Avec l'arrivée de l'hiver, les virus refont leur apparition. Les médecins et personnel médical alertent d'une recrudescence de pneumopathies, avec le nombre de cas qui flambent. Le Covid, par exemple, a augmenté de 24% en une semaine.
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00:00 Des virus, des bactéries et des microbes. Avec nous pour en parler, on a tout ce qu'il faut.
00:08 Si on veut tomber malade, c'est ce matin. Benjamin Rossi, infectiologue au centre hospitalier Robert
00:13 Ballanger en Seine-Saint-Denis, merci d'être avec nous ce matin face à Bruno Félusse,
00:17 vous êtes pharmacien à Levallois-Perret dans les Hauts-de-Seine. Mais d'abord, Rachel Docteur,
00:21 on va avec Serge Smadja, vous êtes médecin généraliste, secrétaire général de SOS
00:27 médecins. On dit que les virus de l'hiver, les microbes de l'hiver sont là. Vous le constatez
00:33 d'ores et déjà dans votre cabinet, docteur ? Oui, dans notre réseau SOS médecins, on constate que
00:39 comme chaque année à cette époque, nous voyons des infections respiratoires et effectivement
00:46 aujourd'hui, les virus habituels de l'hiver sont là, à savoir la bronchiolite, le covid et la grippe
00:56 et peut-être on dira un mot de ces pneumopathies amicoplasmes. Je crois qu'il faut en dire un mot
01:00 tout de suite en fait, parce que c'est ça la nouveauté, n'est-ce pas ? En fait, cette année,
01:05 on a depuis le covid, on a ces trois virus qui diffusent habituellement et donc c'est le nouvel
01:11 hiver et qui est difficile à gérer à l'hôpital et je pense pour la médecine de ville également.
01:14 Mais là, cette année, on a une épidémie d'infection pulmonaire amicoplasme pneumoniaire qui est une
01:20 bactérie qui donne des pics épidémiques mais cette année, c'est une épidémie comme j'en ai jamais
01:26 vu moi pour ma part, avec aussi bien dans son intensité, donc le nombre de cas qu'on voit,
01:31 que dans la gravité des cas qu'on peut avoir puisque c'est une bactérie normalement qui
01:34 est associée à des pneumopathies qui ne sont pas graves. Là, nous, on a eu des transferts en
01:38 réanimation d'enfants puisque ça touche surtout les enfants sur des cas particulièrement graves
01:43 d'amicoplasme. Mais le symptôme, c'est quoi chez les enfants ? Alors en fait, c'est une bactérie
01:47 qui donne des infections pulmonaires. Donc le premier des premiers symptômes, c'est des tracos
01:51 bronchites. Donc c'est difficile de faire dans les virus respiratoires qu'on voit en ville la
01:55 différence entre les différentes infections ORL qu'on peut avoir. Et puis, la PCR amicoplasme
01:59 pneumoniaire n'est pas remboursée en ville, donc ce n'est pas toujours simple de tester. Et il peut
02:05 y avoir des symptômes associés. Nous, on a eu des transferts en réanimation sur des guillemets
02:09 barrés associés aux amicoplasmes. On a eu des encéphalites. On a des anémies hémolytiques
02:13 qui peuvent avoir lieu. On a des hérites polymorphes. C'est une bactérie qui est connue,
02:18 qu'on sait traiter. C'est une bactérie qui est connue, qu'on sait traiter. Actuellement,
02:22 le niveau de résistance aux antibiotiques en France n'est pas très élevé, mais on voit que
02:26 l'épidémie qu'a connue la Chine sur le mycoplasme a fait qu'ils ont eu une souche qui est devenue
02:29 très résistante aux antibiotiques. Donc, elle est capable de devenir résistante aux antibiotiques.
02:33 En général, les choses se terminent bien, mais c'est vrai que c'est inhabituel d'avoir une
02:37 bactérie. Donc, c'est traitable aux antibiotiques. Il y a de l'antibiotique ? Pour l'instant,
02:42 il n'y en a pas. Comment ça, il n'y en a pas ? On a une rupture d'antibiotiques depuis quelques
02:46 mois, quelques années. Et aujourd'hui, en période hivernale, comme on vient de dire,
02:49 il n'y a rien. On en a quelques-uns. Les pharmaciens sont approvisionnés, mais surtout,
02:54 on est contingenté sur les médicaments. Et je m'aperçois que pour les traitements de pneumopathie,
02:58 et surtout pour cet hiver, on manque d'antibiotiques pour les enfants. Et il est là le problème. On n'a
03:03 pas de sirop antibiotique. Donc, on ne sait pas comment faire. On arrive à en avoir quelques
03:07 boîtes, mais on n'arrivera pas à répondre à la demande. Donc, ça veut dire que si on traite mal,
03:12 ça se dégrade. Et si ça se dégrade, on peut finir à l'hôpital ? C'est ce qu'il faut comprendre ?
