• l’année dernière
Anne Brassié reçoit Aude de Kerros et Christine Sourgins pour leurs deux livres, "Mirages de l'art contemporain", réédition de 2005 en livre de poche chez Eyrolles, augmentée d'un chapitre sur l'art financier, et "L'art caché enfin dévoilé - La concurrence de l'art contemporain" chez Eyrolles. Christine Sourgins est historienne de l'art ayant œuvré dans plusieurs musées, dont le Louvre. Son livre comme son blog décapant offre les fruits d'un vigilant décorticage, des œuvres, sophismes, détournements, mises en abîmes et autres mirages de l'art contemporain. Aude de Kerros est artiste graveur et essayiste. Son dernier livre offre un tableau de tous ces peintres d'aujourd'hui et leurs galeries qui ont maintenu contre vents et marées, la vraie création loin de tout art conceptuel.
Puis, nous recevons Henri Baclet qui nous présente des crèches de lumière d'un nouveau type, remplaçant avantageusement toutes les illuminations de nos villes et de nos campagnes.
Transcription
00:00:00 À ceux qui disent "la liberté n'a pas de prix",
00:00:02 on peut opposer une notion plus juste,
00:00:04 la liberté a un prix.
00:00:06 Certes, la liberté est un droit fondamental,
00:00:08 mais toute l'histoire nous apprend
00:00:10 qu'elle nécessite un engagement total,
00:00:12 au prix parfois de sacrifice.
00:00:14 Il y a dix ans était créé TV Liberté.
00:00:17 Son fondateur et ses soutiens étaient conscients
00:00:19 que la défense de cet idéal nouveau
00:00:22 impliquerait bien des engagements,
00:00:24 des enjeux et des périls.
00:00:26 Dix ans plus tard, les défis ont été relevés avec succès.
00:00:29 TVL contre vents et marées, insultes et censures
00:00:33 a joué pleinement son rôle,
00:00:34 assurer la liberté de l'information en France.
00:00:38 Elle l'a fait pendant la manif pour tous,
00:00:40 le soulèvement des bonnets rouges et des gilets jaunes,
00:00:43 la fronde sociale.
00:00:44 Elle l'a fait avec courage pendant la crise sanitaire,
00:00:47 au cours du conflit entre la Russie et l'Ukraine,
00:00:50 et elle le fait avec sérieux et clairvoyance
00:00:53 pour les répercussions de la guerre
00:00:55 entre l'Israël et le Hamas.
00:00:57 C'est cet esprit de liberté et de rébellion
00:01:00 qui est salué par les 5 millions de téléspectateurs
00:01:03 qui, chaque mois, regardent nos programmes
00:01:05 sur les réseaux sociaux et les plateformes vidéo.
00:01:08 Dans le même temps, les Français continuent de fuir
00:01:11 la presse conformiste servile,
00:01:13 prête à tous les renoncements.
00:01:15 Et pourtant, en 2022, cette presse-là,
00:01:18 ce parti des médias,
00:01:19 s'est arrogé la somme de 1 milliard d'euros
00:01:22 d'aides publiques du gouvernement.
00:01:24 Cette somme astronomique prise dans nos poches
00:01:27 par l'État est encore en deçà de la réalité.
00:01:30 Les spécialistes parlent plutôt
00:01:32 de 2 milliards d'euros par an.
00:01:34 Et sur ces 2 milliards, TVL,
00:01:37 une réussite avérée de la presse audiovisuelle
00:01:40 depuis 10 ans, a touché très exactement
00:01:43 0,00 euros.
00:01:45 La liberté a un prix,
00:01:47 car nous avons appris que celle-ci est incompatible
00:01:50 avec les aides de l'État qui veut tout contrôler.
00:01:53 La liberté a un prix,
00:01:54 celui de votre engagement.
00:01:56 À nos côtés, celui de votre participation
00:01:59 en qualité de donateur.
00:02:02 S'ouvre à nouveau le grand défi.
00:02:05 Nous disposons de 30 jours
00:02:06 pour constituer le budget d'avenir de TVL
00:02:09 pour 2024.
00:02:11 30 jours pour construire
00:02:13 365 jours de création et de diffusion.
00:02:17 Ensemble, continuons de faire progresser TVL.
00:02:20 Une notoriété, un outil et une arme
00:02:23 contre les mensonges, les falsifications,
00:02:26 la bien-pensance, la soumission.
00:02:29 Nous avons besoin de votre aide personnelle,
00:02:32 parce que, décidément, oui,
00:02:34 la liberté a un prix.
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00:03:30 Chers amis de TV Liberté, bonjour.
00:03:37 Nous avons la joie de recevoir ce matin
00:03:40 deux...
00:03:43 deux...
00:03:45 puriféraires de la beauté,
00:03:47 deux femmes qui essaient de nous éclairer
00:03:51 sur le délicat chemin
00:03:55 de l'art dit contemporain,
00:03:57 comme dirait Christine Surgins.
00:03:59 Bonjour Christine Surgins.
00:04:00 Bonjour Anne.
00:04:01 Bonjour Aude de Quéros.
00:04:02 Bonjour.
00:04:03 Vous publiez deux livres
00:04:06 extrêmement intéressants.
00:04:10 Christine, c'est la réédition de votre livre
00:04:13 "Les mirages de l'art contemporain,
00:04:16 brève histoire de l'art financier"
00:04:18 en édition de poche chez Hérolle.
00:04:21 Et vous en êtes au troisième tirage.
00:04:23 Augmenté.
00:04:24 Augmenté.
00:04:25 Édition augmentée.
00:04:26 Vous avez...
00:04:27 Il y a un dernier chapitre
00:04:30 tout à fait inédit.
00:04:31 Et puis, vous Aude,
00:04:33 "L'art caché enfin dévoilé"
00:04:36 et en sous-titre
00:04:37 "La concurrence de l'art contemporain"
00:04:39 qui est une bonne nouvelle.
00:04:41 Oui.
00:04:42 Inattendue.
00:04:43 Parce que là où il y a concurrence,
00:04:45 il y a progrès.
00:04:46 Et aussi aux éditions Hérolle.
00:04:49 Alors, je dois révéler aux téléspectateurs
00:04:52 qu'Aude et Christine sont des amis de longue date
00:04:57 puisque nous avons été ensemble à Radio Courtoisie
00:05:00 et que j'ai écouté vos émissions,
00:05:02 votre émission, à toutes les deux
00:05:05 puisque vous la travaillez ensemble
00:05:07 pendant de longues années
00:05:09 et que vous m'avez éclairée à plus d'un titre.
00:05:13 Alors, donc, commençons par Christine.
00:05:19 "Les mirages de l'art contemporain"
00:05:22 et vous nous révélez dans des termes assez clairs
00:05:29 combien cet art contemporain,
00:05:34 puisque vous parlez de mirage,
00:05:35 finalement n'existe pas.
00:05:37 C'est radical comme propos
00:05:39 mais vous êtes avec votre humour
00:05:41 parce que je vous conseille aussi
00:05:43 d'aller sur internet et de lire les grains de sel
00:05:46 du blog.
00:05:47 Du blog.
00:05:48 Surjeance.fr.
00:05:49 Surjeance.fr
00:05:51 parce que là, ça remet toutes les pendules à l'heure
00:05:54 et on rit au lieu de pleurer.
00:05:56 Et surtout, ça donne une actualité extrêmement bien documentée
00:06:00 c'est-à-dire que Christine est d'une rigueur absolue
00:06:02 et il n'y a pas une information de fausse
00:06:05 qui ne soit pas sourcée.
00:06:06 Parce qu'un historien, c'est sourcé.
00:06:08 Donc, vous êtes devant les faits
00:06:10 et vous êtes comme ça au moins au courant de ce qui se passe.
00:06:12 Oui, et puis elle est aussi traite d'une logique en béton.
00:06:16 Justement, ce que je voulais faire avec "Les mirages de l'art contemporain"
00:06:20 ce n'était pas du tout un ouvrage polémique
00:06:21 même s'il est ironique.
00:06:22 Non, oui, oui.
00:06:23 C'était démonté de manière très logique
00:06:25 toutes les manipulations qui...
00:06:29 Commencez par le terme, le mot "art contemporain".
00:06:32 Alors, allez-y.
00:06:33 Dans le mot "art contemporain",
00:06:34 "contemporain" n'est plus un adjectif temporel.
00:06:36 L'art contemporain, ça se donne pour être l'art de nos contemporains
00:06:40 donc à ce moment-là, il y aurait absolument tout et son contraire.
00:06:44 Tout, l'art caché et l'art contemporain.
00:06:45 Voilà, et on ne pourrait rien en dire.
00:06:46 Non.
00:06:47 On ne pourrait pas... Bon.
00:06:48 Pas du tout.
00:06:49 Or, c'est pas ça du tout.
00:06:50 Quand on regarde ce qui se passe,
00:06:51 ce qui est montré dans les grands centres d'art,
00:06:53 ce dont parle la grande presse,
00:06:55 ce dont il est question dans les institutions,
00:06:57 on s'aperçoit que cet art contemporain,
00:06:58 c'est l'art d'une toute petite partie de nos contemporains
00:07:01 qui se font passer pour la totalité
00:07:03 ou la fine pointe de la modernité, voire de la post-modernité.
00:07:07 Et le mot a muté, c'est devenu un concept.
00:07:10 Oui.
00:07:11 Vous lâchez le mot.
00:07:12 Ah ben oui, c'est un concept.
00:07:13 Lâchez le mot.
00:07:14 Et il y a un philosophe qui a justement défini ce concept de contemporain,
00:07:18 tenez-vous bien, le contemporain, c'est ce qui lutte contre ce qui est.
00:07:23 E-S-T.
00:07:24 Et c'est Julien... Mais c'est Besançon.
00:07:26 Alain Besançon.
00:07:27 Non, non, c'est pas Alain Besançon.
00:07:28 Non, non, c'était Rubi, Christophe Rubi.
00:07:30 Ah, Christophe Rubi.
00:07:31 Non, Alain Besançon a beaucoup travaillé en particulier sur l'iconoclase,
00:07:33 mais c'est pour ça qu'il s'intéressait beaucoup à mes travaux sur l'art contemporain.
00:07:36 Mais il a raison dans sa définition du concept.
00:07:40 Le contemporain, ce contemporain-là,
00:07:42 dont il est question dans cet art dit contemporain,
00:07:45 c'est ce qui lutte contre ce qui est.
00:07:47 Donc, il vous suffit d'exister pour être la cible de ce contemporain.
00:07:51 Donc, c'est quelque chose qui est à la fois assez agressif,
00:07:55 au moins qu'on puisse dire, et totalitaire,
00:07:57 parce que tout ce qui existe est la cible de ce contemporain-là.
00:08:01 Et puis, le mot "art" aussi a muté,
00:08:04 parce que, en fait, ce contemporain-là,
00:08:06 il s'origine dans le geste de Marcel Duchamp,
00:08:10 et on peut toujours citer comme fond baptismal de l'art contemporain,
00:08:15 c'est le fameux urinoir, la fameuse sontène de 1917.
