L'Heure des Pros Week-End (Émission du 17/12/2023)

  • l’année dernière
Eliot Deval et ses invités débattent des grands thèmes de l'actualité dans #HDProsWE à 9h le samedi et le dimanche

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00:00 Bonjour à tous, bienvenue dans l'heure des pros. Nous sommes ensemble pendant une heure pour décrypter l'actualité, notamment ce grand sondage CSA pour CNews Europe 1 et le JDD.
00:10 Avec moi pendant une heure pour m'accompagner, Gabrielle Cluzel, bonjour. Bonjour Elodie.
00:13 Directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire, Judith Vintraud, bonjour. Bonjour Elodie.
00:17 Grand reporter Rophie Garraud, Raphaël St-Huile, bonjour. Bonjour Elodie.
00:20 Journaliste au JDD et Éric Revel, bonjour. Bonjour.
00:23 Journaliste, on reprend les débats dans un instant, mais tout de suite l'actualité avec Isabelle Piboulot. Bonjour Isabelle.
00:27 Bonjour Elodie, bonjour à tous. Alors que les frappes israéliennes continuent dans la bande de Gaza, la chef de la diplomatie française a atterri à Tel Aviv ce matin.
00:36 Catherine Colonna se rendra également en Cisjordanie, puis au Liban demain.
00:40 Outre des entretiens officiels, la ministre doit rencontrer des familles d'otages français et appeler à une nouvelle trêve humanitaire immédiate devant conduire à un cessez-le-feu pérenne.
00:51 Après six ans de vie nomade, Alex Batty est rentré sain et soif au Royaume-Uni. Il devra maintenant travailler à sa réintégration dans la société.
01:00 L'adolescent britannique de 17 ans retrouvé en France cette semaine est désormais auprès de sa grand-mère maternelle qui en a la garde.
01:08 En 2017, Alex Batty avait été enlevé par sa mère à l'occasion de vacances en Espagne. Les circonstances restent à éclaircir.
01:16 Et puis tel un phénix, le nouveau coq de Notre-Dame de Paris orne depuis hier le sommet de la cathédrale à 96 mètres de hauteur.
01:25 Une étape majeure dans l'avancée des travaux de rénovation de l'édifice. Le coq précédent avait été trop abîmé lors de l'incendie du 15 avril 2019.
01:34 La réouverture de Notre-Dame est prévue le 8 décembre 2024.
01:38 Merci Isabelle, on vous retrouve dans 30 minutes pour un prochain point.
01:44 Sur l'actualité, je vous le disais, on va parler largement de la loi immigration avec ce grand sondage que vous retrouvez notamment en une du JDD
01:51 qui concerne à la fois la philosophie et certaines dispositions de la loi. On va regarder ce reportage signé Maxime Legay.
01:57 La première partie du sondage, celle qui concerne plutôt la souveraineté de la France. Regardez.
02:01 C'est un résultat sans appel. Consultez sur la question de faire primer le droit français sur le droit européen en matière d'immigration.
02:10 Les français sont 67% à y être favorables. Une position qui varie selon la sensibilité politique.
02:16 Ainsi, le total de la droite y est favorable à 79% contre 68% pour le centre, alors que l'ensemble de la gauche approuve à 45% cette primauté du droit national.
02:28 S'agissant de faire primer la sécurité de la France sur les droits individuels des étrangers, le consensus est encore plus large.
02:34 Les français sont 73% à y souscrire. Le total de la droite approuve à 83% cette primauté de la sécurité du pays. 82% pour le centre.
02:44 L'ensemble de la gauche, elle, partage à 58% cette position.
02:48 Enfin, en matière de criminalisation des passeurs qui font venir des étrangers illégalement sur le territoire, les français sont quasi unanimes.
02:56 91% souhaitent que ces pratiques soient criminalisées. Une prise de position des français qui intervient dans un contexte où la Cour européenne des droits de l'homme
03:05 multiplie les rappels à l'ordre concernant la politique d'expulsion de la France.
03:10 On va reprendre les chiffres que vous venez de voir un à un. Mais d'abord, Raphaël, vous dites vous-même dans le JDD, je le cite,
03:16 les français ne veulent pas d'une loi d'ajustement, ils veulent une révolution.
03:19 C'est ce qu'on a beaucoup entendu pendant toute cette fameuse discussion de la loi immigration, qu'il en fallait un peu plus et que le compromis allait être dur à trouver aussi.
03:27 Parce que les LR et le Rassemblement national estiment que ça n'est pas suffisant, même s'il y avait un compromis.
03:31 Oui, c'est une des premières leçons de ce sondage. J'ai l'impression que lorsque le gouvernement et les partis politiques peinent à s'entendre sur un compromis minimaliste,
03:41 les français, à l'inverse, font preuve d'un large consensus sur ces questions.
03:47 Et il apparaît que loin des divisions, des contorsions des partis, ils ont un message très clair.
03:55 C'est davantage de fermeté sur tous les items.
03:59 Et d'ailleurs, c'est très intéressant de voir que, quels que soient les partis, on retrouve même à gauche une majorité sur un certain nombre de questions qu'on a pu leur poser
04:09 pour finalement approuver ces mesures de fermeté.
04:13 C'est vrai, je suis d'un trouble quand on regarde le résultat de cette première partie du sondage.
04:16 71% qui pensent que la sécurité de la France doit primer, 67% pour faire primer le droit français sur le droit européen,
04:22 91% qui pensent que les passeurs doivent être traités comme des criminels.
04:25 On voit quand même que le résultat est sans appel.
04:28 Et comme le disait Raphaël, avec parfois même la gauche qui est majoritaire sur ses avis.
04:32 Oui, tout à fait. Par exemple, sur la primauté du droit français sur le droit international, les électeurs de la France insoumise sont partagés à 55 ans.
04:40 Donc il n'y a pas du tout d'opposition nette.
04:43 Sur le rétablissement du délit de séjour illégal, la France insoumise est 66% pour.
04:51 Donc c'est des résultats quand même très étonnants qui prouvent quoi ?
04:54 Qui prouvent que le texte, si textilier, mais je pense qu'on va en parler, sera de toute façon très en deçà des attentes d'une écrasante majorité de Français.
05:06 Et la question c'est pourquoi ?
05:08 Et bien tout simplement parce que dans cette affaire, la droite a voulu avant tout éviter d'imploser.
05:14 Vous vous rappelez la tribune des 17 LR dans le JDD qui apportait leur soutien au texte présenté par le gouvernement et amendé par le Sénat.
05:27 Donc pour eux c'était la limite. Le durcire c'était non.
05:30 Donc les Républicains ont préféré sauvegarder leur unité plutôt que de se battre pour un texte beaucoup plus dur.
05:38 C'est vrai Gabrielle Cluzel que depuis le début, le gouvernement s'appuie en disant "tous les sondages montrent que les Français sont favorables à notre loi" sans trop regarder le détail.
