PAF : Analyses, décryptages et investigations sur les émissions télé !
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00:00 (Applaudissements)
00:10 Bonsoir, c'est Golen. Merci d'être là.
00:13 Bonsoir, c'est Golen qui va nous parler aujourd'hui, toujours dans l'actualité.
00:16 Toujours dans l'actualité. Je rappelle que cette petite séquence sérieuse,
00:21 pour objectif, ce que j'essaie de faire, c'est d'expliquer en des termes simples
00:24 des choses complexes dont on a entendu parler dans l'actualité.
00:28 À partir du drame terrible, d'ailleurs, on a une pensée pour les victimes,
00:32 tous ceux qui sont attaqués et assassinés par des fichiers S.
00:36 On a entendu beaucoup de choses, un peu de tout et n'importe quoi, parfois.
00:39 Genre, il faut mettre tous les fichiers S en prison,
00:42 ou genre, tous les terroristes sont des malades mentaux.
00:45 Donc, que disent exactement les textes ?
00:48 Moi, je ne suis pas là pour polémiquer, mais je vous vais expliquer exactement
00:51 comment c'est organisé, ce que signifie un fichier S,
00:55 qu'est-ce que c'est que ces fichiers et qu'est-ce que fait la psychiatrie
00:59 par rapport à ce type de problème.
01:01 Alors, d'abord, qu'est-ce que c'est qu'un fichier ?
01:03 Un fichier, c'est juste une liste. C'est une liste. C'est une liste de noms.
01:07 Donc, un fichier S se trouve sur cette liste d'une fiche qui s'appelle S.
01:11 Pourquoi S ? - Sécurité.
01:13 - Sécurité et même sûreté de l'État.
01:16 Et donc, dans ce vaste fichier, qui est plus vaste,
01:19 qui s'appelle le fichier des personnes recherchées,
01:22 que j'ai évoqué tout à l'heure, parce qu'autrefois, il a évolué.
01:25 - Est-ce que vous pouvez fermer votre gueule en coulisses ?
01:28 C'est un truc de ouf, on dirait qu'il y a un mec qui fait une prière, mon frère.
01:31 Excusez-moi, c'est Golen.
01:33 - Donc, dans ce fichier, il y a d'autres listes.
01:35 - Prouvez-le-moi.
01:37 - Il n'y a pas que les fichiers S. Il y a par exemple les fichiers J,
01:41 ça veut dire recherchés par la justice, les fichiers PJ, recherchés par la police,
01:46 les fichiers M, c'est le fichier des mineurs en fugue,
01:49 les fichiers V, les fichiers des évadés,
01:52 les fichiers IT, interdits de territoire,
01:55 ou les fichiers OQTS, ceux qui sont obligés de quitter le territoire français.
01:58 - Il y a aussi les fichiers E, les ex.
02:00 Bonjour, François Hollande, excusez-moi.
02:02 (Rires)
02:05 (Applaudissements)
02:08 - On a le droit de se détendre.
02:10 - C'est pas mal. - C'est pas mal.
02:12 - C'est pas mal, c'est Golen. - C'est pas mal.
02:15 - Mais surtout, ce qu'il faut savoir, c'est que depuis l'attentat du Bataclan,
02:19 il y a un nouveau fichier qui est le fichier des radicalisés à caractère terroriste.
02:25 Alors il a un sigle un peu complexe, c'est le FSPRT,
02:29 c'est-à-dire le fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste.
02:36 Donc c'est ce fichier qui est concerné.
02:38 Donc vous voyez, quand on parle du fichier S, en fait, c'est par facilité de langage,
02:43 parce que celui-ci est un peu plus complexe.
02:45 Et dans le fichier S, ce qu'il faut que vous sachiez, c'est qu'il n'y a pas seulement des radicalisés
02:49 ou des gens dangereux pour la sécurité, mais il y a aussi des militants contre les autoroutes,
02:56 il y a aussi des militants contre la destruction des forêts, il y a un peu de tout.
02:59 Pourquoi ? Parce que dans le fichier S, il n'y a pas d'obligation de suivi.
03:03 Donc c'est bien ce fichier-là dont je viens de vous parler,
03:06 de radicaliser à caractère terroriste, qui est le plus important.
03:10 Pourquoi ? Parce que contrairement au fichier S, il autorise le suivi,
03:14 c'est-à-dire la police a le droit de regarder ce que font les gens, de les mettre sur écoute, etc.
03:19 Donc d'assurer le suivi, ce qui n'est pas le cas du fichier S.
03:24 Et dans ce fichier déradicalisé, ils sont classés par catégories,
03:29 six catégories du plus dangereux au moins dangereux.
03:32 Donc vous voyez, c'est ce fichier-là qui est très important.
