Une unité d'acceuil pour enfants en danger au CHU de Montpellier.
Elle vient tout juste d'être créée.
C'est le fruit d'une convention signée entre le CHU, le département (chargé de la protection de l'enfance) et le parquet de Montpellier.
Cette unité sera donc chargée d'accueillir des enfants faisant l'objet d'actes de maltraitances ainsi que de violences sexuelles.
On en parle ce matin avec le Dr Barbara Lormeau, médecin légiste au CHU de Montpellier. C'est elle qui est à l'origine de la création de cette unité.
Elle vient tout juste d'être créée.
C'est le fruit d'une convention signée entre le CHU, le département (chargé de la protection de l'enfance) et le parquet de Montpellier.
Cette unité sera donc chargée d'accueillir des enfants faisant l'objet d'actes de maltraitances ainsi que de violences sexuelles.
On en parle ce matin avec le Dr Barbara Lormeau, médecin légiste au CHU de Montpellier. C'est elle qui est à l'origine de la création de cette unité.
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00:00 Direction du boulot, début d'une nouvelle semaine. Dites-vous que c'est Noël, c'est dimanche là !
00:03 Ça y est, le 24 au soir, on va fêter Noël.
00:05 Donc forcément, on va avoir cet esprit de fête qui va nous faire du bien.
00:09 L'invité du 6/9 avec vous, Guillaume Rouland.
00:12 Nous recevons la docteure, médecin légiste Barbara Lormeau.
00:15 Bonjour Barbara.
00:16 Bonjour.
00:17 Bonjour docteur Lormeau, merci d'être venue nous rejoindre.
00:19 Vous êtes à l'origine de la création, de la mise en place, je crois que l'inauguration a eu lieu il y a une quinzaine de jours,
00:25 donc de cette unité d'accueil pour enfants en danger au CHU de Montpellier.
00:28 Mais là, vous êtes rentrée là depuis quelques jours seulement, dans une phase très active,
00:32 puisque vous me disiez avant de rentrer dans ces studios que vendredi, donc il y a deux jours, trois jours,
00:37 vous avez réalisé votre première audition filmée d'un enfant en danger accueilli dans votre unité, c'est ça ?
00:44 C'est ça, exactement.
00:45 On ne va pas rentrer dans les détails, mais là, en tout cas, cette salle d'audition filmée,
00:52 ça c'est la grande nouveauté au CHU de Montpellier, parce que ça n'existait pas jusqu'à présent.
00:56 C'est ça. Donc en fait, suite à une instruction ministérielle de 2021,
01:01 qui préconise la création d'unités d'accueil pédiatrique enfants en danger dans tous les départements de France,
01:10 et notamment dans les hôpitaux.
01:13 Donc du coup, à Montpellier, on vient de créer cette UAPED,
01:18 qui sont des locaux spécialement dédiés à l'accueil de tous les mineurs victimes,
01:25 et qui pourront être auditionnés par les forces de l'ordre au sein de notre unité.
01:32 Ce qui permet, dans les suites de l'audition, de réaliser les examens médico-légals.
01:38 Alors le job, il était déjà fait avant la création de cette unité,
01:41 puisque vous, en tant que médecin légiste, ça faisait partie, et ça fait toujours partie, évidemment, de votre quotidien de médecin légiste.
01:48 Médecin légiste, ce n'est pas que celui ou celle qui fait les autopsies.
01:51 Il faut rappeler ce que c'est qu'un médecin légiste, c'est celui qui a à la fois une approche médicale, mais aussi légale, médico-légale.
01:57 C'est ça en fait.
01:58 Exactement. Un médecin légiste, c'est le spécialiste des violences.
02:01 Tout le monde connaît le cardiologe spécialiste du cœur.
02:03 Le médecin légiste, c'est le spécialiste des violences,
02:06 et donc la grande majorité de notre travail, c'est l'accueil et la prise en charge des victimes de violences,
02:14 et quelles qu'elles soient, que ce soit physiques, verbales, psychologiques, sexuelles, ou même maintenant, beaucoup de harcèlement également.
