Shirt FC - Ludovic Obraniak

  • l’année dernière
De la saison du sacre de Lille en 2011, à son passage en Bundesliga, en passant par sa relation tumultueuse avec Robert Lewandowski en sélection, Ludovic Obraniak se livre sans hésitation et se raconte en maillots dans cet épisode de Shirt FC au micro de Stats Perform.

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Transcription
00:00 Par contre celui-là, si tu me le donnes et que tu as un briquet,
00:03 à tout moment je peux le brûler.
00:05 Voilà, super.
00:06 Denis Lamalis.
00:08 La torre Ediadora, c'était la classe à l'italienne, même les pompes.
00:11 Salut.
00:23 Ça va ?
00:24 Parfait, et toi ?
00:25 Bah ouais, t'es content d'être là ?
00:28 C'est le premier, c'est le tout premier.
00:31 C'est le premier maillot que j'ai porté en tant que professionnel.
00:35 Vous imaginez, je suis parti de U7 et j'ai tout fait.
00:40 J'ai gravi tous les échelons, jusqu'à pro.
00:43 Donc oui, il y a une certaine forme de fierté parce que ma famille est là-bas,
00:47 parce que mes amis sont là-bas, parce que je suis l'enfant de la région,
00:51 et que le FC Metz, ça voulait dire beaucoup pour nous.
00:54 Nous, on a vécu en tant que supporters.
00:56 On était dans les gradins à l'époque avec mon père.
00:58 Pour vous dire, Bernard Lama était encore gardien de but du FC Metz.
01:02 Donc on s'est construit avec ça.
01:04 Et puis après, il y a eu l'épopée 98 qui nous a vraiment marqué au fer rouge.
01:08 C'est-à-dire cette équipe, elle est ancrée en moi.
01:11 Mes idoles de foot, c'est pas Beckham, c'est pas Zidane,
01:16 mes idoles de foot, c'est Sylvain Castendodge,
01:20 c'est Fred Merieux, c'est Robert Pires, c'est Bruno Rodriguez.
01:24 On a vécu tellement fort, nous, à l'intérieur du club, cette année 98,
01:28 où on se fait ravir le titre pour un but de Gueul-à-verra.
01:32 Je me souviens comme si c'était hier de cette époque-là.
01:35 C'était incroyable.
01:37 Milan, c'est celui où j'étais devant ma télé.
01:40 Je savais déjà que j'allais signer à Lille.
01:42 Et j'étais devant ma télé, je priais pour que le LOSC passe contre Milan sur ce match.
01:47 Je priais sur ce dernier match de poule pour que Lille l'emporte.
01:50 Et Lille l'emporte.
01:52 Ça, ça me parle.
01:55 Ça, ça me parle parce que c'est Roberto Baggio.
01:59 Et mon joueur préféré, c'est Roberto Baggio.
02:02 J'ai complètement accroché avec ce joueur-là.
02:06 J'ai en tête ce pénalty raté, là, au final de Coupe du Monde,
02:09 avec son look assez particulier.
02:11 C'est la culture du numéro 10, qui est entretenue en Italie,
02:14 les Totti, les Del Piero.
02:16 J'ai adoré ces joueurs-là.
02:18 J'ai adoré Diadora, c'était la classe à l'italienne, même les pompes.
02:21 T'avais les pompes en cuir.
02:23 À Metz, on avait les Puma King, cuir Kangourou.
02:26 Diadora, tu passais encore dans un autre design, à l'italienne.
02:29 C'était la classe.
02:30 T'avais les pompes noires avec le truc fluo, avec la languette.
02:32 C'était incroyable.
02:33 Cette équipe-là, c'est mon Brésil à moi.
02:37 À partir des saisons 2009-2010, 2010-2011,
02:42 franchement, tous ceux qui nous ont joués vous diront qu'on est peut-être
02:46 derrière le Paris Saint-Germain, Thiago Mota, de tout ça, de Laurent Blanc.
