Aujourd'hui, on décode 9 paires de sneakers emblématiques du cinéma !
Merci à Vincent Perrot, co-créateur de Pop Cinoche pour son expertise et son temps !
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00:00 Introduction
00:32 Merlusse
02:34 King Kong
05:03 Big Boss
07:47 Indiana Jones : Les Aventuriers de l'Arche Perdue
14:08 Spartacus / Spider-Man : Across the Spider-Verse
19:25 Conclusion
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Court métrageTranscription
00:00 Bonjour et bienvenue dans On Décode, je suis Baptiste Dallociné.
00:03 Aujourd'hui, je suis avec Vincent Perrault, homme de télé, homme de radio
00:07 et co-créateur de la chaîne YouTube Pop Sinosh, qui aborde évidemment le cinéma,
00:11 les affiches, les secrets de tournage, les interviews avec des acteurs.
00:15 On va mettre tous les liens en description.
00:17 Vincent, comment ça va ?
00:18 Formidable, on est bien accueillis ici, puis on va parler d'un truc que j'adore.
00:22 Donc, a priori, je suis quand même très, très heureux d'être là.
00:24 Oui, parce qu'aujourd'hui, avec Vincent, on va décoder les affiches au cinéma.
00:29 [Générique]
00:35 Et on démarre du coup avec un film de 1935, c'est Merlus de Marcel Pagnol.
00:40 [Voix de Marcel Pagnol]
00:44 Alors du coup, Vincent, pourquoi cette affiche ?
00:47 D'abord parce que c'est une affiche originale et de se dire qu'une affiche de 1935
00:51 dans cet état-là, c'est quand même pas tous les jours, c'est quand même très vieux.
00:54 Et puis, il faut se souvenir que le cinéma, avant d'être projeté dans des salles
00:59 devant lesquelles on s'asseyait devant un écran, c'était quand même un phénomène de foire.
01:03 C'était un produit qui était un produit de consommation courante.
01:08 Il fallait appâter le public.
01:09 On allait voir un bon film, il fallait évidemment appâter le chaland.
01:12 Et rien de mieux que c'était déjà de la publicité,
01:14 comme ça se faisait pour les produits ménagers ou de la lessive.
01:17 Donc, on a commencé à faire des affiches.
01:19 Et là, celle-ci est un peu particulière.
01:21 D'abord parce que c'est un film de Marcel Pagnol,
01:24 qui est une gloire de la littérature et du cinéma, de l'Académie française quand même,
01:27 c'était précisé.
01:29 Et puis, autant on faisait à l'époque des dessins quand même très posés,
01:35 assez romantiques pour tous ces films,
01:37 autant là, on a presque plus à faire à un cartoon.
01:40 Parce que Marcel Pagnol avait son illustrateur, qui s'appelait Dubou,
01:45 dont la spécialité était de faire des multitudes de personnages.
01:48 Ça existait également dans la presse.
01:50 Donc, elle a vraiment beaucoup de valeur.
01:52 Je ne sais pas combien, mais je sais que c'est une affiche très rare, très recherchée.
01:56 Et puis, se dire que cette jeune fille date de 1935,
01:59 le cinéma ne parlait que depuis 5 ans.
02:01 - Oui, c'est ça. - Au moment où on...
02:02 - Le chanteur Nudia. - Exactement.
02:04 On a vu ça, en gros, à partir de 1930.
02:06 Donc, c'est vraiment une des affiches glorieuses du début du cinéma parlant en France.
02:11 On a l'histoire d'un instituteur qui va se faire chahuter par toute une classe.
02:15 Et je trouve que justement, cette multitude de personnages
02:19 montre bien que le film va être foisonnant
02:21 et que ça va être un petit peu la bataille dans la salle de classe.
02:24 Elle est très représentative.
02:26 C'est presque un peu une bande-annonce du film.
02:28 C'est vrai.
02:28 OK, après cette affiche des années 30,
02:30 on va voir ce qui se passe dans les années 60 et 70.
02:33 - On peut changer d'époque. - Oui.
02:34 Et nous voilà en 1976 pour le remake de King Kong de John Guillermin.
02:44 Vous voyez les affiches du remake.
02:49 Alors du coup, parlons un peu du style, Vincent.