00:08:18 - On va filer votre comparaison.
00:08:21 - Donc, ça remonte, c'est la jeunesse, si vous voulez,
00:08:25 ce sont les prodômes.
00:08:27 Mais à partir de Duchamp, il va y avoir une rupture dans l'art.
00:08:31 Il y a la définition classique de l'art,
00:08:34 qui est de dire qu'est-ce que c'est que l'art ?
00:08:37 Eh bien, c'est incarner, c'est un geste d'incarnation dans des matériaux,
00:08:41 grâce à un travail formel.
00:08:43 Et qu'est-ce qu'on incarne ? Alors, on peut incarner des idées,
00:08:46 on peut incarner des concepts, pourquoi pas,
00:08:48 on peut incarner des émotions, on peut incarner des sentiments,
00:08:51 on peut incarner des rêves, des grandes visions, etc.
00:08:54 Mais toujours dans une matière, grâce à un travail formel.
00:08:57 Ça, c'était la définition traditionnelle,
00:09:00 qui continue d'ailleurs dans l'art caché.
00:09:02 Les artistes dont s'occupe Aude
00:09:05 travaillent encore dans cette direction, bien sûr.
00:09:08 Mais avec Duchamp, il y a quelque chose de tout à fait nouveau
00:09:11 qui arrive avec le "ready-made", c'est-à-dire tout prêt.
00:09:14 Duchamp, le "ready-made", qu'est-ce que c'est ?
00:09:17 C'est un objet de la vie quotidienne qui est détourné...
00:09:19 - Qui est élu pour un objet d'art.
00:09:21 - Voilà, détourné de sa fonction utilitaire,
00:09:23 et qui devient œuvre d'art par la grâce de l'artiste.
00:09:26 Donc à ce moment-là, Duchamp dit "j'ai trouvé une idée,
00:09:29 j'ai trouvé un concept pour cet objet".
00:09:32 Et c'est ça qui va vraiment constituer cette nouvelle branche artistique
00:09:38 qui est donc conceptualisante.
00:09:40 Vous savez, le projet, dans ce cas-là,
00:09:42 compte beaucoup plus que l'objet.
00:09:44 - Vous avez une comparaison que j'ai trouvée
00:09:48 dans votre discours de remerciement au prix de l'humanisme chrétien.
00:09:52 Et vous dites, vous faites une comparaison.
00:09:56 Duchamp dit "je prends cet urinoir et je vous dis que c'est un objet d'art".
00:10:00 Et vous dites "c'est le décalque du geste du prêtre
00:10:04 qui prend un morceau de pain et programme
00:10:06 "ceci est le corps du Christ".
00:10:08 Parce que moi, je prête, je vous le dis.
00:10:11 C'est étonnant.
00:10:13 - D'où d'ailleurs, mon livre était le premier à attirer l'attention là-dessus,
00:10:16 sur le fait qu'il y a une partie des artistes contemporains
00:10:19 qui ont envahi les sanctuaires
00:10:22 et ont prétendu finalement être une nouvelle forme d'art sacré.
00:10:26 - Bien sûr.
00:10:27 - Mais c'est un sacré très transgressif, très inverse, etc.
00:10:30 Et pourquoi c'est si transgressif d'ailleurs l'art contemporain ?
00:10:33 C'est parce qu'à partir du moment où tout devient intellectuel,
00:10:36 où tout est possible.
00:10:39 Avec le readymade, vous avez un levier pour se lever la terre entière
00:10:44 puisque vous pouvez tout détourner.
00:10:46 Vos lunettes peuvent devenir un cheveu,
00:10:48 ça peut devenir un comportement, même les vols.
00:10:50 Il y a des vols conceptuels.
00:10:52 Le problème c'est qu'à ce moment-là,
00:10:54 si on n'incarne plus dans un objet qu'un travail formel,
00:10:57 on met de côté la beauté.
00:10:59 On sort des beaux-arts.
00:11:01 Et si on laisse tomber la beauté, c'est quand même bien embêtant.
00:11:03 Parce que la beauté c'est quand même ce qui est donné d'exaltation.
00:11:06 - Oui mais non, puisque la beauté c'est fini.
00:11:08 - Oui, mais justement, il faut la remplacer par quelque chose.
00:11:10 Et on la remplacer par quoi ? Par la transgression.
00:11:12 - Parce que là, vraiment la transgression, c'est très excitant.
00:11:15 - Oui, mais là aussi vous avez un autre levier de l'art contemporain.
00:11:20 Et cette histoire, cette comparaison avec le geste du prêtre,
00:11:24 on pourrait en faire une autre,
00:11:27 au fond c'est déclaratif cet art.
00:11:29 Il déclare que ceci est une œuvre d'art.
00:11:31 L'art de Duchamp, c'est de nous faire croire.
00:11:34 Donc c'est fiduciaire.
00:11:36 Donc une fois que c'est fiduciaire,
00:11:38 on s'approche de quelque chose d'autre qui est la monnaie.
00:11:40 Puisque la monnaie aussi, la monnaie repasse sur la confiance.
00:11:43 - Et là, boucle est bouclé, l'art contemporain est fait pour faire de l'argent.
00:11:47 Beaucoup d'argent.
00:11:49 - Voilà, c'est ce qui explique ce mirage peut-être fabuleux de l'art contemporain.
00:11:54 C'est qu'au départ, les suiveurs de Duchamp se disaient
00:11:57 "On va dématérialiser l'art, on va jouer sur de l'inachevé,
00:12:03 on va jouer sur l'aléatoire, on va impliquer le spectateur qui va finir l'art
00:12:07 avant un méditat de procédé, on va sortir de l'objet d'art qui se vend,
00:12:11 donc on va lutter contre le marché,
00:12:13 on va lutter contre la commercialisation de l'art, la marchandisation de l'art."
00:12:17 Et c'est justement le contraire.
00:12:19 C'est justement cette branche-là de l'art qui s'est le plus financiarisé
00:12:23 parce que justement, au départ, il y a cette vertu déclarative
00:12:26 qui fait que ça fonctionne de manière tout à fait parallèle
00:12:30 et qu'il n'y a plus de critères, ce qu'on voit encore dans l'art caché,
00:12:33 où là, il y avait des critères artistiques, dans la composition,
00:12:37 dans les couleurs, etc., où on pouvait juger.
00:12:39 - Là, vous montrez très bien comment les académies des beaux-arts
00:12:44 ont été dépossédées de leur rôle et de leur...
00:12:50 Vous montrez...
00:12:52 - Elles se sont même converties.
00:12:54 Elles ont été reconverties vers justement ce type d'activité
00:12:58 où on apprend aux gens finalement peu de travail, d'habileté manuelle
00:13:04 puisque justement, l'important, c'est plus de fabriquer.
00:13:07 - C'est l'idée, c'est le cerveau.
00:13:09 - C'est le cerveau, donc il faut penser.
00:13:11 - Prendre de la vitamine, c'est le matin, en fait.
00:13:13 - Il faut penser et puis surtout, il faut réseauter.
00:13:15 - Et réseauter.
00:13:16 - Et il faut réseauter parce que c'est le carnet d'adresse
00:13:18 qui est très important, parce qu'il ne faut jamais perdre de vue
00:13:20 que n'importe quoi peut devenir un objet d'art à la suite de Duchamp,
00:13:24 mais pas n'importe comment.
00:13:26 Si nous nous décidons que vos lunettes vont devenir de l'art contemporain,
00:13:29 ça ne marchera pas parce que toutes les deux, on ne fait pas un réseau.
00:13:32 - Il faut qu'il y ait un réseau d'amitié.
00:13:34 - Oui, mais ça n'est pas suffisant, celui-là.
00:13:36 Ce n'est pas le même.
00:13:38 Il faut qu'il y ait un réseau institutionnel, médiatique, etc.
00:13:41 qui valide le fait que c'est bien de l'art
00:13:44 et la validation, elle est financière.
00:13:46 Plus c'est cher, plus c'est beau.
00:13:48 - Et ce dont on n'est pas du tout conscient,
00:13:51 c'est qu'en fait, il y a eu des oucazes
00:13:53 par les inspecteurs de la création,
00:13:56 d'en parle Aude,
00:13:59 pour ne pas évoquer les prix d'Académie française,
00:14:04 qui restaient encore fondés sur des critères anciens et éternels.
00:14:10 Il fallait ne pas en parler.
00:14:13 Donc il y a eu une opéa de cet art contemporain.
00:14:18 - Une occultation de tout ce qui n'était pas lui.
00:14:20 - À un niveau mais jamais envisagé.
00:14:23 - Alors là, il est intéressant de noter une chose,
00:14:25 parce que tout ça part de Duchamp,
00:14:27 mais moi je n'ai rien contre Duchamp.
00:14:29 Et c'est bien dommage qu'on n'ait pas suivi Duchamp jusqu'au bout,
00:14:32 parce que Duchamp avait eu l'honnêteté
00:14:34 d'inventer un mot nouveau pour les activités nouvelles qu'il avait créées.
00:14:38 Il avait forgé le terme "anartiste",
00:14:40 qui était la contraction d'anarchiste et d'artiste.
00:14:43 Et là on n'avait pas de problème.
00:14:45 Les anartistes faisaient de l'anartisme,
00:14:48 et les artistes continuaient à faire de l'art.
00:14:51 Et là chacun œuvrait dans son domaine,
00:14:54 et pourquoi pas d'ailleurs.
00:14:56 Le drame c'est qu'on a un seul mot,
00:14:59 ils ont pris en otage le mot "art" et "artiste"
00:15:01 qui désignent des activités totalement divergentes
00:15:03 à la suite de la rupture du véritable schisme qu'a provoqué Duchamp.
00:15:07 Et d'ailleurs Duchamp a été trahi par une bonne partie de ses héritiers.
00:15:12 Lui était très économe, les "readymade", il en a fait très peu.
00:15:15 Alors que ses héritiers, qui le revendiquent comme étant le pape de l'art contemporain,
00:15:20 se sont mis à faire des "readymade" à tour de bras.
00:15:22 Ils "readymade" le monde, ils "readydise" le monde.
00:15:25 Mais le problème c'est que l'art, et vous le montrez très bien,
00:15:31 fabrique un univers mental,
00:15:33 et que donc notre société a perdu l'art comme on perd le nord.
00:15:39 Absolument.
00:15:40 L'art contemporain s'est targué de remplacer l'oeuvre d'art à contempler,
00:15:48 en disant "ça c'est terminé, c'est ringard, l'objet d'art à contempler, on n'en veut plus".
00:15:52 Ce qu'on va vous donner c'est une expérience à vivre.
00:15:55 Entre parenthèses, comme si contempler une oeuvre d'art,
00:15:58 ce n'était pas une sacrée expérience.
00:15:59 Enfin ça c'est une autre affaire.
00:16:00 Qui change les êtres.
00:16:02 Mais dans l'expérience qu'on vous donne à vivre,
00:16:04 très souvent on vous demande de participer,
00:16:07 de poser un petit acte.
00:16:08 Alors ça peut être par exemple un petit acte de voyeurisme,
00:16:10 de regarder par un petit oeil ton qu'est-ce qui se passe derrière, etc.
