• il y a 2 ans
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00:00:00 Merci Lillian comme toujours pour ton accueil. Je ne sais pas s'il y a un lieu en Europe
00:00:11 qui aura eu lieu à peut-être défiler de gens qui ont des choses intelligentes à dire
00:00:15 sur ce que nous vivons.
00:00:16 Ce n'est pas sûr.
00:00:17 Comme on dit en anglaise, this is the place to be. Et ce soir encore plus que jamais puisque
00:00:26 nous avons effectivement le privilège d'avoir avec nous Ariane Biron.
00:00:30 Juste pour que vous ne commettiez pas d'impact sur Ariane de l'Occitan, Biron et pas Bileuron.
00:00:36 Merci Jean-Dominique.
00:00:37 Pour prendre attentive parce qu'il y a un incident diplomatique.
00:00:41 Et puis je me faisais la réflexion que c'est vrai que dans le déluge, l'absurdité voire
00:00:49 l'insanité qui a été adressée à la population depuis le début de cette crise, il y a eu
00:00:54 un certain nombre d'experts qui avaient des choses intelligentes à dire qui se sont exprimées.
00:00:59 Mais au fond relativement peu.
00:01:01 Pour toute la francophonie, il doit y avoir 50 ou 60 personnes.
00:01:06 Et on peut penser évidemment à des statisticiens comme Pierre Chaillot, à des généticiens
00:01:12 comme Alexandre Arouencote, quelques journalistes.
00:01:14 En Suisse on a eu Slobodan Despote, on a eu Guy Béthon, Daniel Vermus qui est avec nous.
00:01:20 Mais au fond c'est relativement peu de personnes.
00:01:24 Et puis avec cette particularité d'avoir une réelle parole experte.
00:01:29 Alors la crise en cours elle est assez redoutable parce qu'elle est en train de démolir l'expertise
00:01:34 comme elle est en train de démolir la médecine, comme elle est en train de démolir à peu
00:01:38 près tout.
00:01:39 Et donc expert aujourd'hui est en train de se transformer soit en petit dictateur autoritaire
00:01:45 qui impose des choses totalement absurdes aux gens, soit vignole qui raconte n'importe
00:01:52 quoi alors même qu'il est censé savoir de quoi il parle.
00:01:54 Mais pour dire qu'effectivement il y a une parole experte, il faut se souvenir que d'après
00:01:59 son étymologie, expert ça veut dire éprouvé par l'expérience, qui a fait ses preuves,
00:02:04 qui tient la route.
00:02:05 Et donc on a un peu perdu ça du vu au compte ces dernières années, mais un expert c'est
00:02:10 quelqu'un qui sait de quoi il parle et qui dit des choses pertinentes par rapport à
00:02:13 la réalité.
00:02:14 Et donc voilà je suis très heureux qu'on partage cette soirée avec Ariane.
00:02:19 C'est vrai que moi j'ai vu tout de suite que rien n'était conforme à l'ensemble
00:02:24 de nos connaissances en santé publique.
00:02:26 Donc d'emblée on a vu que ce que disaient les autorités ne jouait pas, que les bons
00:02:30 systèmes de collecte de données ne jouaient pas.
00:02:33 Yoali Diz qui est un des épidémiologistes les plus connus au monde a dit dès mars
00:02:37 2020 on va vers un fiasco des données.
00:02:40 Parce que quand on mélange les morts du Covid et les morts avec le Covid, on n'a juste
00:02:44 aucune idée de quoi on a à faire et on sait ne pas faire ça.
00:02:48 Vous voyez ce que je veux dire ? Donc ça révélait qu'une expertise était faisandée
00:02:52 donc pour moi ça a été très simple de m'exprimer très vite.
00:02:55 Mais après avec ce questionnement évidemment qui est monté, qu'est-ce qui fait que tous
00:03:00 les pseudo experts ne voient pas le problème, qu'ils énoncent des choses fausses à la
00:03:05 population, qu'ils commencent à se comporter comme des petits tyrans et parfois franchement
00:03:10 des sales types.
00:03:11 Et là moi j'ai bien détecté qu'on était dans quelque chose d'anormal.
00:03:15 Mais très vite il y a eu les éclairages d'Ariane qui sont venus à la rescousse parce
00:03:20 qu'elle sait son domaine.
00:03:22 Et donc pour faire très brièvement sa bio, Ariane est normalienne donc elle a réussi
00:03:29 le concours d'entrée anormale sup et a étudié.
00:03:32 Il faut savoir qu'Emmanuel Macron l'a échoué à deux reprises.
00:03:35 Et il paraît qu'il n'aime pas du tout qu'on le rappelle.
00:03:41 Donc nous n'allons pas l'éclater.
00:03:45 Et donc voilà qu'elle a tout un parcours de philosophie mais au sens le plus exigeant
00:03:51 du terme et notamment avec une spécialisation en philosophie politique et morale.
00:03:56 Mais elle s'est toujours aussi beaucoup intéressée au psychisme humain puisqu'elle est également
00:04:01 psychologue, docteur en psychopathologie.
00:04:03 Et c'est là où je voulais en venir avec ma première question.
00:04:06 C'est que ces quelques personnes qui ont pris de l'espace pour s'exprimer publiquement,
00:04:13 quand je regarde en arrière mon propre parcours et celui d'autres personnes, c'est comme
00:04:17 si on a eu des vies qui nous ont préparé à ça.
00:04:20 Et finalement dans cette espèce de mystère de l'existence, ma fille âgée de 15 ans
00:04:25 vient d'acheter un t-shirt chez Zadig et Voltaire qui coûte pub en passage sur lequel
00:04:30 c'est marqué "Amor Fati".
00:04:31 Une expression de Nietzsche qui veut dire "l'amour de la destinée" ou du destin.
00:04:37 Vous voyez ce que je veux dire.
00:04:38 Et donc il y a un amor fati, il y a une coïncidence du destin qui fait que finalement on a tous
00:04:45 vécu des expériences préalables qui nous ont permis de nous orienter.
00:04:49 Et voilà il faut savoir qu'Ariane a également beaucoup travaillé des questions de manipulation
00:04:55 et de perversité notamment dans le milieu professionnel.
00:04:59 Elle a été experte auprès des tribunaux et Dieu sait si c'est un problème, notamment
00:05:04 de par sa fréquence mais aussi que la plupart des gens ne savent pas le repérer et le détecter,
00:05:10 voire n'arrivent pas alors même qu'on montre la réalité de ces processus à reconnaître
00:05:15 leur existence.
00:05:16 Et puis pour terminer tu t'es également beaucoup intéressé à l'enfance, au développement
00:05:22 de l'enfance mais aussi à tout ce qui peut exister comme trauma infantile.
00:05:26 Donc je pense qu'effectivement quand cet espèce d'objet inattendu de maltraitance
00:05:31 collective, abusive, perverse est apparu, le temps de prendre tes marques et tu as parfois
00:05:37 témoigné que tu as pris un petit temps de battement pour vraiment faire un peu le tour
00:05:42 de la question mais quand ta parole est venue elle nous a tous énormément éclairé.
00:05:46 Donc je pense que tu es une personnalité qui est devenue familière pour la plupart
00:05:50 des personnes qui sont ici.
00:05:51 Ma première question ce serait, qu'est-ce qui précisément dans tout ce que tu as vécu
00:05:57 au préalable du Covid, déjà si tu peux nous l'éclairer un peu plus, qu'est-ce que tu
00:06:05 penses qui t'a été le plus utile pour être apte à produire les analyses que tu as faites,
00:06:11 sachant qu'il y a un certain nombre de livres, le "Les débats interdits" avec Vincent
00:06:15 Pavan, les chroniques du totalitarisme, l'International de l'Asie, il y a une psychopathologie du
00:06:20 totalitarisme en préparation, une production extrêmement féconde.
00:06:24 Qu'est-ce qui t'a préparé à cette épreuve ?
00:06:30 Merci Jean-Dominique pour la question.
00:06:34 Je vais d'abord répondre sur un premier versant qui est le versant analyse.
00:06:43 C'est vrai que je pense, il faudra chercher, mais je pense avoir été la première à utiliser
00:06:51 le terme totalitarisme en avril 2020.
00:06:54 J'ai écrit un article qui se retrouve qui s'appelait "Totalitarisme sanitaire c'est
00:06:59 pour ton bien".
00:07:00 Donc époque où, a priori, ce n'était pas évident comme terme, mais j'ai osé l'employer.
00:07:16 Ce qui m'a permis de l'employer est de faire ensuite des sortes de prévisions qui
00:07:25 sont dangereuses, parce que quand on fait des prévisions, on s'expose quand même
00:07:28 à ce que ça rate, donc c'est quand même pas évident.
00:07:32 Mais c'était d'avoir la certitude d'avoir trouvé le paradigme, c'est-à-dire le modèle,
00:07:37 ce n'est pas du tout une médiumnité, mais c'est d'avoir le paradigme qui permet méthodiquement
00:07:47 de savoir ce qui va se passer ensuite.
00:07:50 Et ça m'a été abondamment reproché, parce que malheureusement je n'ai pas eu des prévisions,
00:07:57 des prédictions très optimistes, et elles ne le sont toujours pas.
00:08:01 J'ai d'abord été choquée, moi j'ai été traumatisée, comme je pense tout le monde,
00:08:13 mais après chacun...
00:08:14 Mais j'ai été traumatisée parce que ça dépendait des contextes personnels, mais
00:08:19 moi mon contexte personnel c'était que je voyageais le 30 mars, parce que ça faisait
00:08:22 5 ans que je n'étais pas allée en France, donc j'avais préparé mon truc, vachement
00:08:26 bien, avec toutes les contraintes que ça fait de laisser une ferme, des animaux, tout
00:08:30 ça, et que d'un coup je me faisais fermer les frontières et on me disait "tu ne vas
00:08:34 pas voyager, tu ne vas pas encore, tu ne vas pas..."
00:08:39 Et du coup dans ma tête, moi en plus comme j'avais travaillé sur l'OMS avec les droits
00:08:44 sexuels, c'était forcément un truc extrêmement grave, qui était obligatoirement un truc très
00:08:49 grave qui m'empêchait d'aller faire ce...
00:08:52 Je l'analyse après, mais j'ai eu 15 jours, 3 semaines de flottement, de sidération,
00:09:00 de trucs, et puis alors nous on a eu des confinements très très durs, très sévères, militarisés,
00:09:07 avec...
00:09:08 On avait le droit de faire ses courses une fois par semaine, avec son numéro de carte
00:09:11 d'identité, on n'avait pas le droit de sortir sinon, enfin c'était extrêmement dur.
00:09:16 Voilà, avec des barrages entre les villes, c'était extrêmement dur, et puis extrêmement
00:09:24 dur aussi du point de vue d'une population en Colombie qui vit de petits boulots, qui
00:09:30 donc n'a pas d'aide sociale, n'a pas de chômage, et le gouvernement il n'a pas envoyé les
00:09:35 aides.
00:09:36 Donc d'un coup les gens ne pouvaient pas ramener au quotidien de quoi manger.
00:09:41 Donc rapidement ils se sont bien compris que ce n'était pas une question de santé.
00:09:46 Très vite compris en fait, que ce n'était pas une question de santé, et que là c'était
00:09:53 gravissime.
00:09:54 Donc moi j'ai aussi été prise d'angoisse à me dire "mais qu'est-ce qu'on va faire
00:09:59 là ? Parce qu'il n'y a plus rien, il n'y a plus de tourisme, il n'y a plus de petits
00:10:02 boulots, il n'y a plus des gens qui peuvent vendre leurs 3 fruits sur...
00:10:06 Qu'est-ce qu'on va faire ?"
00:10:08 Donc à ce moment-là, après bon, deux, trois semaines, je me suis mise en...
00:10:14 J'ai repris en fait de la...
00:10:16 J'ai digéré mon départ, et puis j'ai repris de l'action, et j'ai repris de l'action de
00:10:24 terrain en créant en fait des campagnes pour aider les gens sur le plan alimentaire, puisqu'en
00:10:34 fait concrètement ça donnait des populations...
00:10:36 Juste voir que la famine en Amérique du Sud et la population, la misère en un an, elle
00:10:41 a augmenté de 35...
00:10:42 Plus de 35 millions de personnes qui sont basculées dans la misère grave, donc tous
00:10:45 ces gens savent très bien que c'est pas pour leur santé.
00:10:47 Ils ont très bien su en 2020 que c'était pas une histoire de santé publique.
00:10:51 Donc ils ont eu des anticorps très rapides, et puis donc je me suis mise en action pour
00:10:59 me dire "comment je peux moi aider les populations ?"
