Ligue 1: Galtier accusé de racisme, Fournier donne sa version des faits dans l'After Foot

  • l’année dernière
"Je ne suis pas dans un règlement de compte avec Christophe (Galtier)". Dans l'After Foot ce mardi sur RMC, l'ancien directeur sportif de Nice Julien Fournier livre sa version des faits concernant les accusations de racisme et d'islamophobie qui visent l'ancien coach des Aiglons.  
Transcript
00:00 C'est le hasard total du calendrier, puisque nous on a calé la venue de Julien il y a maintenant...
00:03 - Oui, on s'attendait pas à ce que ce matin il y ait ce dossier dans l'équipe !
00:05 - Et moi non plus !
00:06 - Et ce matin, nouvelle révélation dans l'affaire Galtier.
00:10 Je rappelle que Julien a été le premier à en parler,
00:13 c'était dans l'after il y a quelques mois...
00:16 - Pas tout est parti de là !
00:17 Il a créé l'affaire Galtier.
00:18 - Voilà, donc bon c'est le hasard...
00:20 - A créer ou révéler en tous les cas, mais...
00:21 - C'est le hasard.
00:22 En tout cas c'est comme ça.
00:24 Donc je suis obligé, Julien, il faut quand même que je te pose la question,
00:28 quand tu as lu l'équipe ce matin, est-ce que tu as été surpris
00:30 par certaines des révélations qui étaient dans le journal,
00:34 ou finalement non ?
00:35 - Surpris non, parce que c'est dans la droite lignée
00:40 de ce que j'ai pu décrire et de ce que j'ai vécu.
00:43 En revanche, comme vous savez dans ces sujets-là,
00:47 et moi ce que j'ai à un moment donné dénoncé,
00:49 plein de joueurs ne l'ont pas vécu,
00:51 parce que c'est pas des choses qui se passent devant tout le monde,
00:54 ça se fait pas dans un vestiaire, ça se fait souvent entre quatre murs.
00:57 Donc dans ce que j'ai lu ce matin,
01:01 j'ai aussi découvert des choses.
01:05 Ce n'est pas forcément au courant.
01:06 - Vous allez témoigner, Julien, au procès-calquier ?
01:08 Vous serez appelé au tribunal ?
01:10 - C'est les victimes qui vont témoigner et qui vont être à la barre.
01:15 - Oui, mais vous pourriez être interrogé,
01:17 parce que le mail qui est à l'origine de l'affaire,
01:21 c'est vous qui l'aviez envoyé à Dave Bradsford, le dirigeant d'Ineos.
01:25 Vous pourriez, en tant que témoin, être entendu.
01:28 - Je l'ai été dans le cadre de l'instruction qui a été menée.
01:32 Et moi, s'il vous plaît, il y a deux choses que je souhaiterais ajouter.
01:36 C'est que la première, c'est que pendant longtemps,
01:39 et je pense que jusqu'à ce matin,
01:41 les gens ont interprété ça un peu comme une guerre fournée-Galtier,
01:45 un règlement de compte de fournée contre Galtier.
01:49 Moi, Christophe, c'est moi qui l'ai choisi,
01:51 c'est moi qui l'ai fait venir à Nice.
01:52 J'avais, j'ai encore beaucoup de considérations pour la qualité d'entraîneur qu'il est.
01:58 Mais aujourd'hui, je pense que ce papier de ce matin...
02:03 - Il y a une cassure quand même.
02:04 - Non, non, non, non, mais je parlais de l'aspect foot.
02:08 Je parlais de l'aspect foot et j'ai encore de la considération footballistique pour Christophe.
02:11 Christophe, c'est un entraîneur reconnu et qui a toujours bien travaillé.
02:14 Chez nous, il a un peu moins bien travaillé.
02:17 Mais si vous voulez, ce matin, pour les gens,
02:20 et je pense pour le grand public, ce qui est important aussi,
02:23 c'est que c'est plus fournée qu'entre guillemets "charge-Galtier".
02:26 Je crois que j'ai dénombré 7, 8 ou 9 personnes.
