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L'attaque de Pearl Harbor a permis au général de Gaulle et à son mouvement de gagner la légitimité qui lui manquait tant à ses débuts. C'est en Océanie, entre Tahiti, Bora-Bora, Nouméa et les Nouvelles-Hébrides, que la France Libre va devenir pour la première fois une réalité territoriale, et que le Charles de Gaulle sera reconnu officiellement comme son chef par les Américains. Historiens et images d'archives évoquent avec éloquence cette page méconnue de la Seconde Guerre mondiale, décisive pour la France.

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00:00 (Bruits de la télé)
00:21 (Bruits de la télé)
00:31 Ce 7 décembre 1941, l'annonce de l'attaque surprise des forces aéronavales japonaises sur Pearl Harbor choque les États-Unis et le monde.
00:40 (Bruits de la télé)
00:46 Mais à Londres, au sein de l'état-major de la France libre réfugié à Carlton Gardens, c'est aussi un nouveau vent d'espoir qui s'élève.
00:57 Pour le général de Gaulle, l'entrée en guerre des États-Unis devrait enfin faire basculer le rapport de force entre les alliés et les puissances de l'Axe.
01:14 Pourtant, quelques semaines plus tard, de Gaulle reçoit depuis les territoires français du Pacifique un télégramme secret inquiétant.
01:22 Il fait état de relations explosives avec les Américains.
01:26 « J'appréhende une combinaison secrète entre l'Amérique et l'Australie pour nous imposer sans consultation préalable le débarquement de troupes américaines.
01:36 J'exécuterai vos ordres par tous les moyens. »
01:41 La France libre s'apprêterait-elle à repousser réellement par les armes un débarquement de troupes américaines dans le Pacifique ?
01:49 Quels enjeux se trament derrière cette hypothétique menace ?
01:53 Et quel rôle inattendu viennent jouer dans la guerre les Français d'Océanie ?
01:59 Leur destin en sera transformé.
02:03 [Générique]
02:24 Tout commence plusieurs mois auparavant.
02:27 En juin 1940 exactement.
02:30 La Nouvelle Calédonie, les Nouvelles Hébrides, l'actuel Vanuatu, Wallis et Futuna, et les EFO, les établissements français de l'Océanie, l'ancien nom de la Polynésie française, sont quelques confettis de l'Empire français perdu au milieu de l'océan Pacifique.
02:49 Pour les habitants, la vie continue comme si de rien n'était.
02:53 À des milliers de kilomètres de la métropole et du front, la guerre n'existe pas, ou si peu.
02:59 Au cinéma, à travers les rares actualités qui leur parviennent.
03:03 À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les territoires du Pacifique c'est un peu considéré comme le cimetière des gouverneurs.
03:14 C'est un espace qui est très très périphérique de l'Empire français.
03:17 Là où on voit des gens qu'on n'enverrait pas dans les territoires "considérés" comme très importants pour l'Empire.
03:28 Mais soudain, après la débâcle et l'armistice, un homme leur parle à la radio anglaise.
03:34 La voix d'une résistance française.
03:37 Nous croyons que l'honneur des Français consiste à continuer la guerre aux côtés de leurs alliés.
03:49 Les Français du Pacifique sont parmi les seuls à entendre de Gaulle en juin 1940.
03:55 La BBC, la radio britannique, relaie son discours dans toute l'Océanie.
04:01 Car dans le Pacifique, le Royaume-Uni reste très présent.
04:10 Ces colonies ou anciennes colonies indépendantes depuis la Première Guerre mondiale,
04:16 comme les îles Cook, Fidji et Salomon, et surtout l'Australie, restent étroitement liées à la couronne britannique.
04:24 Réagissant à l'appel de De Gaulle, le 21 juin 1940,
04:29 le centre-ville de Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, connaît une agitation singulière.
04:35 Des hommes et des femmes convergent vers le monument aux morts de la ville,
04:43 dans une atmosphère de joyeuse kermesse.
04:48 Ils portent des drapeaux français et britanniques, et leur voix clame leur refus de l'armistice de Pétain.
04:55 Le gouverneur de la Nouvelle-Calédonie, Georges Pellissier, se range dans leur sillage.
05:10 Il annonce lui aussi son intention de poursuivre le combat aux côtés des Britanniques.
05:17 Ces Français du bout du monde sont-ils les plus fervents patriotes de l'Empire ?
05:22 La réalité est un peu plus prosaïque.
05:27 Le gouverneur de la Nouvelle-Calédonie doit administrer un territoire qui est coupé de la métropole,
05:33 et qui se situe en fait très proche du territoire du Commonwealth et de l'Australie.
05:42 Il y a plutôt une sorte d'intérêt bien compris, et qui est nécessaire en fait pour la survie de ces territoires,
05:48 d'entretenir des bonnes relations avec les Britanniques.
05:50 Parce que si en plus de relations coupées avec la métropole, les Britanniques décident d'isoler ces territoires,
05:55 ça peut devenir très vite très compliqué.
06:08 À Londres, à l'état-major balbutiant de la France libre, peu importent les raisons.
06:13 Cette mobilisation en Nouvelle-Calédonie tombe à point nommé.