00:16:13 C'est-à-dire qu'une fois que vous avez participé,
00:16:16 vous êtes jugé parti, vous avez du mal à vous déjuger.
00:16:19 Et finalement on travaille ainsi votre psyché,
00:16:23 et il y a effectivement un certain nombre d'oeuvres qui sont assez...
00:16:27 Pendant très longtemps, on avait des petits panneaux
00:16:31 dans certaines expositions,
00:16:33 "installation déconseillée aux personnes sensibles".
00:16:37 C'est-à-dire que quand vous avez des oeuvres d'art
00:16:39 qui sont très déstructurées, qui sont très violentes, etc.
00:16:43 au bout d'un moment vous perdez votre sens...
00:16:47 - Votre acuité de regard.
00:16:49 - Oui c'est exactement comme les gens qui n'écoutent que de la grosse caisse,
00:16:52 ils n'arrivent plus à entendre les nuances de la petite musique de nuit.
00:16:55 - Non, et puis on arrive à des célébrations de la transgression effrayantes,
00:17:00 comme ce tableau qui a été exposé au place de l'Almar, je crois,
00:17:06 avec cet homme debout et cet enfant à genoux
00:17:11 lui faisant une pipe "Passez-moi l'expression".
00:17:14 - Voilà, mais là on est où là ?
00:17:16 - L'art contemporain a réussi à tirer son épingle du jeu
00:17:19 en jouant la carte de la liberté d'expression de l'artiste, bien sûr.
00:17:23 - Oui, de la transgression. - De la transgression.
00:17:26 Et là il jouait sur l'ambiguïté de la représentation,
00:17:30 mais comme l'a dit un critique, à quoi ça sert d'être figuratif
00:17:33 si finalement on n'arrive plus à savoir ce qu'il représentait
00:17:35 parce que ça a été contesté, que c'était "non, non, vous avez mal vu, c'est pas ça, etc."
00:17:39 Mais sans arrêt, avec l'art contemporain, en fait,
00:17:43 vous ne voyez pas ce que vous avez vu,
00:17:45 parce que vous avez fait un jour une grande exposition sur la beauté en Avignon
00:17:52 et Anish Kapoor avait dit "je ne suis pas sûre d'attendre de la beauté
00:17:56 d'une exposition consacrée à la beauté".
00:17:59 Pourquoi ? Parce que la beauté avait été détournée, bien sûr,
00:18:02 c'était devenu un concept, et le concept de beauté ne crée pas plus de beauté
00:18:07 que le concept d'électricité ne crée que... - Crée de l'électricité, c'est exact.
00:18:11 - C'est ça, c'est ça. - Oui, c'est exact.
00:18:13 - Donc sans arrêt, on annonce quelque chose
00:18:15 et en fait on vous donne quelque chose d'autre à la place.
00:18:18 On vous met de la purée de carottes sur les murs,
00:18:20 parce que ça, je ne sais pas si vous avez encore du papier peint chez vous
00:18:23 ou de la peinture, c'est complètement ringard, démodé,
00:18:26 et on vous dit "ah c'est bien", il y a des commentateurs qui disent "ah c'est bien,
00:18:29 c'est un artiste qui lutte contre le gaspillage, contre la société de consommation",
00:18:33 c'est-à-dire que je dénonce le mal par le mal, il pratique ce qu'il dénonce.
00:18:38 Mais en réalité, la vraie transgression, ce n'était pas celle-là,
00:18:42 enfin ce n'était pas... ce qui était beaucoup plus gênant,
00:18:45 c'était que dans cette exposition-là, on emmenait les jeunes,
00:18:50 les jeunes enfants fêter des anniversaires,
00:18:52 en pratiquant des activités qui étaient parallèles à celles de l'artiste.
00:18:56 - Oui, c'est monstrueux.
00:18:57 - Donc on leur faisait pratiquer le gaspillage alimentaire, alors que bon...
00:19:00 - Oui, ça c'est vraiment quelque chose d'effrayant.
00:19:04 - J'ai beaucoup écrit d'ailleurs sur les enfants affrontés à l'art contemporain,
00:19:08 parce que ça me paraît être un problème assez énorme.
00:19:11 - Assez essentiel.
00:19:12 - Et puis après, il y avait une performance qui avait été opérée il y a quelques dizaines d'années,
00:19:19 c'était le procès des chaises, c'est-à-dire dans un lycée,
00:19:22 ils avaient ramassé toutes les vieilles chaises,
00:19:24 ils avaient cassé les vieilles chaises au son de je ne sais plus quelle musique,
00:19:28 et on disait "Ah c'est bien, c'est la catharsis, ça leur permet de se défouler".
00:19:32 Oui, mais le phénomène de catharsis existe, c'est vrai,
00:19:35 mais le phénomène de mimétisme aussi.
00:19:37 Bon, et après on s'étonne que...
00:19:39 - Ils cassent.
00:19:40 - Là il y a des casses...
00:19:41 - Qui détruisent les lycées entiers.
00:19:43 Il y a un de vos lecteurs qui vous a écrit "L'art contemporain,
00:19:49 ce n'est pas un crime contre l'humanité bien sûr,
00:19:52 mais c'est un crime contre l'humanisme".
00:19:55 Je trouve que c'est assez bien vu.
00:19:57 - Très très bien vu, très très bien vu.
00:19:59 Et on se demande d'ailleurs s'ils s'en aperçoivent,
00:20:02 quand cette phrase m'évoque une exposition,
00:20:05 on voyait l'œuvre de l'artiste qui s'appelait "3 000 trous",
00:20:09 et il avait demandé à des pauvres gens,
00:20:11 qui étaient souvent des migrants,
00:20:13 de creuser des trous en plein soleil,
00:20:15 donc on aurait dit des tombes en fait,
00:20:17 qui étaient alignées, et puis il avait pris la photo
00:20:19 et c'était "3 000 trous".
00:20:20 Et dans le catalogue du Palais de Tokyo,
00:20:22 on lisait "L'homme reste un readymade".
00:20:24 Extraordinaire, de réduire l'homme au readymade.
00:20:27 Donc la petite plaisanterie de Duchamp,
00:20:29 elle a fait du chemin.
00:20:31 Et puis, moi je me rappelle,
00:20:33 j'ai vraiment décidé de dire "il faut prendre la plume",
00:20:36 ça me rappelle d'un camp de concentration en Légo.
00:20:39 Il faut le faire quand même.
00:20:41 – Oui, oui, oui.
00:20:42 – Alors c'est une œuvre de la fin des années 90,
00:20:45 mais dans l'art contemporain, c'est jamais périmé.
00:20:47 L'art contemporain, il est toujours contemporain.
00:20:49 Donc cette œuvre, elle ressort sans arrêt.
00:20:52 Même chose pour les performances.
00:20:54 Vous pouvez avoir quelqu'un qui, par exemple,
00:20:57 il y en a une performance qui est très amusante,
00:20:59 d'Abramovic et Dule,
00:21:01 où les deux artistes sont nus,
00:21:03 dans l'embrasure d'une porte,
00:21:05 dans un musée bien sûr,
00:21:07 et on demande au visiteur de passer l'embrasure de la porte.
00:21:10 Et alors là, je ne sais pas si vous mesurez l'intérêt de la chose,
00:21:13 c'est que le visiteur a un choix cornelien,
00:21:16 est-ce qu'il doit faire face à monsieur,
00:21:18 ou est-ce qu'il doit faire face à madame ?
00:21:20 Donc, première version de cette œuvre,
00:21:22 je crois que c'était en 77,
00:21:24 bon ça évidemment, c'est nouveau, ça vient de sortir,
00:21:27 ça fait parler, etc.
00:21:29 En 2010, on fait un hommage à madame Abramovic
00:21:34 et à Hulet, ils se sont séparés entre temps.
00:21:36 Bon, on va refaire la performance,
00:21:38 mais pas avec les mêmes, parce qu'entre temps,
00:21:40 ils sont un peu décatis, n'est-ce pas ?
00:21:42 Donc on demande à des jeunes artistes tout fringants
00:21:44 de se dénuder, et à nouveau,
00:21:46 on recommence à faire passer les visiteurs.
00:21:48 Et là, en 2010, il y a un drame, Anne.
00:21:51 Il y a un visiteur qui a une main baladeuse.
00:21:53 Alors ça fait un scandale, ça fait un processus.
00:21:56 La réalité est revenue.
00:21:58 Ah là là, c'est fabuleux.
00:22:00 Et il a tiré sur quoi ? Sur le sexe ou sur le sein ?
00:22:02 Je ne sais plus, mais il a failli avoir un procès,
00:22:05 il s'est fait virer du bord parce qu'il était
00:22:07 partie prenante du musée, de la gestion du musée.
00:22:11 Ah oui !
00:22:12 Et ce qui est intéressant, c'est que,
00:22:15 qu'est-ce que c'est que cette œuvre ?
00:22:16 En fait, c'est du dressage.
00:22:18 Le dressage du visiteur, mais c'est déguisé en libertinage.
00:22:21 Ce qui est quand même assez extraordinaire.
00:22:23 Mais on a dressé plusieurs générations
00:22:27 à ignorer la beauté.
00:22:30 Ah, complètement !
00:22:32 À confondre le lait et le beau,
00:22:34 et à confondre le sens et le non-sens.
00:22:37 Et ça, c'est à mon avis, une responsabilité affreuse.
00:22:41 Je crois même que c'est ce que vous venez de dire,
00:22:43 c'est ça qui est le plus important.
00:22:45 Peut-être plus important encore que, je ne sais pas,
00:22:47 la machine à déféquer ou des choses comme ça aussi étonnantes.
00:22:51 C'est, par exemple, un artiste qui va faire un livre
00:22:55 où il classe les mille premiers nombres par ordre alphabétique.
00:22:59 Heureusement qu'Einstein n'a pas eu ça,
00:23:01 parce qu'on aurait eu plus que la relativité.
00:23:03 Donc, si vous voulez, ça n'a aucun sens,
00:23:06 mais vous allez avoir des gens qui vont écrire des commentaires, etc.
00:23:10 Il y a des catalogues qui en parlent,
00:23:13 on voit ça dans des belles expositions
00:23:15 qui sont inaugurées par des ministres, etc.
00:23:17 Ça veut dire quoi ?
00:23:19 Que, en fait, on est en train de parler, avec respect,
00:23:23 de choses insignifiantes.
00:23:25 - Et il revient profondément à éradiquer la notion de sens.
00:23:29 - Absolument. On éradique le sens, on éradique le divin,
00:23:33 puisque tout est centré sur l'homme,
00:23:36 puisque nous sommes des ready-made.
00:23:38 Donc, il n'y a pas de création, il n'y a pas de Dieu.
00:23:41 Enfin, ça va très, très, très loin.
00:23:43 Et ça fait une société quand même assez désaxée.
00:23:46 - Là, on commence à, effectivement, voir le dénombrement.
00:23:49 - Et des jeunes qui ne savent plus où est le Nord.
00:23:53 Et c'est assez...