02:51 Je pense qu'on est une des plus belles équipes qui a sévi sur le championnat de France
02:55 ces 15-20 dernières années.
02:57 Parce qu'on avait un jeu unique, c'était incroyable.
03:00 On avait une homogénéité dans cette équipe.
03:02 On jouait l'offensive tout le temps.
03:03 Puis on avait des joueurs comme Eden Hazard, comme Gervinho,
03:07 qui étaient juste des monstres du 1 contre 1,
03:11 qui étaient des impacts players, qui changeaient les matchs.
03:15 Et puis après, on avait un banc qui était acquis à la cause de l'équipe.
03:20 Une saison incroyable dans l'énergie, dans la camaraderie,
03:24 dans l'envie d'arriver le matin.
03:26 Tu étais pressé d'arriver dans le vestiaire parce qu'il y avait aussi des mecs comme Adil,
03:30 Rami, Netru.
03:31 Il y avait des fanfarons.
03:32 C'était la rigolade constamment.
03:34 On ne se prenait pas au sérieux.
03:35 Et puis Rudy Garcia, qui nous a laissés en pilotage automatique.
03:40 Et ça a plutôt bien fonctionné.
03:43 Le premier match de la saison
03:47 Je me souviens du moment où on jouait à Bollard.
03:52 Je les vois tous descendre un par un.
03:54 C'est-à-dire Ronaldo, Ronay, Ferdinand, Scholes, Giggs.
04:01 Et moi, je suis là, ces mecs-là, je les ai regardés à la télé tout le temps.
04:04 Je suis un fou.
04:06 Et je les vois.
04:07 Et là, je suis un peu en mode groupie.
04:09 Je me reprends et je me dis « Non, tu n'as pas le droit de te comporter comme ça.
04:12 On n'est pas là pour regarder.
04:14 On est là pour aujourd'hui se montrer. »
04:16 Par contre, celui-là, si tu me le donnes et que tu as un briquet, à tout moment, je peux le brûler.
04:22 Ce qui s'est passé, c'est qu'ils étaient en grande difficulté.
04:27 Sur ce match-là, on les a mis en grande, grande, grande difficulté.
04:29 Ils n'y arrivaient pas.
04:31 Et que l'expérience, voire pour moi le vice de Ryan Lee Giggs.
04:36 Pour moi, le vice fait partie du jeu.
04:39 Mais là, il a poussé le vice à un point que je n'aurais pas pu imaginer pour un champion.
04:44 C'est-à-dire que nous, on était le petit.
04:46 Eux, ils étaient le gros.
04:47 Je ne pense pas qu'ils avaient besoin de ça.
04:49 J'ai très, très peu de respect pour cet homme-là.
04:52 Un excellent joueur, mais un homme moyen, pour ne pas dire plus.
04:58 Oui, c'est une vraie déception.
05:00 Pourtant, quel joueur formidable.
05:03 Mais je ne peux plus.
05:05 C'est viscéral chez moi.
05:07 Il a gâché un moment d'exception.
05:09 Il a transformé un rêve en cauchemar.
05:15 Et l'image que tu as de ces joueurs-là, c'est que ce sont des mecs qui gagnent à la loyale.
05:20 Je trouve que ce soir-là, ils n'ont pas gagné à la loyale.
05:22 Oui, lui aussi, c'était quelqu'un.
05:27 Je trouve que c'est un joueur qui n'est pas reconnu à sa juste valeur.
05:35 Je trouve que 98, c'est lui plus que Zidane.
05:38 Il aurait mérité plus de louanges, à mon sens.
05:43 C'était un drôle de joueur.
05:45 Le maillot quand j'arrive.
05:55 Ça aussi, c'est une drôle d'histoire.
05:57 Parce que Bordeaux, normalement, ça ne doit pas rentrer dans l'équation.
06:01 Parce que dans l'idée, je voulais rester à Lille.
06:04 Et trois semaines après, on retourne à Lille.
06:06 Avec Bordeaux.
06:07 Le fameux 5-4 où j'avais des comptes à régler.
