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ÉducationTranscription
00:00 Bienvenue dans ce nouvel entretien du Média en 4/4/2. Aujourd'hui j'ai le plaisir de recevoir
00:14 Véronique Lévy. Bonjour. Bonjour. Alors vous êtes écrivaine de livres spirituels,
00:21 vous êtes née dans une famille juive, vous avez deux frères dont l'un d'eux n'est
00:26 autre que Bernard-Henri Lévy et vous vous êtes convertie au christianisme en 2012.
00:31 Un parcours d'ailleurs que vous racontez dans votre premier livre intitulé "Montre-moi
00:36 ton visage". Merci d'avoir accepté notre invitation. Merci à vous et je remercie Média
00:42 44 parce qu'au début de ce totalitarisme sanitaire, à prétexte sanitaire, Média 44
00:50 avait partagé une de mes publications que j'avais écrites sur Facebook, qui m'avait
00:55 d'ailleurs valu une censure de un an, où je critiquais cette horreur, cette espèce
01:01 de ségrégation sanitaire. J'avais employé pour la première fois ce mot à prétexte
01:07 sanitaire qui a été repris d'ailleurs après, alors c'est certainement une coïncidence,
01:10 et c'est comme ça que j'ai découvert votre existence et j'en suis ravie. Alors c'est
01:16 une rencontre, moi je ne vous connaissais pas, moi je vous ai découverte à travers
01:21 d'ailleurs votre dernier livre, et pour ceux qui ne vous connaissent pas tout comme moi,
01:25 j'aimerais qu'on apprenne à vous connaître. Racontez-nous comment vous avez rencontré
01:30 la religion chrétienne et pourquoi vous avez franchi en fait ce cap de la reconversion
01:35 en fait. En fait, j'étais toute petite quand j'ai rencontré une enfant sur la plage,
01:40 sur une plage, et là une petite fille, j'étais une enfant assez silencieuse, c'était une
01:45 plage de la gare ou pas, en fait, m'emmène à part et me dit "si tu ne crois pas en
01:49 Jésus Christ, les robots vont t'emporter". Et cette phrase pour moi, elle est fondatrice
01:57 et elle est prophétique. Elle est fondatrice parce que c'est elle qui a planté cette
02:02 petite graine de la foi en moi parce qu'il y avait des robots qui me terrorisaient, que
02:07 j'imaginais arriver pour nous emporter, pour nous dévorer, mais bon, enfant, j'ignorais
02:13 tout ça, et donc c'était Jésus, les robots, et les robots c'était des monstres quoi.
02:17 Et puis elle m'a petit à petit appris le "Notre Père", le "Je vous salue Marie",
02:22 et cette petite coralie qui veut dire étymologiquement "jeune fille qui sort de l'eau", eh bien
02:29 c'était totalement miraculeux. Et beaucoup plus tard, beaucoup plus tard, j'ai appris
02:35 que l'immense Georges Bernanos avait écrit "La France contre les robots". Et comme
02:39 j'ai écrit mon premier livre "Montre-moi ton visage" qui est l'histoire de ma conversion,
02:43 je ne connaissais pas ce livre de Bernanos en fait, je l'ai découvert après.
02:47 Pardon de vous couper, qu'est-ce qui se passe pour Véronique Lévy entre l'âge de trois
02:53 ans où vous rencontrez cette petite coralie et 2012 ? Qu'est-ce qui se passe ?
02:57 Oh là là, beaucoup de choses. Beaucoup de choses, et ça je l'ai raconté dans ce
03:02 tout premier livre "Montre-moi ton visage", il y a eu quatre autres livres qui ont suivi
03:05 ensuite. Il y a eu la mort de ma grand-mère, et donc confrontation avec la mort, déjà.
03:10 C'est important parce que…
03:11 Vous aviez 12 ans, c'est ça ? Vous aviez l'âge de 12 ans ?
03:14 Oui, c'est ça, à peu près 11-12 ans. Donc le décès de ma grand-mère qui s'appelait
03:19 d'ailleurs Marie, Myriam, on l'appelait Maman Marie. Et ça a été un choc parce
03:24 que j'ai été donc confrontée à cette mort et j'avais des questions, mais qu'est-ce
03:27 qu'il y a après la mort ? Et personne ne pouvait me répondre parce que mes parents
03:30 étaient effectivement de confession juive, mais ils n'étaient pas pratiquants en fait.
