Table ronde "Eau, mobilités urbaines… comment associer le public aux projets ?"
Salon des Maires et des Collectivités Locales - 22 novembre 2023
De nombreuses collectivités ou EPCI sollicitent volontairement la Commission nationale du débat public pour intervenir dans la concertation du public sur leur projet lorsqu’ils touchent à la transition énergétique ou écologique : eau, mobilité. Ces sujets sont très mobilisateurs pour le public et parfois sources de conflits.
Quels enseignements les collectivités tirent-elles de leur démarche sous l’égide de la CNDP ? Quelles conséquences ont-elles eu sur le déroulé de la concertation et sur ses résultats ? Cette table ronde présente le retour d’expérience sur plusieurs concertations.
Intervenant.e.s :
Marc Papinutti, président de la CNDP
Christian Métairie, maire de la Ville d’Arcueil
Nathalie Durand, garante de la CNDP
Bernard Gendre, président de la Commission locale de l’eau (CLE) Neste et Rivières de Gascogne
Anne-Isabelle Pardineille, garante de la CNDP
Animation :
Patrick Deronzier, directeur de la CNDP
Salon des Maires et des Collectivités Locales - 22 novembre 2023
De nombreuses collectivités ou EPCI sollicitent volontairement la Commission nationale du débat public pour intervenir dans la concertation du public sur leur projet lorsqu’ils touchent à la transition énergétique ou écologique : eau, mobilité. Ces sujets sont très mobilisateurs pour le public et parfois sources de conflits.
Quels enseignements les collectivités tirent-elles de leur démarche sous l’égide de la CNDP ? Quelles conséquences ont-elles eu sur le déroulé de la concertation et sur ses résultats ? Cette table ronde présente le retour d’expérience sur plusieurs concertations.
Intervenant.e.s :
Marc Papinutti, président de la CNDP
Christian Métairie, maire de la Ville d’Arcueil
Nathalie Durand, garante de la CNDP
Bernard Gendre, président de la Commission locale de l’eau (CLE) Neste et Rivières de Gascogne
Anne-Isabelle Pardineille, garante de la CNDP
Animation :
Patrick Deronzier, directeur de la CNDP
Category
📚
ÉducationTranscription
00:00 [Musique]
00:14 Nous allons vous présenter aujourd'hui deux expériences de participation citoyenne
00:19 qui ont été menées par des élus locaux
00:21 et qui ont été accompagnées par des représentants de la CNDP.
00:26 Ces deux expériences vont être chacune présentées dans un temps assez court,
00:31 on a un peu moins de 10 minutes pour vous les présenter chacune,
00:35 pour que nous ayons ensemble un temps de 15 à 20 minutes d'échange et de questions.
00:40 Voilà, c'est un petit peu comme ça qu'on a monté ce temps d'échange.
00:44 Sans plus attendre, j'ai présenté les invités qui sont avec nous aujourd'hui.
00:49 Et donc Marc Papinouti qui est président de la Commission Nationale du Débat Public,
00:54 également donc M. Bernard Jendre qui est le président de la Commission Locale de l'Eau
01:01 et qui va nous parler de la participation qu'il a mise en place avec le public
01:04 sur l'élaboration d'un SAGE, le SAGE Nest et Rivière de Gascogne.
01:09 Donc un SAGE c'est le Schéma d'Aménagement et de Gestion de l'Eau.
01:13 Il est accompagné donc de Anne-Isabelle Pardinelle qui peut lever la main,
01:19 qui est donc la représentante de la CNDP qui a travaillé sur cette mission.
01:23 Et puis la deuxième expérience qui nous sera présentée dans la foulée,
01:27 c'est celle de la refonte du plan de stationnement de la ville d'Arcueil.
01:32 Et j'ai le plaisir d'accueillir donc le maire d'Arcueil, M. Christian Mettéri.
01:36 Bonjour, merci.
01:38 Voilà, qui nous parlera de cette initiative et de cette participation du public
01:41 et qui a été accompagnée par Nathalie Durand,
01:44 donc garante de la Commission Nationale du Débat Public.
01:49 Voilà, sans plus attendre, je vais laisser la parole au président de la Commission Nationale du Débat Public
01:54 pour un mot d'accueil et qui vous dira pourquoi la CNDP a choisi d'être au Salon des Maires.
02:01 Bonjour, ça va. Bonjour et merci. Merci d'être là.
02:06 La CNDP c'est plus de 25 années de débats, de concertations, de conseils méthodologiques,
02:13 des concertations obligatoires ou facultatives pour des maîtres d'ouvrage,
02:18 pour des collectivités.
02:20 C'est 250 garants et garantes dont deux sont représentées là,
02:23 trois avec mon directeur général qui fait aussi le rôle de garant.
02:28 Notre rôle, c'est très simple,
02:31 c'est de permettre à des politiques publiques d'être confrontées au public,
02:35 et au public avec un X et au public avec un S.
02:39 On a en 25 ans beaucoup de méthodes, j'y reviendrai en conclusion.
02:45 On a beaucoup travaillé avec les uns et les autres,
02:48 et de toute manière, ceux qui en parlent le mieux,
02:50 c'est ceux qui nous ont utilisé, les collectivités territoriales.
02:54 Et je suis vraiment... Je remercie les deux représentants,
02:58 parce qu'on a eu l'idée de se dire, faisons pas un débat entre nous,
03:03 mais faisons un débat où les utilisateurs de la CNDP
03:07 en parlent le mieux avec les garantes.
03:09 Voilà, pas plus longuement, je vous laisse la parole.
03:14 -Oui, donc, M. Bernard Jaunt, peut-être une question
03:17 qu'on avait envie de vous poser, c'est sur votre témoignage sur le SAGE,
03:21 c'est de nous dire pourquoi, en fait, vous avez associé le public,
03:24 dans quel objectif.
03:26 Souvent, il y a beaucoup de concertations,
03:27 mais ça reste entre grands acteurs de l'eau.
03:30 Et puis, pourquoi vous avez souhaité être accompagné par la CNDP ?
03:34 -Bien, bonjour à tous. Merci, M. le président, pour votre invitation.
03:39 Donc, nous, un SAGE, sur l'Est et la rivière de Gascogne,
03:43 en vérité, le département du Gers a souhaité se lancer
03:46 dans cette opération, car l'ensemble des rivières
03:50 du département étaient sur une copie blanche
03:53 par rapport à la gestion de l'eau.
03:55 Donc, même si on savait qu'on avait peut-être plus de coups
03:58 à prendre que de remerciements,
04:01 on a décidé de partir là-dessus, de faire déjà une pré-étude,
04:06 et maintenant, on est en phase opérationnelle,
04:08 puisqu'on est, comme je disais souvent, à moitié nugué,
04:11 et c'est très bien engagé.
04:14 Donc, tout ça, pourquoi ?