02:30 Et donc, moi, je ne suis pas dans un règlement de compte avec Christophe.
02:33 Je ne suis pas dans une cabale.
02:35 Et le deuxième point que je voulais évoquer, qui est crucial à mon sens,
02:40 parce que je ne vais pas dire que j'ai souffert de ça,
02:43 mais de laisser penser que je sois dans une cabale, ça me gênait beaucoup.
02:48 Et en fait, personne ne m'a posé la question
02:50 pourquoi cet email a été écrit à un moment donné.
02:53 Cet email a été écrit pour une seule raison,
02:55 parce que dans la discussion que j'ai avec Dave,
02:57 au moment où on se sépare en bonne intelligence,
03:00 Dave Wentzford, qui était au courant de pas mal de choses...
03:04 Il arrive tard sur ton email.
03:06 C'est ça qui l'appelle aussi.
03:07 Je vais te répondre, si tu veux, toute l'année,
03:09 j'ai un président du conseil de surveillance qui s'appelle Bob Radcliffe.
03:12 Il est mon patron, puisque je suis membre du directoire,
03:15 il est mon patron et Bob est tenu au courant,
03:18 pas minute par minute, mais à chaque fois qu'il y avait un événement,
03:20 il était tenu au courant.
03:21 Mais Bob est démis de ses fonctions, je crois, au mois d'avril.
03:26 Et donc, je me retrouve avec un nouveau responsable qui était Dave.
03:30 Et quand je lui évoque tout ce qui s'est passé,
03:33 parce que lui n'a vécu que l'aspect Ramadan,
03:35 quand j'évoque à Dave tout ce qui s'est passé,
03:37 sa réponse a été "Oui, Julien, le racisme, c'est grave,
03:41 mais c'est encore plus grave que de ne pas dénoncer le racisme."
03:45 C'est ce qu'on a tous pensé quand vous avez révélé ça.
03:47 Et j'ai dit "Mais ça veut dire quoi ?"
03:49 "Non, je te dis juste que pour nous les Anglais,
03:51 c'est encore plus grave de ne pas dénoncer le racisme."
03:54 C'était un vendredi avant le dernier match à Reims,
03:57 et j'ai gambergé cette phrase tout le week-end.
04:01 Et le lundi, puisque je savais que je partais,
04:03 c'est simplement tout ce que je lui avais expliqué oralement,
04:07 j'ai voulu lui mettre par écrit.
04:08 Donc, ce n'est pas une charge contre Christophe Christophe,
04:10 je me suis affronté.
04:11 - Vous faites le même, vous savez que vous allez quitter le club ?
04:13 - Bien sûr, bien sûr, mais c'est entendu depuis longtemps.
04:17 Et si tu veux, je veux terminer là-dessus,
04:20 c'est que Christophe, et peut-être qu'il ne le dira pas,
04:23 mais on sait sur ce sujet-là ou sur ces sujets-là,
04:27 entre guillemets, affrontés tout au long de l'année,
04:30 j'ai essayé d'être un rempart aussi pour les potentielles victimes
04:34 qui pour moi sont les joueurs,
04:35 parce qu'on ne parle pas assez des joueurs,
04:36 mais c'est eux les victimes,
04:37 ce n'est pas Julien Fournier la victime là-dedans.
04:40 Voilà, et je ne peux pas,
04:43 après avoir passé cette année-là,
04:46 je ne peux pas entendre que je n'ai pas dénoncé ces faits.
04:51 Et je rappelle juste que le président du conseil de surveillance
04:53 à ce moment-là avait quitté ses primes sur...
04:55 C'est tout ce que je voulais dire.
04:57 - Vous vous dénoncez, Julien, c'est en août,
04:58 puisque ça se passe dès le mois d'août.
05:00 Dès le mois d'août, il y a affrontement
05:01 avec dans votre bureau Christophe Galtier et son fils adoptif.
05:05 Donc vous avez quand même fait une saison complète avec lui,
05:08 c'était assez facile d'arrêter rapidement le phénomène.