03:35 Ils n'étaient pas pratiquants et ils étaient des gens qui n'étaient pas pratiquants et
03:40 qui étaient même très attachés, je dirais, comme on dit aujourd'hui, entre guillemets,
03:45 aux valeurs de la République. Ma mère, c'était une bibliothèque gigantesque avec des auteurs
03:50 très éclectiques, ça allait de tous les auteurs chrétiens, catholiques, à d'autres
03:53 auteurs grecs, latins, c'était tout. Céline même, elle avait perdu la nom Céline, elle
03:58 avait pas Céliac. Enfin, c'est fou quand j'y pense parce que ma mère avait des auteurs
04:01 totalement différents, dont certains auteurs qui étaient évidemment rejetés à l'époque.
04:06 Vous comprenez, je sais que c'est trop tard, je dis les choses telles qu'elles sont.
04:10 Et donc, ce décès de ma grand-mère m'a plongée dans un abîme d'angoisse, la mort
04:17 de mon professeur de musique aussi à ce moment-là, et j'avais des terreurs nocturnes absolument
04:22 terribles, si bien que je me suis demandé même si je n'allais pas devenir folle ou
04:27 si je ne devenais pas folle en fait, mais vraiment. Je pense que… parce que quand
04:33 je dis folle, c'est folle d'angoisse en fait, parce que comment le scandale de la
04:38 mort, comment l'être humain qui a construit toute une vie, qui a aimé, qui a construit
04:47 plein de choses, ça peut s'arrêter comme ça d'un coup ? Et puis le néant, je me
04:51 dis « mais ce n'est pas possible ». Et donc, à cette époque, pour conjurer cette
04:57 angoisse, je me jetais à corps perdu dès 12 ans dans une vie, on peut dire un petit
05:03 peu « rock'n'roll », même dès 12 ans. J'avais plein de petits copains à l'époque,
05:09 alors j'avais vraiment 12 ans. C'était très précoce et malheureusement, je me suis
05:13 mise dans des situations de danger, vraiment de danger, où j'ai pris, à cet âge-là,
05:19 très tôt. Je le dis parce que c'est intéressant, parce que c'était une autre époque qu'aujourd'hui,
05:23 mais pourtant j'ai vécu la vie de beaucoup de jeunes d'aujourd'hui, presque. Et donc,
05:30 j'avais une vie où j'ai touché à des choses, où j'ai fait des bêtises, mais
05:34 très tôt en fait, pour conjurer cette peur, parce que j'étais vraiment marquée par
05:39 ça. Et mes parents m'ont un peu éloignée d'ailleurs un temps, lors d'une pension,
05:43 ça a été catastrophique. Bref. Du coup, il y a eu une période où j'ai fait des
05:48 bijoux pour conjurer la mort de mon père, encore une autre mort. Et ces bijoux ont été
05:55 exposés dans les défilés de mode, pour dire que j'avais une vie qui n'était vraiment
05:59 pas dans… Je n'étais pas ce qu'on appelle, je ne suis pas née avec une ostie dans la
06:02 bouche, comme on dit, je n'étais pas ce qu'on appelle une grenouille de bénitier,
06:08 entre guillemets, ce n'est pas du tout ironique. Et là, j'ai fait un rêve absolument,
06:13 un songe plus exactement incroyable, qui je passe parce que j'étais entourée d'hommes
06:22 qui voulaient me tuer certainement, qui me lançaient de l'un à l'autre. Et je m'arrache
06:29 à ce cercle vraiment mortifère, et je cours, je cours, je cours. Et je m'écroule au
06:34 bout d'un moment, et quand je lève les yeux, je vois une cathédrale. Et je me précipite
06:42 à l'intérieur parce que les portes s'ouvrent, et là j'entends l'épatement d'un cœur
06:46 qui secoue tous les murs de la cathédrale, et c'était comme si j'étais dans un corps
06:50 maternel, comme si cette cathédrale était un corps. Et j'entendais toujours l'épatement
06:55 du cœur, et là quand je lève les yeux, je vois le Christ en croix gigantesque.
07:01 Et je comprends que c'est l'épatement de son cœur. Et là, c'est d'un songe,
07:08 je précise, les bras se décrochent de la croix, se mettent face à moi.
07:12 Dans mon rêve, j'étais terrorisée parce qu'ils étaient face à moi, mais comme ça.
07:18 Et de ces mains transversées sortent deux épées, deux glaives en fait.
07:24 Toujours l'épatement du cœur, et il me dit que « ton cœur de pierre devienne un
07:30 cœur de chair ». Et là, les épées dans mon songe traversent la nef de la cathédrale
07:39 et transversent mon cœur. Et là je me réveille.
07:41 Et j'avoue que je ne comprenais pas, je me dis « comment j'ai pu rêver ça ? »
07:46 Je me fais parler à des églises et je raconte ce rêve.
07:48 Mais il y en a eu 10 ou 15 comme ça, que je raconte devant tout le monde,
07:52 ton visage.
07:53 Moi j'aimerais savoir, quelle a été la réaction de votre famille, de votre entourage,
07:58 quand vous leur avez annoncé que finalement vous alliez épouser la religion catholique ?
