• l’année dernière
D’après un sondage paru l’année dernière, les Français ont un véritable intérêt, voire une véritable passion pour l’Histoire, pour leur Histoire et paradoxalement, c’est à l’heure où l’enseignement de l’histoire dans le primaire ou le secondaire devient parfois anecdotique que l’édition historique se porte au mieux. Pour s’en rendre compte, il suffit pour cela de fréquenter les allées des nombreux salons du livre d’histoire qui se tiennent un peu partout en France ou de mesurer le succès des conférences, des colloques, voire celui des reconstitutions historiques.
Et cette histoire, notre mémoire, doit être racontée à travers un récit structuré par la chronologie mais aussi par les actions des hommes et de femmes qui l’écrivirent. Car nous avons besoin de repères, besoin d’une sorte de carte mentale de l’histoire. Ces repères, Marc Lefrançois va nous les donner au travers d’événements incontournables, de faits singuliers ou d’anecdotes populaires. En 49 histoires chronologiques et contextualisées, parfois amusantes mais surtout édifiantes, son livre retrace l’histoire de France, en prenant pour repère ses grandes dates et ses figures principales : batailles célèbres, inventions primordiales, grandes découvertes, œuvres d’art majeures et personnages illustres qui ont façonné, siècle après siècle, le destin de notre pays...
Transcription
00:00 La liberté a un prix.
00:06 La liberté a un prix.
00:08 La liberté a un prix.
00:10 La liberté a un prix.
00:12 La liberté a un prix.
00:16 *Musique épique*
00:29 *Musique épique*
00:31 *Musique épique*
00:33 *Musique épique*
00:35 *Musique épique*
00:37 [Générique]
01:07 Bonjour et bienvenue dans "Passer présent", l'émission historique de TVL,
01:11 le présenté en partenariat avec la revue d'Histoire européenne.
01:15 D'après un sondage paru l'année dernière, les Français ont un véritable intérêt,
01:20 voire une véritable passion pour l'Histoire, pour leur histoire.
01:24 Et paradoxalement, c'est à l'heure où l'enseignement de l'Histoire,
01:27 dans le primaire ou le secondaire, devient parfois anecdotique,
01:30 que l'édition historique se porte au mieux.
01:32 Pour se rendre compte, il suffit pour cela de fréquenter
01:35 les allées des nombreux salons de livres d'Histoire,
01:38 qui se tiennent un peu partout en France,
01:40 ou de mesurer le succès, par exemple, des rendez-vous de l'Histoire de bois,
01:43 voire celui des reconstitutions historiques.
01:46 Et cette histoire, cette mémoire, notre mémoire, elle doit être racontée,
01:49 car c'est un récit, et ce récit a besoin d'être structuré,
01:53 par la chronologie bien évidemment,
01:54 mais aussi par les actions des hommes et des femmes qui l'écrivirent.
01:58 Car nous avons besoin de repères,
02:00 besoin d'une sorte de carte mentale de l'Histoire.
02:02 Ces repères, notre invité d'aujourd'hui va nous les donner
02:05 au travers d'événements incontournables,
02:08 de faits singuliers ou d'anecdotes populaires.
02:10 En 49 petites histoires chronologiques et contextualisées,
02:15 parfois amusantes, mais surtout édifiantes,
02:17 le livre retrace l'Histoire de France
02:19 en prenant pour repères ses grandes dates et ses figures principales,
02:22 batailles célèbres, inventions primordiales, grandes découvertes,
02:25 œuvres d'arts majeurs et personnages illustres
02:28 qui ont façonné siècle après siècle
02:31 le destin de ce pays.
02:33 Notre invité Marc Lefrançois.
02:34 Bonjour.
02:35 Bonjour Marc Lefrançois.
02:36 Alors après avoir enseigné l'Histoire, la littérature,
02:39 vous êtes actuellement professeur de culture générale
02:42 à l'École supérieure des pays de la Loire.
02:45 Et vous avez fait une spécialité d'écrire,
02:47 non pas des grandes biographies ou de volumineuses études historiques,
02:52 mais plutôt des ouvrages que je qualifierais de livres à picorer.
02:56 C'est-à-dire qu'on peut les feuilleter,
02:58 s'arrêter de les lire, reprendre un chapitre dans un sens ou dans un autre.
03:02 Et je dois dire que c'est un format finalement assez agréable,
03:05 assez intéressant et qui permet d'apprendre beaucoup de choses
03:08 sans être assommant ou chronophage.
03:11 Alors je vais en citer quelques-uns.
03:13 Ma dose quotidienne d'Histoire,
03:15 là c'est pour les drogués de l'Histoire,
03:16 qui vous embarque pour un tour du monde de l'Histoire en 365 jours.
03:21 Et c'était paru chez Armand Colin en 2021.
03:24 Vous avez également écrit aussi les histoires insolites
03:27 des rois et des reines de France.
03:28 Chez City Editions en 2013.
03:31 L'histoire des grands résistants, toujours chez Armand Colin en 2022.
03:36 Ou encore les grandes criminels de l'Histoire chez Armand Colin.
03:40 Et je vous avais reçu il y a quelques semaines de cela pour en parler.
03:44 Donc là, nous vous retrouvons aujourd'hui pour ce petit ouvrage.
03:48 Il est petit mais dense parce que dedans il y a 49.
03:52 Alors pourquoi 49 ? Vous nous le direz.
03:54 49 petites histoires dans l'histoire de France.
03:59 Alors déjà, pourquoi petites ?
04:00 Quelle est votre définition de petite histoire ?
04:03 Comme vous avez remarqué, j'ai beaucoup écrit d'histoires insolites.
04:07 En fait, ça témoigne vraiment de ma passion pour l'Histoire,
04:10 pour l'effet un peu singulier.
04:11 Et je trouve effectivement ces anecdotes,
04:13 parfois un peu décriées d'une façon un peu injuste,
04:16 sont passionnantes parce qu'elles présentent une introduction
04:19 pour la grande histoire.
04:20 Et effectivement, au fil de mes lectures,
04:22 je retrouve des faits un peu étranges,
04:25 des saillies marquantes, des faits singuliers.
04:28 Et ça, ça me captive.
04:29 Donc effectivement, j'ai voulu évoquer des faits marquants de l'Histoire
04:32 et puis effectivement des anecdotes un petit peu moins connues
04:35 pour donner en quelque sorte le goût de l'Histoire,
04:37 le goût de l'émerveillement, cette capacité.
04:39 Et ça, c'est vraiment le parti pris du livre ?
04:41 Ah oui, en fait, l'idée c'est vraiment de partager cette passion,
04:45 de faire effectivement qu'on retrouve un petit peu le goût de l'Histoire.
04:49 Donc c'est une belle introduction à l'Histoire, à notre culture.
04:54 Donc c'est pour pousser le lecteur à aller un peu plus loin sur chaque partie ?
04:58 Effectivement, c'est à la fois, on peut dire,
05:00 comme une sorte d'aide mémoire pour se rappeler
05:02 les faits marquants de notre histoire,
05:04 donc les dates, les événements, quel roi, etc.
05:09 Et puis effectivement, peut-être qu'on sera marqué par telle ou telle histoire,
05:12 et bien on aura envie d'aller un petit peu plus loin.
05:14 Alors vous définissez, est-ce que vous vous définissez comme un passeur d'Histoire ?
05:17 Le mot est un peu à la mode.
05:19 Oui, en fait, effectivement, par mon métier même d'enseignant,
05:23 je me suis rendu compte qu'il y avait une véritable attente
05:25 et puis une certaine curiosité,
05:26 si on savait effectivement un peu titiller cet esprit de curiosité.
05:29 Donc effectivement, j'ai vraiment goût par l'écriture
05:33 comme par l'enseignement également à transmettre en fait ma passion
05:36 ou les connaissances historiques.
05:38 Et c'est tout à fait possible effectivement,
05:39 si on sait effectivement par quel biais introduire en fait cette connaissance.
05:44 Et cette curiosité du public dont je parlais en préambule,
05:47 est-ce que vous la sentez vraiment vous
05:49 avec les lecteurs que vous pouvez rencontrer dans les salons
05:51 ou bien vos étudiants ?
05:53 Oui, puisque jamais en fait,
05:55 on sait qu'effectivement l'Histoire est très populaire actuellement
05:58 et peut-être que ça procède d'un certain manque.
06:00 Peut-être effectivement par le passé,
06:02 ils ont peut-être un peu trop survolé certains événements.
06:06 Peut-être que maintenant effectivement,
06:07 on aborde moins telle période de l'Histoire.
06:10 Et là, il y a vraiment en fait un désir de combler ces manques
06:13 ou d'approfondir en fait certaines connaissances.
06:15 – Est-ce que vous, l'enseignement aujourd'hui de l'Histoire,
06:18 vous qui avez été prof d'Histoire, dans quelles classes vous enseignez ?
06:21 – Alors en fait, j'ai enseigné en Chambre de commerce,
06:24 Chambre des métiers et aussi à l'Université d'Angers.
06:27 Donc différentes matières, l'Histoire, le français,
06:30 l'expression écrite jusqu'à l'éloquence.
06:32 Et donc effectivement, là je trouve que le terme de culture générale
06:36 me correspond vraiment bien.
06:37 Je ne veux pas en fait faire quelque chose d'un peu trop spécifique
06:41 ni trop universitaire.
06:42 Donc je ne veux pas galvauder non plus l'Histoire.
