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PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé ! 




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Transcription
00:00 Au premier débat du jour, on va revenir sur cette décision de France Télévisions qui fait beaucoup réagir.
00:05 Tous les films de Gérard Depardieu ne seront plus diffusés sur les chaînes du service public pour le moment.
00:10 C'est Manuel Aldhui, directeur du cinéma et du développement international de France Télévisions,
00:14 qui l'a annoncé lui-même dans le doc On Regarde.
00:16 – C'est pas mal.
00:17 – Ceux qui s'en foutent peuvent le dire.
00:19 Voilà, ceux qui vous dites oui, absolument, il faut mettre en pause, j'aime bien le mot pause.
00:26 Il y a des accusations et surtout compléments d'enquête,
00:28 quoi qu'on en pense, c'était chez eux.
00:30 Donc je pense qu'il y a une logique de groupe.
00:32 Après ce qu'on a entendu dans la bouche de Gérard Depardieu cette semaine,
00:35 c'est difficile pour moi de faire comme si de rien n'était,
00:37 de continuer à diffuser les films sur France Télé.
00:40 – Mais ils ont quand même l'indignation, attends, ils ont l'indignation à géométrie variable.
00:45 Ils ont quand même diffusé le j'accuse de Romain de Polanski.
00:49 Et là, ça y est, c'est un tribunal maintenant France Télévisions.
00:52 – C'est chez eux, compléments d'enquête.
00:54 – Qu'on soit choqué du reportage, que c'était dégueulasse, c'était ignoble.
00:57 On ne va pas discuter de ça.
01:00 Simplement là, je te dis, ils ont quand même diffusé du Polanski.
01:03 Alors dans ces cas-là, c'est un tribunal la France Télévisions.
01:05 Ce n'est pas bien, M. Aldui, il a tort.
01:07 – Ça veut dire qu'on supprime tous les films qui sont "problématiques".
01:11 Donc ça veut dire que, par exemple, tous les films qui ont été produits par R. W. Weinstein,
01:15 il y en a au moins 300, on les supprime tous.
01:16 – Bravo, bravo Bénéim.
01:17 – Qu'est-ce qu'on fait à ce moment-là ?
01:18 – Oh là là !
01:19 – Il faudrait qu'on reprenne les uns après les autres tous les films.
01:21 Et on ne pourrait plus voir, je ne sais pas, les films de Tarantino,
01:25 les films de The Artist, etc.
01:27 – Le pianiste, il ne le diffuse plus, non ?
01:30 – On ne pourrait plus regarder le pianiste.
01:33 Et là, par exemple, je ne sais pas, mais il est lui-même, de par Dieu,
01:37 on l'aime ou on n'aime pas.
01:38 Le téléspectateur décide ou décide de ne pas regarder, ou décide de regarder.
01:42 Il n'y a pas d'auto-dafé, c'est-à-dire qu'on ne va pas brûler des livres,
01:45 on ne va pas brûler des oeuvres.
01:47 Le Dernier Métro, par exemple, qui est un film absolument sublime,
01:49 on ne va plus regarder Le Dernier Métro parce qu'il est dedans.
01:52 Et toute l'équipe du film, et Catherine Deneuve, et les réalisateurs,
01:55 et les techniciens, etc.
01:57 – La chèvre, on ne va plus voir la chèvre.
01:59 – Voilà, la chèvre, etc.
02:00 Donc, en revanche, on dit, et ils ont le droit,
02:03 des distributeurs ou des producteurs disent
02:05 "je ne veux plus, à l'avenir, tourner avec Depardieu".
02:07 Ça, c'est autre chose.
02:08 Mais les oeuvres qui préexistent, non.
02:11 Chacun sera libre de les regarder ou pas.
02:13 Et ça, c'est la conscience du téléspectateur.
02:15 – Vous avez un avis, finalement ?
02:16 – J'ai un petit avis parce que, est-ce qu'on peut être un peu plus mesuré
02:19 et se dire que là, apparemment, c'est un truc temporaire ?
02:21 Donc, ils n'ont pas dit qu'ils allaient le supprimer à vie.
02:24 Juste, peut-être, en se disant, on ne sait jamais s'il y a des victimes.
02:29 Peut-être, par respect pour les victimes, et se dire
02:32 "imaginons, il s'est passé quelque chose, et on rediffusera après".
02:36 Enfin, je veux dire, on ne peut pas non plus être directement en se disant
02:38 "ah mais non, je suis contre, sinon, il faut supprimer tout le monde".
02:41 Moi, je suis d'accord avec toi, à ce moment-là, quand on pense comme ça.
02:43 Mais là, on a quand même vu des…
02:45 Excusez-moi, mais moi, je suis tombée dessus.
02:47 Ce week-end, je suis encore choquée des vidéos que j'ai vues,
02:50 même si elles ne devaient pas sortir.
02:51 Il faut se le dire, je suis très choquée.
02:53 Donc oui, je peux comprendre qu'à un moment donné, on se dise
02:56 "on va suspendre, au cas où, et on va éclaircir l'histoire".
02:59 – Oui.
03:00 – Oui, justement, comme le dit Kelly, moi, je me mets à la place des victimes, en fait.
03:03 Et contrairement à un réalisateur, des victimes supposées, en tout cas,
03:06 – Présumées, oui.
03:07 – Présumées, bon, il y a quand même beaucoup, beaucoup de témoignages.
03:11 Quand tu dis que…
03:12 Quand tu fais des comparaisons avec, par exemple, des réalisateurs,
03:15 le réalisateur, tu ne vois pas son visage sur ton écran de télé.
