Category
😹
AmusantTranscription
00:00 [Musique]
00:09 Je suis Marcel Kom, je suis la coordonnatrice du COCAD.
00:25 Le COCAD c'est le Collectif Karolo des Africains et Africaines pour la Diversité,
00:29 une ICEBL qui est située à Charleroi.
00:32 Alors nous on travaille localement sur les questions de racisme et de discrimination
00:35 et on trouve important de travailler sur la représentativité,
00:39 de faire en sorte que les Afro-Wallons, en tout cas les femmes et hommes d'ascendance africaine,
00:45 soient beaucoup plus présents dans les espaces publics ici en Wallonie et plus précisément à Charleroi.
00:50 [Musique]
01:04 Alors ce projet qu'on a présenté aujourd'hui, le livre Afro-Wallon,
01:09 c'est une idée qui a germé pendant le confinement entre l'ICEBL, la députée Joëlle Cacampolé et moi-même Marcel Kom.
01:16 On a eu cette idée en fait d'initier un mouvement qu'on appelle le mouvement des Afro-Wallons,
01:21 qui se concrétise aujourd'hui par ce récit de témoignage dans un ouvrage du COCAD.
01:26 Donc c'est le COCAD, aussi Antoukam et moi-même qui avons interviewé bon nombre de femmes,
01:33 donc 31 au total, avec des origines diverses, principalement Cameroon et RDC, c'est ce que disent les chiffres,
01:41 sur leur parcours de vie en tant que femmes noires ici en Belgique.
01:46 [Musique]
01:55 Donc on parle racisme, on parle discrimination, mais on parle aussi bien vivre dans une société plus inclusive
02:02 et on imagine aussi la place de la femme dans les prochaines années.
02:10 Et en fait ce qui en ressort aujourd'hui c'est que les femmes souhaitent prendre une place prépondérante dans la ville,
02:17 en tout cas ici à Charleroi, et donc nous au COCAD on va continuer à mener ce combat-là,
02:22 à fédérer ces femmes-là et voir ce qu'on pourrait mettre en place pour avoir une place de choix ici,
02:30 en tout cas à Charleroi, et avoir la parole, notre parole, entendue et visibilisée.
02:38 [Musique]
02:46 Ce sont en fait des femmes principalement pas médiatiquement connues,
02:51 c'est-à-dire qu'on a fait le choix de visibiliser celles qui ne le sont pas d'habitude,
02:55 donc des femmes aux profils divers, on a aussi bien des femmes médecins, des femmes infirmières, des coaches de vie,
03:02 des femmes au foyer, des femmes animatrices socio-culturelles, ou encore voilà.
03:11 Donc on a toutes sortes de profils, c'était pas du tout fermé ou élitiste,
03:15 c'était justement de montrer la pluralité et la diversité des profils,
03:19 et qui venait en fait de toute la Wallonie, que ce soit du Grand Charleroi, que ce soit de la province de Namur ou de Liège,
03:27 même la province du Luxembourg, on a eu une femme médecin qui vient de là-bas.
03:31 Donc voilà, ce sont des femmes comme vous et moi, ça peut être votre voisine,
03:36 mais ce qui relie ces femmes, c'est qu'elles sont engagées, qu'elles sont citoyennes,
03:41 et qu'elles font d'une manière ou d'une autre rayonner la Wallonie, voire la Belgique, ici et en dehors.
03:48 J'ai hâte, je pense comme vous, de découvrir tout ça plus en détail.
03:52 Voilà, moi je voulais juste dire à quel point j'étais heureuse et fière de partager des moments comme ceci,
03:57 dans le courant notamment de 22 mars et de toutes les autres luttes.
04:02 Moi je suis très fière que ce genre d'initiative voit le jour ici à Charleroi, sur notre territoire évidemment.
04:14 On est très liés avec le COCAD, on fait beaucoup de projets ensemble,
04:18 et voilà c'est l'aboutissement d'un travail, aussi d'un travail commun.