06:44 Donc effectivement, c'est vraiment une subtile harmonie
06:47 entre une certaine rigueur du fait historique
06:51 et puis en même temps, rester dans l'anecdotique,
06:56 dans la curiosité, dans le plaisir, dans l'enthousiasme de la découverte.
07:00 – Et vous qui avez des élèves qui ont tous eu le bac a priori,
07:06 est-ce que vous constatez, est-ce que vous sentez vraiment des lacunes
07:10 dans l'enseignement qui a pu leur être donné en Histoire ?
07:12 – Ah oui, parce que par exemple, j'ai mon petit test,
07:14 je pose trois questions simples, une concerne le vase de Soissons,
07:18 qui a cassé le vase de Soissons, je leur parle du panache d'Henri IV,
07:22 et puis les taxis de la Marne.
07:23 Donc voilà, je pose juste des questions sur ces trois faits
07:26 qui me semblent caractéristiques de notre Histoire.
07:28 Et je suis un peu atterré de voir qu'en fait assez peu d'élèves
07:32 sont capables de répondre aux trois, certainement, et même à une seule.
07:35 Donc je pense qu'on a peut-être eu une sorte, peut-être pas de mépris,
07:39 mais un peu de négligence par rapport aux grands faits
07:41 peut-être qu'on trouvait que c'était donné, que ça allait de soi,
07:43 ou qu'il fallait aller de l'avant,
07:45 il fallait avoir une période un peu plus contemporaine.
07:47 Et ça, il y a vraiment en fait un manque réel.
07:49 Ça c'est sûr, effectivement, comme de même en expression écrite,
07:52 on doit revoir des fois des vases pour la conjugaison, les règles d'accord.
07:55 Eh bien l'Histoire c'est la même chose,
07:56 on doit revoir en fait effectivement des choses
07:58 qui concernent l'Histoire de France, le Moyen-Âge, la Révolution.
08:03 – Alors vous parliez justement de mépris,
08:04 est-ce que vous pensez que c'est un mépris pour les grands faits,
08:06 pour les grands hommes aussi, pour les grandes actions ?
08:08 – Alors oui, la question se pose avec d'autant plus d'acuité
08:11 qu'il est sorti le film sur Napoléon, qui fait toujours débat.
08:14 – Que je n'ai pas vu encore, je ne sais pas si vous l'avez vu.
08:16 – Non non plus, j'ai également écrit sur Napoléon.
08:19 Et donc peut-être, parce que ce sont des personnages qui ont fasciné,
08:23 et qui ont été également instrumentalisés,
08:25 il y a une sorte de délicatesse, de gêne presque,
08:29 à évoquer ces personnages qui peuvent être un peu trop marqués
08:33 poétiquement ou idéologiquement.
08:34 Alors qu'en fait ce sont des personnages qui ont marqué l'Histoire de France,
08:37 il importe vraiment de les étudier, je ne dis pas de les aimer,
08:41 mais de chercher à les comprendre, de comprendre leurs actions
08:43 et de comprendre comment ils ont marqué l'Histoire de France.
08:46 – Donc pour vous, l'expression "l'Histoire par le petit bout de la lorgnette",
08:50 ce n'est pas péjoratif ?
08:51 – Non, en fait, Alexandre Dumas, beaucoup de romanciers ont même privilégié ça,
08:55 et même en cherchant un peu l'apocryphe, le truculent.
08:58 Et en fait, on se rend compte que ces anecdotes qui peuvent sembler un peu douteuses,
09:03 des fois sont véridiques, et puis surtout, en fait, effectivement,
09:07 elles témoignent beaucoup plus que le fait que le singulier semble un peu isolé
09:11 et ne peut avoir de conséquences.
09:12 Ces anecdotes, en fait, sont pas à prendre comme ça hors contexte,
09:15 et elles souvent, effectivement, permettent de tisser d'autres liens
09:18 et de comprendre telle période, tel fait, telle révolution.
09:22 – Alors comment vous avez fait pour… parce qu'il a fallu…
09:25 donc pourquoi 49 ?
09:27 – Alors j'aime à penser que je viens… parce que j'habite en Gé…
09:30 – Ah oui, voilà !
09:31 – Effectivement, c'est un hommage à mon département.
09:33 – Bon, heureusement que vous habitez pas le territoire de Belfort.
09:36 – On y viendra peut-être, parce que le prochain livre sera
09:39 "50 petites histoires de…"
09:41 – D'accord.
09:42 Oui, donc la question "comment éviter", ça doit être très très difficile
09:47 de résumer comme ça, parce que nos téléspectateurs,
09:51 je sais pas si on le voit, mais il n'y a pas plus de 3 pages,
09:54 finalement, par chapitre.
09:56 – Oui.
09:56 – Alors c'est très bien fait, il y a une petite frise chronologique,
09:58 un petit rappel chrono, un encadré.
10:01 Mais donc, comment faire pour éviter l'écueil de la simplification ?
10:05 – Alors c'est amusant parce qu'en fait j'apprends aussi un peu
10:08 l'esprit de synthèse à mes élèves.
10:11 Et puis effectivement, en fait, d'abord il faut avoir une vue d'ensemble,
10:14 parce qu'effectivement, l'âge en grâce, on a une vaste période,
10:17 donc déjà le format impose d'être assez bref.
10:21 Donc c'est assez difficile, effectivement, d'être assez bref,
10:23 et puis en même temps, sans être exhaustif,
10:25 en fait d'aborder des points un petit peu particuliers.
10:28 Et moi j'ai préféré effectivement, lorsqu'on a terminé le livre,
10:31 de penser qu'on garde vraiment une vision nouvelle,
10:34 un peu plus précise de notre histoire,
10:36 d'une vue d'ensemble un peu plus juste.
10:39 Donc en fait, on arrive assez bien à évoquer le fait singulier
10:43 sans rentrer effectivement dans les détails,
10:45 donc effectivement on doit faire des choix.
10:47 Et puis effectivement, il y a toujours un petit peu ce façaillant
10:49 que je mets en avant pour donner le goût
10:51 d'aller découvrir encore une autre histoire derrière.
10:54 – Alors nous, on commence au vase de Soissons, on va en parler,
10:58 et ça se finit en mai 68.
11:01 Est-ce que vous êtes attaché à avoir un certain équilibre,
11:03 époque par époque, siècle par siècle ?
11:06 – Oui, alors des fois c'est un petit peu difficile,
11:08 parce que évidemment, par exemple, le XXe siècle
11:10 est extrêmement riche en faits, et surtout en faits tragiques.
11:14 Moi j'ai effectivement un peu plus d'intérêt pour l'Antiquité,
11:18 alors j'ai dû faire des choix.
11:19 J'ai commencé avec Clovis, parce que je me souviens
11:21 de cette phrase du général de Gaulle qui disait
11:22 "L'histoire de France commence avec Clovis",
11:24 et puis en fait il y avait cette histoire du vase de Soissons.
11:27 Alors j'ai la nostalgie des images d'épinales,
11:29 et en fait je me souviens, je crois que c'était les chocolats,
11:31 enfin bon c'est vrai que je suis un grand mangeur de chocolats,
11:33 et donc je me souviens de toutes ces images.
11:35 – Oui, les petites images effectivement, ou dans les livres d'histoire.
11:37 Et donc ce livre s'adresse à qui finalement ?
11:41 On a tendance à dire "bon c'est un livre sympa
11:43 pour offrir à un gamin comme ça à Noël",
11:46 mais moi je l'ai parcouru, j'ai même appris des choses,
11:49 on va en parler, ça s'adresse à qui ?
11:52 – Alors ça pourrait être très bien mes étudiants,
11:54 ça pourrait être effectivement un public plus jeune,
11:55 mais en fait effectivement, je pense peut-être même à un public plus âgé,
11:59 parce qu'effectivement j'ai constaté ça effectivement de gens qui ont mon âge,
12:03 et qui en fait on se rend compte qu'effectivement
12:05 il y a quelque chose à manque, ou alors il y a cette curiosité.
12:08 Et donc on veut savoir, oui on a entendu parler du panache blanc,
12:10 c'est quoi cette histoire ?
12:12 On a parlé de, je ne sais pas, de la brioche de la Reine Marie-Antoinette,
12:15 alors est-ce que c'est vrai ?
12:17 Et donc effectivement c'était intéressant de faire ce livre
12:20 pour vraiment le public le plus large possible.
12:24 – Alors on va maintenant évoquer quelques, comment dire,
12:29 quelques-uns de ces moments qui font partie du roman national,
12:33 et d'ailleurs à propos du roman national,
12:34 est-ce que vous pensez vraiment que le roman national est utile ?
12:38 Ou est-ce qu'il n'a pas tendance à le facifier l'histoire par certains moments ?
12:42 – Alors pour rappeler encore, on parlait de Napoléon tout à l'heure,
12:46 il y avait une citation de Napoléon qui m'amusait assez,
12:48 il disait que l'histoire c'est un mensonge sur lequel tout le monde s'est mis d'accord.
12:52 Et on connaît aussi la phrase d'Alexandre Dumas,
12:54 et en fait j'aime penser que même si ça participe un peu
12:59 d'une sorte de romanesque de l'histoire,
13:02 qui va être idéologiquement manipulée selon telle ou telle tendance,
13:07 peu importe, le fait est saisissant,
13:10 et qu'on va découvrir peut-être après qu'il est un peu apocryphe,
13:15 ou que comme la chanson de Roland, les faits ont été un peu exacerbés.
13:21 Mais en fait c'est assez secondaire, puisque finalement les personnages sont vrais,
13:26 ou de ce que ça dit de notre histoire, de cette époque,
13:29 ou des tendances, ou des mentalités, c'est vrai.
