 ça va être pour la capacité à gérer les conteneurs qui arrivent là
01:37 et qui sont stockés vides à un moment.
01:39 On a déjà connu ça dans le passé.
01:40 Donc le grand port maritime va piloter ce chantier-là.
01:43 Ensuite, les acteurs économiques ont souhaité m'alerter,
01:45 c'est tout à fait légitime, sur leurs craintes pour les entreprises.
01:49 Donc on va suivre la situation des entreprises réunionnaises
01:51 et s'il y a un impact de la part de cet éroutement sur les coûts des entreprises,
01:57 on le mesurera et une partie de la cellule de crise,
02:00 qui s'appelle la cellule d'appui à l'activité économique,
02:03 qui est pilotée auprès de moi par le SGAR, par la direction des finances publiques
02:07 et par la direction du travail et des entreprises,
02:10 va se consacrer à suivre ça sur la durée.
02:13 Et puis on a mesuré ensuite beaucoup d'autres impacts,
02:15 y compris l'impact possible sur les prix pour les consommateurs.
02:19 Et donc j'ai demandé à la DEDS de faire un suivi sur les prix à la consommation
02:23 pour vérifier que plutôt à moyen terme qu'à court terme,
02:26 lorsqu'il y a quelques semaines,
02:28 cette crise, si elle durait, aurait un impact sur nos approvisionnements,
02:31 quel impact sur les prix à la consommation.
02:33 Voilà pour vous faire simple et résumé les décisions qu'on a prises aujourd'hui.
02:37 Cette cellule de crise dédiée à l'impact de ce qui se passe dans le canal de Suez,
02:43 elle se réunira aussi souvent que nécessaire.
02:45 On a décidé de se revoir tout début janvier déjà dans ce format-là.
02:49 Et puis de façon intermédiaire, il y aura des travaux plus spécifiques sur les différents sujets.
02:53 Qui sera dans cette cellule de crise ?
02:55 A peu près les acteurs que j'avais invités aujourd'hui,
02:58 c'est-à-dire les consulaires, les partenaires de l'économie portuaire,
03:03 c'est-à-dire le grand port maritime, les transporteurs, les aconiers,
03:08 les compagnies maritimes elles-mêmes bien sûr.
03:10 Et puis autour de ça, tous les acteurs institutionnels, la région, le département,
03:15 les chambres consulaires et puis les serviteurs de l'État au sens large.
03:20 Un bateau qui passe par le Cap de Bonne Espérance, c'est entre 7 et 10 jours de mer en plus.
03:24 Combien ça va coûter en plus par contenant ?
03:26 Est-ce que les compagnies maritimes ont apporté ce que vous pensez ?
03:28 Non, elles ne nous l'ont pas dit précisément.
03:30 Et ce qu'elles nous disent, c'est que ça va être variable selon les situations,
03:33 selon le moment où on déroute, selon le nombre de conteneurs qui sont provités, etc.
03:37 Donc il n'y a pas pour l'instant d'algorithme précis qui nous permette de le savoir.
03:40 Et c'est ça qu'on va suivre dans la durée pour vérifier aussi quel impact ça a sur l'économie de la région.
03:45 En termes de sécurité maritime, M. le Préfet,
03:47 est-ce que ça va déclencher une action particulière de PASOI ?
03:51 Ça a peut-être déjà débuté.
03:52 Est-ce que le partenariat avec l'Inde, par exemple, peut permettre de patrouiller
03:57 de manière plus intense dans les zones touchées ? Qu'est-ce qui est prévu ?
04:01 Alors ce sujet est porté au plus haut niveau, y compris dans notre pays, la France.
04:06 Le président de la République a eu l'occasion lui-même de dire son attention à cette situation-là.
04:11 Et il y a évidemment une coopération entre les partenaires stratégiques de la France,
04:16 les Américains, les Britanniques et tous ceux qui peuvent être concernés,
04:20 et notamment, bien sûr, les Indiens, pour essayer de faire en sorte que cette crise ait le moins d'impact possible,
04:24 que d'abord les navires qui traversent la zone soient protégés.
04:27 Je ne sais pas, il ne relève pas du tout de moi à ce stade de dire
04:30 quelles solutions militaires ou opérationnelles seront prises.
04:33 Ça, c'est pas l'affaire du préfet de la Réunion.
04:35 En revanche, nous, on est là et on s'est réunis pour tirer toutes les conséquences de cette crise.
04:39 Est-ce que vous avez des nouvelles du tanker de l'Irma Sleipnit qui a été touché par les tirs des outils ?
04:43 Et toutes les vraies nouvelles à la source de la Réunion ?
04:45 Oui, j'ai des nouvelles. En fait, la compagnie concernée nous a donné des nouvelles
04:49 sur le fait qu'il avait été capable de reprendre la route et qu'il approvisionnera dans quelques jours,
04:54 je crois que c'est 7 à 8 jours de différé.
04:57 Il devait arriver le 18 août, il va arriver le 30 décembre.
05:02 Il n'y a pas de ce point de vue-là d'impact opérationnel sur le fonctionnement du processus.
05:06 Mais on va suivre ça dans le jour avec les différents opérateurs.
05:10 Ce que je dis honnêtement, vous voyez, en m'exprimant devant vous et en ayant réuni tout le monde,
05:14 on ne nie pas la réalité. En revanche, il ne faut pas crier avant d'avoir mal.
05:18 Il ne faut surtout pas sur-réagir à une situation qui aujourd'hui est maîtrisée, est connue,
05:23 va être pilotée dans la durée. Il ne faut pas sur-réagir.
05:27 Mais simplement le suivre en responsabilité.
05:30 C'est ça qu'on fait et qui nous a réunis à la préfecture en décembre.
05:33 Justement, le constat aujourd'hui, quel est-il ?
05:36 Concrètement, quels sont les impacts réels aujourd'hui ?
05:40 Pour l'instant, pas d'impact réel, mais on a souhaité se réunir très vite.
05:44 Les chefs d'entreprise représentés par leurs représentants, notamment, m'ont dit
05:48 "Monsieur le Préfet, il faut qu'on se parle, et plutôt tôt et maintenant, avant même qu'il y ait de l'impact."
05:52 Parce que des crises, on en a connu depuis des années,
05:55 depuis la crise Covid, la crise en Ukraine, etc.
05:58 Donc l'économie réunionnaise, et d'une façon générale,
06:01 la société réunionnaise a été résiliente, a été capable de faire face.
06:04 Mais bon, crise après crise, on doit quand même prendre en compte les crises passées.
06:08 C'était ça aussi un peu l'objet de l'échange.
06:11 Mais pour arriver à gérer une crise, c'est comme toujours, il faut savoir et connaître.
06:15 Donc le premier point qu'on s'est dit ensemble, c'est qu'il faut arriver à bien objectiver la situation
06:19 et ne pas sur-réagir à une crise qui, pour l'instant, n'a pas encore commencé à produire ses impacts de chaîne.
06:25 Merci beaucoup.
06:28 Je voulais poser la question sur les pulsions des spider-man.
06:31 Est-ce qu'on peut avoir une réaction par rapport à cette décision ?