04:21 C'est vrai qu'on est très actifs à Charleroi dans la lutte pour les droits des femmes,
04:25 mais en même temps d'autre part, dans tout ce qui est lutte contre les discriminations en général.
04:29 Et ici, juste autour du 21 mars, on a mené un gros projet de lutte contre le racisme.
04:34 Et donc c'est un projet qui vraiment rejoint tous ces combats.
04:37 Les droits des femmes, ça passe aussi par le fait de réintégrer la femme,
04:41 de redonner sa place dans les briques, dans les discours, dans les combats, dans les discussions.
04:47 Et donc voilà, c'est une manière de visibiliser toutes ces femmes, de nous faire part de leurs histoires.
04:52 Et évidemment, c'est très enrichissant, et j'espère en tout cas que beaucoup de monde va acheter ce livre
04:57 et découvrir ses récits et ses histoires.
05:00 Ils sont aussi débattus dans les petits écrans, sans qu'on soit invité à en débattre.
05:04 Moi, je suis en douce, je me suis assise, et j'ai vu ces hommes blancs parler de nos corps, de nos envies,
05:09 mais pas une seule femme noire assise autour de cette table pour dire nos envies,
05:13 et qu'est-ce qu'on pense en fait au final.
05:15 Je m'appelle Ossane Toukham, j'ai 25 ans, et je fais partie du COCAD, mais aussi du Racism Search.
05:20 Donc voilà, j'ai fait les interviews, j'ai réalisé les interviews de ces différentes femmes.
05:25 Ça n'a pas été facile, c'est vrai, parce que je faisais mes études au Pays-Bas l'année dernière,
05:30 et donc le Pays-Bas, Charleroi, c'est pas à côté.
05:33 Donc parfois, j'ai pu me déplacer pour les faire en présentiel.
05:36 Souvent, elles ont réussi à s'adapter à faire ça en zoom, on peut remercier le Covid juste pour ça.
05:41 Mais ça a été beaucoup de moments à trouver, d'un moment où ça va pour les femmes comme pour moi,
05:45 des moments aussi assez longs, parce qu'en fait, il fallait libérer un grand espace de parole.
05:51 C'est-à-dire que ces interviews, c'était oui, des questions, mais on allait au-delà des questions aussi,
05:55 ça restait des échanges aussi. Donc parfois, on parlait pendant une heure, une heure et demie,
05:59 alors qu'après, dans un livre, c'est trois pages.
06:02 Trois pages, ça ne revient pas aux une heure et demie d'échange que j'ai eues à chaque fois avec ces femmes,
06:05 c'était hyper enrichissant. Malgré le fait, parfois, c'était un peu fatigant,
06:09 parce qu'après, il fallait faire la retranscription des interviews.
06:11 On était vraiment une équipe hyper soudée. Je suis hyper contente aussi que ce projet n'ait été porté
06:16 que par des femmes noires, ou afrodescendantes en tout cas.
06:19 C'est-à-dire que l'illustratrice est afrodescendante, la photographe est afrodescendante,
06:24 Marcel et moi, on est afrodescendantes, la personne qui a relié aussi, etc.
06:28 On est vraiment dans cette volonté d'avoir vraiment un projet qui est porté par des femmes noires
06:32 à destination de tout le monde.
06:39 La prochaine étape, si les finances nous le permettent, c'est justement d'aller au-delà des récits
06:45 et de créer un mouvement des femmes afro-allones qui puisse impacter durablement les citoyens belges,
06:51 qu'ils soient afrodescendants ou pas, pour justement que cette notion de discrimination,
06:59 de lutte contre la discrimination, prenne tout son sens.
07:01 Parce qu'il ne suffit pas de le dire, mais il faut agir concrètement sur le terrain.
07:04 Et pour ça aussi, on va remercier la ville de Charleroi, qui est une oreille très attentive
07:09 à tous les projets que le COCA démène.
07:12 *Musique*
07:32 *Applaudissements*
07:39 *Musique*
07:45 ♪ ♪ ♪