• l’année dernière
Regardez Un point, c'est tout ! du 18 décembre 2023 avec Alba Ventura.

Category

🗞
News
Transcription
00:00 Vous êtes sur RTL.
00:02 RTL Matin
00:06 Bonjour Alba Ventura. Bonjour à tous. Vous avez été émue hier par la lettre de François Zardi à Emmanuel Macron.
00:12 Une lettre publiée dans le journal La Tribune dans laquelle la chanteuse atteinte de deux cancers réclame au président
00:17 d'ouvrir au plus vite le débat sur la fin de vie. Oui et je voudrais dire d'abord qu'il ne s'agit pas d'un parti pris de
00:23 ma part. Cette lettre est simplement touchante
00:25 et même si l'euthanasie peut faire peur ou est contraire à votre morale ou à votre religion,
00:29 laissez-moi vous en lire des extraits. "Cher Emmanuel Macron,
00:33 Florence Malraux, la fille d'André et Clara Malraux a eu la maladie de Charcot.
00:37 Elle en est arrivée à avoir toujours la tête en arrière, bavée sans cesse et ne pouvait plus s'alimenter. Les médecins ont refusé de
00:44 l'euthanasier. Elle a donc dû vivre son calvaire trop longtemps avant de décéder.
00:48 Ma mère a eu elle aussi la maladie de Charcot et François Zardi dévoile pour la première fois cette
00:54 complicité entre elle, sa mère et deux médecins pour empêcher sa mère d'être emprisonnée dans son corps
00:59 après avoir eu un bras attaqué puis l'autre,
01:02 cette complicité pour choisir la date que sa mère s'était fixée pour partir.
01:06 Et puis François Zardi évoque ce séjour dans une clinique pour tenter de soigner l'un de ses cancers, sa troisième récidive.
01:12 "Il n'y avait que des cancéreux", dit-elle, "dont plusieurs en étaient à leur deuxième ou troisième récidive et n'en pouvaient plus.
01:18 Vous le savez", écrit-elle au président, "une majorité de gens souhaitent la légalisation de l'euthanasie.
01:23 Nous comptons tous sur votre empathie et espérons que vous allez permettre aux Français très malades et sans espoir d'aller mieux
01:28 de faire arrêter leurs souffrances quand ils savent qu'il n'y a plus aucun soulagement possible.
01:33 Merci d'avance, François Zardi."
01:35 Alors Alba, est-ce que cette lettre répond finalement à la préoccupation des Français ?
01:39 Cette lettre répond à la volonté de la plupart des citoyens qui veulent un droit à mourir, un droit à mourir dans la dignité.
01:45 C'est une évidence.
01:46 Quels que soient les sondages, il y a plus de 80% des Français qui souhaitent qu'il soit possible d'abréger les souffrances,
01:52 soit par l'euthanasie, c'est-à-dire que c'est au médecin d'administrer le produit qui va conduire à la mort,
01:56 soit par suicide assisté, c'est-à-dire que c'est le patient lui-même qui prend la substance létale.
02:02 Alors on sait que la loi sur la fin de vie est prête, il y a eu une convention citoyenne, qu'est-ce qu'on attend ?
02:06 On attend le président, qui comme beaucoup d'entre nous n'a pas absolument tranché la question de l'accompagnement de la fin de vie.
02:14 Ce que dit la lettre de François Zardi, c'est "donnez-nous la liberté de choisir notre fin de vie".
02:19 Mais il y a plusieurs libertés, il y a la liberté d'en finir, il y a la liberté de laisser la vie nous emporter.
02:25 Est-ce que l'on interrompt la vie qui ne tient plus qu'à un fil et qui génère des souffrances ?
02:29 Ou est-ce que l'on attend le dernier souffle en faisant en sorte d'apaiser ces souffrances ?
02:34 Jusqu'où aller ? Jusqu'où ne pas aller trop loin ? Comment bien encadrer tout cela ? C'est tellement complexe.
02:40 Vous avez vu qu'il y a des réticences dans le monde médical, des médecins, des infirmières qui préfèrent que
02:44 l'on aille le plus loin possible dans les soins palliatifs et on a du travail là-dessus.
02:48 D'autres qui ne veulent tout simplement pas endosser la responsabilité de la mort d'un patient.
02:52 Et il y a les associations et tous ces malades qui partent en Belgique, notamment pour choisir la fin du voyage.
02:57 Il sera impossible d'avoir une loi qui convient à tout le monde.
03:00 Le débat devrait débuter en février au Parlement, il devrait durer 18 mois.
03:04 Et vous savez, la ministre Agnès Firmin-Lebaudot, qui a rédigé la loi, a indiqué qu'on ne pouvait pas
03:09 faire l'économie de ce débat.
03:11 Eh bien elle a raison, parce que beaucoup d'entre nous auront besoin de ce temps pour se forger une opinion.
03:17 Merci.
03:18 [SILENCE]

Recommandations