02:51 Alors, on est en plein cœur des années 70,
02:53 mais il faut savoir que les affiches dessinées, peintes,
02:56 parce que c'est un peu comme des tableaux, quasiment des œuvres d'art parfois,
02:59 c'est ce qui est au quotidien dans le cinéma français et américain d'ailleurs,
03:04 depuis la création du cinéma.
03:06 La photo ne va pas tarder à arriver,
03:09 mais on est toujours dans une esthétique où,
03:11 la plupart du temps, plus que les acteurs finalement,
03:14 on met le thème en avant.
03:15 On voit bien que c'est quand même une situation
03:17 qui nous dit quelque chose sur le film.
03:19 Là, on nous montre même la fin du film.
03:22 C'est quand même l'affiche qui spoil la fin du film.
03:24 Mais quand on ne l'a pas vue, on ne le sait pas.
03:26 Donc c'est ça beaucoup les années 70, beaucoup de dessins.
03:30 On cherche quand même à ce que ça tape, à ce que ça clashe.
03:32 Ça doit être lisible.
03:33 Là, on fait ce genre de film d'aventure, il y a du danger.
03:36 Mais question bête, mais toi, il y en a deux.
03:38 Ah voilà.
03:39 Alors, pour avoir la réponse, il faut aller très, très près là
03:42 et pouvoir lire modèle B ou modèle A.
03:45 C'est tout simplement que beaucoup de distributeurs dans ces années-là
03:49 pensaient, alors à tort ou à raison,
03:51 mais que le public de province et le public parisien ou des grandes villes
03:54 n'étaient pas forcément le même.
03:56 Et ils essayaient, alors c'était de la stratégie commerciale,
03:59 à tort ou à raison, encore une fois,
04:00 ils pensaient qu'une affiche plus directe, plus précise
04:04 pour les grandes villes avait plus de chances de trouver le public
04:07 et que peut-être les pauvres provinciaux que nous étions,
04:10 on avait besoin d'une affiche qui nous montrait
04:13 une dimension parfois plus romantique ou plus d'action
04:16 ou plus de charme.
04:17 Sur certains films, on accentuait sur le côté charme érotique
04:20 des films.
04:21 Il y avait une différence entre, on va dire, le public des villes et la province ?
04:24 Oui, comme si le public de Paris ou des grandes villes
04:28 était un peu plus noble,
04:29 que les autres étaient peut-être un peu plus bourrin
04:31 et qu'il fallait y aller plus fort pour leur faire comprendre ce qu'était le film.
04:34 Mais ça a duré des années et sur beaucoup de films,
04:36 et ça fait évidemment la joie des collectionneurs,
04:39 parce que quand, pour un film, on arrive à voir les deux affiches,
04:41 on est super content.
04:43 En tout cas, ça fait deux choses extrêmement différentes,
04:45 mais on voit bien qu'on nous propose le film de deux points de vue différents.
04:48 Là, on a quand même le très méchant singe qui attaque les humains,
04:53 alors que là, on a le gentil singe avec Jessica Lange dans la main
04:57 qui se défend contre les attaques des humains.
05:00 Donc, c'est deux points de vue très différents pour un même film.
05:03 Bon, là, on est clairement dans les années 70
05:10 avec évidemment une affiche de Bruce Lee.
05:12 Alors, l'affiche est superbe.
05:18 - Ah oui. - C'est superbe.
05:19 C'est une merveille.
05:20 C'est-à-dire que le distributeur René Château a dit à son affichiste Jean Massy,
05:25 il faut faire de ce garçon qui est quasi inconnu encore, une star.
05:29 Il faut le montrer comme si c'était une légende, une star mondiale.
05:33 Il faut le magnifier.
05:34 Donc, il a vraiment cherché, dans le cadre, dans les codes couleurs,
05:37 dans la précision du...
05:39 C'est-à-dire que tout le personnage est vraiment symbolisé dans une attitude,
05:43 la musculature, la précision du dessin.
05:46 C'est pas des nunchakus, parce que ça, c'est dans une autre affiche,
05:49 mais les bars, on sait qu'on va avoir à faire un grand combattant.
05:52 Tout de suite, ça se voit.
05:53 C'est un des films qui a révélé Bruce Lee.
05:55 Et je crois que c'est un des films qui s'est le mieux exporté.
05:57 C'est vraiment ce film qui fait de Bruce Lee une star.