03:17 Alors, le mycoplasme est une bactérie qui, normalement, ne donne des infections pas très
03:20 graves. Et dans la majorité des cas de mycoplasme, ce sont des infections qui ne sont pas très graves.
03:25 Il faut quand même relativiser. Et qui peuvent guérir tout seul. C'est une des rares bactéries
03:29 que les humains peuvent se soigner tout seul. On n'a pas toujours forcément besoin d'avoir au
03:36 corps des antibiotiques. Les défenses immunitaires. On est capable de l'éliminer. Cependant,
03:43 dans certains cas qui sont plus graves ou embêtants, on peut avoir au corps des antibiotiques
03:47 pour favoriser la guérison, pour la facilité ou pour arrêter l'évolution d'une maladie qui
03:53 n'évolue pas bien. Mais c'est vrai que... Alors, à l'hôpital, on a aussi des problèmes de socle
03:57 d'antibiotiques qui sont un peu moins importants, je pense, que ce que vous avez en ville. Mais on
04:02 a encore des soucis aussi pour certains antibiotiques. Mais c'est vrai que là, on est
04:07 dans une épidémie donc hivernale. Et en plus de ça, on a ce mycoplasme. Mais je pense que c'est ce
04:11 qu'a connu la Chine. Et puis il y a un chauffagement de... Alors justement, allez-y. Vous avez le Covid
04:16 qui est en train de réapparaître un petit peu. Oui, progression de combien on disait ? Un petit peu, plus de 24%
04:20 dans les zones usées en deux semaines. Donc on continue à faire les tests en pharmacie, où il y a des autotests.
04:24 Les gens se testent. On arrive à voir qu'il y a une petite augmentation de Covid qui est moins grave
04:30 qu'il y a quelques années. Oui, c'est sûr. Qui est vraiment pas méchant. Il y a la grippe. Il y a tous les
04:36 virus hivernaux qu'on est en train de voir. Est-ce que la gastro est là ? La gastro, elle commence à montrer sa tête.
04:41 Mais moi, je voudrais qu'on reprenne quand même chacune de ces maladies dans le détail.
04:44 En commençant par le Covid, Dr Smatja. Est-ce que les cas qui se présentent chez vous, un, sont plus
04:50 nombreux ? Et deux, à quelle variant a-t-on à faire ? Alors justement, on vient de dire tous qu'il y a
04:58 la conjonction dans cette période épidémique de plusieurs virus et même maintenant l'apparition
05:04 d'une bactérie. Donc on voit bien que, j'allais dire, je ne sais pas si c'est le bon mot, mais l'écologie
05:10 des germes que l'on rencontre en hiver est en train de changer. Le mycoplasme jusqu'à présent
05:16 était en nombre une infection qui n'était pas importante. Et puis aujourd'hui, elle remonte.
05:22 Donc on voit bien que la conjonction de ces symptômes qui sont, comme il a été dit tout à
05:30 l'heure, qui sont cliniquement, qui présentent à peu près les mêmes symptômes, on peut difficilement
05:35 différencier et faire un diagnostic de précision. C'est pour ça que, par exemple, il serait utile
05:45 de pouvoir faire des tests, même des tests rapides à chaque fois pour essayer de cibler
05:50 la nature de l'infection, même sur des trottinettes. On va peut-être à SS Médecins France faire une étude
05:56 sur des tests rapides grippe, VRS et Covid pour essayer de cibler un petit peu les germes
06:04 que l'on rencontre et d'adapter éventuellement la conduite à tenir et notamment la conduite à tenir
06:10 thérapeutique, c'est-à-dire antibiotique ou pas. C'est ça l'intérêt puisque ces maladies, les trois
06:14 dont je vous parle, sauf le mycoplasme, sont des maladies virales qui ne nécessitent pas d'antibiotique.
06:18 Et comme il vient d'être dit tout à l'heure, il y a un problème d'approvisionnement en antibiotiques.
06:26 Quand on fait, dans notre quotidien, quand on décide de prescrire des antibiotiques, mais je répète,
06:31 ce n'est pas dans tous les cas puisque la plupart du temps, ce sont des pathologies virales, mais quand
06:36 on décide quand même de prescrire des antibiotiques justement parce qu'on suspecte, par exemple,
06:41 une pneumopathie, que ce soit mycoplasme ou à d'autres germes, on a des grandes difficultés.
06:48 Donc on est obligé aujourd'hui dans la pratique quotidienne de faire plusieurs ordonnances.
06:53 Une ordonnance 1 si vous trouvez tel antibiotique, une ordonnance 2 si le pharmacien n'en a pas.
06:57 Et donc c'est vrai que dans les situations où il y a des tas de germes que l'on rencontre, qu'il est difficile
07:04 de cibler cliniquement, on est obligé de faire des tests, mais cliniquement qu'il est difficile de cibler.
07:13 Et si en plus il y a des difficultés d'approvisionnement en antibiotiques, ça rend les situations inutilement plus complexes.