06:17 Ils n'ont pas beaucoup d'atouts dans leur manche au niveau international.
06:27 Et l'Empire, ça constitue un enjeu très important, parce que l'on va pouvoir tirer sur les Britanniques,
06:34 et bien une sorte de légitimité du fait de contrôler ces territoires impérieux.
06:39 Contrôler ces territoires, c'est incarner la France.
06:43 De Gaulle le comprend aussitôt.
06:47 Ce ralliement rapide des Français du Pacifique pourrait être l'une des premières clés pour amorcer cette légitimité,
06:54 et lui permettre de s'affirmer comme un interlocuteur crédible et respecté des alliés.
07:01 Mais un événement dramatique remet brutalement en cause cette stratégie.
07:05 Le 3 juillet 1940, les Britanniques attaquent la flotte française réfugiée en Algérie, à Mersel-Kébir.
07:18 Ils veulent éviter que ces navires ne tombent aux mains des Allemands.
07:21 Voilà les victimes de l'agression la plus rapide de l'histoire.
07:26 Voilà les victimes de l'agression la plus répugnante et la plus ignoble qui ait jamais été commise.
07:31 Vichy dénonce la traîtrise des Britanniques.
07:36 À Londres, De Gaulle, de son côté, enrage de ne pas avoir été mis au courant.
07:41 Il existait avant Mersel-Kébir, et il existe après Mersel-Kébir encore plus,
07:47 une sorte de défiance face à la perfide Albion,
07:51 et en tout cas de marins français à marins britanniques, où il y a une vraie animosité.
07:56 Les Français de Nouvelle-Calédonie sont eux aussi choqués par cette attaque.
08:02 Les débats agitent la population.
08:05 Peuvent-ils vraiment soutenir De Gaulle, l'allié des Anglais ?
08:10 Quelques jours plus tard, ils découvrent dans leurs journaux la proclamation de la guerre.
08:19 Ils découvrent dans leurs journaux la proclamation dans l'île des premières ordonnances constitutionnelles de Vichy.
08:24 Leur gouverneur, Georges Pellissier, a finalement changé de camp.
08:29 La tentation de continuer le combat, en fait, est passée au deuxième rang par rapport au loyalisme
08:38 et à sa loyauté à l'égard du gouvernement de Vichy.
08:41 Pour De Gaulle, tout semble à reconsidérer.
08:46 La perspective d'un ralliement rapide de la Nouvelle-Calédonie s'éloigne.
08:50 Voir pire, si la Nouvelle-Calédonie décide finalement de prêter allégeance à Pétain,
08:56 les Britanniques ne risquent-ils pas de se saisir de ce prétexte pour envahir les territoires français du Pacifique ?
09:02 L'Australie est soupçonnée depuis toujours de visées politiques et économiques sur l'île française.
09:10 Elle communique à Londres ses inquiétudes sur la situation calédonienne.
09:15 Elle craint que le nickel exploité sur l'île passe à l'ennemi.
09:18 La souveraineté de la France dans le Pacifique est en danger.
09:24 Mais surprise ! Le 22 juillet 1940, le quartier général de la France libre à Londres
09:38 reçoit un message confidentiel en provenance des nouvelles hybrides.
09:43 Son contenu fait renaître l'espoir.
09:46 De Henri Sauteau, commissaire résident français aux nouvelles hybrides, au général de Gaulle à Londres.
09:52 La population française des nouvelles hybrides a fait savoir par son commissaire résident français
09:58 qu'elle est inébranlablement décidée à soutenir la cause alliée aux côtés de l'Angleterre,
10:03 même par des envois de combattants,
10:05 qu'elle reconnaît exclusivement et à tous égards l'autorité du général de Gaulle.
10:10 L'administration, comme la population, se range sous son drapeau.
10:14 Le ralliement officiel des nouvelles hybrides à la France libre est certes bien modeste comparé aux enjeux,
10:23 mais il est hautement symbolique.
10:25 Ils sont seulement 180 colons français sur ce territoire,
10:29 coadministrés par la France et la Grande-Bretagne.
10:32 Des petits producteurs de copra pour l'essentiel.
10:38 Mais ils sont les premiers dans l'Empire français à se ranger sous l'autorité de de Gaulle.
10:43 Les premiers à offrir à la France libre cette légitimité territoriale.
10:49 Ce succès est à mettre au crédit d'un quasi inconnu, Henri Sauteau.
10:55 Henri Sauteau, qui est un fonctionnaire du ministère des colonies,
10:59 qui ne fait pas partie des gouverneurs les plus importants de l'Empire,
11:03 parce que sinon il ne serait pas dans ce territoire-là.
11:05 C'est le gouverneur d'une colonie qui est considérée comme en quelque sorte en deuxième division, pour simplifier.
11:10 Et en revanche ce qui est très intéressant c'est que dans les territoires du Pacifique, il est très vite très populaire.
11:15 De Gaulle décide alors de se servir d'Henri Sauteau pour tenter de faire définitivement basculer en sa faveur la Nouvelle-Calédonie.