05:59 - Ah oui, oui. - Et du coup, je pense que c'est aussi pour ça
06:01 qu'ils ont autant mis son nom en avant.
06:03 C'est-à-dire que ce qui est amusant, c'est que si vous regardez cette petite peau,
06:07 c'est exactement celle qu'a Jean-Paul Belmondo dans ses films.
06:11 En haut de l'affiche, le fameux Belmondo.
06:13 C'est normal, puisque René Le Château est l'attaché de presse de Belmondo
06:18 et en l'occurrence, distributeur de Bruce Lee.
06:20 Donc, ils se sont rendus compte que quand même,
06:22 quand on met avec ce genre de lettrage le nom de la star en haut,
06:25 ça se remarque tout de suite et ça veut dire qu'on a affaire à une immense vedette.
06:29 - Mine de rien, ça montre aussi que ça y est, on commence un peu à starifier les acteurs
06:33 et que ça vient à l'argument marketing numéro un.
06:35 - Ça vient, évidemment.
06:37 Mais tout le monde ne l'a pas compris.
06:38 Alors, regardez, j'ai un petit truc dans la main, je vais vous montrer.
06:41 Parce que ce film Big Boss était déjà sorti en France quelques années plus tôt
06:46 dans l'indifférence générale.
06:47 Un peu comme un petit film de karaté, d'art martiaux de Hong Kong.
06:52 Voilà ce qui avait été fait sur la première affiche.
06:55 Le nom de Bruce Lee en tout petit, des photos pas vraiment lisibles,
06:59 genre des gens qui se battent entre eux.
07:03 Voilà le nouveau phénomène du film d'action.
07:05 Voilà ce qu'on appelle une affiche quand même bien ratée.
07:07 - Oui, ça fait un peu bâcler même le big, la typographie a changé.
07:11 - C'est pas terrible.
07:12 - Au niveau des acteurs, c'est mal détouré.
07:15 - C'est mal détouré, c'est un peu fait à la va-vite
07:18 parce que c'était considéré comme un petit film.
07:20 Et d'ailleurs, le film n'a pas marché.
07:22 Il se passe quoi cinq ans entre ces deux affiches ?
07:25 La première, le film, personne ne l'a vu.
07:27 Et je suis absolument convaincu que ces codes couleurs,
07:31 cet entourage et les attitudes de Bruce Lee et dans les autres films,
07:36 La furore de Vinck, La furore du dragon, Le jeu de la mort,
07:38 parce qu'elles ont toutes été déclinées de la même façon.
07:40 Je suis certain que les affiches de Jean Massy ont contribué à la naissance du phénomène.
07:45 Presque autant que le film lui-même.
07:46 - Et nous voici en 1981, devant une affiche mythique d'un film qui l'est tout autant,
08:00 Les aventuriers de l'Arche Perdue.
08:01 Vincent, pourquoi cette affiche, évidemment, elle est mythique ?
08:08 - Elle est mythique parce que d'abord, ce n'est pas l'affiche américaine,
08:12 qui est quand même nettement moins belle.
08:13 Enfin, ça, c'est une question de goût.
08:15 Mais les distributeurs, quand ils ont vu l'affiche américaine en France,
08:19 ils se sont dit on ne va quand même pas mettre ça pour un film aussi important.
08:22 Il faut quelque chose qui en montre un peu plus.
08:25 Et c'était quand même très souvent le cas aux États-Unis.
08:27 C'est un véritable tableau où on voit des scènes du film,
08:31 où on arrive à voir un certain nombre de petits détails
08:33 qui montrent quand même ce que peut être le film.
08:35 Et puis, la starisation du personnage central, son nom n'est pas très gros.
08:40 Mais enfin, c'est quand même lui qu'on voit et qui nous regarde dans les yeux.
08:43 Et puis, elle va préfigurer tout ce qui va se passer
08:45 sur les affiches des autres films de la saga.
08:47 - Moi, ce que j'aime, c'est qu'évidemment, il y a plein de détails,
08:50 plein de personnages secondaires.
08:51 On voit Marion ici, il y a les serpents, il y a la scène du camion.
08:55 Ça nous semble pareil, les fins un peu bande-annonce.
08:57 - C'est ça.
