Jacques Chirac-le Marocain
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00:00 Législative pour finir, on l'a appris ce matin pour la première fois depuis 40 ans, Jacques Chirac ne votera pas en Corrèze pour les prochaines élections.
00:07 Salam alékoum Narvaud.
00:09 Oui, bonsoir aussi. Vous avez fait une procuration au maire de Saran, pourquoi ?
00:13 Eh bien parce que je ne pourrais malheureusement pas être au présent physiquement en Corrèze pour voter.
00:17 Vous êtes malade ?
00:18 Non, je m'en fous.
00:20 Pardon.
00:21 Que diable, je suis au Maroc en vacances, je ne vais quand même pas revenir exprès.
00:25 Voilà déjà que je n'ai pas envie de rentrer en France, alors si c'est pour aller en Corrèze, non merci.
00:29 Mais vous faites quoi au Maroc depuis un mois ?
00:31 Je me repose.
00:33 Mais vous vous reposez de quoi ?
00:35 Ah, ça je ne sais pas par contre, mais ça fait du bien.
00:38 J'imagine. Et vous êtes tout seul au Maroc ?
00:41 Non, je suis avec Fatima. Fatima, raboille à la télévision française.
00:45 Un mois qu'on est là, et regardez ce qu'on sait faire.
00:49 [Musique]
01:00 Alors ? C'est quand même autre chose que la Corrèze, non ?
01:03 Allez, salam alaykoum les frouillards.
01:05 [Applaudissements]
01:09 Législative maintenant, ça passionne tout le monde, ou presque, puisque Jacques Chirac, lui, n'ira pas voter,
01:13 il a fait une procuration et est en vacances au Maroc.
01:16 Salam alaykoum, frouillards.
01:18 Oui, bonsoir aussi.
01:20 C'est une première qu'un ancien président de la République n'aille pas voter.
01:23 Bon, ça va, Mitterrand non plus, il ne va pas voter, hein.
01:25 A lui, on ne dit rien, hein.
01:27 Non mais, il est mort, Mitterrand.
01:28 Ah oui, peut-être.
01:29 Vous savez, en vacances, on perd la notion du temps.
01:32 Inch'Allah, comme on dit ici.
01:34 [Musique]
01:39 Ah, ben c'est mon tapis.
01:41 Shukran.
01:43 Voilà les limites par 12 mètres que vous avez choisis.
01:46 Ah non, non, ce n'est pas un tapis, c'est pour faire un bonnet à maman.
01:49 On va dans la classe demain, il risque de faire un peu frais là-haut, hein.
01:53 [Applaudissements]
01:57 Aujourd'hui, c'est Jacques Chirac qui nous accompagnera tout au long de ce journal.
02:00 Avec lui, nous reviendrons sur son retour en France, après quelques semaines au Maroc.
02:04 Salam alaykoum, d'abord.
02:06 Oui, bonsoir aussi.
02:07 Monsieur Chirac, vous êtes revenu pour voter dimanche ?
02:10 Ah, non, non, je suis revenu chercher des fringues propres et je retourne chez moi au bled.
02:13 Au bled ? Mais où ?
02:15 Ben, chez moi au Maroc.
02:16 Je ne crois quand même pas que je vais rester en France.
02:18 Pourquoi pas ?
02:19 Ben, parce que déjà la France, c'est l'horreur quand on a un boulot, alors quand on n'en a pas, c'est l'enfer, hein.
02:24 Ah, mais qu'est-ce que c'est cher, hein.
02:26 Oui, oui, on va y revenir.
02:28 Voilà, je suis donc avec Jacques Chirac qui rentre tout juste du Maroc.
02:32 Oui, et je suis à peine arrivé que j'ai déjà le mal du pays.
02:35 Je ne comprends pas.
02:36 Ben, le Maroc me manque d'arbre.
02:38 Mon pays ?
02:39 Ben, vous n'êtes pas marocain.
02:41 Si, vous voulez que je vous montre mes papiers ?
02:42 Ben, allez-y, oui.
02:43 Et voilà, le racisme ordinaire.
02:46 Dès qu'on voit un arabe, on lui demande ses papiers.
02:48 Ça va pas, non ?
02:49 Ben, si.
02:50 C'est pour ça qu'on a du mal à s'intégrer en France, nous les chibanis.
02:54 Je suis bien mieux dans mon pays.
02:55 Oui.
02:56 Vous êtes tombés amoureux du Maroc ou quoi ?
02:58 Vous savez, d'abord, chez nous, au Maroc, la vie est simple.
03:01 Une paire de babouches, une gel là-bas, un thé à la menthe et hamdoulah !
03:06 On ne fait rien, on se repose à l'ombre et on profite de la vie.
03:09 Oui, mais vous faisiez déjà ça en France.
03:11 C'est vrai, mais ici, on me jugeait.
03:13 Probablement en raison de mes origines maghrébines.
03:17 Je subissais la discrimination.
03:19 On me regardait de travers.
03:21 Non, ça c'est surtout parce qu'on attendait autre chose d'un président.
03:24 C'est ça, oui.
03:25 Je sais pas bosser, j'ai fait du travail d'arabe.
03:28 Bonjour les clichés.
03:29 Arrêtez avec ça, c'est ridicule.
03:31 Oh non, ce qui est ridicule ici, c'est le prix de la baguette de pain.
03:35 Quoi ?
03:36 Attendez, la France, hyper chère.
03:38 On ne peut pas suivre.
03:39 Alors qu'au Maroc, avec ma petite retraite, je suis un prince.
03:43 Ah ah, vous savez combien coûtent les 3 sandwiches merguez à Rissa, à Marrakech ?
03:47 Pourquoi 3 ?
03:48 Parce que ça se mange par 3.
03:50 Eh ben, ça coûte 20 dirhams, ça fait 2 euros.
03:53 60 centimes d'euros le sandwich.
03:55 Le paradis, je vous dis.
03:57 Enfin, pour le mec qui aime les sandwiches merguez.
03:59 Oui, oui.
04:00 Mais c'est quoi cette idée d'aller vivre au Maroc ?
04:02 Ben, c'est à cause de Yannick.
04:04 Yannick ?
04:05 Yannick Noah.
04:06 On s'était dit, si Sarkozy passe, on quitte la France.
04:10 Moi, le lendemain de sa victoire, j'étais dans l'avion alors que Noah, lui, va faire le beau à Roland-Garros et à Bercy.
04:16 Enfin, M. Chirac, c'est n'importe quoi.
04:18 D'abord, vous me connaissez.
04:20 Je suis un homme de parole.
04:22 Ben, non.
04:23 Ah ouais ?
04:24 Ah, vous me connaissez vraiment bien, là.
04:27 Bon, enfin, en tout cas, ce qui est sûr, c'est que je ne vais pas rester longtemps ici.
04:30 Inch'Allah que je retourne au Maroc très vite.
04:32 Et le fait de fuir la France n'a rien à voir avec une éventuelle convocation de la justice.
04:38 Vous savez, d'abord, il n'y a qu'un seul juge, c'est Allah.
04:44 Et pour le reste, je fais entièrement confiance à la justice de mon pays, le Maroc.
04:50 Oui. En même temps, c'est quand même plus sympa que de partir en Suisse, hein ?
04:53 Allez, la suite.
04:55 *Bruit de la bouche*