05:12 - Si tu veux, c'est que tu as des périodes,
05:14 dans une saison, tu as des périodes cruciales.
05:16 On a les deux mercato.
05:16 Et puis là, en l'occurrence,
05:18 une période qui était le ramadan.
05:20 Et donc, cette période du mois d'août que tu évoques,
05:25 il y a effectivement cette prise de bec forte.
05:31 Mais après, je n'en entends plus parler.
05:32 Moi, de août jusqu'à décembre,
05:34 on est deuxième à la trêve en plus.
05:36 Les choses se passent bien.
05:37 On fait franchement une bonne saison.
05:40 Après, effectivement, il y a le mercato de janvier
05:42 avec le pauvre Bilal Brahimi
05:44 qui cristallise beaucoup de tensions.
05:46 Et après, on peut débattre sur la valeur du joueur,
05:48 sur son intégration ou pas, etc.
05:50 Mais ça a cristallisé beaucoup de tensions.
05:54 Et puis, voilà, le ramadan arrivant,
05:57 la tension, effectivement, est montée.
05:59 - Il y a un entraîneur qui va être au tribunal dans 15 jours.
06:04 Donc, il peut être condamné à de la prison ferme.
06:06 On verra, il va se défendre, évidemment.
06:08 Vous, votre conscience, Julien, elle est tranquille par rapport à tout ça.
06:10 Vous vous dites que vous avez fait ce que vous deviez faire
06:12 dans les temps où vous deviez le faire.
06:15 - J'ai déjà répondu.
06:15 Tout ce que j'ai décrit tout à l'heure,
06:16 je pense avoir répondu.
06:18 Et moi, je vais te répondre,
06:21 je considère que...
06:22 Ou je vais vous répondre, pardon.
06:24 - On peut se tutoyer, c'est pas gênant.
06:26 On se tutoie dans le privé, c'est vrai.
06:28 - Moi, je considère qu'un club de foot,
06:30 une équipe de foot, un vestiaire,
06:33 c'est un lieu qui doit symboliser le vivre ensemble.
06:36 On peut être...
06:37 Moi, je suis, pour le coup, ni catholique,
06:38 ni musulman, ni juif, je suis athée.
06:42 Mais par contre, j'essaye de comprendre
06:46 et j'essaye d'avoir une vraie tolérance.
06:48 Et je pense qu'un vestiaire de foot,
06:51 c'est peut-être, et par les temps qui courent aujourd'hui,
06:53 peut-être le dernier endroit qu'on doit sacraliser
06:56 pour que les gens vivent bien ensemble.
06:58 - On est tous d'accord là-dessus.
06:59 - Oui, mais quand...
07:00 Je pense que c'est bien d'être d'accord.
07:01 Et quand on vit des choses qui vont à l'encontre de ça,
07:05 en tout cas, moi, je me suis senti de combattre ça.
07:09 Donc, pour répondre à ta question,
07:10 bien évidemment que je suis en paix avec moi.
07:12 - Moi, j'ai au bout de ma pensée, je me permets.
07:15 Moi, je suis complètement en phase avec ça.
07:17 Sauf que je me dis que si la saison se déroule différemment,
07:20 si tu restes à ton point, etc., il n'y a pas la lettre.
07:23 Je pense qu'il y a quand même une part de règlement de compte.
07:25 Il y a même la volonté de te faire la peau de Galski.
07:29 - Est-ce que tu as écouté ce que j'ai dit tout à l'heure
07:30 sur la genèse de cet email ?
07:32 - Moi, je...
07:32 - Oui ou non ?
07:33 - Non, mais...
07:33 - Si tu as écouté...
07:35 - Quand tu me dis "doute à décembre,
07:37 les résultats vont bien, on met le truc sur le tapis",
07:40 ça me gêne, parce que ce n'est pas un problème de résultats
07:43 qui vont bien, de deuxième à la très ou pas.
07:44 - Ou tu n'écoutes pas ce que je dis,
07:45 ou je m'exprime mal, ou tu n'écoutes pas ce que je dis.