04:15 Parce que, si je pense qu'on le voit sur la carte,
04:19 l'ensemble des rivières du Gers ne sont pas réalimentées
04:23 naturellement par les eaux qui sont stockées dans les Pyrénées.
04:27 Nous avons un plateau où sont les sources de nos rivières,
04:33 et ce plateau est quelques dizaines de mètres plus haut
04:37 que l'écoulement naturel des rivières pyrénéennes.
04:39 Donc, ce qui avait été décidé par Napoléon III,
04:42 sans faire d'histoire trop longue,
04:44 c'est de faire un canal artificiel qui va prendre l'eau en amont
04:49 dans les rivières naturelles, qu'est la Neste,
04:51 et l'amener artificiellement sur le plateau de l'Almazan
04:55 vers l'ensemble des rivières du Gers,
04:57 ce qui nous permet d'avoir de l'eau toute l'année,
05:01 même en période difficile, pour tous les usages.
05:05 Donc, lorsqu'on a créé ce SAGE
05:09 et cette commission locale de l'eau,
05:11 on a déjà souhaité mettre le plus de personnes autour de la table,
05:16 aussi bien, parce qu'on regroupe aussi départements,
05:20 de régions, donc de mettre l'Etat,
05:22 comme c'est obligatoire, autour de la table,
05:25 de mettre l'ensemble des départements,
05:27 les 2 régions, les syndicats de rivières,
05:30 les syndicats d'eau potable, les communautés de communes.
05:33 Donc, déjà, cela faisait beaucoup de monde.
05:35 On souhaitait avoir une clé à 40 personnes.
05:37 On s'est trouvé à 90, mais on ne le regrette pas du tout.
05:42 Et là, on a dit, lorsqu'on a fait nos premières réunions de terrain,
05:46 essentiellement avec les élus,
05:48 on s'est aperçu que même les élus ne connaissaient pas
05:52 le fonctionnement d'une clé, ne savaient pas ce qu'était un SAGE.
05:56 Et donc, il nous a fallu apporter la bonne parole.
06:00 Et cela nous a incité à se tourner le plus possible vers les citoyens.
06:05 Nous avons fait 17 réunions locales où le public était invité.
06:11 Et là, en allant aussi sur les marchés, en allant dans les collèges,
06:15 on a eu plus de 1 500 personnes qui ont répondu à notre appel.
06:21 Donc, on a eu tout cela, c'est bien,
06:23 mais on a eu l'impression que les gens allaient croire
06:26 que le département du GERS, à lui tout seul,
06:28 allait dire, voilà ce qu'on va faire.
06:31 Et ils disaient, mais ce qu'on vous dit dans les marchés,
06:33 est-ce que vous allez en tenir compte ?
06:35 Donc, c'est là qu'on a eu l'idée,
06:37 parce qu'on a vu aussi que cela se faisait autre part,
06:40 d'associer les garants, notamment Isabelle avec son collègue,
06:46 pour nous dire un peu comment monter ce débat citoyen,
06:49 comment le mener et surtout comment l'encadrer.
06:52 Et finalement, la participation des garants à l'ensemble des réunions,
06:56 aux réunions de la commission locale de l'eau,
06:59 nous a apporté ce qu'est dit dans votre terme,
07:06 une garantie, une garantie de reconnaissance
07:10 et l'impression pour le public
07:12 qu'on ne faisait pas ce que l'on voulait
07:14 et qu'on respectait l'ensemble des étapes,
07:17 qu'on allait au maximum vers les citoyens,
07:20 qu'on faisait rencontrer les citoyens dans des tables rondes
07:23 où on avait des utilisateurs de l'eau,
07:25 aussi bien le monde agricole
07:27 que les organisations environnementales
07:30 et que ces gens-là pouvaient très bien se parler
07:33 parce qu'on est un département rural et agricole
07:35 où, bien évidemment, l'irrigation a une part très importante
07:39 dans notre économie.
07:40 Voilà un peu la philosophie.
07:43 Donc cela s'est très bien passé, Isabelle en a parlé
07:46 et on rentre dans une autre phase
07:48 où on revient à nouveau sur le terrain vers les concitoyens.
07:52 Voilà, pour le moment, on n'a pas pris trop de coups.
07:56 Merci beaucoup de ce témoignage.
07:58 Du coup, effectivement, assez naturellement,
08:01 je vais me tourner vers Anne-Isabelle
08:03 qui était en charge pour la CNDP
08:06 d'apporter du conseil méthodologique
08:07 pour cette participation.
08:09 Le micro est ouvert, normalement ça fonctionne.
08:12 Vous étiez en charge d'apporter le conseil
08:13 et puis de suivre la transparence,
08:16 la sincérité de cette participation.
08:19 Qu'avez-vous préconisé ?
08:20 Comment ça s'est déroulé ?
08:22 Alors, merci à tous d'être là et à toutes.
08:26 Donc, nous avons accompagné cette concertation.
08:29 On a eu la chance d'avoir un calendrier
08:31 qui n'était pas contraint.
08:33 Donc, ça nous a permis de la préparer vraiment sérieusement.
08:36 On a eu plus près de six mois de préparation
08:39 pour cette concertation qui a duré trois mois.
08:41 On a pris la durée la plus longue
08:43 parce que vous le voyez, c'est un très grand territoire.
08:46 Ça représente le département du GER,
08:49 mais cinq autres départements pour partie,
08:52 660 communes, 31 EPCI.
08:56 Donc, vous imaginez le territoire.
08:58 Et ce qu'on voulait, c'était essayer de mailler le territoire
09:02 et d'aller au plus vite possible vers les citoyens.
09:06 Donc, le dispositif a été très important.
09:09 Il y avait un dispositif de base en numérique
09:14 qui nous a permis d'attirer beaucoup de réponses
09:17 à des questionnaires.
09:17 On a eu à peu près 500 ou 600 réponses à des questionnaires.
09:21 Et c'est un public qui est à peu près entre 25 et 60 ans.
09:25 On avait un petit peu peur au début déjà
09:27 qu'il y ait peu de participation,
09:29 mais on a été aidé par les conditions météo.
09:32 Je dois avouer que le batage médiatique
09:36 autour de la sécheresse nous a beaucoup aidé sur ce débat.
09:40 Donc, on a eu un été 2022 très sec
09:45 et un hiver 2022-2023 avec un déficit de neige
09:49 et quelques inondations sur la fin de la concertation.
09:51 Donc, les sujets étaient vraiment prégnants dans le public,
09:57 mais ça ne nous a pas empêché de dire qu'on avait peur
10:00 que ce soit une concertation uniquement d'agriculteurs,
10:02 puisque quand même le sujet agricole est très important
10:06 dans ces territoires, ou de retraités.