11:29 Car pendant ces mois de juillet et août 1940, l'agitation politique n'a pas cessé sur l'île.
11:35 L'administration est certes officiellement pro-Vichy,
11:40 mais dans la population, des hommes et des femmes défient l'autorité du gouverneur.
11:45 Ils organisent des comités de Gaulle, font signer des pétitions.
11:50 Certains réclament l'autonomie de l'île.
11:56 Le gouverneur prend peur. Il demande à Vichy de lui envoyer des renforts.
12:00 Quelques jours plus tard, un navire de guerre, le Dumont d'Urville, fait route vers Nouméa, depuis l'Indochine restée fidèle à Pétain.
12:12 L'état-major de De Gaulle à Londres tente un coup de poker.
12:18 Il essaye de retourner l'équipage du navire en nommant le second à la place du capitaine.
12:24 De Muselier, chef des Forces navales françaises libres, pour l'officier en second, vous êtes nommé au commandement du Dumont d'Urville.
12:36 Compliment pour votre équipage et votre beau bâtiment qui se joint aux Forces navales de la France libre. Vive la France !
12:43 La réponse du Dumont d'Urville n'est pas du tout celle attendue.
12:50 De la part du commandant, officier en second, état-major et équipage du Dumont d'Urville. Merde !
12:56 Raté pour l'intimidation. De Gaulle doit trouver une autre solution.
13:04 A la fin du mois d'août 1940, il ordonne à Henri Sauteau de se rendre à Nouméa.
13:13 Il obtient de Churchill que les Australiens l'escortent avec un croiseur pour repousser si nécessaire une attaque des vichistes du Dumont d'Urville.
13:21 Pendant que Sauteau navigue vers la Nouvelle-Calédonie, dans la nuit du 18 au 19 septembre 1940, les Broussards, les fermiers de l'intérieur des terres, déclenchent une insurrection sur l'île.
13:40 Ils sont plusieurs centaines à descendre à l'aube sur Nouméa.
13:43 Georges Baudoux est l'un d'entre eux. Il raconte.
13:48 Les habitants sortent des maisons. Les Nouméens courent sur les trottoirs et essaient de nous suivre. La foule crie, hurle. On entend ses paroles.
13:57 « Voilà les Broussards ! Regardez tous ces camions ! Regardez tout ce monde ! »
14:01 C'est un délire général. Que de monde, que de monde ! Les rues grouillent d'individus.
14:08 Et en peu de temps se trouvent rassemblés plus de 3000 personnes.
14:11 Soutenus par la population, les hommes armés de leur simple fusil de chasse encerclent la résidence du gouverneur, bloquent la caserne et la radio.
14:21 Dans le port, l'équipage fidèle à Pétain du Dumont d'Urville, qui vient juste d'arriver, n'ose pas ouvrir le feu.
14:35 En ce matin du 19 septembre, Soto est maintenant lui aussi en vue de Nouméa.
14:40 Face au croiseur australien, le Dumont d'Urville préfère prendre le large.
14:49 Henri Soto embarque alors sur un canot. La foule l'attend en sauveur sur la jetée.
15:01 La caméra d'Auguste Mercier, un habitant de Nouméa, filme ce moment historique.
15:06 Accompagné par la foule, Soto décide de marcher vers la résidence du gouverneur.
15:18 Ces images inédites sont parmi les premières où apparaît la croix de Lorraine, le symbole de la France libre.
15:29 Arrivée sur place, la tension monte d'un cran. George Bodox poursuit son récit.
15:42 L'accueil du gouverneur est glacial. Celui-ci ne souhaite pas capituler.
15:46 Monsieur Soto, vous êtes un traître, et je vous mets en état d'arrestation.
15:51 Vous voulez vraiment annoncer à la foule que vous me mettez en état d'arrestation ?
15:58 Un cri à l'extérieur lui répond. Nous allons le pendre à la grille du parc.
16:02 Le gouverneur finit par céder, et Henri Soto s'adresse à la foule.
16:10 Calédoniens, je suis venu vers vous, envoyé par le général de Gaulle avec plein pouvoir,
16:19 afin de vous aider à réaliser sans tarder le ralliement de la nouvelle Calédonie à la France libre,
16:25 selon le vœu presque unanime de la population de Nouméa et de l'intérieur de l'île.
16:31 Avec 70 000 habitants et près de 19 000 km², le ralliement de la nouvelle Calédonie,
16:46 après celui des nouvelles Hébrides, est une victoire incontestable pour de Gaulle et la France libre.
16:54 Elle renforce considérablement sa légitimité.
16:57 D'autant qu'au même moment, les Polynésiens eux aussi se prononcent par référendum à une quasi-unanimité pour rejoindre de Gaulle.
17:06 Vu du côté de la France libre tout juste naissante et du général de Gaulle, ce sont des aubaines extraordinaires,
17:16 que ces territoires, même tout petits, à l'échelle de l'Empire français bien sûr,
17:20 se rallient aussi vite et de façon aussi spectaculaire.
17:24 C'est absolument essentiel, absolument essentiel.
17:27 Mais ça se fait parce qu'enfin quelqu'un propose quelque chose et se dresse dans la catastrophe.