13:32 Donc effectivement, je trouve qu'il ne faut pas s'arrêter
13:36 à ne pas vouloir évoquer telle figure,
13:38 parce qu'on pense que ça a été érigé en…
13:40 – Vous ne pensez pas, vous parliez de De Gaulle tout à l'heure,
13:44 on en parlait quand on préparait l'émission,
13:46 que finalement le roman national, tout dépend qui l'écrit.
13:49 Et je prends un exemple récent par exemple,
13:51 la bataille de Montcornet,
13:53 où Emmanuel Macron est venu inaugurer un monument à Montcornet,
13:58 on sait très bien qu'il ne s'est rien passé à Montcornet.
14:01 – Non, on a stoppé les Allemands, mais ils s'en vont.
14:03 – Non mais les Allemands même en parlent pas, dans leur zone de marche.
14:06 On les a stoppés depuis deux heures, mais voilà,
14:08 il ne s'est rien passé concrètement.
14:10 – Je pense que c'est l'idée…
14:11 – Alors qu'à Stone, mais là où De Gaulle n'était pas,
14:13 là on a vraiment…
14:15 – Effectivement, là on parle d'une image, d'un symbole.
14:19 En fait, De Gaulle, c'est le symbole de la résistance,
14:22 donc on a voulu peut-être prendre un exemple de la résistance militaire,
14:26 donc un des rares…
14:28 – Mais là on a fait un vrai mensonge historique.
14:31 – Un accommodement.
14:35 Donc en fait, oui, clairement,
14:37 ce n'est pas la grande victoire qu'on se plaît à évoquer.
14:40 Moi par exemple, quand j'ai perdu Jean-Alde Gaulle
14:42 dans mon livre sur les résistances,
14:43 c'était autre chose qui m'intéressait.
14:46 Donc effectivement, il y a beaucoup de batailles,
14:48 quand on va effectivement…
14:50 En fait, pour tout vous dire,
14:52 je préfère presque qu'on célèbre une victoire française
14:56 qui n'a pas vraiment été une victoire,
14:58 plutôt qu'on a pu le faire récemment,
15:01 célébrer Waterloo,
15:02 alors qu'on n'a pas pensé à évoquer Austerlitz.
15:06 C'est toujours un peu dérangeant, cette histoire,
15:09 quand on récupère une victoire,
15:11 ou au contraire, même,
15:12 quand on se sert d'une défaite pour véhiculer quelque chose.
15:16 Et là, en fait, j'ai vraiment tenu à prendre une distance,
15:18 d'ailleurs comme quand j'enseigne,
15:19 vraiment, je suis de la plus grande notoriété possible,
15:22 parce que je ne veux pas qu'un discours politique
15:25 vienne s'interposer entre le fait historique
15:27 ou entre ma passion et ce que je vais délivrer.
15:30 – Alors, on va commencer effectivement
15:32 par l'épisode archi-connu du vase de Soissons.
15:37 Est-ce que l'histoire est vraie ?
15:39 – Alors, archi-connu, putainement !
15:41 – Putainement, bon d'accord.
15:42 – Alors, évidemment, les temps sont lointains,
15:45 donc l'histoire est probablement apocryphe,
15:47 mais j'aime à penser qu'elle est vraie,
15:49 parce qu'en fait, elle correspond vraiment bien
15:51 à la mentalité de Clovis, à Homer de l'époque,
15:54 et peut-être effectivement, ça a été un peu déformé,
15:58 mais en fait, ça correspond tout à fait à une réalité,
16:00 c'est-à-dire en fait, l'intelligence de Clovis,
16:02 qui était en fait un redoutable guerrier,
16:04 mais en fait, c'était également un grand homme d'État.
16:07 Il avait très bien compris en fait l'importance
16:09 de tisser une alliance avec le clergé,
16:11 et cette histoire du vase de Soissons, c'est ça en fait.
16:13 En gros, l'histoire, c'est après la victoire contre Siagrius,
16:18 en 486, les francs ont le droit de se répartir le butin,
16:23 et à partager faits, et là, en fait, l'évêque vient de demander,
16:27 puisque son église a été pillée, à Clovis
16:28 s'il peut récupérer un vase particulièrement précieux.
16:31 Et là, Clovis en fait, veut s'arranger les bonnes grâces de l'évêque,
16:35 il comprend tout de suite l'importance future.
16:37 Un guerrier franc refuse, prend sa francisque,
16:42 et brise en fait le vase en disant, voilà,
16:45 tu n'auras que ce que le sort t'a désigné.
16:49 – Tu ne recevras que ce que le sort te donnera.
16:52 – Te donnera, et effectivement, là on a l'esprit un peu mesquin,
16:55 ou un peu revanchard de Clovis,
16:58 qui quelques temps après, un an après,
17:00 passe en revue d'armes ses guerriers,
17:04 et donc il passe devant le guerrier en question,
17:07 et là il remarque que les armes sont mal entretenues.
17:10 Il jette les armes au sol en disant,
17:11 voilà, qu'est-ce que c'est que ces armes qui sont dans un état déplorable ?
17:15 Le guerrier se penche pour ramasser ses armes,
17:17 et là, effectivement, grand coup de Francisque de Clovis.
17:20 – Il lui casse la tête.
17:22 Cette histoire, je ne sais pas si on peut dire une légende,
17:25 mais elle a commencé à prendre forme à quelle époque ?
17:29 – En fait, très rapidement, puisqu'en fait,
17:31 on avait déjà des chroniqueurs,
17:34 je pense qu'à l'époque carolingienne aussi,
17:36 on aimait bien, un petit peu, peut-être embellir,
17:39 les origines franques,
17:41 donc on n'hésitait pas à mettre en avant les valeurs guerrières,
17:46 martiales, et puis effectivement l'intelligence,
17:48 ou même une sorte de violence d'État qu'on trouvait légitime.
17:53 – On va passer, même juste à peine 200 ans,
17:58 et là c'est l'histoire du roi d'Agobert,
18:01 tous les enfants de France connaissent quand même la chanson
18:03 du roi d'Agobert qui met sa culotte à l'envers.
18:08 Finalement, d'Agobert, c'était plutôt un roi pas mal, de près, ce que je lis.
18:12 – Oui, en dehors des 10 000 Bulgares qui l'aurait.
18:14 – Oui, oui, j'entends en terme de…
18:16 – D'ailleurs, c'est encore une injuste histoire,
18:18 parce que d'Agobert, effectivement, de toute sa lignée des rois…
18:20 – C'est pas de Bénet que prient la chanson.
18:22 – Non, au contraire, c'est peut-être un des plus grands rois de son temps,
18:26 et là, vous avez raison de parler des mensonges de l'histoire,
18:29 parce qu'en fait, tous, on a écouté cette comptine,
18:33 et donc on a l'image d'un Bénet qui se trompe même,
18:36 qui est incapable de…
18:37 Alors qu'en fait, c'est un grand homme d'État,
18:39 qui est appuyé par un ministre Saint-Éloi, qui était très intelligent.
18:44 Pourquoi il y a cette histoire de culotte ?
18:45 C'est simplement, effectivement, une mise en scène,
18:48 en gros, ça a été inventé pendant la Révolution,
18:51 pour se moquer du roi.
18:52 Alors, si je me souviens bien, c'était juste avant,
18:55 enfin voilà, à l'époque révolutionnaire, après révolutionnaire,
18:58 et c'était une façon détournée de se moquer de lui,
19:00 parce qu'à l'époque, il fallait encore être un peu prudent,
19:02 et donc c'était une critique indirecte de la monarchie.
19:06 Et donc, en fait, effectivement, au final,
19:08 d'Agobert, ça a plutôt été un bon roi au sens étatique,
19:12 puisqu'il a renforcé l'autorité de l'État,
19:13 enfin, il a fait un certain nombre de choses,
19:15 donc ça ne correspond pas du tout à l'image qu'on a gardée.
19:18 – Et puis avec une attaque aussi sur la Reine, sur Marie-Antoinette,
19:22 parce que, enfin là, vous donnez le texte original de la chanson,
19:27 et effectivement, quand le roi remet sa culotte à l'endroit,
19:29 donc il découvre sa peau, et le grand Saint-Éloi lui dit au mont-roi,
19:32 "Vous avez la peau plus noire qu'un corbeau",
19:34 "Bah, bah", lui dit le roi, "la Reine l'a bien plus noire que moi".
19:38 Voilà.
19:40 Maintenant, allez, on va déconstruire un petit mythe,
19:43 c'est la bataille de Roncevaux.
19:46 C'est vraiment une bataille ou c'est… ?
19:48 – Alors, c'est pareil.
19:49 – C'est là encore, on en fait des caisses quand même.
19:51 – Oui, on pourrait même presque dire que tout est faux dans cette histoire.
19:53 Enfin, voilà, c'est peut-être un fait presque de brigandage,
19:58 ou une vengeance aussi, parce qu'effectivement,
20:00 contre Saragosse qui a été pillé, en fait, c'est pas vraiment une bataille,
20:03 c'est une sorte, effectivement, de combat d'arrière-garde,
20:06 puisque Roland, en fait, commande l'arrière-garde,
20:09 la troupe, avec Charlemagne, est au loin,
20:13 et donc, effectivement, à l'arrière, il y a les vivres, les blessés, voilà.
20:18 Et donc, en fait, c'est une troupe moindre qui est prise d'assaut,
20:21 en fait, par des montagnards, sans doute aillés avec des musulmans de Saragosse.