08:57 Il y avait un spécialiste qui s'appelait Jean Massy
08:59 qui montrait toutes les scènes clés du film.
09:02 Et on voyait la bande-annonce dans la salle.
09:04 Et en voyant l'affiche, on avait l'impression aussi d'une bande-annonce
09:07 avec les scènes les plus importantes, la fusillade, la poursuite automobile,
09:11 la jolie fille, etc.
09:13 Et c'est vrai que ça nous donnait quand même des codes sur l'ensemble du film.
09:16 C'est franchement l'affiche qu'on a envie de voler.
09:18 Jamais vous avez eu envie d'aller voler une affiche dans un cinéma
09:21 en disant "ça serait bien chez moi ou dans ma salle de bain".
09:24 Ça, c'est typiquement "Monsieur, vous la jetez pas,
09:27 je peux la récupérer quand le film passera plus".
09:30 D'ailleurs, je pense que c'est ce que j'ai demandé pour celle-ci à l'époque,
09:32 puisqu'elle est d'origine.
09:35 D'ailleurs, je ne sais plus qui avait dit, quel affichiste avait dit,
09:37 "pour moi, quand je prépare une affiche, la plus belle,
09:40 c'est celle que les spectateurs auront envie de voler à la fin du film".
09:44 Voilà, c'est celle qu'on a envie de garder pour soi.
09:46 - Et ce qui est notable, c'est cette phrase en haut
09:49 où on rappelle que du coup, c'est Spielberg qui a fait "Les Dents de la mer",
09:53 c'est Georges Lucas qui a créé le film, celui qui a réalisé "La Garde des Etoiles".
09:56 Et pareil, c'est les réalisateurs qui sont placés limite au-dessus des acteurs.
09:59 - Exactement. - Et ça, c'est quasiment plus aujourd'hui.
10:00 - Oui, oui. Alors, ça fait...
10:01 Alors, de temps en temps, avec Christopher Nolan,
10:03 aujourd'hui, on a quand même le réalisateur,
10:05 par le réalisateur d'Interstellar,
10:08 mais il faut avoir affaire à de très, très grosses pointures.
10:11 Et aujourd'hui, les réalisateurs, surtout aux États-Unis,
10:13 sont finalement tellement interchangeables que ce soit l'un ou l'autre, on s'en fout un peu,
10:16 on met quand même beaucoup plus en avant Brad Pitt ou Sharon Stone ou Margot Robbie,
10:21 Leonardo DiCaprio.
10:22 C'est vrai qu'il y a eu une époque où les réalisateurs avaient plus le dessus.
10:26 Aujourd'hui, les stars ont fait leur grand retour.
10:28 - Du coup, on va voir le troisième volet de la saga,
10:31 qui est Indiana Jones et la dernière croix de l'oeil.
10:33 - Oui, alors, je vous ai apporté ça,
10:34 c'est aussi pour faire un petit point sur les différents formats.
10:37 - OK. - Ça, c'est vraiment la fiche de film,
10:39 de cinéma par excellence.
10:41 - Format classique. - Celle qu'on voyait sur les frontons,
10:43 sous les vitrines de Plexiglas.
10:45 Et puis, il y avait un truc assez marrant dans les années 80,
10:48 avec la multiplication de ce qu'on appelait les multiplexes,
10:51 avec des très grandes et des toutes petites salles.
10:53 Il y avait dans ces nouveaux bâtiments beaucoup de portes en verre.
10:57 Et évidemment, les responsables de pub se sont dit
10:59 "Mais les portes en verre, ça serait quand même dommage
11:01 de ne pas en profiter, de les laisser transparentes".
11:03 Et ils ont fait ce qu'on appelle des pantalons,
11:05 c'est-à-dire des affiches rectangulaires à la taille des portes en verre,
11:08 qui permettaient de mettre de la pub supplémentaire sur les portes.
11:12 Et ça, c'est spécifique aux années 80-90.
11:15 - Je veux dire, ce format, du coup, n'existait pas avant les années 80-90 ?
11:18 - Alors non, très peu.
11:19 On en voyait un peu dans les colonnes Maurice, par exemple,
11:21 mais dans les très, très grandes villes.
11:23 Mais dans les cinémas, ça, ça s'est fait spécifiquement
11:25 avec plusieurs modèles, la plupart du temps.