17:34 Les nouvelles Hébrides est parti le signal du redressement de l'Empire français.
17:44 Et tout le monde a connu l'admirable élan patriotique qui a reporté dans la guerre la Nouvelle Calédonie et les établissements français d'Océanie.
17:55 Nous savons aujourd'hui que sous l'impulsion de leur chef, M. le haut-commissaire Soto, M. le gouverneur de Curton, M. l'administrateur Cutter,
18:08 les colonies françaises du Pacifique mettent sur pied de vastes ressources et des hommes dont on entendra parler.
18:17 La vie peut reprendre un cours plus serein dans les territoires du Pacifique.
18:26 Mais pas pour longtemps.
18:33 À partir de début 1941, les Français du Pacifique sont désormais préoccupés par une autre question.
18:45 La menace japonaise.
18:48 Les troupes de l'Empire du Soleil levant ont continué leur progression en Chine après leur invasion de la Manchourie en 1931.
18:56 Elles sont désormais aux frontières des colonies occidentales.
19:00 Elles menacent la Birmanie, les Indes orientales néerlandaises.
19:05 Elles sont entrées de force en Indochine française et sont alliées depuis le Pac de septembre 1940 avec Hitler et Mussolini.
19:14 En représailles, les Américains et les Alliés imposent aux Japonais un blocus pétrolier.
19:23 Les Calédoniens sont aux premières loges en cas d'attaque japonaise dans le Pacifique.
19:29 Et ce ne sont pas les quelques soldats sur place qui seront capables de les arrêter.
19:36 Les Australiens, inquiets, proposent d'assurer eux-mêmes la défense de la Nouvelle Calédonie.
19:42 Démunis, la France libre n'a pas d'autre choix que d'accepter.
19:47 Les Calédoniens voient débarquer en mars 1941 une mission militaire australienne.
19:55 Accueillis sur place avec bienveillance, les soldats installent des canons pour protéger Nouméa,
20:02 forment le personnel local à l'usage de l'armement et construisent même une base d'hydravions.
20:10 Mais à Londres, De Gaulle se méfie. Ces Australiens ne vont-ils pas menacer la souveraineté française ?
20:22 Le général veille immédiatement à limiter leur champ d'action. Il écrit en juin 1941
20:29 « Nous devons absolument obtenir que la protection de l'aviation et des hydravions australiens basés en Nouvelle Calédonie
20:36 soit à la disposition du commandant supérieur français. Nous devons limiter le nombre d'officiers et autres Australiens.
20:43 Ceux-ci ne doivent intervenir en rien dans l'organisation de nos forces ni dans l'emploi.
20:49 Ils doivent être attachés au commandant supérieur français. »
20:54 La réaffirmation de cette souveraineté est d'autant plus importante que les États-Unis continuent en 1941
21:04 d'entretenir des relations diplomatiques avec le régime du maréchal Pétain. Ils ont un ambassadeur à Vichy.
21:12 Lorsque Washington décide d'ouvrir un consulat à Nouméa, c'est à Vichy et non à la France libre
21:18 qu'est transmise la demande. Lorsque des navires américains demandent affaires escales à Tahiti,
21:24 c'est toujours à Vichy que la Navy américaine envoie sa requête.
21:29 Pour renforcer la visibilité de la souveraineté française sur ces territoires,
21:40 le général de Gaulle organise alors la levée d'un contingent militaire français dans le Pacifique.
21:46 L'enthousiasme est au rendez-vous. Près de 600 volontaires répandent à l'appel.
21:53 Venus de Polynésie et de Calédonie, ils défilent en ville avant de s'embarquer le 5 mai 1941 pour s'entraîner en Australie.
22:02 La foule et Henry Soto sont venus sur les quais pour les encourager.
22:09 Les Australiens saluent l'événement.
22:13 Tous les sailleurs libres ne peuvent pas être en erreur.
22:16 Portant le croix de Lorraine, l'emblème des forces de Gaulle, ils sont en route pour rejoindre la navire libre.
22:21 Ils se préparent à une inspection par le leader du mouvement libre en Australie, M. André Brennac.
22:27 Mes compatriotes et mes amis, de la part de tous les Français libres d'Australie,
22:31 je vous adresse un message de bienvenue bien cordial.
22:35 Vive le général de Gaulle !
22:38 Pour incarner l'autorité et le prestige de la France libre sur ces territoires éloignés,
22:43 de Gaulle décide également d'envoyer sur place un de ses proches,
22:47 Georges Thierry d'Argentlieu, comme haut-commissaire dans le Pacifique.
22:51 D'Argentlieu débarque à Nouméa le 5 novembre 1941.
23:02 Il se met immédiatement au travail, n'oubliant jamais de s'afficher dans les images de propagande
23:07 aux côtés de tous les symboles de l'autorité de la France libre et de De Gaulle.
23:12 D'Argentlieu c'est un personnage qui est un peu particulier,
23:15 parce qu'en fait il est à la fois officier de marine et en même temps il est religieux.
23:19 C'est-à-dire qu'en fait en 1919 il a démissionné de la marine pour rentrer dans les ordres.