00:23:55 Non, la phrase d'Alain Besançon, je l'ai retrouvée,
00:23:57 c'était la définition de l'idéologie,
00:23:59 "la haine de ce qui est et l'amour de ce qui n'est pas".
00:24:03 - Tout à fait.
00:24:04 - C'est prodigieux. On est en plein dedans.
00:24:06 On est en plein dedans.
00:24:08 Mais Dieu merci, le réel demeure.
00:24:11 Ça, c'est une...
00:24:14 Et nous allons donner la parole à Aude de Quéros.
00:24:20 L'art caché, enfin dévoilé, la concurrence de l'art contemporain.
00:24:24 Parce que, édition Hérole, parce que Dieu merci,
00:24:30 et Christine, vous intervenez quand vous voulez,
00:24:32 Dieu merci, pendant toute cette période d'errance
00:24:36 et j'ai envie de dire de folie,
00:24:39 de folie qui relève de l'asile psychiatrique.
00:24:43 - Pas tout à fait, hélas.
00:24:45 - Beaucoup de peintres.
00:24:46 - C'est très rentable.
00:24:48 - Oui, c'est très rentable.
00:24:50 Vous allez nous en parler,
00:24:52 mais vous avez aussi écrit un livre sur l'art financier.
00:24:56 Mais il y a des peintres qui ont continué à travailler
00:25:01 dans le secret de leur atelier,
00:25:03 souvent dans la misère,
00:25:05 puisque, évidemment, les subventions,
00:25:07 les prix et les expositions allaient aux autres.
00:25:11 Il fallait être dans le vent.
00:25:13 Et votre livre est tout à fait un étonnant catalogue
00:25:21 de tous ces êtres qui ont survécu
00:25:25 et qui ont continué à créer.
00:25:28 Je rappelle que vous êtes vous-même graveur
00:25:32 et que l'on peut voir votre tableau
00:25:36 sur l'écran de notre studio.
00:25:40 Et puis, vous nous apprenez cette très bonne nouvelle
00:25:44 de la concurrence de l'art contemporain.
00:25:46 Alors, expliquez-nous d'abord votre idée de l'art caché
00:25:51 et ensuite l'idée de la concurrence.
00:25:54 - Christine décrit extrêmement bien le logiciel,
00:25:58 ça n'avait jamais été fait avant,
00:26:00 de l'art contemporain.
00:26:01 C'est-à-dire qu'elle montre toutes ces facettes.
00:26:03 Et d'ailleurs, je recommande beaucoup ce livre
00:26:06 qui vient de sortir à...
00:26:08 - Les Mirages, la version poche.
00:26:11 Petit prix, en plus.
00:26:13 - Le dernier chapitre est une synthèse absolument fulgurante
00:26:20 de ce que c'est que cet art financier
00:26:22 qui est en fait la conséquence naturelle de ce logiciel
00:26:27 que peut-être l'art contemporain.
00:26:31 Et donc, il faut bien dire une chose,
00:26:34 si l'art caché existe,
00:26:38 c'est parce que l'art contemporain a été mis en marche,
00:26:43 si on peut dire.
00:26:44 Ça n'est pas du tout quelque chose de naturel qui s'est produit.
00:26:47 Ça a été véritablement, je dirais, un logiciel aidé d'un système
00:26:53 pour que ça marche,
00:26:55 qui commence à se mettre en place en 1960
00:26:59 et qui, disons, trouve son système presque de plus en plus parfait
00:27:04 à partir des années 1970.
00:27:06 Le but était de faire en sorte de casser l'Europe
00:27:10 comme référence artistique.
00:27:12 Et avec ces deux pôles, c'est-à-dire Moscou,
00:27:16 avec le réalisme socialiste qui est un art international
00:27:20 destiné au monde entier,
00:27:21 et Paris qui est un autre monde
00:27:25 qui s'était la ville connue depuis une centaine d'années.
00:27:29 – De référence, l'école de Paris, la fameuse école de Paris.
00:27:31 – Où tous les courants étaient là en même temps.
00:27:33 C'est-à-dire que vous aviez tout de l'académisme à la dernière avant-garde,
00:27:37 y compris conceptuel d'ailleurs.
00:27:39 Il n'y avait pas de barrière entre les avant-gardes.
00:27:43 – Tout le monde était là, oui.
00:27:44 – Toutes simultanées, toutes là en même temps,
00:27:46 et tout le monde venait du monde entier.
00:27:48 – Sans ostracisme.
00:27:49 – Voilà, avec, disons, je dirais, les apports d'autres civilisations
00:27:54 et d'autres sensibilités, et on s'y trouvait bien
00:27:57 parce qu'on pouvait se disputer au café du coin
00:27:59 pour dire qu'on n'est pas d'accord.
00:28:01 C'était ce l'endroit merveilleux où un artiste pouvait, je dirais, se trouver.
00:28:07 Très souvent, parce que dans la diversité, on trouve sa propre diversité.
00:28:12 Donc, nous étions d'une certaine façon incontournables,
00:28:16 et il fallait absolument casser cette référence parisienne
00:28:20 et, disons, transporter le système de consécration à New York.
00:28:26 – Et ça, ce sont les Américains qui ont fait ça.
00:28:27 – Et bon, pourquoi ? La raison était très noble,
00:28:29 c'est-à-dire gagner la guerre froide culturelle.
00:28:32 – Non, ce n'est pas très noble.
00:28:34 – Si, parce que, disons, les Américains avaient compris une chose,
00:28:38 c'est que s'ils ne gagnaient pas la guerre culturelle,
00:28:41 ils ne gagneraient pas la guerre tout court.
00:28:43 Donc, il y a eu là une intuition assez forte.
00:28:45 Ça se passe en 1947, la guerre continue toujours.
00:28:49 – Ça reste une tactique de guerre.
00:28:51 – Ça reste une tactique de guerre.
00:28:52 – De gens pas très, très, très paisibles.
00:28:55 – Oui, mais la guerre, elle est culturelle, elle est aussi économique,
00:28:58 et ils ont mené de front une guerre culturelle,
00:29:00 une guerre économique et une guerre militaire.
00:29:02 Et en France, on n'a pas voulu voir que nous étions l'objet de la guerre culturelle,
00:29:10 mais aussi de la guerre économique.
00:29:12 C'est-à-dire qu'ils ont mené cette guerre même vis-à-vis de leurs alliés.
00:29:16 Et ça, c'est très difficile à comprendre.
00:29:19 – Les Anglo-Saxons n'ont pas d'alliés, ils n'ont qu'un intérêt.
00:29:22 Vous connaissez cette phrase.
00:29:23 Elle est valable dans tous les domaines, dans les arts, dans l'économie, partout.
00:29:27 – En tout cas, ça a eu lieu.
00:29:28 – Et c'est l'apothéose aujourd'hui.
00:29:30 – Nous avons eu, comment dire, un système artificiel
00:29:33 qui a détruit, je dirais, le système naturel de l'art.
00:29:37 – Oui, parce qu'il faut rappeler une chose,
00:29:39 c'est qu'au moment où l'école de Paris est si fleurissante,
00:29:41 l'État ne s'en mêle pas.
00:29:42 – Bien sûr, jamais.
00:29:43 – Oui, j'ai vu, j'ai vu.
00:29:45 – On a oublié ça.
00:29:46 – C'est Jules Ferry, qui était pourtant dirigiste comme tout,
00:29:50 et là, il dit, les accabés n'aiment pas, vous faites ce que vous voulez.
00:29:55 – Débrouillez-vous.
00:29:56 – Vous êtes étonnée là.
00:29:57 – Et donc, ce logiciel, cet ADN français-parisien était unique au monde
00:30:05 et ce qui a démoli, je dirais qui a fini de démolir,
00:30:10 c'est que l'État français a créé un art officiel dès 1983
00:30:17 en créant un ministère non plus de la culture mais de la création,
00:30:20 c'est-à-dire intervenant, disant ce qui est de l'art et ce qui ne l'est pas.
00:30:24 – Et des inspecteurs de la création.
00:30:27 – Le titre est extraordinaire.
00:30:29 – Ah oui, c'est un programme.
00:30:30 – Oui, oui, oui.
00:30:31 Et il faut rappeler cette phrase de Boris Lejeune,
00:30:34 artiste ukrainien éduqué dans les écoles d'art de Saint-Pétersbourg
00:30:41 qui va s'exiler parce qu'il en a assez de l'art…
00:30:46 – Dirigé.
00:30:47 – Dirigé soviétique.
00:30:49 Il arrive à Paris et il rencontre les inspecteurs de la création
00:30:57 et il se dit, pourquoi est-ce que j'ai traversé les terres ?
00:31:02 Et à nouveau on lui dit comment il faut faire.
00:31:04 – Ah oui, à nouveau.
00:31:05 – Alors c'est comme ça que tout d'un coup,
00:31:08 il y a encore une troisième raison pour laquelle,
00:31:11 c'est que technologiquement ça a été possible.
00:31:14 Ça n'aurait pas été possible dans les années 50,
00:31:16 ça n'a pas été possible dans les années 50,
00:31:19 mais dans les années 60 commencent les mass médias
00:31:22 et si vous voulez la télévision dans toutes les maisons.
00:31:26 Et là vous pouvez invisibiliser tout ce qui n'est pas montré.
00:31:33 C'est-à-dire que la personne va voir les choses
00:31:36 mais elle n'y croira pas tant qu'elle n'a pas vu ça sur un écran
00:31:39 en compagnie de quelques millions de personnes.
00:31:41 À partir de ce moment-là, il a été possible
00:31:44 pendant un certain nombre de décennies d'invisibiliser.
00:31:48 Et en réalité l'art caché c'est, disons,
00:31:51 la conjonction d'un concept extrêmement habile, génial je dirais,
00:31:57 par son efficacité, un système qui s'est mis en place
00:32:01 à l'échelle de l'Europe et de l'Amérique,
00:32:04 et le fait que les mass médias ne parlent que de l'art contemporain
00:32:10 à partir des années 70.
00:32:12 Donc on va entrer dans une époque assez obscure
00:32:17 qui commence vraiment d'une façon très radicale
00:32:21 à partir des années 90.
00:32:23 Avant je dirais, Paris reste encore très diverse et très vivante
00:32:28 et c'est simplement l'installation du système du ministère de la culture.
00:32:33 – Oui, il faut le temps que le ministère s'implante.
00:32:35 – Voilà, pour que les choses aient lieu.
00:32:37 Et à ce moment-là, que se passe-t-il ?
00:32:40 Des grands talons qui commençaient à s'épanouir,
00:32:44 à trouver leurs amateurs, à faire tout ce qui se passe d'habitude dans ces cas-là,
00:32:49 ont été du jour au lendemain invisibilisés, et ça pendant 30 ans.
00:32:54 Alors, tout va très bien, j'ai écrit le livre "L'art caché" en 2007,
00:33:02 c'est-à-dire un moment où déjà on pouvait voir ce qui s'était passé
00:33:08 et comprendre, parce qu'on a mis du temps à comprendre.
00:33:11 Les artistes très souvent n'ont pas compris et n'ont toujours pas compris
00:33:15 ce qui se passait vraiment.