11:27 - Moi, j'ai un souvenir, pour ceux qui m'ont connu dans les vidéoclubs,
11:30 forcément, il y avait forcément une affiche, tu m'as dit pantalon ?
11:33 - Un pantalon.
11:33 - Qui était toujours sur la porte.
11:35 - C'est vrai.
11:35 - Pour le film à la mode.
11:37 - C'est ça. Dans les vidéoclubs, c'est l'émergence, c'est la même chose.
11:41 Les vidéoclubs sont arrivés à peu près en même temps que les multiplex.
11:44 Et puis, de temps en temps, au fond, à droite, au fond du couloir,
11:46 on voyait ce qu'on appelle la petite, le petit modèle.
11:49 C'est une 60 par 40 qu'on pouvait trouver facilement pour habiller un petit peu.
11:54 Mais enfin, c'est assez inaperçu.
11:56 Ça ne fera pas pareil, évidemment.
11:58 La vraie affiche de film, c'est quand même ce modèle-là.
12:01 - J'aimerais revenir sur le troisième volet d'Indiana Jones,
12:05 parce que c'est l'illustrateur qui a fait, là, c'est de la Star Wars,
12:08 qui a fait le premier volet d'Harry Potter.
12:10 - C'est un des très grands.
12:11 - Voilà, Retour vers le futur.
12:12 Et donc, du coup, les autres volets d'Indiana Jones.
12:15 Donc, est-ce que toi, tu es sensible à son art ?
12:18 Comment ça se fait que cet homme est aussi populaire ?
12:21 Est-ce que tu peux en dire plus sur Bruce Rosan ?
12:23 - C'est un homme qui est vraiment le symbole de sa génération.
12:26 Il savait à qui il allait parler.
12:29 Et puis, il travaillait aussi, quand il travaillait pour Spielberg ou pour George Lucas,
12:34 on lui disait, voilà, notre cible, c'est ça.
12:36 Il faut que ça leur parle.
12:38 Retour vers le futur, par exemple,
12:39 c'était un film multigénérationnel qui devait parler à la jeunesse.
12:43 Il est évident qu'il fallait qu'il y ait la porte de la DeLorean.
12:45 Il fallait qu'il y ait la doudoune sans manche de Michael J. Fox.
12:50 Il comprenait très bien à qui il s'adressait,
12:52 comme c'était en plus un illustrateur méga doué.
12:55 Alors, je trouve qu'il y a, comme chez tous les affichistes,
12:58 des affiches plus réussies que d'autres.
13:00 Mais en tout cas, ça restera un des noms, évidemment,
13:03 symboliques de l'affiche américaine, c'est sûr.
13:06 - Moi, ce que j'aime beaucoup chez Bruce Rosan,
13:08 c'est vraiment les visages très bien éclairés.
13:10 En opposition, tu l'as dit, le regard du père sur son fils.
13:14 Est-ce que tu penses que Bruce Rosan, il a influencé les réalisateurs d'aujourd'hui ?
13:19 - Mais évidemment.
13:20 Je pense aux films un peu choral, où il y a 50 personnages,
13:23 les Marvel, les Disney Comics, etc.
13:25 - Mais bien sûr.
13:25 C'est-à-dire que les gens qui font ces films-là aujourd'hui,
13:28 qui font du cinéma aujourd'hui,
13:30 ils ont grandi avec ces affiches à lui et avec ses films.
13:34 Donc, fatalement, ça a imprimé les rétines.
13:36 Et puis, c'est d'une telle efficacité qu'on a envie de reproduire
13:40 mes versions 2021, ce qui était la quintessence d'une affiche des années 80 ou 90.
13:46 Donc, son influence est énorme, justement, dans ce côté multitude des personnages,
13:50 où il faut essayer de montrer tout le monde sans que ça fasse fouillis.
13:53 Lui faisait ça à merveille.
13:55 Je trouve quand même plutôt assez bien que pour des choses d'aujourd'hui destinées au futur,
14:00 on regarde un tout petit peu dans le rétroviseur
14:03 et comprenne ce qui a été fait de mieux,
14:05 en l'occurrence, ce genre de choses dans le passé.
14:15 Donc là, on a deux affiches.
14:16 On a le Spartacus de Kubrick de 1960.
14:19 Et à côté, on a le Spider-Man Across de Spider-Verse, qui est sorti en 2023.