10:08 Donc, on a essayé dans nos préconisations,
10:10 puisque vous savez, les garants font une étude de contexte
10:13 avant tout travail de préconisation.
10:17 Et dans l'étude de contexte,
10:19 on s'est dit qu'il fallait aller vers les jeunes.
10:23 Et là, c'est vrai que le conseil départemental
10:25 a engagé une procédure de tutorat avec des jeunes,
10:29 des CFA et de BTS,
10:32 qui ont créé une maquette interactive
10:35 qu'ils sont eux-mêmes venus présenter
10:37 dans certains ateliers ou sur les marchés.
10:39 Ça a été très, très utile.
10:41 Et on a eu du coup beaucoup de jeunes dans les ateliers
10:44 et ça a permis de changer un petit peu le débat,
10:48 qui n'était plus un débat uniquement d'environnementaux
10:51 contre les agriculteurs ou des idées différentes.
10:55 Donc, on s'est tourné vers les jeunes grâce à ça.
10:58 Et ça, ça me paraît important.
10:59 Et ensuite, sur les réunions de restitution,
11:05 il y a aussi, on a fait des animations,
11:08 toute une journée d'animation autour de l'eau
11:10 avant la première réunion de restitution à Aoche.
11:13 Et là, ça a été les centres aérés,
11:14 les enfants qui sont venus, etc.
11:16 Donc, on a essayé de pallier au problème des concertations
11:20 qui sont souvent limitées à un même public
11:23 en essayant de mettre des procédés un peu plus innovants.
11:26 Et ça a été aussi très ludique
11:28 parce qu'on est allé vraiment dans les campagnes,
11:30 dans les toutes petites communes, faire des ateliers.
11:33 Et cette maquette qui était amusante à utiliser,
11:37 qui était vraiment très claire sur les phénomènes,
11:40 zone humide, inondation, etc.
11:42 Ça, c'est les animations de la dernière journée
11:46 de la journée de restitution.
11:47 Voilà, ça, c'était plutôt une forme...
11:50 Voilà, ça, c'est la première réunion de lancement.
11:54 Ça, c'est les ciné-débats.
11:55 On a eu pas mal de ciné-débats aussi.
11:58 Et vous voyez, donc, là,
11:59 ça, c'est des ateliers participatifs classiques.
12:02 Mais là, les réunions de lancement,
12:04 on a souhaité un débat inversé
12:06 puisque c'est quand même un sujet qui est très technique
12:08 et on n'a pas le même niveau d'information dans le public.
12:10 Il fallait donc quand même qu'il y ait une partie informative.
12:14 Même si on privilégie le délibératif,
12:16 il fallait que...
12:17 Il y avait aussi bien des techniciens, des élus
12:19 que vraiment des cimes-citoyens.
12:21 Donc, nous, on a souhaité que la réunion de lancement,
12:24 ce soit un débat inversé,
12:25 c'est-à-dire que les gens commencent à travailler sur des thématiques.
12:28 Et ensuite, on avait des experts météo,
12:31 experts agricoles, différents,
12:32 qui ont répondu aux questions.
12:34 On a essayé de ne pas asséner aux gens trop d'informations
12:37 sans qu'ils s'y réfléchissent.
12:38 Voilà, donc, c'est ça.
12:41 Le dispositif, je voudrais conclure en disant que
12:44 le dispositif a suscité la confiance
12:46 puisque on était de Garon, on a été très présents,
12:49 on a été sur les marchés,
12:51 et ça, c'était aussi important, les débats mouvant sur les marchés.
12:54 On a touché 550 personnes
12:56 qui sont venues ensuite répondre aux questionnaires
12:59 ou dans les ateliers
13:00 puisqu'on avait en général le marché, l'atelier le soir.
13:03 Et en parlant avec les gens,
13:05 on s'est aperçu que le dispositif, quand même,
13:07 suscitait vraiment la confiance.
13:09 Le fait qu'on soit complètement neutre,
13:12 qu'on ne soit pas ni l'assistant-maître d'ouvrage,
13:14 ni le maître d'ouvrage,
13:15 ça permettait aux gens de se sentir confiants
13:18 dans la procédure.
13:19 - Merci.
13:20 Merci beaucoup.
13:21 On va changer de territoire après cette première expérience
13:24 et on va passer sur un territoire
13:25 qui est beaucoup plus réduit en termes de superficie.
13:28 On va aller sur la commune d'Arcueil
13:32 pour faire quelque chose qui était très intéressant
13:34 et qui a suscité beaucoup de débats,
13:36 c'est la refonte du plan de stationnement.
13:38 Puisque vous allez nous expliquer,
13:39 vous étiez encore une des rares communes
13:41 où le stationnement est gratuit.
13:43 Je vous laisse la parole.
13:44 - Voilà, merci.
13:45 J'en profite, ça n'a rien à voir,
13:47 mais pour être très intéressé par l'opération précédente,
13:51 puisque je préside un syndicat de rivière,
13:53 on va bientôt procéder à la...
13:58 On va revisiter notre salle,
14:02 donc peut-être qu'on sera amené à solliciter à nouveau
14:05 la CNDP pour essayer rapidement de planter le décor.
14:14 Arcueil, ville d'un peu moins de 25 000 habitants
14:16 qui touche Paris,
14:18 qui a beaucoup de transports en commun
14:21 et qui a la particularité d'avoir un stationnement gratuit.
14:24 Donc vous imaginez bien,
14:25 avec la pression de l'île de France,
14:27 combien c'est compliqué.
14:29 Et donc nous avons décidé de travailler sur cette question
14:32 pour interroger,
14:34 le fait de savoir si on passait au stationnement payant.
14:39 Parallèlement à ça, dans notre programme municipal,
14:43 on a mis un effort tout particulier
14:45 sur la question de la démocratie participative,
14:50 et donc on a souhaité expérimenter
14:52 différentes formes de concertation, de participation.
14:56 Et on s'est dit que sur cette question de stationnement,
14:59 parce qu'on parle beaucoup de conventions citoyennes,
15:02 on allait mettre une convention citoyenne sur le stationnement.
15:05 Processus assez classique,
15:08 on décide d'avoir quatre citoyennes et citoyens de notre ville,
15:12 si possible représentatives, tirées au sort.
15:16 Et donc on va les faire travailler,
15:18 on s'était donné un peu moins d'une année,
15:21 avec un objectif sur un sujet
15:23 qui est quand même un sujet des fois un peu sensible,
15:25 un peu vif,
15:28 essayer d'obtenir une solution qui pourrait faire consensus,
15:32 ou à défaut de consensus,
15:34 qui ne ferait pas trop d'opposition.
15:37 Et puis on a eu,
15:39 c'est moi qui ai eu cette idée-là,
15:40 j'ai dit pourquoi on ne solliciterait pas la CNDP
15:44 en n'y croyant pas ?