23:25 Et en 1939, il est en train de démissionner de la marine pour rentrer dans les ordres.
23:30 Et en 1939, il va être mobilisé et reprend l'uniforme de l'officier français.
23:36 Mais il n'est pas forcément le bienvenu.
23:42 Les habitants de Nouméa n'apprécient pas que D'Argentlieu réquisitionne pour installer son état-major
23:47 de nombreuses maisons de particuliers.
23:50 Et Soto est vexé que De Gaulle lui impose un supérieur venu de Londres.
23:55 D'Argentlieu demande aux britanniques et américains du matériel et de l'armement.
23:59 Mais ces derniers l'ignorent et n'acceptent de discuter de ces questions
24:03 qu'avec les militaires australiens présents sur l'île.
24:06 La position de D'Argentlieu est compliquée.
24:13 Pourtant, De Gaulle réaffirme l'enjeu stratégique que représentent ces territoires.
24:19 "Je suis convaincu que les terres alliées du Pacifique sont destinées à jouer dans cette guerre
24:28 la plus grande dans l'histoire du monde un rôle capital
24:33 parce qu'elle domine les grandes routes maritimes et aériennes
24:38 qui d'Amérique et de l'extrême-orient conduisent vers l'Orient.
24:43 Les routes maritimes et aériennes qui d'Amérique et de l'extrême-orient conduisent en Afrique et dans la Méditerranée."
24:54 En août 1941, le cabinet de De Gaulle reçoit un courrier qui confirme les intuitions du général.
25:10 Le gouvernement de Sa Majesté la Reine d'Angleterre a récemment été informé
25:14 que les autorités des forces aériennes militaires des États-Unis désirent de concert avec nos services
25:20 établir une chaîne de terrain d'atterrissage susceptible de recevoir des bombardiers lourds
25:25 sur certaines îles entre Honolulu, la Nouvelle-Zélande, l'Australie, la Malaisie et les Philippines.
25:31 Parmi les groupes d'îles visées se trouvent la Nouvelle-Calédonie et les Nouvelles-Zébrides.
25:38 De Gaulle a une vision, une capacité d'anticipation tout de même assez étonnante,
25:42 une vision en fait de la guerre et de la France dans la guerre et de l'avenir après la guerre.
25:48 Et ça bien sûr, ça en impose.
26:04 Lorsque le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent Pearl Harbor,
26:09 le destin de la France libre prend un nouveau tour.
26:13 Car non seulement les Japonais ont détruit une bonne partie de la flotte américaine du Pacifique,
26:20 mais en moins de six mois, ils se sont emparés de tout le Pacifique Nord.
26:25 Les routes aériennes et maritimes qui passent au sud du Pacifique,
26:32 c'est-à-dire par la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie, deviennent incontournables.
26:38 Les alliés doivent désormais les protéger coûte que coûte pour espérer contenir les Japonais
26:45 et assurer l'approvisionnement de l'Australie isolée.
26:48 Mais s'ils veulent s'installer au fer escale sur les îles françaises du Pacifique,
26:54 ils doivent d'abord obtenir l'autorisation de la France libre.
27:00 De Gaulle réclame une contrepartie aux Américains, désormais en guerre.
27:04 Leur reconnaissance officielle de la France libre, de son autorité
27:09 et de la souveraineté inaliénable de la France sur ses territoires.
27:13 Roosevelt, qui surnomme De Gaulle le dingue, le fanatique,
27:21 peut-il refuser de céder à ses exigences ?
27:29 Dans un premier temps, les Américains préparent en secret autre chose.
27:33 Lors de la conférence d'Arcadia entre décembre 1941 et janvier 1942,
27:46 Roosevelt et Churchill ont en effet décidé sans attendre
27:50 l'envoi d'un corps expéditionnaire en Nouvelle-Calédonie.
27:54 Lorsque d'argent lieu à Nouméa découvre la nouvelle, il écrit immédiatement à De Gaulle.
28:00 Rien à ajouter en ce qui concerne l'Amérique.
28:03 Cette dernière semble résolue à tirer de nous tout ce qui l'intéresse,
28:09 sans aucune compensation pour nous.
28:11 J'appréhende une combinaison secrète entre l'Amérique et l'Australie
28:16 pour nous imposer sans consultation préalable le débarquement de troupes américaines.
28:22 J'exécuterai vos ordres par tous les moyens.
28:27 D'argent lieu a repris cette intransigeance du général de Gaulle,
28:31 ce qui correspond très bien à son caractère aussi,
28:34 cette intransigeance inversement proportionnelle à sa force,
28:38 et donc il dit qu'il est prêt à repousser un débarquement américain
28:42 si ce débarquement n'est pas autorisé par la France Libre.
28:46 D'argent lieu raconte n'importe quoi.
28:51 Il n'a aucun moyen de s'opposer à des soldats américains
28:54 qui arrivent à Nouvelle-Calédonie.
28:56 Que de Gaulle dise oui ou non, de toutes les façons il l'aurait fait.
28:59 On est confronté à une puissance dont on n'a pas idée.