02:24 Les chiffres sont quand même assez... font froid dans le dos.
02:28 La maltraitance, ça concerne 10% des enfants en France, il faut le dire, de manière générale.
02:33 Et au CHU de Montpellier, je crois l'année dernière, en 2022, ce sont 1200 mineurs victimes de violences qui ont été pris en charge.
02:44 1200, c'est considérable.
02:46 C'est très important.
02:48 Oui. Alors, tous les types de violences ?
02:50 Tous les types de violences, réunis.
02:52 C'est-à-dire, maltraitance, violences sexuelles ?
02:55 Maltraitance, violences sexuelles, violences, je peux vous dire, classiques sur la voie publique.
03:02 Toutes les violences à l'école.
03:04 Oui.
03:06 Voilà.
03:08 Ce qui est déjà beaucoup.
03:10 Ce qui est déjà beaucoup.
03:11 Et alors, vos locaux, cette unité dédiée, elle est installée où physiquement, près des urgences pédiatriques ? Comment ça se passe pour éviter...
03:19 Elle est au rez-de-chaussée de la Peyronie, donc vraiment centrale, très bien située.
03:25 En effet, on est juste au-dessus des urgences pédiatriques et en face de l'unité médico-judiciaire.
03:32 Arthur ?
03:33 Comment ces jeunes en difficulté vous sont amenés ? Il y a des services spéciaux qui vous amènent ça ?
03:39 Alors, il y a différentes filières.
03:42 En fait, on a un rôle majeur aux urgences pédiatriques avec ma collègue.
03:47 On est deux pédiatres référentes avec le docteur Raquet.
03:52 Donc, un premier travail, un pilier, c'est aux urgences.
03:56 Donc, ça va être le dépistage, le repérage de ces violences, notamment chez les très jeunes enfants qui n'ont pas encore acquis la parole,
04:04 donc qui ne vont pas pouvoir nous dire ce qui se passe.
04:07 Donc, c'est pourquoi des signes extérieurs ?
04:09 Exactement, des lésions.
04:10 Ou un comportement ?
04:11 Ou un comportement, exactement.
04:14 Souvent, chez l'adolescent, par exemple, c'est des enfants qui vont consulter à plusieurs reprises pour des douleurs abdominales, des céphales et des vomissements.
04:22 Et puis, on fait des explorations, on ne trouve rien d'un point de vue médical.
04:26 Et puis, on se penche sur le côté psychologique et on va retrouver des violences.
04:30 Donc voilà, aux urgences, repérage, le diagnostic.
04:33 Et une fois que le diagnostic est fait, il va y avoir un signalement.
04:37 On va prévenir les autorités compétentes, que ça soit judiciaire, le parquet, ou que ça soit le département, en réalisant une information préoccupante.
04:49 Et suite à ça, une fois qu'il y a une procédure judiciaire, les enfants sont tous convoqués à une unité médico-judiciaire pour réaliser un examen médico-légal.
05:00 Donc là, c'est vraiment un examen à la demande de la justice.
05:03 Quel est l'objectif de cet examen ?
05:08 C'est d'évaluer l'enfant, de constater toutes les lésions ou un retentissement psychologique.
05:17 Et de se prononcer, le médecin légiste se prononce sur la compatibilité avec ce que disent les parents.
05:25 La question d'Arthur est intéressante, parce que pour ce qui concerne les urgences pédiatriques, ces enfants-là n'arrivent pas seuls aux urgences.
05:32 Souvent, ils sont accompagnés de leurs parents, qui, souvent aussi, sont les maltraitants.
05:38 Alors comment ça se passe ? Parce que justement, par exemple, cette salle d'audition filmée, ça se passe à l'abri du regard des oreilles des parents.
05:45 Ça c'est important, j'imagine, vous.
05:48 Oui, exactement. Aux urgences, pendant tout le parcours de soins, les parents sont présents.
05:53 Et nous, on les intègre, de toute façon, ça reste les parents.