15:46 Parce que je disais, c'est quand même un petit sujet,
15:51 quand on les voit s'occuper de sujets très importants,
15:54 on n'aura jamais de réponse.
15:55 Eh bien si, on a eu une réponse positive,
15:58 Nathalie Durand nous a accompagnés tout au long de ce travail,
16:03 et je la remercie, et je vous remercie collectivement.
16:07 Alors comment ça s'est passé ?
16:10 Première étape,
16:12 il faut trouver les participants à cette convention citoyenne.
16:19 On s'est dit, nous on ne saura pas faire,
16:22 les bons esprits nous ont conseillés,
16:24 on va prendre une société spécialisée
16:26 qui va gérer ça et nous assurer
16:29 qu'on aura bien nos 40 citoyennes et citoyens.
16:35 Ça n'a pas marché tant que ça,
16:37 on n'en a pas eu tant,
16:38 et peut-être qu'on aurait mieux fait de le faire nous-mêmes,
16:41 mais voilà, c'est comme ça.
16:42 Ensuite, deuxième étape assez classique,
16:45 il faut positionner le problème,
16:48 parce que stationnement gratuit, stationnement payant,
16:51 on voit bien sur le principe ce que ça veut dire,
16:53 mais il faut quand même un peu de travail technique, d'analyse.
16:57 Donc on s'est fait accompagner par le CREMA,
17:00 que beaucoup d'entre vous doivent connaître,
17:02 et donc on a travaillé pour essayer d'analyser,
17:05 ça commence par des questions simples,
17:07 combien il y a de place dans la ville,
17:09 combien il y a de voitures,
17:10 combien de voitures extérieures,
17:11 enfin quels sont les dispositifs existants.
17:15 Et donc tout ce travail s'est fait,
17:18 sous l'œil avec l'objectif d'essayer,
17:23 alors de former les conventionnés
17:26 pour qu'ils connaissent mieux le problème,
17:27 et en même temps en permanence d'associer,
17:30 sous des formes diverses, les habitants de la ville.
17:34 Ce débat s'est animé,
17:38 il s'est animé au point de se cristalliser,
17:45 et avec, voilà,
17:51 j'allais dire, le débat s'est intéressant,
17:55 à condition que ce soit un débat,
17:56 et qu'on n'ait pas des a priori,
17:59 et on doit dire, c'est la situation,
18:01 c'était comme ça,
18:03 le débat n'a pas pu être serein.
18:06 Et donc dans une telle situation,
18:09 sur un sujet qui cristallise très vite,
18:13 les conventionnés se sont trouvés sous la pression
18:17 d'une partie de la population,
18:19 et ce n'est pas facile à vivre,
18:21 donc ils ont quand même travaillé,
18:23 il y a eu des réunions publiques
18:24 qui étaient un peu houleuses,
18:28 de mon point de vue,
18:30 injustes vis-à-vis des personnes
18:33 qui s'engageaient pour la ville pour travailler,
18:36 et ça n'a pas permis,
18:39 c'était notre objectif,
18:40 ça n'a pas permis que se dégage
18:42 un consensus suffisamment large dans la ville,
18:45 il y a eu une majorité de la convention
18:48 qui a promu une solution,
18:51 qui était la solution payante,
18:53 mais ce n'était quand même pas unanime,
18:56 c'était avec des discussions,
18:58 donc, et l'intérêt de ce genre de choses,
19:00 c'est d'avoir des solutions consensuelles,
19:04 en conséquence de quoi,
19:05 avec le conseil municipal,
19:07 nous avons décidé qu'on ne pouvait pas
19:09 retenir la décision
19:11 parce qu'elle n'était pas assez largement approuvée,
19:14 nous avons mis en place un référendum
19:17 d'initiative locale,
19:19 qui a bien marché,
19:20 presque 20% de participation,
19:22 c'est un beau succès,
19:24 et je vous laisse deviner quel est le résultat,
19:28 environ 80% des électrices et des électeurs
19:32 qui ont voté contre le stationnement payant,
19:36 on aurait pu le savoir avant de faire l'opération,
19:40 mais je pense que c'est intéressant,
19:42 moi j'en tire deux expériences,
19:45 pour être rapide,
19:46 la première des expériences,
19:48 c'est que même si on ne met pas en place
19:49 le stationnement payant,
19:51 difficile de mettre en place des choses
19:52 qui ont une telle opposition,
19:54 n'empêche que ça fait réfléchir,
19:56 et on modifiera quand même,
19:58 sans passer au piément,
19:59 la façon dont se fait le stationnement,
20:02 et j'en reste avec une interrogation,
20:05 est-ce qu'une convention citoyenne
20:08 sur un périmètre aussi réduit,
20:10 avec des conventionnés
20:12 qui sont trop sous la pression des habitants,
20:15 est-ce que c'est une bonne solution ?
20:18 En tout cas, on est content de l'avoir expérimenté,
20:20 je ne sais pas si on le referait aujourd'hui,
20:22 mais en tout cas, on apprend beaucoup de choses,
20:25 et je terminerai par là,
20:27 l'apport de Nathalie Durand était extrêmement positif
20:32 dans son accompagnement,
20:34 apportant aussi des fois un peu de calme et de sagesse,
20:36 là où la tension et les exagérations pouvaient arriver.
20:42 Merci beaucoup, merci M. Mettéri,
20:44 et donc peut-être Nathalie Durand,
20:46 sur cette expérience qui était un petit peu sportive,
20:49 mais il y a toujours beaucoup de choses,
20:51 des gens ne sont pas toujours d'accord,
20:53 qu'est-ce que vous pourriez nous signaler
20:55 comme point d'attention
20:56 pour si des personnes ici
20:58 vous laissent lancer dans une même expérience ?
21:01 Alors bonjour à tous,
21:03 donc peut-être trois éléments
21:05 que je mettrai vraiment en avant,
21:08 d'une part sur la convention citoyenne,
21:12 la question finalement d'informer le plus tôt possible
21:16 dans la participation de le public
21:18 sur qui participe à cette convention citoyenne,
21:21 parce que parfois ça peut amener des petites frustrations
21:25 qu'on ne sait pas dès le départ sur la typologie,
21:29 mais au-delà de ça,
21:30 donc on a eu quand même une participation très riche
21:33 sur la convention citoyenne,
21:36 avec à la fois des temps d'information,
21:40 des temps de visite sur le terrain,
21:43 des temps d'atelier pour produire,
21:46 et puis également avec les habitants,
21:48 il y a eu bien sûr les échanges
21:50 qui ont donné lieu à des questionnements,
21:53 mais c'était des temps très courts sur les ateliers,
21:55 et le reste c'était des temps de production,
21:59 donc on a eu 7 journées pour les conventions citoyennes,
22:04 6 ateliers et puis 2 réunions publiques,
22:09 et en fait sur ces temps des ateliers participatifs,
22:13 on travaillait notamment avec de la cartographie par quartier,
22:17 et c'était vraiment très participatif, très productif,
22:21 donc l'approche qu'a souligné M. Le Maire,
22:24 c'est-à-dire convention citoyenne et habitant,
22:27 c'est aussi très intéressant parce que l'un se nourrit de l'autre,
22:31 même si on n'arrive pas à la fin,
22:33 effectivement comme ça a été souligné en consensus,
22:36 mais il y a 2 rapports qui ont été produits,
22:39 un rapport pour la convention citoyenne,
22:42 un rapport pour les habitants,
22:43 et qui ont été rendus, pardon,
22:47 finalement, enfin ces 2 rapports ont été remis au Conseil municipal,
22:52 qui ensuite a pris la décision.