05:46 Là on voit bien avec ce sondage à quel point les Français veulent une loi beaucoup plus ferme et beaucoup plus dure.
05:52 Et on verra d'ailleurs tout à l'heure sur les mesures sur la fermeté, des mesures d'ailleurs sur lesquelles parfois le gouvernement est revenu lui-même finalement.
05:58 Oui c'est un consensus impressionnant qui transcende parfois les partis, vous l'avez dit.
06:03 Moi ce qui me frappe c'est que quand vous avez le pays derrière vous, c'est facile de faire une réforme en principe.
06:09 C'est même la garantie d'être élu ou c'est la queue de Mickey d'être élu.
06:13 Ils ne veulent même pas la prendre cette queue de Mickey là.
06:15 C'est très curieux parce que je me souviens comme le gouvernement a bétonné sur les retraites alors qu'il y avait zéro consensus.
06:20 Et là ce serait d'une facilité biblique.
06:23 Non on ne peut pas y aller parce qu'il y a autre chose visiblement.
06:27 Et on ne peut pas conclure autrement qu'il y a une part idéologique.
06:31 Moi je voudrais simplement revenir sur un narratif qui à mon avis n'est pas tout à fait juste.
06:36 C'est-à-dire qu'on dit que cette loi ne va pas assez loin.
06:41 C'est vrai que d'une certaine façon les Français veulent renverser la table et on leur propose simplement de discuter de la couleur des assiettes.
06:47 Mais il y a aussi des points dans cette loi qui ne sont pas seulement une petite avancée, qui sont aussi un recul.
06:53 L'article sur les métiers en tension, on peut considérer objectivement qu'il crée un appel d'air pour l'immigration.
07:02 Ce n'est pas seulement faire une petite loi qui ne suffit pas.
07:07 Parce qu'on pourrait se dire que ce n'est pas grand chose mais déjà c'est une petite avancée.
07:11 Parce qu'il y a des points objectivement très problématiques.
07:15 Et je crois que c'est ça qui pose de sérieux sujets de résistance pour LR et pour le RN.
07:23 C'est vrai Éric Revel qu'on a vu deux étapes dans cette loi.
07:26 D'abord Gérald Darmanin qui vante les mérites du compromis avec la droite au Sénat et qui durcit le texte.
07:31 Et puis le même Gérald Darmanin qui fait le même compromis mais plutôt avec l'aile gauche qui détricote.
07:36 On comprend aussi que les Français ont envie d'une ligne d'irrétrice un peu plus claire, un peu plus ferme.
07:41 Que finalement cette politique politicienne à laquelle on assiste depuis maintenant plusieurs semaines.
07:45 Oui alors pour moi si vous voulez la loi immigration incarne parfaitement la loi du en même temps.
07:51 C'est ça le problème d'ailleurs.
07:53 Sur un sujet aussi sensible et on le voit bien dans les réponses.
07:56 Même si la gauche apparaît plus fédéraliste que la droite, plus pour une Europe des Nations.
08:01 Mais sur un sujet aussi sensible, le en même temps a trouvé toutes ses limites.
08:06 C'est à dire que vous ne pouvez pas faire une loi immigration qui soit considérée comme trop molle pour les plus durs.
08:10 Et comme trop dure pour les plus mous.
08:12 Alors je ne dis pas qui est mou et qui est dur, vous voyez bien la gauche et la droite.
08:15 Mais en fait c'est ça.
08:16 Et on se dit mais comment est-ce que le président de la République a-t-il pu imaginer que sur un sujet aussi important.
08:23 Qui sera le sujet des élections européennes de 2024 et Clivent.
08:26 Il n'ait pas choisi son camp.
08:28 Et Gabriel a raison.
08:30 Visiblement l'opinion publique en veut des mesures.
08:33 L'opinion publique estime que le droit français doit primer sur le droit européen.
08:38 Les allemands le font avec la cour de Karlsruhe.
08:41 Les allemands n'ont pas de sujet.
08:43 Ils estiment que le droit allemand via la cour de Karlsruhe est supérieur.
08:47 Et en tout cas se discute au droit européen.
08:49 Nous non, le conseil constitutionnel ça fait longtemps qu'il s'est rendu à Canossa.
08:53 Non c'est l'article 55 de la constitution qu'il faudrait réviser par référendum.
08:57 Donc vous avez tous ces sujets.
08:59 Et puis pardon mais on a oublié une petite chose.
09:01 C'est que Gérald Darmanin au soir du camouflet qu'il a pris sur cette fois avec la motion de rejet.
09:07 Il avait expliqué qu'il était hors de question de retirer cette loi immigration.
09:10 Le président de la publique estime que s'il n'y a pas d'accord à la CMP, on pourra retirer la loi immigration.
09:16 Je serai Gérald Darmanin, je lui demanderai quand même de nouveau s'il ne veut pas que je démissionne.
09:20 Juste pour compléter ce que disait Gabriel notamment sur l'aspect des métiers sous tension.
09:26 L'une des questions concernant notamment du sondage concerne l'immigration du travail.
09:31 Et là encore c'est une surprise parce qu'il y a une sorte justement de narratif
09:35 qui voudrait nous faire penser que les Français, s'il est un pan de l'immigration qu'ils tolèrent,
09:43 c'est bien l'immigration du travail.
09:45 Même sur cette question-là, les Français veulent un frein sur l'immigration du travail.
09:52 C'est vrai dans tous les partis, enfin pas dans tous les partis, mais même à la France Insoumise où ils sont 55%.
09:58 Donc ce n'est pas rien et il y a quelques raisons à cela.
10:01 Entre le taux d'emploi justement des travailleurs, et on parle là pour le coup de l'immigration légale,
10:07 le taux d'emploi des travailleurs étrangers c'est autour de 74%,
10:12 mais le taux d'emploi des travailleurs étrangers non-européens il est aux alentours de 50%.
10:17 C'est aussi pour ces raisons-là que je pense qu'il y a un refus de plus en plus net
10:22 de cette immigration du travail telle qu'on nous la présente comme une grande chance pour la France.
10:26 Justement on va regarder la deuxième partie du sondage avec un certain nombre de mesures
10:30 et de dispositions dont celle justement de l'immigration du travail.
10:33 Regardez les précisions, elles sont signées Célia Gruyère.
10:36 Effectivement les Français ont un avis plutôt tranché sur la question à propos de l'immigration du travail.
10:42 Par exemple, le patron du Medef Patrick Martin a assuré au Figaro vendredi
10:47 que nous aurons besoin de main-d'oeuvre venue de l'extérieur,
10:50 une affirmation qui n'est pas vraiment partagée par les Français.
10:54 Ils sont 65% à vouloir freiner l'immigration du travail en France
10:59 contre 34% à vouloir la favoriser.
11:02 Et il en va de même pour la question du droit du sol.
11:05 Les Français veulent à 60% mettre un terme à l'acquisition automatique
11:09 de la nationalité française des étrangers nés en France.