03:19 Moi, je me mets à la place des victimes qui vont zapper,
03:21 qui vont se retrouver devant le visage de leur potentiel agresseur,
03:24 et où même les familles de ces victimes.
03:27 Donc je fais vraiment quand même une différence entre un réalisateur, par exemple,
03:31 et un acteur qui incarne un personnage,
03:34 souvent des personnages clés dans les films.
03:36 Donc moi, je me dis finalement ne pas voir son visage.
03:38 Pour l'instant, ça me semble être totalement légitime.
03:41 – Mounir, comment tu m'appelais ?
03:43 – Moundir.
03:44 – C'est gentil.
03:45 Écoute, moi j'allais te dire oui, mais je crois que finalement j'ai envie de dire non.
03:47 – Bravo, ben vas-y.
03:48 – Ouais, je vais dire non, pourquoi ?
03:49 Parce que j'ai dit du 7e A, effectivement.
03:51 – Quelle force de conviction, Mounir.
03:53 – Non mais c'est vrai, j'ai le droit, pourquoi ?
03:55 – Quand on a tapé le cou, c'est tout.
03:57 [Rires]
03:58 – Non, non, et puis encore une fois, tu me parles de conviction,
04:02 moi je vais parler de conviction de père.
04:03 C'est vrai que quand j'ai vu ce reportage,
04:05 oui, il parle de la petite fille en tant que père, effectivement,
04:08 c'est révoltant et si le père était là, il aurait mis une tête.
04:10 – C'est cet effet qu'elle parlait, je pense.
04:11 – Bien évidemment, exactement.
04:12 – Elle parlait.
04:13 – Mais je pense que sa carrière, elle ne doit pas être mélangée à ce qui s'est passé
04:16 et ses fils sont exceptionnels, moi je continue à les regarder, voilà.
04:20 – Oui.
04:21 – Moi je dis que c'est de l'hypocrisie parce qu'ils disent "on suspend",
04:23 mais quand je rejoins Valéry à ce moment-là, tu enlèves tout.
04:25 Tu enlèves toutes les personnes sur le service public
04:27 qui ont été accusées de quelque chose de pas bien,
04:29 parce qu'il y a plein de gens qui viennent sur le service public
04:31 qui ont été accusés par la justice de choses de pas bien
04:33 ou qui sont soupçonnés de choses de pas bien.
04:36 Moi je ne veux pas que tu touches à la chèvre, je ne veux pas que tu touches au compère,
04:38 je ne veux pas que tu touches au fugitif Cyrano de Bergerac,
04:41 tu ne veux pas regarder, tu changes de chaîne.
04:42 – Surtout c'est une œuvre collective, il n'est pas…
04:43 – Tu changes de chaîne, tu ne veux pas regarder, tu changes de chaîne.
04:45 C'est le public qui va décider.
04:46 Si tu mets la chèvre et que tu fais 500 000 téléspectateurs et que c'est un bide,
04:50 ils vont l'enlever de même, le public ne veut pas.
04:52 – Et on va voir l'avis des téléspectateurs en un instant.
04:54 – Non, moi je suis très pragmatique avec mon "oui",
04:56 je dis quand on est directeur des programmes qu'on assume
04:58 ce qu'on a diffusé sur France 2, on ne peut pas aussi profiter du succès des films
05:01 de Gérard Depardieu et diffuser Bergerac. – Pas mal.
05:04 – Pas mal. – Pas mal.
05:05 – C'est pas mal ce qu'elle dit. – Pas mal.
05:07 – C'est pas mal ce qu'elle dit. – Pas mal.
05:08 – C'est tout. – C'est trop simple.
05:10 – C'est pas mal. – Pas mal.
05:13 – Tu vois j'ai bien fait de la transférer. [Rires]
05:17 J'ai bien fait de la transférer, je te jure que c'est vrai.
05:18 – Il va falloir avoir 500 contre 10 ans. – Ah non, 68%.
05:22 – Il va falloir avoir 500 contre 10 ans.
05:23 Non, moi je trouve que tout a été dit, effectivement, moi aujourd'hui, par exemple,
05:25 s'il y a un film de Depardieu qui se fait, je n'y vais pas et je suis choquée
05:29 qu'on le finance compte tenu de ce contexte-là.
05:31 Mais en revanche, canceller tout ce qu'il a fait, parce qu'effectivement,
05:34 il y a des équipes, il y a des techniciens, il y a des auteurs et tout ça,
05:36 et tout le monde vit aussi de son travail, ça je trouve que c'est choquant.
05:40 Et à ce moment-là, oui, à ce moment-là, fermons immédiatement les mises et Picasso,
05:43 parce que Picasso a été traité de pédophile, un personnage absolument immonde.
05:48 Arrêtons d'écouter les musiques de François.
05:51 Et voilà, et je pense qu'on ne va pas canceller, je pense qu'il faut expliquer.
05:53 Et je me souviens quand même toujours du cas de Benjamin Mendy,
05:57 qui a été accusé de sept viols et qui a été au final blanchi.
06:00 Bravo, bravo Géraldine.
06:01 Donc attention aux justices médiatiques aussi, même si on est très bouchés par rapport à lui.
06:03 Merci Géraldine de le redire.
06:04 Il a marqué là ce week-end.
06:06 Exactement, je l'embrasse d'ailleurs Benjamin, je l'embrasse fort.
06:08 Et il a tout perdu.
06:09 Ouais, ouais.
06:09 Mais moi les images me suffisent.
06:10 Il va tout récupérer.
06:11 - Bye.
06:12 [Musique]

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