22:55 Donc ça c'était vraiment un premier point,
22:57 peut-être le deuxième point sur lequel je voudrais insister également,
23:01 tout à fait au début,
23:03 la mairie d'Arcueil avait beaucoup travaillé aussi
23:06 sur le dispositif de concertation,
23:10 et donc j'ai fait une analyse de contexte,
23:14 et ensuite j'ai produit un avis méthodologique
23:18 pour justement essayer de renforcer certains points,
23:23 notamment cette articulation,
23:26 et également un autre point que je voudrais mettre en avant,
23:29 donc la note méthodologique,
23:31 vous pouvez la trouver sur le site du débat public,
23:35 et également un autre point qui me semble vraiment important,
23:38 c'est l'information du public au préalable,
23:41 et donc là aussi j'avais fait une préconisation
23:44 et un accompagnement pour la ville d'Arcueil,
23:48 notamment sur le dossier de concertation,
23:51 c'est-à-dire de quoi parle-t-on, quel est le contexte ?
23:55 Donc ça a été dit, on parle du refondre d'un plan de stationnement,
23:58 mais pas que, de la mobilité, de la transition écologique,
24:03 que fait la ville sur ces thématiques,
24:05 politique de mobilité, politique de transition écologique,
24:12 et puis également dans ce dossier de concertation,
24:14 on pourrait retrouver les éléments sur la concertation,
24:19 la concertation, ses objectifs,
24:21 de quoi voulons-nous débattre avec le public,
24:24 mais également du dispositif de concertation en tant que tel,
24:29 et comment peut-on y participer.
24:31 Donc je dirais que, évidemment,
24:35 tout ne se passe pas dans un fleuve tranquille,
24:38 mais évidemment il y a eu quand même beaucoup de production,
24:41 et puis surtout je voudrais souligner que l'équipe du projet,
24:47 c'est-à-dire à la fois les techniciens,
24:48 monsieur le maire et les élus, ont été d'une grande écoute
24:53 et on a pu ajuster le développement,
24:57 enfin le déploiement de cette concertation au fur et à mesure,
25:01 en fonction des besoins.
25:02 Donc c'était une expérience très riche.
25:04 Merci.
25:05 Merci. Merci à tous pour ce témoignage.
25:09 Voilà, on va vous laisser la parole maintenant
25:11 pour une vingtaine, une petite vingtaine de minutes,
25:13 pour que vous puissiez poser les questions aux intervenants.
25:17 Voilà, donc n'hésitez pas.
25:21 Moi j'avais peut-être une première question,
25:23 sinon, ah bon, pour monsieur Jendre,
25:26 je voulais savoir si les parties prenantes,
25:28 qui font partie du SAGE,
25:31 comment ont-ils accueilli votre initiative d'aller vers le public ?
25:33 Est-ce qu'ils se sont-ils délégitimés
25:36 dans leur rôle de représentants du public, en fait ?
25:41 Non, non, pas du tout, pas du tout,
25:44 parce que déjà le fait d'avoir mis un nombre important de personnes
25:50 au sein de la clé a permis que tout le monde soit représenté,
25:54 que les collectivités locales gardent toute leur importance
25:58 dans cela et surtout les communautés de communes,
26:06 donc sont les présidents des syndicats de rivière,
26:09 des syndicats d'eau potable,
26:10 nous avons fait des réunions chez chacun d'entre eux
26:14 et c'est eux-mêmes, les élus locaux,
26:17 qui ont présenté cette, où nous étions, bien sûr,
26:20 ont présenté cela, ont dirigé les débats,
26:23 donc ils ont fait de suite redescendre au cœur des citoyens,
26:27 mais en gardant l'autonomie, donc on n'a eu aucun souci
26:31 et que ce soit les 6 départements pareils.
26:33 Et là, ce que vous voulez souligner, c'est que l'État est présent,
26:37 mais l'État n'est pas celui qui dirige.
26:42 Et chez nous, c'est le préfet Dujers qui pilote le comité de bassin,
26:48 mais il est présent en clé, mais en aucun cas il dirige,
26:53 ou au contraire, il veut plutôt s'informer que diriger.
26:57 Merci.
26:58 Bonjour, Florent Guignard.
27:00 J'avais une question pour le monsieur le maire d'Arcueil.
27:02 Je voulais savoir, ceux qu'on appelle souvent les publics éloignés,
27:06 ceux qui ne viennent pas spontanément aux réunions publiques
27:09 ou dans les consultations,
27:10 comment est-ce que vous êtes allés les chercher
27:12 et qu'est-ce qui avait été mis en place pour ça ?
27:15 Merci beaucoup.
27:17 Il n'y a pas de miracle.
27:23 Ce n'est pas parce qu'on met ce dispositif là
27:26 que les publics éloignés vont venir plus facilement.
27:30 Donc on essaye de faire de la communication,
27:35 on essaye de trouver des relais d'informations.
27:42 C'est un sujet qui n'est pas forcément facile
27:45 parce que les publics les plus éloignés,
27:49 c'est souvent des publics qui n'ont pas de voiture
27:53 et qui donc sont peu intéressés.
27:56 Ça fait partie des débats en général.
27:59 En même temps, on fait un débat sur notre plan vélo,
28:02 il n'y a que les cyclistes qui viennent travailler sur le plan vélo.
28:06 Enfin, si on remplace une voie de stationnement par une voie vélo,
28:10 ça concerne tout le monde.
28:12 Mais ce sont les publics.
28:14 Et là, c'était quand même essentiellement des gens
28:17 qui venaient parce qu'ils avaient une voiture
28:20 et parce qu'ils s'interrogeaient.
28:21 Donc on n'a pas trouvé de solution miracle.
28:23 On a essayé de passer par les corps intermédiaires.
28:25 On a des comités de quartier.
28:27 Donc on a essayé de les...
28:29 Bon, mais on n'a pas révolutionné la chose
28:32 sur ces publics d'accès plus compliqués.
28:35 N'hésitez pas. Voilà une autre question.