20:26 Mais en fait, c'est pas du tout une…
20:28 c'est une bataille qui n'a aucune importance stratégique,
20:30 une bataille plus que mineure.
20:31 Roland lui-même, en fait, c'est un personnage,
20:34 finalement, assez peu important, assez fade.
20:37 Et alors, pourquoi cette histoire ? Pourquoi ça nous a marqué ?
20:40 C'est simplement… alors, moi, j'aime bien,
20:41 parce que, effectivement, je suis un passionné de littérature,
20:43 là, on voit la puissance du fait littéraire,
20:45 c'est qu'en fait, ça a donné une chanson de geste.
20:47 Donc, la chanson de Roland.
20:49 Et je pense qu'il y a eu, effectivement, un véritable mythe
20:52 par rapport au mythe de la chevalerie.
20:54 C'est peut-être le naissance du mythe de la chevalerie,
20:56 avec, effectivement, cette épée, enfin, ce combat,
20:59 l'idée du corps qui sonne, enfin…
21:02 On est dans le tragique, en fait.
21:04 Donc, il y a une vraie puissance dans la narration
21:07 qui fait qu'en fait, effectivement, cette histoire
21:09 qui était juste un petit fait anecdotique
21:12 est devenue, en fait, presque un récit national.
21:15 Donc, on voit, en fait, aussi la transformation.
21:16 Là, cette fois-ci, en fait, ce n'est pas une volonté politique,
21:19 en fait, c'est plutôt une volonté poétique
21:21 qui rige un fait singulier en fait historique national.
21:27 – Alors, vous présentez également des dates charnières,
21:31 notamment la bataille de Bouvines.
21:34 – Oui, alors là, encore…
21:35 – Vous présentez là comme, elle, une vraie grande bataille,
21:39 mais qui est surtout la naissance d'une nation, dites-vous.
21:40 – Et en fait, effectivement, on retient toujours 1515.
21:44 En fait, on oublie la bataille de Bouvines
21:48 qui a lieu, évidemment, si je me souviens bien, en 1214.
21:51 Et donc, on a un roi que je trouve vraiment très intéressant,
21:56 Philippe Auguste, et qui se bat contre une coalition,
21:59 voilà, l'empereur auton, etc.
22:01 Et le combat devait être perdu,
22:03 en plus, c'était le fameux dimanche de Bouvines,
22:05 donc normalement, on ne devait pas se battre,
22:07 donc on a pensé que les Français seraient un petit peu mous.
22:09 Et là, c'est la bataille beaucoup plus importante
22:12 qu'on ne le pense et qu'on ne le dit, en fait.
22:13 Alors, c'est effectivement pour établir quelque chose
22:15 par rapport à Marignan, dont on parle souvent,
22:18 c'est que c'est la naissance du sentiment national.
22:20 Voilà, le sentiment d'appartenir à une communauté nationale, à un peuple.
22:24 Et effectivement, ça va être une grande victoire contre une coalition
22:29 qui va être beaucoup plus forte, en fait,
22:31 que l'impact réel qu'elle aura d'un point de vue stratégique.
22:33 En fait, elle marque aussi un peu la naissance de la France.
22:37 – Oui, parce que finalement, Marignan n'a aucun intérêt.
22:39 – Voilà, c'est dans nos guerres de conquête, enfin…
22:43 – Mais alors, pourquoi est-ce que Marignan a été mis plus en avant que Bouvines ?
22:47 Parce que la date est plus facile à retenir, mais bon, 1214, 1515…
22:51 – C'est pas impossible.
22:52 Et puis, en fait, il y a le personnage quand même de François 1er.
22:55 Ce roi est fascinant, quoi.
22:57 Un colosse brillant, une cour brillante, etc.
23:02 Donc, je pense que tout à fait qu'en fait,
23:05 on a retenu Marignan plutôt que Bouvines et en fait, au final…
23:08 – Mais Marignan ne fond de rien.
23:10 – Non, ne fond de rien du tout.
23:11 En plus, ce qu'on ne dit pas, c'est qu'après Marignan,
23:13 il n'y a pas vie dix ans après, qu'est-il de…
23:16 une défaite terrible, quoi.
23:18 Donc, on aurait dû même occulter Marignan,
23:20 parce que finalement, ça n'a pas débouché sur une ère glorieuse.
23:23 – Donc là, on a vraiment un roman national qui a été écrit,
23:25 et par qui, concernant Marignan ?
23:27 – Alors, en fait, je pense que c'est tous nos historiens du 19e, 20e siècle,
23:32 parce qu'effectivement, je pense qu'on a décidé, on a choisi nos rois.
23:36 Donc, on avait François 1er, Henri IV et puis lui, XIV,
23:38 pour faire un résumé un peu grossier.
23:41 Je pense qu'en fait, on a un peu synthétisé,
23:44 on a retenu un peu les grandes batailles de ces époques-là,
23:47 et donc, on s'est un petit peu moins intéressé
23:49 aux périodes un peu plus lointaines.
23:52 – Vous avez aussi un titre provocateur, je trouve, concernant Louis XI.
23:56 Posez la question, est-ce que c'est le pire roi de France ?
24:00 Pour moi, non.
24:01 Pour moi, c'est François 1er, le pire roi de France.
24:03 – François 1er, je ne vous cache pas,
24:05 j'ai une certaine tendresse par rapport à, comment il s'appelle ?
24:09 Léonard de Massy.
24:10 Mais bon, c'est autre chose.
24:11 Alors, pour l'anecdote, pour Louis XI, ça va vous amuser,
24:13 puisque je vais vous parler un peu de mes lecteurs.
24:16 – Allez-y.
24:16 – Je me suis fait disputer en fait par deux lecteurs,
24:19 en l'occurrence deux lectrices.
24:20 Lui m'a dit en fait, "mais en fait, vous êtes vraiment méchant et injuste
24:25 avec Louis XI, vous dites qu'il est épouvantable, c'était un roi cruel,
24:29 mais il n'était pas du tout comme ça, c'était un de nos plus grands rois, etc."
24:31 Enfin, j'ai eu un message assez long.
24:33 Et quelqu'un d'autre m'a dit, "mais tout l'inverse,
24:37 donc effectivement, vous êtes vraiment trop gentil,
24:41 vous avez été vraiment un peu généreux avec lui."
24:43 Enfin bref, c'est le sujet.
24:44 Et donc effectivement, on voit quand on projette un peu toujours sa subjectivité.
24:48 Alors, il y a encore, comme tous les faits historiques,
24:51 sa part de vérité, de mensonges.
24:54 On a l'image des fameuses fillettes, donc c'était des cages…
24:58 – Oui, ce design des cages.
24:59 – Voilà, oui.
25:00 – C'est faux ?
25:01 – En fait, oui, c'est faux, c'était pas vraiment…
25:03 Alors, c'était une forme de torture, puisqu'on pouvait ni s'asseoir,
25:06 ni se tenir debout, etc.
25:08 – Ah non, vous dites qu'il y avait un lit ou une table dans les cellules.
25:11 – Oui, en fait, au final, c'était beaucoup plus confortable.
25:13 Enfin, je viens pas dire confortable, oui, voilà, c'est un nuancé.
25:16 Donc en fait, c'était un roi injustement traité,
25:19 parce qu'effectivement, il n'y avait rien de glorieux.
25:21 Il s'habillait très pauvrement, il était très pieux, c'était un homme simple.
25:25 Alors même, peut-être qu'on aurait préféré un roi qui se comportait en roi.
25:29 Et en fait, finalement, ça a été quelqu'un…
25:32 On ressort souvent sa citation,
25:33 donc il faut savoir dissimuler pour gouverner, quoi.
25:37 Enfin, qui ne sait dissimuler…
25:39 – Et puis c'était un adolescent rebelle.
25:40 – Oui, ah bon, voilà, donc…
25:42 Avec une petite embrouille par rapport à la maîtresse de son père.
25:46 Mais en fait, je pense que c'était vraiment, sans doute, un de nos plus grands rois.
25:49 Mais effectivement, il a eu ce traitement un peu injuste,
25:52 parce qu'il n'y avait pas le face qu'on attend d'un roi,
25:54 donc effectivement, et puis on a brodé, effectivement, sur ses méchancetés.
25:58 Mais évidemment, comme c'était un roi calculateur,
26:01 qui appréciait particulièrement l'art délicat du complot,
26:03 évidemment, il n'a pas le même traitement qu'un Louis XIV, par exemple.
26:07 – Qui avait fort à faire avec ses voisins bourguignons.
26:11 Alors, vous évoquez également quelques mystères,
26:15 l'histoire de France en regorge.
26:19 Le plus connu est celui du masque de fer.
26:21 Mais je suis très, très déçu, parce que vous le résonnez, quoi.
26:24 – En fait, c'est comme le trésor des Templiers.
26:26 Alors, il y a toujours des pistes, on a toujours aussi un peu nos favoris.
26:31 Moi, j'aime bien la version, évidemment, d'Alexandre Dumas,
26:33 avec le frère du roi.
26:36 Est-ce qu'on le saura un jour ? – Il y a peu de chance.
26:38 – Oui, il y a quand même peu de chance.
26:39 Certains pensent même que ça aurait été complètement faux.
26:43 En fait, ça aurait été, effectivement, le gouverneur de la prison
26:45 qui voulait, en fait, se donner du prestige.
26:47 Et donc, effectivement, il aurait inventé un personnage mystérieux,
26:50 prestigieux, appartenant, soi-disant, au plus haut niveau de la cour,
26:54 pour montrer à quel point, lui, il était un puissant personnage.