00:11:01 C'était les abandons d'animaux, parce que les gens ils ne pouvaient plus nourrir leurs
00:11:06 animaux, une situation apocalyptique.
00:11:07 Et d'un autre côté, je me suis mise à fonctionner, à me dire "je vais prendre mes anciens réflexes",
00:11:13 c'est un peu naturellement, de quand je faisais des audits, des enquêtes sur des plaintes
00:11:20 de harcèlement d'entreprises.
00:11:21 Je me mets en position décalée, je analyse ce qui se passe au niveau collectif, et l'un
00:11:30 des grands secrets de connaissance de la psychopathologie, c'est-à-dire comment les choses fonctionnent,
00:11:37 parce qu'à la psychologie ça peut être vaste, mais la psychopathologie, dans quoi
00:11:42 j'ai effectivement ma connaissance, c'est analyser les processus qui se passent entre
00:11:48 les gens, les mécanismes, etc.
00:11:50 Donc je me suis remise là-dedans, et tout de suite j'ai dit "mais on est dans une situation
00:11:56 de harcèlement collectif par le pouvoir, le pouvoir central".
00:12:02 C'était une des situations, des variations selon les pays, mais c'était quand même
00:12:07 assez similaire, c'était plus ou moins grave.
00:12:10 Et donc j'ai repris mes vieux réflexes d'auditeur, de diagnostic de situation, et
00:12:17 à commencer à analyser, et notamment cette injonction de "c'est pourtant bien".
00:12:22 C'était en avril 2020, "tout a été sanitaire, c'est pourtant bien".
00:12:27 C'est-à-dire qu'on sait que les plus grandes maltraitances, de toute façon c'est toujours
00:12:30 quand on va nous expliquer qu'il faut qu'on accepte des maltraitances pour notre bien.
00:12:34 C'est toujours cela.
00:12:37 Donc cette rhétorique de "c'est pourtant bien" m'avait alertée, et puis j'ai eu
00:12:43 un choc personnel dans un supermarché, où effectivement une femme voulait absolument
00:12:49 que je sois vraiment tenue à 3,50 mètres, en train de mesurer son truc.
00:12:56 Et là ça m'a fait un choc, je me suis dit "mais ça va pas être possible".
00:13:01 Donc j'ai remis en place mes outils d'analyse.
00:13:08 Après ces outils d'analyse, ils avaient été préparés, parce que très jeune je
00:13:14 travaillais déjà en philosophie politique sur la question du totalitarisme.
00:13:18 Et effectivement le harcèlement est la méthode des totalitarismes.
00:13:23 Donc quand on travaille sur le harcèlement comme je l'avais fait pendant des années,
00:13:27 j'ai simplement repris mon corpus pour me dire "maintenant ce que je faisais à l'échelle
00:13:33 des entreprises, je vais le faire à l'échelle plus grande de l'État, notamment des discours,
00:13:43 comment ça se passe, etc."
00:13:45 Parce que ce que je faisais en entreprise c'était aussi ça, analyser les propagandes
00:13:48 internes, les clivages, les groupes, les trucs qui régressent, ce que j'avais appelé
00:13:54 les "groupes régressés".
00:13:56 C'est-à-dire quand des gens vont autoriser des situations, des harcèlements, vont trouver
00:14:03 même que c'est justifié, etc.
00:14:06 Donc tout ça, j'ai simplement repris ce que je savais, ce sur quoi j'ai fait, et
00:14:13 je continue de temps en temps de faire des expertises aussi pour la justice sur les questions
00:14:19 de harcèlement.
00:14:20 Mais je l'ai appliqué à un cas plus grand.
00:14:24 Merci.
00:14:25 Alors effectivement, je crois que la plupart des personnes ici ont déjà suivi tes travaux
00:14:31 donc en quelques bases dans ce que tu as fait connaître ou vulgarisé.
00:14:36 Ton prochain livre portera sur la psychopathologie du totalitarisme.
00:14:40 Tu es déjà l'auteur de la psychopathologie de la paranoïa, la psychopathologie de l'autorité,
00:14:45 la psychopathologie de la pédophilie.
00:14:47 Et nous en tout cas, n'ayant pas tes connaissances, ce qu'on a vu c'est qu'il y avait effectivement
00:14:52 un discours absurde et même délirant, franchement délirant, qui s'est déployé.
00:14:59 Comme l'histoire en France, vous avez le droit de consommer de boue, non assis mais
00:15:03 pas de boue.
00:15:04 Je ne sais pas qui au monde, à part un personnage de théâtre de Donesco ou de Menjari, dans
00:15:12 une bureauie peut nommer des choses pareilles et avec cette extraordinaire situation où
00:15:20 ça ne faisait pas réagir.
00:15:22 C'est-à-dire que c'était comme s'il avait dit quelque chose de sensé alors que
00:15:26 c'est pour toute personne qui a gardé au-dessous de bon sens complètement délirant.
00:15:30 Donc il y avait ça, ce côté vraiment délire-raisonnant selon tes propres termes, ou ceux de la matière.
00:15:36 Il y avait le côté effectivement dictatorial et abusif et là on a vu plein de personnes
00:15:42 se comporter comme des petits chefs tyranniques, persécutants, etc.
00:15:48 Et dans mon expérience, j'ai effectivement observé d'une part que c'est comme s'il
00:15:54 y avait des pervers qui sortaient du bois parce que l'époque tout d'un coup leur
00:15:59 donnait la licence d'être aussi pervers qu'ils l'étaient alors que dans des circonstances
00:16:04 normales il fallait quand même se cacher un peu et faire les choses en sous-marin.
00:16:07 Mais aussi des gens qui n'étaient pas a priori des sales types ou des pervers mais
00:16:13 qui commençaient à se comporter comme cela.
00:16:15 Et j'ai à l'esprit un médecin cantonal d'un canton romand plutôt vers le nord,
00:16:20 que j'ai connu parce que j'ai travaillé avec lui en santé publique et c'était
00:16:24 un type un peu loufoque, un peu bizarre, il faisait toujours des sorties un peu mi figue
00:16:30 mi raisin, il écrit des romans policiers, mais franchement ce n'était pas un sale
00:16:36 type.
00:16:37 On a travaillé sur plein de projets ensemble, il avait une vraie éthique, il avait un vrai
00:16:41 respect des personnes et là il a commencé à se comporter comme un harceleur et un persécuteur
00:16:48 et donc moi je me suis dit tiens, non seulement l'époque permet à des salauds de sortir
00:16:53 du bois ouvertement et de s'en donner à cœur joie, mais en plus transforme des gens
00:16:57 normaux en sales types et moi j'ai bien sur eu l'assolence de l'Allemagne nazie,
00:17:03 où on sait tous que les allemands n'étaient pas tous des salauds et des pervers et des
00:17:07 sales types, mais qu'un pays entier a accepté d'embarquer là dedans et d'ailleurs le
00:17:14 psychologue canadien Jordan Peterson a récemment interloqué un journaliste où il a dit "vous
00:17:22 savez on a tous un Hitler en nous".
00:17:24 Alors le journaliste était comme ça, comment vous pouvez dire ça ? Il m'a dit "mais
00:17:28 attendez, si Hitler a pu rallier l'ensemble des allemands à sa cause, c'est bien qu'il
00:17:33 y a un Hitler en chacun".
00:17:34 Alors le journaliste il était, aujourd'hui ils ne sont pas très cultivés, ils ne sont
00:17:37 pas très intelligents, ils étaient complètement...
00:17:41 Donc voilà, entre cette licence des profils pervers, le fait qu'on a l'impression qu'ils
00:17:49 se déplacent partout dans les positions de commande, et le suivisme des gens, comment
00:17:54 est-ce que tu décrirais cette psychopathologie du totalitarisme ?
00:17:59 Alors, j'aime beaucoup l'exercice d'essayer de vulgariser des choses extrêmement complexes,
00:18:06 c'est vraiment un exercice que j'aime beaucoup.
00:18:09 Alors, la question c'est qu'effectivement, on remarque que par tant troublé, ce que j'ai
00:18:23 appelé la régression psychique, c'est-à-dire que des gens régressent, et des groupes régressent,
00:18:29 et perdent des valeurs communes qu'ils pouvaient avoir, même des valeurs qu'ils revendiquent
00:18:38 eux-mêmes, c'est-à-dire qu'il y a des gens qui ont milité pour les droits humains, mais
00:18:42 ça ne les dérange pas du tout que dans certaines circonstances, il y ait des exceptions par
00:18:48 exemple.
00:18:49 C'est ce genre de truc.
00:18:50 Et c'est vrai que ça m'avait toujours questionnée, je pense, depuis toute petite, je voulais
00:19:01 vraiment comprendre comment c'était possible qu'effectivement des gens bien sous tous
00:19:06 rapports puissent basculer et devenir totalement déviants.
00:19:13 Et donc, ça a été la question qui m'a obsédée.
00:19:19 Quand j'ai lu Anna Arendt, je me suis dit "mais elle n'a pas répondu à la question".
00:19:23 Et voilà, ça m'a obsédée, c'est vraiment une obsession personnelle.
00:19:26 Donc, psychopathologie du totalitarisme, je donne la réponse, la mienne, à cette question
00:19:32 qui m'obsède depuis, peut-être pas 45 ans, mais presque.
00:19:36 Et voilà, donc, qu'est-ce qui se passe ?
00:19:42 Et bien, il se passe que quand on va basculer dans un système totalitaire, c'est un régime
00:19:51 "système politique" très particulier qui va mettre au pouvoir une série de pathologies
00:20:02 psychiatriques, psychiques en fait, et inverser la stigmatisation en stigmatisant les saints
00:20:13 d'esprit qu'il va finir par psychiatriser.
00:20:16 Dans tous les régimes totalitaires, ça se passe comme ça.
00:20:20 Parce qu'en fait, c'est comme si les fous prenaient le pouvoir, pas n'importe quel
00:20:26 fou, donc c'est pour ça que j'ai bien insisté sur la psychose paranoïaque qui
00:20:30 fonctionne à la projection et à l'inversion accusatoire, c'est-à-dire, effectivement,
00:20:37 typiquement c'est le harceleur harcelé, c'est-à-dire qu'en fait, toujours le profil
00:20:42 paranoïaque va harceler les autres, mais dire "mais en fait, moi j'ai rien fait,
00:20:47 c'est de leur faute, c'est de la légitime défense".
00:20:50 Donc ça fait partie de cette pathologie, de cette psychose, mais c'est pas cette
00:20:55 psychose seule qui arrive à se mettre en place, puisque certains ont parlé de psychose
00:21:00 psychopathe, mais les psychopathes ne dirigent jamais dans un système totalitaire, puisque
00:21:06 tout simplement un psychopathe c'est Guy Georges, c'est un violeur en série, il n'a
00:21:08 pas les compétences de diriger, de planifier, de faire un plan quinquennal, un agenda 2030,
00:21:14 et je sais pas quoi.
00:21:15 Par contre, en tant que milicien, il est bon.
00:21:18 Et donc moi j'ai travaillé à affiner en fait ces profils, ces alliances, on sait
00:21:23 que la perversion qui n'est pas une maladie mentale, la perversion n'est pas une maladie
00:21:30 mentale parce qu'il n'y a pas de délire, il n'y a pas de déni de réalité, c'est
00:21:34 un rapport relationnel à l'autre, ce qui est très différent.
00:21:38 Ah oui, oui, mais du coup c'est important de classifier.
00:21:44 Et donc la perversion c'est une protection pour ne pas devenir fou.
00:21:51 Donc ce qui se passe c'est que dans le système totalitaire, quand on a des fous au pouvoir,
00:21:55 on va avoir une explosion de gens qui vont devenir pervers, qui ne l'étaient même
00:22:00 pas, qui ne le seraient peut-être jamais devenus, pour ne pas devenir fou.
00:22:05 Donc ça, c'est tout le corpus psychopathologique que j'ai essayé de mettre en place, et effectivement
00:22:14 dans "Psychopathologie du totalitarisme" j'explique tout ça, qui paraît en septembre,
00:22:19 toutes les étapes de régression, les remparts qu'on peut avoir contre ces étapes de régression.
00:22:25 Parce que comme je le dis depuis le départ, eh bien notre enjeu, il est d'abord de conserver
00:22:32 notre santé mentale dans cette affaire.
00:22:34 Et ça n'est pas simple du tout, puisqu'elle est attaquée par tous les biais.
00:22:44 C'est la raison pour laquelle vous voyez bien d'ailleurs, certains sont pris à l'usure,
00:22:50 c'est-à-dire qu'au départ, ils n'étaient pas du tout pris dans ce système totalitaire,
00:22:56 et puis par érosion, par usure, trois ans après, on retrouve des gens qui vont défendre
00:23:00 telle ou telle idéologie, on se dit "mais qu'est-ce qui leur arrive ?"