08:05 Alors il faut savoir que juste avant mon baptême, il y a eu une période effectivement assez
08:11 courte où je suis tombée amoureuse d'un homme.
08:16 C'était vraiment un élément déclenchant aussi, c'est que j'ai compris pour la
08:21 première fois ce que c'était vraiment l'amour.
08:25 Parce que j'avais, dans mon enfance, vécu quelque chose d'assez dramatique.
08:29 Et qu'un enfant qui a vécu cette intrusion, dont on parle beaucoup en ce moment,
08:37 et malheureusement il y a un drame qui nous a touchés, il n'y a plus…
08:42 Avec une petite fille qui a été violentée, donc c'est quelque chose de terrible.
08:47 Il y a tous les jours des enfants qui disparaissent, ils sont la proie à l'innocence,
08:51 c'est la proie de prédateurs, etc.
08:53 J'ai malheureusement, enfant, été une petite fille qui a subi ça.
09:00 Donc c'était pour moi, j'ai eu jusqu'à mon baptême, je dirais,
09:05 jusqu'à rencontrer cet homme étonnant que j'ai vraiment profondément aimé,
09:10 que dans le livre j'appelle « Indart », eu un comportement un peu décousu.
09:14 C'est-à-dire qu'il y avait une dichotomie, je n'arrivais pas vraiment à aimer totalement quelqu'un.
09:19 Et c'est quelque chose que vivent les enfants qui en subissent ça,
09:25 il y avait parfois même des décalages dans la personnalité.
09:32 Et ce garçon que j'ai croisé un petit peu avant mon baptême,
09:37 qui avait vraiment un visage de Christ complètement,
09:39 dès que je l'ai vu, je l'aimais parce qu'au fond, j'avais cet amour pour le Christ depuis toujours.
09:46 Saint Paul parle de l'homme à la stature du Christ, pour moi c'est l'humanité accomplie le Christ.
09:53 C'est l'homme accompli, l'homme ou la femme, c'est vraiment l'humanité accomplie.
09:57 Donc quelque part, je demandais toujours l'impossible
09:59 aux hommes que j'aimais sans comprendre que seul Dieu pouvait répondre à cet amour.
10:06 Et donc quand je suis allée à l'église Saint-Gervais où j'ai été baptisée,
10:12 j'ai compris vraiment que c'était là.
10:17 Et quand j'ai averti effectivement mon frère aîné, parce que mes parents n'étaient plus de ce monde,
10:22 ma mère n'était plus là, mon père non plus,
10:26 il était sidéré et d'autant plus qu'à ce moment-là, il faisait des recherches sur des Véroniques,
10:34 c'est-à-dire cette femme qui sort le chemin de croix.
10:37 Et donc bizarrement, et c'est complètement fou, mon frère me dit,
10:40 "mais c'est fou, je fais une recherche en ce moment, une exposition à la Fondation MAG,
10:46 MAG, MAG, je ne sais pas comment ça se prononce,
10:47 où j'essaye de réunir toutes les Véroniques dans l'art".
10:54 Je ne suis pas allée à cet expo en fait,
10:56 parce que j'avoue que je ne suis pas du tout dans le même monde que mon frère,
10:59 je n'ai jamais été dans son monde, je suis toujours été un peu à côté.
11:03 Et donc, il était sidéré.
11:06 Et je lui ai quand même demandé de venir à mon baptême,
11:10 pour moi c'était le plus beau jour de ma vie, j'étais émerveillée,
11:16 c'est un peu comme une femme qui va se marier, qui va se fiancer,
11:20 qui achète une jolie robe, qui est surexcitée, j'appelais tout le monde,
11:24 et dans cette énergie d'appeler tout le monde,
11:26 c'est comme ça que j'ai appelé mes deux frères en fait.
11:29 Ils sont venus, ils étaient à Notre-Dame.
11:31 Notre-Dame, c'est l'appel décisif, c'est quelques jours avant le baptême,
11:35 c'est 40 jours je crois avant le baptême.
11:37 Et j'ai mis Notre-Dame en fond à l'écran, avec les fleurs blanches,
11:40 parce que c'est pour moi la résurrection de la France.
11:43 On vous sent tout de même incarnée.
11:47 Qu'est-ce qui vous anime aujourd'hui et qu'est-ce que vous a apporté la révélation ?
11:50 J'ai fini, mon frère est venu et il est resté,
11:52 pardon parce que je n'avais pas de fil, il est resté 5 heures.
11:56 Véronique Lévy, comment avez-vous vécu cette reconversion ?
12:00 Est-ce que pour vous c'était un soulagement ?
