L'invitée du jour - Bérénice Bejo

  • l’année dernière
Aujourd'hui le cinéma est à l'honneur ! Marie Portonalo et Jean-Baptiste Marteau reçoivent la comédienne Bérénice Bejo qui sera présente dès demain à la 15ème édition « Les Arcs film festival » pour soutenir le cinéma indépendant. 

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Transcription
00:00 -Le cinéma est à l'honneur aujourd'hui dans Télé Matin.
00:02 On est très heureux de recevoir la comédienne Bérénice Bégeaud.
00:04 Bonjour. -Bonjour.
00:05 -Merci beaucoup d'être avec nous.
00:07 Vous serez à partir de demain aux Arcs.
00:09 Alors non pas pour dévaler les pistes et pour travailler le planquet du bâton.
00:12 -Un petit peu aussi. -Vous allez un peu skier quand même ?
00:14 -Bien sûr.
00:15 -En tout cas, vous êtes l'invitée d'honneur de la 15e édition du Festival du Film Européen.
00:19 C'est important évidemment pour vous de soutenir le cinéma indépendant.
00:22 -Ah oui, complètement. Puis moi j'en fais beaucoup.
00:24 Moi je joue en Italie.
00:27 Bon après j'ai joué aussi en Amérique du Sud mais je trouve ça important.
00:30 C'est un cinéma où il n'y a pas beaucoup d'argent pour faire de la publicité autour.
00:34 Et c'est généralement des films qui nous emmènent ailleurs,
00:37 qui nous parlent de nous, de l'Europe mais de pays qui sont à côté.
00:40 Et ils sont moins peut-être manichéens parfois que les gros films américains.
00:46 Même si le cinéma américain indépendant est aussi très bien.
00:49 Mais c'est quand même agréable d'aller voir tout d'un coup un film danois,
00:53 un film italien, un film espagnol.
00:56 C'est des films qui me réjouissent.
00:59 -C'est un cinéma qui a du mal à trouver des financements.
01:02 Parce qu'aujourd'hui il y a les gros blockbusters qui écrasent tout.
01:04 Et eux ils arrivent difficilement parfois à se trouver leur place.
01:06 Mais on les défend, en France notamment.
01:08 -En fait on a du mal à trouver le financement mais quand même on en trouve.
01:11 C'est surtout qu'on a du mal aussi après quand on les distribue,
01:13 on n'a pas autant d'argent que les blockbusters.
01:15 Donc on n'a pas toutes les affiches, on n'a pas toutes les émissions,
01:17 on n'a pas toutes les couvertures de magazines.
01:19 Et tout ça fait que c'est compliqué.
01:21 Mais une fois que les gens sont dans la salle, le public est content.
01:23 -Bérenice Bégeaud, vous qui avez été nommée aux Oscars,
01:26 récompensée à Cannes, césarisée, pourquoi vous allez vers ces petits films
01:29 alors que vous pourriez peut-être avoir le choix de prendre des films
01:32 où on gagne beaucoup plus d'argent, qui font beaucoup plus d'entrées ?
01:34 -Déjà on ne sait jamais quand un film va faire des entrées.
01:37 Regardez Le Règne animal qui au départ était un petit film,
01:40 il fait quand même plus d'un million d'entrées.
01:42 -Oui, c'est un très bon succès.
01:44 -Donc on ne peut pas décider de ce qu'on va faire en fonction des entrées.
01:49 -Et donc comment vous choisissez ?
01:51 -C'est l'histoire avant tout, le scénario, la rencontre avec un réalisateur.
01:55 J'ai fait un gros film avec Xavier Janss où il y avait beaucoup d'argent.
02:00 Et puis je reviens du Guatemala où il n'y avait rien du tout.
02:02 Et donc en fait, je trouve que ce qui est intéressant quand on est comédien,
02:05 c'est de passer d'un genre à l'autre, d'un budget à l'autre,
02:08 et de ne pas s'arrêter sur ça.
02:10 -Ils sont où vos trophées aujourd'hui ?
02:12 Vous les avez mis quelque part chez vous.
02:14 -Ils sont toujours au même endroit.
02:16 Maintenant, The Artist, c'est fait il y a 12 ans.
02:18 Le Passé, ça doit faire il y a 11 ans.
02:20 La Buandry.
02:22 -La Buandry ? -Ouais.
02:24 Et la Buandry, déjà, c'est un peu la honte.
02:26 Ils sont à côté de la machine à verre.
02:28 -Mais pourquoi ? Vous ne les avez même pas mis.
02:30 Moi, je les aurais mis en plein milieu de la table.
02:32 -Non, mais l'Oscar et le prix de Cannes et les Césars, quand même,
02:35 ils sont dans une petite bibliothèque, un petit bureau.
02:38 Mais ils ne sont pas du tout dans les pièces presque pâles.
02:41 Pourquoi ? Pourquoi ?
02:43 Parce que je ne sais pas pourquoi.
02:45 Il y en a trop.
02:47 -C'est joli, franchement.
02:49 -Il habille la Buandry. -Exactement.
02:51 Chaque fois que je vais laver mon linge, je vois tous ses prix.
02:53 Et c'est cool.
02:55 -En fait, ça vous ramène à la réalité de la vie.
02:57 Vous lavez votre linge à côté de votre César.
02:59 -Tout à fait. Je n'y avais pas pensé.
03:01 -Voilà, comme ça, la prochaine fois,
03:03 on peut faire la question.
03:05 Il y a une comédienne américaine que vous admiriez beaucoup
03:07 quand vous étiez ado.
03:09 -Jean Dernier. -Exactement.