06:11 Je mets un doublé, on gagne 5-4 et je mets le but à la 83ème minute.
06:16 Mes comptes étaient soldés.
06:20 Ejo, ça a été dur parce que j'ai été dans son ombre.
06:26 Ejo, il est indétrônable là-bas.
06:28 C'est l'idole du peuple.
06:30 Il est adulé comme jamais.
06:32 Et en fait, le mi-coup, c'était Aaron Hunt.
06:35 Ce n'était pas moi.
06:36 Je me suis fait piéger un peu là-dessus.
06:38 Franchement, ça n'a pas été une bonne expérience sportive.
06:41 Mais quel stade.
06:42 Quelle ferveur.
06:43 Les ambiances en Bundesliga, c'était incroyable.
06:48 Celui-là, on l'avait tous.
06:51 Le Matthias Zammer.
06:54 Le Chapuisat.
06:55 On l'avait celui-là.
06:56 Magnifique.
06:59 J'en ai eu un comme ça aussi, avec un petit col.
07:02 Beau celui-là.
07:03 Ce maillot, il est juste dingue.
07:05 Denis Lamalice.
07:09 Parce qu'il y a eu Badio, mais il y a eu Bergkamp aussi.
07:13 Bergkamp, pour moi, il est dans mon 11.
07:16 Il est dans mon 11 de mes joueurs préférés.
07:19 Rappelez-vous ce truc-là.
07:21 Il tape le ballon, le truc, il revient.
07:24 Quelle joie.
07:25 Et puis l'aventure avec la Pologne.
07:28 C'est aussi une expérience folle.
07:30 Moi, je suis un Polonais de deuxième génération.
07:33 Je n'ai pas été élevé dans la culture polonaise.
07:36 J'ai essayé de bien faire.
07:38 Mais on m'a souvent reproché de ne pas aller assez vite.
07:42 Ou de ne pas montrer assez.
07:43 Et puis, j'ai un caractère où quand tu me pousses trop, je me braque.
07:48 On était chien et chat avec Robert.
07:51 Notre premier contact, j'essaye de lui parler en anglais.
07:55 Et lui me dit, tant que tu ne parleras pas polonais, on ne parlera jamais ensemble.
07:58 Et moi, tu penses bien.
08:01 Ben, je lui dis, on ne parlera jamais ensemble.
08:03 Sauf qu'on était neuf, il était neuf et moi, j'étais dix.
08:06 Tu vois, en termes de connexion, il faut quand même un minimum de relationnel.
08:11 Et c'est vrai que ça a flingué un peu notre relation sportive.
08:15 Ça a créé une espèce de, pas de tension, mais disons qu'on s'ignorait gentiment.
08:21 Alors qu'on aurait pu créer une relation super.
08:23 Mais j'en suis en partie responsable aussi, parce que j'aurais dû aller un peu plus vers lui.
08:28 Et on s'est revus au ballon d'or.
08:30 Et ça a été assez incroyable parce qu'on a changé, on a mûri les deux.
08:34 Et on se disait qu'on ferait peut-être pas les choses, on ferait les choses différemment aujourd'hui.
08:40 Celui-là, il est ouf.
08:44 Ah ouais, c'est celui qui nous ouvre la porte de tout.
08:47 Et puis, je le trouve magnifique.
08:51 Je le trouve magnifique, le maillot il est simple, la matière est top.
08:54 Le truc sur l'épaule, c'est quand même quelque chose.
08:59 Non, magnifique.
09:01 Tiens, regarde dehors, c'est assez drôle.
09:10 Regarde, il y a un jeune dehors avec le maillot du FCMS.
09:12 Tu vois, c'est quand même...
09:14 Là, les gars, vous ne pouviez pas faire mieux.
09:17 Là, en termes de signes, dehors, il y a un gamin avec le maillot du FCMS.
09:22 [Rires]
09:23 [Bruit de la salle de bain]
09:30 Merci à tous !
09:32 [SILENCE]

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