00:23:03 L'inverse est vrai aussi, des gens qui se sont déconditionnés, mais tout ça, c'est
00:23:09 vraiment des mécanismes psychologiques.
00:23:11 Et c'est vrai que la psychologie, elle est souvent la grande méprisée, bon elle n'est
00:23:15 pas forcément très bien représentée non plus, mais elle est la grande méprisée de
00:23:20 l'histoire.
00:23:21 Or, il me semble que cet outil est extrêmement pertinent, parce qu'on sait que ce qui se
00:23:30 passe dans le système totalitaire, c'est la contagion, ce qu'on appelle la contagion
00:23:35 délirante, ce qu'Anna Arendt appelle "virus du totalitarisme", c'est-à-dire qu'il y
00:23:39 a un aspect contagieux.
00:23:41 Cette contagion, elle est psychique, et donc moi ce qui m'intéresse, c'est la subtilité
00:23:47 des mécanismes de contagion.
00:23:49 Et donc, comment ça marche ? Par exemple, qu'est-ce qui se transmet entre les gens
00:23:58 en fait, exactement ? Pourquoi à un moment donné, des gens qui avaient des repères,
00:24:06 qui avaient des valeurs etc., finissent par basculer ? Et à l'inverse ? Puisque tu citais
00:24:11 des gens qui n'étaient pas des salauds qui le deviennent, à l'inverse, il y a des salauds
00:24:14 originaires, des dyncans de base etc., eux, ils connaissent le vice, donc quand ils le
00:24:22 voient arriver, ils ne se laissent pas prendre dedans.
00:24:24 Je veux dire, en Colombie, il y en a beaucoup, ils ont tout de suite vu le truc, ils s'en
00:24:33 fouillent, ils ont dit "ah ça c'est du business".
00:24:38 Et le business de Pfizer et compagnie bien sûr.
00:24:44 Donc, ces mécanismes, c'est très subtil, mais ça nous dit effectivement que nous avons
00:24:50 un Hitler en chacun de nous, parce que nous avons tous traversé, je l'explique dans
00:24:54 le livre, tous traversé dans nos premières années de vie, nous avons tous traversé
00:25:05 des moments paranoïaques.
00:25:06 Et en fait, effectivement, ça vient taper sur quelque chose de très archaïque, qui
00:25:11 est, comme je l'explique aussi, le besoin d'être, par rapport à un excès d'angoisse,
00:25:18 d'être réenglobé dans une espèce de sentiment océanique de groupe, dans lequel on va coller,
00:25:25 on va faire collage.
00:25:26 Et on sait très bien que pour faire collage dans des groupes, il faut accepter ce qu'on
00:25:32 appelle le secret pervers.
00:25:33 Le secret pervers, c'est l'existence d'une transgression sur laquelle personne ne doit
00:25:42 s'exprimer.
00:25:43 C'est-à-dire, tout le monde le sait, mais personne ne doit en parler.
00:25:46 Et ça, ça permet de cimenter le groupe.
00:25:49 Quand il commence à être régressé, et comment il régresse ?
00:25:53 À la faveur de la terreur, de l'angoisse, etc.
00:25:57 Donc chacun va chercher un surcroît de protection et va donc, c'est un petit peu comme dans
00:26:05 toute secte ou tout clan mafieux, va accepter de laisser une partie de sa sécurité, d'une
00:26:14 illusion de sécurité que lui donnerait le groupe.
00:26:16 Et donc il va consentir à partager ce secret pervers.
00:26:20 L'existence du secret pervers.
00:26:25 Alors on repère le secret pervers, et on en parlait hier, c'est vraiment, parce que
00:26:31 j'ai un atelier où on réfléchit ensemble, il y a des participants ici, sur toutes ces
00:26:37 questions.
00:26:38 Mais en fait, le secret pervers, il se repère, on ne sait pas forcément ce qu'il est.
00:26:42 Je vais vous prendre un exemple, dans une famille, le secret pervers, c'est le grand-père
00:26:46 qui abuse de toutes les petites filles.
00:26:49 Et tout le monde le sait, mais personne n'en parle.
00:26:52 Et en fait, on le sait plus ou moins consciemment, mais tout le monde va protéger ce secret,
00:26:56 parce que si jamais ce truc-là était dit, ça ferait exploser le clan.
00:27:01 Et en fait, dans le système totalitaire, c'est un cumul de secrets pervers à tous
00:27:06 les étages, au point qu'à la fin, on ne peut même plus rentrer dans aucun groupe,
00:27:17 d'ailleurs qu'il soit entre guillemets de la résistance ou pas, sans devoir faire
00:27:23 une allégeance à un certain type de secret pervers.
00:27:25 Et donc c'est un moment très particulier où on est confronté à une solitude existentielle,
00:27:35 et on veut garder sa santé mentale.
00:27:37 Merci.
00:27:38 Alors j'ai peur qu'on en ait un très bel exemple en Suisse, puisque l'actuel président
00:27:47 de la Confédération et ministre de la Santé a annoncé qu'il ne se représentait pas
00:27:52 à la fin de l'année, et personne n'a évoqué des mensonges crasses qu'il a dit
00:27:58 à la population.
00:27:59 J'en donne juste deux exemples, il y en aurait 200.
00:28:01 Le premier en avril 2021, il a garanti, il a donné la parole de l'État, il a assuré
00:28:08 que dès que tous les Suisses qui souhaitaient recevoir une certaine injection génique expérimentale
00:28:13 l'auraient fait, toutes les mesures seraient levées, quoi qu'il en soit, et quand tous
00:28:17 les Suisses ont été injectés, qu'est-ce qu'il a fait ? Il a imposé des mesures
00:28:21 encore plus dures.
00:28:22 Et en octobre 2021, juste avant une votation populaire, il a dit les gens qui ont un pass
00:28:29 sanitaire, donc qui ont été inoculés, prouvent par là même qu'ils ne sont pas contagieux,
00:28:35 alors que la responsable de l'Office fédéral de la santé publique en charge des épidémies
00:28:40 avait dit trois mois plus tôt "même les vaccinés sont contagieux".
00:28:44 Et ces mensonges éhontés, parce que c'est la parole publique qu'on engage quand on
00:28:49 est un gouvernant, n'ont été relevés par aucun journaliste, aucun politique, aucune
00:28:54 personne qui a conservé le droit de faire ou de dire.
00:28:58 Donc il y a vraiment ce secret pervers.
00:28:59 Et ce que je trouve très intéressant dans ton explication, c'est qu'on sent bien
00:29:05 que les gens sont au bord de la folie, mais qu'au fond, c'est comme s'ils préservaient
00:29:11 leur homéostasie en restant accolés aux mensonges.
00:29:14 Parce que le fait d'ouvrir les yeux sur ce dans quoi ils ont été pris, me donne
00:29:21 l'impression que la plupart des gens ne seraient pas capables de faire face à une
00:29:25 révélation de cet ordre.
00:29:26 Et donc là on a cette inversion, c'est-à-dire que la folie devient la raisonnable, le raisonnable
00:29:32 devient la folie, et avec une agressivité immédiate qui se traduit notamment par le
00:29:37 fait de ne pas vouloir savoir.
00:29:40 Le travail d'un journaliste ou d'un politique, c'est de chercher à savoir, c'est d'écouter
00:29:44 l'expert ceci, l'expert cela, de contraster les points de vue, et eux ne veulent pas savoir.
00:29:50 Et si on s'approche avec une information, on est tout de suite agressé, notamment avec
00:29:54 les étiquettes de rigueur, parce qu'on sent le péril psychique chez ces gens.
00:29:59 Alors ma question c'est, et effectivement on se dit aussi si ça se répète encore
00:30:05 et encore à travers l'histoire, c'est qu'on n'a toujours pas compris.
00:30:07 Cette fameuse phrase qui dit "à quoi bon savoir que 6 millions de juifs sont morts
00:30:13 dans les camps de déportation si on ne comprend pas comment un pays comme l'Allemagne a
00:30:18 pu générer ça".
00:30:19 Donc comment est-ce qu'on sort de cette emprise perverse ?
00:30:23 Est-ce que tu penses que les Allemands ont quand même fait un gros travail de conscience
00:30:27 et de mémoire, c'est très présent en Allemagne, en tout cas ça l'était jusqu'à il y a
00:30:31 peu, mais ça serait quoi les conditions pour accompagner les gens à pouvoir sortir de
00:30:37 cette transe hypnotique et retrouver la raison si tant est que ce soit possible ?
00:30:42 Alors, moi je crois qu'on a déjà un présupposé, enfin le présupposé que tu dis qu'il y
00:30:54 aurait une possibilité de progrès.
00:30:58 Moi je ne crois pas qu'il y ait de progrès dans l'humanité.
00:31:02 La simple et bonne raison c'est que je prends des textes du 5ème siècle avant Jésus-Christ
00:31:09 qui décrivent la nature humaine, elle est identique.
00:31:13 Donc c'était juste mieux écrit.
00:31:16 Donc c'est pour ça que ma réponse tout le temps elle est individuelle, c'est-à-dire
00:31:31 qu'on peut individuellement faire un chemin, mais croire que l'humanité ou le collectif
00:31:40 humain serait, c'est une idéologie, cette idéologie du progrès.
00:31:47 Je pense qu'il y a du progrès technologique, oui, encore du coup à mesure du progrès
00:31:51 technologique on a une destruction des humanités, mais sur le progrès de la nature humaine
00:32:01 par l'éducation, oui, dans le sens bien sûr, c'est-à-dire qu'il y a des cycles,
00:32:06 il y a des cycles d'histoire, mais ils sont presque, ils nous dépassent presque complètement,
00:32:11 c'est aussi toute la philosophie de l'histoire qui nous l'explique, c'est-à-dire qu'on
00:32:14 a des naissances, croissances, dégénérescence et mort d'une civilisation, d'individus,
00:32:22 tout obéit à cette nature-là.
00:32:24 Donc oui, l'éducation elle va être rendue possible dans un cycle de croissance, on va
00:32:30 le retrouver, on a eu ça, on a retrouvé des moments où le grec ancien m'est complètement
00:32:35 disparu, on s'est dit on va le remettre, on va le reprendre, on va reprendre effectivement
00:32:41 des œuvres antiques parce que maintenant on reprend des chemins d'esprit, mais entre-temps
00:32:45 il y a eu des périodes, voilà, et là on est dans une période, j'ai raconté à Jean-Dominique
00:32:51 que je suis allée voir Lavar à la Comédie Française et que ça m'a fait un choc, un
00:32:57 choc, là j'ai mesuré que la Comédie Française, vous savez c'est la salle Richelieu, c'est
00:33:02 la tradition de la tradition de la tradition, Molière jouait tous les ans, puis le 17ème
00:33:06 siècle, le fauteuil Molière, les costumes, bon ben maintenant on est transposé dans
00:33:11 après la guerre, après 1945, en transat piscine, les Alexandrins ils sont explosés,
00:33:18 et puis un acteur qui monte ses fesses, voilà.
00:33:21 Donc j'ai pris la mesure que voilà, il n'y avait plus aucun bastion qui permette
00:33:27 de préserver des traditions, la question de la tradition elle est fondamentale, la
00:33:32 question de préserver des œuvres de l'esprit et de préserver du classicisme, surtout dans
00:33:40 l'éducation, c'est pas moi qui le disais c'est Anna Arendt, c'est la condition de
00:33:44 l'innovation.
00:33:45 Parce que si on ne fait que innover, on innove par rapport à quoi ? Donc voilà, mais là
00:33:54 aujourd'hui tout a explosé, donc on est dans cette phase, effectivement que j'avais
00:33:58 déjà comparée l'année dernière à la décadence romaine, on le retrouve dans les
00:34:02 mœurs des dirigeants, on le retrouve dans cet effondrement psychique, parce qu'on
00:34:09 parlait de perversion, de toute façon la perversion elle est narcissique et sexuelle
00:34:13 tout le temps, donc on retrouve cet effondrement, on voit bien que l'obsession de la sexualisation
00:34:18 de toutes les sphères de l'existence en France, ils sont complètement, dans les campagnes
00:34:23 publiques il n'y a plus que ça.
00:34:24 C'est-à-dire que tout est en dessous de la ceinture, on n'est plus du tout en train
00:34:28 d'élaborer et ça ne va aller que de mal en pis.
00:34:34 Simplement ce qu'on peut essayer c'est soi-même, essayer de se sortir de ce truc-là.