29:03 Les américains, si donc ils avaient souhaité construire ces pistes
29:06 d'atterrissage et de décollage sur tel ou tel îlot,
29:10 malgré la volonté des Français Libres, ils l'auraient fait.
29:14 Ils l'auraient fait, c'est sûr et certain.
29:16 De Gaulle en est conscient.
29:25 Mais il continue à miser sur le pragmatisme des Américains.
29:28 Je pense que les Américains là sont dans une logique,
29:32 donnons-leur ce qu'ils souhaitent pour apaiser les choses,
29:35 on verra bien ensuite.
29:37 Côté Français Libres, c'est très important.
29:39 Mais de la part des Américains, c'est vraiment,
29:42 vous voulez un morceau de papier, nous allons vous donner un morceau de papier.
29:46 Si tout ce bazar pouvait s'arrêter, ça serait quand même commode.
29:50 Le 23 février 1942, le département d'état américain publie enfin
30:01 la déclaration tant attendue.
30:03 Les îles françaises d'Océanie sont sous le contrôle effectif
30:08 du comité national français établi à Londres.
30:10 Et les autorités des Etats-Unis coopèrent pour la défense de ces îles
30:15 avec les autorités établies par ce comité national français
30:18 et avec nul autre autorité française.
30:21 Le général de Gaulle se réjouit.
30:23 Dans les circonstances actuelles, nous ne pouvions espérer davantage.
30:27 Nous n'avons donc plus aucune raison d'empêcher les Américains
30:30 de prendre les mesures militaires nécessaires à la défense de nos territoires
30:34 et de débarquer, s'ils le jugent bon, des troupes.
30:38 Pour de Gaulle, c'est une vraie victoire.
30:43 Puisque c'est la première reconnaissance officielle de la part des Etats-Unis
30:48 du fait que la France libre administre des territoires.
30:51 C'est le premier pas, en tout cas, vers une reconnaissance internationale
30:54 de la France libre.
30:56 De Gaulle respecte aussitôt sa promesse.
31:00 Il accorde aux Américains l'autorisation d'installer une base à Bora Bora
31:04 en Polynésie française.
31:06 La vie des Français du Pacifique va s'en trouver transformée.
31:11 Un village oublié, soudain, est un point de départ stratégique.
31:16 Des natifs à l'aise se trouvent à côté des soldats, les navires et les marins américains.
31:24 La France libre, pour construire et défendre une base avancée pour la navire américaine.
31:37 En février 1942, les habitants de l'atoll de Bora Bora voient débarquer les Seabees,
31:44 l'unité de construction de l'armée américaine.
31:47 C'est une révolution pour ces Polynésiens, jusque-là isolés.
31:52 Un saut brutal dans la modernité.
31:55 Ils découvrent le bœuf en boîte, le beurre néo-zélandais, les soupes concentrées.
32:06 Les Américains construisent une route qui fait le tour de l'île.
32:09 Un port, un réseau d'adduction d'eau, une piste d'aviation et même une usine de crème glacée.
32:20 Le 12 mars 1942, c'est au tour des Calédoniens d'accueillir les Américains.
32:33 Les habitants de Nouméa voient débarquer du jour au lendemain pas moins de 17 000 G.I.s et tout leur matériel.
32:40 Ils descendent dans les rues pour assister au spectacle et fraterniser y compris avec le général Patch qui commande ses troupes.
32:52 En une seule journée, la population de la ville de Nouméa double.
33:01 Auguste Mercier qui avait filmé l'arrivée d'Henri Sauteau quelques mois plus tôt est lui aussi fasciné.
33:09 J'avais l'impression de rêver. Cela se déroulait comme dans un film.
33:15 Une émotion intense se dégageait de ce spectacle.
33:19 Je passe la journée sur les quais. Pendant le débarquement, une musique joue quelques morceaux dont la marseillaise.
33:27 Vers 17 heures, une compagnie féminine débarque et peu après les infirmières avec tout un matériel de secours.
33:33 Trois jours et trois nuits de travail furent nécessaires pour débarquer les milliers de soldats.
33:39 Les munitions, les rations, sans compter les dizaines de milliers de caisses de bière.
33:51 Un grand défilé est organisé pour célébrer l'arrivée des troupes. Tous les Calédoniens sont là pour applaudir.
33:58 Un grand défilé est organisé pour célébrer l'arrivée des troupes. Tous les Calédoniens sont là pour applaudir.
34:05 Un grand défilé est organisé pour célébrer l'arrivée des troupes. Tous les Calédoniens sont là pour applaudir.
34:10 À l'invitation des troupes libres, ils sont arrivés sur l'île de New Caledonia, au Pacifique.
34:14 L'île est stratégiquement située comme base pour attaquer les Japonais.
34:19 Ici, leurs troupes saluent l'arrivée d'une AES en Nouméa, la capitale de l'île.
34:25 La première troupe américaine à se mettre en marche en New Caledonia.
34:29 Une force de combats de soldats de train, qui marchent sous leurs étoiles et leurs étoiles au Pacifique.
34:36 150 000 à 200 000 hommes et femmes, américains mais aussi australiens et néo-zélandais, stationnent en New Caledonia, qui devient le quartier général du Pacifique.