14:28 Vincent, ces deux films avec une grande galerie de personnages
14:37 autour d'un personnage central, fort, Spartacus et Spider-Man.
14:40 Est-ce que tu vois des points communs ou des différences entre les deux ?
14:42 Ce que je vois, c'est que d'abord, il y a une même préoccupation pour l'affichiste,
14:45 c'est de montrer un maximum de personnages dans un film
14:48 dans lequel il y a beaucoup de personnages.
14:51 Comment montrer beaucoup de gens en un minimum de place sans que ça fasse fouillis ?
14:54 Là, on a les médaillons pour montrer les personnages principaux
14:57 et avec cette multitude de personnes qui se rebellent autour de Spartacus,
15:01 l'esclave qui veut retrouver sa liberté.
15:04 Et là, elle est pas mal fichue, cette affiche.
15:07 En dehors du fait que c'est maintenant des papiers qui sont brillants,
15:10 qui se froissent, qu'on peut jamais regarder véritablement bien
15:13 sous prétexte de faire du "shiny" comme on dit aujourd'hui,
15:15 du coup, c'est moins bien.
15:16 Là, il y a beaucoup plus d'enflamme.
15:17 C'est assez bien fichu parce que les personnages sont nombreux,
15:20 ils se détachent assez bien.
15:22 Mais, tout à fait franchement, quand on voit Spider-Man là, dans sa posture,
15:27 on a l'impression que son geste le plus fort, c'est de serrer le poing en tendant le bras.
15:31 Pardon, mais quand c'est Spartacus, il casse la chaîne, il casse le cadre,
15:35 la main sort de l'affiche.
15:37 Il me semble qu'il y a un petit peu plus de rythme dans le mouvement
15:40 que juste "je serre le poing".
15:44 C'est une affiche plutôt pas trop mal,
15:46 mais il y a beaucoup mieux à faire sur un sujet comme celui-ci.
15:50 C'est évident.
15:52 Une des plus belles de ces dernières années, c'est The Artist.
15:55 Là, The Artist, il y a vraiment de la composition, de la photo,
15:59 c'est à jouer sur les noirs, ou l'affiche du "Chant du loup", par exemple,
16:03 le film d'Adrien Baudry.
16:05 Ça va contre tous les courants commerciaux.
16:07 Un sous-marin dans le noir pour un film qui va sortir en plein hiver,
16:11 il fait nuit à 16h.
16:13 - Franchement... - C'est un gros casting.
16:15 Ah ouais, alors qu'on aurait pu mettre un portrait d'Omarsi avec celui de Mathieu Kassovitz.
16:20 Non, il y a quand même de temps en temps des gens qui ont du courage,
16:23 comme Notre-Dame brûle, par exemple, avec le dessin...
16:27 Où là, c'est carrément le dessin de Notre-Dame qui est en train de vaciller.
16:33 C'est vraiment une réussite aussi.
16:35 Il y a quand même encore un peu de créativité.
16:37 Mais de toute façon, les films sont un peu comme des hamburgers de consommation courante
16:42 qui se suivent les uns les autres.
16:44 Les affiches ressemblent un peu à ça, c'est de la consommation courante.
16:47 - Comment tu vois l'avenir pour les affiches au cinéma ?
16:49 Et qu'est-ce que tu penses de l'utilisation de l'intelligence artificielle pour les affiches ?
16:54 - J'ai hâte de voir comment elle va être utilisée.
16:57 Il va y avoir des abus, on va aller trop loin, on reviendra en arrière.
17:00 Et je suis persuadé qu'on va revenir avec de véritables affichistes pour faire de vraies affiches.
17:06 Même si dans les cinémas aujourd'hui, déjà, on a résolu le problème du papier,
17:09 puisqu'elles sont en général sur des écrans.
17:12 On n'en imprime quasiment plus.
17:14 Les films des plateformes n'ont même pas d'affiches.
17:16 Ils ont des vignettes, des visuels dans le meilleur des cas.
17:20 Tant qu'il y aura des salles de cinéma, il y aura encore des affiches.
17:22 Je suis très, très dubitatif et en même temps très curieux de savoir
17:26 ce qui va se passer avec l'intelligence artificielle.
17:28 Mais il y aura toujours des créateurs.