00:34:39 Je ne suis même pas sûre qu'on puisse aider les autres, on me l'a demandé plusieurs
00:34:45 fois, mais je pense qu'en fait aider les autres, déjà pourquoi, quelle est la motivation
00:34:51 derrière ? En tant que psy, je me pose toujours la question de la motivation, pourquoi on
00:34:56 veut aider les autres, souvent quand on creuse un petit peu, on retrouve des motifs très
00:35:00 égocentrés, c'est comme ça, parce que c'est la nature humaine.
00:35:05 Donc avant d'aider les autres, il faut d'abord s'aider un minimum soi-même, au lieu d'essayer
00:35:15 de mettre la pression à l'autre pour qu'il ouvre les yeux, ce qui est en fait simplement
00:35:18 une réponse à sa propre angoisse, c'est tout.
00:35:21 Donc il faut soigner sa propre angoisse.
00:35:23 Qu'est-ce qui fait que les gens rentrent dans le déni ? C'est l'angoisse.
00:35:29 Donc effectivement, qu'est-ce que c'est le déni ? C'est je ne peux pas voir la situation
00:35:33 telle qu'elle est.
00:35:35 Et donc, en reprenant notre exemple de système familial vérolé, mais enfin on peut prendre
00:35:42 la même chose, c'est juste parce qu'il parle à tout le monde, c'est exactement
00:35:47 la même chose au niveau de ce qui se passe aujourd'hui, le secret pervers des transgressions,
00:35:52 on pourrait le décliner, on peut faire dix tomes là-dessus, entre les euthanasies déguisées,
00:36:02 panoplie de choses qu'on pourrait égriner, mais dans ce système familial, si je dis
00:36:12 ce qui se passe avec le grand-père, le clan s'effondre et je me retrouve tout seul.
00:36:19 C'est ça le problème de la nature humaine, c'est ce besoin grégaire à la base.
00:36:28 Et se retrouver tout seul, mais le philosophe Pascal l'avait dit, c'est la problématique
00:36:35 de l'être humain.
00:36:36 Je suis tout seul, et bien instinctivement je peux croire que je ne survis pas, sauf
00:36:42 que dans le système totalitaire, ça peut être la seule possibilité de survie, c'est
00:36:46 d'être tout seul.
00:36:47 Ce que dit à un moment donné Vera Sharaf dans son documentaire, où elle dit à un
00:36:56 moment donné, mais effectivement ce sont ceux qui n'ont pas suivi le groupe, quel
00:37:02 que soit le groupe, ceux qui ont tout seul, ils ont sauté des trains, eux ils ont survécu.
00:37:05 Ceux qui ont continué dans l'état d'esprit grégaire, et tous les groupes sont attaqués
00:37:12 dans le système totalitaire.
00:37:13 Il y a vraiment un mythe grec que j'adore, qui est "Les bacchantes" de Répigne, c'est
00:37:22 la pièce de contagion délirante, avec Dionysos qui arrive, il demande à être reconnu à
00:37:30 Thèbes, Dionysos arrive avec ses satyres, ses silennes, etc.
00:37:35 Le roi de Thèbes dit "Mais non, pas de ça chez nous, trop de délinquance, trop de
00:37:40 débauche, ces femmes délurées, nous c'est des matrones très respectables".
00:37:43 Dionysos va dire "Ah oui, tes matrones très respectables, tu vas voir".
00:37:48 Et les matrones très respectables, elles deviennent encore plus déchaînées que les
00:37:52 bacchantes, et donc on a le roi de Thèbes qui finit dépecé par sa mère.
00:38:00 Et c'est tout le message, la profondeur du mythe, c'est de bien dire que si on ne reconnaît
00:38:05 pas qu'on a la potentialité de la folie en soi, et qu'on se croit respectable, honnête
00:38:11 citoyen, pour le bien commun, etc.
00:38:13 On est celui qui va commettre les plus gros dégâts.
00:38:18 On a une petite pensée pour Michel Maffesoli en cours de route qui a beaucoup travaillé
00:38:24 le mythe de Dionysos et cette place à faire aussi opulsionnelle à l'intérieur de quelque
00:38:29 chose de trop ordonné.
00:38:31 Mais on voit bien cette attaque, effectivement, contre tous les fondements de la civilisation.
00:38:36 Alors tu as rappelé les quatre piliers qui sont la différenciation des sexes, la différenciation
00:38:42 des générations, l'interdit du meurtre et l'interdit de l'inceste.
00:38:45 L'interdit du meurtre, c'est par exemple les campagnes de harcèlement et d'attaques
00:38:49 en ligne aujourd'hui qui visent vraiment à détruire la réputation de certaines personnes.
00:38:54 C'est du meurtre sur le plan symbolique.
00:38:55 On voit aussi cette attaque contre tous les classiques.
00:38:58 Et ce que j'ai trouvé très intéressant, c'est qu'en parlant avec des hypnotisés,
00:39:04 j'entendais souvent l'expression "je ne peux pas croire que", "je ne peux pas imaginer
00:39:12 que les médecins fassent quelque chose de nocif", "je ne peux pas croire que tout le
00:39:16 monde soit de mèche".
00:39:17 Et au fond, l'assonance que ça a créé en moi, c'est que c'est un manque d'imaginaire.
00:39:22 Les gens ne peuvent pas imaginer, déjà ils ne peuvent pas comprendre parce qu'ils n'ont
00:39:25 plus rien de rationnel, mais en plus ils sont même handicapés dans leur capacité d'imagination,
00:39:31 mais aussi privés de l'accès à toute la littérature.
00:39:34 Parce que toute la grande littérature, ça n'est que la démonstration de la manière
00:39:38 dont les puissants tendent à abuser de leur pouvoir pour s'y maintenir.
00:39:42 Mais si on n'a pas ces références, si on n'a pas les Grecs, si on n'a pas Shakespeare,
00:39:47 si on n'a pas Hannah Arendt, à ce moment-là avec quoi peut-on penser ?
00:39:50 On peut juste dire "je ne peux pas penser que", on n'en a pas parlé chez Hanouna.
00:39:55 Et vraiment, cette attaque contre la logique, contre l'intelligence, contre la culture,
00:40:03 contre la sensibilité, contre l'épaisseur, c'est quelque chose qu'on voit dans l'éducation
00:40:07 nationale par exemple, où c'est un programme, certains auteurs ont parlé, ce n'est pas
00:40:11 très gentil, mais c'est assez vrai, de la fabrique des crétins, et on voit qu'il y
00:40:15 a vraiment un plan.
00:40:16 On sait que le taux de testostérone chez les hommes a baissé de moitié depuis l'après-guerre,
00:40:22 quel que soit votre âge, il y a une chute du taux de testostérone, liée probablement
00:40:26 à des pollutions chimiques et psychiques, mais le quotient intellectuel, ou l'équivalent,
00:40:31 ce n'est pas une très bonne mesure, mais l'intelligence, est en train de régresser
00:40:34 en Occident.
00:40:35 Et puis on observe aussi qu'une de leurs principales, et ça c'est un sujet que tu
00:40:40 as travaillé de façon bien antérieure à ça, c'est les enfants, c'est l'enfance.
00:40:46 C'est à la fois la traumatisation de l'enfance, mais aussi le dénigrement de l'enfance,
00:40:52 comme si au fond l'enfant était quelque chose de trop, qui n'était pas vraiment
00:40:57 nécessaire, source de nuisance, qu'on pouvait violenter à volonté.
00:41:02 Comment est-ce que tu mets en lien tout le travail que tu as fait, c'est aussi un sujet
00:41:07 complexe, je m'en excuse, mais sur un agenda ouvertement pédophile de l'OMS, alors ça
00:41:14 choque les hypnotisés parce qu'ils se disent "mais c'est pas possible, je ne peux pas
00:41:18 l'imaginer", mais effectivement tout ton travail antérieurement à la crise Covid,
00:41:22 ça a été de montrer que le fameux programme des droits sexuels de l'être humain à partir
00:41:28 de sa naissance, visait en fait à importer la sexualité adulte dans le monde de l'enfant,
00:41:35 et en se basant notamment sur des références comme celle d'Alfred Kinsey, qui est ce
00:41:40 fameux chercheur américain financé par Rockefeller, mais qui a passé l'essentiel de sa vie
00:41:45 à torturer, à violer les enfants.
00:41:47 Et c'est sur la base de ces expériences immondes que toute une théorie délirante
00:41:53 a émergé, et donc voilà, je sais que tu avais déjà rappelé que dans l'Allemagne
00:41:58 nazie il y avait beaucoup de viols d'enfants pour les transformer en êtres dissociés
00:42:02 en guerriers potentiels, donc comment est-ce que tu raperches ces deux continents de ton
00:42:08 expertise, mais dans l'actualité du moment, sachant qu'à mon avis c'est un des endroits
00:42:14 où il y a un réflexe de défense chez les gens hypnotisés.
00:42:18 Il y a une limite là, où quand on amène des drag queens dans les jardins d'un enfant,
00:42:23 et qu'on cherche à enseigner ce qu'est le sexe anal à 12 ans et le sexe oral à 6 ans,
00:42:29 là même les parents totalement crédules par rapport à la dérive ont souvent des
00:42:33 mouvements viscéraux.
00:42:34 Oui, ils ont des mouvements viscéraux, mais ils ne remontent pas, et je vois chez les
00:42:40 professionnels le secret pervers arriver concernant la dénonciation de l'OMS.
00:42:47 Donc on va parler de dérive, de l'éducation sexuelle, non non, mais en fait c'est comme
00:42:51 ça, le programme il est comme ça depuis le départ, c'est juste un cheval de trois,
00:42:54 ça c'est impensable.
00:42:56 On a même des collègues qui nous ont écrit, ma collègue Amandine Lafargue et moi-même,
00:43:02 qu'ils ne voulaient pas être associés à nos noms, parce que nous dénonçons l'OMS,
00:43:08 c'est tout simple.
00:43:09 Donc c'est sympa de recevoir ce genre de mail, voilà, un petit coucou au passage.
00:43:13 Ce que je voulais dire, c'est que je pense que le lien il est dans justement l'imaginaire,
00:43:22 c'est-à-dire que le monde de l'enfance, c'est le monde de la construction progressive
00:43:30 de son imaginaire comme endroit de sa sécurité intérieure, c'est-à-dire précisément
00:43:36 le jeu, le fait de, il faut laisser absolument les enfants s'ennuyer puis qu'ils commencent
00:43:42 à créer leur monde.
00:43:45 Et ce que vient faire le système totalitaire, c'est casser cet endroit chez tout un chacun.
00:43:56 Puisqu'on sait qu'il va fonctionner par choc traumatique, donc il va menacer l'intégrité,
00:44:01 il faut donner le sentiment de menacer l'intégrité, la fameuse phrase "nous sommes en guerre",
00:44:07 on a bien compris que notre intégrité était menacée, par exemple, où un dangereux virus
00:44:12 menace la survie de l'espèce, notre intégrité est potentiellement menacée.
00:44:16 Donc on a un vécu, ça ne veut pas dire que c'est vrai, mais le vécu est là.
00:44:19 Et quand on va avoir des vécus traumatiques, on sait que ça casse tout l'accès à l'imaginaire.
00:44:27 Et cet accès à l'imaginaire, il est d'autant plus détruit aujourd'hui par la prolifération
00:44:35 des écrans, qui, quel que soit le contenu, nous met en posture psychique passive et non-créative,
00:44:43 et quelle que soit la nature du contenu.
00:44:46 Et donc c'est pour ça qu'il y a eu énormément d'alertes sur les effets psychologiques sur
00:44:51 les écrans, sur les enfants, peu importe qu'il s'agisse d'un cours d'anglais extrêmement
00:44:55 élaboré, même d'un cours de latin, la problématique est que l'écran lui-même,
00:45:01 c'est-à-dire le règne de l'image, vienne entraver le développement de l'imaginaire
00:45:05 chez l'enfant, qui est donc extrêmement précieux puisque ce développement de l'imaginaire
00:45:10 est la condition de sa sécurité affective, émotionnelle.
00:45:15 Donc ce qui se passe, pourquoi le système totalitaire qui ne fonctionne qu'à l'angoisse,
00:45:21 qui est dirigé par des profils qui n'ont pas accès à l'imaginaire ?
00:45:24 Par exemple, on sait que dans la perversion, il n'y a pas accès à l'imaginaire.
00:45:28 Il n'y a que des scénarios répétitifs, il n'y a pas accès à de la fantaisie, précisément
00:45:34 si on prend la question de la sexualité, l'érotisme c'est la partie imaginaire,
00:45:40 la pornographie c'est la cassure de l'imaginaire.
00:45:43 Donc effectivement, à partir du moment où on a une sexualité qui est sans imaginaire,
00:45:48 on a une sexualité extrêmement pauvre, relationnellement et même pour soi-même, et on n'est que
00:45:52 dans de l'addiction.