12:03 Ou c'est quelque chose que vous attendiez finalement,
12:06 même inconsciemment, c'est comme un rêve qui se réalise ?
12:08 Comment vous l'avez vécu ? Est-ce que vous pouvez nous raconter ?
12:12 Oui, comme un accomplissement et comme une résurrection.
12:14 Vraiment, comme une résurrection parce que c'est vrai que quand je suis arrivée
12:17 à l'église Saint-Gervais, j'étais en mille morceaux parce que ce garçon,
12:22 j'étais très amoureuse, il m'avait quittée,
12:23 puis il y avait des choses de l'enfance dont j'ai parlé tout à l'heure.
12:25 Vous savez, quand vous avez été enfant, je dirais qu'il y a eu des intrusions,
12:30 le corps devient notre tombeau presque.
12:32 Il y a quelque chose de l'ordre, quelque chose qui se fige.
12:36 Donc, j'ai vécu la conversion comme un accomplissement d'abord
12:41 et surtout comme une résurrection.
12:43 J'ai vraiment entendu la parole du Christ « sors de ton tombeau ».
12:47 Quand il dit à Lazare « Lazare, lève-toi et marche »,
12:50 quand il va voir la petite fille dont je parle dans « Cœur de chair »,
12:53 la petite fille de Jair qui est morte, il lui prend la main et elle se lève.
12:58 Il y avait quelque chose de cet ordre-là.
13:00 J'ai senti que j'étais infiniment aimée et que cet espèce de côté insécure
13:08 que j'avais complètement à vouloir chercher,
13:10 l'amour dans des situations parfois rocambolesques,
13:14 où j'étais toujours finalement déçue,
13:18 où j'étais toujours de plus en plus meurtrie,
13:21 comme beaucoup d'êtres humains à notre époque, d'hommes ou de femmes.
13:24 Et bien, seul le Christ me donnait ça.
13:27 Il y avait une paix qui m'envahissait, une joie profonde,
13:30 une simplicité aussi des choses.
13:33 Vous parliez d'incarnation, c'est vrai que c'est très incarné tout ça.
13:37 Ce n'est pas des abstractions, ce n'est pas une philosophie le Christ.
13:43 C'est une présence qui est là, qui vous enveloppe,
13:46 qui vous prend et qui vous change radicalement quelque part.
13:50 C'est un absolu aussi.
13:52 Après, vous n'êtes plus du tout comme avant.
13:55 Après, il y a eu vraiment une quête de vérité, une soif de vérité,
13:59 mais c'est aussi un chemin à vedépine.
14:02 C'est-à-dire que quand on va vers la vérité,
14:04 il y a des zones d'ombre qui se lèvent
14:07 et il y a une lumière qui fait sortir les monstres.
14:10 Avant d'aller vers la vérité, il y a les monstres qui se lèvent.
14:12 Cette lumière de vérité, elle éclaire des zones d'ombre
14:16 et on voit des choses qui sont parfois douloureuses.
14:19 Que ce soit dans la société, que ce soit à l'intérieur de nous,
14:22 et que ce soit dans la société surtout.
14:25 Parce qu'avant, j'étais quelqu'un qui me protégeait beaucoup dans un monde imaginaire.
14:30 Et avec le Christ, justement, j'ai été beaucoup plus dans le réel.
14:37 D'ailleurs, à plus m'intéresser aux informations.
14:40 Bizarrement, parce que j'étais à un moment taxée mystique,
14:44 maintenant on me taxe politique.
14:46 Enfin, c'est complètement fou.
14:48 On va parler de votre dernier ouvrage, Véronique Lévy,
14:51 qui s'intitule "Cœur de chair, le cœur de l'Église est une femme".
14:56 Voilà, pour moi, c'est une écriture assez biblique
14:58 et vous y posez des sujets de société, de graves sujets de société,
15:02 des thèmes comme l'avortement, qu'on retrouve dans votre livre,
15:06 celui du viol ou encore celui du transhumanisme,
15:09 des sujets de fond, abordés sous fond de religion.
15:13 Est-ce que ce sont des sujets qui vous tiennent particulièrement à cœur ?
15:17 Oui, alors je ne les aborde pas sous forme de religion du tout.
15:19 Je les aborde de manière, je dirais, plus métaphysique.
15:24 C'est-à-dire que pour moi, c'est un combat crucial.
15:28 Je ne suis pas, je trouve, terriblement de mauvaise foi,
15:33 un peu comme les gens qui se posaient des questions très justes
15:37 sur ce que pouvaient contenir certaines substances.
15:40 On leur disait "vous êtes des complotistes".
15:42 Dès que notre discours vient finalement interroger le consensus,
15:48 on nous traite de fascistes, de réactionnaires ou de complotistes.