11:13 Un autre chiffre parlant, 71% des Français considèrent que le séjour illégal d'un étranger en France
11:20 doit être considéré comme un délit.
11:22 Cette mesure existait déjà avant qu'elle ne soit supprimée par la loi du 31 décembre 2012 sous François Hollande.
11:29 Le délit de séjour irrégulier était alors punissable d'un an d'emprisonnement et de 3 750 euros d'amende.
11:36 Des parlementaires l'ont fait rétablir pendant l'examen du projet de loi immigration au Sénat.
11:42 Ils rétablissent ce délit mais sans la peine d'emprisonnement.
11:45 Seuls les 3 750 euros d'amende seraient appliquées.
11:49 Une mesure qui est d'ailleurs largement soutenue par Gérald Darmanin.
11:52 Elle n'a cependant pas tenu très longtemps puisqu'elle a été aussitôt supprimée le 2 décembre dernier
11:58 par la Commission des lois de l'Assemblée.
12:00 Mais ce délit de séjour irrégulier devrait revenir sur la table dès demain en commission mixte paritaire.
12:05 Un certain nombre de dispositions dont elle vient de parler Célia justement à l'instant
12:10 ont été validées par le Sénat, refusées ensuite, enfin détricotées en commission des lois.
12:14 Il y a cette fameuse commission mixte paritaire demain.
12:17 On sait que Gérald Darmanin est plutôt pront à remettre ses dispositions
12:20 mais ce n'est pas lui seul qui va décider, même pas du tout lui d'ailleurs.
12:23 Non, ce n'est pas du tout lui qui va décider.
12:25 Il a été éclipsé au profit d'Elisabeth Borne.
12:29 D'abord parce qu'il a échoué là où il pensait réussir, donc erreur d'appréciation
12:34 qui s'est conclue par l'adoption de la motion de rejet de son texte.
12:39 Et en plus parce qu'il n'a rien trouvé de mieux que d'insulter assez violemment
12:44 les oppositions et notamment les Républicains,
12:48 ce qui n'en faisait pas un interlocuteur idéal pour mener les négociations.
12:53 On va voir comment va aboutir la négociation.
12:57 Alors là pour le coup j'ai parlé de la responsabilité des LR
13:00 dans le fait que le texte ne répond pas vraiment aux aspirations des Français.
13:03 Pour le coup ce qui est mis à l'épreuve c'est la coalition de la majorité.
13:07 Parce que les bases de l'accord LR on les connaît en gros.
13:11 Elles sont répétées par Éric Ciotti dans le JDD d'aujourd'hui.
13:15 C'est-à-dire le Sénat moins l'AME, l'Aide médicale d'urgence,
13:21 dont Éric Ciotti précise qu'Elisabeth Borne lui a dit qu'elle fera l'objet d'un texte
13:25 pour la réduire au cas les plus urgents puis au cas de contamination à la session de janvier.
13:31 Donc il est prêt à cette concession-là.
13:33 Mais après que va-t-il se passer au sein du groupe majoritaire
13:36 et notamment avec Sacha Houllier, président de la commission des lois de l'Assemblée nationale,
13:41 dont on rappelle qu'il a détricoté complètement le texte du Sénat.
13:45 Donc le test, l'épreuve, c'est l'épreuve d'unité pour la majorité.
13:49 C'est vrai Éric Revel, et on va voir dans un instant avec un sujet qui récapitule l'interview d'Éric Ciotti et d'Aurélien Pradi au JDD.
13:55 Cette fois la droite est plutôt claire et depuis le début, le texte du Sénat rien que le texte du Sénat.
13:59 On voit dans la majorité, même pour composer la commission mixte paritaire,
14:03 l'aile gauche évidemment à Sacha Houllier, l'aile droite voulait quelqu'un.
14:05 On voit que chez eux c'est plus compliqué, on ne sait pas forcément où on va et comment on y va.
14:09 Oui, alors je réfléchissais à la meilleure métaphore.
14:12 Alors je disais, dans ma tête, Ehler est un canard sans tête qui court.
14:16 Non, en fait Ehler est un canard à plusieurs têtes qui court dans plusieurs directions.
14:19 Vous voyez, ce n'est pas beaucoup plus facile.
14:21 C'est le même canard qui court à plusieurs endroits, s'il vous plaît.
14:23 Ce n'est pas beaucoup plus facile.
14:24 Mais si vous voulez, je pense que politiquement, Ehler a là devant lui ce parti, le tremplin, la planche de rappel,
14:33 qui peut lui permettre peut-être d'exister.
14:35 Ça a commencé grâce ou à cause de cette loi Immigration.
14:38 Mais il y a une différence entre le courage et la témérité.
14:41 Vous voyez, j'ai l'impression que nos amis députés, les Républicains, ont fait montre de courage à un moment donné.
14:49 Parce que cette loi Immigration, l'air de rien, c'est quand même le texte soutenu par les sénateurs républicains
14:54 qui risque de l'emporter.
14:56 Mais la difficulté maintenant pour aller à Ehler, c'est d'aller jusqu'au bout du courage,
15:00 c'est-à-dire, me semble-t-il, pour exister politiquement, c'est-à-dire de verser dans la témérité.
15:04 Et là, je ne suis pas sûr qu'ils sont prêts à franchir le pas.
15:07 Non pas qu'il manque de courage ni de témérité peut-être,
15:10 mais parce que c'est un canard avec plusieurs têtes et le même canard court dans plusieurs directions.
15:14 Donc vous voyez, la ligne d'arrivée n'est pas en vue.
15:17 On va regarder justement ce que dit Éric Ciotti dans les colonnes du JDD,
15:21 puisque forcément, les Républicains sont très courtisés.
15:24 Il y a eu un certain nombre de réunions déjà, notamment à Matignon.
15:27 Il y en aura une ce soir avec les responsables du parti à 19h avec la Première ministre.
15:32 Écoutez le résumé de Juliette Sadat.
15:34 Avant leur rendez-vous à Matignon ce dimanche soir,
15:38 les Républicains démontrent une fois encore leur intransigeance.
15:41 Pas question de voter une autre version du texte que celle du Sénat.
15:44 Cette loi doit écouter le message des Français qui veulent voir l'immigration stoppée.
15:48 Seul le texte du Sénat en prend la mesure.
15:51 C'est donc ce texte et lui seul que nous voulons voter.
15:53 Dans cette version, des points non négociables pour la droite.
15:56 Les mesures sur la déchéance de nationalité, la restriction de l'AME
16:00 et le rejet de l'article 4 bis sur la régularisation au cas par cas
16:04 des sans-papiers dans les métiers en tension.
16:06 Le sujet est trop important pour laisser une faille.
16:09 Si et seulement si ces conditions sont réunies, je voterai le texte.
16:13 En amont de la CMP ce lundi, le député du Lot Aurélien Pradié met en garde.
16:17 Attention au syndrome du ramollissement qui contamine souvent les commissions mixtes paritaires.
16:22 Ce n'est pas le moment de flancher, l'intransigeance n'est pas une posture politique.
