Un pays bon en mathématiques a-t-il forcément des meilleures performances économiques que les autres ?

Europe 1

ABONNEZ-VOUS pour plus de vidéos : http://www.dailymotion.com/Europe1fr Ce mercredi, sur Europe 1, Nicolas Bouzou revient sur les résultats de la France qui connaît une baisse "historique" du niveau de ses élèves âgés de 15 ans en mathématiques dans l'édition 2022 de l'enquête Pisa. Les performances économiques de notre pays risquent-elles d'être impactées ?   Retrouvez "L'édito éco" sur : http://www.europe1.fr/emissions/l-edito-economique LE DIRECT : http://www.europe1.fr/direct-video                                                                  Retrouvez-nous sur :                                 | Notre site : http://www.europe1.fr                                 | Facebook : https://www.facebook.com/Europe1                                 | Twitter : https://twitter.com/europe1                                 | Google + : https://plus.google.com/+Europe1/posts                                 | Pinterest : http://www.pinterest.com/europe1/

Transcript

00:00 Nicolas Bouzou, bonjour.

00:02 Bonjour Dimitri, bonjour Anissa.

00:03 Bonne fête Nicolas. Aujourd'hui c'est la Saint-Nicolas.

00:06 Elle pense à tout. On continue de parler de l'école Nicolas avec vous,

00:09 à la lumière des résultats médiocres, on l'a dit à l'instant avec Sophie Eugé

00:12 de La France dans l'enquête PISA, notamment en maths.

00:15 Alors question avec vous ce matin Nicolas, sur l'incidence que ça a sur l'économie,

00:18 est-ce qu'un pays qui est mauvais en maths fait moins de croissance que les autres ?

00:22 Ah oui, c'est absolument clair. Alors surtout dans une période comme la période actuelle

00:25 dans laquelle l'économie est tirée par l'innovation, on en parle beaucoup,

00:28 le numérique, l'intelligence artificielle, la robotique, les biotechnologies,

00:32 la révolution énergétique aussi, on a de plus en plus besoin d'ingénieurs

00:37 et pour avoir des ingénieurs on a besoin d'avoir des élèves qui sont bons en calcul.

00:41 Je vous redonne quand même quelques chiffres sur le constat en deux secondes,

00:44 mais en maths, la France est 26ème avec un score qui est équivalent à la moyenne de l'OCDE,

00:49 mais enfin ce qui est très spectaculaire, c'est la dégradation dans un pays

00:53 qui était un pays traditionnellement réputé pour être l'un des meilleurs en mathématiques.

00:57 Alors l'OCDE souligne la responsabilité du Covid, c'est vrai que les écoles ont été fermées,

01:02 que les résultats s'effondrent dans toute l'Europe, mais enfin la pandémie suffit pas

01:06 à expliquer les résultats de la France puisque notre pays a fermé moins de classes

01:09 que les autres pendant cette période. On aurait dû notamment en maths

01:13 regagner des places dans le classement, ça n'a pas été le cas.

01:16 Donc la dégradation française va au-delà de la question du Covid.

01:18 Bon, le constat est clair, les conséquences économiques en pratique ?

01:21 Il y a deux niveaux d'analyse pour les jeunes et pour le pays.

01:24 Concernant les jeunes, la dégradation du niveau en maths et en français,

01:27 les appauvris. C'est clair, une étude américaine a montré que

01:30 un tiers des écarts de rémunération vient des différences de niveau d'éducation.

01:34 Une éducation en baisse, ce sont des salaires plus bas.

01:37 Pour le pays, c'est catastrophique. La productivité du travail en France,

01:41 on en parle souvent, Dimitri, elle recule, elle est basse,

01:44 en partie à cause des mauvaises performances de notre système éducatif.

01:47 L'économiste Xavier Géravel explique que cette perte de productivité

01:51 nous coûte 140 milliards de revenus annuels par an,

01:54 ça représente 65 milliards de recettes fiscales, plus de 20 ISF.

01:58 Donc nos problèmes éducatifs se paient concrètement par une moindre prospérité.

02:02 Est-ce que les annonces faites par Gabriel Attal vont permettre,

02:06 vous pensez Nicolas, d'augmenter le niveau en maths de nos élèves ?

02:09 En tout cas, elles vont clairement dans le bon sens.

02:11 La méthode Singapour, c'est-à-dire faire maîtriser totalement les notions de base,

02:15 comme les additions, les multiplications dès la primaire,

02:18 ça va évidemment dans le bon sens. Les groupes de niveau au collège

02:21 pour les élèves en difficulté, on vient d'en parler, ça va dans le bon sens.

02:24 Réformer le brevet des collèges, ça va dans le bon sens.

02:27 Tout ceci s'inscrit dans une logique. Remonter le niveau en maths

02:30 pour être capable de former des techniciens, des ingénieurs,

02:33 des gens dont on a besoin, dans des filières innovantes.

02:36 L'éducation, c'est une question économique, mais c'est aussi une question de souveraineté.

02:40 Signature Europe 1, Nicolas Bouzou. Merci Nicolas.

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