00:45:53 Donc pour sortir de l'addiction, il faut faire rentrer de l'imaginaire.
00:45:57 Et c'est bien ce mystère, ce rêve qui rentre, qui permet de construire une vie relationnelle
00:46:04 épanouie, une vie sexuelle épanouie, une vie affective épanouie, une vie professionnelle
00:46:09 épanouie.
00:46:10 Et quand on casse l'accès à l'imaginaire chez les gens, on les fait basculer dans une
00:46:17 angoisse, et à partir de cette angoisse, à un moment donné, qu'est-ce qu'on fait
00:46:21 pour résoudre cette angoisse ?
00:46:24 Eh bien, au sommet de l'angoisse excessive, on va faire ce qu'on appelle des passages
00:46:30 à l'acte, des pétages de plomb.
00:46:32 Donc vous avez de plus en plus de gens qui pètent les plombs, tout simplement parce
00:46:36 qu'ils n'ont plus de quoi résoudre à l'intérieur.
00:46:40 Donc ça peut expliquer cette haine de l'enfance, c'est une des explications, il y en a plein,
00:46:49 mais on sait que si on prend cette fameuse psychose paranoïaque au niveau individuel,
00:46:53 qui est contagieuse, on le sait, par la psychiatrie, il y a de très longues dates.
00:46:58 Ce n'est pas du tout des choses nouvelles.
00:47:00 Moi, je ne fais que reprendre de la psychopathologie traditionnelle.
00:47:05 Alors évidemment, elle est très novatrice aujourd'hui, puisqu'elle n'est plus du
00:47:07 temps enseignée, mais bon, je veux dire, c'est du corpus tout à fait classique et
00:47:14 logique et connu.
00:47:17 Donc je veux dire, le phénomène de folie résonante, de folie à deux, etc.
00:47:22 Ce sont des choses tout à fait connues, traditionnelles en psychiatrie.
00:47:25 Donc cette contagion, ces épisodes de contagion délirants dans la paranoïa, on sait que
00:47:33 la paranoïa a une haine de l'enfance.
00:47:35 Mais parce qu'un parent paranoïaque va vous détruire le gosse, pour son bien.
00:47:43 Mais parce qu'il y a quelque part une impossibilité de laisser l'enfant pouvoir croître dans
00:47:52 son autonomie psychique, qui va lui permettre à un moment donné d'atteindre sa liberté,
00:47:56 qui va s'atteindre dans sa sécurité intérieure, qui est dans son imaginaire.
00:48:00 Voilà, donc je pense que c'est ce qui se joue à grande échelle.
00:48:03 Donc il faut détruire ça.
00:48:05 Comment est-ce qu'on va détruire l'enfance ? C'est-à-dire la possibilité, donc si
00:48:11 on entend par "enfance", ce moment où on va déployer, justement, presque ce qui va
00:48:18 nous accompagner toute notre vie, c'est ce déploiement de l'imaginaire qui va nous
00:48:23 construire notre sécurité interne.
00:48:25 Eh bien, on va du trauma.
00:48:28 Et quel est le plus grave trauma ? Le trauma sexuel.
00:48:33 Et encore plus grave que le trauma sexuel, les tortures et mutilations.
00:48:36 Et c'est tout le temps comme ça, parce qu'effectivement, ce qu'on ne nous enseigne pas, mais qu'on
00:48:47 retrouve à travers les travaux de Judith Treisman, etc., ce sont des pratiques systématiques.
00:48:55 La question de la transgression sexuelle, dès le plus jeune âge, pour pouvoir endoctriner
00:49:02 en fait.
00:49:03 Parce qu'effectivement, quand on dissocie des personnes, après c'est très facile
00:49:07 de les endoctriner.
00:49:08 Oui, et on observe ce forcing de formes de dépravation et forcément portée par des
00:49:19 intérêts qui ont les moyens de les porter et qui savent ce qu'ils font.
00:49:23 Donc notamment cette prégnance de plus en plus forte de la figure des "dracoïnes"
00:49:28 dans la société.
00:49:29 Et on a tous regardé la cage aux folles, que des adultes libres, en leur âme et conscience,
00:49:36 choisissent de vivre des formes de sexualité déviante, des lores qui ne font de mal à
00:49:40 personne.
00:49:41 Moi, en ce qui me concerne, ça ne me pose aucun souci.
00:49:43 Mais qu'on amène les "dracoïnes" dans les garderies.
00:49:46 Récemment, j'ai réagi à un télé-crochet.
00:49:48 J'ai vu l'article dans le Temps.
00:49:50 Une jeune voise va représenter la Suisse dans le concours de la meilleure "dracoïne"
00:49:56 qui sera en prime time sur France 2 tous les soirs.
00:49:59 Et vous voyez ce que je veux dire ?
00:50:01 Une déviance sexuelle assumée, qui ne fait pas de mal à d'autres, dans des cabarets
00:50:06 réservés aux plus de 18 ans, et l'indroit de cité, pourquoi pas, on n'est pas en
00:50:10 Arabie Saoudite.
00:50:11 Mais balancer ça en prime time sous le nez de tout le monde.
00:50:16 Et effectivement, quelqu'un a fait une liste de tout ce que les "dracoïnes" pouvaient
00:50:20 faire d'utile.
00:50:21 Dépolluer la nature, lire des histoires à des personnes âgées dans les EMS.
00:50:26 Il y a plein de choses que les "dracoïnes" pourraient faire, mais on sent qu'il y a
00:50:29 cette attaque sur l'enfance.
00:50:31 Je salue la présence avec nous du Dr Dominique Chaton, qui est psychiatre et sexothérapeute
00:50:36 et qui a pris position avec des collectifs de parents pour s'opposer à des lectures
00:50:42 envers des enfants en bas âge.
00:50:43 Et de nouveau, parce que c'est juste pas du tout adapté à leur psychisme et à leur
00:50:48 développement.
00:50:49 C'est cette effraction dans le monde de l'enfance dont il faut se prémunir, mais
00:50:53 qui aujourd'hui donne l'impression d'avoir un boulevard.
00:50:56 Avec notamment tout ce discours "mais vous êtes intolérant", "au contraire, c'est
00:51:01 important d'éduquer les enfants à la tolérance".
00:51:04 Et on sent le poison absolu dans cette affaire.
00:51:08 Et on sait qui sont les gens qui promeuvent cet agenda.
00:51:12 Devinez quoi, il y a Bill Gates qui finance ça, il y a la Fondation Rockefeller en question
00:51:18 qui avait financé les travaux de Kinsey, il y a l'Open Society de George Soros et
00:51:24 ils veulent des sociétés dont les frontières aient été éliminées.
00:51:27 Ils veulent détruire l'état-nation, mais aussi créer n'importe quoi d'une certaine
00:51:33 manière, c'est-à-dire où tout soit autorisé et tout soit possible.
00:51:36 Et donc il y a vraiment une intentionnalité dans cette direction.
00:51:40 Alors pour faire la transition avec un autre thème que je souhaitais aborder avec toi,
00:51:46 c'est pas encore assez grave comme ça, vous êtes d'accord ?
00:51:48 Ça c'était la musgule, ça reste assez léger quand même.
00:51:53 Eh bien à un moment donné, tu m'as présenté un manuscrit en ayant la bonté, en me faisant
00:51:59 l'honneur de me demander si je voulais le préfacer, qui s'appelait "L'international
00:52:03 nazi".
00:52:04 Évidemment, comme j'ai aussi des mémoires de résistance, ça m'intéresse, comme j'avais
00:52:07 perçu toutes les analogies entre l'époque contemporaine et l'époque nazie, je me suis
00:52:12 penché dans ton manuscrit qui partait d'une remarque de Hannah Arendt en 46 ou 47 qui disait
00:52:18 "Faisons attention, l'Allemagne a été défaite, mais il est plus que probable que le nazisme
00:52:25 n'ait pas été défait".
00:52:26 Et là encore, c'est vrai que quand on fait des prédictions ou qu'on avance des hypothèses,
00:52:32 on prend un risque.
00:52:33 Parce qu'une hypothèse, elle peut s'avérer faux, in fine.
00:52:36 Et comme la plupart des gens n'ont pas l'intelligence de faire la différence entre une hypothèse
00:52:40 et une certitude, si tant est qu'on a avancé une hypothèse qui s'avère erronée, on s'en
00:52:46 prend plein la gueule, comme quoi on s'est trompé, etc.
00:52:49 Mais tu développais sur la base de cette intuition en relevant la manière dont, dès l'immédiate
00:52:56 après-guerre, les nazis ont été en fait, et vraiment les nazis du plus haut niveau,
00:53:02 on parle pas du sous-fifre lieutenant qui conduisait un train malheureusement, mais
00:53:06 du chef d'état de major de Hitler qui se retrouve à la tête de l'OTAN, du premier
00:53:13 commissaire européen, président de la commission européenne, qui était un nazi, de Kurt Waldheim
00:53:17 qui s'est trouvé secrétaire général des Nations Unies, des scientifiques qui ont été
00:53:21 recyclés dans tous les pays, même quand ils avaient participé à des crimes contre
00:53:25 l'humanité, y compris un historien vient de publier un livre, il a eu beaucoup de peine
00:53:30 à trouver les données en France, ou même le régime gaullien en 46 a engagé des gens
00:53:36 qui avaient été des tortionnaires dans les camps de la mort, parce que tout le monde
00:53:40 considérait qu'ils avaient des savoirs scientifiques qui étaient particulièrement intéressants.
00:53:45 Et donc quand tout d'un coup on tisse tous ces fils, on voit effectivement qu'il y a
00:53:49 tellement d'analogies entre le transhumanisme, le projet de Klaus Schwab, et puis même ses
00:53:55 lignées héréditaires, où à travers Schwab et Ursula von der Leyen on est dans des descendants
00:54:01 de nazis qui ont un projet nazi, et donc cette Union européenne qu'on nous a vanté comme
00:54:06 étant le garant de la paix et du progressisme en Europe, aujourd'hui, si on regarde objectivement
00:54:12 à toutes les caractéristiques d'un projet nazi.
00:54:15 Oui, ta question ? Comment est-ce que tu es arrivée à cette compréhension et comment
00:54:24 est-ce que tu pourrais décrire un peu ce danger, parce qu'au fond c'est ça le danger,
00:54:31 c'est ce qui a échoué en 1945.
00:54:33 Et donc dans cette hypothèse, je fais encore juste un petit aparté, au fond les nazis
00:54:38 savaient très bien qu'ils allaient perdre la guerre.
00:54:41 Et donc ils ont choisi de sacrifier l'Allemagne, parce que leur but c'était la domination
00:54:46 mondiale et qu'ils ne pouvaient pas l'établir depuis l'Allemagne.
00:54:49 Et sachant que de toute manière le régime hitlérien avait été financé à donf par
00:54:56 notamment des intérêts américains, Prescott Bush, le père de George Bush Junior, et le
00:55:03 grand-père de Bush Junior, les Rockefellers, vous voyez ce que je veux dire.
00:55:09 Donc voilà, ils ont sacrifié l'Allemagne, enfin c'est l'hypothèse, ils auraient sacrifié
00:55:13 l'Allemagne, mais pour pouvoir en l'espace de 50 ou 60 ans étendre leurs tentacules partout
00:55:19 et se retrouver dans une situation où ils avaient toutes les cartes en main et tenaient
00:55:23 tous les leviers de commande.
00:55:24 Alors, comment je suis arrivée là ? D'abord, mon immersion en Amérique du Sud m'a fait
00:55:38 prendre conscience que nous n'avions pas du tout la même vision entre, je vais prendre
00:55:45 moi mon cas, qui est une instruction reçue, une instruction française, on m'a dit "plus
00:55:50 jamais ça", "la Shoah", tout ça, tout ça.
00:55:54 Et que finalement en Amérique du Sud, ils sont quand même globalement assez conscients
00:55:59 qu'ils ont récupéré un certain nombre de voyous qui continuent d'exercer le pouvoir
00:56:07 et sont aux manettes d'un certain nombre de secteurs, dont la finance internationale.
00:56:14 Et donc du coup, j'ai eu un premier choc, je me suis dit "mais tiens, c'est bizarre
00:56:19 quand même, on n'a pas du tout la même vision".
00:56:23 Et puis après, quand je me suis vraiment penchée en fond dans les travaux de Judith
00:56:29 Hartman, la professeure américaine qui a travaillé sur l'imposture Kinsey, je me
00:56:38 suis rendue compte qu'il y avait des préalables à Kinsey qui se retrouvaient dans le nazisme,
00:56:48 finalement il y avait cette filiation aussi.