15:53 J'ai voulu, moi, interroger, je me suis rendu compte qu'une société,
15:59 une civilisation qui finalement abrégait la vie de celui qui est le plus fragile,
16:11 entre les fragiles, comme je le disais tout à l'heure, par l'articulation.
16:14 On décide de sa vie ou de sa mort,
16:20 et certaines femmes vont jusqu'à dire "mon corps m'appartient",
16:24 alors qu'il s'agit d'un autre corps que le leur.
16:26 Il y a une contradiction entre une société et une civilisation
16:30 qui se dit être contre la peine de mort,
16:31 et qui va institutionnaliser, d'une certaine manière,
16:36 l'homicide sur les plus fragiles.
16:38 Je vais vous citer Piero Paolo Pasolini,
16:40 parce que j'en ai un petit peu assez.
16:42 Dès qu'on parle de ce sujet, on se fait axer d'extrême droite.
16:48 Pasolini était homosexuel.
16:50 Pasolini était à l'extrême gauche.
16:52 Pasolini pourtant était choqué par cette inversion des choses,
16:59 qui, sous prétexte de libération, de progrès, de contrôle absolu,
17:07 finalement, veut justement se diriger vers une société qui devient eugéniste.
17:12 Parce que ce qui se passe, c'est qu'aujourd'hui,
17:15 ceux qui sont souvent éliminés sont des enfants qui, parfois,
17:18 ont des malformations hautes, mais pas seulement.
17:20 Comment peut-on décider de la vie d'un être à sa place,
17:24 parce qu'il est encore minuscule ?
17:27 Pasolini dit « Je suis traumatisée par la légalisation de l'avortement,
17:32 parce que je la considère comme une légalisation de l'homicide.
17:36 Dans mes rêves et dans mon comportement quotidien,
17:40 » et il rajoute que c'est pour lui, à son avis, pareil pour beaucoup de gens,
17:43 « je vis ma vie prénatale, mon heureuse immersion dans l'iso maternelle.
17:49 Je sais que là, j'étais vivant. »
17:51 Une société, si vous voulez, qui…
17:56 Vous savez, pour légaliser l'avortement, on a pris des cas particuliers,
18:00 et malheureusement, beaucoup trop fréquents, qui sont le viol.
18:03 Évidemment, c'est horrible, et jamais je ne jugerai une femme qui fait sa pension.
18:09 Je vous le fais très clair, c'est un système que je trouve dangereux.
18:12 C'est un système qui nous dit, qui institutionnalise finalement l'homicide,
18:20 en nous disant que c'est pour un bien.
18:23 Alors qu'aujourd'hui, en Italie, par exemple,
18:25 une femme qui ne peut pas ou qui a du mal à garder son enfant,
18:28 ils arrivent à… ils ont mis en place quelque chose qui fait qu'on débloque
18:31 400 000 euros, je crois, en tout, en budget global,
18:34 pour aider des femmes pour qu'elles puissent garder leur enfant
18:36 dans des conditions décentes.
18:39 Or aujourd'hui, nos cotisations sociales servent finalement à financer la mort,
18:46 et c'est ça qui est terrible.
18:48 Et donc, je ne pense pas que ce soit être fasciste d'extrême droite ou rétrograde,
18:54 que de vouloir protéger ce qu'il y a de plus fragile, de plus nu, de plus petit.
18:59 Ou alors, je n'ai rien compris.
19:01 Pour moi, le fasciste, c'est celui qui…
19:03 C'est la loi du plus fort, c'est la loi du nombre, c'est la loi surtout du plus fort.
19:07 Or, le christianisme, le génie du christianisme, le génie du Christ,
19:11 c'est d'avoir dit « les derniers seront les premiers ».
19:13 Parce qu'aujourd'hui, il faut quand même savoir,
19:15 et je suis désolée si je choque les gens et qu'ils regardent la vérité en face,
19:18 c'est qu'il y a une loi qui est passée en août dernier,
19:21 qui permet de pouvoir abréger, enfin,
19:26 de pouvoir interrompre la vie de l'enfant jusqu'à 9 mois,
19:29 pour détresse psychosociale.
19:31 Et ça, c'est très grave, vous comprenez ?
19:33 Parce que la détresse psychosociale, c'est une notion qui est extrêmement flue.
19:37 Donc, ça peut être une vraie dépression,
19:39 ça peut être une femme qui se retrouve dans une situation, effectivement,
19:41 dramatique sur le plan social, économique ou autre,
19:43 mais ça peut être aussi plein d'autres choses,
19:48 et c'est très peu quantifiable.
19:49 C'est comme pour la loi sur l'euthanasie,
19:51 où un homme qui a été euthanasié parce qu'il avait perdu l'audition.
19:54 Où est-ce qu'on va ? C'est ça que je comprends.