28:41 Bonjour, c'est aussi pour le maire d'Arcueil.
28:49 Comment vous avez...
28:54 Pardon, j'ai perdu le...
28:56 Oui, si. Est-ce que vous n'avez pas regretté,
28:59 finalement, la question que vous avez posée ?
29:02 Est-ce que c'était une question par oui ou par non
29:04 qu'il aurait fallu poser ?
29:05 Ou est-ce que vous prenez votre responsabilité d'élu
29:09 et vous décidez de passer aux payants,
29:12 mais vous discutez avec les gens sur les modalités
29:15 pour voir ce qui le rend acceptable,
29:18 ce qui facilite en fait l'acceptation de la chose ?
29:22 Donc voilà, c'est une question parce que du coup,
29:24 vous vous retrouvez dans une situation
29:26 où vous ne pouvez pas mettre en œuvre
29:27 ce que vous souhaitiez faire.
29:30 C'est toujours compliqué quand on prend une décision
29:34 sous une forme de prise de décision, justement.
29:37 Bon, quand 80% des électeurs
29:42 ont dit non au stationnement payant,
29:43 de toute façon, ça doit nous interroger sur,
29:48 je pense, on n'a pas réussi à faire prendre conscience
29:51 que la voiture, ce n'est pas forcément l'avenir du futur,
29:54 mais c'est comme ça.
29:56 Voilà, aujourd'hui, on va en rester comme ça,
30:00 on va quand même modifier un certain nombre de choses.
30:03 Oui, même quand la Convention citoyenne
30:07 nous a en gros trois quarts dit non,
30:10 à peu près trois quarts favorables au stationnement payant,
30:13 un quart favorable à ne pas mettre en place de stationnement,
30:17 on aurait pu tout à fait considérer
30:20 qu'il y avait trois quarts qui avaient voté ça
30:23 et que le Conseil municipal se décide de mettre en place.
30:30 Moi, je n'ai pas porté cette solution-là
30:33 parce que je pense qu'il faut travailler.
30:35 On s'était fixé un objectif d'avoir une solution consensuelle,
30:39 on ne l'a pas eu, on fait trancher les habitants.
30:42 Peut-être que ce n'est pas ce que j'aurais préféré,
30:44 ce n'est même pas la solution que j'aurais préférée,
30:47 mais c'est comme ça.
30:48 Il faut aussi prendre en compte que quand on...
30:50 Voilà, citoyennes et citoyens,
30:54 ils apprennent aussi.
30:56 Et on a déjà eu pas mal de gens qui sont venus nous voir,
31:01 nous dire c'est dommage qu'on n'ait pas passé au stationnement payant,
31:04 même certains qui ont dit finalement,
31:05 j'ai réfléchi, j'ai voté contre, j'aurais dû voter pour.
31:08 Donc, ça sert d'apprentissage
31:11 et j'imagine bien que dans quelques années,
31:14 on reviendra le sujet dans un contexte
31:17 qui sera un contexte sans doute très différent
31:20 et puis on avancera.
31:21 Mais il faut arriver aussi,
31:23 parce que le problème de la démocratie participative,
31:26 ça ne veut pas dire que tout doit se faire par référendum,
31:29 mais il faut aussi écouter.
31:31 Je n'ai pas une réponse absolue à votre question.
31:35 Merci.
31:37 Une question de monsieur.
31:38 Oui, bonjour.
31:39 Samuel PINON, je suis un ancien élu rural.
31:43 J'avais une question, par exemple, le département de La Manche
31:46 qui vient de décider de transformer,
31:49 c'est un peu un lien un petit peu avec le vélo et la voiture,
31:51 qui vient de décider de transformer sa petite voirie départementale
31:56 en voie verte de façon un petit peu autoritaire
31:58 et peut-être un petit peu contre les lois en vigueur.
32:02 Est-ce qu'à l'échelle d'un département,
32:04 ça pourrait être l'occasion d'une future mise en place d'une CNDP locale ?
32:12 Sur cette question, est-ce qu'on transforme la voirie secondaire en voie verte,
32:16 sachant qu'on casse le concept de voie verte,
32:18 parce qu'une voie verte, normalement, il n'y a pas de voiture.
32:19 Mais là, les riverains, bien sûr, auraient le droit de rentrer chez eux.
32:22 Mais alors, qui va contrôler les riverains qui rentrent chez eux
32:25 avec les copains le samedi soir et tout ?
32:27 C'est un vaste débat qui est riche.
32:30 Alors, peut-être pour le président de la commission.
32:32 Alors, en général, ce sont les maîtres d'ouvrage.
32:35 Donc là, si c'est une route, c'est le département de La Manche
32:38 qui, s'il le souhaite, peut nous saisir.
32:40 Il y a d'autres modes de saisine,
32:42 mais on passerait au stand à voir toute la documentation.
32:45 Je résume, c'est plutôt 60 députés, sénateurs.
32:48 Donc là, on n'est pas exactement dans le même sujet.
32:51 Le deuxième point, vous l'avez cité aussi,
32:54 après, c'est le partage de l'usage de cette voirie.
32:57 Et ça, c'est tout un débat, surtout sur les voies vertes,
33:01 par rapport aux riverains.
33:03 Mais tout ça se travaille.
33:05 Donc, voilà, la CNDP est parfaitement ouverte
33:08 à recevoir une saisine du département de La Manche
33:11 ou de tout autre département ou collectivité
33:13 par rapport aux voies vertes et aux mobilités douces.
33:18 C'est une de mes vies anciennes que je connais très bien.
33:20 -Allez-y. -Monsieur.
33:24 -Bonjour. Merci pour ces échanges.
33:27 C'est très intéressant.
33:29 Oui, que ce soit sur le sujet de l'eau ou du stationnement,
33:33 il y a un lien fort avec la transition écologique.
33:35 C'est un sujet qui peut être mal compris par les citoyens.
33:38 Et je me posais la question sur comment vous faites
33:40 pour que tout le monde ait un niveau d'information suffisant
33:43 pour prendre ensuite les bonnes décisions ?
33:45 Je pensais notamment aux ateliers que vous avez évoqués.
33:47 Quels ateliers vous avez mis en place
33:49 pour que les citoyens comprennent bien les différents sujets ?
33:52 Merci.
33:53 -Donc, ça a été très simple,
33:58 puisqu'on a commencé par deux grandes réunions publiques
34:02 largement diffusées par la presse.
34:05 À la fois sur Roche, mais également sur Haro,
34:07 parce que l'eau vient du département voisin.
34:11 Là, déjà, on a vu ça à Lecomble.
34:14 Et ensuite, dans les réunions géographiques, pareil,
34:18 on a invité tout le monde associatif,
34:21 les chambres consulaires.