26:57 En fait, il y a plein d'énigmes.
26:59 C'est, effectivement, peut-être une idée de…
27:00 après, d'aller voir un petit peu plus loin, puis de se faire sa propre opinion.
27:04 Mais j'ai abordé, en fait, les anecdotes et les mystères,
27:07 parce qu'effectivement, pour moi, c'est ce qui fait le piment de l'histoire de France.
27:11 C'est des fois un petit peu négligé,
27:12 même un peu traité avec un regard un petit peu muprisant.
27:16 Mais c'est vraiment ce qui donne la curiosité, le goût de l'histoire.
27:19 C'est, en fait, c'est le mystère, toujours le mystère.
27:21 Donc, certains n'en sont pas vraiment.
27:23 On se demande même si le trésor des Templiers a vraiment existé.
27:26 Oui, j'allais vous demander, vous avez des pistes pour le trésor des Templiers ?
27:29 Je pense qu'il faut encore creuser à Gisors.
27:31 Certains pensent qu'il est parti en Écosse.
27:33 Alors, non.
27:34 Par même des détours un peu obscurs, on le voit même aux États-Unis,
27:37 bien des années après, évidemment.
27:39 Donc, il n'est pas possible, comme certains trésors, en fait, qu'il n'ait pas vraiment existé.
27:45 Voilà. Donc, on s'attend, effectivement, à un trésor classique.
27:48 Donc, moi, j'aime à croire, quand même, qu'effectivement, il est quelque part.
27:52 Il y a des trésors comme ça, assez fabuleux, qui restent encore à découvrir.
27:55 Donc, ça, c'est fascinant.
27:57 Le trésor des Visigoths, le trésor du roi Alaric, etc.
28:01 En fait, on sait, c'est attesté, qu'ils existent.
28:04 Ça, c'est vraiment quelque chose de vraiment passionnant.
28:08 Alors, autre mystère, là, j'ai vraiment appris quelque chose, c'est la Mauresse de Moray.
28:13 Alors, qui est cette Mauresse de Moray ?
28:16 Qui était l'enfant caché de Versailles ?
28:18 – Oui. Alors, on tient cette histoire toujours un peu au commerce de l'époque.
28:22 En l'occurrence, cet excellent duc de Saint-Simon et après Voltaire.
28:26 – Oui, avec une langue perfide.
28:28 – Ah oui. Alors, quelqu'un qui s'intéressait vraiment un peu au radeau,
28:33 mais en même temps, une écriture magnifique.
28:35 Saint-Simon et Voltaire, donc les plus grands esprits de leur temps.
28:39 Donc, avaient également ce goût pour le mystère, l'anecdote.
28:43 Et donc, il y a une histoire avec, on voit effectivement, en bon temps,
28:47 le valet du roi qui se rend…
28:49 – Donc, on reprend dans le contexte, on est sous Louis XIV.
28:52 – Oui. Et donc, effectivement, il y a un personnage un peu bizarre
28:57 dans les environs de Fontainebleau, si je me souviens bien.
28:59 Donc, dans un monastère, qui est élevé apparemment
29:03 avec effectivement, dans le plus grand respect, dans le plus grand luxe.
29:07 Et puis, effectivement, il y a de puissants personnages
29:10 qui viennent voir cette jeune femme, qui est un peu particulière
29:14 puisqu'elle a un teint particulièrement allé.
29:16 Et en fait, à un moment donné, elle leur a lâché.
29:19 Tiens, il y a mon frère qui se promène, et donc c'était le roi.
29:23 Bref, et on se pose des questions.
29:24 Et apparemment, donc d'après Saint-Simon, Voltaire,
29:28 et puis en fait de puissants personnages,
29:29 donc il y a différentes hypothèses.
29:31 Il y a deux hypothèses majeures.
29:32 Alors, le personnage vraiment a existé.
29:33 – A existé.
29:34 – La humoresse…
29:35 – C'est-à-dire qu'elle avait vraiment une apparence nord-américaine.
29:37 – Et effectivement, une référence fortement même africaine.
29:40 – Oui.
29:41 – Donc, de toute façon…
29:42 – Juste "moresque", c'était…
29:43 – Oui, en fait, effectivement, à l'époque, c'était le terme.
29:46 Donc certains pensent que ce serait l'enfant de Louis XIV
29:49 qui l'aurait eu, effectivement, avec des personnes d'origine africaine.
29:54 Mais plus troublé encore…
29:55 – Il y a beaucoup de personnes d'origine africaine, à la cour de Louis XIV ?
29:57 – En fait, il y avait notamment des nains qui étaient là
30:00 pour servir un peu de bouffon, divertir la cour.
30:04 Il y avait une sorte de fascination pour ces personnages.
30:06 D'ailleurs, une fascination qui allait jusqu'à la reine.
30:09 Et là, moi j'aime bien ce deuxième volet qui semble encore plus scandaleux
30:15 et un peu plus étrange et peut-être même plus improbable.
30:17 Mais en fait, on se rend compte que des fois, l'improbable n'empêche pas.
30:20 C'est qu'en fait, Marie-Thérèse avait effectivement un nain à la cour
30:24 qui était d'origine africaine, peut-être du royaume du Daomé.
30:28 Et qu'effectivement, certains prétendent qu'un enfant qu'elle aurait eu,
30:31 qui a vraiment existé, en fait, Marie-Anne, si je me souviens bien,
30:36 aurait été le fruit d'une union de la reine Marie-Thérèse
30:40 avec, je crois qu'il s'appelait Nabou, le bouffon de l'époque
30:45 qui était d'origine africaine.
30:47 Et qu'effectivement, cet enfant, Marie-Thérèse, on a assez attesté
30:51 puisqu'on a couché devant en public.
30:53 – Et bien, elle a couché en public.
30:54 – On s'est rendu compte qu'elle n'avait pas du tout le teint rose
30:57 auquel on s'attendait.
30:58 Donc, on aurait effectivement, après, dissimulé,
31:01 on l'aurait fait passer pour morte
31:03 et puis on l'aurait caché, en fait, dans cette abbaye.
31:06 Donc, cette moresse un peu mystérieuse serait peut-être le fruit adultérin
31:12 de la reine Marie-Thérèse avec son bouffon
31:16 qui lui-même aurait disparu après assez rapidement.
31:18 – Mais qu'est-ce qu'on a comme source sur le sujet,
31:19 à part les ragots de Voltaire ?
31:22 – Voltaire a quand même, je pense que ça va au-delà des ragots
31:26 puisqu'en fait, il a quand même interrogé deux puissants personnages aussi.
31:30 Donc, apparemment, il s'est fait une certaine opinion.
31:33 Mais honnêtement, des fois, ça semble un petit peu tiré par les cheveux.
31:37 Donc, on a quand même de grandes…
31:38 – L'objection, c'est la fille naturelle avec une servante antillaise.
31:42 – Oui, aussi.
31:44 Et puis, avec toutes les histoires un peu truculentes de l'époque
31:48 où, en fait, on pensait que peut-être
31:50 Marie-Thérèse aurait accouché de cet enfant
31:52 parce qu'elle aurait mangé trop de chocolat, par exemple.
31:54 – D'accord.
31:55 – Voilà.
31:56 – C'est bien.
31:56 – Donc, oui, il y a plusieurs histoires.
32:01 – Donc, ça fait partie de vos mystères.
32:04 – Mystères non élucidés.
32:05 Mais justement, c'est peut-être pour donner envie d'aller se faire sa propre idée.
32:09 – Alors, vous citez également…
32:12 Oui, il y a une autre chose qui était intéressante,
32:14 c'est le tableau de la méduse
32:17 et la façon dont Théodore Géricault compose son tableau.
32:22 – Alors, je me souviens de Pierre Lotti qui avait eu cette poutate.
32:25 Il était très fier.
32:27 Il disait "j'ai un ancêtre qui a été mangé sur le radeau de la méduse".
32:29 – Oui, c'est vrai.
32:31 – En fait, le radeau de la méduse, c'est aussi un des grands scandales.
32:35 On est à l'époque de la restauration, retour du roi, l'île d'Usith.
32:38 Et en fait, on va nommer comme commandant de navire
32:41 des gens qui n'ont pas du tout navigué depuis des années,
32:43 qui n'ont pas du tout la compétence,
32:44 mais qui ont un nom assez prestigieux, qui appartiennent à des grandes familles.
32:48 Et si je me souviens bien, le naufrage a eu lieu en…
32:54 – En 1816.
32:55 – En 1816, après le retour du roi.
32:58 Et donc c'est vraiment un capitaine absolument incompétent,
33:01 donc il va échouer son navire au large de l'Afrique.
33:04 L'histoire, je vais faire un peu rapidement,
33:07 il y a une lâcheté du capitaine et des personnages qui sont là,
33:09 notamment un futur gouverneur, sa femme et quelques officiers,
33:12 qui montent dans la chaloupe avec toutes les vivres
33:14 et ils demandent effectivement au brave marin de construire un radeau.
33:18 Bon, il y a toujours des charpentiers de marine,
33:20 donc ils arrivent à faire un radeau à peu près de l'équivalent de la pièce,
33:23 sauf qu'en fait, ils sont plusieurs centaines sur le radeau,
33:24 ils sont tellement nombreux que le radeau s'enfonce.
33:26 Donc ils sont toujours dans l'eau.
33:28 – Ils sont tellement nombreux.
33:29 – Et puis en fait, ils s'en vivent.