34:50 Nouméa devient le deuxième port le plus important de ce côté du monde.
34:55 Les Américains construisent là encore des routes, des terrains d'aviation, des réseaux d'eau et d'électricité.
35:03 Ils changent la vie de la population.
35:05 Dans les villages reculés de Bruce, leurs soldats, qui pour beaucoup n'ont jamais connu autre chose que les plaines du Midwest, font leurs premiers apprentissages des techniques de combat dans la jungle.
35:22 Sous les yeux des habitants, les Américains testent leur tout nouveau matériel roulant, comme les bientôt célèbres jeeps, où le long des plages, les premières barges et techniques de débarquement.
35:36 Et les Calédoniens ne perdent pas une occasion de leur montrer leur affection.
35:41 Les Américains sont tous les jours à la recherche de la nouvelle technologie.
35:44 Leur mission est de trouver les moyens de combattre les animaux.
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41:13 Le pays du Pacifique connaît depuis quelques semaines un tournant crucial.
41:16 Les affrontements à aéronaval en mer de corail à Midway en mai 1942 ont stoppé l'avancée japonaise.
41:23 A Guadalcanal, les pertes sont lourdes chez les Marines.
41:31 Mais la victoire marque pour la première fois le reflux de l'Empire japonais.
41:37 En Nouvelle-Calédonie, les habitants jouent un rôle important dans cette reconquête du Pacifique qui s'amorce.
41:42 Nombreux sont les calédoniennes embauchées dans les hôpitaux de l'île qui accueillent les soldats alliés blessés, épuisés.
41:49 Elles participent aux soins ou à la logistique.
42:01 L'atmosphère tranquille de certains centres de repos dissimule à peine les traumatismes des soldats qu'elles croisent.
42:06 Pour les distraire, les jeunes calédoniennes sont invitées au bal de l'armée américaine.
42:15 Elles s'y rendent accompagnées de leur mère, tante ou autre chaperon.
42:20 Et réussissent parfois à échapper à leur vigilance.
42:25 Mais ce tableau presque romantique cache aussi d'autres réalités.
42:31 Les soldats ne sont pas des enfants de cœur.
42:35 Leur présence et leurs sourires éclatants s'accompagnent parfois de viols, d'agressions ou de trafics en tout genre.
42:42 Les soldats sont souvent les plus vulnérables.
42:47 Ils sont souvent les plus vulnérables.
42:52 Ils sont souvent les plus vulnérables.
42:55 Heureusement, ces violences restent à la marge.
42:59 L'American way of life que connaissent les Calédoniens transforme profondément la société de l'île.
43:05 Ce qui va subsister, si vous voulez, c'est la sensation extraordinaire provoquée par l'arrivée des Américains sur les néo-calédoniens.
43:17 C'est-à-dire l'idée qu'il existe une autre option.
43:22 L'idée que ce pays, les États-Unis, pourrait aider à obtenir une forme d'autonomie peut-être.
43:27 Pour les populations Kanak ou Walisiennes, aux Nouvelles Hébrides, à Walis ou en Nouvelle-Calédonie,
43:36 l'arrivée des Américains bouleverse les rapports sociaux.
43:40 Ils peuvent s'asseoir, manger, travailler avec les soldats américains.
43:45 Ils ne sont plus soumis au travail forcé comme avant-guerre.
43:50 Leur travail est nettement au-dessus de ce que leur donnaient les colons français.
43:53 Même si la ségrégation est présente dans l'armée américaine,
43:57 ils voient pour la première fois des gens de couleur aux côtés des blancs.
44:01 Jamais une telle considération ne leur a été portée.
44:06 Jean Waya est l'un d'entre eux. Il a été envoyé par le chef de sa tribu.
44:12 Je venais de Marais. J'avais 18 ans.
44:19 Mon travail consistait, comme tant d'autres, à décharger le matériel américain à Doniambo.
44:23 Notre cuisinier était un Américain et mon salaire était de 1 500 francs par mois.
44:29 Dans les camps de Mont-Ravel, il y avait quatre camps, cases et tentes.
44:34 Un pour les Broussards, Grandes-Terres, un pour les Maréens, un pour les Liffous, un pour les gens d'Ouvéa.
44:43 Nous les Kanaks avions une très bonne entente avec les Américains.
44:48 Ça déstabilise la manière dont l'économie et la société fonctionnaient.
44:52 Ça participe à un changement dans les relations entre le centre métropolitain et cette partie de l'Empire.
45:00 En 1943, puis 1944, partout, les forces de l'Axe reculent enfin.
45:13 Dans le Pacifique, les combats se déroulent maintenant beaucoup plus au nord.
45:17 Ils éloignent les priorités militaires américaines de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie.
45:23 Elles sont reléguées au rang de simples bases secondaires.
45:26 La pression autour des enjeux géostratégiques de souveraineté de ces îles retombe.
45:32 Mais De Gaulle doit rester vigilant.
45:35 Roosevelt déclara Staline et Churchill à la conférence de Téhéran en novembre 1943
45:42 que la Nouvelle-Calédonie devrait devenir un simple territoire sous mandat avant de décider seul de son avenir.