07:47 J'ai dit qu'il y a eu un vrai problème au mois d'août,
07:50 qui semblait de mon point de vue être réglé
07:52 puisqu'il n'y a plus de signaux.
07:54 - D'accord.
07:55 - Et ensuite, il y a eu le mercato de janvier
07:59 avec la venue de Bilal, qui a beaucoup cristallisé les choses.
08:02 Et c'est à partir de cette période jusqu'à la période du ramadan,
08:05 avec un énorme pic au niveau du ramadan,
08:08 où il y a eu des prises de bec.
08:11 Après, moi, je ne suis pas là pour convaincre,
08:13 ni te convaincre, ni convaincre les auditeurs.
08:16 Et je répète encore une fois,
08:17 moi, j'étais venu pour parler de foot et je veux qu'on parle de foot.
08:20 - On va le faire.
08:21 - Non, on va le faire.
08:21 Il y a juste...
08:22 Mais pour répondre à ce que tu dis Stéphane,
08:24 il y a une personne qu'on oublie dans toute cette histoire.
08:26 Moi, après, je n'ai pas énormément de questions,
08:29 parce qu'à partir du moment où ce mail est sorti,
08:32 l'enquête est en cours,
08:34 les révélations de l'équipe sont fortes,
08:35 elles vont dans le sens de ce qu'on pressentait.
08:39 Mais il y a une personne dont on ne parle pas dans cette histoire
08:41 et qui a assisté à deux réunions qui étaient houleuses,
08:45 où tu contestais Christophe Galtier sur des positions
08:48 évidemment contestables.
08:49 31 mars, 5 avril, deux grosses engueulades, River est là.
08:54 River, ce n'est pas un anonyme dans le club.
08:57 Lui, il n'a rien dit.
08:59 Dans le rapport de police, en tous les cas, il ne dit rien.
09:00 Il dit qu'il n'était pas au courant.
09:01 Voilà, il n'était pas au courant et c'est faux.
09:03 Et moi, je pense qu'il ment.
09:05 Donc...
09:05 Qu'est-ce que tu en penses, Julien ?
09:06 Donc que quelqu'un mette du temps...
09:09 Moi, je crois que ce n'est jamais facile de dire ce genre de choses,
09:11 surtout dans une structure qui est un club de foot,
09:13 où tu as des dirigeants qui sont anglais, des joueurs,
09:17 souvent dénoncés, tu ne sais pas, parce que tu te demandes aussi...
09:19 Non, mais c'est dur.
09:21 Accuser quelqu'un de racisme, c'est très lourd.
09:22 Moi, il y a un truc dans cette affaire qui me perturbe,
09:25 c'est les joueurs.
09:26 Il y en a qui parlent.
09:27 Il y en a, ils sont allés devant les policiers, les juges,
09:28 ils n'ont rien dit.
09:29 Ils n'ont rien dit.
09:30 C'est comme si ça ne les avait pas touchés.
09:31 Il y en a même qui démentent, qui démentent que Christophe Calique...
09:34 On a entendu Andy Delors sur Notre Antenne cet après-midi...
09:36 Ce n'est pas facile.
09:37 ...de donner une autre version de l'affaire Bouddhaoui.
09:39 Tôt, au milieu, à quel moment ça arrive ?
09:42 Est-ce que tu t'en vas quand tu le fais ?
09:43 Tu ne le fais pas.
09:44 Ce n'est jamais simple.
09:45 Mais je reviens là-dessus.
09:47 Les deux réunions, 31 mars, 5 avril...
09:51 Merde, son prénom m'échappe.
09:52 Jean-Pierre.
09:53 River est là.
09:54 Lui, il n'a jamais rien dit.
09:55 Il a même nié, il a même dit qu'il n'était pas au courant.
09:58 Et là, c'est une question que je pose
10:00 parce que lui, il est encore en place à Nice.
10:02 Julien, tu veux répondre là-dessus ?
10:05 Non, je crois que je me suis assez émue sur le sujet.
10:07 C'est clair, on dit "no comment".
10:09 Mais je crois que je me suis assez émue sur le sujet.
10:10 [SILENCE]

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