00:33:17 Par exemple, la critique d'art avait été supprimée.
00:33:19 Par exemple, il y avait toutes sortes de possibilités de visibilité
00:33:24 qui ont disparu presque du jour au lendemain.
00:33:26 Et le fait qu'il y a une concurrence des loyales du ministère de la culture
00:33:33 qui aidait les galeries, qui prenaient des artistes conceptuels,
00:33:39 qui leur payaient même la présence à Balbes.
00:33:43 Et quand l'État accueille de l'art contemporain dans des lieux de patrimoine,
00:33:48 qu'est-ce qu'il fait ?
00:33:49 Il fabrique des positions dominantes privées avec de l'argent public.
00:33:53 C'est quand même un problème.
00:33:55 Et ça c'est de la concurrence des loyales.
00:33:57 – Oui, ça a été très bien dit, notamment à propos de Versailles,
00:33:59 de Kunz à Versailles.
00:34:00 – Bien sûr, et les galeries ont eu du mal à survivre, etc.
00:34:03 Alors, que s'est-il passé ?
00:34:05 Un art caché existe vraiment.
00:34:08 Et moi j'arrive à le décrire un peu,
00:34:10 et surtout d'expliquer pourquoi il y a un art caché.
00:34:13 Ça n'avait jamais existé, c'est une chose tout à fait nouvelle.
00:34:16 Et pourquoi j'ai écrit ce deuxième livre après la pandémie ?
00:34:22 C'est parce qu'il s'est passé entre 2007 et maintenant
00:34:26 un certain nombre de phénomènes qui changent la donne.
00:34:30 – Technologiques.
00:34:32 – Technologiques, d'une part, on va dire pourquoi,
00:34:35 mais aussi, disons qu'il y a eu trois temps dans cette histoire.
00:34:40 Il y a eu le temps de la guerre froide culturelle,
00:34:42 qui a inventé le concept de l'art contemporain,
00:34:44 le temps de la période hégémonique américaine,
00:34:49 qui dure à peu près jusqu'à 2010,
00:34:51 qui va consolider l'art contemporain, le rendre financier,
00:34:56 et planétaire, c'est-à-dire qu'avant c'était l'Occident,
00:35:00 mais là c'est planétaire.
00:35:02 Et tout ça se déroule sous nos yeux.
00:35:04 Et puis, tout d'un coup, à partir des années 2010,
00:35:10 on voit un autre monde qui surgit, c'est-à-dire une troisième période
00:35:15 où l'hégémonie existe, mais elle n'est pas totale.
00:35:19 – Elle est battue en brèche.
00:35:20 – Elle est battue en brèche, on peut dire qu'il y a un système pluripolaire
00:35:24 qui se met en place, et on le voit par beaucoup de…
00:35:28 – De petits faits. – De faits économiques, de faits…
00:35:34 – De ventes, de ventes, Chardin, vous écrivez,
00:35:37 Chardin et… – Paniers de fraises de Chardin.
00:35:40 – Paniers de fraises de Chardin et Botticelli,
00:35:43 les ventes de ce tableau atteignent des prix énormes.
00:35:46 – Mais bon, ça pour l'art ancien, on peut imaginer la rareté
00:35:49 et la beauté faisant, étant des bons critères,
00:35:52 mais c'est autre chose qui se passe.
00:35:55 En tout cas, on a l'impression que l'art contemporain règne sur tout,
00:35:59 mais donc il y a cette faille, ce monde multipolaire
00:36:05 que cet art conceptuel ne lui dit rien.
00:36:07 Or il y a des grandes fortunes en Inde, il y a des grandes fortunes en Chine,
00:36:10 il y a des grandes fortunes dans le monde entier,
00:36:12 il y a des gisements de millionnaires partout,
00:36:14 où il y a des mines et des ressources…
00:36:18 – C'était ce que votre précédent livre sur la géopolitique de l'art
00:36:22 décrivait très bien, c'est-à-dire que partout ailleurs qu'en France,
00:36:26 la peinture était restée au premier plan.
00:36:29 – Oui, nous sommes à l'avant-garde de la modernité, nous, toujours.
00:36:32 – Et d'autre part, ce livre, c'est la suite,
00:36:36 c'est l'heure de montrer que même en France, la peinture est toujours très importante.
00:36:39 – Parce qu'on est quand même le pays, avec l'Italie,
00:36:42 puisque je vais parler de Gramsci, on est quand même le pays
00:36:45 où on a pu dire et redire que faire le procès de la beauté,
00:36:51 c'est l'opium du peuple.
00:36:53 – Ah ben ça, c'est les communistes qui disaient ça.
00:36:55 – Oui mais enfin, on a eu les derniers communistes en France,
00:36:58 on les a toujours, la beauté opium du peuple.
00:37:02 – Ils le disaient en France, mais ils ne le disaient pas…
00:37:04 – En Italie ?
00:37:05 – Non, en Union soviétique, puisqu'il y avait l'idée d'une beauté,
00:37:09 le réalisme socialiste, c'est une beauté idéale…
00:37:13 – Au service du peuple.
00:37:14 – Au service du peuple.
00:37:15 – Et puis de toutes les façons, ils n'ont jamais supprimé,
00:37:17 ils n'ont pas cassé les écoles,
00:37:19 comme nous, nous avons cassé les beaux-arts.
00:37:22 J'ai été frappée de voir des artistes qui cherchaient
00:37:27 à vendre leurs œuvres dans des endroits, dans les églises,
00:37:33 là où on voyait qu'il y avait des touristes pour gagner de l'argent,
00:37:36 et des œuvres époustouflantes, des dons visiblement très travaillés.
00:37:41 Ils n'ont pas cassé, encore une fois, l'art.
00:37:43 – Bien sûr.
00:37:44 – Mais cette condamnation de l'art caché,
00:37:50 ne pensez-vous pas qu'il y a eu la même chose dans le domaine de la pensée ?
00:37:54 Il y a eu un certain nombre d'intellectuels qui, depuis 70 ans,
00:37:59 ont été ostracisés, ils n'existaient pas.
00:38:02 – Mais c'est vrai aussi pour la musique, c'est vrai aussi pour le théâtre,
00:38:04 c'est fait pour tout.
00:38:05 – La même chose pour la musique, voilà.
00:38:06 – Disons que… alors, pour la question de pourquoi écrire un livre
00:38:10 en disant que l'art caché maintenant est dévoilé ?
00:38:13 Alors, tout simplement, c'est qu'il y a eu une révolution technologique
00:38:16 et qu'à partir de… c'est très simple, il y a des dates.
00:38:20 2004, Photoshop est en open source,
00:38:23 et donc tout le monde peut mettre des images sur Internet.
00:38:26 Donc un artiste peut mettre ses images,
00:38:28 et c'est là où vont se créer des milliers de…
00:38:31 – De petites galeries.
00:38:32 – De petites galeries sur Internet, c'est-à-dire en fait aussi de sites d'artistes.
00:38:36 Dans les sites d'artistes, vous avez le curriculum vitae de l'artiste,
00:38:39 vous avez ce que les institutions ne faisaient plus,
00:38:43 c'est-à-dire que le ministère de la Culture ne faisait pas d'inventaire
00:38:50 de la création, sauf la création art contemporain.
00:38:54 – La sienne.
00:38:55 – Tout le reste, il n'y avait aucune trace, nulle part,
00:38:58 comme ils n'allaient pas tellement en salle des ventes,
00:39:01 donc il n'y avait pas d'archives,
00:39:03 les artistes existaient mais il n'y avait pas de traces.
00:39:06 Tout d'un coup, vous avez des archives non officielles
00:39:12 qui apparaissent en open source pour tout le monde,
00:39:14 c'est-à-dire que j'ai envie de savoir,
00:39:16 mais qui c'est cet artiste merveilleux que j'ai vu en passant dans une galerie ?
00:39:19 Je tape dans ma poche, j'ai ça dans ma poche, je tape et je trouve,
00:39:23 bon ben oui, il a fait ceci, il a fait cela,
00:39:26 et tout d'un coup un personnage émerge, un mot,
00:39:30 et d'ailleurs si je veux le retrouver, je le retrouve sur Internet,
00:39:33 et je retrouve ces images.
00:39:34 Donc vous avez un monde d'archives qui naît comme ça.
00:39:37 La deuxième chose, c'est que vous pouvez partager ces images,
00:39:42 c'est d'abord les réseaux sociaux en 2005,
00:39:45 le pouce en l'air en 2006,
00:39:47 l'intelligence artificielle des images, magique,
00:39:51 c'est-à-dire que vous avez des images par analogie,
00:39:55 c'est-à-dire que vous recherchez des images qui se ressemblent,
00:39:58 et donc vous avez tout un monde, une exploration du monde par l'image
00:40:02 qui ne passe pas par les mots,
00:40:04 qui ne passe pas par tous les filtres et les contrôles,
00:40:07 et l'image prend sa revanche, c'est le tsunami des images.
00:40:12 Bon ensuite vous avez le monde entier qui est là,
00:40:14 c'est-à-dire qu'en Chine il y a une peinture,
00:40:17 une très grande peinture,
00:40:18 vous avez une très grande peinture dans pas mal de pays du monde,
00:40:22 qui n'est pas ostracisé comme en France.
00:40:24 Alors qu'est-ce qu'il faut ? Je peux les trouver ?
00:40:27 Et tout d'un coup je vais correspondre avec eux,
00:40:29 parce que je vais regarder le site,
00:40:31 je vais envoyer un message en lui disant
00:40:33 "mais c'est passionnant ce que vous faites, j'aimerais bien vous connaître".
00:40:35 Il y a eu une exposition d'un peintre suédois au petit palais,
00:40:41 que je suis allée voir, et qui était enchantresse,
00:40:44 une espèce de… une peinture comme on ne l'avait pas vue depuis très longtemps,
00:40:51 et je me suis dit en pleine ère de l'art contemporain,
00:40:54 c'était il y a 5 ou 6 ans,
00:40:56 et c'est vrai que là les gens ont dû se dire "enfin, enfin un oasis, enfin une…"
00:41:03 - Alors toutes ces images voyage,
00:41:05 les artistes prennent des contacts un peu dans le monde entier,
00:41:08 et disons les artistes visionnaires vont contacter les artistes visionnaires du Japon aux Etats-Unis,
00:41:15 en passant par l'Autriche, etc.
00:41:18 et vous allez avoir des courants internationaux,
00:41:21 qui ne sont pas de l'art contemporain,
00:41:23 mais des courants extrêmement divers d'art tout simplement.
00:41:27 Et peu à peu, vous avez aussi la possibilité d'avoir la traduction,
00:41:34 grâce à l'intelligence artificielle,
00:41:37 vous avez la traduction immédiate,
00:41:39 - Les notices.
00:41:40 - N'importe des choses en chinois, en russe,
00:41:44 vous avez la traduction, je ne sais pas si on s'imagine,
00:41:47 c'est que je dirais tous les intermédiaires disparaissent,
00:41:50 les pauvres inspecteurs de la culture,
00:41:53 ils ne servent à rien,
00:41:55 je dirais, ils ne sont plus nécessaires,
00:41:57 on n'a plus besoin d'eux,
00:41:59 franchement, tous ces gens-là, c'est un métier qui va disparaître.