16:26 C'est le seul chemin possible pour redresser le pays.
16:29 Dans ce contexte, Elisabeth Borne reçoit pour la troisième fois les Républicains à Matignon.
16:34 Objectif, arracher des concessions, même minimes, pour parvenir à une version du texte
16:39 qui sera votée par la commission mixte paritaire ce lundi.
16:42 Gabrielle Cluzel, on voit cette semaine les Républicains sont courtisés
16:46 alors que la semaine précédente on a eu un Gérald Darmanin qui va dans les Alpes-Maritimes
16:50 chez Eric Ciotti mais pour se montrer avec Christian Istrozy qui ne veut pas entendre de réforme constitutionnelle.
16:54 Avec Beauvau et l'entourage qui dit tout le mal qu'ils pensent des Républicains,
16:57 on sent aussi qu'il y a eu un peu une guerre d'égo et que les Républicains ont pu être un peu braqués
17:02 par la première partie avant d'être dragués désormais.
17:04 Oui d'ailleurs on peut trouver la stratégie un peu curieuse parce que quand on veut aller courtiser quelqu'un
17:11 on ne commence pas par dire que la semaine d'avant, Urbier et Torbi, qu'elle est bête et moche.
17:16 En général ça la met dans des dispositions peu favorables, nous sommes d'accord.
17:19 Donc c'est vrai qu'on peut s'interroger sur la stratégie.
17:25 Mais là aujourd'hui les LR jouent quand même leur survie, il faut quand même se rendre compte de ça.
17:29 Sinon c'est vraiment le dernier clou dans le cercle.
17:32 Là je crois qu'ils ont retrouvé du souffle une forme d'existence,
17:37 ils ont montré qu'ils n'étaient pas les supplétifs systématiques,
17:41 les bons élèves qui couraient derrière Renaissance et voulaient bien l'aider.
17:46 Donc je pense qu'il est important pour eux de rester dans cette voie.
17:51 Cela dit, encore une fois, il y a beaucoup de sujets qui sont compliqués.
17:56 Parce que même le Sénat, l'article 3 qui est devenu l'article 4 bis sur les métiers en tension,
18:04 il se télescope un peu avec le délit de séjour illégal, irrégulier.
18:10 C'est vrai que l'ensemble des Français, c'est naturel, c'est le bon sens, se disent
18:14 "si on rentre chez vous et qu'on n'y est pas autorisé, c'est délictueux, tout simplement".
18:18 Mais si vous connaissez ce principe du droit que les étudiants apprennent en première année,
18:22 nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes.
18:25 Cela veut dire que le jour venu, quelqu'un qui est entré illégalement
18:29 pourra se prévaloir de cette entrée pour être régularisé.
18:34 Ce sera une forme de prime à l'entrée illégale.
18:38 Les deux articles ne fonctionnent pas, enfin les deux points,
18:42 ceux qui défendent les deux bouts de cette corde ne sont pas cohérents.
18:46 Il y a beaucoup de points à éclaircir pour rendre cette loi,
18:51 ne serait-ce que de la présenter comme un début de solution.
18:55 Je crois qu'Aurélien Pradié a raison sur un point, c'est que ce genre de commission,
18:58 ça favorise de fait l'amollissement, parce qu'il faut un compromis,
19:04 un plus petit dénominateur commun qui finalement n'est pas très intéressant in fine.
19:08 Oui, sauf qu'Aurélien Pradié, on s'aperçoit au fil des tests,
19:12 il a surtout l'œil fixé sur la ligne bleue des sondages sur les retraites,
19:16 alors qu'il avait pris une position extrêmement dure en faveur du report de l'âge de la retraite.
19:21 Il a tout d'un coup molli parce qu'il s'est rendu compte
19:24 qu'une majorité de Français ne voulait pas du projet du gouvernement.
19:27 Et puis là, que se passe-t-il ?
19:29 Le projet du gouvernement est en deçà des éléments des ratas des Français,
19:33 donc il durcit, durcit, durcit.
19:35 C'est précisément pour éviter ce genre de choses que la droite des Républicains
19:40 s'est arrangée pour trouver un compromis entre elles sur ce texte-là.
19:44 Encore une fois, le test de la commission mixte paritaire,
19:47 il est pour la majorité macroniste, enfin pour la majorité relative,
19:51 pour la cohésion de la majorité relative.
19:54 On voit aussi l'opposition qui fait le fruit de beaucoup de critiques.
19:59 Gérald Darmanin qui explique que Rassemblement National et NUPES, c'est la même chose,
20:02 que si demain il y a un attentat commis par un étranger qui n'a pas pu être expulsé,
20:05 ça sera de la faute de l'opposition.
20:07 Et finalement Aurélien Pradié parle de "chantage pitoyable"
20:10 parce qu'on voit bien qu'aujourd'hui, ces menaces, ces déclarations,
20:14 ça ne va pas aider à trouver un compromis.
20:17 Non, parfois on se demande, parce que Gérald Darmanin,
20:20 il a une posture quand même assez calme, assez droit dans ses bottes.
20:23 Par moments, il perd un peu les pédales, le ministre de l'Intérieur.
20:26 C'est-à-dire qu'il fait des sorties qu'on pourrait lui opposer la semaine d'avant
20:30 sur les attentats qui ont eu lieu et dont il pourrait se sentir responsable.
20:34 C'est de la politique politicienne.
20:36 Mais juste, sur Aurélien Pradié, si vous me permettez,
20:39 il s'est fait un prénom et il s'est fait un nom, ce jeune député du Lot.
20:44 Il ne manque pas de talent, mais pour moi, il continue à faire de la politique politicienne.
20:48 Il n'a pas compris en fait ce que demandaient réellement sur le fond les Français.
20:53 Tout à l'heure, on parlait de...
20:55 Vous dites ça, je ne comprends pas la piscolone.
20:57 Non, là, pour le prix, c'est son âge.
20:59 Bien sûr, bien sûr.
21:00 Mais il n'est pas du tout...
21:02 Suivre les sondages, c'est pour moi pas faire de la politique.
21:05 S'il suffit d'être dans le bon sens des sondages,
21:10 moi, ce que je veux voir, c'est l'action des hommes ou des femmes politiques.
21:13 C'est ça qui m'intéresse.
21:14 Ce n'est pas simplement suivre des sondages.
21:15 Moi, j'ai du mal à suivre le parcours, mon cher Raphaël, d'Aurélien Pradié.
21:19 Son parcours, sa colonne vertébrale.
21:21 J'ai du mal à voir exactement ce qu'il souhaite et ce qu'il veut.
21:25 Mais n'empêche qu'il a réussi au moins une chose, c'est à se faire connaître,
21:28 mais surtout, il a réussi une chose, c'est affaiblir considérablement le mouvement des Républicains.
21:32 C'est indéniable.
21:33 C'est-à-dire qu'il est là, entre Éric Ciotti, Olivier Marlex, le patron du groupe LR,
21:39 et Aurélien Pradié, on se demande qui dirige ce parti,
21:42 qui dirige à l'Assemblée nationale le groupe, les LR.