00:56:50 Et puis après, par… bon moi je suis quelqu'un qui avait beaucoup lu sur les rares intellectuels
00:56:58 des années 30 qui avaient averti contre le nazisme, André Suarez, Günther Anders, Brecht,
00:57:07 Hannah Arendt.
00:57:08 Et moi j'ai vraiment eu la sensation de similitudes, mais d'abord je ne réussissais
00:57:14 pas à les nommer.
00:57:15 Donc c'est vrai que dans le livre "Le débat interdit" que j'ai écrit avec
00:57:18 Vincent Tarrant, j'ai commencé à nommer toutes ces similitudes en prenant l'exemple
00:57:22 de la Hongrie et des parcours historiques.
00:57:25 Et puis à un moment donné je suis tombée sur l'article de Chapoutot, qui malheureusement
00:57:31 ne s'est pas trop exprimé dans cette crise, sur la question de la santé, comment elle
00:57:38 avait été instrumentalisée par les nazis.
00:57:41 Je me suis dit, il me manque encore plus de connaissances, enfin il y a quelque chose
00:57:45 où on m'a présenté une version, mais finalement cette version est sans doute beaucoup
00:57:49 plus complexe.
00:57:50 J'étais arrivée à la conclusion que les expérimentations médicales ont été vraiment
00:57:56 quelque chose de très très important, et un petit mengueuleux dans son coin fou furieux,
00:58:00 vraiment qu'il y avait des...
00:58:02 J'ai fait traduire de l'espagnol un article justement sur le contrôle mental, la DARPA,
00:58:07 etc.
00:58:08 Toutes ces expériences.
00:58:09 Donc tout ça a été petit à petit.
00:58:11 Et puis après je suis tombée sur ce texte de Hannah Arendt, où effectivement, c'est
00:58:16 en 1945, elle écrit bien, que, attention, on a l'impression, on est dans la grande liesse
00:58:24 que les nazis ont perdu la guerre en fait.
00:58:26 Déjà, il y en a beaucoup qui ont préparé les arrières depuis longtemps, ils ont simplement
00:58:31 sacrifié l'Allemagne, que le projet européen est un projet nazi, et qu'on risque de les
00:58:37 voir réapparaître puisque l'ambition n'était pas la domination de l'Allemagne, mais la
00:58:40 domination totale de la planète.
00:58:42 Et donc, ce que j'ai voulu faire avec l'International Nazi, qui est un tout petit livre, c'était
00:58:52 juste non pas faire une grande argumentation en disant "c'est ça", mais en disant "si
00:59:00 on prend cette hypothèse, ça donne quoi ?" Moi c'est ça.
00:59:04 C'était "si juste on tire ce fil, est-ce que ça donnerait quelque chose ?" Et puis
00:59:09 après, j'avais déjà repéré Vera Sharaf, puisque je l'ai interviewée en français
00:59:15 à l'époque où personne n'en parlait, il y a plus d'un an, et j'avais repéré
00:59:21 cette survivante de l'Holocauste.
00:59:25 Ce qu'elle disait pour moi, raisonnait dans tous les accents de vérité.
00:59:32 Il y avait quelque chose où je retrouvais chez cette femme, en tout cas ma façon de
00:59:39 lire ce qui était en train de se passer, une authenticité, quelque chose où tu vois
00:59:48 la personne et tu te dis "c'est ça".
00:59:51 Alors je me suis heurtée à beaucoup de gens, notamment aussi des amis juifs qui m'ont
00:59:59 dit "mais non, qu'est-ce que tu racontes ? Ça ne peut pas être ça".
01:00:04 Et on voit aujourd'hui que la communauté juive est totalement divisée, clivée.
01:00:08 Et donc c'est même extraordinaire, parce que moi je dis, j'ai un exemple de folie,
01:00:17 d'irrationalité complètement dingue, parce que moi je défends le fait, effectivement
01:00:22 l'idée que cette hypothèse puisse être vérifiable, et malheureusement à mon avis
01:00:29 vérifiée.
01:00:30 Donc je défends l'idée que les nazis, en tout cas même les valeurs nazies, c'est-à-dire
01:00:37 qu'on pourrait...
01:00:38 La question ce n'est pas le décor avec le decorum et puis les vêtements de théâtre,
01:00:45 mais c'est ce qu'il se passe dans les politiques eugénistes, dans les politiques d'utile,
01:00:49 d'inutile, de surhomme, de sous-homme, enfin...
01:00:55 C'est ça, c'est un concept, ce n'est pas simplement un décor de théâtre, c'est un
01:01:00 concept dont il faut extraire les sens.
01:01:04 Et à cet égard, donc, ça c'est la première chose.
01:01:11 La première chose, j'ai effectivement analysé dans le Débat interdit les similitudes de
01:01:15 la période avec le démarrage des années 30.
01:01:17 Je trouve stupéfiant que les gens ne s'arrêtent qu'à la fin et n'arrivent plus du tout à
01:01:22 penser quelque chose dans un processus historique.
01:01:25 Et là, je me fais reprocher d'être antisémite.
01:01:32 Je soutiens Bérat Chaharab, je soutiens...
01:01:35 Donc là je me dis...
01:01:38 Là c'est un exemple de folie.
01:01:40 C'est un exemple de folie, et on voit bien que même l'argument...
01:01:46 Il n'y a plus d'argument, quoi.
01:01:48 Et donc après, Bérat Chaharab a sorti son documentaire "Enceinte partie", qui est finalement
01:01:55 assez épouvantable.
01:01:56 C'est vrai que moi, dès que...
01:01:58 Avec mon paradigme, j'espère toujours avoir tort.
01:02:00 Je me dis "non, j'espère que c'est pas ça".
01:02:03 J'ai trop de pitié que je me trompe.
01:02:06 Quand je me décrivais sur les droits sexuels, c'était très pitié que je sois en train
01:02:09 de me tromper, quoi.
01:02:10 Mais le problème, c'est que je vois que c'est pas le cas.
01:02:13 Donc je suis obligée maintenant de mettre en place la notion d'une intentionnalité
01:02:18 maléfique.
01:02:19 Cette notion d'intentionnalité maléfique, là encore, c'est pas nouveau non-histoire.
01:02:23 Je veux dire, tous les passionnés du pouvoir ont cherché à un moment donné à conserver
01:02:32 ce pouvoir et à l'exercer toujours plus.
01:02:34 Et ça, ça fait partie de la nature humaine.
01:02:37 Et ça aussi, ça fait partie du secret pervers.
01:02:39 Aujourd'hui, on n'a pas le droit de le dire.
01:02:42 Ça a disparu.
01:02:43 Et donc, on est dans cette époque très particulière où déjà, les mots n'ont plus le sens des
01:02:49 mots.
01:02:50 Alors de nouveau, tout un courant d'écrivain, de dramaturge avait beaucoup joué autour.
01:02:57 Vraiment, il faut relire Ionesco, entre la cantatrice Chauve, Leroy Summer, Rhinocéros,
01:03:02 tout y est, les chaises.
01:03:03 C'est sidérant.
01:03:04 Et notamment, moi j'utilise beaucoup le mot de fascisme parce que pour moi, c'est très
01:03:09 important, même si c'est incompris, même si ça fâche certaines personnes, de dire
01:03:14 le réel.
01:03:15 Et le fascisme, dans son acception la plus élémentaire, c'est la fusion entre l'État
01:03:22 et les grandes entreprises.
01:03:23 Et dans quoi sommes-nous sinon ça ? C'est évident aujourd'hui que nos gouvernements
01:03:30 serrent les intérêts de certaines grandes entreprises, qui sont instrumentalisés par
01:03:34 les grandes entreprises, que les agences gouvernementales comme Swissmedic sont infiltrées à la botte
01:03:40 et avec le processus de pantouflage.
01:03:42 Tout ça est visible sous nos yeux.
01:03:44 J'ai vu que Barbara Stiegler, qui est une des rares philosophes en France à oser s'exprimer,
01:03:49 elle est très de gauche, ce qui n'est pas mon cas, mais je me retrouve dans pas mal
01:03:52 de choses qu'elle dit.
01:03:53 Et elle, elle ose dire le régime macronien est fasciste.
01:03:56 Et je trouve que c'est important d'utiliser les mots même s'ils choquent, parce que
01:04:00 précisément on est en train de complètement dévoyer le langage.
01:04:03 Et puis d'un autre côté, qu'il y a une euphémisation complète des réalités qu'on
01:04:09 évoque.
01:04:10 Alors Ariane, heureusement, toi tu nous aides à rester extrêmement optimiste parce que
01:04:15 tu dis que ça va durer au moins 20 ou 30 ans.
01:04:16 Mais Mathias Desmet, qui est un autre penseur qui a vraiment apporté des contributions
01:04:24 très utiles, lui vraiment il nous invite à rester immuables dans notre affirmation
01:04:32 du réel.
01:04:33 Et au fond, sa pensée, c'est que tout délire totalitaire et toute psychopathologie totalitaire
01:04:40 a de toute manière vocation de s'auto-détruire.
01:04:43 Le problème c'est qu'elle cherche à détruire tout le monde avec.
01:04:46 Et puis on est dans cette situation, et ça c'est vrai que c'est une différence avec
01:04:52 les années 30, et c'est pour ça aussi que beaucoup de gens n'arrivent pas à voir.
01:04:56 C'est qu'aujourd'hui, selon l'expression consacrée, on est dans une guerre de cinquième
01:05:00 génération.
01:05:01 C'est-à-dire qu'il n'y a plus besoin d'envoyer les milices SS casser les vitrines,
01:05:07 les appartements et brûler les livres.
01:05:09 On peut faire tout ça sur Internet, dans le numérique, à la radio-télévision suisse.
01:05:14 Ça passe tout aussi bien, c'est tout aussi efficace, et puis il n'y a rien qui fasse
01:05:19 penser qu'on soit dans une dérive totalitaire.
01:05:21 La plupart des gens qui sont hypnotisés vous disent "mais vous délirez, il n'y a rien
01:05:25 de tout ça".
01:05:26 Alors qu'on est dans tout ça, mais dans une échelle différente, avec toutefois l'avantage
01:05:32 jusqu'à aujourd'hui, c'est quand même, il vaut mieux se faire lapider dans les journaux
01:05:36 que plus personne ne lit, que de se faire embarquer par la Gestapo.
01:05:40 Donc, ça veut dire qu'on a encore une certaine marge de manœuvre.
01:05:45 Donc, Matthias Desmet lui dit "soyez immuables dans votre affirmation des choses, tenez bon,
01:05:53 parce que quelque part, il ne le dit pas comme ça, mais c'est comme ça que j'interprète,
01:05:57 ça sera aussi à qui s'épuisera en premier.
01:05:59 Et si vous arrivez à vous préserver tout au long de ce délire, en gardant votre santé
01:06:05 psychique, en restant ferme sur vos valeurs, pour autant qu'on ne se fasse pas rafler
01:06:10 et psychiatriser.
01:06:11 Ça, bien sûr, que le jour où ça arrive, c'est mal barré pour un temps.
01:06:16 Enfin, lui, tu vois, pense que ça peut être plus court que ça, et en tout cas, nous invite
01:06:21 beaucoup à nous recentrer sur l'essentiel et à l'affirmer encore et encore et encore
01:06:27 et encore, comme manière aussi pour nous de nous rappeler en permanence déjà le réel,
01:06:35 mais aussi ce pour quoi on se bat.
01:06:37 Sachant que de toute manière, la fin de l'histoire n'est pas connue, et que comme le disait
01:06:41 Alphonse Hanet, de toute manière, aucun d'entre nous n'en sortira vivant.
01:06:45 Donc, tôt ou tard, on sait qu'on passera dans une autre dimension, mais pendant le
01:06:51 temps où on est là, en tout cas, qu'on soit dans cette affirmation et dans ce travail
01:06:56 d'éclairage, parce qu'il est, à court terme ou non, l'occasion de générer quelque chose
01:07:02 de l'ordre d'un changement, et à court terme, c'est plutôt mal barré, mais au moins, on
01:07:05 le fait, et ce faisant, on cultive notre propre équilibre et notre propre santé, mais on
01:07:12 le fait vivre aussi entre nous.
01:07:14 Comment est-ce que tu verrais cette question ? Ici, maintenant, pour les mois qui viennent,
01:07:21 pour les années qui viennent, quelles sont les meilleures suggestions quant à la manière
01:07:27 de se positionner à travers ça ?
01:07:29 Je ne rejoins pas Mathias sur la question de la durabilité, effectivement.
01:07:40 Je pense qu'on est embarqués pour un certain temps et qu'on a eu que l'apéritif.