33:30 Et puis en plus, ils se rendent compte que la chaloupe,
33:32 le plan était de tirer le radeau vers les côtes,
33:37 et puis en fait, ils se rendent compte que c'est absolument impossible
33:39 de se tirer ce radeau, donc en fait, on coupe les amarres
33:41 et on souhaite bonne chance.
33:43 Ce qui est horrible, c'est qu'effectivement la chaloupe,
33:45 avec les officiers, finira par être récupérée
33:47 et donc ils seront sauvés assez vite,
33:48 mais le radeau, lui, va dériver pendant un certain temps,
33:51 et là, ça va être l'enfer sur terre, enfin voilà…
33:53 – S'emmerde.
33:54 – Oui, s'emmerde en l'occurrence,
33:56 parce qu'effectivement, les requins, la faim,
33:58 ils se battent entre eux et effectivement, ils se dévorquent.
34:01 Ils ont que ça, c'est un fait qui va vraiment marquer…
34:03 – Oui, je me suis posé la question, pourquoi cette histoire dans le livre,
34:08 finalement, parce qu'on en parle jamais,
34:10 le radeau de la Méduse, sauf lorsqu'on va voir le tableau.
34:13 – En fait, ça témoigne un peu aussi de ce qu'était l'époque,
34:15 avec le retour de l'huit-dix-huit, et qu'effectivement,
34:19 il y avait certaines négligences, certaines impéricies du gouvernement,
34:26 donc on est vraiment dans cet esprit de restauration.
34:29 Et puis en fait, moi, ça m'a marqué, parce qu'en fait,
34:31 là, c'est l'histoire, la petite histoire,
34:33 mais qui rencontre la grande histoire de l'art,
34:35 avec effectivement ce tableau de Géricault,
34:36 qu'il faut aller voir avant qu'il disparaisse,
34:38 puisqu'en fait, il a employé des substances un peu particulières,
34:41 et donc le tableau noircit d'année en année,
34:44 et un jour, en fait, il va…
34:45 – Et les restaurations…
34:46 – Non, là, en fait, on ne maîtrise rien sur ce genre de choses,
34:51 et alors là, Géricault a fait une œuvre absolument incroyable,
34:54 alors pour la petite histoire, je raconte ça,
34:56 mais pour les encourager à travailler,
34:58 si vous allez voir, effectivement, l'œuvre au Louvre,
35:00 vous vous rendez compte, en fait, la taille monumentale de la peinture,
35:04 et donc pour se dissuader, en fait, de se disperser,
35:07 d'aller sortir voir ses amis, en fait, il s'était rasé la moitié du crâne,
35:09 comme ça, il avait l'air parfaitement ridicule,
35:11 et il était obligé de travailler à son œuvre.
35:13 Et puis après, en fait, il poussait le scrupule,
35:15 par exemple, pour le côté un peu verdâtre, déchir, etc.
35:18 – Oui, ça…
35:19 – Oui, il avait demandé, en fait, à un ami médecin
35:21 de lui prêter des bouts de cadavre,
35:22 qu'il a monstré dans son atelier,
35:25 donc il a fini par avoir quand même quelques problèmes avec les voisinages,
35:28 parce qu'on s'est posé des questions.
35:30 – Des voisins, oui.
35:32 Et alors, on va terminer ce petit tour des anecdotes,
35:36 avec les taxis de la Marne.
35:38 – Oui.
35:39 – L'histoire, bon, pareil, elle est connue,
35:42 mais peut-être inconnue aussi du jeune public,
35:45 est-ce que vous pouvez nous raconter l'histoire des taxis de la Marne
35:47 avec la petite anecdote finale ?
35:49 – Alors, en fait, en soi-même, c'est pas une bataille…
35:54 on la présente comme une bataille décisive,
35:55 mais c'est plus, effectivement, parce qu'elle a incarné.
35:58 En gros, effectivement, on est au début de la guerre
36:00 et les Allemands progressent beaucoup plus vite que prévu,
36:02 c'est un petit peu la panique,
36:04 ils arrivent presque aux portes de Paris.
36:07 Gallieni, en fait, comprend qu'effectivement,
36:08 il y a une urgence, il faut mobiliser les troupes.
36:10 Les troupes sont ailleurs,
36:12 et donc, effectivement, comment on va faire pour les acheminer
36:14 sur le front ?
36:16 Il faut, en fait, au moins, stopper l'avancée allemande,
36:19 en tout cas, les premières troupes.
36:21 Et donc, on va avoir une idée de génie,
36:23 c'est qu'en fait, on va les acheminer par taxi.
36:26 Donc, effectivement, à l'époque, c'était majoritairement à pied,
36:29 à cheval, donc c'était vraiment très lent.
36:32 Et donc, on va mobiliser tous les taxis de Paris,
36:35 donc le modèle Renault qu'on connaît.
36:37 – Il y en a combien, à peu près ?
36:38 – Il me semble qu'il y en avait 3 000.
36:39 – Oui, quand même.
36:40 – Donc, effectivement, on mettait 4, 5 modem,
36:42 peut-être même un peu plus par taxi,
36:44 donc on les entassait comme on pouvait.
36:46 Au final, en fait, il n'y a pas eu de…
36:49 ce n'était pas de grosses troupes qui ont été acheminées sur la Marne,
36:52 mais en fait, l'effet a été sidérant pour les Allemands
36:55 qui, effectivement, ne s'attendaient absolument pas
36:56 à avoir des Français ici.
36:58 Évidemment, une nuit, en fait,
36:59 ils ont été acheminés par une myriade de taxis.
37:03 – Qui ne devaient pas dépasser les 20 km/h, on peut s'imaginer.
37:05 – Oui, et surtout qu'en plus, effectivement,
37:08 ils étaient chargés à bloc.
37:09 Donc, on avait vraiment risqué tout ce qu'on pouvait trouver.
37:14 Et puis, effectivement, je ne sais plus, j'ai dit 3 000,
37:16 c'était en tout cas plusieurs centaines de taxis
37:18 qui ont acheminé quelques milliers de modem sur le…
37:20 – Non, 630 taxis qui ont transporté, selon les sources,
37:24 3, 5 ou 10 000 soldats.
37:26 – Voilà, c'est ce que j'avais retenu, le chiffre de 3 000,
37:28 mais au maximum 10 000 soldats avec quelques centaines de taxis.
37:31 Donc, en fait, c'était quand même un peu anecdotique.
37:34 Et donc, tout simplement, ça a marqué les Allemands.
37:35 – Oui, parce que sinon, dans la bataille de la Marne,
37:36 il y a 400 000 soldats qui sont engagés.
37:38 – Oui, voilà. – C'est vraiment rien.
37:39 – Alors, ça a permis quand même de stopper les premières troupes allemandes
37:42 et donc de marquer les esprits, puis après d'amener le renfort.
37:45 Et surtout, en fait, là, on peut parler de propagande politique
37:50 puisqu'effectivement, on avait trouvé l'idée absolument géniale.
37:53 Donc, on a en fait monté ça en sauce.
37:55 Et alors, effectivement, c'était l'incarnation du génie français.
37:59 Notre capacité à nous adapter.
38:01 – Le système D.
38:02 – Oui, voilà.
38:03 On n'a pas d'essence, mais on a quand même un petit peu
38:06 pour acheminer les troupes.
38:08 Mais non, non, et c'est aussi un peu le début de la guerre moderne.
38:12 Donc, effectivement, après, ce sera vraiment le tragique.
38:15 Mais là, en l'occurrence, effectivement, ça a permis un peu de mobiliser les énergies
38:19 en disant, vous voyez, on sait s'adapter.
38:21 Et puis, des fois, on a vraiment des idées.
38:22 On est les premiers à y avoir pensé.
38:25 – Et la petite anecdote finale, c'est que ces braves taxis parisiens
38:30 ont laissé tourner le compteur.
38:32 – Oui, en fait, ça… – Ça a été négocié, j'imagine.
38:34 – En fait, ça choque vraiment parce qu'on pense que, effectivement,
38:36 c'est un énorme national que chacun a donné de soi.
38:39 Les taxis, effectivement, tous, en fait, ont été…
38:41 Bon, d'abord, ils n'ont pas tellement eu de choix, ils ont été rééquilibrés.
38:44 Et puis, effectivement, ils ont fait tourner le compteur.
38:46 Mais en plus, au tarif le plus cher.
38:47 – Au tarif 2, oui.
38:48 – Oui, hors de la capitale, de nuit, pour ceux qui prennent un peu le taxi.
38:52 – Ça n'avait pas… C'était déjà d'actualité.
38:55 – Donc, voilà, le ministère de la Guerre a dû s'acquitter d'une…
39:00 – 75 000 francs.
39:02 – 75 000 francs, c'est pas un coût récent aujourd'hui.
39:04 – C'est une somme colossale pour l'époque.
39:06 Donc, c'était vraiment surprenant.
39:08 Bon, ça n'empêche pas, effectivement, la beauté du geste.
39:11 Mais, effectivement, on était vraiment en tant que symbole.
39:14 – Écoutez, moi, vraiment, cet anniversaire commandé,
39:17 voilà, à laisser sur la table basse.
39:19 Et puis, de temps en temps, on le prend, on le feuillette, on apprend des choses.
39:22 Et puis, surtout, ça doit inciter, bien évidemment, les lecteurs
39:26 à aller plus loin, à fouiller, à prendre un vrai bouquin sur Philippe Auguste.
39:31 – Ah oui, c'est ça, parce qu'effectivement, après, on ne peut pas en…
39:33 – Non, non, non, bien sûr.
