Après un pic autour de 5% en août et septembre, l'inflation redescend à 3,4% au mois de novembre. Cette baisse s'explique par le prix de l'énergie qui diminue. Les explications avec l'éditorialiste BFM Business, Pierre Kupferman.
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00:00 Bonjour Pierre. Bonjour Pauline. Alors c'est vrai ce que vient de dire le ministre de l'économie ?
00:04 L'inflation poursuit son recul en France ?
00:06 Effectivement, l'INSEE estime la hausse des prix sur un an à 3,4% en novembre.
00:11 Ça veut dire clairement que le léger rebond de l'inflation qu'on a vécu à la fin de l'été, il est derrière nous.
00:18 Vous allez le voir à l'écran. On était, c'est vrai, revenu autour des 5% pendant deux mois.
00:25 Mais heureusement, depuis le début de l'automne, la tendance est nettement à la baisse et elle s'affirme, si je puis dire, en ce mois de novembre.
00:32 Et comment on l'explique cette baisse ?
00:34 Par le net recul de l'inflation du côté de l'énergie.
00:38 Vous vous souvenez sans doute de l'envolée des prix du carburant au mois d'août et septembre.
00:43 On en a beaucoup parlé. Et là, on est revenu ces dernières semaines au niveau des prix du mois de juillet.
00:49 Et donc, toutes énergies confondues, électricité, gaz et carburant, l'inflation sur un an pour l'énergie est en recul.
00:58 Vous voyez très clairement.
00:59 Mais ce qu'attendent les Français, c'est de voir un effet dans les rayons des supermarchés,
01:03 alors que quand on fait ses courses, on ne le sent pas forcément ce recul de l'inflation.
01:07 Alors effectivement, c'est normal parce qu'il est, pour l'alimentaire, à peine perceptible.
01:11 Vous avez des produits qui ont vu leur prix légèrement baisser de quelques centimes.
01:16 Mais dans l'ensemble, on est toujours sur des niveaux de prix très élevés par rapport à l'année dernière.
01:23 Plus 7,6%, c'est la moyenne.
01:26 Et on est même au-dessus des 20% si on compare au prix de novembre 2021.
01:32 Et cette inflation, on imagine qu'elle pèse fortement sur la consommation des MENA, la consommation des Français.
01:37 Effectivement. Mais alors, au risque de vous surprendre, Pauline et tous ceux qui nous écoutent,
01:42 cet été, Céline C qui nous le dit, la consommation est légèrement repartie à la hausse.
01:48 Mais il y a un autre moteur de l'économie française qui, lui, est clairement en panne, c'est la construction.
01:54 Et c'est indirectement lié à l'inflation, je m'explique.
01:56 Pour lutter contre la hausse des prix, la Banque centrale européenne a relevé les taux d'intérêt.
02:02 Ça a réduit la capacité des entreprises et des ménages à investir, vous avez de plus en plus de Français,
02:07 qui n'obtiennent pas le crédit dont ils ont besoin pour acheter un bien immobilier.
02:12 Et ça se voit, regardez le niveau des réservations d'appartements et de maisons neuves enregistrées par les promoteurs.
02:17 C'est très, très net. On est deux fois en dessous du niveau qui avait été atteint début 2022.
02:24 Et ce niveau, il n'avait rien d'exceptionnel.
02:25 Alors, bien sûr, ça a permis de faire baisser le prix du mètre carré, qui, lui, était à des niveaux records dans de nombreuses villes.
02:33 Mais je vous rappelle quand même cette formule qui est attribuée à un célèbre maçon qui est devenu député en 1849.
02:40 Il s'appelle Martin Nadeau.
02:42 Quand le bâtiment va, tout va. Là, le bâtiment, il ne va pas.
02:47 Et c'est ce qui explique en partie pourquoi, pour la première fois depuis la crise Covid, le PIB de la France recule.
02:56 Alors, c'est un recul très léger.
02:57 l'INSEE l'estime à -0,1 %, mais ça, pour le coup, ce n'est pas une bonne nouvelle.
03:02 Effectivement, encore un peu de patience pour voir les effets de la chute de cette inflation.
03:05 Merci beaucoup, Pierre. C'est la fin de la chronique Éco.