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Transcription
00:00 le fait que cette immigration soit dérégulée, eh bien elle nourrit le sentiment que les pouvoirs publics sont impuissants,
00:09 que les politiques sont indifférents, que les plus fragiles d'entre nous vivent des situations très difficiles dans certains quartiers.
00:18 Vous les ignorez pour des raisons qui vous sont propres et qui ont à voir, je crois, avec votre clientèle électorale.
00:26 Et donc je crois que tout au contraire, c'est la fermeté, le respect des lois qui empêche la xénophobie. Et c'est le contraire qui la nourrit.
00:37 — Présidente, si on voulait une illustration de ce que j'évoquais comme étant du racisme d'atmosphère,
00:42 les propos de Mme Genevard il y a un instant seraient particulièrement éclairants. Parce que alors que je propose un amendement
00:48 qui vise à reconnaître dans notre Constitution l'apport de l'immigration dans notre histoire républicaine, Mme Genevard m'accuse,
00:56 je cite, de « servir une clientèle électorale ». Est-ce à dire, Mme Genevard, que celles et ceux qui sont enfants de parents
01:03 qui n'étaient pas français, que celles et ceux qui sont français mais ne l'étaient pas, que celles et ceux qui vivent dans les quartiers populaires
01:09 sont victimes du racisme et des discriminations ne seraient pas des citoyens à part entière comme les autres, Mme Genevard ?
01:15 Parce que quand vous accusez celles et ceux qui disent que l'immigration, que les familles qui ont fait le choix de la France,
01:27 que des familles issues, comme l'a très bien dit mon collègue Léaument, d'histoire européenne ou extra-européenne, Mme Diaz,
01:35 que ces familles concourent à construire l'histoire de notre République et l'histoire de notre nation, dire que c'est « servir une clientèle électorale »,
01:42 c'est expliquer qu'il y aurait des bons électeurs, allons au fond de votre raisonnement, Mme Genevard, ceux qui sont blancs et catholiques,
01:48 et qu'il y aurait de mauvais électeurs, ceux qui ne le seraient pas. C'est exactement ce que vous avez dit et c'est ignoble.
01:57 Notre famille politique, notre groupe, vit très mal les insultes dont nous sommes l'objet depuis quelques minutes.
02:03 Vous savez, dans notre famille politique, des personnes de toutes les origines, moi aussi je peux prétendre être petit-fils d'immigrés
02:11 et jamais je ne me suis senti autre chose que français et jamais on ne m'a dit que j'étais autre chose que français.
02:17 Et ça n'a posé aucun problème. Mais dans notre famille politique, des gens de toutes les couleurs, de toutes les origines, de toutes les religions
02:24 ont accédé à des mandats électifs, ont été soutenus, ont obtenu des postes ministériels. Nous n'avons absolument aucune leçon à recevoir
02:31 en matière de prise en compte de la diversité, d'intégration, de conception républicaine. Et quand ma collègue Annie Genevard
02:39 dit que vous essayez de séduire certaines clientélistes, vous pensez qu'en nous insultant, qu'en combattant ces propositions de loi,
02:46 vous vous achetez un brevet de communautarisme ? Eh bien très bien ! Essayez de continuer de prospérer dans cette voie, de fracturer le pays.
02:54 Merci madame la présidente. Je ne sais pas s'il y a un racisme d'atmosphère, en tout cas ce que je peux dire c'est qu'il y a une mauvaise atmosphère
03:00 dans cette commission tout court. Je pense qu'on peut très bien discuter de nos institutions, échanger, sans pour autant être dans l'invective
03:11 et dans les décimelles comme cela vient de se produire. Ça nuit au débat public et ça nuit aux travaux de notre commission
03:17 et ça alourdit en plus inutilement nos débats.

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