00:42:02 - Alors je suis pas à des molles,
00:42:04 c'est que sur internet, il s'agit d'images rétro-éclairées,
00:42:09 alors que les peintures, c'est des photos de peinture,
00:42:12 la vraie peinture n'est pas rétro-éclairée, au contraire.
00:42:14 - Qu'est-ce que vous appelez rétro-éclairée ?
00:42:16 - Parce que la lumière passe à travers l'image,
00:42:19 quand vous la regardez sur un écran,
00:42:21 alors qu'une peinture, pas du tout.
00:42:23 Et malheureusement, il y a beaucoup de peintres
00:42:25 qui ne sont pas bons en photo,
00:42:28 la peinture est bonne, et en photo, elle est un peu éteinte, etc.
00:42:32 - Oui, il faut que tout le monde sache que
00:42:35 voir l'image sur internet, c'est documentaire.
00:42:40 - C'est une invitation à aller voir.
00:42:44 - Vous voyez, pendant les années 10,
00:42:46 tout ça tremble, tout ça change,
00:42:49 et il y a un événement en 2017,
00:42:52 c'est que tout d'un coup, vous avez ArtPrice,
00:42:55 qui a travaillé beaucoup avec les Chinois,
00:42:58 a vraiment pris toutes les données de l'art chinois,
00:43:03 vivant en particulier, et les a mises sur internet.
00:43:07 C'est-à-dire qu'on a traduit avec les images,
00:43:11 le curriculum vitae, etc.
00:43:13 C'est-à-dire que tout d'un coup, nous avons eu une image,
00:43:16 alors évidemment, ce n'est que le marché,
00:43:19 mais n'empêche que ça existe,
00:43:22 de ce qui est de la production actuelle de l'art dans le monde entier,
00:43:29 et avec images, avec curriculum vitae, etc.
00:43:34 Et c'est une image, tout d'un coup, mondiale,
00:43:37 qui n'existait pas avant 2017.
00:43:40 Et on s'aperçoit d'une chose, qui n'a pas été dite,
00:43:43 à aucun moment, c'est que depuis 2009,
00:43:46 celui qui est en tête de la peinture,
00:43:49 le pays qui est en tête de la… pas de la peinture, de l'art,
00:43:52 c'est la Chine, pendant une dizaine d'années,
00:43:55 était en tête du marché de l'art,
00:43:57 et que le marché de l'art n'aurait jamais été aussi favorable,
00:44:00 je dirais, même à l'art contemporain,
00:44:03 que si… je dirais, l'explosion du marché est due aux Chinois.
00:44:11 Donc les Chinois ont un pouvoir.
00:44:13 Et en même temps que l'art contemporain,
00:44:15 ils ont défendu la peinture, d'ailleurs dans tous les courants,
00:44:18 il n'y a pas de la peinture à l'encre, la peinture à tout ce qu'on veut,
00:44:23 avec les styles très différents, c'est-à-dire que c'est la Chine
00:44:26 qui a pris notre place, dans un sens,
00:44:28 avec les collectionneurs passionnés, enfin bon.
00:44:31 – Et on est numéro 2 dans les ventes aux enchères.
00:44:33 – Alors, cette année, hein, mais pendant…
00:44:35 – Et quel est le numéro 1 ?
00:44:36 – Les États-Unis, la Chine, après c'est l'Angleterre,
00:44:39 et la France est quatrième, mais il y a un différentiel,
00:44:42 entre troisième et quatrième, il y a un différentiel fabuleux.
00:44:45 – C'est une question de fortune.
00:44:47 – Et alors, qu'est-ce qu'on a vu en regardant tous ces chiffres, peu à peu ?
00:44:51 C'est que, il y a très peu d'artistes contemporains dans le monde,
00:44:55 même si c'est eux qui font un très très très gros chiffre d'affaires.
00:45:00 Ce sont quelques milliers, quelques centaines de collectionneurs,
00:45:05 quelques milliers, milliers c'est déjà beaucoup d'artistes.
00:45:09 – Et le plus haut marché se joue avec une dizaine d'œuvres.
00:45:11 – Voilà, exactement.
00:45:12 – Cette année, c'est un petit peu, il y a une régression de 15%,
00:45:15 et commentaire, il a manqué une dizaine d'œuvres, ça se joue à peu.
00:45:20 – Et alors, quel est l'intérêt de savoir ça ?
00:45:23 C'est que, tout d'un coup, le réel réapparaît aux yeux de tout le monde.
00:45:28 Et le réel, c'est qu'il y a extrêmement peu d'artistes conceptuels,
00:45:33 et il y a énormément d'artistes non-conceptuels.
00:45:37 Donc, ce qu'on me disait, ce qu'on m'a dit encore, il y a 7 ou 8 ans,
00:45:42 "mais vous exagérez, ce que vous racontez c'est faux, ça n'existe plus la peinture".
00:45:48 – C'est résiduel.
00:45:49 – C'est résiduel ou c'est archaïque, ça n'existe plus.
00:45:53 Et la personne qui me le disait n'était pas du tout pour l'art contemporain, pas du tout.
00:45:59 – Ils ont été convaincus par le lavage du cerveau.
00:46:02 – Et je leur dis, je ne savais pas à ce moment-là les chiffres.
00:46:07 Mais maintenant, si on me dit ça, je dis, mais vous rêvez.
00:46:11 C'est une merveilleuse illusion qui a été, comment dire,
00:46:16 une merveilleuse réussite du marketing, c'est exemplaire dans ce domaine.
00:46:22 Je veux dire qu'on peut citer l'art contemporain comme une des performances,
00:46:29 une prouesse extraordinaire du marketing, de la manipulation psychosociologique et compagnie.
00:46:37 – C'est une prouesse d'escroquerie.
00:46:40 – Sans doute.
00:46:41 – Il n'y a rien de l'auditif.
00:46:43 Vous terminez votre dernier chapitre, votre dernier paragraphe,
00:46:47 et je l'aime beaucoup, il s'appelle "Fragilité conceptuelle et permanence de la beauté".
00:46:53 Tout est là.
00:46:55 Le concept a passé et la beauté est devorée.
00:46:58 – C'est-à-dire que la beauté est anthropologique tout simplement,
00:47:01 c'est-à-dire qu'il paraît que déjà, dès la paléolithique, elle est là.
00:47:06 – Oui, oui.
00:47:07 – Voilà, donc pourquoi est-ce qu'elle disparaîtrait ?
00:47:10 Elle disparaîtra avec l'humanité, c'est une simplicité, une évidence.
00:47:15 Maintenant, quand on me dira "bah non, tout ça, ça n'existe pas",
00:47:19 je dirais "mais pardon".
00:47:20 Les chiffres, bon, puisque les gens ne comprennent que les chiffres…
00:47:23 – En tout cas, votre livre est extraordinairement documenté.
00:47:27 Vous montrez tous ceux qui ont soutenu les artistes, vous rendez hommage.
00:47:34 Et ça, c'est extrêmement bien.
00:47:37 – J'ai essayé de montrer…
00:47:38 – Je suis allée sur le site de Nicole Lesterolle, museum.fr,
00:47:44 et je n'ai pas pu l'ouvrir.
00:47:46 – Ah, il a peut-être des ennuis alors.
00:47:48 – Bon, sauf que…
00:47:49 – Les ennuis ne sont pas terminés.
00:47:51 – Non, les ennuis ne sont pas terminés.
00:47:53 Mais en tout cas, vous avez vu, chers amis,
00:47:55 on arrive à la fin de cette émission qui a passé si vite,
00:47:59 que ces deux livres, "L'art caché" enfin dévoilé,
00:48:04 "La concurrence de l'art contemporain" de Kéros,
00:48:09 et le livre de Christine Surgens, "Les mirages de l'art contemporain",
00:48:13 édition augmentée, édition de poche augmentée, chez Erroll.
00:48:19 Ce sont des livres qui rendent heureux,
00:48:24 parce qu'en fait, vous apportez toutes les deux une lumière
00:48:27 dans cette espèce de tunnel de l'art, qui est quand même très douloureux.
00:48:32 Quand on est un peu sensible et qu'on a des enfants à élever,
00:48:37 ou même des étudiants à fréquenter,
00:48:42 on est obligé de leur dire "non, ce n'est pas ça, attention, attention",
00:48:47 et vous nous donnez des arguments et des éléments de raisonnement
00:48:52 d'une logique imparable, et pour ça, il faut qu'on vous rende grâce,
00:48:58 parce que tout ce qui nous permet de lutter contre l'obscurité
00:49:03 est une bonne chose, mesdames.
00:49:05 Donc merci à vous de votre combat.
00:49:08 Écoutez "Hôte de Kéros" sur Radio Courtoisie, c'est quel jour ?
00:49:13 - C'est une fois tous les 4 jeudis, donc c'est le jeu de l'année.
00:49:16 - Une fois tous les 4 jeudis, et regardez le blog de Christine Surgens.
00:49:22 - Tous les 15 jours.
00:49:23 - "Tous les grains de sel, une fois tous les 15 jours".
00:49:25 - C'est ça, parce que vraiment, vous vous régalerez.
00:49:27 - Tout de suite.
00:49:28 - Vous vous régalerez, et vous serez beaucoup plus sereins
00:49:33 au milieu de cette mer démontée de concepts et d'idées folles.
00:49:38 Merci beaucoup à toutes les deux.
00:49:40 - Merci Anna.
00:49:41 [Musique]
00:49:46 - Nous avons la joie de recevoir ce matin Henri Baclay.
00:49:49 Bonjour monsieur.
00:49:50 - Bonjour madame.
00:49:52 - Pour la préparation à Noël, parce que j'y tiens beaucoup,
00:49:56 avec une création extraordinaire qui s'appelle "Crèche Lumière".
00:50:02 Et vous allez nous présenter cet objet magnifique.
00:50:07 Vous le voyez sur l'écran, et puis vous le voyez là en fer.
00:50:13 Vous voyez un des trois exemplaires de ce dont nous allons parler ce matin.
00:50:18 Alors, vous êtes monsieur en retraite, mais pas tout à fait quand même,
00:50:23 puisque vous êtes un cadre associatif de combien d'associations ?
00:50:27 - 25.
00:50:28 - 25 associations, et que ce qui faisait du peu,
00:50:31 visiblement vous avez encore trop d'énergie.
00:50:35 Et vous me disiez, hors micro, que vous étiez, bien sûr vous êtes bénévole,
00:50:42 que la République n'aime pas le bénévolat, les régimes libéraux encore moins,
00:50:47 puisque c'est un argent qui n'est pas touché,
00:50:50 donc ils ne peuvent pas toucher d'argent sur cet argent.
00:50:54 Et on en a eu la preuve avec la crise d'un journaliste
00:51:00 sur le bénévolat chez Philippe de Villiers au Puy-du-Fou.
00:51:04 Et vous me disiez que les heures de bénévolat étaient consignées sur un grand livre.