19:57 Je n'ai pas envie d'être hypocrite.
19:59 Je n'ai pas envie de vous dire « oui, je suis… »
20:01 - Vous êtes pour le droit à la vie, voilà.
20:04 - Voilà, je ne suis pas contre l'apportement, je suis pour le droit à la vie.
20:07 Et je suis pour la défense de la voix des plus petits,
20:09 parce que si personne ne les défend, mais qui va les défendre ?
20:12 - Ça rentre dans un système de consommation ?
20:15 Est-ce que c'est ce que vous êtes en train de dire ?
20:16 - Voilà, c'est ça. L'être humain devient objectif.
20:20 On rentre dans un système de consommation,
20:22 comme par exemple pour l'euthanasie,
20:23 où au Canada, ils ont avoué que ça les arrangeait bien
20:27 parce que ça faisait des économies conséquentes.
20:29 Vous vous rendez compte ?
20:30 Ou en Belgique, 50 % de la population, ou 40 %, je ne sais plus,
20:34 est pour arrêter les soins d'une personne au-delà de 85 ans.
20:38 Alors, 85 ans, vous allez me dire « c'est âgé »,
20:40 mais pourquoi une personne de 85 ans n'aurait pas le droit de vivre ?
20:45 Il y a des gens qui ont 90 ans qui sont en pleine forme.
20:48 Et je crois que quelqu'un comme Rodin,
20:50 ou que de grands génies ont composé ou fait des œuvres très, très tard.
20:54 Donc, qui sommes-nous pour décider de la vie d'une personne âgée ou d'un enfant ?
21:00 C'est simplement ça que je dis.
21:01 Maintenant qu'une femme a été violée, qu'elle se dit
21:03 « je ne peux pas garder ce gosse parce que je vais le tuer »,
21:06 enfin, j'en sais rien, il y a des femmes qui assurent,
21:08 il y a des cas où je ne suis pas là, vous comprenez ?
21:11 Mais on ne peut pas partir d'un traumatisme
21:14 pour ériger un système qui se dirige vers un système d'eugénisme.
21:19 Voilà.
21:20 Parce qu'il ne faut pas oublier quand même que le planning familial
21:22 a été instauré par une femme qui était proche de Adolf Hitler,
21:25 celle de Madame Singer.
21:26 Au départ, cette femme voulait faire une régulation des naissances,
21:30 particulièrement dans les pays pauvres d'Afrique.
21:33 Et voilà.
21:34 Et donc, il y a toujours derrière,
21:36 on dit toujours, vous savez, l'enfer n'est pas avec de bonnes intentions,
21:39 toujours derrière ces belles paroles d'humanisme,
21:42 de libération de la femme,
21:44 il y a in fine un désir de coloniser leur ventre.
21:48 N'oublions pas Pierre Berger qui disait
21:49 « le ventre des femmes, ce n'est pas plus qu'un bras d'oudrier ».
21:53 Voilà.
21:54 Ben non, le ventre des femmes n'est pas une terre à coloniser.
21:57 D'accord ?
21:57 Le ventre des femmes, c'est le lieu de la vie,
22:01 c'est un lieu sain et sacré.
22:03 Voilà.
22:03 Je parle de ce que vous appelez la religion,
22:05 mais qui est en fait la théologie, la métaphysique,
22:08 pour dire qu'aujourd'hui, ce n'est pas un combat politique,
22:12 ce n'est pas seulement non plus un combat civilisationnel,
22:15 c'est un combat spirituel,
22:17 entre ce que vous appelez le bien et le mal,
22:19 c'est-à-dire entre l'ombre et la lumière.
22:21 Et vous savez, il y a des gens qui nous parlent du grand remplacement
22:24 en parlant de race, mais ce n'est pas ça.
22:25 Le grand remplacement, ce n'est pas simplement une question de race,
22:29 c'est une question qu'aujourd'hui,
22:31 nous avons des gens qui,
22:34 sous un aspect extrêmement lumineux,
22:37 qui vont nous parler de l'intelligence artificielle
22:38 en nous disant « mais c'est formidable,
22:40 c'est fait pour faire remarcher les paralysés et tout ».
22:44 Et effectivement, c'est très bien si ça peut permettre à des paralysés
22:48 de retrouver la motricité, etc.
22:51 Mais le danger, c'est de faire fusionner
22:54 le cerveau humain, notre intelligence,
22:56 avec l'intelligence artificielle.
22:58 Et comme dit ce monsieur qui s'appelle Yuval Noah Harari,
23:01 qui est quand même le bras droit de Klaus Schwab,
23:04 finalement, de faire de l'homme ce qu'il appelle un animal piratable,
23:08 de nous hacker à distance.