21:45 Et encore une fois, ça donne une image, pardonnez-moi,
21:48 alors qu'ils ont un sujet, qui est la loi immigration,
21:50 sur lequel ils peuvent rebondir.
21:52 Je vous laisse répondre rapidement pour cette partie, Raphaël.
21:55 Non mais je trouve qu'il y a une sorte de faux procès qui est fait à LR.
21:59 La question n'est pas LR.
22:01 Le projet des Républicains au Sédin, tout le monde l'a compris,
22:06 il est plus ferme que celui présenté par le gouvernement,
22:08 mais il ne contente pas les Français,
22:10 pas plus qu'il ne permettrait de régler les questions immenses
22:14 qui se posent à nous en matière migratoire.
22:16 Donc c'est un pis-à-lai, c'est mieux que rien, mais ce n'est pas suffisant.
22:22 Ils l'ont d'ailleurs eux-mêmes dit et reconnu,
22:25 puisqu'ils veulent une loi constitutionnelle en l'État.
22:28 Cette loi ordinaire est finalement déjà presque rendue impuissante
22:35 au regard des traités internationaux,
22:37 au regard des accords qui nous lient notamment avec l'Algérie
22:40 et qui rendent caduques quasiment toutes les dispositions
22:43 qui sont dans ce texte pour les ressortissants algériens.
22:45 Donc c'est ça qui rend un petit peu difficile la position des LR,
22:49 parce qu'ils sont bien conscients qu'en l'État,
22:52 ils ne peuvent proposer qu'un texte amélioratif, mais vraiment à la marge.
22:57 On va marquer une courte pause.
22:59 Je vous rappelle que vous pourrez retrouver tous les détails
23:01 de ce sondage en une du JDD.
23:04 On se retrouve juste après la pause avec mes invités.
23:06 A tout de suite.
23:07 De retour pour la deuxième partie de l'heure des pros.
23:14 On va parler d'international dans un instant,
23:16 mais tout de suite le rappel de l'actualité avec Isabelle Piboulot.
23:19 Rebonjour Isabelle.
23:20 La loi immigration passant en commission mixte paritaire demain.
23:23 Dans ce contexte, regardez ce sondage CSA pour CNews.
23:27 Faut-il faire primer le droit français sur le droit européen en matière d'immigration ?
23:31 La réponse est oui pour 67% des sondés.
23:34 Autre question, faut-il faire primer la sécurité de la France
23:37 sur les droits individuels des étrangers en matière d'expulsion ?
23:41 Les Français y sont favorables à 73%.
23:44 La colère de la population israélienne gronde
23:47 après l'erreur tragique de Tzahal qui a conduit à la mort de trois otages.
23:51 Hier soir, ils étaient des milliers dans les rues de Tel Aviv
23:54 à demander un cessez-le-feu et un accord
23:56 afin de récupérer les 129 otages prisonniers à Gaza.
24:00 Malgré l'émotion suscitée en Israël,
24:02 Benyamin Netanyahou a déclaré vouloir maintenir la pression militaire contre le ramasse.
24:07 Et puis autre information du week-end,
24:09 Miss France 2024 a été élue hier soir à Dijon.
24:13 Miss Nord-Pas-de-Calais a été couronnée.
24:15 Eve Gilles, 20 ans, a fait de sa candidature le symbole de la diversité féminine
24:20 en arborant fièrement des cheveux courts, faits peu communs dans cette compétition.
24:24 Personne ne doit vous dicter qui vous êtes, a-t-elle déclaré.
24:27 Eve Gilles succède donc à Indira Ampio.
24:30 Merci Isabelle, on va parler maintenant de la situation en Israël
24:37 24 heures après l'erreur tragique de Tzahal
24:39 qui a conduit à la mort de trois otages.
24:41 La colère de la population s'accentue sur place.
24:44 Hier soir, ils étaient des milliers dans la rue
24:46 à demander un cessez-le-feu et un accord pour récupérer les otages encore prisonniers du Hamas.
24:50 Regardez les précisions signées Mathilde Ibanez.
24:53 Ils étaient des milliers dans les rues de Tel Aviv
25:00 à exhorter le gouvernement israélien
25:02 à mener des négociations en vue de la libération des otages.
25:06 Nous nous demandons combien de temps nous devons attendre.
25:14 Pendant cette attente, nous récupérons de plus en plus de dépouilles d'otages.
25:17 C'est pourquoi notre enquête, notre exigence, n'est pas un combat
25:24 mais plutôt une demande que chacun d'entre vous ferait s'il s'agissait de son père.
25:28 Communiquer avec nous et élaborer un plan pour le retour des otages dès maintenant.
25:32 Car après la mort de trois otages tués par erreur par l'armée israélienne,
25:38 les familles ne cessent de demander des actions concrètes au gouvernement israélien.
25:42 Le gouvernement israélien doit agir.
25:47 Il doit mettre une offre sur la table
25:50 qui inclut les prisonniers ayant du sang sur les mains
25:54 et mettre la meilleure offre sur la table pour ramener les otages vivants.
25:59 À ce jour, 129 otages sont toujours retenus à Gaza et 11 corps ont été rapatriés.
26:09 Éric Reuvel, on voit aussi l'émotion de cette famille et de ces familles d'otages encore retenues.
26:16 On imagine aussi l'inquiétude qui s'accroît les jours passants
26:21 et puis avec cette terrible nouvelle des trois otages tués par erreur.
26:24 Oui, c'est toute la complexité de l'opération que Tsaïl mène à Gaza, me semble-t-il.
26:29 Alors évidemment, il faut aussi ne jamais oublier avoir une pensée pour le peuple gazaoui
26:33 qui est sous les bombes à Gaza Sud, je n'oublie pas.
26:37 Mais la complexité de Tsaïl, elle est là, elle est devant nos yeux.
26:40 Mais ça fait des jours et des jours qu'on posait des questions.
26:42 Comment libérer à la fois les otages
26:45 et comment continuer à mener à bien cette stratégie qui veut l'éradication du Hamas ?
26:51 Ça semblait complexe, voire incohérent.
26:54 Alors il y a une enquête qui est diligentée pour savoir comment ces trois otages...
26:58 Qu'est-ce qui s'est vraiment passé ?
27:01 Imaginez, ça faisait 70 jours qu'ils étaient otages.
27:04 Ils se sont peut-être libérés eux-mêmes en échappant à leurs geôliers
27:08 et ils se font tuer par l'armée israélienne.
27:11 C'est juste absolument sidérant et abominable.
27:13 Mais vous avez là toute la complexité de l'opération militaire
27:16 qui est en train de mener Tsaïl à Gaza.
27:19 Comment préserver réellement la vie des otages
27:22 tout en menant à bien un but de guerre qui échappe de plus en plus ?
27:25 Parce que politiquement, derrière, que va-t-il se passer à Gaza ?
