À seulement 22 ans, Marius Lancelin a réalisé la crèche provençale d'Avignon pour cet hiver 2023.
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00:00 - Il est installé, notre invité du 6/9, on est déjà en train de discuter avec lui pour savoir s'il a fait bonne route,
00:06 Marius Lancelin, pour arriver jusqu'à la radio, Pascal.
00:08 - C'est pas évident, depuis Alta, il est pas lu. Marius Lancelin, bonjour !
00:11 - Bonjour à tous et bienvenue.
00:12 - 22 ans, un des plus jeunes crèchistes de France. Est-ce qu'on dit crèchiste parce qu'il y a un petit peu débat sur le terme ?
00:18 - C'est ça, exactement. Le petit débat, je vais vous l'expliquer. En fait, crèchistes, ça va être les artisans qui vont créer des décors, des bâtiments.
00:25 Moi, je vais plutôt me considérer comme un metteur en scène de crèche provençale.
00:29 - D'accord. Vous êtes le grand chef d'orchestre de la grande crèche, justement votre crèche, celle qui est installée dans l'église des Célestins, qui est immense.
00:37 Alors, c'est pas rien. La ville d'Avignon a fait appel à vous pour installer cette crèche et c'est une première pour vous.
00:42 - Tout à fait.
00:43 - Vous dites que c'est plus qu'un vrai cadeau de Noël. Vous pouvez nous expliquer ?
00:46 - Oui, bien sûr, parce qu'en fait, Avignon, pour moi, on a un lien direct. C'est-à-dire que tout est né à partir de cette ville.
00:53 Ma passion est née sur le marché de Noël, en fait, qui était à la place de l'horloge à l'époque encore.
00:59 Et mon père m'a offert mon premier personnage, c'était un joueur de boulin.
01:02 Et de la même façon qu'un gosse pourrait aimer les Plues Mobiles ou les Legos, pour ma part, ça a été les santons.
01:07 Et c'est vrai que de suite, j'ai eu cette envie de collectionner, d'agrandir cette passion.
01:12 - Vous êtes né à Valence, mais vous êtes arrivé en Vaucluse et à Avignon très tôt, avant d'aller jusqu'à Perles-les-Fontaines.
01:16 - Exactement.
01:17 - D'ailleurs, on vous racontait que votre maman dit que dans votre poussette bébé, déjà, vous étiez un peu fasciné.
01:21 Vous aviez l'air fasciné par les santons et tout ce qu'il y avait sur les marchés de Noël.
01:24 - C'est ça. Le monde de la miniature m'a toujours attiré.
01:26 - Qu'est-ce qui vous clétant dans les santons ?
01:28 - Alors, il y a deux points. Le premier, c'est cette mise en scène, comme j'expliquais,
01:32 où l'objectif, c'est de pouvoir recréer un décor à partir de miniatures.
01:36 Dans mon cas, je travaille exclusivement avec des personnages de 7 à 8 centimètres,
01:40 ce qui permet de faire plusieurs scénettes.
01:42 Et la deuxième raison, c'est le côté tradition, culture.
01:45 C'est vrai que faire revivre, renaître une époque à travers un décor, pour moi, c'est vraiment quelque chose d'exceptionnel.
01:50 - 8 ans, c'est l'âge auquel vous avez eu votre premier santon sur votre papa.
01:54 Et c'est aussi l'âge auquel vous avez reçu un prix.
01:57 Vous avez fait déjà une expo de santons.
01:59 - J'ai fait une première crèche à la maison.
02:01 Et tout à fait, après avoir eu ce fameux jour de boule, on a quand même embelli la crèche avec la nativité, au moins ça,
02:06 et évidemment d'autres personnages.
02:08 J'ai participé à un concours de crèche qui avait été mené par la Provence.
02:11 Et donc, j'avais obtenu un prix, effectivement.
02:13 - Votre crèche fait 48 mètres carrés.
02:16 C'est la taille d'un appart.
02:17 Comment on gère ça ? Comment on devient chef d'orchestre d'une crèche comme ça ?
02:23 - Alors, c'est vrai que c'est une certaine logistique,
02:25 étant donné qu'il n'y a pas que les personnages dans une crèche.
02:28 Il y a aussi les bâtiments, les décors, les souches d'arbres qui permettent de représenter des massifs, de la mousse,
02:35 enfin, je veux dire, beaucoup de végétaux quand même, pour recréer cet aspect de verdure.
02:39 La logistique, donc, c'est un grand camion chargé à bloc,
02:44 qu'on va décharger forcément et organiser d'une certaine façon,
02:48 c'est-à-dire répartir, par exemple, les bâtiments ensemble qui vont composer le village,
02:52 les cenêtres pour la lavande, pour les oliviers, pour le maraîchage, pour les foins.
02:57 Et donc, au fur et à mesure, je vais monter sur mon décor
03:00 et composer toujours d'un ordre bien précis, c'est-à-dire du plus gros au plus petit.
03:04 - Ah oui, il y a un ordre à respecter pour être efficace.
03:08 Parce que cette crèche de 48 mètres carrés m'a pris trois jours,
03:11 donc il fallait être rapide.
03:13 - Il ne faut pas s'évapuer.
03:15 - C'est vraiment votre métier ?