03:11 On a retrouvé cet archive de 1986.
03:13 Elle parlait de son métier de comédienne.
03:15 -Il faut une langue.
03:17 Il faut un sens de faire, ce que je n'avais pas.
03:19 Mais j'ai tourné en 10 ou 15 ans 40 films.
03:25 J'ai beaucoup travaillé.
03:27 -Oh, mais qu'est-ce qu'elle est mignonne !
03:29 -Elle vous a beaucoup inspirée ?
03:31 -Inspirée, c'est juste regarder cette beauté, déjà.
03:35 Elle avait un jeu incroyable.
03:37 C'est une femme qui avait des problèmes un peu psychologiques.
03:39 Il y avait une fragilité en elle qui était incroyable.
03:43 Elle a tourné avec des réalisateurs.
03:45 Il y avait des scénarios incroyables.
03:47 Je vous conseille de voir tous ses films.
03:49 -Elle parle beaucoup du travail,
03:51 que c'est d'être comédienne.
03:53 Vous avez beaucoup bossé pour "The Artist".
03:55 -Pour tous, tous les films.
03:57 -Ca veut dire quoi, travailler un rôle ?
03:59 -C'est questionner le réalisateur,
04:01 remettre en cause les scènes,
04:03 essayer de comprendre ce qui se passe,
04:05 quand ça ne marche pas, retravailler les scènes.
04:07 Vraiment, travailler l'arche.
04:09 Hier, j'ai fait une petite masterclass
04:11 au cours Florent.
04:13 C'était hyper sympa avec mon mari.
04:15 Il y avait plein de jeunes acteurs.
04:17 Ca leur expliquait l'importance du travail
04:19 avant le plateau, de se poser toutes les questions,
04:21 d'être sûre qu'une scène qui vient juste après...
04:25 D'être sûre que tous les moments sont raccords,
04:27 que le personnage peut dire et faire telle chose
04:29 après avoir vécu certaines choses.
04:31 Vraiment, de questionner le réalisateur.
04:33 Ca peut prendre deux mois, un mois et demi de travail avant.
04:37 -On pense "The Artist", c'est un film
04:39 qui a eu deux ans de travail avant.
04:41 -Pour "The Artist", il y avait un autre travail à côté,
04:43 pour plus du rôle, il y avait forcément les claquettes.
04:45 -Les claquettes.
04:47 -Votre prof de claquettes, il a une petite question pour vous.
04:49 -Mon prof de claquettes.
04:51 -Absolument passionné, volontaire,
04:53 très assidu et toujours dans la bonne humeur.
04:55 J'avais une question.
04:57 Est-ce que de temps en temps,
04:59 tu as des petits relents de claquettes ?
05:01 Est-ce que tu as des shuffles, des steps,
05:03 des heels, des ball changes
05:05 qui reviennent sans que tu t'y attendes
05:07 et qui te donnent un peu de résumé ?
05:09 C'était ma question. Je t'embrasse.
05:11 -Il va falloir que je vous aide à décrypter.
05:13 -Oui, Fabien, j'ai des shuffles,
05:15 plein de petits pas comme ça.
05:17 Ca m'arrive plein de fois,
05:19 d'entendre lui dire "J'ai envie de faire ça".
05:21 Et de faire le petit...
05:23 -Vous vous remettrez debout ?
05:25 -Non, par contre, ce qui est formidable
05:27 dans le métier d'acteur, c'est qu'on apprend une chose.
05:29 Là, je pourrais retravailler la séquence et le faire,
05:31 mais je suis incapable d'improviser les claquettes.
05:33 -Combien de temps ça vous a mis pour travailler ça ?
05:35 -Ca m'a pris une petite année.
05:37 -Un an ?
05:39 -J'ai commencé en septembre,
05:41 on a tourné au mois de juin.
05:43 J'ai commencé avant qu'il y ait le financement.
05:45 J'ai dit à Michel "Je connais pas, je sais pas",
05:47 donc j'ai commencé avant.
05:49 J'ai fait des claquettes avec Fabien Ruiz
05:51 et j'ai fait de la danse avec Elodie Eck.
05:53 J'ai pris vraiment deux cours pour apprendre à danser,
05:55 la posture, parce que les claquettes,
05:57 c'est les pieds, mais il fallait les bras,
05:59 il fallait tout... Il y avait quelque chose à trouver.
06:01 -Justement, quand votre mari est réalisateur,
06:03 Michel Hervé-Suss, vous parle de ce rôle,
06:05 vous dites tout de suite "Ouais, les claquettes, j'y vais".
06:07 -Ah ouais, direct.
06:09 Mais moi, j'adore les challenges.
06:11 Là, je suis partie à Guatemala,
06:13 le challenge, c'était de faire un accent panaméricain,
06:15 espagnol. Avant ça, j'ai tourné
06:17 avec Xavier Jeans "Un requin dans la Seine".
06:19 Là, je vois la Seine, on était partout par là.
06:21 J'ai fait un mois de plongée, d'apnée.
06:23 -C'est ça qui vous excite ? -C'est vraiment ce qui m'excite.
06:25 Et c'est vrai que j'ai pas mal de comédiennes
06:27 qui m'ont dit "Mais j'aurais jamais fait le film".
06:29 Je me suis même pas posé la question.
06:31 -Vous foncez ? -Ah ouais, je fonce direct.
06:33 On est avec les meilleurs.
06:35 Ils vont pas prendre le risque de mettre un comédien dans l'eau.
06:37 Je sais que je vais apprendre avec les meilleurs
06:39 et que donc, ça va être l'éclate.
06:41 On vous prend en charge et vous apprenez
06:43 à faire des choses, c'est quand même génial.

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