27:28 Je pense qu'on est en plein dans le sujet.
27:31 Et évidemment, on verra la commission d'enquête aussi sur le gouvernement Netanyahou.
27:36 On verra comment on nous expliquera que les services secrets israéliens Mossad en tête,
27:41 américains n'étaient au courant de rien.
27:43 Mais surtout, je pense que les familles, et elles ont raison,
27:46 demanderont des comptes à un moment donné.
27:49 Et voudront précisément savoir à quel moment, peut-être,
27:52 le gouvernement israélien a basculé de "nous sauverons quoi qu'il en coûte,
27:56 si j'ose dire, les otages, nos otages",
27:59 avec l'autre but qui est d'éradiquer totalement le Hamas.
28:02 Pour plonger ce débat, on va écouter ce que disait Benyamin Netanyahou.
28:05 Il s'est exprimé hier soir, justement, sur cette mort des otages.
28:10 Écoutez ce qu'il disait.
28:11 Il n'y a pas de retour en arrière possible.
28:15 Tous ceux qui ont combattu savent que la limite entre la victoire et la catastrophe est très fine.
28:20 Nous allons étudier la situation et en tirer des leçons.
28:25 La pression militaire est importante aussi bien pour arriver à une victoire
28:29 que pour arriver au retour de tous les otages.
28:34 Quand il dit "la limite entre la victoire et la catastrophe est très fine",
28:39 on voit là toute la complexité dont parlait aussi Eric Reuvel à l'instant.
28:42 Oui, bien sûr. On dit "le gouvernement israélien",
28:45 mais pour être exact, il faudrait parler du cabinet de guerre.
28:49 Parce que vous savez qu'en l'espèce, dans ce conflit,
28:53 les décisions sont prises par un cabinet qui associe à peu près
28:57 toutes les sensibilités qui existent politiquement en Israël.
29:02 Donc ce n'est pas Netanyahou seul.
29:05 Mais cela dit, ce cabinet, pour le moment, ne fait pas état de dissension,
29:11 en tout cas à l'extérieur.
29:13 De manière apparente.
29:14 Je ne suis pas à l'intérieur, donc je ne sais absolument pas ce qu'il s'y dit.
29:18 Mais je vois qu'en tout cas, les opérations telles qu'elles ont été décidées
29:22 et assumées par Netanyahou continuent.
29:25 Mais cela va être de plus en plus difficile.
29:27 Les familles des otages et les Israéliens qui soutiennent l'idée d'une trêve
29:33 vont peut-être réussir là où les résolutions de l'ONU,
29:38 systématiquement votées par la France,
29:42 qui apparemment trouve que c'est un détail que jamais une résolution de l'ONU
29:46 ne condamne le massacre du 7 octobre, contrairement à l'Allemagne,
29:50 fermons cette parenthèse, les résolutions de l'ONU avaient échoué.
29:54 La pression des familles des otages peut réussir, d'autant qu'elle se double.
30:00 L'occasion étant trop belle pour le Hamas, d'une proposition émanant de lui
30:06 qui est "On vous rend tous les otages, pas contre une trêve bien sûr,
30:11 contre un cessez-le-feu".
30:13 On voit aussi cette phrase qu'il disait hier, Benyamin Netanyahou,
30:17 "Pas de retour en arrière possible, Gabriel Kruzel".
30:20 On voit évidemment ce que disait aussi Éric Revelle,
30:23 à un moment où la guerre avançant, on voit bien que l'objectif de se dire
30:26 "On sauvera tous les otages coûte que coûte"
30:28 devient forcément malheureusement de plus en plus complexe à tenir.
30:32 Évidemment les otages c'est l'arme du Hamas par excellence,
30:37 parce que c'est le talon d'Assile, parce qu'évidemment,
30:40 à la place de ses familles, vous seriez prêts à tout accepter,
30:46 tout négocier pour retrouver le vôtre, et c'est évident, c'est normal.
30:52 Donc c'est très compliqué pour le gouvernement israélien
30:57 de continuer son combat avec cette pression-là,
31:02 et évidemment que le Hamas le sait.
31:04 Et néanmoins, pour protéger son pays,
31:10 il faut bien arriver d'une façon ou d'une autre à mettre à terre le Hamas.
31:16 Ce sont des objectifs qui sont presque inconciliables,
31:21 mais pourtant il faut bien les mener, tenir les deux bouts de cette corde.
31:26 Donc c'est très compliqué, d'autant qu'il y a une guerre psychologique,
31:29 c'est encore plus dur quand on annonce qu'il y a eu des tirs fratricides,
31:34 que des otages ont été tués par l'armée israélienne.
31:37 On peut imaginer que le Hamas a aussi intérêt à communiquer à chaque fois
31:42 de cette façon-là, en disant "quand vous nous bombardez, vous les bombardez aussi".
31:46 - Vous voyez, quand vous vous gagnez à la porte de poids, la preuve, il tue aussi leurs camarades.
31:48 - Voilà, exactement.
31:49 Donc tout cela est excessivement compliqué,
31:52 mais en même temps ils avancent parce qu'il ne faut pas qu'un 7 octobre se reproduise.
31:58 Donc la complexité de la situation, nous pouvons tous évidemment l'admettre.
32:04 - Raphaël St-Ville, est-ce qu'on peut voir peut-être un changement dans l'opinion publique,
32:07 ou en tout cas une volonté toujours plus affirmée de cette trêve qu'on entend,
32:11 parce que des manifestations, effectivement des familles d'otages,
32:14 il y en a eu un certain nombre, on voyait hier que la tension, l'émotion,
32:17 était particulièrement forte.
32:19 - Ce qui est certain, c'est que ce drame est un traumatisme immense,
32:24 non seulement en Israël, mais dans la communauté internationale,
32:29 parce que c'est utilisé par beaucoup pour faire davantage pression encore sur Israël pour obtenir une trêve.
32:38 Ce qui est très compliqué, c'est comment on tend ces événements depuis un plateau,
32:43 de manière très lointaine, on en oublie la complexité de la guerre.
32:50 Il y a des drames tous les jours.
32:52 Hier, on apprenait également par la voix du Patriarchat de Jerusalem,
33:00 qu'une communauté religieuse à Gaza avait été frappée.
33:05 C'est la triste réalité d'une guerre.
33:09 Malheureusement, il y a des dommages collatéraux qui sont quasi inévitables.
33:16 On peut nous garantir que les tirs de Tsaïl sont millimétrés, ciblés.
33:21 La vérité, et on le voit, ce n'est pas seulement la propagande du Hamas
33:26 qui viendrait créer cette réalité.
33:30 La réalité, c'est que oui, il y a des destructions,
33:33 probablement des destructions plus importantes qu'il ne faudrait,
33:37 mais dans cette horreur qu'est la guerre,
33:39 dans le combat acharné que mène Israël pour détruire le Hamas,
33:43 il y a aussi des dégâts qui sont produits.