34:22 Et c'est là qu'on a certainement gagné notre débat citoyen,
34:28 notre participation citoyenne,
34:29 c'est localement faire réunir des gens qui se connaissent,
34:33 qui ont une utilisation de l'eau complètement différente.
34:37 Et là, lorsqu'on associe des gens différents,
34:40 utilisant différemment de l'eau,
34:42 autour d'une table de 10, 12 personnes,
34:45 et qu'on fait comme ça, une dizaine de tables,
34:47 les gens ont pu se parler,
34:50 connaître les problèmes des uns et des autres.
34:53 Et c'est comme ça que petit à petit,
34:55 on a réussi notre confrontation citoyenne,
34:58 qui n'a plus été une confrontation,
35:00 mais qui a été un débat d'échange,
35:02 qui ensuite, et tout ceci,
35:03 est remonté vers la commission locale de l'eau.
35:06 Et même sur les marchés,
35:08 il suffisait de mettre nos bandes de rôle,
35:11 de demander aux gens, pour vous,
35:12 quelle est la priorité sur l'eau ?
35:14 Est-ce que c'est l'eau potable ?
35:15 Est-ce que c'est l'environnement ?
35:17 Est-ce que c'est l'utilisation de l'eau ?
35:21 Est-ce que c'est l'eau qui se vérifie ?
35:24 On a été peut-être surpris du classement,
35:26 parce que pour nous,
35:28 c'était peut-être pas celui qu'on avait imaginé.
35:30 Mais ça nous sert aussi dans la réflexion.
35:34 - Alors, peut-être, on va juste quand même...
35:38 Peut-être non, plutôt donner la parole,
35:39 excusez-moi, sur l'expérience d'Arcueil.
35:42 - Je voulais juste rajouter un point
35:43 sur l'information préalable.
35:44 Ça me paraît un point très important,
35:46 que chacun soit au même niveau.
35:48 Et là, c'est vrai qu'il y avait chaque fois
35:51 un point technique qui était fait à chaque réunion,
35:54 qui n'était pas long,
35:55 parce qu'il ne faut pas non plus embêter les gens.
35:57 Et puis, il y avait le dossier de concertation,
35:59 et tous les documents qui étaient sur le site aussi,
36:01 qui permettent aux gens d'acquérir une culture
36:04 avant de venir aux ateliers, aux réunions.
36:08 Et en concertation continue,
36:09 la première réunion qu'on est en train de monter,
36:12 c'est une réunion justement
36:15 où il y a beaucoup de technicité,
36:18 mais qu'on va présenter comme un préalable
36:21 pour la participation ensuite à la concertation continue,
36:24 pour que justement, il y ait un niveau de connaissance
36:27 qui soit à peu près égalitaire.
36:29 Et ce que vous disiez, M. Jean,
36:30 me paraît important,
36:31 c'est qu'il y avait un mélange des genres dans les ateliers,
36:35 et que les questions, parfois,
36:36 trouvaient la réponse par le voisin de table, etc.
36:39 Et ça, c'était super.
36:41 - Sur Arkeuil, peut-être, si vous voulez réagir aussi,
36:42 parce que le sujet était quand même assez compliqué.
36:44 Vous avez présenté de la réglementation, etc.
36:46 C'était assez technique, finalement.
36:49 - Alors, il y a des questions techniques,
36:50 puis il y a des questions d'orientation politique,
36:53 et j'ai l'impression que des questions,
36:55 en tout cas, quelques-unes reviennent.
36:58 Est-ce qu'il faut forcer les choses ou pas ?
37:01 Et je pense que dans un certain nombre de domaines,
37:04 les mentalités évoluent.
37:07 Les habitants, comme les élus,
37:10 pas forcément à la même vitesse,
37:11 et je ne sais pas qui va le plus vite,
37:13 mais donc, il faut forcer les choses,
37:16 et savoir jusqu'où on force.
37:19 Et donc, on ne concerte pas.
37:21 Par exemple, sur les questions de la place du vélo,
37:25 on concerte moins pour faire des voies plus vertes,
37:32 par exemple, pour rester dans le domaine de l'eau.
37:36 On a redécouvert une rivière enterrée.
37:39 Pour ça, là où il y avait une voie en double sens,
37:43 on a transformé cette voie en double sens
37:45 pour qu'elle vienne en sens unique,
37:47 pour récupérer la moitié de l'espace
37:50 pour que la rivière dispose d'espace suffisant.
37:54 Bon, on n'a pas,
37:56 je vous avoue qu'on n'a pas concerté là-dessus,
37:58 parce que je pense que si on avait fait un vote,
37:59 je ne suis pas sûr que là non plus, on l'aurait gagné.
38:02 Donc, des fois, il faut savoir porter des ambitions,
38:06 les mettre en œuvre.
38:07 En même temps, la question de débattre et de convaincre
38:10 est une question importante.
38:11 Donc, il y a des équilibres à trouver.
38:13 On essaye à chaque fois de trouver le bon équilibre.
38:16 Est-ce que c'est le bon équilibre ?
38:17 Est-ce qu'à la fin, on grette ?
38:19 Ben, on ne sait pas toujours.
38:22 Voilà, j'ai vu deux mains levées.
38:24 Je propose qu'on prenne les deux questions ensemble
38:26 pour une réponse ensuite en même temps.
38:30 Allez-y.
38:31 Oui, bonjour.
38:33 Vous parlez beaucoup de concertation.
38:35 On sait que la concertation, c'est sur du temps court.
38:38 Ce qui est intéressant aussi avec le débat,
38:40 c'est qu'il y a des choses qui sont mises en œuvre derrière
38:42 qui, justement, ont pas ce côté temps long.
38:45 Comment vous avez fait sur vos différents projets ?
38:47 Alors, peut-être moins à recueil,
38:48 parce que c'est du on-off un peu,
38:51 mais sur un projet plus long,
38:52 comment vous continuez à informer les citoyens
38:55 qui ont participé et de faire en sorte qu'ils soient pas frustrés
38:58 parce que non visibilité ou non action derrière
39:01 et que du coup, ça vous permet aussi
39:02 de porter votre message d'action publique ?
39:05 La deuxième question ici, monsieur.
39:09 Merci.
39:10 Ma question s'adresse plutôt au président de la CNBP.
39:14 Ce serait donc de savoir s'il y a des critères
39:17 de recevabilité d'une saisine ?
39:21 Et puis, est-ce que la saisine doit être faite par une PCI
39:27 ou par une commune, éventuellement ?
39:31 Vous êtes maire d'une petite commune en Bretagne.
39:37 Bien, comment, monsieur le président ?
39:39 D'accord, merci.
39:41 Donc, nous, on est sur un temps long de concertation.
39:45 Puisque ça fait déjà plus de trois ans
39:47 qu'on a commencé à réfléchir à notre stage,
39:50 on est en pleine...
