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00:00 On vous donne la parole ce matin, Théo H, parole aux usagers des gares.
00:03 Oui, des gares autour desquelles parfois se concentre une certaine misère et des problèmes
00:08 de délinquance, d'incivilité, de propreté aussi, notamment à Grenoble où des riverains
00:13 et des commerçants lancent une pétition.
00:14 Venez témoigner sur France Bleu Isère.
00:16 Est-ce que vous vous sentez en sécurité autour et dans les gares et notamment celle de Grenoble ?
00:22 Quel problème est-ce que vous avez rencontré ? Venez nous le raconter.
00:25 On aura Françoise dans quelques instants au 04 76 46 45 45.
00:29 Et pour discuter avec nous ce matin, Alexis Busseau.
00:31 Bonjour Monsieur Busseau.
00:32 Bonjour.
00:33 Merci d'être avec nous.
00:34 Vous êtes chef et propriétaire du restaurant L'Inattendu.
00:37 Vous êtes l'un des initiateurs de la pétition dont je parlais à Grenoble, pétition pour
00:42 je cite "mieux vivre et travailler dans le quartier de la gare".
00:45 Qu'est-ce qui vous a poussé, Monsieur Busseau, à lancer cette pétition ?
00:48 Alors depuis 2012, j'ai acheté ce restaurant, L'Inattendu, au 52e du Félix Vialet.
00:56 Depuis 2012, c'était un quartier sans aucun problème.
01:00 Enfin, il y avait aussi quelques petits problèmes, mais ce n'était pas récurrent, c'était
01:05 mineur.
01:06 Et depuis 2019, ça a commencé à se dégrader.
01:10 Il y avait des gens un petit peu alcoolisés.
01:13 Après, il y a eu le Covid.
01:16 2020-2021, on est revenu donc travailler.
01:19 Et là, depuis le Covid, vous avez vu une dégradation ?
01:22 Oui, tout à fait.
01:23 Depuis le Covid, une grosse dégradation, beaucoup de gens alcoolisés dans les rues
01:28 qui agressaient les gens en journée ou en soirée également.
01:33 Moi, j'ai sorti plusieurs alcooliques de mon restaurant.
01:37 J'essaye d'être respectueux avec ces gens-là et d'essayer d'instaurer une sorte de respect
01:44 pour pas qu'ils viennent nous embêter.
01:46 Le dialogue est possible ?
01:47 Le dialogue est possible lorsqu'ils ne sont pas alcoolisés.
01:50 Par contre, lorsqu'ils le sont, le dialogue n'est vraiment pas possible.
01:54 On essaye de les faire partir ou alors on est obligé d'appeler la police.
01:58 Dans ces cas-là, ça devient incontraignant pour travailler, puisque je fais beaucoup
02:03 de social actuellement.
02:04 L'impact sur votre activité, vous le ressentez ?
02:08 Franchement, non.
02:09 On ne peut pas dire que je le ressens.
02:12 Simplement, je ne peux plus exploiter ma terrasse l'été.
02:16 C'est un manque à gagner, j'imagine ?
02:18 Oui, tout à fait.
02:20 J'ai de la climatisation à l'intérieur, donc les gens jouent le jeu, ils viennent.
02:25 Je leur remercie tout à fait de continuer à venir.
02:30 Et venez encore nombreux.
02:32 Même s'il n'y a pas la terrasse.
02:35 Pour l'instant, ce n'est pas la plus belle terrasse de Grenoble, mais elle mérite d'exister.
02:39 Elle est là et on devrait pouvoir l'exploiter.
02:42 Ça, c'est sans aucun problème.
02:43 On va revenir dans un instant plus en détail sur les conséquences de cette situation.
02:48 On file d'abord aux standards de France Bleu et Isère.
02:50 Oui, parce qu'on vous pose la question.
02:51 Est-ce que vous vous sentez en sécurité dans le quartier de la gare de Grenoble ?
02:54 Nous avons Françoise qui est à Grenoble, qui est avec nous.
02:56 Bonjour Françoise.
02:57 Bonjour.
02:58 Et justement, pour vous, la réponse serait plutôt non.
03:00 En fait, l'insécurité, je pense qu'on ne tient pas suffisamment compte du quartier de la gare.
03:09 Tout converge, on a tous les moyens de transport, c'est multimodal.
03:13 Ce sont les gares, les taxis, les trams, les cars, les trains.
03:17 Et en fait, des milliers de personnes circulent toute la journée, et assez tard d'ailleurs, dans ce quartier.
03:24 Donc, on ne voit pas beaucoup de sécurité, on ne se sent pas forcément protégée.