33:48 Mais vous voyez, il faut toujours avoir un peu de mémoire,
33:50 parce qu'aujourd'hui, Tsaïl est dans une guerre légitime,
33:54 même si encore une fois, je pense au peuple gazaoui,
33:57 et donc il y a des dommages collatéraux.
33:59 Mais souvenez-vous, quand les États-Unis attaquaient l'Irak,
34:02 et que CNN, la chaîne américaine CNN,
34:05 nous expliquait qu'il n'y avait que des frappes ciblées,
34:08 qu'aucun civil irakien n'était touché,
34:11 tout le monde prenait tout cela pour argent comptant,
34:13 et personne n'aurait critiqué l'armée américaine,
34:16 ou très peu de gens.
34:18 Donc évidemment, une guerre, ça fait des dégâts, ça fait des morts,
34:20 ça fait des civils.
34:21 Mais ce que je veux dire, c'est que là aussi,
34:23 on voit la façon dont parfois on considère l'armée israélienne,
34:27 c'est-à-dire toujours comme une armée d'occupation,
34:29 pas comme une armée de défense,
34:31 et ce qu'on permet de pardonner à certains sur des conflits
34:34 qui ont été terribles, il faut s'en souvenir,
34:36 il faut s'en souvenir, ce qui s'est passé en Irak,
34:38 la façon dont ce pays a chaviré,
34:41 avec Saddam Hussein à sa tête à l'époque.
34:43 Vous entendiez beaucoup de gens expliquer
34:45 qu'il y avait beaucoup de morts civiles en Irak.
34:47 Pas du tout, pas du tout.
34:49 On disait même, heureusement que CNN est sur place,
34:51 et je crois que CNN était le seul média en télévision d'autoriser à l'époque.
34:54 Ben oui, c'est une chaîne américaine,
34:56 mais la personne disait, mais il y a de la propagande américaine,
34:59 ou très peu de gens le disaient.
35:01 C'est la réalité, il ne faut jamais perdre la mémoire.
35:04 Pour terminer sur ce point, on va regarder l'annonce
35:06 également faite par le Quai d'Orsay.
35:08 C'est avec beaucoup d'émotion que le ministère de l'Europe
35:11 et des Affaires étrangères a appris le décès de l'un de ses agents,
35:14 mort des suites de ses blessures lors d'un bombardement israélien
35:16 à Rafah dans le sud de la bande de Gaza.
35:19 Et malheureusement, et on le voit depuis le début,
35:21 il y a beaucoup de récupération politique autour de ce conflit.
35:25 Et cette fois, elle vient, ou cette fois, une fois n'est pas coutume,
35:28 plutôt de Thomas Porte, le député de la France insoumise,
35:31 qui s'est exprimé sur les réseaux sociaux,
35:33 qui publie un communiqué parce que, selon lui,
35:35 il y aurait 4 000 Français engagés dans l'armée israélienne
35:38 qui commettraient toujours, selon lui, des crimes de guerre.
35:41 Et donc, il demande tout simplement au ministre de la Justice
35:44 que les personnes de nationalité française, y compris les binationaux
35:48 coupables de crimes de guerre, soient traduites devant la justice française.
35:51 Julie de Vintraub, je ne sais pas si vous avez eu le temps
35:53 de voir ce communiqué, mais on n'est jamais déçus avec la France insoumise.
35:56 Exactement. On continue dans le délire le plus total.
36:01 Surtout s'agissant d'un parti qui a accueilli une représentante,
36:07 en l'occurrence du FPLP, Front de la Libération de la Palestine,
36:11 qui est considéré comme un mouvement terroriste,
36:13 à peu près par la planète entière, dont un des membres,
36:17 la députée Daniel Obono, a salué le Hamas comme un mouvement de résistance.
36:24 Donc il est particulièrement bien placé pour s'ériger en expert du droit international.
36:31 Gabrielle Cluzel, c'est vrai que depuis le 7 octobre, du côté de la France insoumise,
36:35 on continue, on est toujours sur les mêmes positions, les sondages, rien n'y fait.
36:39 Ils sont droits dans leur bode, dans leur idée de se dire,
36:42 on va jusqu'au bout, on va peut-être dans le mur, mais en tout cas,
36:45 on ira ensemble et gaiement.
36:46 De fait, ils dévissent complètement.
36:49 Et puis, s'il vous plaît, il y a des jeunes qui sont allés se combattre
36:55 pour ce qui est de leur patrie, leur autre patrie, dans une armée régulière.
37:00 Et il a des mots extrêmement durs, pardon, mais il n'a pas eu les mêmes mots aussi durs
37:06 quand il s'agissait, par exemple, de déchoir de leur nationalité française,
37:09 des terroristes, des terroristes, qui avaient été frappés sur notre sol.
37:14 On peut dire ça sur tout, vous voyez, pour préparer cette émission,
37:16 je suis allée sur son compte Twitter.
37:18 Alors, j'ai vu qu'il parlait, et c'est vrai, a raison, il faut en parler,
37:22 vous y faisiez allusion, des deux femmes de la paroisse de la Sainte-Famille à Gaza
37:27 qui ont été tuées par un sniper israélien.
37:31 Tout d'un coup, il est le défonceur des chrétiens.
37:34 Mais c'est quand même un peu oublié que depuis que le Hamas est là,
37:37 le Hamas a pris le contrôle de Gaza en 2007,
37:41 on est passé de 7000 chrétiens à 1000.
37:43 Et quand en France, des chrétiens sont assassinés,
37:46 parce que chrétiens, par des terroristes islamistes,
37:48 tout d'un coup, il devient d'une discrétion de violette.
37:51 Donc, si vous voulez, les indignations de Thomas Porte
37:56 commencent à devenir sérieusement problématiques.
37:59 Éric Revel.
38:00 Oui, alors je vais vous dire, moi, j'ai une lecture beaucoup plus clinique de tout ça.
38:03 Bon, Thomas Porte n'est pas son premier dérapage,
38:06 que moi je refuse de commenter à titre personnel,
38:08 mais en fait, c'est une stratégie politique.
38:10 C'est ça le plus grave, le plus difficile à mettre,
38:13 c'est que c'est une stratégie politique.
38:15 Thomas Porte, au sein de l'EFI, il a ce rôle-là.
38:18 Il a ce rôle-là.
38:19 Donc il ne sera démenti évidemment par aucun député de la France insoumise.
38:23 Donc cette stratégie politique, comme souvent,
38:25 elle repose sur des personnalités, c'est vrai dans beaucoup de parties.
38:29 Celle-ci va avoir ce rôle-là, celle-ci.
38:31 Et Thomas Porte, il nous a habitués.
38:33 Mais expliquez qu'il faudrait traduire 4000 soldats franco-israéliens
38:37 pour "crime de guerre".
38:39 Mais il sait très bien ce qu'il va provoquer.
38:42 Il sait très bien qu'elle va...
38:43 Comme chacun des tweets de Jean-Luc Mélenchon, de Daniel Obono, dans ses déclarations.