39:36 Et là, pour conclure, je voudrais que vous…
39:38 sur la couverture, votre éditeur a écrit, donc, par Marc,
39:41 "49 petites histoires de France, de l'histoire de France",
39:46 par Marc Lefrançois, "influenceur numéro 1 en culture G",
39:49 donc en culture générale, j'imagine, sur LinkedIn.
39:52 – Alors, je n'aime pas trop le terme d'influenceur.
39:54 Je me vois plus comme un créateur de contenu.
39:55 Et c'est vrai que j'ai, en fait, découvert ce réseau il y a quelques années,
39:58 deux ou trois ans, et je publie quotidiennement.
40:01 En fait, je suis un lecteur compulsif.
40:03 Et j'adore partager, justement, souvent mes petites anecdotes, mes réflexions,
40:07 alors c'est sur l'histoire, sur l'art, souvent sur la littérature.
40:10 Des fois, c'est des bons mots de Général De Gaulle, de Churchill, etc.
40:14 Et en fait, comme j'étais le premier à le faire, ça a vraiment plu.
40:18 Donc, effectivement, il y a une sorte de communauté, justement, qui…
40:21 – Vous avez combien, je ne sais pas, comme on dit sur LinkedIn ?
40:23 – Un peu plus de 55 000 abonnés, oui.
40:26 Et c'est moins que, effectivement, pour ceux qui sont sur les autres réseaux
40:30 comme TikTok ou YouTube, mais ça fonctionne un petit peu différemment.
40:33 Et j'ai des interactions qui sont formidables, avec des lecteurs qui sont passionnés
40:37 et qui ont aussi, pour certains, des très grandes spécialités,
40:40 qui sont, effectivement, des agrégés en grec ancien ou autre.
40:46 Donc, en fait, on a une histoire ancienne et on a des débats.
40:49 Donc, en fait, c'est un réseau qui est vraiment fascinant.
40:51 – Et donc, vous utilisez aussi TikTok et YouTube ?
40:53 – Effectivement, je publie aussi des petites vidéos sur TikTok, YouTube, Facebook
40:59 et puis Instagram, mais je suis majoritairement sur LinkedIn
41:01 où à chaque fois, je partage.
41:03 – Alors, qu'est-ce que vous pensez d'Internet ?
41:05 Est-ce que Internet, pour vous, est le média idéal pour faire passer l'histoire ?
41:09 Parce qu'on y trouve quand même le pire et le meilleur.
41:11 Sur Internet, on trouve que Jeanne d'Arc n'a pas été brûlée, que…
41:15 – Alors, déjà, les algorithmes, en fait, remarquent un peu nos centres d'intérêt.
41:20 Donc, par exemple, effectivement, si on regarde majoritairement de l'histoire,
41:23 on va nous proposer de l'histoire.
41:25 Après, effectivement, le problème, c'est qu'on a un petit peu tout et n'importe quoi.
41:29 Moi, j'aime beaucoup cette diversité, cette multiplicité.
41:32 Alors, je pense qu'effectivement, il faut vraiment cultiver en parallèle
41:35 l'amour du livre, le rapport à l'écrit, et puis effectivement, lire des auteurs sérieux.
41:39 Et puis, en fait, peut-être aller quelque chose,
41:41 pas forcément plus vers le divertissement,
41:43 mais en fait, à un autre mode d'accès à la connaissance.
41:46 Et c'est vraiment fascinant parce qu'en fait, on voit des gens érudits
41:49 ou d'autres, en fait, qui ont simplement le goût
41:52 et en fait, qui le partagent, mais d'une façon remarquable.
41:55 Et ça, c'est vraiment... Alors, évidemment, les différents réseaux
41:57 ne fonctionnent pas de la même façon.
41:58 On n'a pas la même qualité non plus dans la production,
42:01 mais c'est quelque chose qui me captive.
42:03 Alors, ça prend un petit peu de temps, c'est vrai.
42:05 Donc, il faut prendre du recul.
42:07 Quel conseil vous donnez, par exemple, à un jeune qui s'intéresse...
42:10 Je reprends l'histoire de Jeanne d'Arc parce que ça m'est tombé dessus hier, justement,
42:14 où je tombe sur un site qui a une présentation très, très sérieuse.
42:18 Et là, j'apprends que donc Jeanne d'Arc n'a pas été brûlée,
42:21 mais qu'elle a été enterrée je ne sais où.
42:22 – Ah, les fameux complotistes.
42:24 – Oui, on n'est même plus dans le complot parce que ça n'intéresse plus personne,
42:27 finalement, de savoir si Jeanne d'Arc... Enfin, plus personne.
42:30 Voilà, il n'y a pas d'insillence sur notre monde d'aujourd'hui.
42:33 Mais quel conseil vous donnez aux jeunes téléspectateurs,
42:36 justement, pour faire la part des choses ?
42:38 – Alors, si on aborde Jeanne d'Arc par les livres universitaires d'érudits,
42:43 ça peut être un peu intimidant et on ne sait pas, en fait,
42:45 effectivement, quel livre privilégier.
42:48 En fait, paradoxalement, j'aime bien ces histoires qui peuvent être un peu singulières.
42:53 J'avais entendu parler, effectivement, des reliques de Jeanne d'Arc,
42:56 des fausses Jeanne d'Arc.
42:58 Donc, effectivement, l'idée c'est peut-être, en fait, d'abord d'attirer un peu sa curiosité
43:01 par ces histoires qui sont vraiment, des fois, un peu ridicules.
43:05 – Un peu cadavrant, c'est bien de dire.
43:07 – Et en fait, effectivement, d'aller après faire sa propre opinion,
43:13 sa propre idée en consultant tel ou tel livre.
43:16 Et puis, en fait, au final, de toute façon, on regarde un certain nombre de vidéos
43:20 et on finit par se faire une bonne idée parce qu'en fait,
43:22 les vidéos qui sont un petit peu farfelues ne sont pas forcément majoritaires.
43:26 Et en fait, on a d'excellentes vidéos sur Internet, des séances articles
43:29 qui sont faites par des professeurs universitaires, des professeurs d'histoire
43:34 et qui sont vraiment de haute tenue.
43:36 Donc, c'est ne rien négliger.
43:38 En fait, effectivement, on peut, mais voilà, en gardant son esprit critique…
43:41 – Et puis, toujours sourcer, trouver les bonnes sources, les bons éditeurs.
43:45 – Les soucis de la vérité, évidemment, priment.
43:48 Mais ce qui est surtout important, c'est de garder sa qualité, son goût,
43:51 en fait, effectivement, pour s'intéresser à Jeanne d'Arc, c'est très bien.
43:54 Donc, effectivement, peut-être qu'on est tombé sur de mauvaises vidéos,
43:57 mais ça ne doit pas, en fait, nous dissuader d'aller plus loin.
43:59 Et puis après, effectivement, peut-être de lire tel ou tel livre.
44:02 Après, de toute façon, des revues d'histoire, il en existe beaucoup, des livres aussi.
44:05 – Des revues d'histoire européennes, par exemple.
44:09 Marc Lefrançois, merci infiniment.
44:11 D'ailleurs, les petites histoires, il y en a un qui en fait très bien,
44:13 c'est Christopher Lanne, que vous allez retrouver juste après cette émission.
44:17 En attendant, donc, vous n'oubliez pas de cliquer sur le pouce levé sous la vidéo,
44:22 de vous abonner aussi à notre chaîne YouTube.
44:25 Et puis, je vous renvoie donc aux 49 petites histoires dans l'histoire de France
44:30 pour parfaire votre culture générale.
44:32 Merci et à bientôt.
44:33 [Générique]
44:39 – Salut à tous et bienvenue dans ce nouvel épisode de La Petite Histoire
44:42 et dans une nouvelle thématique qui, ce mois-ci, va être consacrée à un sujet
44:46 que j'aime beaucoup et que vous aussi, du coup, parce que vous faites tout comme moi,
44:49 les victoires inespérées.
44:50 J'adore ce sujet parce qu'il y en a tellement dans l'histoire de France.
44:53 Vous savez, c'est ce genre de bataille où on se retrouve à un contre cinq,
44:57 un contre dix et finalement, on éclate quand même tout le monde.
45:00 Après, il faut dire qu'il y en a eu aussi pas mal pendant l'épopée napoléonienne,
45:03 mais je ne vais pas en faire trop là-dessus,
45:05 sinon, on va encore me dire que je suis trop napoléocentré, ce qui est vrai.
45:09 Et alors ? Donc, on va parler d'autres victoires inespérées,
45:13 mais le problème, c'est que les plus connues, les plus incroyables,
45:16 généralement, je les ai déjà traitées dans La Petite Histoire.
45:18 Alors, du coup, pour ne pas vous refaire deux fois les mêmes épisodes,
45:22 j'ai décidé que pour celui-ci, donc l'épisode 1/4,
45:26 j'allais vous faire une petite compile rapide des batailles épiques
45:29 et inespérées qu'on a déjà abordées.
45:31 Et ensuite, à partir de l'épisode 2, je reprendrai normalement une bataille,
45:35 un épisode et j'essayerai de ne pas faire du Napoléon.
45:38 Non, je plaisante, j'y arriverai jamais. Allez, c'est parti !
45:40 [Générique]
45:56 Pour cet épisode 1, je vais vous parler rapidement de trois batailles
46:00 déjà abordées dans La Petite Histoire, donc,
46:02 mais que je ne pouvais pas mettre de côté pour cette thématique
46:05 parce qu'elles sont vraiment incroyables
46:07 et elles ont toutes leurs places ici.
46:08 La première, c'est la bataille de Fort Carrion.