05:57 On les intègre dans notre prise en charge et on les informe de tous nos résultats et de nos suspicions, de nos interrogations.
06:06 De toute façon, on a besoin de leur collaboration et de leur accord pour la prise en charge.
06:12 De toute façon, on essaye d'être le plus transparent avec eux.
06:15 Souvent, ça se passe bien.
06:17 Oui, c'est la question que j'allais vous poser.
06:19 Vous avez des parents récalcitrants, voyant le danger venir ?
06:23 Ça arrive de temps en temps, mais en fait, il y a deux parents.
06:26 Souvent, il n'y en a qu'un qui est maltraitant.
06:28 Donc l'autre, ils ont envie de comprendre, ils ont envie de savoir ce qui se passe.
06:33 Ensuite, par contre, dans l'étape médico-judiciaire, les enfants ont un droit de parole sans leurs parents,
06:43 quand ils sont entendus par les forces de l'ordre.
06:45 Mais également, au cours de notre examen, peu importe l'âge de l'enfant, nous sommes seuls, le médecin légiste est seul avec l'enfant.
06:55 Et pareil, ça lui permet d'avoir un temps de parole qui est beaucoup plus libre avec nous.
07:01 Cette unité est le fruit d'une collaboration entre plusieurs partenaires.
07:05 Le CHU de Montpellier, le parquet, l'autorité judiciaire, le département de l'Hérault, qui est en charge de la protection de l'enfance,
07:12 les services de police et de gendarmerie, ainsi que des associations.
07:15 Et surtout, l'Agence régionale de santé, l'ARS.
07:20 Et parmi les associations, il y a notamment France Victime 34.
07:25 La particularité de votre unité, c'est qu'il y a des gens de cette association qui sont là maintenant à plein temps.
07:31 Exactement.
07:32 C'est important ?
07:33 C'est génial.
07:35 En effet, France Victime 34, on a la chance et l'honneur de travailler avec eux.
07:41 Ils sont présents du lundi au vendredi, en heure ouvrable, dans nos locaux.
07:46 Ils peuvent recevoir les parents pour leur apporter des conseils sur la procédure, les orienter vers des professionnels qui pourront les aider.
07:57 Et ils sont très disponibles pour nos victimes.
08:01 Et il n'y a pas qu'eux, je crois qu'il y a aussi Enfants et Partages et 900.000 associations.
08:04 Exactement.
08:05 Et votre unité d'ailleurs est en grande partie financée.
08:08 On a salué tout le monde, mais c'est essentiellement les associations, je crois, en plus, qui ont financé la création de cette unité.
08:14 Alors, Enfants et Partages a financé en effet tout le matériel de la salle d'audition filmée.
08:19 Les locaux ont été financés par le CHU de Montpellier.
08:23 Et ensuite, le personnel, l'assistante sociale est financée par le département de l'Hérault.
08:30 Et les pédiatres et psychologues seront financés par l'ARS.
08:36 Merci, Dr Barbara Lormeau, médecin légiste au CHU de Montpellier, d'être venue nous parler de la création de cette unité d'accueil pour enfants en danger.
08:43 Qui est la deuxième dans l'Hérault, puisqu'il y en avait déjà une à Béziers, mais il n'y en avait pas à Montpellier.
08:47 C'est ça.
08:48 Donc, il faut rappeler que le principe existe aussi déjà pour ce qui concerne la ville de Béziers.
08:55 Merci d'être venue nous en parler ce matin.
08:57 Bonne journée.
08:58 Merci à vous, bonne journée.
08:59 Merci et bravo. 8h19 d'ici quelques instants, on va revenir sur la mobilité et les transports en commun.
09:06 Puisque ce jeudi 21 décembre, les transports en commun deviennent gratuits pour tous les habitants de la métropole de Montpellier.
09:11 Plus de monde, évidemment, veut aussi dire peut-être plus de risques.
09:15 Comment ça va se passer pour la sécurité ? On fait le point.
09:17 Mais d'abord, un point sur les conditions de circulation avec cette principale difficulté ce matin qui se tue sur l'autoroute.
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