38:47 Et surtout, de quel crime de guerre parle-t-il ?
38:49 Oui, oui. Et de M. Ford.
38:51 On a oublié déjà le tweet d'Olivier Ford, hier, qui nous a expliqué
38:56 que le 7 octobre était un prétexte pour les Israéliens
38:58 pour aller taper sur Gaza.
39:00 Tout ça, voilà. Et M. Ford, il se dit quoi ?
39:02 Il se dit "Bon, si Mélenchon, il a trop ou trop de son...
39:05 Et qu'il ne représente plus suffisamment de crédibilité,
39:08 peut-être que moi, au nom de l'EFI, je pourrais y aller."
39:11 On en est là, si vous voulez.
39:12 On parle d'événements gravissimes,
39:14 on parle de déstabilisation géopolitique,
39:17 et vous avez nos petits politiques,
39:20 j'allais employer un mot plus agréable,
39:22 qui agitent le hochet pour essayer de continuer à exister politiquement.
39:27 Mais tout ça est grotesque.
39:29 C'est Raphaël Stainville qui existait politiquement pour la France insoumise,
39:32 qui a trouvé visiblement ce créneau et qui l'assume.
39:35 Quand on interroge les députés de la France insoumise
39:38 en plateau ou en conférence de presse,
39:40 ils ne renient jamais un de leurs tweets, une de leurs déclarations.
39:43 Même Mathilde Panot, à l'Assemblée nationale,
39:45 quand on l'interroge sur Daniel Obono,
39:47 qui dit que le Hamas est un mouvement de résistance,
39:49 elle ne nie pas. Elle ne va pas à l'encontre.
39:51 Elle qui fait le fil d'une instruction judiciaire, d'ailleurs.
39:53 Vous avez parfaitement raison.
39:54 C'est une constance, une constante chez eux.
39:57 Quoi qu'ils disent, jamais ils ne se déjugent,
40:00 jamais ils ne font marche arrière.
40:02 C'est là où on voit la stratégie.
40:05 Et pour le coup, Éric Revelle a entièrement raison
40:09 de mettre l'accent là-dessus.
40:11 Il y a une stratégie politique derrière tout ça.
40:13 À la grande différence d'un Olivier Faure,
40:15 quand il commet un tweet qui est plus que malheureux,
40:21 il va être obligé de revenir en arrière, d'expliquer.
40:25 Vous ne trouverez jamais ça
40:27 chez aucun député de la France Insoumise
40:30 qui continue à tracer leur sillon,
40:33 draguant effrontément une partie de l'électorat des banlieues,
40:39 persuadé que la cause palestinienne
40:42 leur permettra de la grande bascule
40:45 dans les mois et les années à venir.
40:48 C'est vrai, Judith, qu'on a vu ce tweet aussi d'Olivier Faure.
40:52 Beaucoup l'ont commenté.
40:54 On a du mal à comprendre cette sortie
40:56 du premier secrétaire du PS.
40:58 Est-ce que c'est vraiment une maladresse
41:00 quand on voit le tweet ?
41:02 Ou, comme Zé Éric Revelle, peut-être une volonté
41:05 d'aller chercher sur les plates-bandes de la France Insoumise,
41:07 qui est beaucoup plus audible que le PS aujourd'hui ?
41:10 En tout cas, Raphaël a raison de dire
41:12 que quand Olivier Faure commet un tweet aussi abject que celui-là,
41:17 lui se sent obligé d'expliquer, de rétropédaler.
41:20 On l'a mal compris, il ne peut pas assumer.
41:23 Olivier Faure, depuis le début, est pour l'accord
41:27 avec la France Insoumise.
41:29 Il l'a quitté à regret et à reculons.
41:35 Il doit son siège de député à cet accord.
41:39 Moi, je n'exclue pas, effectivement,
41:41 qu'il franchisse le Rubicon au cas où cet accord
41:45 ne parviendrait pas à être ressuscité.
41:49 Et d'ailleurs, pour citer encore le JDD,
41:51 il y a un sondage sur les législatives
41:54 qui est extrêmement intéressant,
41:56 parce qu'il montre que, séparément,
41:59 la France Insoumise, l'EVR, le PS et le Parti communiste
42:03 obtiendraient bien davantage de sièges
42:06 que s'ils reconstituaient la NUPES.
42:09 Est-ce qu'effectivement, Gabrielle,
42:11 toutes ces déclarations montrent sur le fond…
42:14 On savait que la NUPES était un accord pour des sièges,
42:17 on savait bien que sur le fond, c'était compliqué.
42:19 C'est au grand jour, y compris au sein de l'EFI.
42:21 On voit quand même certains qui ont pris leur distance,
42:23 les écologistes qui ne sont pas d'accord avec tout.
42:24 Le Parti socialiste qui s'est mis en retrait,
42:26 du moins à l'Assemblée nationale.
42:27 Est-ce que ça sonne, peut-être, la fin de la NUPES,
42:29 même si la fin "officielle" n'arrive jamais ?
42:33 Ce qui me frappe, c'est qu'on ne demande jamais à gauche
42:36 de cordon sanitaire.
42:38 C'est-à-dire qu'après toutes les déclarations
42:40 qu'ont faites les uns et les autres de la France Insoumise,
42:44 on devrait demander aux écolo…
42:47 à tous ceux qui ont formé la NUPES,
42:50 de s'en désolidariser, si vous voulez.
42:53 Parce que c'est ce qu'ont demandé à LR, par exemple,
42:57 quand il s'agissait de faire des…
42:58 – Et que Manuel Valls a utilisé l'expression "cordon sanitaire"
43:01 – Voilà, exactement.
43:02 Mais là, il n'y a pas de cordon sanitaire.
43:04 Alors, les uns et les autres peuvent prendre leur distance,
43:07 mais en réalité, il n'y a pas de décision réelle de rompre.
43:12 Mais ce n'est pas nouveau, ces déclarations.
43:14 Vous vous rappelez que Jean-Luc Mélenchon avait quand même dit
43:16 qu'il avait fait un complotisme sur l'affaire Mera,
43:19 vous devez vous en souvenir.
43:20 Il avait dit "oui, tiens, comme par hasard, la veille des élections,
43:23 il se passe toujours quelque chose qui va nous desservir".
43:26 Je l'ai fait courte, mais c'était l'esprit.
43:29 Eh bien, cela, quand même, là aussi, ça aurait dû faire réagir.
43:32 C'était bien avant la formation de la NUPES.
43:34 On se rend compte que, là non plus,
43:36 la gauche ne se sent aucune obligation de se désolidariser.
43:39 – Merci à tous les quatre d'avoir été les invités de l'heure des pros.
43:43 Tout de suite, c'est l'heure du Grand Rendez-vous,
43:45 c'est NEWS EUROPE 1, les échos.
43:46 Aujourd'hui l'invité, Éric Wörth, député Renaissance de l'Oise
43:49 et caisse-terre de l'Assemblée Nationale.
43:51 ...

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