07:22 - Bon, est-ce qu'au moins, parce que voilà, par exemple la grippe, on se vaccine suffisamment ou pas ?
07:26 - Oui, alors on est en campagne de vaccination depuis un mois, un mois et demi, ça marche.
07:31 Les gens viennent de se faire vacciner. On est toujours en campagne de vaccination Covid.
07:36 - Ça marche aussi ou pas ?
07:37 - Ça marche, mais ça marche. C'est déjà pas mal.
07:40 Les personnes âgées, en tous les cas, se font vacciner.
07:43 - Il n'a pas l'air d'accord, docteur Rossi.
07:45 - Non, non, c'est vrai.
07:46 - Ça se fait surtout en pharmacie, dans les cabinets médicaux, à l'hôpital, je pense qu'ils en voient moins.
07:51 - Non, mais la couverture vaccinale, on va dire, sur les personnes à risque pour la grippe en France,
07:55 elle est chroniquement insuffisante, mais c'est vrai qu'on a quand même une partie de la population,
08:02 on va dire plus de la moitié de la population qui se fait vacciner.
08:06 Pour le Covid, c'est un petit peu plus poussif pour la campagne de vaccination,
08:10 mais c'est vrai que là, actuellement, on est...
08:13 Maintenant, tous les hivers, on va avoir affaire à ces épidémies-là.
08:17 - Là, on en avait trois l'année dernière, et là, on en a quatre.
08:20 - On a disons que...
08:23 Maintenant, l'hiver va être avec le Covid, la grippe, donc ça va être associé,
08:26 puisque c'est quelque chose qui vient souvent.
08:28 Il y a souvent le VRS qui a toujours existé pour la bronchiolite,
08:33 vers le début de l'automne et l'hiver.
08:37 Et là, c'est vrai que cette année, en plus, on a ce mycoplasme pneumonia qui nous embête.
08:41 - Mais les virologues disent aussi qu'on est encore en train de payer la dette immunitaire post-Covid.
08:45 C'est ce qui explique la propagation de mycoplasme ?
08:50 - Alors, c'est une des choses qui a été mise en avant pour le mycoplasme,
08:53 puisque c'est une bactérie qui a une structure génétique assez stable.
08:56 Il y a des mutations qui ont lieu, on va dire, sur les protéines qui lui permettent d'infecter,
09:02 tous les six à sept ans, qui expliquent des petites épidémies habituelles.
09:06 Mais c'est vrai que cette épidémie de cette année-là est particulièrement importante.
09:10 - Le docteur Smatja lève le doigt pour prendre la parole.
09:13 - Oui, non, je voulais dire qu'à propos de la grippe, c'est sûr qu'il faut continuer à se faire vacciner.
09:19 On est en pleine campagne encore.
09:21 La grippe reste, hélas, une vaccination qui n'a pas trop trop la cote.
09:26 On était à plus de 56 % il y a deux, trois ans de couverture vaccinale dans la population cible.
09:34 Aujourd'hui, on craint peut-être, on ne l'espère pas évidemment,
09:38 mais on risque de descendre en dessous des 50 % de la population cible vaccinée.
09:43 Donc la grippe, ça reste un vaccin qui a pas trop la cote.
09:46 Et là, quand on voit par exemple ce qui s'est passé avec le B. fortus,
09:52 il y a eu le médicament contre la bronchiolite qui n'est pas exactement un vaccin.
09:58 On voit qu'il y a encore pour la grippe un blocage qu'on a du mal à expliquer.
10:04 C'est contre la vaccination de la grippe qu'on a du mal à expliquer.
10:07 Une dernière chose, je me faisais la remarque hier.
10:08 Enfin, on a dit ces dernières années avec le Covid, dès que les virus vont apparaître,
10:12 on va réinstaller les gestes barrières, vont devenir automatiques.
10:17 Pas vraiment en fait.
10:18 Ce n'est pas plus mal quelque part, excusez-moi, parce que les masques,
10:21 le geste barrière, les gels hydroalcooliques, c'est bien.
10:24 Mais n'oubliez pas que vous baissez vos défenses immunitaires.
10:27 Le corps a besoin malgré tout de devenir...
10:28 Je préfère être moins malade.
10:30 Mais à force de se fragiliser, de tomber malade, au moins coup de vent.
10:34 Donc il y a aussi cette immunité naturelle qu'on retrouve qui va nous permettre de se défendre.
10:40 Bon.
10:41 Allez, on laisse faire la nature, c'est sûr.
10:43 Encore faudrait-il qu'on ait les structures hospitalières adéquates
10:46 pour pouvoir recevoir tous ces patients.
10:47 Voilà, un petit peu ça.
10:48 Mettons le masque quand même.
10:49 Merci d'être venu.
10:50 On va l'avoir dans les mains.
10:51 Merci d'être venu nous voir ce matin sur le plateau de première édition.