00:51:11 - Absolument.
00:51:12 Depuis deux ans, nous devons effectivement dans nos associations
00:51:16 inscrire les heures de bénévolat que nous faisons en recettes et en dépenses,
00:51:21 de manière à ce qu'on puisse savoir exactement
00:51:23 quel temps nous passons dans toutes nos activités bénévoles,
00:51:26 qui sont faites, qu'on peut dire, être un don.
00:51:29 C'est un don de temps que nous faisons.
00:51:31 - De quoi je me mêle.
00:51:33 C'est totalement inutile, ça vous prend du temps.
00:51:36 Et par ailleurs, ces horaires sont tout à fait bidons,
00:51:41 parce que vous ne comptez pas les coups de téléphone que vous donnez de chez vous.
00:51:44 - Bien évidemment.
00:51:45 - Vous ne donnez pas...
00:51:46 - Les travaux de préparation.
00:51:47 - Les travaux de préparation, les repas pris ensemble.
00:51:49 - Les comptes rendus, voilà, exactement.
00:51:51 - Non mais c'est vraiment le goût de...
00:51:54 - La surveillance.
00:51:55 - Le goût du contrôle.
00:51:56 - Oui, absolument.
00:51:57 - Nous sommes dans une société de contrôle.
00:51:58 - Absolument, de contrôle, voilà.
00:51:59 - Et ça s'appelle un régime libéral.
00:52:00 - Oui.
00:52:01 - Alors qu'est-ce que ça serait si ça ne le paraissait pas ?
00:52:03 - Avec plein de guillemets.
00:52:04 - Avec plein de guillemets.
00:52:05 Alors, vous représentez ici un homme tout à fait étonnant
00:52:11 qui a créé cette...
00:52:16 qui a eu l'idée de ce montage qui s'appelle...
00:52:20 - Benoît Cochet.
00:52:21 - Benoît Cochet, qui est...
00:52:25 on peut le dire, un pilote de ligne,
00:52:29 mais visiblement chrétien,
00:52:32 et qui a eu envie de témoigner au moment de Noël.
00:52:36 - Voilà, et d'être missionnaire.
00:52:38 - Et d'être missionnaire.
00:52:39 - Et quand il était petit, il souhaitait effectivement...
00:52:42 il créait des crèches.
00:52:43 - Ah oui, c'est une vieille idée.
00:52:45 - C'est une vieille idée.
00:52:46 Et puis au fur et à mesure des années,
00:52:48 il a créé, il a dessiné cette crèche
00:52:51 avec sa scie sauteuse en bois.
00:52:53 Il a invité un jour le curé de la paroisse de Saint-Lys
00:52:57 auquel il a montré cette crèche.
00:52:59 Il a dit "Mais moi j'en veux une comme ça,
00:53:00 à la cataracte de Saint-Lys".
00:53:01 Et c'est parti comme ça.
00:53:02 Il s'est dit "Ben pourquoi on ne développerait pas cette idée ?"
00:53:05 Et donc à partir de là, il a décliné cette crèche en quatre tailles.
00:53:10 Donc là vous avez effectivement la petite
00:53:12 qui est destinée à être mise à l'intérieur
00:53:16 et que nous sommes plusieurs à offrir systématiquement
00:53:18 comme cadeau de mariage par exemple.
00:53:20 Ce qui fait qu'effectivement...
00:53:21 - Tout est dit.
00:53:22 - Tout est dit, voilà.
00:53:23 - Il y a papa, maman.
00:53:25 - Exactement.
00:53:26 Là on a déjà mis l'enfant Jésus
00:53:28 qui n'était pas un prématuré.
00:53:30 Donc on ne le met que le 24 au soir.
00:53:32 - Le soir de Noël.
00:53:33 - Voilà, le soir de Noël.
00:53:34 Et puis ensuite la taille un peu plus grande, 46 cm,
00:53:37 pour l'intérieur toujours.
00:53:38 Ensuite la crèche de balcon qui fait 1,30 m environ.
00:53:41 Et la toute grande taille de laquelle c'est parti,
00:53:44 de 3 m qu'on a effectivement devant un certain nombre d'églises
00:53:48 comme Saint-Augustin, comme à Versailles,
00:53:50 comme dans plein de sites.
00:53:52 Et d'écoles aussi, d'écoles.
00:53:53 Et même on a quelques mairies.
00:53:55 - Oh là là !
00:53:56 - On a quelques mairies.
00:53:57 - C'est pas possible ça.
00:53:58 Alors le principe c'est l'éclairage derrière.
00:54:00 - Toujours, absolument.
00:54:01 - Le jeu d'ombre, très bien fait.
00:54:05 Alors deux sortes d'éclairage.
00:54:07 - Oui.
00:54:08 - Les LED.
00:54:10 - Oui, soit des LED, soit des petits lumignons.
00:54:13 - Soit des petits lumignons.
00:54:14 - Voilà.
00:54:15 - Bon, vous n'avez pas encore de maison brûlée
00:54:17 à cause de ces bougies.
00:54:18 - Non, non.
00:54:19 - Et vous pouvez aussi les mettre devant,
00:54:23 derrière votre fenêtre.
00:54:24 - Voilà.
00:54:25 Alors ça c'est la version que vous avez à votre droite, madame.
00:54:28 La crèche de fenêtre en carton,
00:54:31 qui est en fait livrée dans un petit colis.
00:54:34 Et quand vous l'ouvrez en mode origami,
00:54:37 vous arrivez à ce modèle.
00:54:39 - À ce modèle, oui.
00:54:40 - Qui s'installe avec, vous avez des petits orifices
00:54:44 dans lesquels on met des ventouses.
00:54:47 Et donc l'idée c'est de coller avec ces quatre ventouses,
00:54:50 cette crèche à la fenêtre.
00:54:52 Et par derrière, là aussi, on a un LED
00:54:54 avec un petit transformateur
00:54:56 pour que, comme à Lyon, le 8 décembre,
00:54:59 le soir de l'Immaculée Conception, on les bougie,
00:55:01 là c'est la crèche qu'on met sur les fenêtres de nos maisons.
00:55:05 - Oui.
00:55:06 - Voilà.
00:55:07 Ça c'est une nouveauté qui a maintenant été créée
00:55:11 l'an dernier, et que nous commercialisons.
00:55:13 - Alors, on va tout de suite parler des prix.
00:55:16 - Oui.
00:55:17 - Parce qu'il faut être concret.
00:55:18 - Absolument.
00:55:19 - Donc ce modèle-là.
00:55:20 - 45 euros.
00:55:21 - 45 euros.
00:55:22 - Celui-ci également, 45 euros.
00:55:23 - Et le grand ?
00:55:25 - Alors, la grande, en fait...
00:55:26 - Pour l'extérieur ?
00:55:27 - Voilà, pour l'extérieur, la mini, donc 45 euros,
00:55:30 la crèche d'intérieur, 170 euros, donc qui est un peu plus large,
00:55:32 la crèche de balcon est à 450 euros,
00:55:35 et la crèche de 3 mètres est à 1550 euros.
00:55:38 - 3 mètres, ah oui.
00:55:39 - 3 mètres, voilà.
00:55:40 On a même fait une sur-mesure pour Notre-Dame à Versailles,
00:55:43 parce qu'il y avait des pylônes que vous connaissez.
00:55:45 - Qui vous gênaient, oui.
00:55:46 - Qui gênaient, donc on a un peu réduit.
00:55:47 Voilà, mais ça c'est pour l'anecdote.
00:55:49 - Et alors, pour subventionner tout ça,
00:55:51 alors d'abord, les fonds récoltés ne vont pas dans la poche du créateur.
00:55:57 - Absolument.
00:55:58 - C'est pour l'aide à l'Église en détresse.
00:56:00 - Voilà, nous faisons nos comptes, on a un cabinet comptable,
00:56:03 et malheureusement on nous a mis dans un système
00:56:05 qui nous oblige à payer l'impôt sur les sociétés,
00:56:08 donc ça c'est encore une anomalie,
00:56:10 mais on s'organise pour ne pas avoir de bénéfice,
00:56:12 puisque de toute façon, nous les reversons...
00:56:14 - On n'est pas une société.
00:56:15 - Voilà, on n'est pas une société,
00:56:16 on les reverse à l'aide à l'Église en détresse, voilà.
00:56:19 - Et alors, vous venez de donner une idée,
00:56:23 ce sont des sommes, en dehors des petites sommes,
00:56:26 ce sont des sommes importantes,
00:56:28 donc il faut faire de la collecte de fonds,
00:56:33 et non pas du "credo funding",
00:56:35 de la collecte de fonds, il faut tout simplement
00:56:38 faire un fonds participatif,
00:56:41 c'est-à-dire entraîner tous les gens de sa paroisse
00:56:44 à mettre 5 euros ou 10 euros,
00:56:46 moyennant quoi on arrive très vite à la somme,
00:56:49 pour offrir à M. le curé, cette belle œuvre...
00:56:54 - Cette belle œuvre, qui est une œuvre missionnaire,
00:56:57 c'est une œuvre d'évangélisation,
00:56:58 nous avons une multitude de témoignages,
00:57:01 de personnes qui ne sont pas forcément croyantes,
00:57:04 et qui passent devant les maisons,
00:57:05 et qui mettent quelquefois un petit mot dans la boîte aux lettres,
00:57:07 "cette crèche est magnifique, je ne suis pas croyant",
00:57:09 mais voilà, et l'autre idée, c'est également
00:57:12 en mettant cette crèche devant l'Église,
00:57:14 devant les cathédrales, devant les écoles,
00:57:16 devant les églises, c'est pour que les fidèles
00:57:19 qui passent, croyants ou pas croyants,
00:57:21 puissent rentrer dans l'Église et aller se recueillir
00:57:23 devant la crèche que M. le curé et ses aides
00:57:27 ont pu installer.
00:57:28 - Non mais en plus de ça, c'est quand même un rappel
00:57:31 de l'essentiel du message de Noël,
00:57:34 qui est quand même de plus en plus occulté.
00:57:37 On a été effaré de l'excès de banderoles colorées,
00:57:42 de LED partout, de choses plus ou moins distinguées.
00:57:46 - Et les grandes fruits.
00:57:47 - Parce qu'on confie ces lumières à des gens
00:57:51 qui n'ont bien souvent aucun goût,
00:57:54 il faut quand même bien le dire,
00:57:56 parce qu'on peut être fonctionnaire à la mairie,
00:57:59 mais ne pas avoir vu l'Italie,
00:58:04 enfin bref, la Mecque de l'art européenne,
00:58:08 et ne pas savoir qu'on ne met pas du rouge avec de l'orange,
00:58:13 ne pas savoir qu'un excès de couleurs est contre-productif,
00:58:19 ne pas savoir, bon.
00:58:20 Et je crois que ça devient contre-productif,
00:58:26 ça devient excessif.