39:52 Je vous disais tout à l'heure, au milieu du guet,
39:55 mais on a encore deux ans avant que cela aboutisse
39:58 et arrive à l'enquête publique.
40:00 Donc, cette concertation va continuer
40:02 tout le temps qu'il faudra.
40:04 Et ce qu'on nous a demandé, c'est...
40:07 On a publié un calendrier,
40:08 mais certains des acteurs nous ont dit,
40:10 mais si on n'a pas fini nos réunions géographiques
40:15 de concertation qu'on va mener,
40:17 si on n'a pas fini à telle date,
40:19 est-ce qu'on pourra prolonger, en faire d'autres ?
40:22 Mais bien sûr, il n'y a pas de barrière de temps,
40:25 il n'y a pas de barrière légale de fin de concertation.
40:30 Donc, et on le voit, chez nous,
40:34 lorsqu'on a fait nos réunions publiques,
40:36 les associations nous ont ensuite demandé
40:39 de venir projeter le film sur la Neste dans les cinémas,
40:43 de venir expliquer notre démarche.
40:45 Et là, c'était encore un panel de citoyens différents,
40:49 mais surtout, on a fait de l'instruction civique,
40:52 parce que nous, le système Neste, on le connaît,
40:55 parce qu'on l'a vu à l'école il y a 50 et quelques années.
41:01 Mais les citoyens d'aujourd'hui, même les élus d'aujourd'hui,
41:04 disent, oui, ça existe, mais on ne sait pas comment ça fonctionne,
41:06 à quoi ça sert, comment c'est géré.
41:08 Et ce sage, on l'a surtout besoin
41:11 parce que la Neste naturelle va vers la Garonne
41:16 et va soutenir l'étiage de la Garonne
41:18 et donc assurer l'eau potable et toute l'eau pour la ville de Toulouse.
41:24 Donc, on se dit, si on n'est pas régulateur de tout ça, nous aussi,
41:28 l'eau, elle viendra peut-être un petit peu moins vers le Gers.
41:30 Il suffit d'appuyer sur un bouton
41:32 et vous avez des vannes qui se ferment.
41:34 Donc, c'est aussi pour garantir la ressource en eau
41:38 et l'usage de l'eau qu'on a créé ce sage.
41:43 - Je voudrais juste répondre à un point technique à la dame.
41:47 C'est prévu par la CNDP, c'est-à-dire qu'il y a une consultation préalable
41:50 qui est entre 15 jours et 3 mois.
41:52 Là, on a pris 3 mois, on l'a préparé 6 mois, je vous ai expliqué.
41:56 Et il y a la possibilité, à la suite de ça,
41:58 de faire une consultation continue qui est aussi encadrée par la CNDP.
42:04 Il suffit au maître d'ouvrage de demander à ce que le...
42:07 On était deux garants, mais après, il n'en reste plus qu'un.
42:11 Qu'un garant continue à accompagner le maître d'ouvrage
42:13 et l'assistant maître d'ouvrage
42:15 pendant les années qui vont arriver avant l'enquête publique.
42:21 Donc, il y a un continuum de la consultation.
42:24 - Merci beaucoup.
42:25 On va se diriger vers la fin.
42:27 Et donc, je vais passer la parole peut-être d'abord pour la réponse
42:30 de Marc Papinuti à la question posée.
42:32 Et puis après, pour la conclusion.
42:34 - En deux temps, très rapidement.
42:36 Toute commune peut saisir la CNDP, toute commune, toute PCI,
42:41 toute EPT en Ile-de-France,
42:43 à toute collectivité dans tous nos échelons.
42:46 Je dirais que le SAGE en est la preuve aussi.
42:50 Il y a d'autres échelles géographiques.
42:52 Il y a des problématiques qui sont des échelles très grandes,
42:54 des problématiques qui sont des échelles communales.
42:57 Je voulais dire aussi que, contrairement à tout ce qu'on peut imaginer,
43:00 nous sommes gratuits, c'est-à-dire une autorité indépendante
43:04 qui paye les rémunérations des garants.
43:08 Donc, ce n'est pas une intervention.
43:09 Alors après, il y a des fois besoin d'AEMO,
43:11 comme on dit pour certains nombres de sujets.
43:13 Mais l'essentiel, c'est d'abord de monter avec le garant.
43:16 Et entre le garant et le rempontant de la collectivité,
43:19 de monter la confiance et de problématiser, dirions-nous,
43:23 ou de trouver la manière de bien parler.
43:26 Et je le dis très sincèrement avec plusieurs objectifs
43:30 qui sont rappelés derrière.
43:31 Mais en tout premier lieu, c'est d'accéder au public,
43:34 de l'écouter, de lui permettre de prendre une position
43:38 et de lui rendre compte de ce qu'on a pris ou ce qu'on a fait.
43:41 Et ça, je dirais, c'est dans l'ADN de la CNDP pour tous les publics.
43:47 Alors, on peut aller insister un peu plus en disant
43:49 "tous ne sont toujours pas concernés".
43:51 C'est ce qu'on appelle, nous, des fois, dans notre jargon,
43:54 le concernement.
43:55 Mais la réalité, c'est que c'est beaucoup plus fort qu'on ne croit.
43:58 C'est-à-dire que si on atteint les publics,
44:00 ils s'expriment et ils donnent un avis aux élus,
44:04 aux représentants démocratiquement élus.
44:07 La démocratie participative peut parfaitement réagir
44:11 et informer et donner des positions.
44:14 Je voulais juste dire aussi, si nous sommes là,
44:16 c'est la première fois que nous sommes à cette grande réunion des maires.
44:22 Nous avons un stand en complément dans le hall 4 à côté.
44:27 Ça va être le stand D44.
44:29 Mais on a même le logo CNDP qui flotte au ciel,
44:32 juste prêt à s'envoler.
44:34 Et évidemment, vous avez toutes les documentations,
44:37 les méthodologies, des documents aussi plus profonds
44:41 sur la manière de faire la participation,
44:43 d'animer la participation, des petites fiches.
44:46 Et des collaborateurs de la CNDP, ainsi que certains garants et garantes
44:51 seront là pour vous répondre sur toute la période du salon.
44:55 Et franchement, à voir les questions qui ont été posées,
44:57 en vous remerciant bien entendu, les garantes et vous, les élus.
45:02 Je suis extrêmement fier que nous ayons été là à l'approche
45:06 de la démocratie classique et auquel nous avons des moyens de vous aider.
45:13 C'est le plus important de vous aider à faire cette participation
45:16 vis-à-vis des citoyens, des grands publics et des publics
45:19 et d'y attacher tous les publics.
45:22 Merci à vous.
45:24 Merci.
45:25 (Applaudissements)
45:28 (Musique)
45:31 (Musique)
45:34 (Musique)
45:37 ♪ ♪ ♪
45:40 Sous-titres réalisés para la communauté d'Amara.org