23:10 Et bien moi, je m'en tiens,
23:12 je ne suis pas une espèce de théologienne
23:14 qui est dans sa bibliothèque en train de l'examiner,
23:16 mais non, je dis qu'aujourd'hui, la parole du Christ,
23:19 je ne parle pas de religion seulement,
23:20 c'est une parole qui nous relie à l'essentiel
23:23 et qui nous empêche de mourir,
23:25 et qui nous permet de rester humain.
23:27 Parce que le grand remplacement, c'est de remplacer l'homme
23:30 par ce qui sera un esclave numérique, en fait.
23:34 Quelque chose de complètement…
23:36 Et je pense qu'ils veulent arriver à notre consentement,
23:40 c'est-à-dire qu'ils ne le feront pas forcément,
23:43 si vous voulez, en nous violant,
23:45 c'est-à-dire en nous imposant la terreur,
23:47 ils nous imposeront la terreur.
23:49 Et les gens le demanderont d'eux-mêmes, c'est ça le danger.
23:51 Vous voyez, comme les mesures qui ont été prises
23:54 de confinement ou autre,
23:56 il y a des gens qui le voulaient,
23:57 il y a des gens qui dénonçaient leurs voisins, etc.
24:00 Et on le voit bientôt avec le pas psychologique,
24:02 des gens qui vont dénoncer leurs voisins
24:04 parce qu'ils ont chauffé au-delà de 19 degrés.
24:06 Et il y a un moment où des gens diront eux-mêmes,
24:08 mais pour ne pas mourir, nous acceptons
24:11 de fusionner avec l'intelligence artificielle
24:15 et qui, de ce fait, cesseront d'être humains.
24:19 Parce qu'on ne sera plus humains à ce moment-là,
24:21 ce sera encore autre chose.
24:23 Et c'est ça qui m'inquiète,
24:25 c'est le remplacement de l'homme par l'inhumain.
24:27 Et c'est vrai que je crois qu'une société
24:32 qui abandonne cette parole
24:37 qui nous a dit "les derniers seront les premiers",
24:40 qui nous a dit "laissez venir à moi les enfants"
24:43 et qui donc a toujours protégé
24:45 les plus petits, les plus fragiles,
24:47 une société qui cesse de protéger les plus fragiles
24:50 peut devenir une société totalitaire.
24:54 Une société où c'est la loi du marché,
24:57 la loi du plus fort,
24:58 et ce n'est pas simplement par la force.
25:00 On est dans une forme de totalitarisme
25:03 qui ne dit pas son nom, qui n'en a pas l'air.
25:05 Mais on l'a vu pendant cet épisode de deux ans
25:09 où il y a eu confinement, masques pour les enfants,
25:12 et encore des questions de remasquer les enfants,
25:15 alors même que des choses apparaissent,
25:18 des scandales apparaissent
25:20 pour montrer l'inanité de certaines mesures qui ont été prises.
25:24 Quand on voit que les médecins sont appelés devant le conseil de l'ordre
25:27 parce qu'ils ont voulu sauver des vies.
25:29 Je crois que la vraie résistance aujourd'hui,
25:34 ce n'est pas seulement, bien sûr qu'il y a des manifestations,
25:42 mais la vraie résistance elle est spirituelle.
25:44 Parce que si on ne retrouve pas ce lien avec ce lieu en nous qui est inviolable,
25:52 on va se faire laminer.
25:55 Et on le voit, le contexte est extrêmement violent.
25:58 On est dans un hôpital psychiatrique à ciel ouvert aujourd'hui,
26:01 tout est inversé, on nous parle d'hommes enceintes,
26:05 on est dans une escalade de la guerre,
26:08 avec des gens qui poussent à la guerre,
26:11 à des armes quand même nucléaires qui sont extrêmement dangereuses.
26:14 Vous savez, c'est le début de l'évangile de Saint Jean.
26:18 La lumière est venue dans le monde, mais le monde ne l'a pas reçue.
26:23 Et peut-on dire Véronique Lévy que vous êtes en pleine rébellion finalement ?
26:28 Oui, je suis un peu rebelle, certes, parce que j'ai dit oui à quelque chose
26:36 qui est évidemment très exigeant et j'en suis totalement loin.
26:41 Vous savez, mes héros ce sont des gens comme Saint-François d'Assise,
26:48 comme Saint-Jean d'Arc, comme l'abbé Pierre.
26:50 Je sais que ça peut paraître hétérocrite, mais pas du tout,
26:52 ils ont tous un point commun, c'est que ce sont des gens libres,
26:55 radicaux et qui ont toujours été du côté.
26:57 En tout cas, les plus humbles.