00:58:29 Moi dans ma paroisse, je ne dirai pas où,
00:58:32 mais dans ma paroisse, ce sont des colonnes
00:58:36 tout à fait on dirait le Panthéon à Rome,
00:58:42 les trois quarts des colonnes sont entourées d'une torsade de lampes,
00:58:51 mais le bas de la colonne n'a pas, ça s'arrête,
00:58:56 puisqu'ils doivent avoir peur des courts-circuits,
00:59:00 donc c'est un danger.
00:59:01 Donc ces colonnes aux trois quarts illuminés,
00:59:04 mais pas le dernier, ça a un effet absolument hallucinant,
00:59:08 c'est complètement inutile et laid.
00:59:13 Par ailleurs, la ville a besoin d'être réévangélisée.
00:59:16 Absolument, et en fait on se pose vraiment dans le cadre
00:59:19 de ce que Benoît a voulu toujours faire,
00:59:21 c'est être dans le beau, le vrai, le bien,
00:59:23 et effectivement, d'abord cette aide aux chrétiens d'Orient,
00:59:27 et puis également inciter à être missionnaire
00:59:32 et montrer le beau message de Noël,
00:59:34 donc ça c'est effectivement l'idée d'origine.
00:59:37 Et puis il y a un autre élément qui est intéressant aussi,
00:59:40 c'est que c'est une œuvre solidaire,
00:59:42 c'est-à-dire que tous les éclairages sont montés dans un ESAT.
00:59:48 Oui, rappelons ce que c'est qu'un ESAT.
00:59:50 Un ESAT, c'est un établissement pour des travailleurs handicapés,
00:59:53 parfois lourdement, mais qui sont capables de travailler de leurs mains,
00:59:56 et donc on leur livre tout le matériel,
01:00:00 et après on va chercher les colis avec tout le montage électrique qui est fait,
01:00:05 et ensuite on rassemble et qu'on met à la cisaillerie
01:00:09 qui a fait donc les grandes crèches.
01:00:13 Et voilà, donc tout ça c'est très important,
01:00:16 c'est humanitaire et solidaire et missionnaire,
01:00:18 d'abord missionnaire puis humanitaire et solidaire, voilà.
01:00:21 Et c'est durable parce qu'en fait c'est fait maintenant.
01:00:24 Oui, d'une année sur l'autre on peut le sortir.
01:00:26 Voilà, au départ on avait effectivement du métal qui rouillait,
01:00:29 ce qui la nuit ne gênait pas,
01:00:31 mais on trouvait que c'était plus beau de le faire bien peindre
01:00:35 avec de la peinture qui résiste au temps.
01:00:37 Qui tient, bien sûr.
01:00:38 Et tout est fabriqué en France,
01:00:40 et ça aussi c'est quelque chose auquel Benoît,
01:00:44 effectivement, tient beaucoup.
01:00:46 Et puis vous parliez d'appels à des fonds,
01:00:50 à des fonds participatifs,
01:00:52 on a un exemple d'une commune d'un de nos amis dans notre région
01:00:56 qui lui, emballé par cette œuvre-là,
01:00:59 il fait partie de notre équipe,
01:01:01 a distribué dans toutes les boîtes aux lettres de son village
01:01:05 un petit mot demandant de récupérer un peu d'argent
01:01:08 pour équiper l'église.
01:01:10 C'est ça.
01:01:11 Et donc il a eu une multitude,
01:01:13 en fait il a largement récupéré,
01:01:15 obtenu le montant qui était nécessaire.
01:01:17 C'est ça, ce qu'il faut c'est mettre des papiers dans les boîtes aux lettres.
01:01:20 Dans toutes les boîtes aux lettres.
01:01:21 Et beaucoup de gens ont témoigné en disant
01:01:23 "on n'est pas croyants mais l'œuvre est tellement belle qu'on participe volontiers".
01:01:27 Elle est belle par elle-même.
01:01:29 Voilà.
01:01:30 Et puis elle est tellement signifiante.
01:01:32 Absolument.
01:01:33 Comme on en est à des prises de position absolument terrifiantes,
01:01:41 il ne faut pas faire d'enfant à cause de ne pas abîmer la planète.
01:01:45 Les chiens c'est tellement mieux,
01:01:47 j'ai adopté un chien,
01:01:48 enfin des choses dramatiques,
01:01:50 Absolument.
01:01:51 et on voit notre société tout de même en passe de disparaître
01:01:56 par ces comportements à la noix.
01:01:58 Ils n'ont pas compris.
01:02:01 Non, ils ne veulent pas comprendre.
01:02:03 Ils n'ont pas compris ce que c'était qu'une société,
01:02:06 c'est-à-dire un ensemble de familles.
01:02:08 Ils n'ont pas compris la nécessité d'une religion dans cette société.
01:02:14 Voilà.
01:02:15 Que les peuples forts sont ceux qui ont une religion et les autres...
01:02:19 Et vous pouvez commander sur le site internet.
01:02:23 On a un site internet où on explique un petit peu.
01:02:26 Oui, creche-lumière.com
01:02:28 Tous les moteurs de recherche vous y amèneront naturellement.
01:02:33 Et donc là vous avez un très beau site qui vous explique
01:02:36 et qui vous montre tous ces détails pour que vous puissiez commander.
01:02:39 Les commandes sont toujours...
01:02:41 Là on a passé la triste période où on nous a inondé d'Halloween
01:02:46 et là donc on va venir au beau pour l'Avent avec ces creches.
01:02:50 Alors, Dieu merci, les modes passent et très passent.
01:02:55 On a l'impression que Halloween a fait long feu.
01:02:58 On a l'impression que...
01:03:01 Tout de même, il y a quand même eu beaucoup de réactions
01:03:05 et ça a entraîné ces défilés d'enfants incarnant un saint.
01:03:14 Ce qui est une merveilleuse idée.
01:03:16 Absolument.
01:03:17 D'ailleurs, des processions dans des villages,
01:03:19 des processions effectivement pour rendre hommage et prier pour les saints.
01:03:23 Oui, et demander l'intercession.
01:03:26 Et ça c'est magique.
01:03:29 Si ça pouvait se répandre.
01:03:32 Et bien faire comprendre qu'on n'invoque pas le diable.
01:03:41 Absolument.
01:03:43 C'est dangereux.
01:03:44 Exactement.
01:03:45 Le diable existe.
01:03:46 Eh oui, contrairement à ce qu'on essaie de nous faire croire.
01:03:48 Et ce qu'il essaie de faire croire, sa technique.
01:03:50 Ce qu'il essaie de faire croire, absolument.
01:03:52 Et donc, trois mots sur l'aide à l'église en détresse.
01:03:57 Qui est à la tête de cet organisme ?
01:03:59 Alors c'est Benoît de Blanprez qui nous a accueillis.
01:04:04 On était venus le voir, Benoît et moi, pour lui expliquer.
01:04:07 Et du coup, en fait, ils sont très heureux.
01:04:11 D'abord, on leur fait aussi de la communication, de la publicité.
01:04:15 Ils ont une année et demie, d'ailleurs, cette crèche dans leur catalogue.
01:04:19 Ce qui nous a donné aussi beaucoup de gens qui ont découvert.
01:04:24 Et ils font une très belle action.
01:04:27 Et qu'est-ce que fait ?
01:04:29 Quelles sont les actions de l'aide à l'église en détresse ?
01:04:31 Alors, ils ont des volontaires et puis ils vont donner effectivement des aides
01:04:35 dans un certain nombre de pays pour aider les chrétiens.
01:04:38 Là, par exemple, ils sont en Arménie, ils sont dans un certain nombre,
01:04:41 dans toutes les régions où les chrétiens souffrent.
01:04:44 Et donc, ils aident pour les écoles, pour toutes les œuvres
01:04:48 que les chrétiens font dans tous ces pays en martyr.
01:04:56 En martyr maintenant.
01:04:58 Voilà, en martyr maintenant.
01:05:00 Ils sont arrivés au point du martyr.
01:05:02 Oui, absolument.
01:05:04 Et quel est leur rapport avec Chrétien d'Orient, dirigé par Mgr Bollnich ?
01:05:09 En fait, ce sont des associations qui ont des buts globalement communs
01:05:14 et qui ont des façons de travailler un peu différentes.
01:05:19 Il y a aussi SOS Chrétien d'Orient,
01:05:21 qui, elle, a des volontaires qui sont installés dans les pays.
01:05:28 Ils travaillent tous un petit peu selon le même schéma.
01:05:31 Ils ne sont pas concurrents, ils sont complémentaires,
01:05:34 parce qu'il n'y a jamais trop d'ouvriers à la moisson.
01:05:38 Absolument.
01:05:39 Écoutez, merci beaucoup d'être venu ce matin, Henri Baclet,
01:05:44 nous partager vos trésors, parce que ces créatures sont un trésor.
01:05:48 Et j'ai envie de dire, s'il n'y avait qu'un cadeau à faire à des enfants,
01:05:52 ce serait celui-là.
01:05:53 D'abord, parce qu'ils ont tout.
01:05:55 Ils ont déjà tout.
01:05:57 Donc, ce n'est pas la peine de rajouter quelque chose qui ne rentrera pas dans leur chambre.
01:06:02 Oui, exactement.
01:06:03 Mais par contre, ça, sur le rebord de la fenêtre ou au bord du jardin,
01:06:10 ça me paraît une idée fantastique.
01:06:12 Une occasion de prier aussi pour eux, dans leur chambre.
01:06:16 Et puis, une occasion de prier pour eux dans leur chambre.
01:06:19 Et puis, faire un cadeau à son prêtre, au prêtre de sa paroisse,
01:06:25 qui a besoin de cadeaux lui aussi.
01:06:28 Et donc, faire ces quêtes et cette collecte d'argent
01:06:35 pour que, le long du mur de l'église, il y ait le joli format,
01:06:41 le grand format de la crèche.
01:06:44 Et que tous les gens qui passent en voiture ou à pied découvrent
01:06:48 et soient touchés par la crèche.
01:06:51 Se rappellent pourquoi il y a Noël.
01:06:53 Voilà.
01:06:55 Donc, c'est crèchelumière, tout attaché, au pluriel, au singulier.
01:07:01 Crèchelumière.com
01:07:05 Et on est une toute petite équipe de bénévoles
01:07:09 qui vous remercie effectivement de votre invitation
01:07:12 et de nous avoir donné cette belle occasion de présenter notre magie.
01:07:15 C'est normal. Ça faisait longtemps que je m'intéressais à vous.
01:07:17 Ça faisait un an.
01:07:18 Ah, très bien.
01:07:19 Oui, oui, oui, j'avais répondu déjà positivement.
01:07:21 On a eu un problème de mail, effectivement.
01:07:23 J'ai découvert le mail tardivement.
01:07:25 Non, mais je suis très obstinée.
01:07:26 Mais vous avez absolument raison.
01:07:27 Dans mon genre.
01:07:28 Bravo à vous. Merci Madame.
01:07:31 Merci beaucoup Henri Baclay.
01:07:34 Et bon succès à toutes vos entreprises.
01:07:39 Ils ont bien de la chance de vous avoir dans les associations.
01:07:42 Merci à vous.
01:07:43 Chers amis de TV Liberté, à très vite.
01:07:47 [Musique]
01:08:13 [Musique]

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