03:34 Et donc effectivement, si quelqu'un a été inscrit à tort uniquement dans le fichier S et pas dans celui-ci,
03:40 il n'a pas été suivi. Alors ce n'est pas toujours facile, il n'a pas été suivi.
03:44 Et surtout, contrairement au fichier S, il n'a pas pu être contrôlé ni pisté.
03:52 Dans ce fichier, combien il y a de personnes ?
03:54 Il y a 20 000 personnes dans ce fichier déradicalisé, dont 5 100 sont en lien avec le djihadisme,
04:02 c'est-à-dire ont été repérées comme ayant des liens,
04:04 ce qui n'est pas que leurs réseaux sociaux, les liens qu'ils ont, les échanges téléphoniques, etc.
04:09 Donc c'est ces 5 100 personnes qui aujourd'hui sont très dangereuses en France,
04:13 et dont 1 411 personnes en situation irrégulière.
04:17 Donc la première décision serait déjà d'expulser ces 1 400 personnes et de contrôler le suivi.
04:22 C'est ça le débat aujourd'hui politique.
04:24 Ce n'est pas la peine de polémiquer, mais c'est vraiment comment est-ce qu'on contrôle
04:28 beaucoup plus étroitement ces différentes personnes.
04:32 Juste pour l'histoire, autrefois ce fichier des personnes recherchées était considérable,
04:38 parce qu'il y avait 650 000 personnes.
04:40 C'était le temps des renseignements généraux, où tout le monde était fiché,
04:44 c'est-à-dire tous les opposants politiques, tous les syndicalistes, tous les militants associatifs,
04:51 tout le monde était dessus. François Mitterrand a été fiché, etc.
04:55 On était tous fichés. Et donc il y a eu de l'ordre qui a été remis dans ces atteintes à la liberté
05:00 pour se reconcentrer sur les différentes listes que je vous ai données tout à l'heure.
05:05 Alors ensuite, j'ajoute que ceux qui sont sur le fichier S, vous voyez que ce n'est pas le plus important,
05:13 c'est qu'au bout de deux ans, s'il n'y a pas eu de délit, leur nom disparaît de ce fichier.
05:17 Donc vous voyez, l'actualité parle du fichier S, mais c'est l'autre,
05:21 c'est le fichier des radicalisés terroristes qui est le plus important.
05:25 Deuxième grande question, on a entendu aussi dire finalement que les terroristes sont des malades mentaux.
05:32 Mais non. Si on dit ça, ça veut dire qu'on rentre dans la logique de l'excuse.
05:37 Et donc il y a eu d'ailleurs un communiqué des médecins psychiatres qui a été publié hier
05:43 qui redit bien aussi clairement les choses. Qui est responsable de quoi dans une société
05:47 et comment en effet on contrôle les gens dangereux et de quelle façon.
05:52 Car selon les études, dans les radicalisés, il y a entre 5 et 8 % de personnes qui présentent des troubles psychiatriques.
06:00 Pas plus. Même dans le cas horrible du procès auquel on assiste avec Fourniret, on ne dit pas qu'il est fou.
06:08 Et pourtant, ce qu'il a accompli est absolument horrible.
06:13 Et donc souvent, comme on ne comprend pas encore le terrorisme et qu'on ne sait pas l'anticiper,
06:18 on dit "ils sont fous" comme si c'était une excuse. Mais non, ça se retourne même.
06:22 Parce que du coup, on les déresponsabilise.
06:25 Et deuxièmement, on a entendu dire "mais finalement, il y a une faille, il faudrait pouvoir hospitaliser de force les gens".
06:32 Mais cela existe. Toute personne agressive peut être hospitalisée de force,
06:38 soit par un arrêté du préfet, soit par un arrêté du maire.
06:41 C'est-à-dire sans perdre le temps de passer devant un médecin ou devant la justice.
06:46 Et donc, l'hospitalisation de force est absolument autorisée aujourd'hui dans les textes.
06:53 Ça s'appelle l'hospitalisation sous contrainte pour toute personne agressive et violente.
06:58 Donc, quelles sont les causes ? Ensuite, la durée maximale de cette hospitalisation, c'est 12 jours.
07:06 Au bout de 12 jours, la personne qui a été hospitalisée de force dans un hôpital psychiatrique va être entendue par un juge.
07:13 Le juge va voir, en fonction aussi du certificat médical, si cette hospitalisation doit être prolongée
07:20 ou si au contraire, l'individu, parce qu'il y aurait eu une plainte contre lui, va passer devant la justice
07:24 et va avoir un autre protocole judiciaire, peut-être terminé en prison,
07:28 si effectivement les plaintes qui sont portées contre lui donnent lieu à cette condamnation.
07:33 Alors, pourquoi est-ce qu'il ne faut pas dire que tous les terroristes sont des malades mentaux ?