03:17 - Non, c'est une passion. En fait, je ne vis pas de ça.
03:20 Je fais des crèches à travers le département sur la période d'octobre jusqu'à un peu près décembre.
03:25 Et à côté de ça, je suis primeur.
03:27 - Oui, parce qu'il y a un gros projet auquel on va faire allusion dans un instant.
03:30 Vous avez plus de 1100 ans, vous les collectionnez aussi.
03:33 Ça coûte de l'argent tout ça ?
03:35 - Oui, oui.
03:37 - L'argent de poche depuis que vous êtes petit est passé là-dedans, j'imagine.
03:40 - Oui, une bonne partie. Le Papa Noël aussi, c'est que là il y a des anniversaires.
03:43 Ça a été le fondement de l'investissement.
03:46 Mais en soi, il n'y a pas que ça aussi.
03:48 Aujourd'hui, je suis rémunéré à travers une association pour réaliser ces décors.
03:53 Et réinvestir chaque année auprès des centenaires pour de nouvelles cénettes.
03:57 - Alors, un mot sur votre projet.
03:59 Vous êtes pernois et bientôt vous allez réaliser un autre rêve,
04:01 un gros projet qui vous tient à cœur chez vous, au Val-Aïn.
04:04 Ouvrir le potager de Marius. Expliquez-nous.
04:07 - Alors, le potager de Marius, c'est un projet qui est né il y a un an et huit mois à peu près.
04:11 Qui a eu de grosses difficultés à naître pour plusieurs raisons.
04:15 Déjà, le premier qui me semble évident aujourd'hui, c'est le financement.
04:19 Étant jeune, aujourd'hui, on a du mal à accompagner les jeunes à s'installer.
04:23 Malgré qu'il y ait beaucoup de services comme l'initiative Ventoux,
04:26 qui a été un point relais essentiel pour le projet, et pas que.
04:29 Le projet a pu naître grâce au soutien des élus locaux et aussi des villageois
04:35 qui m'ont apporté toute leur confiance et leur aide à travers des messages.
04:39 - Il nous reste une petite minute pour expliquer, c'est quoi votre projet Marius ?
04:42 - Le projet aujourd'hui, l'objectif c'est de créer un primeur
04:48 dans lequel on va vendre fromage à la couve, charcuterie, traiteurs, plusieurs produits.
04:52 Évidemment issu du secteur, de l'extra local j'ai envie de dire.
04:56 - Un circuit court. - Un circuit très court, exactement.
04:59 Il faut favoriser les gens d'ici, je suis pour cette politique.
05:02 Et à côté de ça, il y aura aussi une boulangerie qui sera agencée,
05:06 mon habitation, un pisciniste et à l'étage je cherche encore des personnes pour s'installer.
05:10 - C'est important pour vous d'habiter sur place, parce que c'est un lieu particulier, c'était quoi avant ?
05:14 - En fait ce lieu c'était une ancienne station de service qui était abandonnée depuis 17 ans.
05:18 Aujourd'hui, je l'ai connue en activité, de pouvoir lui redonner une seconde vie,
05:22 au lieu de voir cette ruine, de pouvoir lui donner une deuxième chance,
05:27 je suis très heureux de pouvoir porter ce projet au sein de mon village
05:30 dans lequel je suis presque né à deux semaines près.
05:33 - Et de l'exploiter en étant là chez vous, en faisant appel à des gens d'ici,
05:37 et de faire des produits d'ici. - Exactement, de terroir.
05:40 - Votre deuxième passion, le maraîchage. - C'est ça, exactement.
05:43 - Marius Lancelin, bonne continuation pour votre crèche,
05:46 toujours visible au Célestin jusqu'à la fin du mois de décembre.
05:48 - C'est ça, jusqu'au 31 décembre.
05:50 - Vous étiez l'invité qui fait du bien, Marius, aujourd'hui.
05:52 - Je vous ai causé, c'est gentil. - Et vous, qu'est-ce qui vous fait du bien ?
05:54 - Qu'est-ce qui me fait du bien ? C'est d'être en contact avec de belles personnes comme vous,
05:58 c'est gentil de m'accueillir et de pouvoir raconter mon histoire
06:01 et motiver d'autres personnes à faire la même chose.
06:04 - Bien passer de bonnes fêtes, merci beaucoup, Marius.
06:06 - Merci de très bonne fête à tous. - Je vais essayer de vous donner envie de faire une crèche.
06:09 - 48 m², on n'y est pas encore, nous, mais c'est vrai que c'est pas si simple.
06:12 - Sinon, vous n'avez plus de salon, là. - C'est clair.
06:14 - Tout ça, écoutez, vous le partagez. - C'est plus grand que le studio, 48 m².
06:17 - C'est deux fois le suivi, je pense, à peu près, quelque chose comme ça.
06:19 - Il n'y a pas de casse, d'ailleurs, quand vous baladez en installant les centons ?
06:22 Vous ne marchez jamais dessus ? - Ah si, ça arrive, malheureusement.
06:25 - Il y a des deuils, il y a des pertes ? - Oui, il y a des pertes, ça fait partie.
06:28 Parfois, on piétine un peu. - Merci de vous avoir écouté sur francebleu.fr.