Il n’y a pas que les Français qui galèrent en Europe. Mardi 12 décembre, des milliers de travailleurs venus des quatre coins du continent, 5000 selon la police, ont manifesté à Bruxelles à l’appel des grands syndicats européens pour alerter sur l’inflation et dénoncer le retour prochain des règles budgétaires de l’UE, synonyme de limitation des dépenses publiques.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a récolté sur place le témoignage de travailleurs et militants syndicaux de différents pays. Ces derniers nous expliquent la crise inflationniste est vécue chez eux, ainsi que leur craintes quanat à un possible retour de l’austérité en Europe.
Comme vous pouvez le voir dans notre reportage vidéo, Le HuffPost a récolté sur place le témoignage de travailleurs et militants syndicaux de différents pays. Ces derniers nous expliquent la crise inflationniste est vécue chez eux, ainsi que leur craintes quanat à un possible retour de l’austérité en Europe.
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00:00 Les Français ne sont pas les seuls à galérer.
00:02 En voici la preuve aujourd'hui à Bruxelles
00:04 où des milliers de travailleurs venus des quatre coins de l'Europe
00:07 manifestent en direction des institutions européennes.
00:09 Ils sont ici à l'appel des syndicats français, belges, néerlandais, roumains
00:14 ou encore lituaniens.
00:15 Ils veulent dire non à l'austérité
00:17 et alerter sur l'inflation qui mine leur pouvoir d'achat.
00:20 Je m'appelle Hugues et je suis chauffeur chez Coca-Cola.
00:22 Dans la région de Charleroi,
00:24 tout ce qui est augmentation des produits ménagers,
00:26 de l'essence, de l'énergie,
00:29 c'est un scandale.
00:30 On voit même le prix des pâtes qui a doublé
00:33 et les prix des carottes qui ont doublé aussi.
00:36 Et pourtant les carottes, qu'est-ce que c'est ?
00:37 C'est quasi rien du tout.
00:39 Je m'appelle Nathaniel, je viens du nord de Portugal.
00:43 Je suis président de l'Union de Portugal.
00:46 Nous avons beaucoup de problèmes avec les maisons, avec la santé.
00:50 Nous avons de l'argent pour éduquer notre enfant.
00:53 Nous avons besoin de plus d'argent pour notre santé.
00:57 Je m'appelle Alessandro, je viens de Milan
00:59 et nous sommes l'un des principaux partenaires italiens.
01:02 L'inflation est trop forte en Italie.
01:07 Nous avons beaucoup de travailleurs qui ne peuvent pas
01:11 arriver jusqu'au fin du mois.
01:13 Nous avons aussi un problème,
01:14 c'est que l'Italie,
01:17 pas tout le monde paie les taxes comme il le faut.
01:21 Je m'appelle Dominique, mon métier c'est éducatrice.
01:25 J'habite dans le 64 Pyrénées-Atlantique en France.
01:28 J'habite à plus de 20 km de mon travail,
01:31 dans un petit village, je n'ai pas de transport en commun,
01:35 donc je suis obligée de prendre ma voiture.
01:38 La voiture, maintenant quand on fait le plat, ça fait mal.
01:41 Très très très mal.
01:42 Depuis deux ans, les prix à la consommation en France
01:44 sont augmentés d'environ 12%.
01:46 C'est énorme, mais moins que la moyenne européenne
01:49 ou que certains de nos voisins,
01:50 comme l'Allemagne, les Pays-Bas ou encore l'Italie.
01:53 Dans certains pays d'Europe de l'Est,
01:54 les prix ont même augmenté de plus de 20%
01:56 depuis l'automne 2021.
01:58 Partout en Europe, on réclame donc aujourd'hui
02:00 des augmentations de salaires.
02:01 On va avoir des salaires décents,
02:03 ce qui n'est pas le cas aujourd'hui.
02:04 Que ce soit pour l'avion, l'alimentaire,
02:07 le courant, tout ça, on n'y arrive plus.
02:09 Même des bons salaires aujourd'hui,
02:10 on se retrouve à avoir des difficultés à chaque fin de mois.
02:14 Sans Belgique, comment ça se passe ?
02:15 Nous avons un système magnifique
02:17 qui s'appelle l'indexation automatique des salaires.
02:19 Et donc ça nous a permis d'amortir le choc
02:21 en termes de pouvoir d'achat.
02:22 Mais avec les mesures européennes,
02:24 on est en train de nous dire
02:25 que ce système n'est plus tenable à terme.
02:27 Et donc plutôt que de l'exporter,
02:29 on voudrait nous le faire démanteler en Belgique.
02:31 Et donc ça, c'est nos passarands évidemment.
02:32 Ce qu'on redoute ici, c'est aussi le retour
02:43 de l'austérité en Europe.
02:44 Durant la pandémie, les contraintes budgétaires de l'UE,
02:47 définies dans le très controversé
02:49 Pacte de Stabilité et de Croissance,
02:51 avaient été mises en veille.
02:52 Jusque-là, la dette des pays européens
02:54 ne pouvait dépasser 60% de leurs produits intérieurs bruts
02:57 et leur déficit pas plus de 3% de ce PIB.
03:00 De nouvelles règles sont actuellement en discussion
03:02 et devraient être mises en place début 2024.
03:05 Les syndicats redoutent des politiques destructrices
03:07 d'un point de vue social, économique et environnemental.
03:10 En 2023, nous n'avons plus besoin d'austérité.
03:15 Cela a failli dans le passé et cela va le faire encore.
03:18 Donc si on coupe dans le budget de l'État,
03:21 ça veut dire pas d'investissement dans les services publics
03:25 et ni non plus dans ce qui est quand même important maintenant,
03:28 c'est la transition énergétique.
03:31 On est dans une Europe qui vire de plus en plus à droite
03:34 et je ne pense pas que ce sont les mesures qui sont sur la table
03:37 qui vont améliorer les choses.
03:39 Et on sait quand les gens sont insatisfaits,
03:41 en général, ils vont plus vers la droite et l'extrême droite.
03:44 Et donc ça, c'est particulièrement flippant.
03:45 C'est une question qui est très importante.
03:47 Merci.
03:49 [SILENCE]