07:39 Je l'ai dit à l'instant parce que sinon, ça veut dire qu'ils ne sont pas responsables.
07:43 Et puis sinon, ça fait oublier les raisons pour lesquelles les terroristes passent à l'acte.
07:48 Pourquoi est-ce qu'ils passent à l'acte les terroristes ?
07:50 Par idéologie djihadiste ou par embrigadement, c'est-à-dire qu'ils ne comprennent pas ce qui se passe,
07:55 mais ils ont été embrigadés par un leader djihadiste ou parce qu'ils présentent des pathologies mentales.
08:00 Mais ça, on a vu que c'était quand même très, très marginal.
08:03 Donc, rendre responsables les psychiatres du terrorisme, non seulement ce n'est pas juste,
08:12 mais en plus, c'est dangereux parce que ça empêche d'agir sur les vraies causes du terrorisme.
08:20 Et l'amalgame entre terrorisme et maladie mentale détourne en fait des vraies solutions.
08:25 Donc, pour terminer, comme le ont dit les psychiatres dans leur communiqué,
08:30 le passage à l'acte des individus dangereux, parce que c'est de ça qu'il s'agit,
08:34 c'est le passage à l'acte des individus dangereux, les psychiatres sont confrontés absolument tous les jours.
08:40 Mais qu'est-ce qui se passe aujourd'hui ? Sur quoi il faudrait qu'on travaille collectivement ?
08:44 C'est que par rapport à ce qu'il y avait avant, il y a de nouvelles formes de radicalisation,
08:49 il y a des violences de masse qui nécessitent de nouveaux raisonnements et de nouvelles façons d'agir,
08:55 c'est-à-dire faire un travail de fond pluridisciplinaire pour trouver des solutions
09:00 et un suivi plus resserré sur les 5000 individus qu'on a identifiés tout à l'heure,
09:07 sans systématiquement les mettre en psychiatrie, mais au contraire, régler le problème de la violence.
09:14 Et enfin, une fois de plus, je pense que ce qu'il faut absolument dire aussi, c'est qu'il y a une telle pénurie de médecins,
09:22 un tel manque de moyens dans la psychiatrie, c'est tellement criant aujourd'hui qu'on peut même parler
09:28 de situations d'abandon et d'extrême précarité des hôpitaux psychiatriques,
09:34 et du faible nom de médecins tellement ils sont peu reconnus, je pense qu'on pourrait d'ailleurs leur rendre hommage aujourd'hui.
09:40 Et donc il y a vraiment une urgence aujourd'hui, voyez, indépendamment de la surveillance, de la répression
09:47 ou de l'expulsion des 1400 qui ont été identifiées, et du renforcement du suivi des autres,
09:53 c'est vraiment remettre à niveau la psychiatrie, car ce qu'on observe aussi,
09:57 et c'est sur un autre sujet qui a fait l'actualité, on y reviendra peut-être, dans les violences conjugales et dans les féminicides,
10:04 s'il y avait plus de lits d'hospitalisation en psychiatrie, et bien systématiquement on pourrait commencer par mettre
10:12 les maris violents qui vont devenir meurtriers parce qu'on les laisse chez eux, parce qu'il n'y a pas de solution,
10:16 et qu'on ne peut pas les incarcérer tout de suite, c'est de les mettre tout de suite en hospitalisation forcée dans un hôpital psychiatrique.
10:22 Donc de la remise à niveau des hôpitaux psychiatriques dépend beaucoup, beaucoup de la lutte contre les violences
10:30 que subissent aujourd'hui beaucoup trop de victimes encore.
10:34 Marc-Antoine, merci.
10:37 Du coup il ne peut plus plaisanter.
10:41 Merci Céguelen en tout cas. Vous avez peut-être une question ? Non, non, c'est bon, merci. Marc-Antoine, aucune.
10:47 Ben après ça, non, c'est bon.
10:49 Non, non, c'est bon.
10:51 Il a bien fait de faire sa blague avant.
10:53 Sa blague était sympa, franchement. Moi j'ai adoré la blague.
10:56 Vous voulez que j'aime Nicolas Sarkozy ? Mais quelle indignité de Nicolas Sarkozy devant Céguelen Royal.
11:03 Quand je vous regarde, j'ai l'impression de me voir, monsieur Alhouna. Vous êtes toujours là avec vos bras en train de faire des gesticulés comme ça.
11:10 Donc vous voyez.
11:12 Il est bon, franchement.
11:14 Casse-toi.
11:15 Il faut aller le voir.
11:17 C'est ce que je dis. Vous avez vu ?
11:20 Bravo Céguelen Royal, il ne faut pas le connurer. Merci Céguelen.
11:23 Merci beaucoup.
11:28 (Applaudissements)
11:29 [Musique]