01:07:46 Et bon, si vous me dites que vous n'êtes pas d'accord, en 2020, ça ne veut pas dire,
01:07:54 je peux me tromper encore cette fois-ci, mais j'avais déjà annoncé, et puis je me reprends
01:07:57 les mêmes réactions à chaque fois, je pense que nous sommes embarqués que pour l'apéritif.
01:08:01 Donc la Gestapo, peut-être qu'elle va arriver un jour aussi.
01:08:03 Et elle a déjà, par exemple, moi j'aimerais parler du cas de Virginie d'Arurequia, juste
01:08:10 pour qu'on comprenne, qui a été arrêtée à la DGSI, donc section antiterroriste en
01:08:16 France.
01:08:17 Peut-être juste préciser, c'est une avocate en France qui a posé des plaintes remarquables.
01:08:22 Voilà, donc elle a été Virginie d'Arurequia.
01:08:25 - C'est mon avocate.
01:08:27 - Et donc qui a été embarquée l'année dernière en France dans la section antiterroriste sans
01:08:32 motif, sans aucune justification.
01:08:36 Elle y est restée 60 heures, pendant plusieurs heures, on ne savait pas où elle était.
01:08:39 Elle a subi différents types de mauvaise condition, on va dire, de façon euphémisante, de garde
01:08:54 à vue, 18 heures d'interrogatoire avec des questions complètement délirantes.
01:08:58 Et son cas, par exemple, n'est pas du tout pris en charge aujourd'hui par les médias
01:09:06 même alternatifs, parce qu'il y a une dénie, je ne sais pas en fait ce qu'il y a.
01:09:11 Tout simplement, si son cas fait jurisprudence en cours de cassation, ça veut dire que n'importe
01:09:17 quel avocat sera criminalisé pour les crimes potentiels de son client.
01:09:21 D'accord ? Puisqu'en fait, elle a été arrêtée parce qu'un de ses clients, etc.
01:09:28 Sauf qu'un avocat, il n'est pas lié au crime de son client.
01:09:33 On est d'accord ? Donc, ce qui est en train de se passer est extrêmement grave.
01:09:38 Toutes les professions sont en train d'exploser, mais ça veut dire que plus personne n'aura
01:09:41 d'avocat pour pouvoir être défendue, dans une opposition politique d'ailleurs, quelle
01:09:46 qu'elle soit.
01:09:47 Donc par exemple, ce sont des critères de gravité, de là où nous basculons.
01:09:54 Mais le deuxième critère de gravité bien plus important, c'est la non-prise de conscience.
01:10:01 Et l'absence de réaction.
01:10:04 Donc, ça c'est vraiment le travail sur la lucidité, c'est-à-dire que c'est vrai
01:10:14 que ça fait partie du côté oiseau de malheur.
01:10:18 Mais je pense que si on veut travailler à conserver sa santé mentale, il faut d'abord
01:10:25 travailler à conserver sa lucidité.
01:10:27 Et malheureusement, en période de dérive totalitaire, le réel n'est jamais agréable.
01:10:34 Et on peut se raconter les histoires qu'on veut, le nouveau monde, la permaculture, et
01:10:40 machin bidule.
01:10:41 Pourquoi pas ? Ça peut faire du bien.
01:10:44 Ça peut vraiment.
01:10:47 Mais je crois que la priorité, c'est la conservation de sa santé mentale et son renforcement.
01:10:54 C'est-à-dire que si on est, comme nous avons tous potentiellement, pour reprendre l'expression,
01:11:05 un potentiel tirant en nous, un potentiel fou.
01:11:12 Eh bien, celui-là, il faut vraiment le maintenir hors de possibilité d'émerger.
01:11:19 Pour qu'il soit hors de possibilité d'émerger, il est donc très important de prioriser sa
01:11:25 santé mentale, même avant tout le reste, parce qu'on ne fera rien sur sa santé mentale.
01:11:29 Qu'est-ce que c'est la santé mentale ? La santé mentale, c'est la lucidité dans
01:11:34 son rapport au réel.
01:11:36 C'est-à-dire, on a beau me raconter tout ceci, tout cela, autour de moi, qu'est-ce
01:11:43 qui se passe ? C'est quelque chose qui permet de… comment je vais analyser les discours,
01:11:51 comment je vais éviter d'être pris dans des discours qui m'embarquent très très
01:11:55 loin dans des croyances qui n'ont plus du tout de fondement, comment je remets de la
01:12:01 rationalité là-dedans.
01:12:02 Et donc aussi, comment je prends des places de respiration, parce que comment on perd
01:12:06 sa santé mentale, encore une fois, vraiment la première chose qui fait basculer, c'est
01:12:15 la peur, c'est la terreur, c'est tout ce registre de la crainte qu'avaient identifié
01:12:22 aussi les grecs anciens.
01:12:23 Il fallait purger ça, c'était très important, d'aller purger les excès de crainte, de
01:12:30 peur, de terreur, d'épouvante, c'est par là qu'on est pris, c'est par là qu'on
01:12:35 va régresser, c'est par là qu'on va abdiquer, qu'on va aller chercher le groupe
01:12:38 protecteur qui va vendre le gourou, le rêve, le machin, ça existe partout, le développement
01:12:51 des gourous aujourd'hui est spectaculaire.
01:12:54 Donc c'est qu'il y a une recherche de "j'ai besoin d'aller trouver cette sécurité
01:13:01 par rapport à mon angoisse", mais on se rappelle, où est-ce qu'on trouve sa sécurité ?
01:13:04 Dans son imaginaire.
01:13:05 C'est pour ça que les systèmes totalitaires persécutent la littérature, c'est tout
01:13:09 aussi simple que ça.
01:13:10 La littérature, s'il ne serait pas dangereuse, c'est parce que c'est l'endroit de l'imaginaire.
01:13:16 J'ai eu l'idée d'ouvrir des ateliers littérature et totalitarisme, on s'est
01:13:21 remis à créer, les gens se sont remis à créer.
01:13:23 Il se passe vraiment quelque chose quand on récupère sa faculté imaginaire, on récupère
01:13:29 sa liberté.
01:13:30 C'est ça qu'il faut avoir en tête.
01:13:33 Je reste au quotidien.
01:13:37 Donc oui, tenir face à un état de siège, oui, mais moi je dis que cet état de siège,
01:13:42 il n'a vraiment pas dit son dernier mot et qu'on risque d'en voir encore des vertes
01:13:46 et des pâles mûres.
01:13:47 Donc c'est d'autant plus important de travailler à se renforcer individuellement.
01:13:52 Et ensemble.
01:13:55 Et ensemble après.
01:13:57 Mais si tu n'as pas fait le travail, tu ne peux pas donner quelque chose de bon à l'autre.
01:14:03 De toute façon.
01:14:04 Donc c'est vraiment la priorité, c'est l'exemplarité de quelques-uns qui tiennent
01:14:10 debout.
01:14:11 Donc il faut travailler à tenir debout.
01:14:13 Merci.
01:14:15 Tu as beaucoup mentionné la lucidité.
01:14:17 On se souvient de cette phrase magnifique de René Char.
01:14:19 La lucidité est la blessure la plus proche du soleil.
01:14:22 Elle est très belle parce qu'il parle de la blessure.
01:14:26 Oui, c'est douloureux d'être lucide.
01:14:28 Et en même temps, c'est accepter cette part de souffrance qui nous permet d'approcher
01:14:34 la lumière là où dans le déni, le refoulement ou la sublimation.
01:14:38 Et notamment, on l'a évoqué aussi, cette régression très infantile des gens qui disent
01:14:43 qu'il ne faut surtout pas nommer le mal parce que ça le renforce.
01:14:47 Et que si on se met en résistance face au mal, on le nourrit.
01:14:51 Ce qui est une pensée d'enfant.
01:14:53 Mais en adulte, ce n'est pas comme ça.
01:14:56 Si on est que dans le fait de nommer les choses douloureuses, on va nous-mêmes mettre en
01:15:02 péril notre santé mentale.
01:15:04 C'est important de trouver des plages de ressourcement.
01:15:06 Mais en même temps, être dans cette lucidité implacable et ne pas chercher à la fuir,
01:15:12 notamment dans des narrations compensatoires, est particulièrement important.
01:15:18 Alors tu mentionnes l'attaque sur la littérature.
01:15:20 Il y a l'attaque contre le journalisme.
01:15:23 Tu l'as dit avec Virginie, contre le travail de défense des droits des personnes.
01:15:31 Mais l'Union européenne est en train de passer un projet qui permettrait d'espionner
01:15:35 les journalistes.
01:15:36 Et voyez comme ils sont bêtes.
01:15:39 Ils ont tout fait pour encourager un système qui est en train de les broyer, non seulement
01:15:47 par ce totalitarisme, mais aussi, je crois que c'est Amédia qui a commencé à licencier
01:15:53 des journalistes pour les remplacer par de l'intelligence artificielle, c'est-à-dire
01:15:56 Cell-GPT.
01:15:57 Quand on fait un travail aussi stupide que celui qu'ils ont fait jusqu'à maintenant,
01:16:01 il n'y a pas besoin d'autre chose que d'un robot pour pondre des textes de cette nature.
01:16:06 Mais bon, ça c'est malheureusement ce côté suicidaire de la dérive totalitaire.
01:16:12 On a vu récemment en France aussi que la justice administrative a retiré son agrément
01:16:17 à Anticor.
01:16:18 En France c'est particulier, c'est-à-dire que pour poursuivre de la corruption, vous
01:16:23 devez avoir été accrédité par le gouvernement.
01:16:25 C'est une exception française, mais ça correspond bien au degré de corruption extrême
01:16:30 du pays.
01:16:31 Et donc Anticor s'est fait retirer son agrément, ce qui veut dire que toutes les poursuites
01:16:34 actuelles contre le ministre de la Justice et garde des Sceaux et contre le secrétaire
01:16:40 général de l'Elysée, qui a beaucoup d'affaires douteuses ici à Genève, tombent parce que
01:16:46 la possibilité pour Anticor de se porter parti civil n'existe plus.
01:16:51 Mais en même temps, ce qui est intéressant dans ces événements, tout navrant qu'ils
01:16:56 soient, même s'ils sont cohérents avec la dérive, c'est que ça montre aussi où
01:16:59 est la peur du pouvoir.
01:17:00 Et notamment la justice, parce que la justice c'est le pouvoir qui, dans un ordre constitutionnel
01:17:08 juste, doit pouvoir dire stop aux abus d'autorité, voire aux crimes des gouvernants.
01:17:14 Et puis l'information.
01:17:16 Et notamment ce cartel de médias gavés de subventions et qui est dans un conformisme
01:17:25 extrême de la pensée.
01:17:26 Je cite souvent cette statistique, en France il n'y a plus que 29% des gens qui font confiance
01:17:31 aux médias.
01:17:32 Et je trouve que c'est encore énorme étant donné le travail qu'ils font.
01:17:34 C'est le sondage officiel.
01:17:35 Mais ça veut quand même dire qu'il y a 71% des gens qui ont bien compris que ce que vous
01:17:39 lisez dans les médias, ce n'est pas ce qu'il y a à comprendre des choses.
01:17:43 Et d'où l'importance de tous les médias indépendants qui existent, comme CovidUp.ch
01:17:50 et d'autres, parce que ça fait vivre ce regard honnête sur les choses, mais avec
01:17:56 là encore des intentions vraiment très délirantes de complètement corseter le système.
01:18:02 On sait comment l'Union Européenne là encore veut mettre sur place une politique de lutte
01:18:07 contre la désinformation.
01:18:09 Et dans cette inversion.
01:18:11 C'est-à-dire que toute l'information, ils vont la combattre en disant que c'est de
01:18:14 la désinformation pour avoir le champ libre pour leur désinformation, qu'ils font passer
01:18:18 pour de l'information.
01:18:19 Et c'est vrai que c'est du boulot pour garder son axe de navigation et sa boussole.
01:18:24 Et puis en même temps, quand on a compris comment marche le système, c'est assez simple.
01:18:28 C'est la boussole sud.
01:18:30 Et qu'est-ce qui fait qu'à notre époque, on ose présenter des gens comme Bernard-Henri
01:18:34 Lévy et Raphaël Enthoven comme des philosophes ? Des amis de la sagesse ? Alors si on invitait
01:18:42 des Ariane Biron ou des Barbaras Tiegler sur les plateaux de télévision en tant que philosophes,
01:18:47 les gens comprendraient tout de suite.
01:18:48 Mais on voit bien la logique.
01:18:50 Donc voilà, je pense qu'effectivement, nous sommes les gardiens.
