Annoncée dimanche par le ministre de l'Intérieur, l'interdiction de déplacement des supporters du Séville FC à Lens, pour le match de Ligue des champions, mardi (18h45), a été confirmée par la préfecture du Pas-de-Calais. Norman Noisette, le Président du groupe de supporters Lens United, fait part de son incompréhension face à cette mesure.
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00:00 Je crois savoir que vous m'entendez tous les deux, donc Norman je pourrais aussi parler avec vous.
00:04 Mais Candice, ma première question est pour vous.
00:06 Mon sentiment là, c'est que j'ai le sentiment, alors que Lens va jouer un match extraordinairement important pour son avenir européen,
00:13 un match pour aller en Ligue Europa, pour valider un parcours réussi,
00:17 c'est complètement phagocyté, c'est complètement effacé par cette histoire de déplacement.
00:21 Est-ce que c'est aussi le ressenti que vous avez depuis Lens ?
00:26 Oui Greg, effectivement, bonsoir à tous. C'est le ressenti qu'on a eu, surtout en fait après la conférence de presse de Séville.
00:32 Tous les journalistes espagnols ont posé des questions sportives parce que c'est très compliqué du côté de Séville,
00:37 il y a 14 absents aussi et c'est un match très important pour reprendre un peu du poil de la bête
00:43 et avoir de meilleurs résultats aussi en Liga et reprendre confiance tout simplement.
00:48 Et puis en fait, pas une seule question côté espagnol justement sur cette absence de supporters,
00:52 ce sont les journalistes français qui ont posé tout simplement les questions en se demandant s'ils déploraient un peu cette situation.
00:58 Alors oui, l'entraîneur, évidemment, Diego Alonso, lui déplore cette situation, il dit que les supporters vont manquer,
01:02 mais que le club fera tout pour qu'il soit présent, il parlait même d'injustice,
01:06 ce n'était pas juste que les 300 à 400 supporters sévilliens, on ne parle pas non plus d'un parquage visiteur qui serait plein.
01:11 Donc évidemment, on a cet œil très franco-français et c'est sûr que ça cache un petit peu.
01:15 Franck Hazossi en a parlé en conférence de presse dans le terme, en tout cas de vrai soutien à Séville
01:21 et aussi un peu critique de cette décision. Mais voilà, je me tourne donc vers vous Norman.
01:25 Est-ce que vous, vous avez eu des contacts avec des supporters espagnols ?
01:29 On sait que ça s'organise un peu côté Lensois pour essayer de trouver des solutions.
01:32 Est-ce que vous en avez eu après ces 24 heures un petit peu troubles ?
01:35 Alors nous, directement non. Il y a des groupes de supporters Lensois qui sont en contact avec Séville,
01:39 notamment via l'ANS, l'Association Nationale des Supporters, pour pouvoir organiser leur venue
01:44 parce qu'effectivement les Red Tigers l'ont dit de leur communiquer.
01:47 Si des sévillans venaient, on les encourage à venir, on fera tout le maximum pour pouvoir les faire rentrer en tribune
01:52 et qu'ils puissent profiter du match.
01:54 Norman, on a bien compris qu'il y avait des matchs à risque pour toutes celles et tous ceux qui n'étaient pas au courant
01:59 de comment ça se passait. Il y a une échelle, que ce soit en Ligue 1, que ce soit en match européen,
02:03 il y a souvent des rivalités parfois exacerbées et évidemment dangereuses entre certains supporters.
02:09 Ça, personne ne le remet en question. Mais là, avec les supporters de Séville,
02:13 dites-nous du côté de l'ANS, il n'y a aucun antécédent et aucun problème ?
02:17 Non, il n'y a aucun antécédent, il n'y a aucun problème. Nous, on est allé en Espagne,
02:23 on est allé à 2000 supporters à Séville, on a été extrêmement bien reçus,
02:26 ça s'est très bien passé en ville et dans le stade. Il n'y a aucune raison aujourd'hui pour que ça se passe.
02:31 Et je vais rebondir sur ce que vous disiez, il n'y a aucune raison pour qu'en France, on justifie ça
02:34 et qu'on trouve ça normal parce qu'il y a des antécédents. Ça n'existe nulle part en Europe,
02:37 on est le seul pays où on interdit les déplacements de supporters.
02:40 On a attaqué les arrêtés de ce week-end et ils ont tous sauté les uns après les autres.
02:45 On s'est retrouvé dans une situation à Montpellier où une heure avant le match,
02:47 il a fallu organiser l'ouverture d'un parkage, organiser des stiwarts, une billetterie,
02:51 parce que la justice a fait sauter l'arrêté parce que les arrêtés sont infondés.
02:54 Donc il n'y a aucune raison aujourd'hui pour que...
02:56 Alors aujourd'hui, tout le monde regarde parce que ça se passe avec un club européen,
02:59 mais ça se passe en France tous les week-ends et nous, on le déplore et on ne comprend pas.
03:03 Il y a une vraie incapacité, une vraie incompétence des autorités organisées.
03:06 Et là, on parle de 300 à 400 supporters espagnols qui ne sont pas réputés pour être les plus virulents.
03:11 Honnêtement, c'est incompréhensible.
03:13 - Que vous pensez, Norman, que c'est plus dangereux de faire ce qui est fait,
03:18 c'est-à-dire qu'il n'y a plus d'organisation, pas de suivi de convoi,
03:21 pas de traçage de routage que de laisser comme ça les supporters déambuler
03:28 si jamais ils venaient de manière, entre guillemets, je dis sauvage, en tout cas non organisée ?
03:34 - Bien sûr, regardez ce qui s'est passé à Jaxio quand les Bordelais y sont allés.
03:38 Ça a été annulé la veille, les gens étaient déjà sur place et puis se sont retrouvés en tribune.
03:42 Il n'y avait pas de service d'ordre.
03:43 Nous, on préfère que les choses soient organisées, encadrées, avec des park-age visiteurs qui sont encadrés.
03:48 Encore une fois, on fait des déplacements partout en Europe.
03:50 On est allé à Londres, on était 3000 en pleine rue.
03:52 Il n'y avait pas de CRS, il y avait juste quelques policiers qui nous encadraient.
03:56 Je ne vois pas pourquoi en France, on n'est pas capable d'accueillir 300 Espagnols qui veulent juste venir voir un match de foot.