03:30 Et c'est un quartier où beaucoup de choses convergent.
03:33 Donc, l'insécurité, oui, d'autant que c'est assez mal éclairé maintenant.
03:37 On a diminué le système d'éclairage.
03:40 Dans les rues adjacentes, on ne se sent pas forcément en sécurité.
03:43 Donc, on rentre rapidement chez soi.
03:45 Et je comprends les commerçants, notamment, que ce soit ses amis à Slorenne,
03:49 qui se sont bien dégradés, parce qu'ils ont installé, évidemment, des chiens, des personnes.
03:56 Bon, elles sont là, c'est sûr que c'est assez malheureux et triste.
04:00 – Françoise, selon vous, c'est un problème de présence policière,
04:04 ou de misère qui s'est installée là ?
04:06 – Un peu des deux, parce que le quartier de la gare, c'est particulier.
04:11 Comme je vous le dis, il y a des milliers de personnes chaque jour qui circulent.
04:14 Donc, il faut en tenir compte. Et il n'en est pas tenu compte.
04:18 Donc, pas assez, effectivement, de police mobile.
04:22 Je ne sais pas, on ne les voit pas beaucoup.
04:23 De temps en temps, c'est vrai qu'il y a un véhicule qui est stationné,
04:26 mais ça s'arrête à cela.
04:29 – Pas assez de présence policière, selon vous, Françoise.
04:32 Merci beaucoup de nous avoir appelés sur ce misère.
04:35 Votre réaction, M. Busseau, est-ce que vous trouvez
04:39 que les policiers ne sont pas assez présents ?
04:41 Ou est-ce qu'il y a une présence policière ?
04:42 La mairie, en tout cas, dit qu'elle est en lien avec la police nationale
04:47 et que la présence policière a été renforcée ces derniers mois.
04:50 Est-ce que vous le constatez sur le terrain ?
04:52 – Alors absolument, la présence policière s'est accentuée ces derniers mois.
04:56 D'ailleurs, il y a beaucoup moins de soucis.
04:59 Il fait froid aussi, donc les gens sont un petit peu partis dehors
05:04 et se réfugient à l'intérieur, notamment dans la laverie, par exemple,
05:07 qui est en face de chez moi.
05:10 – Oui, s'il passe des choses pas très… enfin, on ne peut pas trop le raconter.
05:15 – Pas à cette heure-ci en tout cas, mais effectivement,
05:18 des problèmes d'hygiène, direons-nous.
05:22 – Mais à chaque fois que j'avais des soucis d'incivilité devant mon restaurant
05:28 ou à l'intérieur de mon restaurant, la police est toujours intervenue quand il fallait.
05:33 – D'accord.
05:33 – Ça, je tiens à le signaler.
05:35 – C'est important de le dire aussi.
05:37 – Oui, c'est important, parce qu'ils sont là pour nous protéger, déjà.
05:41 Moi, j'y crois, et puis j'ai vécu, c'est mon expérience.
05:46 – Mais ça n'améliore pas les choses ?
05:47 – Pour l'instant, non, ça n'a pas amélioré les choses,
05:50 depuis 2019 à aujourd'hui, sauf ces derniers mois,
05:54 depuis qu'on est intervenu, depuis qu'on fait référence au groupement
06:00 Partenariat opérationnel, au GPO, grâce à monsieur Jérôme Agas,
06:06 qui est un délégué Cohésion Population Police, ou Police Population, peu importe.
06:11 En fin de compte, lui, c'est le lien entre nous, la population, et commerçants.
06:17 Et il est venu, et il nous a aidé à rencontrer les élus,
06:20 parce que sinon, on était déjà intervenu avec Morgane, le gratin dauphinois,
06:26 et Claire, avec l'Institut Barbillon.
06:30 – Qu'on a entendu, effectivement, dans le dernier journal.
06:32 – Voilà, et…
06:35 – On va revenir dans un instant sur la volonté politique,
06:38 parce qu'effectivement, il y a une question de ce côté-là.
06:40 – Il est 7h52, vous pouvez bien sûr nous appeler pour répondre à cette question,
06:45 est-ce que vous vous sentez en sécurité dans le quartier de la gare,
06:48 de Grenoble notamment ?
06:50 Alors, on a juste un avis, un commentaire de Corinne,
06:52 qui nous dit qu'en fait, elle nous dit "moi, je passe rapidement,
06:54 donc je n'ai pas le temps de me rendre compte si c'est dangereux ou pas",
06:57 et il y a ce côté-là aussi, donc vous pouvez venir témoigner maintenant
07:00 au 04 76 46 45 45.