27:00 Et cette façon de nous traiter de complotistes, d'extrême droite, d'antisémite,
27:04 moi j'ai été traité d'antisémite, c'est drôle quand même,
27:07 parce que j'avais tout simplement, je ne la connaissais pas d'ailleurs,
27:11 mais je m'étais un petit peu, comme vous dites, de manière rebelle peut-être,
27:16 offusquée, enfin rebellée, contre cette espèce d'étiquette
27:20 qu'on avait collée à Madame Cassandra Fristow parce qu'elle avait mis qui,
27:24 alors qu'elle désignait les gens comme Iwanu Harari, qui se trouve,
27:27 et qui est israélien mais bon voilà, mais il y avait d'autres gens
27:29 comme Klaus Schwab, dont mes grands-pères, je crois,
27:32 avaient fricoté avec les nazis.
27:34 Donc, c'est simplement, elle posait une question qui était d'ordre
27:37 beaucoup plus général, et elle disait, mais qui, qui, alors,
27:42 et c'est ces personnes qui dans l'ombre veulent instaurer,
27:46 c'est le Forum de Davos et ses compagnies,
27:48 qui veulent instaurer un système mondial qui, sous prétexte
27:52 de vouloir instaurer la paix, s'aiment la guerre,
27:55 et veut contrôler les individus jusqu'à l'intérieur de nos corps,
27:59 puisque Iwanu Harari disait, maintenant ce ne sera plus
28:02 des caméras de surveillance, seulement, d'ailleurs on voit
28:04 que les caméras de surveillance sont, mais ce sera une,
28:07 intérieurement que vous serez surveillés,
28:10 il y aura des, avec l'intelligence artificielle,
28:12 vous serez surveillés au niveau de la température,
28:14 il y avait même un document très inquiétant qui avait circulé
28:17 au Sénat sur les possibilités de police numérique,
28:22 ou par exemple, et intérieure comme ça, où il y aurait,
28:24 par exemple, des personnes âgées qui ne pourraient plus sortir
28:26 de chez elles en cas de pandémie, et plus on était âgé,
28:29 plus on devait payer une taxe, un peu comme le système
28:31 des assurances. Où sommes-nous ? C'est l'envers
28:33 d'une société chrétienne. Une société chrétienne,
28:36 c'est la défense du plus petit, du plus faible,
28:39 et bien sûr qu'il y a des gens dans l'Église qui n'ont pas
28:42 assumé cela, qu'il y a des gens dans l'Église qui n'ont pas
28:45 appliqué cela, et qui encore aujourd'hui, je suis, je l'avoue,
28:48 avec le respect que j'ai pour... Je suis catholique,
28:51 donc je ne peux pas dire que... Enfin, j'ai été quand même
28:54 choquée de cette pièce de monnaie qui a été imprimée
28:58 au Vétiquan, avec, de loin, je n'avais pas mes lunettes,
29:01 j'ai vu que c'était la Sainte-Famille avec un petit enfant mineux,
29:04 et puis quand j'ai mis mes lunettes, j'ai vu qu'il s'agissait
29:06 d'un infirmier, d'une infirmière masquée avec une seringue
29:09 à la main, et d'un enfant masqué qui allait se faire piquer,
29:12 enfin, injecté, quoi. Je me suis dit "mais c'est pas possible,
29:16 c'est pas possible, quel est le rôle de l'Église ?"
29:18 - C'est sur ces mots que nous allons terminer cette interview.
29:22 Vous avez eu une libre parole, je pense, non ?
29:25 - Merci, oui. Ah oui, c'est rare aujourd'hui, je vous en remercie
29:28 beaucoup, et voilà. Merci donc à vous tous qui allez nous écouter,
29:35 je vous aime tous très fort, et vraiment, je trouve que la population
29:39 française et mondiale en général a une patience angélique.
29:43 Et je me demande des fois, on parle beaucoup de soumission,
29:48 moi je ne pense pas que ce soit de la soumission, je pense que le peuple
29:51 ne veut pas la guerre, fondamentalement. Le peuple veut la paix,
29:54 et c'est ce désir de paix qu'il fait qu'il a supporté l'insupportable.
29:59 À un moment, il va se réveiller, mais ça c'est beau, je crois qu'il y a une sainteté
30:03 dans le peuple, et je pense que le peuple, oui, je le dis aujourd'hui,
30:07 je l'écris, est la chère de la France. C'est son avis.
30:13 - Eh bien, je vous remercie énormément, Véronique Lévy.
30:16 - Merci à vous. - Merci.
30:19 - Bon, ben maintenant que t'es là, abonne-toi. L'idée, c'est que tu loupes rien.
30:23 Donc clique sur "abonner" et aussi sur cette cloche à la con,
30:26 pour qu'elle t'avertisse. Bon, je te laisse, je vais dans mon grenier.
30:29 Et je te dis à bientôt, mon ami.
30:31 (Tintement de cloche)