Johnny_Hallyday - Interview 27 Avril 2017 - partie finale

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Transcript
00:00 Comme quoi, tout jeune y conçoit, on n'en reste pas moins un homme.
00:03 Surtout ce mois de décembre 2009, à voir un rockeur très affaibli débarquer à Los Angeles.
00:09 Mal remis de son opération du dernier discal en France et victime d'une grave infection, il est admis au Cédars-Sinai,
00:18 clinique des stars qui a déjà vu le passer Elvis, piètre consolation.
00:26 On le plonge par deux fois dans un coma artificiel, tandis que toute la France retient son souffle.
00:31 "Ça crée une grande émotion en France, peut-être ailleurs,
00:34 parce que c'est un homme qui est très aimé, qui pour chacun d'entre nous
00:38 représente
00:42 une partie de notre histoire personnelle, des souvenirs, des moments agréables, des chansons, des musiques.
00:47 Et c'est toujours émouvant de le voir
00:51 se battre contre
00:55 l'adversité. Je suis sûr que tous les Français seront d'accord pour lui
00:59 former des voeux de pront rétablissement pour lui, et puis on lui fait confiance.
01:04 Il a de la ressource, il l'a montré."
01:07 L'adversité, ce n'est pas encore cette fois qu'elle aura eu raison de lui.
01:13 Surtout maintenant qu'il est toujours accompagné par sa petite fée clochette.
01:19 *Applaudissements*
01:21 Quand on a touché le fond et failli mourir,
01:27 quoi de mieux que de retrouver ses racines en enregistrant un nouvel album au titre bien senti "Rester vivant"
01:34 ou sur une rythmique rock mélancolique,
01:36 Johnny évoque ses éternels tourments.
01:39 Même si la solitude d'une ex-idole est devenue celle d'un septuagénaire qui mesure et redoute le temps qui passe.
01:49 *Musique*
01:51 *Musique*
01:53 *Musique*
01:55 *Musique*
01:58 *Musique*
02:25 "Normalement on dit toujours que les chanteurs, en vieillissant,
02:28 perdent leur voix,
02:31 ou ont moins de force dans la voix.
02:35 Et moi je sais pas, moi c'est le contraire.
02:37 Plus je vieillis, plus ma voix est puissante.
02:40 C'est pour ça que j'ai jamais arrêté de fumer, j'ai jamais appris à chanter, je chante d'instinct.
02:46 Je chante, je crois que je chante par rapport à tous les spectacles que j'ai fait sur scène.
02:52 C'est vrai que perdre la scène, on apprend à chanter.
02:54 Pour les temps de pause, pour apprendre à respirer du ventre et pas de respirer par la gorge.
03:01 Tout ça, ça fait qu'on a la voix qui s'arrondit et qui devient puissante."
03:07 *Musique*
03:10 En novembre 2015, la France est dévastée par les attentats les plus graves de son histoire.
03:18 130 personnes sont abattues comme des chiens par une escouade d'islamistes illuminés.
03:23 Devant un tel carnage,
03:26 silence.
03:28 "Ça m'a marqué comme ça a marqué tous les français.
03:36 Je veux dire, bon, je vais même pas en parler parce que c'est terrible, c'est horrible, c'est bon.
03:42 Voilà, moi j'étais choqué, j'étais vraiment choqué quand j'ai appris ça.
03:47 Et je me devais de faire quelque chose, de dire quelque chose en tout cas, par sympathie déjà.
03:52 Et puis pour dire, pour que les gens sachent qu'il faut pas se laisser aller, il faut se battre quoi.
04:01 On peut pas se laisser avoir comme ça, c'est pas possible.
04:04 On n'est pas des... On n'a pas le droit de nous faire ça."
04:07 *Musique*
04:11 Le 10 janvier 2016, à l'occasion de l'anniversaire de l'attentat de Charlie Hebdo,
04:15 qui avait fait 12 victimes un an plus tôt, la République a décidé d'honorer tous les assassinés.
04:21 Et quoi de mieux qu'un monument national, pour le rendre sobrement hommage.
04:27 "C'est le président de la République qui m'a demandé,
04:32 ou j'ai accepté avec plaisir, parce que comme j'avais enregistré justement cette chanson,
04:37 je trouvais ça normal de la chanter à la place de la République.
04:40 Et que voilà, c'était très douloureux et très touchant de faire ça.
04:47 Je crois que personne n'a souri ce jour-là.
04:52 C'est vrai que sur scène, des fois je chante, j'aime bien sourire, j'aime bien tout ça.
04:56 Là c'était quand même très intime, très touchant quoi.
05:00 J'ai pas chanté pour le public en plus, j'ai chanté pour eux, pour les disparus."
05:06 [Musique]
05:10 J'avais ta main petite, dans la mienne recroquevillée.
05:19 Nos cœurs battaient de plus en plus vite, ce dimanche de janvier.
05:29 Là, nous avions marché en silence, au milieu de la foule immense.
05:45 Et le vent à notre place, chantait sans fin sur la place.
05:51 [Musique]
05:57 Mars 2016 déjà.
05:59 Ça fait toujours drôle de voir cette bête de scène, flairer si bien les choses, avec se rester vivantour.
06:05 Effectuer quelques mois à peine, avant qu'on lui détecte un putain de cancer du poumon.
06:13 Mais c'est connu, jamais le rock ne meurt.
06:17 "La maladie c'est dans la tête, il faut pas... moi je suis pas malade, je vais très bien, merci.
06:21 Soyons heureux, on est heureux de vivre, on est toujours là."
06:27 [Musique]
06:33 Pour moi, je ne conçois pas finir ma vie sans faire le métier que je fais.
06:39 Ma vie serait un ennui mortel.
06:43 Non, j'aime ça, ça m'amuse, et puis j'aime bien me chanter pour les gens.
06:49 J'aime bien leur transmettre des sentiments que je peux avoir par rapport à des mots, par rapport à des paroles que je chante sur scène.
06:57 Quand je monte sur scène, je n'ai plus d'appréhension sur rien, moi.
07:03 J'ai confiance.
07:05 [Musique]
07:08 Vivant, il le sera toujours.
07:11 Johnny Hallyday, emblème de la France rock'n'roll, même si sa vraie patrie reste la scène.
07:19 [Musique]
07:45 [Musique]
08:14 [Applaudissements]

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