17:30 On disait qu'à un moment donné pour la musique, le vinyle était un support mort et enterré.
17:36 Je vois qu'aujourd'hui, il y a plus de vinyles que de CD.
17:39 Donc, on revient toujours aux choses qui sont valorisantes.
17:43 Et une belle affiche papier bien faite qui te donne envie d'aller voir un film,
17:48 on y reviendra rapidement.
17:50 On a fait un petit jeu.
17:51 On a justement utilisé une intelligence artificielle pour simuler deux affiches,
17:55 pour créer deux affiches.
17:57 Donc, je te montre celle d'Indiana Jones.
18:00 Tu peux dire ce que tu en penses.
18:01 Là, comme ça, tu découvres l'image.
18:03 Est-ce que pour toi, ça paraît...
18:05 Pour moi, ce que je vois là, c'est qu'il y a un univers.
18:10 Je serais Harrison Ford, je serais dessiné comme ça.
18:12 Je voudrais avoir le nom du dessinateur pour lui demander
18:14 si c'est vraiment son métier de dessiner comme ça.
18:17 Parce que là, on a l'impression qu'il a 120 ans.
18:21 Il n'a jamais eu une mâchoire comme ça.
18:22 On revoit l'affiche originale des Aventures et de l'Âge perdu.
18:25 Pour moi, c'est autre chose.
18:27 Mais c'est de l'intelligence artificielle.
18:29 C'est remarquable d'arriver à ça, par ce biais-là.
18:33 - Assez rapidement, surtout.
18:35 - Maintenant, je sais que je ne mettrai jamais ça chez moi.
18:37 - On en a fait une deuxième sur Harry Potter.
18:40 - Oui, alors là, ça respecte beaucoup plus les codes des affiches qui existaient.
18:47 C'est beaucoup plus respectueux, je trouve.
18:49 Et là, ça pourrait tout à fait être une affiche d'affichiste
18:52 et non d'intelligence artificielle.
18:54 C'est de l'intelligence artificielle, ça ?
18:55 - Oui.
18:56 - Ça, c'est plutôt bien foutu, je trouve.
18:58 - D'accord, donc t'es plutôt fan de la deuxième.
18:59 - Comme dans tous les systèmes, il y aura du bon, du mauvais, du moins bon.
19:03 Et puis, ça dépend du goût de chacun.
19:05 Après, tu craques pour Bruce Lee et d'autres te diront
19:09 « Mais c'est quoi ? Jamais de ça chez moi ! ».
19:12 C'est ce qui est aussi génial et passionnant dans le cinéma,
19:14 c'est que ce que tu vas adorer, je ne vais pas forcément aimer,
19:17 même si je crois qu'on a un petit peu les mêmes goûts.
19:19 Et le contraire, ça permet des discussions
19:22 et ça permet de faire des programmes vidéo.
19:24 - Et c'est déjà la fin de On décode.
19:27 C'était super cool, Vincent.
19:28 - Déjà ? C'est trop rapide, j'avais plein de choses à dire encore.
19:30 - Je sais, on en a pu parler 5 heures en plus.
19:32 Mais écoute, tu reviendras.
19:34 - Ok, merci.
19:34 - On fera un second numéro.
19:35 - Je reviendrai.
19:36 - C'était super bien.
19:37 J'ai adoré découvrir tous ses secrets.
19:38 On va mettre tous les liens de la chaîne YouTube de Vincent Popsinoche en description.
19:43 Regardez sa chaîne YouTube, il y a plein de secrets de cinéma,
19:45 plein de vidéos hyper intéressantes.
19:47 Merci beaucoup, beaucoup, beaucoup, Vincent, encore pour tes affiches.
19:51 - Merci pour les affiches, je ne te les laisse pas.
19:54 C'est-à-dire que je reprends.
19:56 Désolé, mais je suis obligé de repartir avec.
19:57 - D'accord.
19:58 - Moins amusant tout de suite.
19:59 - Moi, je pensais qu'on les gardait, mais je les ai repris.
20:01 En tout cas, merci à vous.
20:02 Laissez vos commentaires.
20:04 J'espère que vous avez aimé cette vidéo.
20:05 À très vite, ciao.
20:06 - Ciao.
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20:12 - Ciao.
20:13 - Ciao.
20:14 Merci à tous !
20:16 [SILENCE]