45:48 Et dans plusieurs rapports, des sénateurs américains et l'US Navy préconisent d'y conserver
45:55 des installations indispensables à la sécurité américaine au lendemain du conflit.
46:00 Les propos tenus par un certain nombre de diplomates américains et aussi par le président Roosevelt
46:05 sur la nécessaire décolonisation, ce qu'on appelle aujourd'hui la décolonisation,
46:11 la fin des empires, en particulier l'empire français après la seconde guerre mondiale,
46:16 sont des propos extrêmement clairs et donc extrêmement inquiétants pour un De Gaulle
46:20 et pour des Français libres dont ces morceaux d'empire sont une condition de la survie.
46:26 De Gaulle reste très hostile aux Américains, dont il estime qu'il ne cesse de tenter
46:34 de tailler des croupières à la pauvre France libre puis à la France combattante.
46:39 Il ne faut pas oublier que le gouvernement provisoire de la République française,
46:42 présidé par le général De Gaulle, n'est reconnu par les trois grands officiellement qu'à l'automne 1944.
46:48 L'armée de libération a tombé en France.
46:51 Pour la population de la Nouvelle-Calédonie, cette nouvelle a un important impact.
46:57 Pour la France, la maison de la liberté, la maison de la Marseillaise, c'était aussi leur maison.
47:02 La nouvelle du débarquement en Normandie est accueillie avec soulagement par la population calédonienne.
47:15 Les cloches sonnent, les sourires sont sur tous les visages et les larmes coulent.
47:20 Dans les rues de Nouméa, la radio américaine vient recueillir à chaud les impressions d'un soldat français sur ce débarquement en métropole.
47:29 Pendant que l'Europe est libérée, les Américains poursuivent leur voyage.
47:33 Leur mission est de protéger la France.
47:36 Leur mission est de protéger la France.
47:39 Leur mission est de protéger la France.
47:42 Leur mission est de protéger la France.
47:45 Leur mission est de protéger la France.
47:48 Leur mission est de protéger la France.
47:51 Leur mission est de protéger la France.
47:55 Pendant que l'Europe est libérée, les Américains poursuivent leur progression vers le Japon.
47:59 Après l'utilisation de la bombe atomique sur Hiroshima, puis Nagasaki, les 6 et 9 août 1945, le Japon capitule le 2 septembre.
48:12 Voici ceux qui vont signer la capitulation totale des nazis d'extrême-orient.
48:20 Cortège curieux et hallucinant qui mêle le dramatique au sombre nu.
48:25 Un pont de navire, MacArthur, un papier qu'on signe et là-dessus le silence.
48:31 Car le silence seul convient au geste qui marque le destin des nations.
48:36 A bord du cuirassé Missouri en baie de Tokyo, le général Leclerc, le héros de la 2ème DB, une figure majeure des forces françaises libres,
48:50 contre-signe lui aussi, aux côtés des anglais et des américains, l'acte de capitulation du Japon.
48:55 Mais il reste pour De Gaulle une question cruciale en suspens.
49:00 Les américains dominent désormais tout le Pacifique.
49:03 Décideront-ils finalement d'imposer leur présence sur ces territoires français ?
49:08 Oui Leclerc est sur le bateau pour signer.
49:14 De même que Delattre est à Berlin, il s'agit de s'organiser pour l'après-guerre.
49:21 On n'est déjà plus dans la guerre.
49:23 On est dans qui va être l'allié des États-Unis et du Royaume-Uni dans la confrontation qui s'annonce
49:32 avec un nouvel ennemi qui a été l'allié pendant toute la 2nde partie de la guerre qui est l'Union soviétique.
49:42 En 1944-1945 la messe est dite.
49:44 La France est une puissance secondaire. Point final.
49:48 A Nouméa, les victoires des alliés sont fêtées dans l'allièce populaire.
49:55 Les enfants sont habillés en uniforme américain, ces héros de la guerre, du nouveau monde qui s'annonce.
50:07 *Musique*
50:18 Mais préoccupés désormais par Staline, ces américains ont, heureusement pour de Gaulle,
50:23 définitivement abandonné toute ambition de conserver des bases sur les territoires français du Pacifique.
50:29 Leur troupe quitte la Nouvelle-Calédonie en 1946.
50:34 La France refusera de racheter les installations et matériels.
50:37 Les américains préfèrent les rapatrier ou les détruire plutôt que de les laisser à ces français arrogants.
50:44 Mais leur passage aura laissé une empreinte indélébile.
50:50 Certains quartiers de Nouméa portent toujours les noms des installations militaires américaines.
50:55 Motorpool, Receiving,
51:00 Bora Bora a conservé sa piste construite par les Sibis, toujours en service actuellement.
51:05 En 1946, de Gaulle réaffirmera que ses territoires et ses populations ont participé à changer le destin de la France libre.
51:18 Mais c'est avant tout une manière de reconstruire un mythe national et de donner à la France l'illusion de la liberté.
51:28 Une grandeur qu'elle n'aura plus jamais.
51:32 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org
51:35 "La France est une ville"
52:04 Sous-titrage Société Radio-Canada

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