07:02 – Et j'aimerais vous faire entendre, Alexis Busseau, un témoignage,
07:05 celui de Stéphane Gémani, conseiller régional d'opposition,
07:08 fondateur du SAMU social de Grenoble,
07:10 lui aussi s'est exprimé sur cette situation à la gare de Grenoble.
07:13 Écoutez.
07:14 – Les personnes qui sont dans cette situation ne trouvent pas d'accueil
07:18 leur permettant de sortir de leur situation,
07:21 soit liées aux sorties d'hôpitaux psychiatriques sans avoir forcément de lieu.
07:26 Beaucoup de personnes sans-abri se retrouvent également
07:28 avec la promiscuité de la rue.
07:30 Il manque tout simplement une volonté politique
07:33 d'avoir certains lieux d'accueil de façon à pouvoir accueillir et traiter
07:37 les différentes pathologies sociales qui se trouvent dans la rue.
07:40 – Il manque une volonté politique, dit Stéphane Gémani,
07:42 pour lutter contre la misère concrètement.
07:45 Vous, est-ce que vous sentez un soutien politique ?
07:47 Vous êtes en lien, vous le dites, avec la mairie, notamment.
07:50 Est-ce que vous sentez un soutien politique suffisant là-dessus ?
07:53 – Alors jusqu'à présent, non.
07:55 Voilà, très clairement, puisqu'on a déjà fait une action en 2021-22
08:00 quand on voyait les dégradations.
08:03 On n'a pas été du tout entendus.
08:05 – Il y a une réunion pourtant ce soir avec la mairie de Grenoble ?
08:08 – Oui, mais rien à voir.
08:09 Là, je vous parle de ce qui s'est passé avant, en 2021-2022.
08:13 Là maintenant, grâce à Jérôme Agass, on a été entendu.
08:17 En fait, il me semble qu'on a été entendu.
08:19 On a été reçu par l'adjudant de la police au commissariat.
08:23 On a eu Olivier Bertrand qui est venu nous voir,
08:26 monsieur Confesson.
08:27 – L'élu de quartier, monsieur Bertrand.
08:29 – Voilà, l'élu de quartier, du secteur 1.
08:32 Et donc apparemment, ils ont pris à bras-le-corps le problème,
08:37 parce que, grâce à, je répète, à monsieur Jérôme Agass, merci.
08:41 – Et vous en attendez quoi de cette réunion, notamment ce soir avec la mairie ?
08:44 Il y a par exemple une proposition de toilettes publiques dans le secteur ?
08:48 – Alors oui, parce qu'il y a beaucoup de problèmes
08:51 où les gens urinent dans la rue et devant le restaurant aussi, des fois.
08:55 Donc voilà, bon maintenant ça c'est un petit peu terminé, puisqu'il fait froid.
09:00 Je ne voudrais pas faire fuir les clients non plus.
09:03 Et c'est un sentiment d'insécurité et ce n'est pas dangereux, en fin de compte,
09:08 parce que moi, je travaille, je me suis jamais fait agresser,
09:12 sauf verbalement par ces gens qui sont alcoolisés.
09:15 – Donc l'étalement de la détoilette publique, c'est une bonne chose ?
09:21 – Pour la volonté politique, moi je ne peux pas me permettre de dire qu'il n'y en a pas,
09:27 par contre tout ce que j'ai pu voir, c'est que depuis 2012 ça se dégrade.
09:31 On a déjà essayé de dialoguer avec les élus, ça n'a pas fonctionné.
09:36 Là ça fonctionne grâce à la cohésion population police.
09:42 Voilà, donc j'espère, moi j'attends de cette réunion des solutions.
09:47 Oui, pourquoi pas les toilettes publiques, mais bon, ça engendre peut-être d'autres problématiques.
09:54 Moi je suis restaurateur et je ne peux pas me permettre de dire quoi que ce soit là-dessus.
09:58 Je n'ai pas de solution à apporter, c'est plutôt à nos politiques, puisqu'ils sont élus,
10:04 donc ils doivent faire un travail sur le bien-être de notre ville et surtout de notre quartier.
10:11 Je vais être un petit peu égoïste, puisque je travaille là.
10:14 Et donc c'est important pour nous, en plus mon restaurant il est dans un guide gastronomique,
10:20 donc il faut qu'il y ait une bonne image quand même dans ce quartier, comme il y avait avant.
10:25 – On entend vos attentes, en tout cas et votre espoir aussi, M. Busseau.
10:28 Merci beaucoup d'avoir été notre invité ce matin, belle journée, merci.

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