46:11 Je l'aime bien, celle-ci, déjà parce que c'est contre les Rosbifs,
46:14 mais surtout, c'est en Nouvelle-France que ça se passe.
46:17 Et la Nouvelle-France, c'est vraiment le symbole
46:19 de ces causes perdues magnifiques de notre histoire.
46:22 Ça se passe en 1758, on est en pleine guerre de cet an,
46:26 triste guerre pour la France puisqu'on perd le Canada, donc le monde,
46:30 mais justement, c'est cette bataille de Carrion
46:33 qui va redonner espoir à tout le pays.
46:35 Elle se déroule donc au Fort Carrion, un fort français
46:38 qui contrôle l'accès au fleuve Hudson
46:40 et les Britanniques sont bien décidés à s'en emparer
46:42 et pour ce faire, ils réunissent une armée colossale
46:46 pour ce théâtre, 15 000 hommes.
46:47 Ça peut paraître rien, 15 000 hommes,
46:49 mais à l'échelle de ce théâtre de la Nouvelle-France,
46:52 c'est énorme, c'est dire à quel point ça leur tenait à cœur,
46:55 alors que de leur côté, les Français ne sont que 3 600,
46:59 on est donc à un contre quatre, disons.
47:01 Et pourtant, pour les Anglais, rien ne va se passer comme prévu
47:04 et ça, on le doit à une seule chose,
47:07 l'arrogance et l'incompétence de leur général,
47:10 le général Abercrombie.
47:11 Je sais, il a un blase pourri.
47:13 Abercrombie a un tel mépris pour les Français
47:15 et une telle certitude de l'emporter
47:17 qu'il va tout faire à l'arrache,
47:18 c'est-à-dire donner des ordres absolument aberrants
47:21 tout en étant situé lui-même loin de l'action, bien sûr, c'est un Anglais.
47:25 Sauf qu'en face de lui se trouve le marquis de Montcalm
47:28 qui lui a tout préparé, tout prévu, fait fortifier la position
47:32 et se trouve en permanence au milieu de ses hommes combattant avec eux.
47:37 Le résultat, c'est que le général anglais
47:39 va lancer toute une série d'attaques frontales,
47:41 qu'on appelle aussi dans le vocabulaire militaire
47:43 des grosses attaques de bourrin, absolument dévastatrices.
47:47 Les soldats anglais vont être, je cite, "fauchés comme de l'herbe".
47:51 Ils vont se prendre une telle dérouillée
47:53 qu'ils vont se mettre à paniquer au point de se flinguer entre eux
47:56 à bout portant dans la fumée, dans la panique.
47:58 Bref, un désastre.
47:59 Bon, il tentera bien d'autres trucs, mais ça ne marchera pas.
48:01 Les français vont repousser absolument tous les assauts
48:04 et cette victoire va être retentissante.
48:07 Jusqu'à Versailles, où on célébrera Montcalm
48:10 et elle relancera pleinement l'espoir pour le Canada français.
48:13 Malheureusement, vous connaissez la suite de l'histoire,
48:16 l'espoir sera de courte durée, on va perdre le Canada,
48:19 mais cette déculottée à un contre quatre
48:22 n'en reste pas moins très bonne à prendre.
48:23 La deuxième bataille dont j'aimerais vous parler, c'est Montgisard.
48:26 Montgisard, c'est simple, c'est LA plus belle victoire de l'histoire des croisades.
48:31 Nous sommes le 25 novembre 1177
48:33 et l'armée croisée commandée par le jeune Baudouin IV, le roi lépreux,
48:38 affronte l'imposante armée du sultan Saladin.
48:41 Quand je dis "imposante armée",
48:43 c'est qu'il faut bien se rendre compte que les croisés,
48:45 qu'on appelle alors les francs,
48:46 parce qu'ils sont composés essentiellement de français,
48:49 ça, faut le savoir,
48:50 ne sont que 500 templiers, 400 hospitaliers
48:54 et quelques 4 000 fantassins.
48:55 Et cette petite armée va faire face à plus de 30 000 musulmans.
49:00 Tout d'abord, l'armée de Saladin va faire le siège d'Ascalon,
49:03 ou Ascalone, je sais jamais comment ça se prononce,
49:05 où se trouvent les croisés et Baudouin,
49:07 puis, se disant que Jérusalem est du coup pas défendue,
49:11 le sultan lève le siège et fonce sur la ville sainte.
49:14 Sauf qu'il est tellement confiant,
49:16 vu la faiblesse de l'armée chrétienne,
49:17 qu'il disperse son armée, histoire de permettre au passage à ses hommes
49:21 de piller les villages alentours,
49:23 de massacrer les chrétiens et d'achever les prisonniers.
49:25 Tranquille.
49:26 Grosse erreur de sa part,
49:27 puisque Baudouin, du haut de ses 16 ans,
49:30 fait opérer à sa troupe une manœuvre habile le long de la côte,
49:33 et le 25 novembre, donc,
49:35 ils font avec ses chevaliers sur l'armée des Ayyubides.
49:38 Là, je vous laisse imaginer le spectacle,
49:41 près de 1 000 templiers et hospitaliers qui chargent dans le désert
49:45 sur une troupe largement plus nombreuse,
49:47 mais dispersée,
49:48 et qui emporte tout sur leur passage.
49:50 On se croirait dans le Seigneur des Anneaux, bordel.
49:52 C'est plus Montgisard, là, c'est la charge du roi, les gars.
49:54 Avec cette charge puissante et furieuse,
49:57 les croisés sont inarrêtables,
49:59 et très vite, c'est la panique qui se répand dans l'armée musulmane,
50:02 au point que toute l'armée de Saladin est bientôt en déroute.
50:05 Les croisés se payent même le luxe de culbuter la garde personnelle de Saladin,
50:09 1 000 mamelouks, quand même,
50:11 mais depuis la bataille des pyramides,
50:12 on sait toutefois que les mamelouks, ça vaut pas une quiche.
50:15 La victoire est totale, triomphante pour les croisés,
50:18 qui remportent, je l'ai dit, la plus belle victoire des croisades,
50:21 et on rapporte même que l'armée de Saladin
50:23 a été presque complètement anéantie,
50:25 et qu'il a perdu 9/10 de ses hommes.
50:28 Une victoire à 1 contre 6, quand même,
50:30 qui aura un retentissement dans toute la chrétienté,
50:33 et fera la réputation des ordres religieux
50:35 que sont les templiers et les hospitaliers.
50:38 Elle avait donc toute sa place ici.
50:39 Dernière bataille, on en a déjà parlé aussi dans la petite histoire,
50:43 mais celle-là, fallait clairement pas passer à côté,
50:45 parce que tout à l'heure, on était en 1v4, puis en 1v6,
50:49 là, on part carrément sur du 1v10.
50:51 Il s'agit bien sûr de la bataille de Bir Hakeim,
50:53 où quelques légionnaires et troupes coloniales de la France libre
50:56 vont tenir tête aux Italiens et aux Allemands, commandés par Rommel.
51:00 Nous sommes en mai 1942,
51:02 et l'Afrika Korps de Rommel lance une grande offensive vers l'Est,
51:06 avec pour objectif l'Égypte et le canal de Suez.
51:09 Rapidement, les troupes britanniques sont en déroute,
51:11 mais sur ce front, une seule position résiste,
51:14 celle des Français à Bir Hakeim.
51:15 Pendant 16 jours, les 3 700 hommes du général König
51:19 vont résister héroïquement aux assauts des Italiens,
51:23 puis des Allemands, qui seront au total plus de 30 000.
51:26 Je vous ai dit, là, on est quasiment à 1 contre 10.
51:28 Dans un premier temps, ils repoussent tous les assauts italiens
51:31 à l'aide de simples trous creusés à 1 mètre de profondeur dans le sol,
51:35 et quelques canons de 75 transformés en canons anti-charges.
51:38 Au point que Rommel, qui pensait que Bir Hakeim ne serait qu'une formalité,
51:42 finira par engager toutes ses troupes pour venir à bout de la position en vain.
51:47 Les Italiens d'abord, les Allemands, les divisions blindées arrivées en renfort,
51:52 les bombardements quotidiens de la Luftwaffe,
51:55 rien ne viendra à bout de la résistance héroïque des Français,
51:59 qui vont tenir pendant 16 jours,
52:01 se battant même sur la fin à la grenade par manque de munitions.
52:05 Un général allemand dira, je cite,
52:07 "N'avoir jamais affronté au cours de toute la guerre du désert
52:09 une défense aussi acharnée et héroïque."
52:12 Et l'exploit sera salué par tous, même par Hitler.
52:15 Cette résistance désespérée de 16 jours permettra aux Britanniques
52:19 de se replier en bon ordre,
52:20 puis de remporter la victoire d'El Alamein quelques jours plus tard.
52:24 Il s'agit ici du premier succès de la France libre,
52:27 et quel succès, qui lui permettra de se faire un nom et une place,
52:31 surtout parmi les Alliés.
52:33 C'est une bataille absolument incroyable, et là aussi, il fallait en parler.
52:37 Merci à tous pour votre attention,
52:38 j'espère que cette compilation vous a plu.
52:40 La semaine prochaine, on se retrouve donc avec un épisode classique,
52:43 qui traitera cette fois d'une seule bataille.
52:46 Il s'agira d'une bataille assez méconnue, la bataille de Cocherelle,
52:49 menée par le grand Bertrand du Gué-Glain.
52:51 Salut !
52:52 [Générique]
53:14 [Générique]
53:18 [Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org]

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