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Un jour en Irlande, Henri Leconte est pris de vomissements et d'un mal de tête terribles : méningite foudroyante. Le champion sombre alors dans un tunnel. Il raconte.

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Transcription
00:00 On ne voit pas sa vie défiler, mais on sent que c'est lent et que c'est pur.
00:04 On sent que c'est bien, quoi.
00:07 Mais d'un autre côté, ça fait peur.
00:10 J'ai 38 ans, je suis encore sur le Seigneur Tour.
00:18 Je reviens d'un match, d'un tournoi exhibition avec Yannick.
00:22 On est à Dublin.
00:23 Je termine mon match contre Jacob Lasek.
00:26 Je suis un peu comme aujourd'hui, c'est-à-dire assis tranquillement,
00:29 en train de déjeuner.
00:29 Et tout d'un coup, j'ai l'impression qu'une personne me renverse une bouteille
00:33 d'eau gigantesque sur la tête.
00:35 Je me mets à transpirer.
00:37 Je me mets à évacuer toute l'eau de mon corps.
00:40 Je me mets à vomir et je commence à avoir un petit peu mal.
00:44 Alors là, la tête, il n'est pas grand chose.
00:46 On me transporte évidemment tout de suite dans les vestiaires, dans la salle
00:50 du kiné. Je suis allongé sur une table de massage et je suis de plus en plus faible.
00:55 Alors, évidemment, il décide d'appeler l'ambulance.
00:57 Quand je suis arrivé dans cette ambulance, on a commencé à faire les premiers soins.
01:02 On m'a mis, bien sûr, sur perfusion.
01:04 Et puis, le lendemain matin ou jour même, je crois, on m'a dit on va vous faire un
01:09 scanner parce qu'on va quand même vérifier.
01:10 Il y a quelque chose qui n'est pas normal.
01:12 On revient et on me dit, fort problème, je me dis que vous avez une tumeur au
01:17 cerveau. Magnifique.
01:19 Qu'est-ce que vous dites? Heureusement que j'étais un peu dans les vapes.
01:22 Il y a eu un moment de doute et de peur.
01:26 Un moment où j'ai vu ma vie basculer, où j'ai demandé un papier et un crayon,
01:32 où j'ai signé ma fin de vie.
01:35 Je me sentais partir. J'ai vu un tunnel.
01:41 C'est souvent ce qu'on dit. J'ai pu écouter pas mal de gens sur ce côté là,
01:45 où ils te disent c'est un tunnel blanc.
01:47 C'est vrai, c'est tout blanc. C'est beau, c'est pur, c'est net.
01:50 Une main d'à côté qui me dit viens, viens avec moi, c'est génial.
01:54 C'est beau. Et puis l'autre qui dit Henri, Henri, Henri, tu as besoin de toi.
01:59 Bats-toi un peu. Il n'y a pas de place.
02:03 Peut être ce jour là. Donc, j'ai décidé de garder celle ci et de revenir à moi.
02:09 On ne voit pas sa vie défiler, mais on sent que c'est lent et que c'est pur.
02:14 On sent que c'est bien.
02:16 Mais d'un autre côté, ça fait peur.
02:22 Disons que c'est un moment d'apaisement.
02:26 Ça n'a pas été très long, mais ça m'a perdu une éternité.
02:31 On peut aussi être considéré comme maboule, parce qu'ils disent le mec peut être il fabule.
02:35 Mais non, on l'a vraiment vécu.
02:36 Et c'est vrai qu'on est différent après.
02:40 Je sais que j'ai beaucoup appris.
02:41 C'était un moment extraordinaire, fabuleux, parce que
02:46 tu vis deux choses totalement incroyables.
02:52 Et puis après, c'est le combat, c'est la vie.
02:53 Mais c'était une expérience de fou et qui revient parfois de temps en temps dans des rêves.
02:58 Je peux vous le dire.
03:00 [Musique]

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