01:18:53 Moi, j'ai travaillé en supervision pendant pas mal d'années dans des institutions qui
01:18:57 étaient assez endommagées parce qu'une autre partie du travail de Chapoutot, ça a été
01:19:00 de montrer comment les méthodes de management contemporaines étaient inspirées des processus
01:19:05 nazis, d'industrialisation des processus.
01:19:09 Et face à des gens, par exemple, en protection de l'enfance, en travail social, en psychiatrie,
01:19:15 qui se lamentaient, mais à juste titre, de la régression entre l'ouverture qu'il y
01:19:21 avait eue dans les années 70 et les volontés d'humaniser les institutions, de décloisonner
01:19:27 de ça et ce que c'était devenu aujourd'hui, avait l'impression d'être un sentiment
01:19:33 très douloureux.
01:19:34 Et ce que je leur disais toujours, c'est qu'il y a des phases dans la vie des institutions,
01:19:38 il y a des moments où on peut faire rayonner le vivant et il y a des moments où il faut
01:19:42 préserver la flamme parce que tout autour cherche à l'éteindre.
01:19:46 Et à ce moment-là, notre boulot, c'est pas de devenir président de la République,
01:19:52 si tant est que ça serve à quoi que ce soit, mais de préserver la flamme au moment où
01:19:57 elle risque de s'éteindre.
01:19:58 Et ça, je pense que c'est vraiment notre mission première.
01:20:01 Et après, advienne que pourra.
01:20:03 Je crois qu'on a déjà été assez diviser.
01:20:06 Est-ce que tu souhaites rajouter quelque chose en conclusion de ce petit tour d'horizon
01:20:11 avant qu'on ouvre peut-être une discussion avec les personnes présentes ?
01:20:16 Oui, je pense que ce que tu dis sur préserver la flamme, effectivement, je pense que c'est
01:20:26 le rôle de tout bon humaniste, en fait.
01:20:30 On sent ce qui préserve les humanités.
01:20:33 Et les humanités sont tout à fait en danger.
01:20:36 Elles ont été sauvegardées pour certains manuscrits depuis le 8e siècle ou avant
01:20:42 Jésus-Christ ou autre, dans des temps très obscurs.
01:20:46 Et aujourd'hui, finalement, on est vraiment en péril que toute cette culture de l'esprit
01:20:51 disparaisse de façon silencieuse, notamment par les réécritures diverses et variées,
01:20:59 et toutes les nouvelles idéologies.
01:21:03 Par exemple, je pense que c'est extrêmement important d'avoir des gens qui conservent
01:21:12 des livres anciens, qui conservent des types de musiques.
01:21:18 Il y a toute une conservation, un rôle de conservation à faire qui n'est peut-être
01:21:23 pas spectaculaire.
01:21:24 Ça ne peut pas aller vers la révolution du grand soir, mais ça sera peut-être beaucoup
01:21:28 plus utile que la révolution du grand soir.
01:21:30 C'est ça que je voulais dire.
01:21:31 Donc moi, j'insiste beaucoup là-dessus.
01:21:33 Merci.
01:21:34 Merci.
01:21:35 Alors vous savez qu'ils veulent même réécrire la Bible avec l'intelligence artificielle.
01:21:39 C'est le dernier projet du Valéry.
01:21:41 On voit vraiment ce délire, mais aussi au fait de ne rien laisser intact du passé.
01:21:46 Voilà.
01:21:47 Le Père l'a aussi mentionné, donc, que tu offres un certain nombre de séminaires
01:21:49 et de groupes de travail sur ton site autour de thèmes extrêmement intéressants.
01:21:55 C'est vrai que moi, je ne suis pas sur les réseaux sociaux, donc il faut venir chercher.
01:21:58 Que tu as publié beaucoup de livres.
01:22:00 Alors en partie très pointus comme la psychopathologie de la paranoïa, mais d'autres qui parlent
01:22:05 beaucoup plus de la vie, dans devenir solaire, se protéger de la manipulation, travailler
01:22:11 ses monstres intérieurs avec la mythologie.
01:22:14 Enfin, tout un panel de propositions que j'invite toutes les personnes intéressées à découvrir
01:22:19 parce que je trouve que tu fais vraiment vivre dans une forme des propositions contemporaines,
01:22:24 ce qui nous permet de ne pas perdre cet ancrage qui est notre véritable sauvegarde par rapport
01:22:29 aux temps très sombres, mais malgré tout passionnants que nous traversons.
01:22:34 Merci infiniment Jean-Dominique.
01:22:35 Merci à vous tous.
01:22:36 Merci Liliane.
01:22:37 Merci.
01:22:38 Je voulais vous demander, parce que je trouve que c'est un exercice extrêmement important
01:23:08 et extrêmement utile d'être lucide, mais des fois c'est quand même un peu déprimant,
01:23:15 si vous pouviez chacun terminer avec une note optimiste.
01:23:19 Donnez-nous une note qui nous permette de partir avec quand même un certain espoir
01:23:25 et en ravivant la flamme.
01:23:28 Je crois que l'enjeu il est là, mais je le verrai d'une manière différente.
01:23:41 C'est comment, tu sais, un des grands mystiques orthodoxes du XXe siècle a vécu des moments
01:23:50 d'épreuves intérieures épouvantables et à un moment donné a entendu venant dans
01:23:56 la tradition orthodoxe de la source qui faisait sens pour lui, tiens toi en enfer et ne désespère
01:24:02 pas.
01:24:03 Et moi je suis très réticent à cette idée de remettre de l'optimisme, de la positivité.
01:24:10 Pour moi la question elle est autre, c'est est-ce que nous pouvons habiter ce réel aussi
01:24:14 désespérant est-il l'air d'être sans que cela n'atteigne ma joie de vivre.
01:24:20 Et ça j'ai vraiment l'impression d'avoir cette grâce.
01:24:23 Alors je ne saurais pas nommer d'où elle vient, peut-être que c'est juste cette curiosité
01:24:29 extrême sans doute aussi un sentiment de ma finitude.
01:24:33 J'ai déjà frôlé la mort plusieurs fois dans ma vie, j'ai l'impression que toutes
01:24:38 les années que je vis c'est du bonus.
01:24:40 Il y a cette phrase que je trouve très jolie "ne regrettez pas de vieillir, c'est un privilège
01:24:46 qui n'est pas accordé à tout le monde".
01:24:49 Et je trouve que c'est très très vrai.
01:24:52 Pour moi ce sentiment de ma finitude, qu'on le veuille ou non, aucun d'entre nous n'en
01:24:57 sortira vivant.
01:24:58 Que ce soit demain, que ce soit dans 50 ans, on ne sait pas.
01:25:01 Mais donc moi je trouve cette expérience tellement passionnante, elle me replonge tellement
01:25:05 dans l'essentiel.
01:25:06 Elle me met tellement en connexion avec des gens que j'aime, que j'ai appris à connaître.
01:25:12 J'ai l'impression d'être comblé sans avoir besoin de convoquer l'optimisme ou
01:25:17 la pensée positive.
01:25:19 Parce que plus l'obscurité grandit, plus la lumière est aussi là en contraste.
01:25:27 Et moi j'ai l'impression de me nourrir de ça.
01:25:29 Donc en ce qui me concerne, je n'aurais pas souhaité qu'il arrive tout ce qui est
01:25:33 arrivé, mais j'ai l'impression d'en retirer un fruit ou un miel particulier.
01:25:39 Et je vous remercie pour ça, parce que c'est quelque chose qu'on vit ensemble.
01:25:42 C'est vrai qu'on a chacun notre chemin à faire par rapport à ça, mais c'est vrai
01:25:45 aussi qu'on grandit par ce qu'on partage.
01:25:48 Et ça, le fait qu'on se soit trouvé, qu'on vive cette succession de moments passionnants,
01:25:53 voilà après si je dois me faire rafler dans trois ans et que ma vie s'arrête, so be it.
01:25:59 Mais ce qui est important, c'est ce qu'on aura vécu de beau et de fort.
01:26:01 - C'est dur de passer après lui.
01:26:15 - On la réciproque.
01:26:17 - Alors, je pense que je suis d'accord avec Jean-Dominique, je pense même encore une
01:26:26 fois que c'est comme l'histoire du progrès.
01:26:28 Ce truc d'optimisme, c'est ce qui nous crée en fait notre auto-sabordage.
01:26:37 On le sait depuis, si vous regardez la mythologie grecque, il n'y a aucun personnage qui acquiert
01:26:45 l'immortalité sans avoir fait sa catabase, sa descente aux enfers.
01:26:48 Et il faut aller voir sa descente aux enfers.
01:26:51 Qu'est-ce qu'on va trouver dans sa descente aux enfers ?
01:26:53 Donc, pourquoi on veut fuir notre dépression ? Mais allons dedans.
01:26:59 Allons dans notre dépression.
01:27:01 Qu'est-ce qu'on va y trouver ? On va y trouver un trésor qui est notre
01:27:06 authenticité d'être.
01:27:08 Et je discutais aujourd'hui avec mon mari de ça.
01:27:14 Et je lui disais…
01:27:15 - Ça arrive.
01:27:16 - Non, mais c'est vraiment une discussion passionnante.
01:27:18 Je lui disais, enfin on se disait finalement, qu'effectivement, on sait reconnaître
01:27:27 une personne instinctivement qui est allée là-dedans.
01:27:32 C'est-à-dire au fond de ses tripes, au fond de sa dépression.
01:27:36 Et elle y a rencontré son authenticité d'être.
01:27:39 Donc, cette personne-là, elle ne va pas chercher le conformisme, le masque social, tout ça.
01:27:48 Elle va chercher toi, tu es qui en face en fait ? Tu es qui en face ?
01:27:52 Exactement.
01:27:53 Je veux dire, dans l'épreuve, tu es qui ? Demain, tu me laisseras tomber ou tu ne me
01:28:01 laisseras pas tomber si je suis dans la merde ?
01:28:03 Moi, c'est une question fondamentale.
01:28:04 Pour moi, je ne peux être entourée que de gens qui ne me laisseront pas tomber si je
01:28:07 suis dans la merde.
01:28:08 C'est une question fondamentale.
01:28:10 Et je vous assure que quand vous avez vraiment vécu les épreuves qui vous mettent dans
01:28:13 la merde, vous vous rendez compte qu'il n'y a plus personne.
01:28:16 C'est une réalité.
01:28:17 C'est une réalité.
01:28:19 Donc moi, je n'ai absolument rien à faire d'aller faire de la sociale, de la mondanité.
01:28:24 Moi, j'ai besoin d'avoir des gens comme ça autour de moi.
01:28:26 Et je les reconnais.
01:28:27 Mais je les reconnais parce qu'à un moment donné de ma vie, à 20 ans, je suis allée
01:28:31 au fond de ma dépression.
01:28:32 Et j'ai trouvé cette pulsion de vie.
01:28:37 Donc, aller au fond de notre dépression, c'est ce truc d'optimisme, de machin, mais
01:28:41 c'est juste qu'on est juste en train de perdre du temps par rapport à se rencontrer
01:28:45 soi-même.
01:28:46 On se rencontre soi-même dans le fond de sa dépression.
01:28:48 Oui, mais je suis désolée de le dire, je ne suis pas la seule à le dire.
01:28:51 Jung l'avait dit avant et la mythologie grecque l'a dit bien avant.
01:28:54 Connais-toi toi-même, c'est connais-toi toi-même dans le fond de ta dépression.
01:29:00 Qu'est-ce qui reste quand tu as tout perdu ? Qu'est-ce qui reste quand tu as perdu
01:29:04 tes illusions ? Qu'est-ce qui reste quand tu as perdu, tu crois que tu es en amie,
01:29:07 mais tu n'as plus tes amies.
01:29:08 Tu as perdu ton couple, tu as perdu ton machin.
01:29:11 Qu'est-ce qui reste de toi ? Ce qui reste de toi, c'est ta valeur profonde.
01:29:16 C'est ton essence profonde.
01:29:18 Et c'est celle-là qui va te servir.
01:29:19 C'est ce, et dans cette essence profonde, il y a effectivement une connexion transcendante.
01:29:26 Il y a vraiment quelque chose qui est de la pulsion de vie, qui est presque ce qui reste
01:29:30 en nous.
01:29:31 Nous sommes vivants et ce qui reste en nous quand on va au fond de notre dépression,
01:29:36 ce n'est plus du tout notre mental, notre machin, notre truc.
01:29:38 C'est finalement, on va rencontrer notre pulsion de vie.
01:29:41 Et quand on va au bout, pas quand on essaye de la contourner, de mettre des trucs dessus,
01:29:46 des trucs d'optimisme et des machins.
01:29:49 C'est ma réponse.
01:29:50 Merci.
01:29:51 Merci.
01:29:52 Merci.
01:29:52 Merci.
01:30:02 [SILENCE]